Reconnaître l`homophobie, agir pour la contrer

Transcription

Reconnaître l`homophobie, agir pour la contrer
Comité sur les droits des gais et des lesbiennes
Reconnaître l’homophobie, agir pour la contrer
Document élaboré dans le cadre de la campagne de la CSQ sur la violence.
Recherche et rédaction : Irène Demczuk.
Septembre 2000
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Siège social
Bureau de Québec
Centrale des syndicats du Québec
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-2-
Introduction
Des études nord-américaines sur la sexualité révèlent que jusqu’à 8 % de la population
féminine et jusqu’à 10 % de la population masculine pourraient être homosexuelles1.
Quel que soit le chiffre exact, cela implique qu’il y a, au Québec, plusieurs dizaines de
milliers de femmes et d’hommes qui éprouvent un sentiment amoureux envers une
personne de leur sexe. Nous les côtoyons tous les jours dans notre vie quotidienne, la
plupart du temps sans le savoir. C’est que l’orientation sexuelle n’est pas une
caractéristique perceptible. Les gais et les lesbiennes constituent une minorité peu
visible dans notre milieu de travail comme dans la société. Ils et elles résident pourtant
dans toutes les régions du Québec, appartiennent à toutes les catégories d’âge et
exercent toutes les professions. Les personnes homosexuelles proviennent aussi de
diverses communautés culturelles et autochtones. Rares sont les familles qui n’ont pas
une fille, un fils, un parent ou un ami homosexuel.
Malgré cette proximité et les liens filiaux qui nous unissent aux personnes
homosexuelles, ces dernières ne bénéficient pas encore d’un droit à l’égalité dans
l’ensemble des lois québécoises. Les gais et les lesbiennes demeurent en effet l’une
des dernières minorités sociales à vivre une discrimination systémique dans nombre de
lois et de politiques sociales, en dépit des principes énoncés par la Charte québécoise
des droits et libertés de la personne. Pour les jeunes et les adultes homosexuels, le
chemin vers l’égalité comporte de nombreux obstacles : ignorance et préjugés,
étiquetage et discrimination, harcèlement et agressions.
Considérée comme un péché, un crime et une pathologie, l'homosexualité a été
pendant longtemps condamnée par les institutions religieuses, sociales et juridiques.
Toutefois, au cours des trente dernières années, des progrès importants ont été
réalisés. L'homosexualité a été décriminalisée et les autorités médicales ne la traitent
plus comme une maladie à guérir. En 1977, le Québec devient la deuxième société
dans le monde à inclure l'orientation sexuelle comme motif prohibé de discrimination
dans sa Charte. Seize ans plus tard, la Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ) organise des audiences publiques sur la
situation de discrimination et de violence vécue par les gais et les lesbiennes et
recommande une série de réformes, notamment en santé et en éducation2.
Malgré ces avancées, il reste qu’un grand nombre de jeunes anticipent des réactions
négatives de la part de leur entourage face à la divulgation de leur homosexualité. Dans
toutes les écoles du Québec, des jeunes se questionnent sur leur orientation sexuelle,
souvent dans un contexte d’isolement et de détresse. Celles et ceux qui sont étiquetés
comme « fif », « tapette » ou « lesbienne » sont les plus brutalement exposés à la
violence homophobe en milieu scolaire. Aucun jeune ne devrait être confronté à cette
forme de violence exercée la plupart du temps par d’autres jeunes à leur endroit.
1
2
Michel Dorais. « L’homosexualité revue et non corrigée », Le médecin du Québec, vol. 28, no 9,
septembre 1993, p. 27-32.
Commission des droits de la personne du Québec. De l’illégalité à l’égalité. Rapport de la
consultation publique sur la violence et la discrimination envers les gais et lesbiennes. Montréal,
1994.
-3-
Bien qu’ils soient à l’aise avec leur orientation sexuelle dans leur vie privée, une
majorité de gais et de lesbiennes continuent néanmoins à cacher leur vie amoureuse
dans leur milieu de travail. Par crainte des préjugés et de la discrimination, ils et elles
hésitent à défendre leurs droits et à se prévaloir des bénéfices sociaux accordés aux
conjoints de même sexe dans leurs conventions collectives. D’autres, moins nombreux,
ont choisi d’affirmer leur orientation sexuelle. Certains subissent, pour cette raison, du
harcèlement ou de la discrimination à l’embauche ou dans l’accès à une promotion.
Personne ne devrait avoir peur de voir son avenir professionnel menacé par les
préjugés des autres.
La discrimination et la violence à l’endroit des gais et des lesbiennes s’expriment, on le
voit, de diverses manières. L’une de ses manifestations les plus subtiles est le silence
sur les réalités vécues par les gais et les lesbiennes. Nous pouvons agir pour briser ce
silence, et contrer l’hétérosexisme et l’homophobie dans nos milieux de travail. Nous
pouvons aussi, en amont, prévenir l’homophobie à l’école en instaurant un climat de
respect de la diversité des orientations sexuelles.
La lutte contre la violence sous toutes ses formes constitue l’objectif premier de la
campagne menée par la Centrale des syndicats du Québec. Ce document présente un
bref état de la situation de violence vécue par les jeunes gais et lesbiennes en milieu
scolaire et par les travailleuses et les travailleurs homosexuels en emploi. Il fournit
également des pistes d’actions ainsi que des références et des ressources utiles
permettant de démystifier l’homosexualité et d’aborder la question de l’hétérosexisme et
de l’homophobie. Il fut rédigé à partir des informations disponibles qui sont encore,
malheureusement, trop rares. Nous encourageons les membres de la CSQ à enrichir ce
document par leurs questions, leurs réflexions et leurs expériences. Nous espérons
entendre bientôt parler de vos actions en ce domaine.
La lutte contre l’homophobie est d’abord et avant tout un combat contre l’ignorance, les
fausses croyances et les préjugés. Elle nécessite à cet égard un long et patient travail
de sensibilisation et d’éducation auprès de nos jeunes, collègues et dirigeants.
Cependant, nos actions pour éliminer cette forme d’intolérance sont le gage d’une
société plus juste et équitable.
-4-
Homosexualité, homophobie et hétérosexisme : quelques définitions
Beaucoup de gens croient à tort que l’homosexualité est une sexualité différente. En
réalité, il n’y a pas de comportements sexuels particuliers qui distinguent les personnes
homosexuelles des personnes hétérosexuelles. Les goûts, les préférences et les
pratiques sexuelles sont semblables dans toutes les orientations sexuelles. C’est plutôt
le sexe de la personne pour laquelle nous éprouvons un attrait physique ou amoureux
qui diffère d’une orientation sexuelle à l’autre. Afin de mieux saisir ce qu’est
l’homosexualité et les manifestations de violence à son endroit, il importe de définir les
principales notions nous permettant de comprendre ce phénomène.
L’orientation sexuelle est définie en fonction du sexe des personnes (hommes,
femmes ou les deux) pour lesquelles nous éprouvons de l’attirance et de l’affection tant
physique qu’émotionnelle. Elle constitue une partie importante de notre identité
personnelle, c’est-à-dire de la perception que nous avons de nous-mêmes et de celle
que les autres ont de nous.
Hétérosexuel-le : désigne une personne qui éprouve de l’affection et de l’attirance, tant
émotionnelle que physique, pour les personnes de sexe différent.
Homosexuel-le : désigne une personne qui éprouve de l’affection et de l’attirance, tant
émotionnelle que physique, pour les personnes du même sexe.
Bisexuel-le : désigne une personne qui éprouve de l’affection et de l’attirance, tant
émotionnelle que physique, pour les personnes des deux sexes.
Gai : désigne un homme qui éprouve de l’affection et de l’attirance, tant émotionnelle
que physique, pour les hommes.
Lesbienne : désigne une femme qui éprouve de l’affection et de l’attirance, tant
émotionnelle que physique, pour les femmes.
Source : Gouvernement du Canada. À la recherche de son identité sexuelle : faire les premiers pas,
Ottawa, Santé Canada, mai 1998, p. 4-5.
Souvent, on entend dire que les personnes homosexuelles ou bisexuelles sont
anormales, malades, immorales, voire perverses. Il s’agit en fait de préjugés à l’endroit
de personnes qui ont des orientations sexuelles autres que l’hétérosexualité ou qui en
sont soupçonnées. Nous vivons dans une société où l’hétérosexualité est promue
modèle naturel et normatif de relations amoureuses entre les êtres humains.
Traditionnellement, la religion, l’éducation, les médias et la psychologie populaire ont
tous véhiculé l’image du couple homme-femme comme seul modèle acceptable de
relations amoureuses. Il est donc normal que nous ayons nous-mêmes intégré cette
conception. Bien que la situation évolue, nous vivons dans un monde où il est tenu
encore trop souvent pour acquis que tous les hommes et toutes les femmes sont ou
devraient être hétérosexuels.
-5-
Lorsque cette conception se manifeste à travers des attitudes, des comportements, des
lois ou des politiques, elle prend la forme de l’hétérosexisme ou de l’homophobie.
L’hétérosexisme est la promotion de la supériorité de l’hétérosexualité comme modèle
relationnel par les institutions sociales. Les discours et les pratiques hétérosexistes
créent l’illusion que tout le monde est hétérosexuel en occultant la diversité réelle des
orientations sexuelles. L’hétérosexisme assume qu’il est plus normal, moral ou
acceptable d’être hétérosexuel que d’être gai, lesbienne ou bisexuel-le. Comme le
racisme ou le sexisme et autres formes d’oppression, l’hétérosexisme accorde des
privilèges au groupe dominant (les hétérosexuels) et prive les minorités sexuelles des
droits humains les plus fondamentaux.
L’homophobie renvoie au sentiment de peur exprimé envers les personnes
homosexuelles et, plus largement, envers les personnes dont l’apparence ou le
comportement déroge aux canons de la féminité ou de la virilité. Le mépris, le dégoût,
les préjugés et la haine des homosexuels naissent de cette peur. L’homophobie est en
quelque sorte la réaction agressive de rejet qu’entraîne cette peur des rapports
sensibles entre hommes ou entre femmes, qu’ils soient sexuels ou non.
Sources :
Irène Demczuk. « Introduction », Des droits à reconnaître : les lesbiennes face à la discrimination.
Montréal, les éditions du remue-ménage, 1998
Daniel Walzer-Lang. « L’homophobie : la face cachée du masculin » in D. Walzer-lang, P. Dutey et M.
Dorais (dirs.), La peur de l’autre en soi : Du sexisme à l’homophobie, Montréal, VLB éditeur, 1994.
La violence à l’endroit des gais et des lesbiennes : un portrait général
Compte tenu du peu d’informations disponibles, il est difficile d’évaluer avec exactitude
les formes et l’ampleur de la violence homophobe. Nous restreindrons donc notre
analyse à quelques constats.
Exemples de violence exercée par des proches
—
Dans une enquête menée auprès de 450 lesbiennes à Montréal, près des deux
tiers des répondantes ont affirmé avoir été confrontées au moins
occasionnellement à des attitudes négatives de la part des membres de leur
famille après avoir révélé leur orientation sexuelle. Un pour cent seulement des
répondantes (1,2 %) a déclaré n’avoir jamais subi d’attitudes négatives, de
moqueries, de mépris ou d’intimidation dans son milieu familial (Demczuk, 1998).
—
Les jeunes hommes d’orientation homosexuelle et bisexuelle se suicideraient de
3 à 6 fois plus souvent que les jeunes hommes d’orientation hétérosexuelle,
selon des études canadiennes et américaines (Dorais, 1999). Un des principaux
-6motifs de cette détresse est la crainte réelle ou anticipée de réactions négatives
des proches quant à la divulgation de l’homosexualité.
—
Selon une étude canadienne réalisée auprès d’un large échantillon de gais et de
lesbiennes, 85 % des répondants ont affirmé n’avoir jamais révélé leur
orientation sexuelle en milieu de travail par crainte de subir des préjugés de la
part de leurs collègues.
Exemples de violence exercée par des inconnus
—
Après les communautés noires et juives, les communautés gaies et lesbiennes
sont les plus souvent victimes de propagande à caractère haineux au Canada
(Commission des droits de la personne du Québec, 1994).
—
Les recherches américaines, notamment celle du National Gay and Lesbian
Task Force (1992), démontrent qu’aux États-Unis, un gai sur cinq et une
lesbienne sur dix ont rapporté être victimes d’agressions, de plus, un tiers des
répondantes et des répondants a affirmé être menacé par la violence.
—
Le projet Dire enfin la violence du Centre communautaire des gais et lesbiennes
de Montréal reçoit en moyenne plus de 150 plaintes par année, concernant des
agressions à caractère homophobe perpétrées par des inconnus à l’endroit de
gais et de lesbiennes.
—
Les recherches du National Institute against Prejudice and Violence soulignent le
fait que les victimes de crime haineux souffrent deux à trois fois plus de
traumatismes que les victimes d’autres crimes non motivés par la haine.
—
Dans une enquête menée auprès de 450 lesbiennes à Montréal, près de la
moitié des répondantes (45,4 %) a affirmé avoir été confronté à de la violence
verbale, une sur six (15,9 %) à du harcèlement et une sur quatorze (7 %) à une
agression physique de la part d’un inconnu dans un endroit public (Demczuk,
1998).
—
Entre 1989 et 1993, 14 hommes ont été tués à Montréal parce qu’ils étaient
homosexuels ou soupçonnés de l’être. Trois d’entre eux furent battus à mort par
des jeunes et des jeunes adultes s’engageant dans des activités de « tabassage
de tapettes » (Commission des droits de la personne du Québec, 1994).
Exemples de violence institutionnelle
—
Le judaïsme, l’Islam et l’Église catholique romaine
explicitement l’homosexualité dans leur doctrine religieuse.
condamnent
tous
—
Amnistie Internationale a dénombré plus de 83 pays dans le monde où
l’homosexualité est criminalisée. Les sanctions varient de la peine
d’emprisonnement à la peine de mort (Amnistie Internationale, 1998).
-7—
Aucun pays dans le monde n’accorde une égalité des droits aux personnes
homosexuelles dans ses textes législatifs (Amnistie Internationale, 1998).
—
Au Québec, des gais et des lesbiennes perdent leur emploi, d’autres la garde de
leurs enfants, d’autres encore se voient refuser l’accès à un logement ou à un
service public ou privé en raison des préjugés associés à l’homosexualité. La
CDPDJ a reçu de nombreuses plaintes de discrimination fondée sur l’orientation
sexuelle au cours des dernières années.
—
Malgré l’adoption de la loi 32 qui accorde aux conjoints de même sexe les
mêmes droits qu’aux conjoints hétérosexuels en union de fait, ceux-ci sont
encore l’objet de nombreuses discriminations systémiques, notamment dans le
Code civil du Québec et dans certaines politiques sociales où l’on traite de la
conjugalité et de la parentalité.
-8-
Pourquoi faut-il se préoccuper de l’homophobie en milieu scolaire ?
Quand je passe dans la rangée des cases, ils n’arrêtent pas de me traiter de tapette. Eh le fif,
marche les fesses serrées ! Je leur ai pourtant rien fait (…) J’arrive en retard à l’école parce que
j’ai peur de me faire battre. J’aime autant faire de la récupération, comme ça, je sors de l’école
après tout le monde.(…) Mais le pire, c’est le cours d’éducation physique parce que le prof n’est
pas là pour surveiller dans le vestiaire. La dernière fois, ils m’ont lancé toutes sortes de choses
dans la douche. Ils n’arrêtent pas de m’écœurer. C’est toujours la même gang. Ma mère veut que
je continue d’aller à l’école. Moi, je n’en peux plus. (…) Pouvez-vous venir à ma polyvalente
pour parler d’homosexualité ? Aidez-moi avant que je ne m’éteigne.
Simon, 13 ans, Trois-Rivières3
Il y a quatre ans, je voulais mourir plutôt qu’être lesbienne. C’était invivable pour moi, je savais
que j’allais être jugée et mise de côté par tout le monde. Mes parents ne l’auraient jamais
accepté.
Manon, 18 ans, Montréal4
Au cours des quinze dernières années, de nombreuses campagnes ont été menées
pour prévenir et contrer la violence en milieu scolaire. Ces campagnes ont visé,
notamment, l’élimination du racisme, de la xénophobie, du sexisme ainsi que de la
violence dans les relations amoureuses des adolescents. Peu d’attention a toutefois été
portée jusqu’à maintenant aux manifestations de l’homophobie à l’école et à ses effets
sur les jeunes qui en sont victimes. Aucune étude n’existe sur ce sujet au Québec.
Pourtant, il s’agit d’un problème auquel sont confrontés quotidiennement bon nombre
de jeunes, d’enseignants, de directions d’école et de parents.
La violence homophobe en milieu scolaire revêt plusieurs formes dont les principales
sont : la violence psychologique, l’étiquetage, le harcèlement et les agressions. La
violence psychologique, la plus évidente, englobe diverses tactiques qui ont pour effet
de saper la confiance en soi chez les jeunes. Les sarcasmes, les insultes, les
moqueries, le mépris, la menace de violence physique ou l’isolement des pairs sont
autant de manifestations de cette violence. L’étiquetage d’un jeune par le biais
d’épithètes tels que « tapette », « fif » ou « lesbienne » peut être considéré comme une
forme de violence psychologique. Toutefois, ses effets stigmatisants sont tels que nous
le traiterons comme une forme particulière de violence homophobe. La dimension
psychologique de la violence homophobe est aggravée si elle est accompagnée de
harcèlement, de menace d’agression et du passage à l’acte. La violence physique peut
consister à bousculer, infliger des coups, battre et même assassiner, quoique cette
dernière manifestation soit rare.
La violence homophobe est dirigée la plupart du temps vers des jeunes qui se
questionnent sur leur orientation sexuelle, des jeunes qui s’affirment comme gais,
lesbiennes ou bisexuels ou, plus généralement encore, vers des jeunes qui, par leur
attitude, leur comportement ou leur tenue vestimentaire, dérogent des normes
3
4
Extraits d’une lettre envoyée au Projet 10, un organisme communautaire qui offre du soutien aux
jeunes gais, lesbiennes et bisexuels de la région métropolitaine, 1999.
Irène Demczuk (1998). « Enquête sur la violence vécue par les lesbiennes », Des droits à
reconnaître : les lesbiennes face à la discrimination, Montréal, éditions du remue-ménage, p. 204.
-9traditionnellement associées à la féminité et à la virilité. Ainsi, cette violence ne
concerne-t-elle pas uniquement les jeunes d’orientation homosexuelle.
Si les injures et les moqueries se font entendre dans les classes et les corridors de
l’école, les menaces et les agressions sont, au contraire, le plus souvent commises à
l’insu du personnel enseignant, dans des lieux comme la cour d’école, les vestiaires et
les autobus scolaires, avant et après les heures de classe et durant la période de la
récréation. Bref, dans des lieux où la surveillance est moindre ou inexistante.
Ces actes de violence sont perpétrés le plus souvent par des garçons, dès le deuxième
cycle du primaire. Les témoignages des jeunes gais et lesbiennes nous indiquent que la
fréquence de ces actes et leur brutalité s’intensifient au cours des cycles du secondaire.
L’homophobie au masculin est, comme nous l’avons identifié précédemment, une
attitude engendrée par la peur ou la hantise qu’ont les garçons de retrouver en eux tout
ce qui peut ressembler à l’Autre, c’est-à-dire à la femme (Walzer-Lang et al., 1994 : 20).
Il ne faudrait pas croire cependant que l’homophobie est uniquement l’apanage des
garçons, des filles aussi exercent de la violence homophobe. Bien que moins fréquente,
elle prend le plus souvent la forme de l’étiquetage et de la stigmatisation de leurs pairs.
Si les garçons tendent à lancer bruyamment en public des injures homophobes à des
jeunes avec lesquels ils n’entretiennent pas ou peu de lien affectif, les filles, quant à
elles, manifestent préjugés et stigmatisation à l’endroit de leur compagne dans le cercle
intime des amitiés féminines. Les filles étiquetées de « lesbiennes » sont celles qui, le
plus souvent, manifestent un moindre intérêt envers les garçons tout en partageant des
relations affectives avec d’autres filles. Une « vraie fille » doit donc démontrer un attrait
physique ou amoureux envers les garçons pour ne pas être stigmatisée, entre autres,
par ses amies.
Loin d’être un phénomène marginal, l’étiquetage touche un nombre important de jeunes
dans une période vulnérable de la vie où se construit leur identité personnelle et leur
identité sexuelle. L’adolescence est en effet une étape de découverte de soi et des
autres, d’exploration et de questionnements, mais aussi de doutes et de malaises.
Comment faire face à l’étiquetage homophobe lorsqu’on est adolescent et que l’on n’a
pas encore développé les mécanismes de protection et de défense nécessaires pour
faire face au jugement des autres ? La crainte d’être identifié comme homosexuel ou
lesbienne, puis d’être opprimé à cause de cela, est un motif important d’anxiété, de
dépression et d’idéations suicidaires chez les jeunes (Dorais, 1999a). Aussi, un de ses
effets les plus dévastateurs est la honte ressentie par le jeune face à lui-même. Cette
honte mine son épanouissement personnel et limite la conduite de sa vie (Ryan, 1999).
La recherche de son orientation sexuelle se trouve donc compliquée par ce défit
d’estime de soi, et des questions toutes simples deviennent alors indicibles.
La majorité des jeunes ne viennent pas consulter un professionnel ou un enseignant
pour des questions relatives à leur orientation sexuelle ou à leur sexualité. Aussi, il
importe que l’école fournisse des informations justes et objectives sur la diversité des
orientations sexuelles afin de favoriser le plein épanouissement de tous les jeunes.
Force est de constater cependant la rareté des informations concernant l’homosexualité
et la bisexualité dans les programmes d’éducation et les manuels scolaires. Les cours
de formation personnelle et sociale (FPS), dispensés de la première à la cinquième
- 10 année du secondaire, ont été offerts pour la dernière fois dans les écoles du Québec
durant l’année scolaire 1998-1999. La récente réforme du curriculum a eu pour effet
d’éliminer ces cours où l’on présentait un volet d’éducation à la sexualité. Dans le cadre
des cours de FPS, il arrivait, parfois, que certains professeurs traitent de
l’homosexualité à la fois comme modèle amoureux et comme expression normale de la
sexualité. Dans nombre de cas cependant, les enseignants se trouvaient démunis ou
mal à l’aise à diffuser les informations sur l’homosexualité contenues dans le
programme ministériel ou à répondre aux questions et aux réactions parfois vives des
élèves ou de leurs parents. Ce fait n’est pas étonnant en soi, si l’on considère le peu de
formation reçue par les enseignants à ce chapitre. Or, bien qu’insuffisants, ces cours
pouvaient à tout le moins fournir une amorce de réflexion sur l’homosexualité – en
autant que le sujet ait été abordé – et contribuer ainsi à instaurer un climat de respect
de la diversité des orientations sexuelles. En leur absence, les jeunes qui se
questionnent sur leur orientation sexuelle ou qui sont victimes de violence homophobe
manquent cruellement de ressources.
Ils ne peuvent guère trouver davantage d’informations en consultant la bibliothèque de
leur école puisque, là aussi, les ouvrages sur l’homosexualité sont rares ou souvent
périmés. Il nous est arrivé de visiter des bibliothèques scolaires où les seuls livres sur
l’homosexualité étaient d’anciens volumes qui traitaient de celle-ci comme une maladie
ou une déviance. Combien d’écoles au Québec mettent-elles à la disposition de leurs
jeunes des livres sur l’homosexualité, des romans mettant en scène des personnages
homosexuels, des livres d’enfants présentant des familles gaies ou lesbiennes ? Sujet
tabou et empreint de valeurs morales, l’homosexualité parvient difficilement à franchir
les premières portes du savoir, bien qu’elle ne soit plus considérée comme une maladie
depuis près de trente ans.
Or, ces enseignements et cette documentation pourraient grandement contribuer à
réduire la violence homophobe en milieu scolaire et fournir des réponses adéquates à
des jeunes en questionnement. En leur absence, les jeunes d’orientation homosexuelle
ou bisexuelle se trouvent confronter à une absence tragique de reflet de leur existence,
et ne peuvent, dans ces circonstances, bien distinguer les mythes de la réalité et
combattre activement les stéréotypes et la violence véhiculées à leur endroit. Cette
situation ouvre la voie à la détresse, voire à la haine de soi, à la dépression et au
suicide. Selon des études canadiennes et américaines, les adolescents d’orientation
homosexuelle ou bisexuelle se suicideraient de 3 à 6 fois plus souvent que les garçons
d’orientation hétérosexuelle (Dorais, 1999a).
Les jeunes gais et lesbiennes manquent aussi de modèles en qui pouvoir se
reconnaître et à qui pouvoir s’identifier. Il y a pourtant dans toutes les commissions
scolaires du Québec des professeurs et des professionnels non enseignants qui
pourraient jouer ce rôle de la même manière que le font les travailleuses et les
travailleurs hétérosexuels de l’éducation. D’autant plus que ces jeunes n’ont pas,
majoritairement, de parents de la même orientation sexuelle qu’eux et peuvent, par
conséquent, difficilement servir de modèles dans leur cheminement. Par crainte de
préjudices, réels ou anticipés, les enseignants choisissent le plus souvent de se taire et
d’adopter des stratégies de secret les mettant à l’abris de la violence homophobe. Le
message qui est ainsi envoyé aux jeunes est clair : mieux vaut le silence, car
- 11 l’affirmation a un prix. Cette absence de modèles en milieu scolaire ne fait qu’accroître
les sentiments d’isolement et d’étrangeté déjà présents dans le processus de
découverte de l’homosexualité chez les jeunes.
Au terme de cette analyse, on doit conclure que l’hompohobie en milieu scolaire
comporte de multiples dimensions. Elle est tissée de silences, de préjugés et d’actes de
violence. À défaut d’études détaillées sur cette question au Québec, le portrait que nous
en avons tracé n’est ni complet, ni exhaustif. Car encore faudrait-il ajouter à cet état de
la situation, les réticences exprimées par certaines directions d’école et conseils
d’établissement quant à la pertinence d’aborder l’homosexualité à l’école, et à inscrire,
dans l’agenda scolaire, une ressource communautaire spécialisée dans le soutien aux
adolescents qui se questionnent sur leur orientation sexuelle.
Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada publiait récemment un rapport sur
l’état des politiques, des programmes et des pratiques des systèmes scolaires et de
santé publique en matière d’éducation et de promotion de la santé sexuelle. Il constatait
que « le climat social de bien des écoles incite à la discrimination envers les gais et
lesbiennes forçant ces élèves à réprimer leur orientation sexuelle » (Conseil des
ministres de l’Éducation [Canada], 1999 : 9). Il recommandait notamment que l’on
améliore de manière significative les cours et le matériel didactique reliés à l’orientation
sexuelle et, plus particulièrement, à l’homosexualité. Les programmes scolaires en
place qui traitent du harcèlement ou de la violence pourraient prévoir, selon le Conseil,
un segment sur l’homophobie.
D’autres moyens peuvent également être mis en œuvre pour faire de l’école un milieu
sécuritaire et épanouissant pour les jeunes gais, lesbiennes et bisexuels. Ces pistes
d’actions bénéficieront non seulement à ces jeunes, mais aussi à tous les élèves. La
diffusion d’informations justes et objectives pourrait en effet leur permettre de
démystifier l’homosexualité et de prendre conscience de l’homophobie et de la
nécessité d’agir pour la contrer. La section suivante fournit quelques suggestions
destinées au personnel qui œuvre dans les écoles.
- 12 -
Des pistes d’action à développer
—
Sensibiliser les conseils d’établissement, les directions d’école et le personnel
enseignant et non enseignant à la violence homophobe en milieu scolaire.
—
Promouvoir la formation des professeurs et des professionnels non enseignants
aux réalités homosexuelles et aux difficultés rencontrées par les jeunes gais,
lesbiennes et bisexuels en milieu scolaire.
—
Établir des politiques d’établissement visant l’adoption d’attitudes et de
comportements non discriminatoires à l’endroit de l’orientation sexuelle des
élèves et des salariés œuvrant dans le secteur de l’éducation.
—
Inclure l’homophobie dans les programmes d’éducation visant à éliminer la
violence en milieu scolaire.
—
Inclure les réalités homosexuelles dans les programmes d’éducation sexuelle et
d’éducation civique ainsi que dans nos interventions auprès des jeunes.
—
Agir pour contrer l’étiquetage des jeunes et toutes autres manifestations de
violence homophobe à l’école.
—
Soutenir les jeunes en questionnement sur leur orientation sexuelle en diffusant
de l’information sur l’homosexualité et la bisexualité et en adaptant les services
d’aide à leurs besoins.
—
Inclure des ressources communautaires dans l’agenda scolaire pour les jeunes
en questionnement sur leur orientation sexuelle.
—
Mettre à la disposition des jeunes des livres permettant de démystifier
l’homosexualité ainsi que des romans ayant des personnages homosexuels dans
les bibliothèques scolaires.
—
Travailler en partenariat avec les organismes communautaires œuvrant à
démystifier l’homosexualité dans le secteur de l’éducation.
—
Mettre en place les conditions favorables permettant aux enseignants gais et
lesbiennes d’être des modèles pour les jeunes.
- 13 -
Des ressources utiles
Programmes de formation
— Gouvernement du Québec. Pour une nouvelle vision de l’homosexualité : Intervenir
dans le respect de la diversité des orientations sexuelles. Programme de formation,
ministère de la Santé et des Services sociaux, 1997.
— Gouvernement du Québec. Adapter nos interventions aux réalités homosexuelles.
Volet 1 : les jeunes, leurs familles et leurs milieux de vie. Programme de formation,
ministère de la Santé et des Services sociaux.
— Gouvernement du Québec. Adapter nos interventions aux réalités homosexuelles.
Volet 2 : les adultes, leurs couples et leurs proches. Programme de formation,
ministère de la Santé et des Services sociaux.
Ces trois programmes de formation ont pour but de permettre au personnel des
réseaux de la santé, des services sociaux, et de l’éducation d'intervenir plus
efficacement auprès des jeunes et des adultes d'orientation homosexuelle et bisexuelle
en regard des problèmes qu'ils peuvent rencontrer.
Perfectionnement
— L’École de Service social de l’Université McGill a développé le Projet Interaction, un
programme innovateur qui vise à développer l'enseignement, la recherche et
l’intervention clinique en matière d'orientation sexuelle.
— L’Université du Québec à Montréal offre un cours intitulé Homosexualité et sociétés
qui vise à renouveler les connaissances psychologiques, sociologiques et
historiques sur le vécu des personnes homosexuelles.
Activités pédagogiques
— Commission des droits de la personne du Québec. It’s Not O.K. To Be Anti-Gay.
Challenging Intolerance : Nipping it in the Bud, Human Rights Workshop Handbook
on Homophobia.
Ce programme de formation en langue anglaise s’adresse aux enseignants. Il vise à
contrer l’homophobie en milieu scolaire par le biais d’activités pédagogiques.
— École de service social de l’Université Queen’s. L’homophobie une question
d’attitude. Kingston, 1995.
Document présenté en complément du programme Compétence pour des relations
saines. Il présente des activités pédagogiques qui peuvent être réalisées en classe pour
démystifier l’homosexualité. La documentation est disponible gratuitement au Centre
national de documentation sur le SIDA. Tél. : (613) 725-3769
- 14 Écrits
Démystifier l’homosexualité :
— Michel Dorais et Daniel Sansfaçon. « À propos de l’orientation sexuelle », Le Petit
Magazine de la Formation personnelle et sociale, vol. 4 no 5, printemps 1996.
— Jean-Yves Frappier, Marc Girard, Dominique Meilleur et Bill Ryan. « L’orientation
sexuelle et l’homosexualité », in P. A. Michaud et P. Alvin (dirs.), La santé des
adolescents : approches et prévention. Montréal :Presses de l’Université de
Montréal/Pagat/Dion, 1997, p. 314-323.
— Betty Fairchild et Nancy Hayward. J’ai quelque chose à vous dire. Faire face à
l’orientation sexuelle de son enfant. Montréal : éditions de l’Homme, 1991.
— Association canadienne de santé publique. Sain et sauf. La prévention du VIH chez
les jeunes gais lesbiennes et bisexuels. Ottawa, août 1998.
Homosexualité, morale et religion :
— Guy Lapointe et Réjean Bisaillon (dirs.) Nouveaux regard sur l’homosexualité :
Questions d’éthique. Montréal, édition Fides, 1997.
— John Boswell. Christianisme, homosexualité, et tolérance sociale. Paris : Laffont,
1991.
— Débora et Judith. L’amour des femmes dans l’Église catholique. Varennes, Québec ;
éditions AdA, 1999.
— Guy Ménard. L’homosexualité démystifiée. Montréal ; éditions Léméac, 1980.
Brochures gratuites
— Gouvernement du Québec. Les femmes et l’homosexualité : Bien vivre son
orientation sexuelle. brochure, ministère de la Santé et des Services sociaux, 1999.
— Gouvernement du Québec. Les hommes et l’homosexualité : Bien vivre son
orientation sexuelle. Brochure, ministère de la Santé et des Services sociaux, 1999.
— Gouvernement du Canada. À la recherche de son identité sexuelle, faire les
premiers pas. Ottawa, Santé Canada.
- 15 Documents audiovisuels
— Émissions numéro 221 et 242 de la série télévisée Watatatow diffusée sur les ondes
de Radio-Québec.
— Émission de la série télévisée Zone libre sur les jeunes et l’homosexualité diffusée
sur les ondes de Radio-Canada, le 15 septembre 2000.
Sites Internet (par ordre alphabétique)
Dignité, groupe de soutien pour les catholiques ayant une orientation homosexuelle ou
bisexuelle.
Site : www.dignity.ca
EGAL, groupe de soutien pour les jeunes gais, lesbiennes et bisexuel-le-s de la région
de Chaudière-Appalaches. Programme d’éducation dans les écoles.
Site : www.belin.qc.ca/regie/legroupegr.html
Égale, organisme pancanadien pour la promotion de l’égalité et de la justice pour les
lesbiennes, les gais et les bisexuel-le-s.
Site : www.egale.ca
Gai écoute, Centre d’écoute téléphonique et de renseignements des gais et lesbiennes
du Québec.
Site : www.gai-ecoute.qc.ca
Gay, lesbian, Straight Educators Network (GLSEN), l’organisme fournit de
l’information sur l’homophobie à l’école et les stratégies d’actions pour la contrer.
Site : www.glsen.org
Groupe de recherche et d’intervention sociale (GRIS), association qui œuvre à
démystifier l’homosexualité auprès des enseignants et des élèves des cycles
secondaire et collégial. Session de sensibilisation aux réalités homosexuelles à partir
de témoignages de jeunes gais et lesbiennes.
Site : www.algi.qc.ca/asso/gris-mtl.html
Jeunesse Lambda, section Montréal, groupe de soutien pour les jeunes gais,
lesbiennes et bisexuel-le-s de 25 ans et moins.
Site : www.kiosque.com/lambda
Le Réseau des lesbiennes du Québec, organisme pour la promotion des droits, des
intérêts et de la culture des lesbiennes.
Site : www.netcolony.com/members/rlq
Oasis, magazine électronique pour les gais, lesbiennes et bisexuel-le-s et les jeunes en
questionnement sur leur orientation sexuelle.
Site : www.oasismag.com
- 16 -
Outreach, site pour les jeunes gais, lesbiennes et bisexuel-le-s, Australie.
Site : www.also.org.au/outreach
Out Proud!, site de la National Coalition For Gay, Lesbian and Bisexual Youth.
Site : www.outproud.org
Parents, Families and Friends of Lesbians and Gays (PFLAG), association qui offre
de l’information aux parents, familles et amis des gais et lesbiennes.
Site : www.pflag.org
Planet Out, magazine électronique pour les gais, lesbiennes et bisexuel-le-s.
Site : www.planetout.com
Projet Jeunesse Idem, groupe de soutien pour les jeunes gais, lesbiennes et bisexuelle-s de la région de l’Outaouais.
Site : www.geocities.com/WestHollywood/1453/
Projet Sain et Sauf mis sur pied par Santé Canada pour favoriser le bien être et la
santé des jeunes gais, lesbiennes et bisexuel-le-s.
Site : www.sainetsauf.org
Organismes communautaires gais et lesbiennes
Il existe plus d’une centaine d’organismes communautaires au Québec offrant des
services aux gais, aux lesbiennes et aux bisexuel-les ainsi qu’à leurs parents et à leurs
proches. Pour plus de détails sur ces ressources, on pourra consulter Gai écoute, le
centre d’écoute téléphonique et de renseignements des gais et lesbiennes du Québec.
Un service de ligne d’écoute est offert sans frais tous les soirs entre 19 h et 23 h.
Téléphone pour la région de Montréal : (514) 866-0103
Ailleurs au Québec : 1-888–505-1010
Site internet : www.gai-ecoute.qc.ca
- 17 -
Références bibliographiques
Amnistie Internationale. Briser le silence. Violations des droits de l’Homme liées à l’orientation
sexuelle, Toulouse, 1998.
Conseil des ministres de l’Éducation (Canada). Écoles, santé publique, sexualité et VIH : un
rapport de la situation, Toronto, 1999.
Commission des droits de la personne du Québec. De l’illégalité à l’égalité. Rapport de la
consultation publique sur la violence et la discrimination envers les gais et lesbiennes. Montréal,
1994.
Demczuk, Irène. Des droits à reconnaître : les lesbiennes face à la discrimination. Montréal, les
éditions du remue-ménage, 1998.
Dorais, Michel. « L’homosexualité revue et non corrigée », Le médecin du Québec, vol. 28, no 9,
sept. 1993, 27-32.
Dorais, Michel. « Les jeunes hommes d’orientation homosexuelle ou bisexuelle : parmi les plus à
risque de suicide », in Gouvernement du Québec, Adapter nos interventions aux réalités
homosexuelles. Volet 1 : les jeunes, leurs familles et leurs milieux de vie. Programme de
formation, ministère de la Santé et des Services sociaux, 1999, p.84-89.
Dorais, Michel. Éloge de la diversité sexuelle. Montréal, VLB éditeur, 1999.
Gouvernement du Canada, À la recherche de son identité sexuelle : faire les premiers pas.
Ottawa, Santé Canada, mai 1998.
Gouvernement du Québec. Les femmes et l’homosexualité :Bien vivre son orientation sexuelle.
brochure, Ministère de la santé et des services sociaux, 1999.
Gouvernement du Québec. Les hommes et l’homosexualité :Bien vivre son orientation sexuelle.
Brochure, ministère de la santé et des services sociaux, 1999.
National Gay and Lesbian Task Force. Countering Aniy-Gay Violence Through Legislation.
Wasington, National Gay and Lesbian Task Force, Anti-Violence Project, 1992.
Ryan, Bill. « S’accepter comme gai ou lesbienne : Pour en finir avec la honte », in
Gouvernement du Québec, Adapter nos interventions aux réalités homosexuelles. Volet 1 : les
jeunes, leurs familles et leurs milieux de vie. Programme de formation, ministère de la Santé et
des Services sociaux, 1999, p. 41-52.
Walzer-Lang, D., Dutey P. et Dorais, M. (dirs.). La peur de l’autre en soi : Du sexisme à
l’homophobie. Montréal, VLB éditeur, 1994.