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reportage Navigation sur le Rhin De Bâle à Amsterdam, le Rhin « nouvelle vague » Souvenez-vous, l’Europe a tenu la vedette ces dernières semaines... Et de la vedette au bateau de croisière, il n’y a qu’un pas ! Oublions donc les aléas d’un scrutin pour lui préférer le Rhin qui rallie tous les suffrages. Quel plus bel ambassadeur européen que celui dont les eaux traversent la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne et les Pays-Bas, servent de frontière au Liechtenstein et à la France, mais aussi entre l’Autriche et la Suisse puis aux confins de l’Allemagne ? Son bassin s’étend même sur le Luxembourg et déborde, ici et là, en Belgique et Italie. Pour la première fois le 1er avril, sous pavillon français de la compagnie CroisiEurope, le bateau de croisière MS Lafayette largue les amarres du quai Saint-Johann, à Bâle, pour mettre le cap sur Amsterdam. 813 kilomètres et neuf jours à surfer sur les frontières et les paysages. Pas de décalage horaire ou de vie tumultueuse à bord. La croisière sur le Rhin a tout du bain de jouvence. À elle d’assurer la rime entre « culture » et « nature » ! Larguez les amarres ! 20 La Tribune du Commissaire n° 131 Grandes chutes et petits sauts... Pour ses 90 mètres de long pour 10 de large, le MS Lafayette constitue un cocon clair et moderne. À ses 84 passagers, il offre 40 vastes cabines doubles (et 4 individuelles) climatisées de 16 à 20 m2. Elles comptent de grandes fenêtres avec vasistas au pont principal, Un service impeccable à bord et de larges baies vitrées au pont supérieur. Bref, matelots et moussaillons ne perdent pas une goutte du panorama qui défile à 20 km/h, et seulement 12 km/h à contre-courant. Le bateau accoste à Vieux- Le capitaine aux commandes Brisach (Bade-Wurtemberg), Strasbourg (Alsace), Mayence et Coblence (Rhénanie-Palatinat), puis Düsseldorf (RhénanieWestphalie) pour finir à Amsterdam. Des sauts de puce en prenant son temps... Et à chaque escale, une visite guidée de la ville riveraine ou une excursion en autocar est proposée. Mention particulière, au départ de Düsseldorf, pour l’échappée vers Aix-la-Chapelle, la cité de Charlemagne, dont on commémore cette année Aux portes de la ville Ce sacré Charlemagne ! les 1 200 ans de la mort. Les petites ruelles pavées convergent vers les colonnes en marbre rouge de la Pfalzkapelle. Ses portes en bronze datent de l’époque de Charlemagne et sont les plus anciennes d’Allemagne. Du Xe au XIXe siècle, elle aura abrité tous les couronnements des rois de Germanie. L’imposant édifice religieux compte une superbe châsse dorée qui renferme la dépouille de Charlemagne alors Aix-la-Chapelle que le maître autel est orné de la « Plaque d’or », offerte par Henri II. À deux pas, au milieu des jardins, d’élégants bassins recueillent une eau aussi chaude que sulfureuse à la fontaine d’Elise. Aix-la-Chapelle fut tant capitale de l’empire d’Occident que station thermale de renom. Quartier rouge, quartier coquin d’Amsterdam Lorelei. Mais notre commandant Haikel, qui navigue sur le Rhin depuis dix ans, ne succombe pas au chant de la gracieuse ondine aux seins nus que l’on aperçoit à tribord, au détour d’un méandre, figée dans le marbre de l’éternité sur un sombre rocher schisteux. Au « Rhin romantique » se substitue régulièrement le Rhin économique. Sur cette véritable autoroute fluviale fréquentée jour et nuit (325 millions de tonnes chaque année), notre bateau croise régulièrement porteconteneurs et imposantes barges à fond plat. Un vrai spectacle que de suivre, depuis le pont soleil du MS Lafayette, l’inlassable va-et-vient de ces géants chargés jusqu’à la gueule ! Deux dernières bassinées en se laissant aspirer par les lois de la pesanteur dans les écluses monumentales de Tiel puis Wijk. Emotions feutrées qui ne perturbent en rien les passagers attablés face aux délices mitonnés par le chef Christophe Kuhn... Autre temps fort connu plus tôt : le grand saut. Oui, le Rhin offre les plus belles chutes d’eau d’Europe. 150 mètres de large, 23 de haut pour 600 000 litres débités à la seconde ! Brumisateur géant aux couleurs irisées de l’arc-en-ciel pour le site suisse de Neuhausen. Plus loin, entre Mayence et Coblence, l’Allemagne aligne aussi ses joyaux. Vignobles en étages et petits châteaux médiévaux escortent le bateau confronté ici aux tourbillons. Plus d’un capitaine s’y est échoué, succombant au chant de la blondinette Les thermes d’Aix-la-Chapelle Street Art à Amsterdam Alignement de sept ponrs à Amsterdam La cathédrale aixoise L’hôtel de ville gothique de Bâle face à la Markplatz reportage Haarlem Dans le port d’Amsterdam... Adieu Emmerich-am-Rhein, bonjour Lobit Tolkamer. Adieu l’Allemagne, bonjour les Pays-Bas ! Pays plat car les reliefs s’adoucissent, les grèves sablonneuses succèdent aux reliefs tourmentés. La nuit tombée, notre Lafayette glisse sur l’onde, longe un alignement de cubes de verre, immeubles impudiques. La voie d’eau décrit un dernier coude et notre bateau semble attiré par un collier de perles de lumière : entrée magistrale dans le port d’Amsterdam. Autres joyaux, au lendemain, en découvrant l’univers du diamantaire Gassan. La noble maison revendique la création d’une taille à 121 facettes. L’éclat du diamant n’a jamais été aussi éblouissant ! Amsterdam n’est pas en reste : un slalom sur les canaux, entre les trois mille péniches et maisons flottantes, permet de prendre à bras le corps une cité séductrice. Rayonner à bicyclette, pousser la porte d’un musée, ou d’un café empli d’Amstellodamois : le charme est là ! Et nous tairons les tentations de la vie nocturne, en particulier dans le quartier rouge Dam. L’amour tarifé s’affiche ici en vitrine et le quartier des pêcheurs devient celui des pécheresses. Dans le cœur médiéval, les hautes maisons patriciennes, la synagogue portugaise (1675) considérée comme la plus belle d’Europe, la discrète maison d’Anne Frank, incitent à la visite. Alors que l’été est sur le point d’éclore, l’idéal est de s’échapper vers Haarlem, En cheminant parmi les moulins et sur un tapis de jacinthes et tulipes qui s’étend à perte de vue. De quoi inspirer Van Gogh, Vermeer ou Rembrandt... Philippe RAMOND Des champs de tulipes à perte de vue 22 La Tribune du Commissaire n° 131 Chez Gassan, le diamant compte jusqu’à 121 facettes Y aller Bâle ; en TGV-Lyria depuis Paris (3 h 15), Dijon et Mulhouse, www.voyages-sncf.com ; en avion depuis la province avec Air France-KLM, www.airfrance.fr Amsterdam : en TGV-Thalys depuis Paris (3 h 15), au départ de Lille (2 h 30) ; en avion au départ de Paris et de la province, avec Air France, Transavia, etc. Embarquer Jusqu’au 15 octobre, 9 jours et 8 nuits, de Bâle à Amsterdam, à partir de 1.299 euros par personne, en cabine double ou individuelle au pont principal, pension complète, boissons au restaurant et consommations au bar comprises. Supplément pour cabine au pont supérieur (140 euros) ; visites et excursions (de 28 à 99 euros l’unité). Forfait « toutes excursions » : 370 euros en juillet et août. Réserver Chez CroisiEurope, tél. 01 44 32 06 60, www.croisieurope.com ; dans les agences de voyages Sélectour-Afat, tél. 01 78 42 78 43 www.selectour-afat.com Lire Guides Evasion Amsterdam, Top 10, ou Un grand week-end à Amsterdam (Hachette). Incontournable ! Photos : Philippe Ramond Un polisseur chez le diamantaire Gassan Un monstre tenté de croquer Aix-la-Chapelle