dispense de préavis et rtt
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Jeudi 23 avril 2009 - N° 15350 ISSN 0294-8168 SOMMAIRE BREF SOCIAL (p. 1-6) Le salarié dispensé de préavis a droit à des jours de RTT Reclassement après un AT et consultation des DP Compétence territoriale de l’inspecteur du travail saisi d’un règlement intérieur unique L’État et le FUP mobilisent 360 millions pour la formation des victimes de la crise Points de repère Express LÉGISLATION SOCIALE n° 91/2009 (p. 1-4) Rupture conventionnelle du contrat à durée indéterminée Ce numéro comporte 12pages dont 2pages de publicité (Actualité et formation) BREF SOCIAL JURISPRUDENCE Le salarié dispensé de préavis a droit à des jours de RTT e principe est connu : la dispense par l’employeur d’exécution du préavis ne doit entraîner aucune diminution du salaire et des autres avantages. Conséquence : le salarié a droit, au titre des mois de préavis dont il est dispensé, aux jours de réduction du temps de travail (JRTT), précise pour la première fois la Cour de cassation, dans un arrêt du 8 avril 2009. L Droit à une rémunération habituelle et normale Un salarié, licencié pour insuffisance professionnelle, a été dispensé par l’entreprise d’exécuter son préavis. Il a demandé un rappel de jours de RTT pour la période de préavis. Sa demande a été rejetée par la cour d’appel de Chambéry, au motif que si, aux termes de l’accord 35 heures, certaines absences étaient assimilées à du temps de travail effectif, tel n’était pas le cas du préavis payé mais non effectué; selon la cour, le salarié n’avait donc acquis aucun jour de RTT à compter du premier jour de préavis et ne pouvait par suite prétendre au paiement d’un rappel de JRTT. L’arrêt a été censuré par la Cour de cassation. Ainsi que le prévoit le Code du travail, la dispense de l’exécution du préavis par l’employeur ne doit entraîner aucune diminution des salaires et avantages que le salarié aurait perçus s’il avait accompli son travail jusqu’à l’expiration du préavis (C. trav., art. L. 1234-5). La Haute juridiction a eu de nombreuses occasions de faire application de cette règle. Jugé ainsi que, pendant la période de dispense de préavis, l’employeur ne peut priver le salarié : LIAISONS SOCIALES Quotidien – de son véhicule de fonction (Cass. soc., 8 mars 2000, n° 99-43.091, Bull. n° 92) ; – du paiement d’une prime d’assiduité (Cass. soc., 27 juin 2001, n° 3083 FD) ; – du bénéfice d’une police d’assurance (Cass. soc., 8 décembre 1993, n° 90-41.496). De plus, pour le calcul de l’indemnité compensatrice de préavis, l’employeur doit prendre en compte tous les éléments de rémunération liés au maintien du contrat jusqu’à l’expiration de la date théorique du préavis, y compris les heures supplémentaires si elles constituaient un élément stable et constant de la rémunération sur lequel le salarié était en droit de compter (Cass. soc., 20 avril 2005, n° 0445.683, Bull. n° 151). La Cour de cassation décide dans le présent arrêt que « l’employeur ne peut priver le salarié du bénéfice des jours de RTT auxquels celui-ci aurait pu prétendre s’il avait travaillé durant le préavis ». Et la Haute juridiction de rappeler que « l’indemnité compensatrice de jours de congé liés à la réduction du temps de travail non pris par le salarié à la date de la rupture de son contrat de travail prévue par l’accord d’entreprise de RTT correspond à l’acquisition d’heures de travail accomplies entre la 35e et la 39e heure de chaque semaine ». Résultat : « Elle présente le caractère d’une rémunération habituelle et normale du salarié et doit être prise en compte pour le calcul de l’indemnité de préavis ». ■ LICENCIEMENT PERSONNEL Pour le calcul de l’indemnité de préavis, l’employeur doit prendre en compte l’indemnité correspondant aux JRTT non pris du fait de la dispense de préavis Cass. soc., 8 avril 2009, n° 07-44.068 FS-PB Reclassement après un AT et consultation des DP ’est une règle classique que la Cour de cassation rappelle dans un arrêt du 8 avril 2009 : l’employeur qui tente de reclasser un salarié victime d’un accident du travail doit consulter les délégués du personnel (DP) après les deux examens médicaux, et non pas entre les examens. C Consultation à l’issue de la déclaration d’inaptitude Victime d’un accident du travail le 7 mai 2001, le salarié a été examiné par le médecin du travail en vue de son reclassement, lors de deux contrôles, les 11 et 25 février 2002. Le salarié ayant été déclaré, à l’issue de ces deux examens, inapte à son poste, l’employeur, dans l’impossibilité de lui proposer un poste conforme aux préconisations du médecin du travail, l’a licencié pour inaptitude et impossibilité de reclassement. Le salarié a dénoncé une irrégularité dans la procédure de reclassement, faisant valoir que l’employeur avait consulté les DP le 15 février 2002, soit entre les deux examens. Les juges du fond ont rejeté sa ●●● ACCIDENTS DU TRAVAIL L’employeur doit consulter les DP après le deuxième examen médical 1 Bref social N° 15350 Jeudi 23 avril 2009 ●●● demande, estimant la procédure de licenciement régulière dès lors que les DP avaient été consultés avant le licenciement. La Cour de cassation a censuré cette décision au motif que si la consultation doit effectivement avoir lieu avant l’engagement de la procédure de licenciement, elle ne peut intervenir qu’après le second examen. La consultation étant intervenue entre les deux examens médicaux, la procédure était irrégulière. Selon l’article L. 1226-10 du Code du travail, lorsqu’un salarié est déclaré inapte à reprendre l’emploi qu’il occupait précédemment, à l’issue des périodes de suspension du contrat de travail consécutives à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, l’employeur doit lui proposer un autre emploi approprié à ses capacités, en fonction des conclusions écrites du médecin du travail et après avis des DP. L’obligation pour l’employeur de consulter les délégués implique de leur fournir toutes les informations nécessaires quant à l’état de santé et à la recherche de reclassement du salarié inapte (Cass. soc., 13 juillet 2004, n° 02-41.046, Bull. n° 209; Cass. soc., 19 mars 2008, n° 06-45.133). Concernant le moment de la consultation, la jurisprudence exige traditionnellement que la consultation intervienne après le deuxième avis, c’est-à-dire lorsque l’inaptitude est régulièrement acquise (Cass. soc., 15 octobre 2002, n° 99-44.623, Bull. n° 310 ; Cass. soc., 16 février 2005, n° 03-40.721, Bull. n° 56), peu important qu’à l’issue de la première visite, le médecin du travail ait rendu un avis d’inaptitude partielle, confirmé en tout point après la seconde (Cass. soc., 23 mai 2007, n° 06-40.445). L’employeur qui ne respecte pas ces échéances est considéré comme n’ayant pas respecté son obligation de consulter les DP. C’est cette exigence que rappelle la Haute juridiction dans le présent arrêt. Notons que les conséquences pour l’employeur ne sont pas anodines : le manquement à l’obligation de consultation est en effet lourdement sanctionné, le salarié ayant droit à l’indemnité prévu par l’article L. 12232-7, devenu L. 1226-15, du Code du travail soit une indemnité qui ne peut être inférieure à 12 mois de salaire (sur toutes ces questions, v. « L’état de santé du salarié », S. Bourgeot et M. Blatman, éd. Liaisons, 2009, p. 431). ■ Cass. soc., 8 avril 2009, n° 07-44.307 F-PB LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION Compétence territoriale de l’inspecteur du travail saisi d’un règlement intérieur unique CONTRÔLE Modalités du contrôle administratif du règlement intérieur unique en cas de pluralité d’établissements 2 ne circulaire de la Direction générale du travail (DGT) précise la compétence territoriale de l’inspecteur du travail saisi d’un règlement intérieur unique. Si l’article L. 1321-4 du Code du travail prévoit que le règlement intérieur doit être communiqué à l’inspecteur du travail, il ne précise cependant pas si l’inspecteur compétent est celui de l’établissement ou du siège de l’entreprise. Or, la circulaire DRT n° 5-83 du 15 mars 1983 et la jurisprudence constante du Conseil d’État (postérieure à ladite circulaire) ont deux positions contraires sur ce point. En effet, selon la première, c’est l’inspecteur du travail compétent pour l’établissement qui doit se prononcer, après avoir recueilli les observations de l’inspecteur du travail du siège social. En revanche, pour le Conseil d’État, seuls l’inspecteur du lieu du siège social et le directeur régional dont il dépend sont compétents pour connaître la validité d’un tel règlement. La nouvelle circulaire de la DGT met à jour celle de 1983 sur ce point, conformément à la jurisprudence du Conseil d’État. U Possibilité d’établir un règlement intérieur unique Selon la nouvelle circulaire, aucune disposition législative ou réglementaire ne s’oppose à ce que les entreprises établissent un règlement intérieur unique pour l’ensemble de leurs établissements, dès lors qu’ils ne présentent pas de particularités exigeant l’édiction de dispositions propres à l’un ou plusieurs d’entre eux. En outre, les mesures relevant de la santé et de la sécurité au travail peuvent faire l’objet d’un règlement intérieur unique en l’absence de spécificités des emplois de l’établissement. Le chef d’établissement demeure responsable de la mise en œuvre et du respect de ces dispositions. De même, la nature et l’échelle des sanctions peuvent être fixées de manière commune à l’ensemble des établissements d’une entreprise, le chef d’établissement conservant son pouvoir d’appréciation, dans le respect du règlement intérieur. Ainsi, il ne pourra pas prendre une sanction non prévue par le règlement intérieur ou plus grave que celle qu’il fixe, mais il peut ne pas sanctionner le salarié ou choisir une sanction moins grave que celle prévue par le règlement. Peuvent aussi être considérées comme relevant d’un règlement intérieur unique les dispositions d’un code de conduite relevant du champ du règlement intérieur (C. trav., art. L. 1321-1), ou une charte d’utilisation des moyens d’information et de communication de l’entreprise (« charte informatique »). Rappelons que le règlement intérieur unique, tout comme ces documents, doit être soumis à la consultation du comité central d’entreprise (CCE). Contrôle administratif du règlement intérieur unique La circulaire précise les modalités du contrôle administratif. • Lorsque l’inspecteur du travail compétent sur un établissement est saisi d’un règlement intérieur (initial ou modifié) ou d’une note de service (C. trav., art. L. 1321-5), il doit s’assurer auprès de la direction de l’établissement : – de l’origine et du champ de la ou des mesures édictées, afin d’établir ou de décliner sa compétence. En effet, certains établissements insèrent directement dans leur règlement intérieur des consignes émanant du siège pour tous les établissements ; ●●● LIAISONS SOCIALES Quotidien Bref social N° 15350 Jeudi 23 avril 2009 – que l’établissement ne présente pas, au regard des articles L. 1321-1 à L. 1321-3 du Code du travail sur le contenu de règlement intérieur, des particularités exigeant l’édiction de dispositions propres. Une fois ces vérifications effectuées, s’il apparaît que le document en question est un règlement intérieur unique, l’inspecteur du travail d’établissement doit le transmettre pour attribution, sans délai, à l’inspecteur du travail du siège de l’entreprise, ainsi que ses observations, notamment quant à la consultation du CHSCT sur les matières relevant de sa compétence. En effet, selon l’article 20 de la loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, « lorsqu’une demande est adressée à une autorité administrative incompétente, cette dernière la transmet à l’autorité administrative compétente et en avise l’intéressé ». Ainsi, l’inspecteur du travail d’établissement doit également aviser la direction de l’établissement de cette transmission. L’inspecteur du travail du siège de l’entreprise est chargé de s’assurer de la consultation du comité central d’entreprise. • Lorsque l’inspecteur du travail du siège est directement saisi d’un règlement intérieur unique, il lui appartient, avant de statuer, de solliciter les inspecteurs du travail des établissements respectifs afin de recueillir leurs observations et de s’assurer que le CCE et les CHSCT ont bien été consultés sur les matières relevant de leur compétence. Dans tous les cas, l’inspecteur du travail du siège communique copie de sa décision aux inspecteurs du travail des établissements de l’entreprise. ■ Circ. DGT n° 2009-09 du 17 avril 2009 ACTUALITÉ SOCIALE L’État et le FUP mobilisent 360 millions pour la formation des victimes de la crise fin d’accompagner les actifs, salariés ou demandeurs d’emploi et les entreprises particulièrement affectés par la crise économique et financière », l’État et le FUP (Fonds unique de péréquation) ont conclu, le 21 avril, un accord en vue de mettre en œuvre pour l’année 2009 un dispositif exceptionnel de formation professionnelle en faveur du maintien de l’emploi et du développement des compétences. Ce dispositif, destiné aux salariés et aux demandeurs d’emploi en particulier dans les secteurs en difficulté, et qui prévoit la mobilisation de 360 millions d’€, a vocation à participer aux objectifs du Fonds d’investissement social (Fiso). Un comité de pilotage et de suivi sera mis en place notamment pour évaluer la mise en œuvre de cet accord. A Détail des financements Dans le respect de l’autonomie de décision et de gestion des partenaires sociaux, et de l’État, les signataires ont convenu de la mobilisation : – de la somme de 200 millions d’€, par le FUP. Ce montant est conforme à la décision du Comité paritaire national de la formation professionnelle du 20 janvier et à celle du conseil d’administration du FUP du 9 février. Le déblocage de ces fonds résulte du dernier article de l’accord national interprofessionnel sur la formation professionnelle du 7 janvier 2009 (v. Conv. -Accords, interpro.n° 48/2009 du 3 mars 2009), qui prévoit d’anticiper la mise en place du LIAISONS SOCIALES Quotidien FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels) en permettant le financement d’action de qualification et de requalification pour les publics prioritaires ; – de la somme de 160 millions d’€ par l’État, dont au moins 80 millions d’€ au titre du Fonds social européen. Publics prioritaires Les actions de formations financées dans le cadre de ce dispositif s’adressent prioritairement aux catégories suivantes. • Les salariés les plus exposés à la perte de leur emploi. L’accord prévoit de porter une attention particulière aux entreprises engagées dans un processus de mutation ou celles envisageant de recourir au chômage partiel, afin de favoriser les formations qualifiantes, dans le cadre de la professionnalisation, en priorité pour les salariés qui n’ont pas bénéficié de formations au cours des cinq dernières années, les salariés des TPE-PME et les salariés de niveau CAP-BEP ou infra. Une enveloppe de 76 millions d’€ a été prévue pour former dans ce cadre au moins 15 000 salariés. • Les salariés en situation de chômage partiel. Ces derniers doivent pouvoir bénéficier en priorité d’actions de formation pendant leur période d’indemnisation au titre du chômage partiel. L’accord prévoit à cette fin une enveloppe de 54 millions d’€ pour financer la formation hors temps de travail de 30 000 salariés dans le cadre du dispositif du plan de formation, du DIF ou du CIF. • Les demandeurs d’emploi qui ont besoin d’une formation pour favoriser leur retour à l’emploi. Dans ce cadre, l’accord prévoit le financement des entrées en 2009 en allocation de fin de formation (AFF). L’enveloppe de 160 millions d’€ prévue par le projet de décret qui prévoit de rétablir l’AFF (v. Bref social n° 15332 du 27 mars 2009) est reprise dans l’accord, qui détermine son financement à parité par le FUP et l’État. Par ailleurs, l’accord prévoit de favoriser les formations réalisées dans le cadre des conventions de reclassement personnalisé. Il fixe une enveloppe de 70 millions d’€, en vue de former 60000 bénéficiaires de la CRP. FORMATION Financement de formation pour les salariés les plus exposés à la perte d’emploi, ceux en chômage partiel et les demandeurs d’emploi Modalités de mise en œuvre L’accord précise que les formations des salariés les plus exposés à la perte de leur emploi et ceux en chômage partiel devront leur permettre d’anticiper, d’élaborer ou de compléter un projet de formation au sein de l’entreprise. Les dossiers seront déposés par les Opca auprès du FUP. Quant aux formations pour les demandeurs d’emploi, elles devront impérativement répondre à une offre d’emploi déposée ou à des besoins identifiés par les branches professionnelles ou les organisations interprofessionnelles. Une convention spécifique sera conclue avec Pôle emploi pour déterminer les modalités de mise en œuvre de ces actions. ■ 3 Bref social N° 15350 Jeudi 23 avril 2009 Points de repère EXPRESS Déficit public dans la zone euro : le déficit public s’est fortement creusé l’an dernier dans la zone euro, à 1,9 % du produit intérieur brut, et la dette a augmenté à 69,3 % du PIB, selon la première évaluation publiée, le 22 avril, par Eurostat. Mise en œuvre de la CRP par Pôle emploi : parmi les points abordés à l’ordre du jour du bureau de l’Unedic du 22 avril devait figurer l’approbation de la convention ÉtatUnedic-Pôle emploi sur les modalités de mise en œuvre de la convention de reclassement personnalisé (CRP) par Pôle emploi. Ladite convention doit préciser les phases de la prise en charge du bénéficiaire de la CRP. Le projet de convention s’intéresse ainsi à la réalisation d’un prébilan professionnel et à l’élaboration du Parp (plan d’action de reclassement personnalisé) et indique les services que Pôle emploi devra proposer. Financement du paritarisme par l’Unedic : lors du bureau de l’Unedic du 22 avril, la question du financement de la contribution à la formation et à l’information ainsi que du remboursement des pertes de salaires des administrateurs du régime d’assurance chômage devait être abordée. L’évolution des missions suite à la fusion et les critiques formulées par la Cour des comptes devraient ainsi conduire à modifier les règles de financement du paritarisme par l’Unedic. Pénibilité : la CGT proteste contre la volonté du gouvernement de commander un nouvel avis sur la prise en compte de la pénibilité du travail dans l’âge de la retraite, exigeant « des décisions » pour les ouvriers concernés, et « pas un nouveau rapport ». Le 9 avril, le Premier ministre a annoncé vouloir saisir le Conseil économique et social « en vue de formuler toutes propositions utiles » sur « la question de la prévention et de la compensation de la pénibilité au travail ». Cela reporte de facto une nouvelle fois ce dossier, longtemps bloqué par le Medef, et que ce dernier souhaite désormais intégrer dans un débat plus large en 2010 sur le financement des retraites. 4 Législation et réglementation ➥ Deuxième collectif budgétaire pour 2009 : la deuxième loi de finances rectificative pour 2009, destinée à mettre en œuvre les « mesures exceptionnelles de solidarité et de soutien à l’activité » présentées, le 18 février 2009, par le président de la République, est publiée au JO. Nous reviendrons sur ce texte dans le prochain Bref social. ● L. n° 2009-431 du 20 avril 2009, JO 22 avril, p. 6872 Actualité sociale ➥ François Fillon fait le point sur la situation économique et sociale : le Premier ministre s’est exprimé, le 22 avril sur France Inter, sur la récession en France, admettant qu’elle sera « forte » en 2009, avec « une baisse probable de 2,5 % » du PIB. « Nous tablons sur une reprise qui sera sans doute lente en 2010 ». Toutefois, selon François Fillon, il n’y aura pas d’augmentation des impôts « au moment » de la reprise économique qui sera « lente et fragile », mais la « diminution de la dépense publique » permettra la lutte contre le déficit public. Il a aussi commenté l’actualité sociale. - Durcissement des conflits sociaux : tout en disant comprendre le désarroi des ouvriers de l’usine Continental de Clairoix (Oise), le premier ministre juge « pas acceptables » les violences commises par « une petite minorité de salariés », garantissant qu’il y aurait des « poursuites judiciaires ». Par ailleurs, il a évoqué une procédure judiciaire sur un possible délit d’entrave concernant l’équipementier automobile américain Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), car « la direction n’aurait pas communiqué aux salariés des informations importantes, notamment sur le déménagement d’une activité ». - Rémunération des dirigeants : François Fillon a annoncé la mise en place d’« une taxe confiscatoire » sur les retraites chapeaux versées aux dirigeants d’entreprises, estimant que « le mécanisme qui consiste à faire financer par l’entreprise les retraites d’un certain nombre de cadres et de dirigeants n’est pas une solution acceptable ». Un texte devrait être voté à l’occasion de la prochaine discussion budgétaire. Par ailleurs, le Premier ministre a souligné que le comité d’éthique, dont le gouvernement a demandé la création à la présidente du Medef, Laurence Parisot, « doit pouvoir être saisi de cas qui sont des cas choquants » de rémunération de certains patrons qui « attisent la violence » et conduisent à « des comportements qui sont dangereux pour l’économie française tout entière ». - Emploi des jeunes : à propos du plan de soutien et d’aide aux jeunes, que doit annoncer, le 24 avril, Nicolas Sarkozy, François Fillon a expliqué : « L’idée est très simple. Un, permettre à ces jeunes de reprendre des formations qui les armeront mieux lorsque la crise sera terminée ». Deuxièmement, « on voudrait regarder avec les entreprises comment faire en sorte qu’avec l’aide de l’État, elles puissent prérecruter, malgré la crise, des jeunes dont on sait qu’elles auront besoin bientôt », car, a-t-il ajouté, « beaucoup d’entreprises nous disent : “On sait que dans un an ou dans 18 mois, on va avoir des besoins de recrutement massif et qu’on ne trouvera pas les gens dont on a besoin” ». ➥ Medef : lors de sa conférence de presse mensuelle, le 21 avril, Laurence Parisot s’est exprimée sur les sujets d’actualité. - Agenda social : évoquant l’agenda social pour 2009, transmis le 9 avril par le Premier ministre aux partenaires sociaux (v. Bref social n° 15343 du 14 avril 2009), Laurence Parisot a « bon espoir qu’une réunion très prochaine se tienne entre syndicats et patronat pour convenir d’un programme de travail, peut-être même avant le 1er mai ». Elle souhaite la mise en place de groupes de travail pour établir des diagnostics, pour ouvrir des délibérations sociales, et engager des négociations sur certains sujets. Elle estime que certains thèmes qui n’ont pas été évoqués par le Premier ministre, tels que l’emploi des jeunes, devraient être abordés. - Rémunération des dirigeants : Laurence Parisot a annoncé que le conseil exécutif du Medef du 6 avril a approuvé la création d’un « comité des sages », à la demande du gouvernement. Ce comité sera chargé de « veiller à la rémunération des mandataires sociaux d’entreprises, menant des plans sociaux ou ayant recours au chômage partiel de façon significative ». La composition de ce comité doit être présentée la semaine prochaine. - Participation et intéressement : le Medef a mis en place un groupe de travail pour réfléchir au champ de la participation et de l’intéressement, a annoncé Laurence Parisot. Présidé par Marc Veyron, DRH de Champion, il doit rendre ses travaux d’ici mai. - Situation économique : commentant la crise économique actuelle, la présidente du Medef a cité des « microsignes positifs » permettant de penser qu’un « plancher a été atteint ». Elle a souligné la remontée des places boursières depuis plus d’un mois, le redressement du moral des promoteurs américains en avril et le rebond des perspectives en Allemagne depuis janvier. En outre, partageant l’analyse de nombreux observateurs selon lesquels il faudra deux à trois ans pour sortir de la crise, elle a affirmé que « toute la question est de savoir quand a commencé la crise », la présidente du Medef estimant qu’elle a commencé tout début 2007. ➥ Emploi des cadres : selon la note trimestrielle de l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec) publiée le 22 avril, la situation du marché de l’emploi pour les cadres « devient par- ●●● LIAISONS SOCIALES Quotidien Bref social N° 15350 Jeudi 23 avril 2009 ●●● ticulièrement préoccupante » avec une chute de 27 % des offres déposées à l’Apec et des prévisions « au plus bas depuis 2002 » pour le deuxième trimestre. Partant d’un niveau record en 2008, le marché reste actif, mais les offres sont tombées à 60 000 environ au 1er trimestre 2009 (82 000 au 1er trimestre 2008). « Les deux secteurs les plus touchés sont ceux de l’industrie et de la construction », souligne le président de l’Apec, Gabriel Artero (CFE-CGC), qui signale cependant que deux secteurs tirent leur épingle du jeu et restent relativement porteurs : d’une part la banque-assurance, où l’on embauche essentiellement pour remplacer des départs sur les postes clientèle et dans une moindre mesure en informatique ; d’autre part, le médico-social, à contre-courant de la dynamique actuelle avec des prévisions de recrutement orientées à la hausse. La proportion d’entreprises de plus de 100 salariés qui recrutent des cadres est tombée à 44 % au 1er trimestre 2009, contre 56 % au 1er trimestre 2008, et à peine plus d’une entreprise sur trois (36 %), contre une sur deux (48 %) l’an passé, prévoit d’embaucher au cours du 2e trimestre, selon l’Apec. La recherche de cadres en externe est motivée à 85 % par la nécessité de remplacer des partants et le recours aux jeunes diplômés se réduit, avec 30 % d’entreprises envisageant d’en intégrer, contre 37 % l’année dernière. Protection sociale ➥ Âge de départ à la retraite : Bercy relancerait le débat sur l’âge de départ à la retraite, révèle Le Figaro (22-4), qui affirme que l’idée de repousser l’âge de départ effectif à la retraite est ressortie des cartons lors d’une réunion la semaine dernière à Matignon en présence de François Fillon et d’Éric Woerth. Selon le quotidien, « inquiet de la dérive des comptes sociaux, le ministère de l’Économie plaide en faveur de nouvelles mesures sur les retraites ». Toutefois, pour l’heure, aucune décision n’a été prise, car le sujet est jugé « politiquement invendable » en ce moment. « Je ne vois pas comment demander aux Français de travailler plus alors qu’ils se battent pour garder leur emploi », aurait avoué une source ministérielle, qui aurait ajouté : « On ne s’interdit pas de réfléchir sur la manière de gérer les finances publiques, mais il y a un temps pour combattre la crise et un temps pour en sortir ». Selon Le Figaro, la question pourrait être posée en 2010, lors du prochain rendez-vous retraite. - Réactions des partenaires sociaux : l’annonce a provoqué une levée de boucliers du côté des syndicats. « Comment peut-on y réfléchir au moment où les seniors sont mis à la porte des entreprises et où le gouvernement se refuse de taxer celles qui ne font pas d’efforts » ? s’interroge Jean-Christophe Le Duigou (CGT). « Si la solution passe par un recul de l’âge de la retraite, ce sera sans nous », avertit Jean-Louis Malys (CFDT). « Si la réponse du gouvernement est de remettre en cause le modèle social, on ne l’acceptera pas », abonde Jean-Claude LIAISONS SOCIALES Quotidien Mailly (FO). De son côté, Danièle Karniewicz (CFE-CGC) concède qu’« il faudra bien accepter un jour de jouer sur le niveau des cotisations et l’âge de départ ». En revanche, l’idée est plutôt bien accueillie par la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui estime « qu’il faut aller au bout du sujet, le traiter dans sa globalité – emploi des seniors, pénibilité et retraite – pour trouver des solutions qui n’ont encore jamais été mises sur la table ». Jurisprudence ➥ Travail le dimanche : le Conseil d’État a annulé l’autorisation délivrée par le préfet de Paris à la société Louis Vuitton de donner le repos hebdomadaire par roulement aux salariés employés dans le magasin des Champs-Élysées. Si le repos hebdomadaire doit en principe être donné le dimanche, la loi permet de le donner par roulement, notamment dans les établissements de vente au détail qui mettent à la disposition du public des biens et services destinés à faciliter son accueil ou ses activités de détente ou de loisirs d’ordre culturel (C. trav., art. L. 3132-5). Selon la Haute juridiction cependant, « ni les produits de maroquinerie, de joaillerie, vêtements et autres équipements de la personne mis en vente par l’établissement à l’enseigne Louis Vuitton situé avenue des Champs-Élysées, ni les livres d’art et de voyage, qui n’en sont que l’accessoire, ni les espaces d’exposition et les manifestations culturelles proposés gratuitement par cet établissement ne permettent de regarder ce dernier comme un établissement mettant à la disposition du public des biens et des services destinés à faciliter son accueil ou ses activités de détente ou de loisirs d’ordre sportif, récréatif ou culturel au sens des dispositions de l’article L. 221-8-1 du Code du travail » (CE, 11 mars 2009, n° 308874 publié au rec. Lebon). Accords de branche ➥ Salaires du personnel des commissaires-priseurs : un accord du 22 janvier 2009, conclu par la délégation patronale, la CFDT et la CFE-CGC, revalorise de 1,2 %, au 1er janvier 2009, les salaires minimaux chez les commissaires-priseurs judiciaires et les sociétés de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques. Le point est de 8,16 €. Le salaire conventionnel résulte du produit du coefficient par la valeur du point, augmenté d’une partie fixe de 67,20 €. Une clause de rendez-vous prévoit la négociation d’une nouvelle valeur de point au 1er juillet 2009. La grille de janvier débute, au coefficient 160, à 1 403,93 €. ➥ Statut collectif dans le lin : un avis préalable, publié au JO du 8 avril 2009, signale la procédure d’extension de l’avenant n° 20 aux annexes salaires de la CCN du rouissage-teillage de lin, qui a fixé des rémunérations garanties au 1er juillet 2008, après revalorisation de 3,2 % jusqu’au coefficient 270 et 2,6 % au-delà. Par ailleurs, deux accords du 17 octobre 2008, ●●● EXPRESS Emploi des seniors : la CGT réclame « la sortie du décret incitant les entreprises à négocier en faveur de l’emploi des seniors » qui, « bien que limité, constitue un outil de négociation ». Elle souhaite que le gouvernement ne renonce pas aux sanctions. Insertion des jeunes : l’Association jeunesse et entreprise (AJE), dirigée par l’ancien président du patronat Yvon Gattaz, a demandé, le 16 avril, aux entreprises d’embaucher pour un stage qualifiant au moins un jeune pour 100 salariés, et de recruter des jeunes « pour six mois minimum, ce qui leur permettra d’acquérir une qualification indispensable pour la sortie de crise ». Mobilisation contre la loi Bachelot : des syndicats d’infirmières (Coordination nationale infirmière), de psychiatres (USP) et de médecins hospitaliers (CMH et Snam HP) ont apporté, le 20 avril, leur soutien à la journée d’action du 28 avril en réclamant des amendements voire le retrait du projet de loi Bachelot. Assurance retraite : de septembre à novembre 2008, plus de trois millions d’assurés du régime général ont reçu à domicile leur bilan individuel de droits à la retraite et/ou une estimation de leur future pension dans le cadre du droit à l’information, indique la Cnav. Afin de garantir le meilleur accès possible à l’information, l’assurance vieillesse a mis à la disposition des assurés concernés par ces envois, un numéro de téléphone dédié, le 0 821 10 20 30. Site Internet de l’Unedic : suite à la fusion ANPE-Assedic et à la création de Pôle emploi, l’Unedic est restée gestionnaire du régime d’assurance chômage. Après Pôle emploi, l’Unedic vient d’ouvrir son nouveau site : www.unedic.fr. Ce site a vocation à présenter l’actualité du régime d’assurance chômage et les règles juridiques qui l’encadrent. PME d’Ile-de-France : une convention sur l’emploi et la formation d’un montant de 50 millions d’€, à destination des PME, a été signée, le 16 avril à Paris à la préfecture de région, entre l’État, les partenaires sociaux et le président du conseil régional d’Ile-de-France JeanPaul Huchon (PS). La conven- 5 Bref social N° 15350 Jeudi 23 avril 2009 EXPRESS tion vise notamment à « éviter et réduire les licenciements », selon la préfecture, et à permettre à des chômeurs partiels de bénéficier de formations adaptées. L’État apporte 40 millions d’€ pour 2009 et la région IDF 10 millions. Énergie : le ministre des Relations sociales, Brice Hortefeux, juge « inacceptables » les coupures d’électricité et de gaz qui ont touché, le 21 avril, plusieurs maisons de retraite dans l’Oise lors d’une journée d’action des salariés de l’énergie. Il « en appelle au sens des responsabilités des agents des services publics en cause, qui doivent mettre fin à ces pratiques honteuses » et « appelle également les victimes de ces agissements à porter plainte ». PSA Peugeot Citroën : le plan de 3 550 départs au sein du groupe automobile en France est « en bonne voie ». « À l’heure actuelle, 2 300 personnes ont déjà signé et environ 1 200 envisagent sérieusement de le faire », a déclaré, le 22 avril, la directrice financière, Isabel Marey-Semper. Compagnie Corse Méditerranée (CCM) : un protocole d’accord a été signé, dans la nuit du 17 au 18 avril, entre les représentants syndicaux du personnel gréviste et la direction de la compagnie aérienne Compagnie Corse Méditerranée (CCM), mettant fin à la grève lancée le 14 avril. Le conflit portait sur la prise en compte de l’absentéisme dans les augmentations de salaire. UNM : une trentaine de salariés du chantier naval Union naval Marseille (UNM), en liquidation judiciaire, ont investi, durant quelques heures, le 21 avril, les bureaux de Boluda France, filiale de leur maison mère espagnole Boluda, et demandé en vain à parler à un responsable de Boluda. Les salariés souhaitaient parler de la réindustrialisation du site, du reclassement des personnels et des négociations sur un plan social. Le dossier de la liquidation judiciaire de l’UNM doit être examiné le 19 mai en appel. ●●● relatifs à l’assurance complémentaire frais de santé et à la prévoyance, tirent les conséquences de l’application de l’accord interbranches du 10 juin 2008, consacré à la protection sociale complémentaire en agriculture (v. Bref social n° 15318 du 12 juin 2008). Cette application concerne les entreprises de rouissage-teillage du lin et autres transformations du lin textile, qu’elles relèvent de la MSA ou du régime général de sécurité sociale. Enfin, un troisième accord du 17 octobre 2008 stipule que l’accord du 11 mars 2008 sur l’emploi des seniors en agriculture (v. Conv. -Accords, branche- n° 143/2008 du 19 juin 2008) est annexé à la CCN et qu’il est aussi applicable aux entreprises, qu’elles relèvent de la MSA ou du régime général de sécurité sociale. Entreprises ➥ Caterpillar : le comité d’entreprise de Caterpillar a rejeté, le 21 avril, le plan de fin de conflit signé le 19 avril à Paris. Patrick Cohen, élu (CGT) au CE ayant participé à la réunion à Bercy, a affirmé que la réunion à Bercy, présentée au départ comme une réunion informelle, s’était révélée un « piège » tendu aux syndicats. « Nous n’organiserons pas de référendum » pour soumettre ce plan aux plus de 2 000 salariés des sites isérois de Caterpillar », a déclaré l’élu au CE, précisant que cette décision émanait de l’intersyndicale. Selon l’avocat du CE, « ce protocole d’accord n’a pas de valeur juridique dans la mesure où il a été signé par des élus syndicaux (comme Patrick Cohen) et non des délégués syndicaux ». « Il n’y a que des délégués syndicaux qui peuvent signer un protocole », a-t-il insisté. - Le préfet de l’Isère, qui avait proposé d’organiser en préfecture le vote des salariés sur le plan de fin de conflit, afin que « l’ensemble des salariés puissent s’exprimer », a déclaré que « ceux qui sont opposés à ce référendum prennent une responsabilité importante. Parce qu’on peut penser ce qu’on veut de ce dispositif, mais on ne peut pas priver l’ensemble des salariés de s’exprimer de façon objective ». - Le secrétaire d’État à l’industrie, Luc Chatel, a regretté que « les conditions d’un vote à bulletins secrets ne soient pas réunies ». ➥ Molex : les deux dirigeants de l’équipementier automobile américain séquestrés depuis le 20 avril par des salariés de l’usine de Villemursur-Tarn (Haute-Garonne), qui doit fermer à la mi-2009, ont été libérés, le 21 en début de soirée, par les salariés qui les retenaient. Ils ont aussitôt entamé une réunion de négociation à la préfecture de Haute-Graonne. « Nous sommes très, très déçus. On pensait que la direction avait des propositions, mais ils ne veulent strictement rien lâcher », a déclaré Denis Parise, secrétaire CGT du comité d’entreprise, à l’issue de cette réunion. « Nous avons réitéré nos revendications, mais il n’est pas question pour eux de rapatrier le stock des Pays-Bas. Alors nous avons demandé que la valeur de ce stock revienne aux salariés, de même qu’une quote-part de la valeur de l’outillage ». La direction répondra à ces propositions le 24 avril, lors de la prochaine réunion de négociations. ➥ Continental : le TGI de Sarreguemines (Moselle) a débouté, le 21 avril, les salariés de Continental de leurs demandes de suspension ou d’annulation de la fermeture de l’usine de Clairoix (Oise). Après l’annonce de la décision, des salariés ont saccagé la sous-préfecture de Compiègne et le pavillon d’accueil de l’usine. Pour la juge des référés, il n’y a pas lieu de suspendre ou d’annuler la procédure d’information des personnels, contrairement à la demande des syndicats CFTC (majoritaire), CGT, FO et CNC et à celle du comité d’entreprise de Clairoix. L’avocat des « Conti », Ralph Blindauer, estime au contraire que le droit des comités d’entreprise a été « cassé » par cette décision, et il a annoncé son intention de poursuivre l’action judiciaire sur le fond, à Compiègne ou à Sarreguemines. - La ministre de l’Intérieur, Michèle AlliotMarie, a condamné les dégradations commises en marge de la manifestation et assuré que tout serait mis en œuvre pour identifier les auteurs, « tout en comprenant la détresse et l’inquiétude des salariés de l’entreprise ». - Le secrétaire d’État à l’industrie, Luc Chatel, a pour sa part annoncé qu’il proposait des discussions tripartites entre les salariés de Continental, la direction et le gouvernement, une médiation du gouvernement pour aboutir à un accord de méthode. C’était une demande des syndicats qui n’avait pas été satisfaite jusqu’ici. « L’État, dans ces situations de restructurations industrielles, reste un facilitateur et un médiateur ». - Pour la direction, « le tribunal a reconnu que Continental avait bien rempli ses obligations légales dans le cadre de la procédure d’information et de consultation des partenaires sociaux ». Continental est donc autorisée à poursuivre la procédure en cours et à tenir, dès mercredi 22 avril, deux réunions du comité central d’entreprise à Nice. Les mesures d’accompagnement social de la fermeture de l’usine de Clairoix seront à l’ordre du jour du CCE de Nice, selon la direction et des représentants du personnel. Tous les représentants syndicaux seront présents à la réunion, hormis les délégués CGT de l’usine de Clairoix, a précisé à l’AFP Antonio Da Costa, secrétaire du CE de Clairoix (CFTC). - Manifestation à Hanovre : les « Conti » de Clairoix ont affrété un train pour aller manifester à Hanovre, avec leurs collègues allemands, le 23 avril, jour de l’assemblée générale des actionnaires de l’équipementier allemand. Président, directeur de la publication : Xavier Gandillot – Directeur général du pôle entreprises : Isabelle Bussel — Directeur de la rédaction : Denis Boissard. Rédactrice en chef : Isabelle Gervais. Rédactrice en chef adjointe : Rachel Brunet. Rédaction : Emmanuelle Couprie (chef de rubrique protection sociale), Aude Courmont (chef de rubrique travail-emploi), Michel Eicher (chef de rubrique conventions), Sandrine Jean (chef de rubrique jurisprudence), Pierre-David Labani (chef de rubrique économie), Anne Buis, Catherine Leroy, Sandra Limou, Vincent Szpyt. Secrétaires de rédaction : Frédéric Siméon (correcteur), Annick Fichard, Michèle Manoury (maquettistes). Premier rédacteur graphiste : Yvon Larguier. Webmestre : Fabien Hervé. Infographiste : François Le Quellec. Directeur de production : J.-M. Eucheloup. Liaisons sociales est édité par WOLTERS KLUWER FRANCE, SAS au capital de 300 000 000 € – 1, rue Eugène et Armand Peugeot, 92856 Rueil-Malmaison Cedex– RCS Nanterre 480 081 306. Associé unique : Holding Wolters Kluwer France - N° Commission paritaire 1111 T 80984. Abonnement : 1 012,83 € TTC/an. Prix du numéro dans le cadre de l’abonnement : 3,60 € TTC. Impression – routage : BRI, ZI des Vignes, 61-79, rue Saint-André, 93000 Bobigny. Dépôt légal : avril 2009. ISSN 0294-8168. Abonnements : 0 825 08 08 00 (Fax : 01 76 73 48 36) – Service lecteurs : 01 76 73 39 75 (Fax : 01 76 73 48 86 ) Internet : [email protected] – Rédaction : 01 76 73 30 00 (Fax : 01 76 73 48 82) Internet : http://www.wk-rh.fr 6 LIAISONS SOCIALES Quotidien