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AFRIQUE • JUIN 2007
QUESTIONS
6 POINTS
« Tout est pour le pire dans le pire
des mondes possibles »
Documents
A – Voltaire, Candide, extrait du chapitre 18, 1759.
B – Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la bégum, extrait du
chapitre V, 1879.
C – Éric-Emmanuel Schmitt, L’École du diable, extrait de la scène 2
de l’acte II, 1996.
m 1. Montrez que chaque auteur, par des procédés qui lui
sont propres, met en place un espace imaginaire qui échappe
en partie aux lois du monde réel. (3 points)
m 2.
Comment le progrès technique est-il perçu dans ces trois
textes ? Justifiez votre réponse. (3 points)
Après avoir répondu à ces questions, vous devrez traiter au choix un des
trois sujets nos 26, 27 ou 28.
Document A
Malgré tout l’attrait de l’Eldorado (contrée utopique où se retrouvent par
hasard Candide et son compagnon de voyage, Cacambo), les deux personnages décident de rentrer dans leur pays. Ils font part de leur projet au
roi de l’Eldorado qui les aide dans leur entreprise.
« Vous faites une sottise, leur dit le roi ; je sais bien que mon
pays est peu de chose ; mais, quand on est passablement1 quelque
part, il faut y rester ; je n’ai pas assurément le droit de retenir des
étrangers ; c’est une tyrannie qui n’est ni dans nos mœurs, ni dans
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Voltaire, Candide, 1759, extrait du chapitre 18.
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nos lois : tous les hommes sont libres ; partez quand vous voudrez,
mais la sortie est bien difficile. Il est impossible de remonter la
rivière rapide sur laquelle vous êtes arrivés par miracle, et qui court
sous des voûtes de rochers. Les montagnes qui entourent tout mon
royaume ont dix mille pieds2 de hauteur, et sont droites comme des
murailles ; elles occupent chacune en largeur un espace de plus de
dix lieues3 ; on ne peut en descendre que par des précipices. Cependant, puisque vous voulez absolument partir, je vais donner ordre
aux intendants des machines d’en faire une qui puisse vous transporter commodément. Quand on vous aura conduits au revers des
montagnes, personne ne pourra vous accompagner ; car mes sujets
ont fait vœu de ne jamais sortir de leur enceinte, et ils sont trop
sages pour rompre leur vœu. Demandez-moi d’ailleurs tout ce qu’il
vous plaira. – Nous ne demandons à Votre Majesté, dit Cacambo,
que quelques moutons chargés de vivres, de cailloux4, et de la boue5
du pays. » Le roi rit. « Je ne conçois pas, dit-il, quel goût vos gens
d’Europe ont pour notre boue jaune ; mais emportez-en tant que
vous voudrez, et grand bien vous fasse. »
Il donna l’ordre sur-le-champ à ses ingénieurs de faire une
machine pour guider ces deux hommes extraordinaires hors du
royaume. Trois mille bons physiciens y travaillèrent ; elle fut prête
au bout de quinze jours, et ne coûta pas plus de vingt millions de
livres sterling, monnaie du pays. On mit sur la machine Candide et
Cacambo ; il y avait deux grands moutons rouges sellés et bridés
pour leur servir de monture quand ils auraient franchi les montagnes, vingt moutons de bât chargés de vivres, trente qui portaient
des présents de ce que le pays a de plus curieux, et cinquante
chargés d’or, de pierreries et de diamants. Le roi embrassa tendrement les deux vagabonds.
Ce fut un beau spectacle que leur départ, et la manière ingénieuse dont ils furent hissés, eux et leurs moutons, au haut des
montagnes.
Le roman
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Sujets d’oral
« TOUT EST POUR LE PIRE… » • QUESTIONS • SUJET
La poésie
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Les réécritures
1. Assez bien.
2. Ancienne mesure de longueur valant 0,3248 mètre.
3. Ancienne mesure itinéraire (environ 4 km).
4. Les cailloux méprisés par les habitants de l’Eldorado sont en fait des pierres précieuses.
5. La boue de l’Eldorado est constituée d’or.
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« TOUT EST POUR LE PIRE… » • QUESTIONS • SUJET
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Document B
Le chapitre V du roman de Jules Verne, intitulé « La Cité de l’Acier »,
s’ouvre sur une présentation de cette ville, « propriété » industrielle du
professeur Schultze.
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Cette masse est Stahlstadt, la Cité de l’Acier, la ville allemande,
la propriété personnelle de Herr Schultze, l’ex-professeur de chimie
d’Iena, devenu, de par les millions de la bégum1, le plus grand travailleur du fer et, spécialement, le plus grand fondeur de canons
des deux mondes.
Il en fond, en vérité, de toutes formes et de tout calibre, à âme
lisse et à raies, à culasse mobile et à culasse fixe2, pour la Russie et
pour la Turquie, pour la Roumanie et pour le Japon, pour l’Italie
et pour la Chine, mais surtout pour l’Allemagne.
Grâce à la puissance d’un capital énorme, un établissement
monstre, une ville véritable, qui est en même temps une usine
modèle, est sortie de terre comme à un coup de baguette. Trente
mille travailleurs, pour la plupart Allemands d’origine, sont venus
se grouper autour d’elle et en former les faubourgs. En quelques
mois, ses produits ont dû à leur écrasante supériorité une célébrité
universelle.
Le professeur Schultze extrait le minerai de fer et la houille de
ses propres mines. Sur place, il les transforme en acier fondu. Sur
place, il en fait des canons.
Ce qu’aucun de ses concurrents ne peut faire, il arrive, lui, à le
réaliser. En France, on obtient des lingots d’acier de quarante mille
kilogrammes. En Angleterre, on a fabriqué un canon en fer forgé
de cent tonnes. À Essen, M. Krupp est arrivé à fondre des blocs
d’acier de cinq cent mille kilogrammes. Herr Schultze ne connaît
pas de limites : demandez-lui un canon d’un poids quelconque et
d’une puissance quelle qu’elle soit, il vous servira ce canon, brillant
comme un sou neuf, dans les délais convenus.
Mais, par exemple, il vous le fera payer ! Il semble que les deux cent
cinquante millions de 18713 n’aient fait que le mettre en appétit.
En industrie canonnière comme en toutes choses, on est bien
fort lorsqu’on peut ce que les autres ne peuvent pas. Et il n’y a pas
à dire, non seulement les canons de Herr Schultze atteignent des
dimensions sans précédent, mais, s’ils sont susceptibles de se détériorer par l’usage, ils n’éclatent jamais. L’acier de Stahlstadt semble
avoir des propriétés spéciales. Il court à cet égard des légendes
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Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la bégum, 1879
extrait du chapitre V.
1. Au début de l’œuvre de Jules Verne est évoqué un héritage important (celui de la bégum
Gokool), que deux personnages se sont partagé.
2. Termes techniques précisant les caractéristiques du canon.
3. Allusion au même héritage.
4. Du Nord.
5. Ancienne mesure de distance (environ 1 481 m).
Le théâtre
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d’alliages mystérieux, de secrets chimiques. Ce qu’il y a de sûr, c’est
que personne n’en sait le fin mot.
Ce qu’il y a de sûr aussi, c’est qu’à Stahlstadt, le secret est gardé
avec un soin jaloux.
Dans ce coin écarté de l’Amérique septentrionale4, entouré de
déserts, isolé du monde par un rempart de montagnes, situé à cinq
cents milles5 des petites agglomérations humaines les plus voisines,
on chercherait vainement aucun vestige de cette liberté qui a fondé
la puissance de la république des États-Unis.
En arrivant sous les murailles mêmes de Stahlstadt, n’essayez
pas de franchir une des portes massives qui coupent de distance en
distance la ligne des fossés et des fortifications. La consigne la plus
impitoyable vous repousserait. Il faut descendre dans l’un des faubourgs. Vous n’entrerez dans la Cité de l’Acier que si vous avez la
formule magique, le mot d’ordre, ou tout au moins une autorisation dûment timbrée, signée et paraphée.
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Le roman
« TOUT EST POUR LE PIRE… » • QUESTIONS • SUJET
La poésie
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LE MAJORDOME. Mais je ne vois pas du tout ce qui pourrait le
déprimer, tout va au plus mal.
LE MÉDECIN. En êtes-vous sûr ?
Pour donner plus de poids à ses dires, le Majordome saisit un
immense rouleau de papier couvert d’informations. Il commente :
LE MAJORDOME. Nous avons actuellement plus de quinze guerres
sur le globe, assez salement ravageuses grâce aux progrès techniques ;
un bon million de situations tendues qui font plusieurs morts et
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Les réécritures
Dans L’École du diable, Éric-Emmanuel Schmitt place ses personnages
dans un lieu humide et obscur qui s’apparente à l’enfer.
Dans l’extrait proposé, le Majordome du Diable a fait appel au Médecin :
son maître, en observant ce qui se passe sur terre, devient dépressif.
Sujets d’oral
Document C
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quelques blessés graves par mois ; trois tremblements de terre ; deux
cyclones ; cinquante inondations et une sécheresse chronique ; une
moitié de l’humanité crève de famine, l’autre moitié d’indigestion, la
médecine se chargeant des rescapés ; il traîne encore sur la terre cent
vingt-cinq maladies mortelles ; les prisons sont pleines ; les galères et
les ghettos aussi ; la peine de mort triomphe ; la torture ronronne
dans l’huile ; l’indifférence devient une vertu maîtresse ; on gifle les
enfants, on les frappe, on les tue, on les viole ; les religions poussent
à l’abus ou au crime sexuel, bref, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait le déprimer !
Le Diable sort de l’ombre, cassé par la douleur.
LE DIABLE. La banalité. Nous clapotons dans la banalité, je
m’enlise, j’étouffe.
LE MAJORDOME. Votre Diablerie, vous ne pouvez dire cela.
Tout est pour le pire dans le pire des mondes possibles.
LE DIABLE. Il n’y a plus d’avenir pour nous. Le mal est fini.
LE MAJORDOME. Allons, c’est tout le contraire ! Vous ne pouvez
négliger le renfort inattendu que nous ont récemment apporté les
sciences. Le progrès, votre Diablerie, avec tout ce que la physique
et la chimie permettent aux hommes désormais, nous a donné
l’occasion de décupler notre activité. La bêtise n’a pas augmenté,
certes, mais, grâce au soutien de l’intelligence, la bêtise tue beaucoup mieux qu’avant.
Éric-Emmanuel Schmitt, L’École du diable, 1996
(extrait de la scène 2 de l’acte II).
LES CLÉS DU SUJET
■ Comprendre la question
Question 1
• « mettre en place un espace imaginaire » signifie : « créer un monde
imaginaire, de fiction » éloigné de la réalité. Relevez les éléments qui
introduisent le merveilleux (doc. A et C) ou la science-fiction (doc. B).
• Analysez par quels moyens les auteurs introduisent cette fantaisie.
• Ne construisez pas votre réponse sur l’étude juxtaposée des trois
textes, mais sur leurs divers points communs. À l’intérieur de ces points
communs, faites des références précises aux trois textes.
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« TOUT EST POUR LE PIRE… » • QUESTIONS • SUJET
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• Par ailleurs, la consigne précise bien que « chaque auteur » a recours
à « des procédés qui lui sont propres » : donc vous devez montrer aussi
la spécificité de chacun des textes.
• Appuyez toutes vos remarques sur des mots précis des textes.
Pour réussir les questions : voir guide méthodologique.
La poésie
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Convaincre…
Le roman
• Thème de la question : « le progrès technique ».
• Commencez par relever dans les textes les expressions qui désignent
le progrès ou les éléments concrets de progrès technique ; les marques
du jugement des narrateurs sur le progrès technique, les termes valorisants ou dévalorisants.
• Puis demandez-vous : est-ce une image du progrès : positive ?
négative ? Ici, vous ne pourrez pas suivre un plan synthétique où vous
mèneriez de front l’étude des différents textes, car les visions proposées sont différentes.
• C’est la réponse à l’interrogation ci-dessus (vision positive ?
négative ?) qui vous permettra peut-être de grouper certains textes,
mais vous devrez tout de même marquer la différence dans les moyens
utilisés pour faire comprendre cette conception (registres, par exemple).
Pour réussir les questions : voir guide méthodologique.
Indices des sentiments du locuteur : voir lexique des notions.
L’ironie : voir lexique des notions.
Le théâtre
Question 2
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C O R R I G É
Les réécritures
m Question 1
• Une des fonctions de la littérature – que ce soit l’apologue, le roman ou le
théâtre – est de fournir au lecteur un espace d’évasion qui le soustrait à son
monde quotidien. Les trois textes dépaysent le lecteur et l’introduisent dans
un monde qui lui permet de s’évader hors du monde réel.
• Le cadre de ces trois textes est situé loin de la France : le plus éloigné
« du globe » est un lieu humide et obscur qui ressemble à l’enfer, lieu inexistant si ce n’est dans l’imaginaire culturel chrétien : il comporte une partie
« d’ombre »… Sur notre planète, mais sans doute au cœur d’une forêt lointaine qui ressemble à la forêt amazonienne, c’est le royaume d’Eldorado de
Candide, entouré de « montagnes » de « dix mille pieds de hauteur »,
Sujets d’oral
C O R R I G É
ÉCRITURE D’INVENTION
14 POINTS
m Imaginez la suite du dialogue entre le Médecin et le
Majordome. Le Médecin soutient que le progrès technique
est au service du bien et du bonheur de l’humanité.
Vous commencerez le dialogue par la dernière phrase du
Majordome (document C).
La poésie
AFRIQUE • JUIN 2007
Le théâtre
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■ Comprendre le sujet
• Faites la « définition » du texte à produire pour cerner les contraintes.
Le sujet vous indique :
– le genre auquel doit appartenir votre texte : une « suite du dialogue »
→ scène de théâtre entre le Médecin et le Majordome. Vous devez respecter la présentation caractéristique du texte de théâtre (nom des
personnages précédant les répliques, passages à la ligne…) ; vous
aurez intérêt à introduire des didascalies.
– le thème du texte : « le progrès technique ».
– le type du texte : « soutient que » → argumentatif.
– la thèse est : « le progrès technique est positif pour l’humanité » → il
s’agit d’un éloge qui vient contredire les affirmations du Majordome.
– la situation d’énonciation :
Qui ? « Le Médecin » ; À qui ? au « Majordome » et vice-versa, mais la
parole est surtout au Médecin.
– le niveau de langue : c’est celui que vous trouvez dans la scène du
corpus → courant et parfois soutenu.
– le registre n’est pas précisé : mais vous devez le déduire
• de la scène de É.-E. Schmitt. Il peut y avoir de l’ironie dans les propos
du Majordome.
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Sujets d’oral
LES CLÉS DU SUJET
Le roman
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Le candidat peut s’appuyer sur les textes du corpus reproduits pp. 174-178.
Les réécritures
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« TOUT EST POUR LE PIRE… » • INVENTION • SUJET
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• comme il s’agit d’un éloge, le Médecin peut adopter un ton lyrique ;
puisqu’il n’est pas d’accord avec le Majordome, il peut donner à ses
interventions un ton polémique.
– Attention : une contrainte supplémentaire : votre dialogue doit
commencer « par la dernière phrase du Majordome ».
• Ici, « définition » du texte à produire, à partir de la consigne :
Dialogue de théâtre (genre) argumentatif (type de texte) ? (registre) au
sujet du progrès technique et de ses conséquences sur l’humanité
(thème), lyrique, polémique (registres), contradictoire (éloge – par le
Médecin – et blâme – par le Majordome), animé (adjectifs) pour
défendre sa vision du progrès technique (buts).
• Vérifiez bien que votre texte obéit à toutes les contraintes répertoriées.
Pour réussir l’écriture d’invention : voir guide méthodologique.
Convaincre, persuader : voir lexique des notions.
Le théâtre : voir lexique des notions.
L’éloge : voir lexique des notions.
Le blâme : voir lexique des notions.
Lyrisme : voir lexique des notions.
Polémique : voir lexique des notions.
■ Chercher des idées
Comme il s’agit de la suite d’une scène, votre texte doit être cohérent
avec cette scène.
• Les personnages
Vous devez respecter les traits des personnages tels qu’ils apparaissent dans la scène du corpus :
– le Majordome doit soutenir sa position, c’est-à-dire être du côté du
mal. Par ailleurs, on remarque qu’il parle beaucoup.
– la simple question du Médecin montre qu’il se démarque de ce
monde du mal, représenté par le Diable et le Majordome : il est pour le
progrès. Il semble plus discret qu’eux, mais, ici, vous êtes chargé de lui
donner davantage la parole.
– rien n’interdit, au contraire, de faire intervenir le personnage du Diable
de manière pertinente ou amusante…
• Le débat, la question de fond
– Le débat tourne autour de la question : faut-il souhaiter avec
confiance le progrès technique comme une source de bienfaits, ou au
contraire le considérer comme source de tout mal ?
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« TOUT EST POUR LE PIRE… » • INVENTION • SUJET
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– Mais cela ne doit pas être traité comme un essai : les deux personnages incarnent les deux parties de cette alternative et les arguments
de l’un et de l’autre doivent être exprimés avec le naturel, la spontanéité d’une conversation où les répliques se répondent et rebondissent
l’une sur l’autre.
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Convaincre…
Le roman
La thèse du Majordome
« Le progrès technique est générateur du mal », ceci pour sa plus
grande joie. Ses arguments sont déjà énoncés dans la scène. Vous
aurez à les développer et à les appuyer d’exemples précis. Il pourra
parler avec délice de la guerre bactériologique, des nouvelles générations d’armes, du clonage et de ses dérives…
Les arguments du Médecin
Le progrès technique
– libère l’homme des contraintes naturelles ;
– fait gagner du temps, laisse du temps pour les loisirs, apporte des
loisirs nouveaux ;
– rend les tâches moins lourdes ;
– crée des richesses ;
– permet la culture ;
– sauve des vies humaines : médecine ;
– permet des exploits (opérations à distance) ;
– permet de mieux comprendre le monde et l’univers (pas sur la Lune) ;
– permet de mieux communiquer, de mieux se comprendre ;
– répond à la devise (olympique !) : plus vite, plus haut, plus… (citius,
altius, fortius) (fusées).
Il doit les appuyer sur des exemples précis, notamment empruntés à la
médecine (il est médecin), et sans doute assez technique (c’est un
« scientifique »).
Le théâtre
• Les arguments
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Les réécritures
(dont beaucoup peuvent illustrer les propos des deux interlocuteurs).
– Le clonage : thérapeutique (Médecin) ou reproductif humain (Majordome : l’eugénisme).
– La F.I.V. : un espoir pour des couples stériles (Médecin) ou possibilité
de conserver des embryons à des fins immorales (Majordome).
– La réanimation néonatale des grands prématurés : le sauvetage d’une
vie humaine (Médecin) ou une source de nombreux enfants handicapés
(Majordome).
– Les O.G.M. : enjeux de la manipulation génétique.
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• Quelques thèmes ou exemples
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« TOUT EST POUR LE PIRE… » • INVENTION • SUJET
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– L’Internet : un merveilleux moyen de communiquer (Médecin) ou un
moyen dangereux (messages).
– Les machines électro-ménagères : un gain de temps et moins de
fatigue (Médecin) ou une consommation d’énergie qui ruinera notre
planète (Majordome).
– Les performances dans les transports : un gain de temps (Médecin)
ou une source de pollution (Majordome).
La conduite et la fin du dialogue
– Les interventions des personnages ne doivent pas avoir la rigidité ni la
rigueur d’un texte argumentatif comme un essai ou un traité. Il faut que
vous « habilliez » les arguments par la vivacité du ton et que transparaisse la personnalité de chacun.
– Pour la fin, vous avez le choix : ou l’un des personnages a convaincu
l’autre ou chacun reste sur ses positions ; mais vous devez proposer
une situation finale claire.
Le mot de la fin pourrait être, dans la bouche du Médecin cette affirmation de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Le ton du dialogue : le ton dépend du personnage
– Le Médecin peut être lyrique (c’est un éloge) : utilisez les procédés
oratoires de l’éloge et ceux du lyrisme : hyperboles, exclamations, répétitions, anaphores, vocabulaire emphatique…
– Le Majordome doit être ironique (de la part d’É-E Schmitt ; il s’agit
d’humour noir ; voir réponse à la deuxième question).
– Le Diable lui aussi peut être ironique, mais il ne faut pas oublier qu’il
est dépressif… Il a un peu perdu de son ton… diabolique.
– L’ensemble de la scène doit plutôt être humoristique (ironie).
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