Le tarier des prés - Page d`accueil du Rotary Amay-Villers-le
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Le tarier des prés - Page d`accueil du Rotary Amay-Villers-le
#74 jui.-août 2016 bimestriel Natagora asbl Rue Nanon 98 B-5000 Namur www.natagora.be Macrophoto nature L’empereur ailé Franck Renard Découverte de l’Ourthe orientale Le tarier des prés en son bastion ardennais 14 10 20 1 édito 14 entomologie 2 devine qui papillonne au jardin Autour de vos orties 16 photo nature 3 nuit des chauves-souris Un habitat fragmenté 4 en bref 6 militance #NatureAlert : l’UE sous pression 8 Le tarier des prés en danger critique 22 Le souverain de nos insectes Apprendre à photographier les insectes le p’tit à lire en famille :) 20 rencontre François-Xavier Noël, créateur de biodiversité 22 nos réserves ça s'est passé chez nous 10 en couverture 16 Supplément disponible dans votre kiosque. L’arc en ciel végétal d’Ourthe orientale 26 ils l'ont fait Natagora se développe dans tout l’espace Wallonie-Bruxelles. Le grand objectif de l’association est d’enrayer la dégradation de la biodiversité et contribuer au rétablissement d’un meilleur équilibre entre l’homme et la nature. Pour ce faire, elle s’est assignée différentes missions. Protéger : plus de 200 réserves naturelles Natagora, gérées par de nombreux volontaires, sont constituées de milieux diversifiés et souvent menacés. Elles abritent quantité d’espèces rares. Étudier : l’identification des menaces, le soutien direct aux espèces les plus menacées et la supervision de nombreux programmes de suivi font partie des préoccupations majeures de l’association. S’impliquer : influer sur les décisions politiques, promouvoir la biodiversité, prévoir les atteintes qui pourraient lui être portées, réagir quand nécessaire : les nombreux volontaires de l’association nous y aident au quotidien. Éduquer : formations, Centres Régionaux d’Initiation à l’Environnement, événements de sensibilisation, mise en réseau des particuliers : Natagora est fortement impliquée dans l’Éducation à l’Environnement. En étant membre de Natagora, vous soutenez ce vaste mouvement : www.natagora.be/membre Vous désirez faire un don pour nous soutenir ? BE53 0682 1403 3153 Natagora est le partenaire belge francophone de BirdLife International, alliance mondiale d'organisations de protection des oiseaux et de la nature dont la sphère d’action s’étend du travail local de terrain aux plus hautes instances internationales. La mission de BirdLife est de protéger les oiseaux sauvages, leurs habitats et la biodiversité mondiale, en œuvrant à l’utilisation durable des ressources naturelles. En rejoignant les 19 000 membres de Natagora, vous devenez aussi membre de BirdLife International. édito Les prairies de fauche : l’enjeu prioritaire L es plus anciens d’entre vous se souviennent qu’en 1985, une des livraisons du magazine des Réserves Naturelles-RNOB (aujourd’hui intégrées dans Natagora) était consacrée aux prairies et au traquet tarier. J’avais contribué à ces articles, puisqu’à ce moment-là les Réserves Naturelles-RNOB lançaient deux programmes majeurs de conservation des prairies de fonds de vallées dans le bassin de la Sûre et dans l’est du pays. Emmanuël Sérusiaux, Président Le traquet tarier, l’oiseau tant chéri des prairies de fauche, en était l’emblème. Aujourd’hui, on le nomme le plus souvent le tarier des prés. Il est l’objet d’un article passionnant dans cette livraison de votre magazine favori par Antoine Derouaux, ainsi que d’un petit dossier à destination des enfants. Le déclin de cette espèce est épouvantable. En 1928, G. C. M. van Havre, dans son ouvrage « Les oiseaux de la faune belge », le qualifiait de très commun. Il en reste peut-être 200 couples aujourd’hui, tous dans l’est du pays, dans le domaine militaire d’Elsenborn et dans les réserves naturelles, dont celles de Natagora. Le tarier des prés est une espèce des prés de fauche non ou peu amendés et surtout fauchés à l’ancienne, c'est-à-dire pendant les grandes vacances. Surtout pas avant, comme cela se fait couramment aujourd’hui dans les prairies amendées, fauchées très tôt pour fabriquer un tourteau dont on nourrit le bétail. Le tarier des prés est emblématique de ce scénario infernal d’intensification des pratiques agricoles qui, sans même poser de problèmes environnementaux particuliers, ont ruiné la flore et la faune de nos campagnes. Avancer la date de fauche, au moment où les plantes poussent encore et n’ont pas atteint leur floraison, est ce qui peut arriver de pire à un milieu : ne pas être à même d’avoir le temps de boucler son cycle annuel. L’herbe pousse, et la barre de fauche passe et passe encore, avant que les fleurs s’épanouissent, que les papillons s’envolent et que les jeunes oiseaux aient quitté leur nid. La biodiversité des prairies s’est ainsi effondrée totalement. La nature dans les milieux agricoles constitue un axe stratégique du plan Natagora 2020. C’est effectivement la priorité absolue de toute politique de conservation de la nature dans nos régions. Tout est en train de s’en aller : alouettes, perdrix, linottes, hirondelles, et tant d’autres espèces. Natagora s’est attelé à la tâche et lance ainsi un appel à partenariat avec tous les agriculteurs, et je souligne bien : tous les agriculteurs. Nous avons besoin de campagnes, de labours, de prairies et nous avons besoin d’eux pour que ces milieux existent encore demain. Nous demandons à ce que la flore et la faune sauvages y soient toujours. Soient toujours bien là. le magazine 1 #74 devine qui papillonne au jardin s e l z e t Comp s n o l papil de vos autour orties Mal-aimée, l’ortie est pourtant une plante de premier choix. Elle sert notamment de repaire à de nombreux papillons chatoyants. Gardez-en un bouquet au jardin en prévision de « Devine qui papillonne au jardin », le recensement annuel de Natagora ces 30 et 31 juillet. Shutterstock Pouvant atteindre plus d’un mètre de haut, la grande ortie est souvent perçue comme une mauvaise herbe à exclure de nos jardins. Elle constitue pourtant une ressource indispensable au développement et à la survie de plusieurs insectes. Les plus remarquables sont une série de papillons appartenant au genre des « vanesses ». On y retrouve le paon du jour, la petite tortue, la carte géographique, le Robert-le-diable, la belle dame et le vulcain. Ces beaux lépidoptères, parmi les plus connus, utilisent l’ortie dioïque comme plante hôte. En période de ponte, les femelles du paon du jour et de la petite tortue – deux espèces « communes » en déclin démographique dans nos régions – volent uniquement à la recherche d’orties. Elles y pondent leurs œufs en amas au revers des feuilles. Ces feuilles constituent ensuite le régime alimentaire des chenilles qui vivent en groupe. Dotées d’un appétit vorace, elles dévorent la plante hôte jusqu’à la fin de leur croissance larvaire. Au dernier stade larvaire, les chenilles se séparent à la recherche d’un lieu propice pour leur nymphose. Les capacités de survie et de reproduction du papillon émergeant de sa chrysalide sont directement liées aux ressources stockées durant les stades larvaires. Ces ressources sont majoritairement apportées par la plante hôte, l’ortie, d’où son importance pour le cycle de vie de ces deux espèces de papillons communs. Laisser un peu de « piquant » – de préférence exposé au soleil – est un geste simple et facile pour faire entrer la biodiversité dans votre jardin. Et n’oubliez pas de nous communiquer vos observations de papillons visitant votre jardin le week-end des 30 et 31 juillet 2016. 30 et 31 juillet natagora.be/papillons Mélanie Serruys le magazine 2 #74 nuit des chauves-souris Chauves-souris : un habitat fragmenté Cette année, la Nuit des Chauves-souris se déploie à nouveau sur plus de quarante sites. Natagora vous y invite à voir et écouter en famille ces animaux fascinants. Cette année, la thématique portera sur les barrières qui menacent leurs habitats : routes, lumières ou arrachage des haies. La fragmentation de l’habitat, qui menace de nombreuses espèces, n’est pas la perte de milieux, mais bien l’érection de barrières qui entravent les déplacements de la faune. Il en résulte notamment une inaccessibilité aux ressources et un manque de brassage génétique. Les routes sont une cause majeure de la fragmentation. De nombreuses espèces de chauves-souris au vol lent ne les traversent jamais. Elles sont à l’origine de collisions directes. Leur bruit perturbe les espèces qui chassent à l’oreille. La pollution chimique diminue la diversité de leurs abords. Et leur éclairage fait fuir de nombreuses espèces. Des solutions existent comme les écoducs ou les tunnels souterrains, mais doivent être réfléchies avec des spécialistes pour avoir un impact réel. L’arrachage des haies et l’utilisation à outrance d’éclairage public ont le même effet. Mais il est possible d’agir. En tant que citoyen, on peut notamment éviter tout éclairage extérieur non lié à un détecteur de mouvement. Il est également intéressant de favoriser les haies et les alignements d’arbres au jardin. Ces éléments linéaires servent de route de vol pour la plupart des espèces de chauves-souris, mais sont aussi profitables à de nombreux autres animaux. Pour mieux comprendre l’écologie des chauves-souris, leur mode de vie et l’impact de l’homme sur leurs habitats, rendez-vous à une des nombreuses activités de la Nuit des Chauves-souris, organisées à travers tout l’espace Wallonie-Bruxelles. Des spécialistes passionnés vous les montreront, et vous feront écouter leurs ultrasons au cours de balades nocturnes. Frédéric Forget s e d nuit esv u a h c is r u o s Partez à la découverte de ces animaux renversants ! Samedi 27 août 2016 natagora.be/chauvesouris Shutterstock le magazine 3 #74 du 22 au 25 septembre 2016 Expos Photos Nature & d’Art Animalier Dans les sites prestigieux du Vieux Namur 14e Concours Photos AVES Emotion’ailes Participez du 1er mai au 15 août 2016 Plus de 10.000 € de prix, un des concours les mieux dotés d’Europe w w w.exposave s.be Natagora collabore à la revue Science Une étude est parue il y a peu dans la prestigieuse revue « Science ». Elle se base sur des milliers d’observations menées en Europe et aux Etats-Unis et démontre clairement l’impact des changements climatiques sur les populations d’oiseaux communs. En Wallonie, Aves, le pôle ornithologique de Natagora, y a été associé puisque les observations wallonnes sont directement utilisées dans l’analyse. C’est une reconnaissance importante pour les dizaines d’ornithologues qui participent à la surveillance de la biodiversité. Jean-Yves Paquet, directeur du département Études de Natagora et co-auteur de l’article, déclare : « En Belgique, d’après cette analyse, sur 80 espèces nicheuses communes, 67 sont prédites comme impactées négativement par les changements climatiques et seulement 10 sont prédites comme allant évoluer positivement. » le magazine 4 Une aide pour planter vos haies ! Vous êtes propriétaire d’un terrain que vous souhaitez délimiter par une belle haie riche en biodiversité ? Vous êtes agriculteur et souhaitez poser des haies pour profiter de leur effet barrière et peut-être bénéficier de primes agri-environnementales ? Le LIFE Pays mosan peut vous aider, par exemple dans les aspects techniques, l’achat des plans ou la pose des clôtures. Les haies jouent en effet un rôle important dans la préservation des terrains de chasse des chauvessouris, dont quatre espèces sont concernées par le projet. Mais elles exercent également d’autres rôles primordiaux au niveau de l’eau, du vent et du sol et favorisent une importante diversité biologique. Le projet vise donc à restaurer le réseau bocager du « Pays mosan », en s’appuyant sur de nombreux propriétaires, publics ou privés, conscients des importants aspects paysagers et écologiques des haies. N’hésitez pas à prendre contact avec l’équipe du LIFE si vous désirez plus d’informations. Infos : Thierry Ory [email protected] – 0474/56 86 62 www.lifepaysmosan.eu #74 Photo: Ludo Goossens en bref en bref Formation animateur nature Jean-Marie Winants à l’Aquascope Virelles À l’intention des jeunes de 16 à 27 ans, Jeunes & Nature organise une formation à partir de septembre à Bruxelles (Mundo-B) et Namur (Mundo-N). La fréquence des cours est d’une soirée par semaine durant l’année scolaire auxquels s’ajoutent 6 sorties (samedi ou dimanche), un week-end en résidentiel au printemps et un stage de 10 jours en été. La formation fournit des connaissances naturalistes de base et des outils et techniques pédagogiques de l’Éducation relative à l’Environnement afin de pouvoir animer des groupes d’enfants et d’adultes dans la nature. Elle donne droit à un brevet d’animateur nature reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour toute information complémentaire et/ou pour recevoir le bulletin d'inscription : [email protected] – 02/893 10 57 www.jeunesetnature.be Illustrateur et photographe animalier, Jean-Marie Winants joue du dessin comme l’écrivain des mots. Il vous invite à découvrir les illustrations originales du livre « La Légende du Marais ». Un univers où se croisent martin-pêcheur, bécassine des marais, héron cendré et aigrette garzette. Des paysages où les chaumières sortent de terre comme par magie entre marécages et saules têtards. Une exposition à ne pas rater du 9 juillet au 4 septembre ! Infos : Aquascope Virelles 060/21 13 63 – www.aquascope.be CoDT : le dossier suivi au plus près Après 8 mois de débats en commission parlementaire, le Code du Développement Territorial (CoDT) a été soumis au Parlement wallon le 8 juin dernier. Lors de cette séance plénière, plus de 160 amendements ont été déposés. L’avis du Conseil d’Etat a été sollicité et l’adoption définitive du texte est donc reportée à mijuillet 2016. Pour rappel, ce texte primordial pour l’aménagement du territoire, a mobilisé plus de 16 000 signataires en quelques semaines, réclamant de rendre à la nature et au paysage leurs droits en Wallonie. Le ministre Di Antonio lui-même était signataire de cette pétition. Avec 7 autres associations naturalistes, nous y formulions plusieurs demandes. A l’analyse des amendements déposés, on constate certaines avancées, telles que la réintégration d’une demande de permis pour les haies et allées d’arbres. le magazine 5 Toutefois, la majorité de nos revendications seront traitées dans les arrêtés qui doivent suivre le texte décrétal. Beaucoup d’incertitudes demeurent donc tant que nous n’aurons pas pu prendre connaissance de ces textes essentiels. Nous préparons des propositions concrètes à insérer dans les arrêtés, qui seront rapidement soumises au Gouvernement wallon. Nous ne manquerons pas de communiquer à ce sujet. Restez attentifs ! #74 militance #NatureAlert : l’UE sous pression Mais que fait la Commission européenne ? Depuis plus d’un an, Natagora suit de près un dossier européen primordial : l'évaluation des directives « Oiseaux » et « Habitats », piliers de la législation nature dans l’Union. Celui-là même qui a vu plus de 500 000 citoyens, dont 40 000 belges, se mobiliser pour dire : « ne touchez pas à ces directives, veillez plutôt à les mettre correctement en place ». Benjamin Legrain A ujourd’hui, tout le monde s’est prononcé. Le Parlement européen, de nombreux états membres, et même le bureau d’experts chargé d'évaluer les directives sont unanimes : la législation est parfaitement adaptée mais actuellement encore mal ou partiellement mise en œuvre pour pouvoir produire tous les résultats attendus. Or, malgré toutes les preuves, la Commission retarde encore et encore la sortie de ses conclusions. On soupçonne différents lobbys (agriculture, mines, pêche…) de faire pression directement sur Jean-Claude Juncker. Le processus se déroule dans la plus Le ministre Collin a rappelé l'engagement de la Belgique à soutenir les directives. grande opacité, questionnant les principes démocratiques de l’Union européenne. La Commission ignore en effet la position du Parlement, élu par les citoyens. Mais Natagora ne reste pas les bras croisés. Sur les réseaux sociaux, nous avons interpellé les commissaires Vella et Timmermans via une action « Thunderclap », et nous continuons à diffuser le #NatureAlert. Le 21 mai, à l’occasion de la journée Natura 2000, nous avons invité le ministre Collin à visiter une de nos réserves naturelles. Il y a clairement rappelé, Photo : Benjamin Legrain Karmenu Vella (à gauche) et Ariel Brunner de BirdLife (à droite) en présence de plusieurs médias, la position ferme de la Belgique : « Il ne faut pas revoir les directives ». Fin mai, Natagora, Natuurpunt et BirdLife étaient présents à la Green Week, organisée par la Commission européenne pour aborder les thématiques nature. Nous y avons distribué… des bières, brassées avec du piment royal (Myrica gale), une le magazine 6 #74 Photo : Commission européenne plante provenant d’un site Natura 2000. Karmenu Vella, le commissaire européen à l’environnement est venu poser à notre bar avec un responsable de BirdLife, ainsi que plusieurs autres décideurs européens. Nous prenons cela comme un engagement ferme et appelons la Commission à enlever ses œillères et sortir de son mutisme ! Ornithologie | Entomologie | Herpétologie | Botanique | Éthologie | Photographie Parce qu’on n’apprend pas tout dans les livres. Infos e t inscrip tions : www.n atagora .be/ formati ons Les Formations-Nature de Natagora : toujours plus de terrain, toujours plus de passion. A. Derouaux www.nature-terroir.com « Voyagez Nature ! » Les ateliers 30-31 juillet 10-18/9 Migrations en BULGARIE 1620€ 18-25/9 Les Picos de EUROPA 750€ ABRUZZES – Italie 1190€ La Via Pontica utilisée par des milliers de migrateurs Pics majestueux au royaume du loup et de l’aigle royal brins de savoir 24/9-1/10 Ours, loups et brame du cerf au centre de l’Italie 24/9-1/10 Spécial Ours en BULGARIE 1620€ Ours brun mais aussi grands Tétras, Gélinotte des bois, Pic à dos blanc, Chouette de Tengmalm… INITIATION AUX INSECTES Apprenez à identifier et à accueillir ces hôtes indispensables au jardin naturel comme au potager. Outre la simple détermination, partons ensemble à la découverte de la notion de comportement au travers, notamment, de l’abeille (apprentissage des bases de l’apiculture, visites de ruchers, dégustation de miel). Vincent vous accueille dans sa petite maison ardennaise (Lamorménil/Manhay). 24/9-9/10 TAIWAN, la luxuriante Végétation luxuriante et vie animale abondante 2-9/10 Le VERCORS – France 4290€ 880€ Brame du cerf, bouquetin, chamois, mouflon, cervidés 11-16/10 PAYS-BAS – spécial Twitch A la recherche des oiseaux rares 720€ ENSUITE : Sud Maroc, Éthiopie, Sénégal, Camargue, Delta de l’Evros, Réveillon à Saint Hubert 75 € (70 € pour les membres Natagora). Possibilité de logement. Info et réservation : [email protected] – 0494/03 73 97 le magazine 7 NATURE ET TERROIR • [email protected] Place Communale 20a • B-6230 Pont-à-Celles tél. +32 (0)71 84 54 80 • fax +32 (0)71 84 54 84 Lic A 5312 #74 ça s'est passé chez nous Où s’est caché le printemps ? André Burnel et Jean-Yves Paquet Huppe fasciée à Bruxelles. Photo : Bernard Pasau Gorgebleue à Hollogne. Photo : Serge Debrus Héron pourpré à Hollogne. Merci à tous ceux et celles qui alimentent les chroniques naturalistes en encodant leurs découvertes sur www.observations.be D es températures particulièrement basses lors de la dernière décade d’avril ont entraîné une mortalité assez importante au niveau des hirondelles rustiques qui étaient particulièrement pressées de retrouver leur site de nidification favori. Des nichées précoces de mésanges ont aussi souffert de le magazine 8 #74 Photo : Serge Debrus cet épisode glacial. Et, fin mai, ce fut le déluge dont les conséquences ne peuvent encore être analysées lors de la rédaction de cette chronique. Commençons par une bonne nouvelle : la nidification à Virelles de la cigogne blanche. Deux cigogneaux sont nés le 18 mai. Espérons une suite plus heureuse que l’année dernière. ça s'est passé chez nous Au niveau événement, on ne peut manquer d’évoquer la halte hors du commun des migrateurs le week-end du 1er mai au plateau du Gerny. Une centaine de limicoles de huit espèces différentes, des rapaces, des cailles, 120 traquets motteux et d’autres passereaux comme les deux gobemouches sur des tas de fumier. Ce plateau a aussi accueilli un bruant à calotte blanche, une espèce très rare de Sibérie et de l’Oural, du 7 au 23 mai. D’autres raretés ont aussi égayé la période : un busard pâle le 14.04 à Houtaing et le 27.04 à Branchon-Jandrain, une buse pattue le 16.05 à Lierneux, un aigle botté les 17 et 19.05 à Harchies ainsi que le 20 à Villers-sur-Lesse, un monticole de roche le 6.05 à Nismes, une locustelle fluviatile à partir du 20.05 aux Abattis (Villers-sur-Semois/ Etalle) ainsi qu’un pouillot ibérique à partir du 17 mai à Esneux. Terminons par quelques densités ou nombres remarquables : 58 mouettes mélanocéphales le 24.04 à Harchies où pas moins de 500 nids de mouettes rieuses ont été dénombrés le 13 mai. Bonne nouvelle également pour le rougequeue à front blanc avec de nombreux individus en halte en région liégeoise et en Ardenne ainsi que des présences relevées dans de nombreux carrés lors de la prospection pour l’atlas européen. Un bijou du mois de mai Pour qui cherche dans les pattes des vaches, près des zones humides ou dans les terres de culture, il est possible d'observer en mai une jolie variante de notre bergeronnette printanière, la bergeronnette nordique ou, selon son nom scientifique, la « thunbergi ». Elle se reconnaît, du moins chez le mâle, à sa calotte d'un gris-bleu très foncé, à ses lores (zone comprise entre l'œil et la base du bec) sombres et au sourcil presque toujours absent. Cette sous-espèce se reproduit en Scandinavie et en Sibérie. Il n'y a en fait pas beaucoup d'exemples où plusieurs sous-espèces d'une même espèce sont identifiables et facilement observables sur le terrain dans notre pays. Si on examine les données parvenues à la Centrale Ornithologique Aves, on s'aperçoit qu'il y a une forte différence de phénologie entre la bergeronnette printanière nordique et la sous-espèce nominale. Alors que la bergeronnette printanière « flava » (celle qui niche notamment en Belgique) nous revient dès le début avril, la bergeronnette printanière « thunbergi » ne commence généralement à être observée en Wallonie qu'après le 20 avril. Sa fréquence d'observation culmine autour de la mi-mai pour s'achever brusquement dès la fin du mois. Elle est très rare en juin. Sa période de présence est donc beaucoup plus étroite que pour la flava. Même au moment de son pic de passage à la mi-mai, la thunbergi ne représente cependant que 20 % des observations de bergeronnettes printanières en Wallonie. En fait, la bergeronnette printanière nordique passe bien après la sous-espèce plus méridionale, puisque son habitat plus nordique n'est « disponible » que plus tard en saison. Autre particularité, dans notre pays, cette sous-espèce est beaucoup moins fréquente en automne qu'au printemps : même lors de son pic de présence post-nuptial, à la fin août, la sous-espèce nordique ne représente que moins de 10 % des données de bergeronnettes printanières. Pour en savoir plus : http://blog.aves.be/aves/2016/5/2/la-bergeronnette-nordiqueun-bijou-du-mois-de-mai Bergeronnette printanière nordique Intéressé(e) par de l’information ornithologique plus complète et plus détaillée ? Le bulletin Aves est pour vous ! Pour le recevoir, voyez en page 33. Volume 53/1 – mars 2016 Bulletin trimestriel Aves, pôle ornithologique de Natagora asbl Rue Fusch 3 – 4000 Liège Dépôt Liège X – P302132 le magazine 9 #74 Photo : René Dumoulin Franck Renard en couverture Le tarier des prés en danger critique Antoine Derouaux, Gerhard Reuter et Jean-Paul Jacob ge de Un ouvra à se référence la à procurer oise ge ié L Maison nement n o ir v n de l'E verture (voir cou ). arrière S’il orne la couverture de l’Atlas des Oiseaux nicheurs de Wallonie, ce n’est pas sans raison. Le tarier des prés, un petit passereau au plumage brun, est actuellement en danger critique d’extinction en région wallonne alors qu’il était très commun au début du 20e siècle. L ’intensification de l’agriculture semble être la première cause du déclin du tarier des prés. À nos frontières, la chute des populations est aussi drastique. Natagora et Aves-Ostkantone, avec le soutien de la Wallonie, tentent depuis quelques années de maintenir l’espèce, avec un certain succès. À la recherche de prairies de qualité Le tarier des prés occupe essentiellement les prés à foin peu fertilisés, tant dans les milieux humides que secs. Les fonds de vallée et les versants lui conviennent bien si la végétation herbacée est variée et fauchée tardivement. Quelques prairies pâturées extensivement en mosaïque avec les prés de fauche sont également appréciées. À El- De la mi-avril à la mi-mai et en fin d’été, on peut croiser ce petit passereau un peu partout chez nous, surtout dans les zones ouvertes. Mais ce ne sont que des migrateurs. Au printemps, les nicheurs sont nettement plus rares et cantonnés à quelques sites ardennais. le magazine 10 senborn, on le trouve dans les prairies à fenouil des Alpes et les landes à callune. Mais une petite prairie isolée ne lui suffit pas, il faut un vaste ensemble d’habitats favorables (plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’hectares) pour qu’une population viable s’installe ou se maintienne. #74 en couverture Insectivore chassant à l’affût, le tarier des prés (ici un mâle) apprécie les perchoirs lui donnant une vue dégagée sur les prairies alentour. On le voit donc régulièrement posé sur un piquet, une ombelle ou un chardon. Photo : René Dumoulin L’évolution de ces prairies, depuis les années 1960, n’a pas tourné en faveur de l’espèce, bien au contraire. L’utilisation de fertilisants, le remembrement qui a modifié fortement le paysage, l’augmentation de la charge en bétail, l’avance- Comparaison de l'évolution du tarier des prés en Wallonie entre les Atlas 1973-1977 et 2001-2007 Source : Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie, Aves et DEMNA, 2010. ment des fauches, l’apparition des techniques d’ensilage, la conversion des prairies en cultures de maïs, l’urbanisation croissante sont parmi les causes qui expliquent une réduction de 83 % de l’aire de nidification et 75 % des couples nicheurs en 30 ans (1977 à 2007). La prédation et de mauvaises conditions climatiques au moment de l’élevage des jeunes peuvent aussi affecter la productivité Rudi Dujardin et diminuer les populations déjà fragiles. Le Hainaut, le Condroz et la Famenne ont été progressivement désertés. La Lorraine n’accueille plus que 3 couples à Messancy, la population y est en sursis. Une grande partie de l’Ardenne est aussi concernée par la disparition de l’espèce. Site de nidification dans la vallée de la Semois, en Gaume. hormis Le quelques quine subsistent à Cul-des-Sarts les parcelles, bonifié les notamment terres, notamment par le de drainage tarier couples des prés se maintient en fait (Thiérache). que dans les misé les Hautes Fagnes, grâce aux projets resEn 1997, dans le reste du massif, 20-30 couples nichent dans le des prairies humides. Enfin, l’enrésinement des vallées, l’évolution cantons de l’Est. Sur les 200 à 210 couples nicheurs tauration menés sur le site. bassin de la Sûre/Haute-Ourthe et 200-250 autres de Thommen à naturelle des prés abandonnés, la prédation accrue (principalement en Wallonie en 2008, il y en a entre 130 et 140 dans Elsenborn, dont 106 au seul camp militaire d’Elsenborn. Entre ces imputable aux Corneilles noires) et des conditions atmosphériques le camp militaire d’Elsenborn. La vallée la leRoer Les couples sont très fidèles leursetsites nidification, deux pôles, des Tariers des prés se cantonnent encorede dans haut ac- parfois défavorables, comme en à2006 2007,deont aggravé les 40près couples en 2011 54 enles2012. Lesduval- problèmes il est trèsrencontrés difficile de revenir desrésulte oiseaux des bassin cueillait de l’Ourthe, de Houffalize. En et Lorraine, bassins parfaire l’espèce. Il en une dans productivité Ton et de la Vire, le Pays d’arlon, une partie du bassin de la Semois et annuelle le plus souvent insuffisante pour compenser la mortalité lées de la Warche et de l’Emmels n’abritent plus que habitats réhabilités s’ils ont été désertés les années préin litt.important ). À ce jour, de les maintenir efforts de conservation de l’attert sont désertés aprèset1997. Les résultats de l’atlas montrentPlus naturelle (L. Schmitz, quelques couples le déclin semble continuer. cédentes. Il est donc en place lessur le terrain (réserves naturelles, mesures agro-environnementales*) que l’espèce se maintient à Elsenborn et dans la vallée de la Rur positif, quelques couples commencent à s’installer dans derniers bastions wallons de l’espèce. n’ont pu enrayer le recul. Seule la population du camp militaire mais continue à se raréfier ailleurs. Elle est probablement éteinte en d’Elsenborn se maintient et augmente même, grâce à une gestion Thiérache et en danger critique en province de Luxembourg (moins le magazine judicieuse #74 des prés semi-naturels et des landes. de 20 couples en 2009). 11 Pour l’essentiel, l’évolution de l’agriculture est considérée Jean-Paul Jacob et alain De Broyer comme responsable du déclin 52. En Wallonie, la diminution des en couverture Des mesures favorables à adopter La femelle du tarier des prés arbore les mêmes tons que le mâle mais moins contrastés. Photo : Jean-Marie Poncelet Combinaison gagnante en Depuis 2011, la Wallonie soutient un projet de mise en place de mesures favorables à l’espèce dans sa zone de nidification. Une phase de sensibilisation a eu lieu auprès des agriculteurs concernés afin qu’ils soient conscients que leurs prairies et leur manière de les gérer ont un intérêt biologique très élevé. Parallèlement, une étude de la 9 actions Les agriculteurs peuvent mettre en place des mesures agri-environnementales spécifiques pour le tarier des prés. Il y a 9 points à appliquer pour répondre au cahier des charges et bénéficier d'une indemnisation. population de la vallée de la Roer a été menée pour déterminer au mieux la période de reproduction des tariers locaux et la localisation des nids. Le projet, porté par Gerhard Reuter (Aves-Ostkantone) et Natagora, a permis de ré- maintien du caractère herbagé maintien de l’humidité du site (pas de drainage) maintien de l’ouverture du milieu (éviter le reboisement naturel) fauchage tardif après le 15 juillet maintien de zones refuges importantes lors du fauchage possibilité d’un pâturage extensif en fin de saison Aucune utilisation de fertilisants interdiction de pratiquer le sursemis maintien de perchoirs en nombre unir divers acteurs du monde rural pour implanter des mesures agri-environnementales (MAE) dans les prairies adjacentes à celles encore occupées par l’espèce et saturées par le nombre de couples nicheurs afin d’augmenter les surfaces favorables au tarier. Les oiseaux de la vallée de la Roer ont été suivis quotidiennement entre 2011 et 2014 (avant et après la mise en place des mesures) sur plusieurs centaines d’hectares de prairies favorables. Cela a permis de dénombrer tous les couples nicheurs, de connaître le nombre de jeunes à le magazine 12 #74 en couverture Dans deux de nos réserves (l’Emmels à Saint-Vith et la Vallée de la Warche à Bullange), le tarier des prés constitue une priorité dans le plan de gestion. Outre de gros travaux d’abattage de pessières, les prairies (parfois recréées) sont fauchées après le 15 juillet par des agriculteurs locaux. Le maintien de perchoirs (ombellifères) est assuré en respectant une mosaïque fauché/ non fauché. Certaines parcelles Gerhard Reuter Gerhard Reuter sont aussi pâturées très extensivement par des vaches de race rustique en fin d’été pour limiter le boisement. Les agriculteurs impliqués dans la gestion de nos réserves sont ainsi sensibilisés et peuvent appliquer ces mesures à leurs parcelles. l’envol et surtout les dates d’émancipation des nichées. Il La conservation du tarier des prés dépend d’une mise en apparaît que, sur 24 couvées suivies, 5 familles volaient œuvre de diverses mesures, avec pour acteurs les agri- au 1er juillet et tous les jeunes (113 en tout) étaient partis culteurs et les gestionnaires de réserves naturelles pour au 7 juillet. Cela montre bien l’importance de faucher très la gestion des prairies. La restauration des fonds de vallée tardivement (après le 15 juillet idéalement pour anticiper (déboisements, protection des bords de cours d’eau…) de possibles retards comme des pontes de remplace- grâce à des projets importants (projets LIFE notamment), ment) les parcelles pour que les tariers puissent se repro- permet d’étendre les zones favorables. duire. Mais faucher au 15 juillet c’est aussi permettre à une multitude de plantes et d’insectes de boucler leurs Sur 550 agriculteurs contactés dans les Cantons de l’Est, cycles vitaux complètement, faisant de ce tarier une 83 ont adhéré à ces MAE. Dans la vallée de la Roer, ce espèce parapluie pour les prairies. Une gestion qui lui sont 25 agriculteurs qui ont mis en zone de protection est favorable est bénéfique pour de nombreuses autres 53 ha supplémentaires. Cette augmentation de la surface espèces (râle des genêts, pipit farlouse, cuivré de la bis- favorable a permis d’augmenter de 32 % le nombre de torte, cuivré des marais…). couples nicheurs en 3 ans ! Cela montre que, dans ce contexte, il est possible d’arriver à des résultats favorables Le nid du tarier des prés se situe toujours au sol. La à la conservation de la nature si les principaux acteurs femelle le construit seule. Elle creuse une petite dépres- sont impliqués. Il faut aussi s’y prendre dans les temps, sion dans le sol, souvent sous un touradon ou une touffe avant une disparition totale de l’espèce ou de ses habitats. d’herbe et y aménage le nid. Les jeunes quittent souvent celui-ci avant de savoir voler et restent cachés dans la Ce projet, qui intègre clairement les agriculteurs dans la végétation dense durant quelques jours avant de se mon- conservation d’une espèce, est devenu un cas d’école trer et de voleter de perchoir en perchoir. Si la fauche a pour les gestionnaires de milieux, notamment en Alle- lieu durant la couvaison ou l’élevage des jeunes, le nid magne et au Grand-Duché de Luxembourg où la méthode est détruit et, si pas, il est à la vue des prédateurs qui a été présentée lors de différents colloques et dans des s’en chargeront. publications régionales. le magazine 13 #74 entomologie Le souverain Magalie Tomas Millan de nos insectes Magalie Tomas Millan Jean Rommes É tymologiquement « chef » ou « héros », l'anax empereur est la plus grande espèce de libel- lule de nos régions : le thorax d'un vert lumineux et mat est prolongé DÉBUT D'ÉTÉ... PARMI LES PLANTES AQUATIQUES DE L'ÉTANG, UNE GROSSE LIBELLULE S'AFFAIRE À PONDRE. SA TAILLE QUI SUSCITE LA CRAINTE PARMI LES INSECTES NE L'EMPÊCHE PAS D'ÊTRE CONVOITÉE PAR UNE GRENOUILLE AUX AGUETS SOUS LA SURFACE DE L'EAU... d'un abdomen, azur chez le mâle et vert ou vert bleuâtre chez la femelle, inlassablement par beau temps son à bande longitudinale noire et pou- domaine, duquel il repousse ses vant atteindre 6 cm de long. L'enver- congénères. Lorsque l'appétit se L'anax empereur est peu exigeant. Il gure des ailes légèrement lavées de fait sentir, un simple écart dans sa vole au-dessus de tous types d'eaux brun jaune mesure 11 cm. course habituelle lui permet de cueil- stagnantes et peut s'y reproduire, lir au passage un taon étourdi, une même en milieu urbain. La mare que Élégance, force et vol soutenu mouche vagabonde, voire même une Natagora a contribué à créer dans le demoiselle ou un papillon. La pour- jardin naturel de Mundo-B à Ixelles, suite n'est jamais très longue, happer n'a pas tardé à être colonisée par D'un vol calme, majestueux, infa- au vol l'insecte le plus rapide n'est cette libellule pionnière. Lors d'une tigable, l'anax empereur surveille pour lui qu'un jeu. année faste, de nombreuses exuvies le magazine 14 #74 La mare de l'empereur entomologie accrochées à leur support végétal Les anax maintiennent souvent l'abdomen légèrement arqué vers le bas. ont témoigné du dynamisme de ce splendide insecte. Une telle abondance ne constitue cependant pas un luxe. Conditions météorologiques défavorables, prédateurs et parasites Photo : Jean-Marie Winants les plus variés se chargent de réduire sensiblement l'espérance de vie des Exuvie (dépouille larvaire) d’anax empereur. libellules : 50 % d'une colonie d'anax empereur disparaissent au terme de deux semaines d'existence, ayant à Photo : Magalie Tomas Millan peine eu le loisir d'étrenner leurs organes reproducteurs flambant neufs. La période principale de vol se situe de la troisième décade de mai à la troisième décade d'août, avec un pic d'apparition début août. Recherchant préférentiellement les espèces végétales qui montent depuis le fond en tiges innombrables pour former un véritable matelas à la surface de l'eau, la femelle de Mâle d'anax empereur ténéral (fraîchement émergé). La maturation dure entre deux et trois semaines. l'anax empereur va y déposer ses oeufs au moyen d'une petite tarière, instrument de haute précision. Ponte en tandem d'anax napolitains. La selle bleue de l'abdomen est bien visible chez le mâle. De grandes différences existent dans le développement des larves. Si les oeufs ont été pondus les premiers Photo : Magalie Tomas Millan Photo : Michel Garin jours de juin, les larves éclosent au début de juillet et, grâce à une croissance très rapide, peuvent effectuer encore avant l'hiver les nombreuses Si l'eau est necéssaire au déve- dernières décennies. En Angle- mues qui doivent les porter à l'état loppement larvaire de la libellule terre, la limite septentrionale de de larves-nymphes. Celles-ci atten- et à sa reproduction, les habitats son aire de distribution est remon- dront jusqu'au printemps suivant terrestres sont tout aussi indispen- tée de plus de 80 km depuis les pour éclore. sables en tant que zones de refuge années 60, ce qui est attribué au et de chasse pendant la phase de réchauffement climatique. L'anax maturation, quand l'imago nouvel- napolitain, une espèce voisine, qui lement émergé prend ses couleurs n'avait été observé qu'une seule et acquiert son potentiel reproductif. fois en Belgique à Ixelles en août Les larves écloses plus tard dans la saison verront leur développement arrêté par le froid et n'atteindront le dernier stade avant la métamor- 1884, a été revu à la fin du XXe phose qu'en été de l'année suivante. Lorsque la température est élevée, les émergences commencent le soir siècle. Observé une dizaine de fois Des espèces méridionales au cours des années 1980, il est devenu un visiteur annuel depuis et s'achèvent avant l'aube, si bien En l'anax 1994 avant de se reproduire de que de nombreux adultes prennent empereur s'est considérablement manière régulière dans notre pays leur envol de nuit. étendu vers le nord au cours des à partir de 2001. Europe occidentale, le magazine 15 #74 photo nature Apprendre à photographier les insectes Gérard Frola, coordinateur de la formation Photo Nature Vincent Gavériaux, illustrateur naturaliste Claude Sottiaux, Claude Sottiaux photographe naturaliste le magazine 16 #74 photo nature Vincent Gavériaux La magie du monde du « petit » Macrophoto !!! Un mot magique gage de découvertes et d’émerveillement, une entrée immédiate dans un autre monde, méconnu, souvent inconnu, inquiétant ou enchanteur. Par ses cours photos, Natagora ouvre la porte vers cet univers peuplé de champignons, de mousses, de fleurs, d’insectes... Sujets ? Tout ce qui fourmille, trottine, rampe, volette, papillonne et vrombit, végète, fleurit, mousse, champignonne et bien d’autres. Pour le macrophotographe, découvertes et aventures sont partout, dans les prairies et sous-bois, garrigues et rocailles, dans notre jardin où ce petit monde se ménage provisions, festins, rencontres, conflits, histoires d’amour et sombres drames. Nous nous focalisons ici sur les insectes, et les papillons en particulier. vée du printemps et se laisse facilement tirer le portrait jusqu’aux premières gelées. Vous le trouverez en milieux variés, jardin, bords de la route, friche... Un autre papillon, comme l’aurore, sera observé sur une période beaucoup plus courte, d’avril à mai, et dans des milieux bien plus spécifiques comme les prairies à cardamines. Inutile, donc, d’imaginer photographier une aurore cet été, à l’orée du bois. Optimalisez votre recherche en balade en privilégiant les lieux attractifs comme la friche ou les coteaux calcaires, endroits idéaux pour photographier les papillons. Dans votre jardin, les plantes à fleurs indigènes telles la valériane, le chèvrefeuille, la menthe, l’origan ou l’eupatoire chanvrine seront autant de lieux d'accueil pour nos amis ailés. Agrémenter son jardin de quelques-unes de ces plantes est bénéfique pour tous. Les papillons y trouve- Avant tout, savoir où et quand trouver les sujets ront refuge et nourriture, vous aurez de multiples occasions de les photographier et, de plus, certaines de ces Avant d’immortaliser en photo la microfaune, il est impor- plantes comme la valériane, la menthe ou l’origan pour- tant de bien connaître son sujet. Prenons l’exemple du ront vous accompagner jusque dans votre cuisine pour papillon citron. Celui-ci, connu de tous, annonce l’arri- épicer vos plats. le magazine 17 #74 photo nature Claude Sottiaux vous Envie dela photo à adonnerture ? na sses velles cla Deux nou en octobre à s'ouvrent et à Namur. Bruxelles gora.be/ www.nata nphoto formatio Trois manières très différentes d’aborder la photographie d’insectes À chacun sa manière personnelle d’aborder les sujets et transmettre ses expériences. Vincent, Claude et Gérard, tous trois formateurs de la formation Photo Nature de Natagora, abordent la photographie d’insectes différemment. Claude pratique les pas feutrés et l’intrusion dans l’intimité de ses sujets. Le nez dans l’herbe, on entre dans le microcosme plutôt que de le surmonter, on découvre la petite vie de nos sujets, émotions assurées… même si la photo ne peut toujours être réalisée. Objectif macro et bagues allonges, les rapports alors accessibles permettent de composer de « petits paysages » ou de cibler de minuscules sujets ou parcelles de ceux-ci. Adepte de la lumière naturelle et de sa complexité, Claude cherche les ambiances « clairs-obscurs » des crépuscules et petits matins, les éclairages filtrés des sous-bois et clairières, les luminosités nuancées du contre-jour. le magazine 18 La profondeur de champ est la partie nette de l’image du premier au dernier plan. Le choix de la faible profondeur de champ permet de composer une alternance de « flou/net » pour mettre en scène le sujet et accentuer l’aspect féerique de cet univers subtil et intrigant. À l’inverse de Claude et Gérard, Vincent privilégie des grandes zones nettes. Il aborde la photo d’insectes comme un explorateur naturaliste. C’est avec un compact expert qu’il fonce à l’abordage de ses sujets. L’avantage du compact expert est d’avoir une énorme mobilité et d’offrir des perspectives très dynamiques grâce à une grande profondeur de champ et un angle de prise de vue très proche du sujet (parfois jusqu’à 1 cm). Connaissance naturaliste, habileté, persévérance et connaissance très approfondie du matériel sont les secrets pour immortaliser les insectes avec cette approche naturaliste de la photographie rapprochée comme la pratique Vincent. Pour Gérard, c’est l’émotion qui prime. Que ce soit à la recherche d’insectes dans des positions inhabituelles, ou en privilégiant le contre-jour ou encore en explorant des endroits où la lumière est plutôt discrète. De face, en plongée ou en contre-plongée, cela importe peu tant #74 photo nature que l’ambiance est au rendez-vous. Techniquement, il est équipé d’un appareil réflex plein format et un objectif macro avec une très grande ouverture, permettant d’obtenir de très courtes profondeurs de champ. L’objectif est toujours calé à la même ouverture (f/2) et la mise au point est réglée pour en obtenir le plus gros grossissement. C’est à main levée, sans trépied et pas à pas que Gérard s’aventure à la recherche des ambiances. Quand la communion entre l’insecte, la lumière et le photographe opère, c’est un résultat assez mélancolique et mystérieux qui en ressort. Le choix de travailler en noir et blanc accentue cette volonté de transmettre une émotion mélancolique et apporte une intemporalité à l’image. L’essentiel est de se faire plaisir Que vous arpentiez une friche en courant derrière le papillon « belle dame » avec votre compact ou que vous vous couchiez dès l’aube dans votre jardin devant l’eupatoire chanvrine en attendant l’arrivée d’une aurore, ou encore, que vous vous lanciez à la recherche d’une lumière graphique pour récolter une image en noir et blanc d’une mouche en contre-jour, l’essentiel en photo est de prendre plaisir ! Le plaisir de s’émerveiller chaque jour en observant ces petits êtres ailés qui vrombissent et papillonnent. Si l’émerveillement est toujours total, la responsabilité du photographe naturaliste et animalier est, de nos jours, de plus en plus essentielle. Les images que nous montrons doivent aider à prendre conscience de la nécessité de préserver les milieux naturels, leur faune et leur flore. Il vaut mieux ne pas réaliser une image que de déranger des animaux. L'exposition de fin de cycle des élèves de la formation photo se déroulera du 1er au 3 septembre dans la salle d'exposition du site Terra Nova à la Citadelle de Namur. Vernissage le jeudi 1er septembre de 18h à 22h. Vendredi 10h-20h : exposition libre. Samedi 10h-20h : exposition avec activités photo nature. Programme : www.natagora.be/formationphoto En partenariat avec la Citadelle. Gérard Frola Gérard Frola le magazine 19 #74 rencontre FrançoisXavier Noël, créateur de biodiversité François-Xavier arpente au quotidien les réserves naturelles de Natagora. Agent de terrain du LIFE Pays Mosan, il multiplie les tâches, des plus manuelles et parfois dangereuses aux missions d’encadrement. Un homme de Sébastien Pirotte cœur, de terrain et de terroir... de nature en somme. rencontre Sébastien Pirotte G radué en agronomie, j'ai débuté comme éducateur dans une maison de réinsertion sociale. J'ai ensuite été maraîcher, puis ai sillonné l’Europe en transitant de ferme en ferme avec mon épouse. À mon retour, j'ai travaillé 6 mois pour le LIFE Hélianthème, puis 6 autres dans un Groupe d’Action Locale, où j’ai compris que le travail administratif n’était pas fait pour moi. J'ai donc sauté sur l'occasion lorsque j’ai pu revenir chez Natagora. Et me voilà travaillant, depuis bientôt deux ans, en compa- Je réfléchis gnie de Michel et David au sein du à l’impact LIFE pays Mosan. planter des vergers, des haies, creuser des mares : tout cela va dans ce sens. J'aime aussi beaucoup ce boulot car il me permet de voyager. Un jour n'est pas l'autre : le lundi à la Montagne Saint-Pierre, le lendemain à Rochefort, ensuite Dinant puis Theux… le territoire est vaste et le travail ne manque pas. Nous pouvons heureusement compter sur de nombreux volontaires pour nous aider, plus qu'à l’occasion pour certains. Ces pelouses sèches sont souvent très pentues, dépassant fréquemment les 40 degrés. chacune de mes Certains jours, en bas de pente, débroussailJe passe la majeure partie de mon leuse à la main, je me demande pourquoi j'ai temps sur des pelouses et prairies actions ici et à resigné. Mais une fois le travail achevé, voyant maigres de grand intérêt biologique. l'autre bout de mon impact sur la végétation et le paysage, Je veille à les maintenir ouvertes, à la planète. je suis satisfait et rassuré. Et souvent, quand contenir le reboisement, pour perj'arrive au sommet, je suis récompensé par une mettre à une flore et une faune bien spécifiques d’y subsister. On voit souvent des graines sor- vue superbe et tout ce que la nature a de plus beau à tir de leur dormance sur un site envahi d’arbres depuis nous offrir. Vous l’aurez compris, le travail est physique des décennies. En gros, je suis un mouton. Mais atten- mais le résultat en vaut largement la chandelle. Alors tion, au sens de gestionnaire de paysage, pas au sens venez en profiter ! qu’engendre sociologique. Je réfléchis en effet à l’impact qu’engendre chacune de mes actions ici et à l'autre bout de la planète. Améliorer l’environnement par la restauration des milieux, le magazine 21 www.lifepaysmosan.eu #74 nos réserves L’arc en ciel végétal d’Ourthe orientale Texte et photos : Benjamin Legrain Étalée aux alentours de Gouvy, la vaste réserve naturelle de concert de nombreuses gre- d’Ourthe orientale se pare d’une vaste diversité de couleurs nouilles vertes. En face, de vastes et de chatoyants papillons au printemps. Visite ensoleillée plantations d’épicéas rappellent à quoi ressemblait toute la vallée, su- entre deux orages. rexploitée, il y a encore trente ans. Heureusement, de nombreux pro- A grammes européens et interrégio- Des paysages d’antan pour la cigogne noire naux ont permis de couper les rési- Je remonte la E25 vers les hauteurs Philippe nous arrête au sommet dans des zones de nourrissage des ardennaises – sous les trombes d’une vallée encaissée isolée. Le pay- cigognes noires, qui fréquentent le d’eau – pour aller visiter la réserve sage est superbe. La rivière, chargée site pour y pêcher leur pitance. C’est de l’Ourthe orientale. Arrivé à Gouvy, par les précipitations, serpente au à leur intention qu’ont commencé le ciel est bleu azur ! Tout sourire, bas du coteau escarpé sur lequel les restaurations écologiques dans Philippe Collas, chargé des réserves nous nous tenons. Malgré la forte les années nonante. d’Ardenne orientale, étale les cartes déclivité du terrain, des sphaignes topographiques devant lui. La ré- poussent à même le versant, par- serve s’étend en plusieurs blocs sur mi les genêts en fleur et les jeunes 82 hectares, tout le long de la rivière. plants de myrtilles qui promettent un « Ne t’inquiète pas, ici il ne pleut pas automne alléchant. ux premiers jours de juin, les orages s’enchainent et la Belgique est sous eau. neux et rendre à ces paysages leur splendeur d’antan. Nous sommes Le pont de la rivière Ourthe Nous descendons vers la rivière. avant 14 h. » Bon. Je fais confiance Les terrains sont détrempés par à mon guide et nous voilà partis sur Tout le flanc est dégagé, ainsi que le les pluies des derniers jours. Des les chemins forestiers détrempés par fond de vallée. En-dessous de nous, ruisseaux coulent abondamment, les jours précédents. on aperçoit les mares où coassent qui sont normalement à sec à cette le magazine 22 #74 nos réserves Philippe sur le pont au-dessus de l’Ourthe Le sceau de Salomon à feuilles verticillées période. Mais le soleil de juin tape précipitations. Philippe et moi y ob- c’est une bonne nouvelle. L’espèce fort, contrebalançant l’humidité du servons les libellules et demoiselles ne se porte globalement pas très sol. Les pipits des arbres, en pa- qui se dorent au soleil, avec une fu- bien. Il faut beaucoup de patience rade, nous accompagnent. S’élan- rieuse envie d’y faire trempette. Mais lorsqu’on çant en hauteur, ils redescendent nous nous retenons et arrivons enfin Mais, année après année, la nature en douceur, les ailes en parachute. au pont. Un bel ouvrage artisanal reprend ses droits et l’on découvre En nous approchant de l’Ourthe, la hélas peu utile. Censé traverser deux de nouvelles espèces : c’est notre végétation double, triple de hau- bras de la rivière, la deuxième partie récompense. » teur. Elle nous arrive maintenant à a été emportée. Pas moyen de tra- la taille. Entre de larges feuilles de verser, donc. Pas de souci, la balade Nous remontons l’Ourthe orientale pétasite s’élancent la reine des prés est agréable et nous remontons en sur une zone beaucoup plus déga- et la renouée bistorte. Ce sont main- croisant le peu commun sceau de gée. Champs et pâtures ont remplacé tenant les fauvettes grisettes et les Salomon à feuilles verticillées, une les forêts. Nous entrons à pied dans rousserolles verderolles qui rythment version érigée de la belle toxique de une prairie délimitée par une belle notre progression. Nous cherchons nos forêts. haie vive. Il y a vingt ans encore, il restaure des milieux. s’agissait d’une plantation d’épicéas. un pont. « Jean, l’agent de terrain, a La récompense du gestionnaire Aujourd’hui, elle explose de cou- Nous partons vers une autre partie sotis ou de renoncules flammettes, du site et, après seulement quelques des rhinanthes crête de coq ou du nombreuses mètres, Philippe arrête net la voi- polygala ; blanc, jaune, bleu, mauve, mares creusées au fil des années et ture. « Là, une pie-grièche grise ! » Il rose et toutes les nuances de vert : des projets de restauration. Elles sont a l’œil. « Je la vois pour la première un arc-en-ciel botanique se déroule étonnamment translucides grâce aux fois dans cette zone de la réserve et sous nos pieds ! descendu du bois pour le construire, je ne sais pas s’il l’a fait ». Bon. Je fais confiance à mon guide, et nous continuons à avancer. Nous longeons de le magazine 23 #74 leurs. Des grandes marguerites, des pensées sauvages, des tapis de myo- nos réserves Tapis de bistorte en bordure de l'Ourthe Les rares papillons de la rose bistorte Il me prend de vouloir rejoindre l’Ourthe au fond du site. Nous traversons de vastes zones franchement détrempées. Tandis que la prairie est pâturée par des chevaux Fjord à partir du 15 juillet, cette zone marécageuse ne leur est ouverte qu’à partir d’octobre. En effet, approchant de la rivière, nous y traversons d’impressionnantes étendues de renouée bistorte. Or, cette belle plante abrite et nourrit deux papillons rares et protégés : les cuivrés et nacrés de la bistorte. Ce n’est qu’à l’automne qu’ils se réfugient au sol. Un pâturage plus précoce risquerait donc de faire disparaître prématurément les œufs ou les chenilles. Cependant, malgré l’abondance de bistorte, nous ne voyons pas un seul papillon. Est-ce la faute à la météo peu propice ? Bourdons, abeilles et syrphes s’en donnent par contre à cœur-joie sur cette plante nectarifère. Philippe m’amène ensuite au lieu-dit « Haie de Bellain », le tout premier site acquis par Natagora dans cette grande Nacré de la bistorte sur sa plante hôte réserve éparpillée le long de la rivière. Petite prairie de fauche encerclée par la forêt, le site regorge de merveilles botaniques que nous n’avions pas encore croisées précédemment. La reine des lieux : l’orchis à larges feuilles qui ponctue de son pourpre profond la riche végétation. Et, tandis que je note dans mon carnet que Philippe râle de ne pas voir sortir les papillons, voilà deux petites taches orangées qui s’envolent sous son nez : des nacrés de la bistorte. Ils sont bientôt trois à voleter autour de nous, en compagnie le magazine 24 #74 de belles dames. Superbes insectes dont l’un nous fait le plaisir de prendre la pose à quelques centimètres de nos objectifs. Comblés, nous clôturons la balade par une visite à Câline et Sirocco, deux belles juments Fjord qui aident Philippe dans la gestion des réserves, dont l’une depuis plus de vingt ans. Il est 14 h et l’orage se met à gronder. Philippe avait vu juste. Il faut toujours faire confiance à un guide Natagora ! NOS PRODUITS SONT DISPONIBLES AUPRES DE REVENDEURS SPECIALISES EXCLUSIFS, ET EN LIGNE A L’ADRESSE WWW.SWAROVSKIOPTIK.COM FAMILLE ATS/STS UNE VISION D’UNE LEGERETE UNIQUE Échassiers, oiseaux de mer, cygnes... l’ornithologie vous invite chaque jour à découvrir de nouveaux mondes, offrant un spectacle captivant – une richesse qui vous permet de sélectionner plus facilement la longue-vue d’observation adéquate. En optant pour un modèle de la famille ATS/STS de SWAROVSKI OPTIK, vous avez l’assurance de toujours posséder la longue-vue d’observation idéale pour découvrir le monde fascinant de l’ornithologie et de l’observation de la nature. 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Et elles sont nombreuses : responsabilité d’une réserve, relais dans une zone particulière, communication, analyse de projets locaux, inventaires biologiques, activité bricolage, animation, plantation, etc. Sans bien sûr oublier les tâches clés que sont le secrétariat, la trésorerie et la présidence. M.-F. Romain M.-F. Romain Natagora Famenne, c’est donc la force tranquille et souriante, inscrite dans sa région, sa diversité et son patrimoine naturel. Nous partageons notre envie de les préserver, et d’amplifier leur place dans le cœur des autres, pour une nature respectée à intégrer dans notre quotidien. Admirer une fleur au bord d’un chemin, être surpris par le chant d’un oiseau, M.-F. Romain Nous adorons notre région, et nous aimons la mettre en valeur dans des produits qui nous aident à réunir des fonds. Il y a le jus de pommes, bien sûr. Mais aussi les délicieux vins de fruits ou de fleurs concoctés par nos « sorcières », que nous vous invitons à goûter lors de nos évènements. Chaque « cru » amène son lot de nouveautés : pissenlit, merisier, aspérule, fleurs de sureau, cynorhodon, etc. Nous avons aussi testé un nouveau jus : le « Natacoing ». Nous collaborons également avec la micro-brasserie d’Eprave, la Brasserie de la Lesse, pour proposer leurs bières (blonde, brune et ambrée) avec des étiquettes dédiées à trois de nos réserves : les fameuses Natagorix… la bière des irréductibles famennois ! G. Delaite Cette dynamique fonctionne bien, épaulés que nous sommes par notre relais-staff de Natagora et le LIFE Prairies Bocagères, actif dans notre région pour notre plus grande joie. Nous pouvons ainsi nous consacrer à notre « dada » : la sauvegarde de vieux vergers. Nous développons dans ce cadre des collaborations fructueuses (c’est le cas de le dire !), que ce soit avec la Commune de Wellin, le Château de Lavaux SainteAnne ou Vivalia. Et puis, nous avons nos évènements clés : marche Adeps de Lomprez, balades à l’occasion des Journées Wallonnes de l’Eau, Marché de Noël de Wellin, participations au Grand Nettoyage de Printemps, les grands événements Natagora et bien sûr les chantiers de gestion sur nos réserves. Nous avons même relevé le défi du Printemps Grandeur Nature le temps d’une saison. nouer des rameaux pour en faire un panier, capter le passage d’une chauve-souris, frémir au brame d’un cerf, sautiller pour suivre et admirer un papillon, ou rassurer un crapaud en le faisant traverser… Tant de simples et belles expériences qui ne demandent qu’à réintégrer notre quotidien. À tous les âges ! Pourquoi pas vous ? le magazine 26 #74 ils l'ont fait Cédric Grégoire Participant au concours « Emotion’Ailes » organisé par Aves, le pôle ornithologique de Natagora, l’envie de découvrir les coulisses des Expos Photos Aves à Namur me gagna. S’ensuivit une première réunion avec le comité organisateur pour définir mon rôle au sein de l’organisation. Graphiste de profession, je choisis tout naturellement de m’occuper de l’aspect communication visuelle de l’évènement. Faire partie de l’équipe a été pour moi, et est toujours, une source de plaisir. C’est l’occasion de rencontrer des gens passionnés et passionnants, réunis autour d’un même projet, la nature. Une nature exposée à travers de magnifiques clichés présentés par des photographes venant des quatre coins du monde. Gilles Van Eylen Fraîchement débarqué au sein de la cellule communication de Natabru, je mets mon temps à profit pour tenir régulièrement à jour la page Facebook de notre régionale. Cette page est le lien rêvé entre les membres bruxellois de Natagora (mais pas uniquement !) et notre fine équipe. Nous nous attelons à proposer régulièrement des articles, des activités, des conseils et nous répondons aux demandes formulées par nos visiteurs. Ce moyen de communication est sans doute celui qui est le mieux adapté à l'air du temps mais ne remplace bien sûr pas le vrai contact et les vraies rencontres ! Rien ne vaut une bonne gestion ou l'organisation d'une bourse aux plantes pour faire de nouvelles rencontres et partager notre passion ! Sabine Mertes Natagora/BNVS, basée dans les Cantons de l’Est, a débuté ses activités en 1978 avec l’achat d’une réserve naturelle dans la vallée de la Holzwarche. Actuellement, elle compte près de 700 membres qui reçoivent quatre fois par an le magazine « naturZeit ». Depuis plus de dix ans, Sabine en est la rédactrice en chef tout en accompagnant le conseil d’administration depuis près de quinze ans. « Cet engagement est ma façon de protéger la seule chose qui nous permet de vivre... C’est devenu malheureusement un besoin urgent pour lequel nous devons nous engager chaque jour car l'instinct naturel de préserver ce qui nous protège semble perdu.» C’est ce message que Sabine s’attache à faire passer dans chaque éditorial de naturZeit. www.natagora.be/volontaires le magazine 27 #74 ier à S’affil a or Natag te que ne coû mois / 2,50 € Natagora protège la faune et la flore en Wallonie et à Bruxelles. Votre cotisation nous permet d’intensifier nos actions en faveur de la biodiversité. À membre unique, avantages uniques ! 6 magazines par an | réductions à la Boutique verte de la Maison Liégeoise de l'Environnement (livre, optique, matériel naturaliste) | gratuité de la plupart de nos excursions | réductions sur nos voyages nature et formations | offres exclusives pour nos membres chez nos partenaires | le bulletin ornithologique Aves pour 1 euro de plus comment devenir membre ? Soit en activant un paiement automatique En utilisant le mandat de domiciliation européenne qui se trouve sur www.natagora.be/membre. Soit en réalisant un seul versement annuel par virement bancaire Compte BE84 0682 3308 4559 (BIC : GKCCBEBB) de Natagora. Cette solution a le désagrément, pour vous comme pour Natagora, qu’elle nécessite chaque année des démarches de renouvellement, avec les coûts et risques que cela comporte. cotisation mensuelle adhérent protecteur* bienfaiteur* Natagora 2,50 €/mois 6,50* €/mois 10,50* €/mois Natagora + Aves 3,50 €/mois 7,50* €/mois 11,50* €/mois Cotisation annuelle Natagora Natagora + Aves adhérent 30 €/an 42 €/an protecteur* 78 €*/an 90 €*/an bienfaiteur* 126 €*/an 138 €*/an Gilles San Martin à l’étranger : pour couvrir les frais de port, les membres résidant à l’étranger ajouteront 1 € à leur cotisation mensuelle de base ou 12 € à la cotisation annuelle. * La cotisation adhérent n’est pas déductible. Tout montant qui dépasse cette cotisation et atteint au minimum 40 € par année calendrier est considéré comme un don et est donc déductible fiscalement. le magazine Publication bimestrielle de Natagora asbl www.natagora.be | | Tél. : 081/390 720 | Rue Nanon 98 – B-5000 Namur Service membres (Coralie et Sandra) : 081/390 890 Rédacteur en chef : Jean Rommes 02/893 09 24 Entreprises partenaires Rédacteur adjoint : Benjamin Legrain 02/893 09 27 [email protected] Éditeur responsable : Philippe Funcken, rue Nanon 98, 5000 Namur Ont collaboré à ce numéro : Mathieu Balmet, André Burnel, Isabelle Debeer, Gwenael Delaite, Antoine Derouaux, Maëlle Dufrasne, Frédéric Forget, Gérard Frola, Vincent Gavériaux, Cédric Grégoire, Jean-Paul Jacob, Vincent Louwette, Sabine Mertes, François-Xavier Noël, Thierry Ory, Catherine Pirson, Gerhard Reuter, Emmanuël Sérusiaux, Claude Sottiaux, Gilles Van Eylen. Mise en page : Publicité : prendre contact avec la rédaction Les articles signés n’engagent que la responsabilité de leur(s) auteur(s). La reproduction des textes et des illustrations est soumise à l’autorisation de la rédaction. ISSN 1780-3756 NAT160606 La Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Europe soutiennent Natagora dans ses actions, soit financièrement, soit par l’octroi de poste ACS et APE. Relevons en particulier les aides reçues pour les activités de sensibilisation, de formation et d’éducation, les achats de terrains pour la constitution de réserves naturelles et leur gestion, les inventaires faunistiques… La Maison Liégeoise de l’Environnement sa Boutique verte www.docverte.be Faites tourner ! Les rotations dans mon potager Blaise Leclerc - Ed. Terre Vivante 118 p.– 360 gr Prix : 14 € Vous êtes fous d’avaler ça Christophe Brusset - Ed. Flammarion 261 p.– 285 gr Prix : 19 € La plupart des légumes du jardin ont leurs ravageurs et leurs maladies, parfois difficiles à contrôler. La solution ? Ne pas cultiver une même plante au même endroit plusieurs années de suite ... Matières avariées, marchandises trafiquées, contrôles d’hygiène contournés, Christophe Brusset dénonce les multiples dérives dont il est, depuis vingt ans, le complice ou le témoin dans les coulisses de l’industrie agroalimentaire. Guide des plus beaux papillons et leurs fleurs favorites Oiseaux de France, Suisse, Belgique, Luxembourg D. Martire, F. Merlier & B. Turlin - Belin 383 p. - 20 x 12,5 cm Sandrine Stefaniak - Glénat 127p. - 15 x 12 cm Prix : 24,90 € Prix : 10,10 € 300 espèces de papillons de jour et de nuit, parmi les plus courantes et les plus belles, sont présentées dans ce guide. Chaque espèce fait l'objet d'une description précise (rubrique «Pour bien l'identifier»), accompagnée de grandes photos. Magasin central : Points de vente : Que ce soit dans votre jardin, à la mangeoire, ou lors de vos balades dans la nature, vous avez certainement eu envie de mettre un nom sur les oiseaux, d'en savoir plus sur leur mode de vie, d'apprendre à les reconnaître, pour mieux les admirer encore. www.education-environnement.be Ferme biodynamique (La) Saule (Le), la plante aux mille pouvoirs Friedrich Sattler & Eckard v. Wistinghausen Ed. Mouv. de l’Agriculture Bio-Dynamique 355 p. – 620 gr Dominique Brochet - Ed. De Terran 255 p. – 590 gr Prix : 29 € Gageons que ce manuel pratique servira de guide à de nombreux paysans dans leur pratique agricole biodynamique quotidienne. Fleurs et insectes Découvrir 80 plantes et leurs hôtes M. Spohn & R. Spohn - Delachaux et Niestlé 301p. - 22,5 x 15,5 cm Prix : 24,90 € Prix : 22 € Découvrez le saule, la plante aux mille pouvoirs. Cet arbre emblématique, doté d’une forte symbolique et de propriétés exceptionnelles, présente de multiples intérêts. Copain activités aux quatre saisons Frédéric Lisak - Milan 141 p. - 25,6 x 19,6 cm A proximité de chaque plante règne une joyeuse agitation, des mammifères la frôlent en passant ou s'en nourrissent, les oiseaux picorent pucerons, chenilles, araignées et autres petits animaux, déchiquettent les inflorescences ou dévorent les graines. Prix : 11,90 € Suivant le rythme des saisons, cet ouvrage propose aux enfants des activités pour découvrir la nature de proximité, sur leur balcon, dans leur jardin, autour de leur village, dans leur ville cuisine... Maison de l’Environnement - rue Fusch 3 (dans le Jardin Botanique) à 4000 Liège Tél. 04/250 95 80 - [email protected] – Lu-sa : 10 h-18 h Nature & Progrès - rue de Dave 520 à 5100 Jambes - Tél.081/30 36 90 [email protected] - www.docverte.be – Lu-ve : 8 h 30 – 16 h Local Aves-Bxl - rue Marie-Thérèse 87 à 1210 Bruxelles - Tél. 02/280 64 23 Me-ve : 12 h 30-17 h / sa : 13 h 30-17 h (fermé le samedi de juillet à septembre) Service optique Plusieurs samedis par mois, un professionnel assure une permanence à la MLE. Il répond à toutes vos questions tant pour le choix de vos achats que pour des conseils précis (digiscopie, service après-vente, etc). Prochaines permanences : Samedi 9 juillet et samedi 6 et samedi 27 août 2016 de 11 h à 17 h Réduction * pour les membres Nature & Progrès Natagora Participants à la formation INeE * sauf sur offres spéciales NAT160604 ARDENNE SAUVAGE UN COIN D’ À SAUVEGARDER TION RS INVDITOA NATEU Photos : Pierre Ers, Dimitri Renauld et Laurent Rouschmeyer AUX xclusive visite e temps ri p au n 2017 ! Vresse-sur-Semois, Bouillon, Bertrix, Herbeumont, nous sommes en Semois ardennaise, une des régions les plus sauvages de Wallonie. Notre association tente d’y protéger la nature la plus précieuse. De belles parcelles en bordure de Semois, des forêts de pente, des prairies fleuries : plusieurs dizaines d’hectares pourraient devenir des réserves naturelles en 2016. Il nous faut faire vite car une partie des terrains est malheureusement menacée à court terme de reconversion en plantations de sapins de Noël. Vous pouvez nous y aider en faisant un don, petit, moyen ou grand ! Nous comptons sur votre générosité et votre soutien. Merci de tout cœur. Natagora Semois ardennaise et Emmanuël Sérusiaux, Président DON S E MO I S - A - 1 6