un général dans la tourmente : la guerre du 05 juin 1997
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un général dans la tourmente : la guerre du 05 juin 1997
« UN GÉNÉRAL DANS LA TOURMENTE : LA GUERRE DU 05 JUIN 1997 AU CONGO » : UN LIVRE DU GÉN Écrit par La Semaine africaine Mercredi, 04 Août 2010 20:28 - Mis à jour Mercredi, 04 Août 2010 22:15 Les observateurs attentifs de la scène politique congolaise avaient prédit la guerre de jui n 1997 . Grosso modo, ils partaient de l’hypothèse qu’aucune des deux principales forces politiques en présence, la mouvance présidentielle et l’alliance « U.R.D - F.D.U. (Union pour la république et la démocratie - Forces démocratiques unies) » n’accepteraient de perdre la présidentielle de juillet 1997 . Par Jean José MABOUNGOU (La Semaine africaine). 1/2 « UN GÉNÉRAL DANS LA TOURMENTE : LA GUERRE DU 05 JUIN 1997 AU CONGO » : UN LIVRE DU GÉN Écrit par La Semaine africaine Mercredi, 04 Août 2010 20:28 - Mis à jour Mercredi, 04 Août 2010 22:15 présidentiel problème ou était après. de savoir Elle aC’est à finalement quel moment éclaté éclaterait avant, comme la déflagration: on lede sait, avant le« 5la lejuin scrutin 1997. Les Owando servirent évènements et de les catalyseur contrées d’Owando au environnantes, conflit et d’Oyo, armé. qui la firent fuite plus deàse plusieurs d’une milliers de morts, ettourmente provoquèrent versau Oyo, àle Le livre du général Anselme Mackoumbou-Nkouka, «général guerre du 5 juin 1997 Congo Un général dans :jour La est jour, un durant témoignage le conflit sur la guerre de leMackoumbou deuxième 1997, rédigé livre de partir témoignage de notes personnelles sur lapersonnes prises », guerre de 1997 écrit par un officier général de l’armée, après celui du Dabira ,Norbert « Brazzaville à feu et àarmé. sang, 5 juin-15 octobre » (qui L’Harmattan, 1998 ). Dans son témoignage, le général concession, de l’homme d’Etat livre àdizaine une analyse critique, sans Lissouba Pascal la voudrait politique quelque de son peu régime. objectif. Deux remarques au moins viennent àau l’esprit d’un lecteur qui se et de La première :de l’auteur affirme que l’application, par Pascal Lissouba, de « l’article constitution 1992 75 de la », suite au basculement, en 1992 ,septembre de la majorité parlementaire en faveur de l’alliance « U.R.D. / P.C.T. et apparentés », aurait entraîné la mise en place d’un « exécutif à deux têtes » têtes gouvernemental. se aurait serait suscité, avérée dans salutaire le même pour temps, la construction un climat de d’émulation l’unité nationale. sein Cet de l’appareil exécutif à deux Un exécutif bicéphale eut-il été, réellement, une solution à la crise politique de novembre 1992 ? La deuxième remarque : mettant en exergue l’idéologie « régionaliste » de Pascal Lissouba, l’auteur écrit que dès alors que ce dernier était premier ministre, il vallée «les privilégie rêvait d’en le exercer renforcement le leadership des équipements et investissements dans les pays duchoix Niari, dont il ». Ildessinaient: y1964 eut un débat du temps du « M.N.R. (M ouvement national de la révolution ) » se sur la stratégie une de tendance développement à laquelle économique se rattachait que effectivement devait suivre le Congo. Deux tendances Lissouba ,Pascal industriel agro-industriel qui défendait naissant l’idée qui permettrait et qu’il de son fallait potentiel le développer développement agricole, la afin des de du autres faire Niari de régions en cette raison par région de effet l’existence un d’entraînement. pôle d’un tissu L’autre tendance à laquelle se rattachait Ambroise Noumazalaye, gauche du « l’autre chef de file de la M.N.R. », côtés de aux posait le plutôt Nord et le le problème Sud. L’option du développement de en termes de réduction des disparités régionale ,entre mûrement donc, ne renvoyait soupesé. pas à une vision ethnocentriste du développement, mais à un Le témoignage du général Mackoumbou-Nkouka nous rappelle que les deux principaux « prot agonistes » du conflit furent cohérents dans leur démarche politique respective: pour le président Pascal Lissouba était de s’accrocher bec ongles au pouvoir, au Sassou Nguesso ,Denis après ill’objectif s’agissait la « de reconquérir, prixet fort s’il lefut fallait, le siège la général magistrature suprême conférence nationale souveraine ». Entre les deux, la position du président du « M.C.D.D.I. fonction des circonstances. «au »quant ne de cessa, par contre, d’osciller en écrit le général Le 3perdu juin Mackoumbou ,1997, dans le grand secret, au domicile de Bernard Tchimbambéléla (…), ilréclamé signe avec un accord, en fait, une alliance militaire pour s’opposer à Lissouba .Sassou-Nguesso Dans cet accord, Sassou devait fournir l’argent et l’armement. Ce qui fait ». Mais, lorsque les hostilités militaires vont commencer, Bernard Kolélas de la médiation nationale. Puis len’avait accède à la présidence 8 septembre 1997 le voilà nommé premier ministre du gouvernement Lissouba ,Pascal à surprise de bon nombre de ses militants et alliés. Dans l’entre temps, naissait l’« E..R.D.D.U.N. (Espace démocratie et de l’unité nationale républicain pour la défense de laavait sa désignation au poste de premier ministre. Or, le président du « ) », qui M..C.D.D.I. » était toujours censé appartenir à l’alliance « U.R.D – P.C.T. et apparentés », avec laquelle il pas rompu officiellement. Aux yeux de bon nombre d’observateurs, l’entrée au gouvernement de Bernard Kolélas paraissait incongrue. « pourtant, l’ambassadeur de France au Congo, son excellence Césaire ,Et lui avait dit sans ambages, que la France avait choisi Sassou comme l’homme de la situation congolaise. Il lui avait demandé de faire le bon choix ». L’auteur nous remet en mémoire les faux pas de la politique étrangère du régime Lissouba Pascal l’occasion du 36ème anniversaire de l’indépendance du Congo, le 15 août 1996 Jonas Savimbi le leader de l’« U.N.I.T.A. », déplaisir est invité du à président latroupes tribune officielle du défilé militaire et civile, boulevard des armées, au grand Santos .Dos Et en 1997 ,mai alors que les de L’« A.F.D.L. (A lliance des forces démocratiques pour ladu libération duque Congo ) » de Laurent-Désiré Kabila l’aéroport fortement de appuyées « par le gouvernement des Etats-Unis, se trouvent dans les parages dele: à Djili », à Kinshasa, Pascal Lissouba d’apporter son soutien au président Mobutu ,choisit « pourtant très affaibli militairement, politiquement, diplomatiquement et très malade ». Le 17 mai, Kinshasa tombe. Mobutu chassé pouvoir se réfugie au Maroc, pour « un sans retour exil Dès le début des hostilités, le général Mackoumbou ainsi son confrère, le général -Bakebongo Nkakou et conflit. une la unité majeure Cependant, militaire partie composée ils des ne officiers restèrent de militaire supérieurs pas neutres du du Pool Pool ainsi qui décidèrent que serait le chargée précise de ne l’auteur. d’encadrer pas s’impliquer Ils voulurent les « dans créer » de Kolélas ,Ninjas miliciens d’assurer loyalistes la sécurité dans de cette Brazzaville-Sud zone. et de restreindre les mouvements des militaires et Une autre de leur idée était « gouvernementales par levoici chemin d’empêcher de fedéclare le ravitaillement en armement des troupes bloquer les trains en gare de « r ». Pour cela, il fallait Matoumbou », à 80 kilomètres de Brazzaville; fermer Brazzaville-Sud aux « Cocoyes C’est sortes». dans cette Toutes zone ces de initiatives, la ville que ces éléments le? notre général venaient se ravitailler en denrées de) », Mackoumbou ,toutes « aurait pu tempérer les ardeurs belliqueuses de Lissouba et de ses officiers et permettre ainsi une meilleure chance de solution négociée de la crise ». été l’affaiblissement Mais, menées la question avec d’un la que meilleure camp au ne des profit peut intentions, de être l’autre éludée: n’auraient-elles de telles initiatives, pas abouti, à supposer in fine, àdémocratique qu’elles aient Le témoignage du général Mackoumbou acteurs militaires des « contient une galerie de portraits des principaux F.D.P. (Front patriotique l’organe militaire des « F.D.U. (F orces démocratiques unies ) ». général Sont, de donc, brigade portraiturés pour mieux éclairer lanterne, avec leur grade du moment: le Dabira ,Norbert le colonel Pierre Oba Yves Motandot Gilbert Mokoki Léonard Essongo Jean-Marie Tassoua autrement dénommé « général Giap » qui restera célèbre dans l’histoire de la guerre de 1997 ,juin pour avoir autorisé, dès le 15 octobre 1997 les « Cobras récompense à piller les quartiers pour les sacrifices Sud de Brazzaville, consentis. pendant deux jours, en guise de salaire et de général Mackoumbou nous livre un témoignage honnête et courageux de la guerre de 1997 Juin .Le c’est Il avait réussi, annoncé au bout dans du les compte. pages liminaires de l’ouvrage, qu’il assumerait sa part de mémoire; A lire. NOTE : « Un général dans la tourmente : la guerre du 5 juin 1997 au Congo » Auteur : Anselme Mackoumbou-Nkouka Edition : Paris « L'Harmattan », cop. 2009. 123 p. ; 22 cm. (Points de vue, ISSN 0761-5248) ISBN 978-2-296-09635-6 2-296-09635-2 2/2