PROGRAMMATION AVRIL-MAI 2016 Date Heure
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PROGRAMMATION AVRIL-MAI 2016 Date Heure
PROGRAMMATION AVRIL-MAI 2016 Date Heure - Salle de la projection Nom du cycle Nom du film Réalisateurs [pays, année, durée, format, version] Complément de la projection ============================================================== Vendredi 1 Avril 19 h 00 La Chine, maintenant Female Directors Réal. : Yang Mingming [Chine, 2012, 43 min, DCP, VOSTA] Deux brillantes jeunes femmes, diplômées en art, déploient moults confidences sur le sexe, le cinéma et le pouvoir. Un premier film superbe, hilarant et subversif de Yang Mingming. Listening to Third Grandmothers Stories Réal. : Wen Hui [Chine, 2012, 75 min, DCP, VOSTA] La danseuse, chorégraphe et cinéaste Wen Hui se confronte à l'idéologie officielle. Le film débute avec le récit d'une grand-mère de 83 ans torturée à titre d'ennemi de classe par Mao et peu à peu le film développe une forme de chorégraphie, à mi-chemin du documentaire et de l'expérimentation. Vendredi 1 Avril 21 h 00 Radical Before Indulgence, After Freedom Réal. : Li Ran [Chine, 2013, 15 min, num, VOSTF] Cette vidéo de Li Ran raconte le regard et la posture actuelles de la jeunesse chinoise face au tournant politique et économique auquel elle fait face. The Act of Forgetting Réal. : Chih-Chien Wang [Canada, 2015, 90 min, num, VOA] Œuvre mettant en scène des individus jouant leurs propres rôles (ils sont tous artistes issus de disciplines diverses), en posant la question du rapport entre le représenté et la représentation, entre le vrai et le faux, le documentaire et le jeu. Présenté par Sylvano Santini Samedi 2 Avril 17 h 00 La Chine, maintenant Perfect Conjugal Bliss Réal. : Zhong Su [Chine, 2014, 6 min, DCP, SD] Une éblouissante animation 3D qui fait défiler l'histoire chinoise, du gris déclin urbain à l'ultra-colorée dystopie consumériste. How Réal. : Zhang Yipin [Chine, 2013, 5 min, DCP, SD] Un dessin traditionnel à l'encre anime une fille aux cheveux fous et aux pommettes colorées au coeur de son monde imaginaire de terreur et de liberté. The Hunter and the Skeleton Réal. : Bai Bin [Chine, 2012, 26 min, DCP, VOSTA] Une animation spectaculaire, en Flash et thangka, d'un conte folklorique du Tibet oriental : lorsqu'un chasseur rencontre un effrayant monstre squelettique, sont-ils amis ou ennemis? An Apple Tree Réal. : Bai Bin [Chine, 2013, 11 min, DCP, VOSTA] Une fable, en couleurs vives, d'un arbre indomptable, assailli mais triomphant. Double Act Réal. : Ding Shiwei [, 2013, 5 min, DCP, SD] Un noir et blanc industriel surréaliste : des corps flottent parmi les monuments bureaucratiques qui trônent d'un air familier et les tournesols ancrés sous terre. Mirror Room Réal. : Zhou Xiaohu [Chine, 2012, 8 min, DCP, VOSTA] Le maitre de l'animation d'argile Zhou construit une salle de bain de réflections hallucinatoires, où Lacan rencontre le fascisme. The New of Mountains and Seas Part 2 Réal. : Qiu Anxiong [Chine, 2012, 29 min, DCP, VOSTA] Une animation au style classique de dessin à la plume, peuplée de cauchemardesques formes animales et mécaniques, Qiu suggère un monde victime d'un effondrement écologique, où les espèces génétiquement modifiées quittent la terre et colonisent les étoiles. Family Reunion Réal. : Chen Li-hua [Chine, 2012, 18 min, DCP, VOSTA] A-mei, une femme Taiwanaise autochtone travaillant dans une usine, est appelée à la maison pour la fête de la récolte, mais son patron refuse de la laisser partir. Dans ce conte imaginatif de Chen, illustré en découpage et en dessin animés, le puissant rêve d'une fille vient tout sauver. Samedi 2 Avril 19 h 30 Le Choix des politiciens Le Confessionnal Réal. : Robert Lepage [Qué.-Fr.-R.-U., 1995, 100 min, 35mm, VOF] avec Jean-Louis Millette, Kristin Scott-Thomas, Lothaire Bluteau Après un séjour en Chine, Pierre Lamontagne revient à Québec pour assister aux funérailles de son père. Cet événement sera le déclencheur d'une recherche de son frère adoptif, d'une quête du père de ce dernier et d'un difficile travail de mémoire. Ce film, qui plaide pour que l'identité soit inspirée de références multiples et demeure un questionnement positivement assumé comme tel, illustre toute l'importance du passé et décrit les tourments liés à un éclatement identitaire trop prononcé. (Christian Poirier) "C’est un honneur pour moi d’entamer la série « Le choix des politiciens » de la Cinémathèque québécoise. Afin d’inaugurer ce nouveau cycle de projections, j’ai choisi le film Le confessionnal de Robert Lepage, son premier long métrage sorti en 1995. Ce dernier sera d’ailleurs sur place afin de présenter son œuvre lors de la séance du 2 avril. L’intrigue du Confessionnal a pour théâtre la ville de Québec et met en scène le tournage mythique du film I confess du célèbre réalisateur britannique Alfred Hitchcock. Bien que ce tournage hollywoodien fut un grand moment de l’histoire du cinéma pour la capitale nationale, il était jusqu’alors encore méconnu de nombreux Québécois. L’équipe d’Hitchcock, avec en tête les acteurs Anne Baxter et Montgomery Clift, a sillonné les lieux mythiques de Québec durant l’été 1952 afin d’y tourner les images du film qui relate l’enquête entourant le meurtre d’un avocat du Vieux-Québec, et dont le principal suspect est un prêtre piégé par le secret de la confession. Quelques acteurs québécois, dont Gilles Pelletier et Renée Hudon, ont aussi fait partie de la distribution de I confess. Le passé et le présent s’entrechoquent au cours du Confessionnal de Lepage qui nous fait revisiter l’époque sombre, mais charnière de la Grande Noirceur, au fil d’une quête identitaire de son protagoniste interprété par Lothaire Bluteau. Robert Lepage est l’un de nos plus grands créateurs et il a fait le choix de demeurer et de travailler à Québec, ce qui constitue une grande source de fierté pour notre ville. C’est donc un honneur de l’avoir à mes côtés lors de la présentation du film à la Cinémathèque québécoise." Régis Labeaume Présenté par Robert Lepage et Régis Labeaume Samedi 2 Avril 21 h 30 La Chine, maintenant The Poet And The Singer Réal. : Bi Gan [Chine, 2012, 26 min, DCP, VOSTA] Un splendide poème visuel qui juxtapose avec provocation et élégance un poète, un chanteur, une rivière, deux meurtriers et le Sūtra du diamant. Dismantling Clematis#16 Réal. : Zhi Jun [Chine, 2014, 30 min, DCP, SD] Suite à un incendie, des bonsaïs blessés sont méticuleusement libérés de leur tuteur par des professionels de la santé. I'm not not Chen Zhou Réal. : Chen Zhou [Chine, 2013, 34 min, DCP, SD] La couleur jaune, de même que l'artiste Chen Zou et ses alter-egos, sont en vedettes dans cet amusant et ludique tour de force conceptuel. Dimanche 3 Avril 13 h 30 Projections famille Matusalem Réal. : Roger Cantin [Qué., 1993, 108 min, 35 mm, VOF] avec Jessica Barker, Marc Labrèche, Maxime Collin « Un garçon rêveur et six de ses amis sont entraînés dans une série d'aventures par le fantôme d'un pirate. La réalisation alerte de Cantin, l'interprétation enjouée de Labrèche et Cloutier, le naturel des enfants ainsi que la partition enlevante de Kymlicka contribuent à faire de cette improbable histoire un divertissement de qualité. » (Marcel Jean, Dictionnaire des films québécois, 2014) Dimanche 3 Avril 17 h 00 Ces méconnus : Guy Gilles Nuit docile Réal. : Guy Gilles [France, 1987, 90 min, 35 mm, VOF] Pendant toute une nuit, un peintre erre dans Paris de cabine téléphonique en cabine téléphonique : il parle avec une femme de leur amour qui finit. Sa route croise celle d'un jeune prostitué; rencontre, découverte de l'autre, début d'histoire d'amour. Mais la nuit se termine dans une dernière cabine... Au milieu des images en noir et blanc, légèrement bleutées, apparaissent des images en couleur: images du passé, du présent, de l'imaginaire ou du réel. (Festival international du film de La Rochelle) Dimanche 3 Avril 19 h 00 La Chine, maintenant Emperor Visits the Hell Réal. : Li Luo [Chine, 2012, 67 min, DCP, VOSTA] Gagnant du prix Dragons & Tigers du Festival international du film de Vancouver, ceci est un discret tour de force qui repose sur un charmant concept : relocaliser dans le présent l'histoire très connue de la visite de l'Empereur Taizong de la dynastie Tang aux enfers. Tourné en élégants plans-séquences noir et blanc, le film évoque le conte d'un dieu fleuve, le Roi Dragon, qui, en dispute avec un augure, altère la météo sans autorisation ce qui le fait condamner à mort. Quand l'Empereur échoue à commuer la sentence du dieu, la punition d'un autre monde vient rapidement : il est convoqué en enfer. L'utilisation audacieuse de niveaux narratifs et filmiques multiples de Li subvertit agilement et joyeusement toute autorité. Lundi 4 Avril 19 h 00 La Chine, maintenant Yumen Réal. : Huang Xiang, JP Sniadecki, Xu Ruotao [Chine, 2013, 65 min, DCP, VOSTA] « Le tout dernier film de J.P. Sniadecki du Sensory Ethnography Lab, co-réalisé par et mettant en scène les cinéastes et artistes visuels Huang Xiang (Outside the Great Wall) et Xu Ruotao (Rumination), se veut à mi-chemin entre l’essai d’observation, l’objet d’art et le film-performance, que ses auteurs qualifient d’ailleurs eux-mêmes de « ruin porn ». Dense assemblage d’images et de déambulations, aussi belles et intrigantes soient-elles, Yumen déçoit à premier abord, semblant plus éparpillé que les précédents films brillamment mis en scène (Songhua, Demolition) ou conceptualisés (People’s Park) de Sniadecki. Cependant, l’effet cumulatif de ces images (superbement photographiées en 16 mm) est unique, la caméra de Sniadecki suivant d’abord Xiang et Ruotao, puis un éventail de personnages venant à former une communauté, qu’on observe tour à tour peindre sur les murs, arpenter le paysage désolé ou simplement coudre ou danser dans les décombres d’une ville industrielle abandonnée, pour finalement y redonner vie (et l'espace pour y vivre). À travers ces performances filmées, Sniadecki redonne forme à ce lieu décrépit, vestige d’une industrie pétrolière ravageuse, auquel les éclats de pellicule surexposée confèrent une aura fantomatique et éthérée. Si ce n’était pas de ce film, et du récent Manakanama, également tourné en 16mm, il aurait été facile de croire que le SEL, outre un désir de repousser les limites du documentaire ethnographique et de la conception sonore et sensorielle, tâchait de film en film de faire l’état du documentaire d’observation à l’ère du digital. Mais après la vidéo des premières œuvres de Sniadecki et cie, l’unique plan-séquence de People’s Park ou encore le frénétique orchestre de caméras submersibles qu’offraient ses collègues avec l’inoubliable Leviathan de l’an dernier, il est franchement excitant, et stimulant d’observer le laboratoire d’Harvard s’attaquer à la pellicule, et ce, avec franc succès. Le tout est d’ailleurs tourné avec une touche considérable d’humour, et une certaine pointe d’absurdité, Sniadecki n’ayant rien perdu de son flair pour l’observation et la création de « personnages », tel qu’on pouvait l'observer dans l’excellent Demolition et l’ode affectueuse qu’il offrait à ses intervenants travailleurs. Ruotao, Xiang et tous ces personnages en viennent à pleinement habiter l’espace alors qu'une trame sonore non diégétique vient alléger leur existence avec des airs de musique pop datant, on s’imagine, de l’époque où la ville était opérationnelle. À peine long d’une heure, Yumen accomplit un projet plus esthétique qu’il n’est viscéral, néanmoins réussi sans épuiser outre mesure ses possibilités. Une ethnographie qui se veut cette fois-ci fétichiste des ruines et des paysages; une évocation plus limitée, mais splendide, marquant un changement de direction pour un cinéaste qu’il faudra suivre attentivement. » (Ariel Esteban Cayer, Panorama-cinéma, 2013) Lundi 4 Avril 21 h 00 La Chine, maintenant The Dossier Réal. : Zhu Rikun [Chine, 2014, 129 min, DCP, VOSTA] Tsering Woeser est une écrivaine tibétaine maintenant basé à Beijing. Par le biais de son écriture et de sa voix elle est devenue l'une des figures les plus singulières du Tibet. Le cinéaste propose un dispositif simple mais d'une force rare, où les photos de Woeser lisant son dossier secret au gouvernement alterne avec les scènes où elle parle d'une voix douce et assurée, témoignant de la liberté d'une femme et de son activisme lié à l'histoire contemporaine du Tibet. EN PRÉSENCE DE ZHU RIKUN Mardi 5 Avril 19 h 00 La Chine, maintenant People's Park Réal. : J.P. Sniadecki, Lippi Cohn [Chine, 2012, 78 min, DCP, VOSTA] Il s'agit d'un documentaire expérimental tourné dans un grand parc en un seul plan de 75 minutes par deux jeunes cinéastes américains. L'objectif consistait à capter dans un ensemble le mouvement de la vie à Chengdu, dans la région de Sichuan. Le film se déploie dans un souffle qui relève de la scénographie urbaine. Mardi 5 Avril 21 h 00 Ces méconnus : Guy Gilles Au pan coupé Réal. : Guy Gilles [France, 1968, 71 min, 16 mm, VOF] Une jeune fille se souvient, et revit son amour pour un jeune révolté, ancien fugueur, emprisonné à quinze ans sans être délinquant, qui refusa, jusqu'à la mort, le monde tel qu'il est celui de la bourgeoisie comme celui des beatnik, mendiants et vaincus d'avance. Jeanne ignorera toujours que Jean est mort et sa présence veillera toujours sur elle tel un fantôme. (Éditions Montparnasse, avril 2008) Mercredi 6 Avril 19 h 00 Cinéma d'animation Il(s) tourne(nt) en rond Réal. : Boris Labbé [Fr., 2010, 5 min, num, SD] Il(s) tourne(nt) en rond est une réinterprétation de la peinture Kermesse avec Théâtre et Procession de Pieter Bruegel le Jeune. Après avoir effacé numériquement les personnages présents dans le tableau original, de nouveaux personnages ont été réanimés à l’intérieur de cette scène médiévale. Ce tableau animé fonctionne comme un autoportrait, tous les personnages sont des clones de l'auteur, rejouant continuellement les scènes de la peinture originale, enfermés dans leurs cycles incessants. Ici, à l'intérieur du tableau, les personnages sont constamment en train de manger, boire, se battre, pleurer, jouer, courir, marcher, etc. Cinétique Réal. : Boris Labbé [Fr., 2011, 5 min, num, SD] Une forme organique et géométrique s'apparentant à un squelette est immobile. Cette structure, construite sur le principe du zootrope, tourne petit à petit sur elle-même jusqu'à atteindre sa vitesse de vibration. Ainsi ses principes physiques et optiques se révèlent, déformant et détruisant les corps jusqu’à une abstraction chaotique pour à nouveau les renouveler. La vidéo est construite sur une forme palindromique, dans un retour perpétuel aux origines, commençant et se terminant dans le vide. Cinétique a été inspiré par les jeux optiques du pré-cinéma, qui ont la boucle en tant que principe physique fondamental, et explore le concept d’Éros et de Thanatos : un conflit entre vie et mort. Kyrielle Réal. : Boris Labbé [Fr., 2011, 10 min, num, SD] Le mot kyrielle veut dire « longue suite de choses variées ». De plus, le jeu des kyrielles est un jeu de mot qui se présente comme une chanson d'enfant, reprenant comme première syllabe la dernière syllabe de l’expression antérieure comme dans la célèbre comptine : Marabout, Bout de ficelle, Selle de cheval, etc. La répétition des cycles et des rythmes ont une qualité hypnotique et encourage le spectateur à promener son regard en explorant de manière ludique les différentes figures. La pièce a été construite avec 285 aquarelles, laissant le dessin se déformer progressivement à partir d'improvisation de mouvement. Ces figures animées se développent jusqu'à une abstraction symétrique complexe pour ensuite retourner à l'esthétique minimaliste du fond blanc initial. La pièce finale, de forme palindromique, a été ensuite composée numériquement sur ordinateur. Kyrielle a été inspiré, entre autres, par des œuvres comme Tango du cinéaste Zbigniew Rybczynski ou la peinture Jeux d'enfants de Pieter Bruegel l'Ancien. Caverne Réal. : Boris Labbé [Fr., 2011, 7 min, num, SD] Un voyage abyssal sous terre, hors du temps. Une chorégraphie lumineuse fantomatique, entre vie et mort ; humain, animal et minéral. Une collection de gravures anatomiques du 17ème siècle se transformant continuellement. Une scène primitive sur les parois d'une carrière, creusée par l'homme il y a plus d'un siècle, où les inscriptions murales surgies du passé sont restées intactes. Une adaptation du mythe de la caverne de Platon, cette histoire d'hommes enchaînés dans l'obscurité qui n'ont un rapport à la réalité qu'en regardant les ombres de leurs propres corps projetées sur le mur devant eux. Rhizome Réal. : Boris Labbé [Fr., 2015, 12 min, num, SD] De l'infiniment petit à l'infiniment grand, toutes choses dans l'univers sont étroitement connectées les unes aux autres, en interagissant, en se recomposant, dans une combinaison de mouvements en perpétuelle métamorphose. Any Road Réal. : Boris Labbé [Fr., 2016, 9 min, num, SD] PREMIÈRE MONDIALE "- pourvu que j'arrive quelque part" ajouta Alice en guise d'explication. (Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles) Tango Réal. : Zbigniew Rybczynski [Pol., 1980, 8 min, 16 mm, SD] Chef-d’œuvre de Zbigniew Rybczynski (alias « Zbig »), Tango présente une étonnante chorégraphie d'individus dans un appartement modeste de Pologne, dont les mouvements ont été photographiés et remontés en boucle. Un sens de l'absurde et du désespoir se dégage de cet exploit à la fois technique et quasi mathématique. Canon Réal. : Grant Munro, Norman McLaren [Qué., 1964, 9 min, 35 mm, SD] Essai de transcription visuelle de cette forme musicale très ancienne qu'est le canon. Trois modes d'expression sont utilisés par l'auteur en vue d'atteindre l'animation de synthèse qu'il s'est proposée. La piste sonore est enrichie de musique enregistrée et de musique synthétique. (ONF) Komposition in blau Réal. : Oskar Fischinger [All., 1935, 4 min, 35 mm, SD] Personnalité éminente de l'avant-garde allemande des années 1920 et 1930, Oskar Fischinger propose ici, en synchronisme exact avec une musique d'Otto Nicolai, une chorégraphie abstraite géométrique dans laquelle des formes carrées et circulaires rouges et bleues évoluent dans un environnement dominé par le bleu. La Bataille de Kerjents (Sietcha pri Kerjentsie) Réal. : Ivan Ivanov-Vano, Youri Norstein [URSS, 1971, 10 min, 35 mm, SD] Des soldats russes résistent à l'invasion tartare derrière les murailles de la ville de Kerjents. Un imposant film d'animation de papiers découpés, comme une fresque du Moyen Âge qui s'anime sous nos yeux. EN PRÉSENCE DE BORIS LABBÉ. Mercredi 6 Avril 21 h 00 La Chine, maintenant Yumen Réal. : Huang Xiang, JP Sniadecki, Xu Ruotao [Chine, 2013, 65 min, DCP, VOSTA] « Le tout dernier film de J.P. Sniadecki du Sensory Ethnography Lab, co-réalisé par et mettant en scène les cinéastes et artistes visuels Huang Xiang (Outside the Great Wall) et Xu Ruotao (Rumination), se veut à mi-chemin entre l’essai d’observation, l’objet d’art et le film-performance, que ses auteurs qualifient d’ailleurs eux-mêmes de « ruin porn ». Dense assemblage d’images et de déambulations, aussi belles et intrigantes soient-elles, Yumen déçoit à premier abord, semblant plus éparpillé que les précédents films brillamment mis en scène (Songhua, Demolition) ou conceptualisés (People’s Park) de Sniadecki. Cependant, l’effet cumulatif de ces images (superbement photographiées en 16 mm) est unique, la caméra de Sniadecki suivant d’abord Xiang et Ruotao, puis un éventail de personnages venant à former une communauté, qu’on observe tour à tour peindre sur les murs, arpenter le paysage désolé ou simplement coudre ou danser dans les décombres d’une ville industrielle abandonnée, pour finalement y redonner vie (et l'espace pour y vivre). À travers ces performances filmées, Sniadecki redonne forme à ce lieu décrépit, vestige d’une industrie pétrolière ravageuse, auquel les éclats de pellicule surexposée confèrent une aura fantomatique et éthérée. Si ce n’était pas de ce film, et du récent Manakanama, également tourné en 16mm, il aurait été facile de croire que le SEL, outre un désir de repousser les limites du documentaire ethnographique et de la conception sonore et sensorielle, tâchait de film en film de faire l’état du documentaire d’observation à l’ère du digital. Mais après la vidéo des premières œuvres de Sniadecki et cie, l’unique plan-séquence de People’s Park ou encore le frénétique orchestre de caméras submersibles qu’offraient ses collègues avec l’inoubliable Leviathan de l’an dernier, il est franchement excitant, et stimulant d’observer le laboratoire d’Harvard s’attaquer à la pellicule, et ce, avec franc succès. Le tout est d’ailleurs tourné avec une touche considérable d’humour, et une certaine pointe d’absurdité, Sniadecki n’ayant rien perdu de son flair pour l’observation et la création de « personnages », tel qu’on pouvait l'observer dans l’excellent Demolition et l’ode affectueuse qu’il offrait à ses intervenants travailleurs. Ruotao, Xiang et tous ces personnages en viennent à pleinement habiter l’espace alors qu'une trame sonore non diégétique vient alléger leur existence avec des airs de musique pop datant, on s’imagine, de l’époque où la ville était opérationnelle. À peine long d’une heure, Yumen accomplit un projet plus esthétique qu’il n’est viscéral, néanmoins réussi sans épuiser outre mesure ses possibilités. Une ethnographie qui se veut cette fois-ci fétichiste des ruines et des paysages; une évocation plus limitée, mais splendide, marquant un changement de direction pour un cinéaste qu’il faudra suivre attentivement. » (Ariel Esteban Cayer, Panorama-cinéma, 2013) Jeudi 7 Avril 19 h 00 L'exposition d'un film L'exposition d'un film Réal. : Mathieu Copeland [Suisse, 2014, 100 min, DCP, VOF] Partant autant de la réalité du film que des médiums qui le compose, L’exposition d’un film (2014, 100min – une production de l’HEAD Genève) de Mathieu Copeland envisage à travers une polyphonie sonore et visuelle l’ensemble des textures possibles du cinéma. Le temps d’un film est ici envisagé par la disposition spatiale d’une image projetée et d’un son écouté, en somme une expérience de cinéma. Une exposition pour un contexte, soit un film présenté en salle de cinéma rassemblant 46 artistes majeurs qui ont tous un rapport spécifique au cinéma (Robert Barry, John Giorno, Karl Holmqvist, Susan Stenger, Tim Etchells,…), qu’ils soient plasticiens, chorégraphes, performers ou musiciens. Contrainte par les propriétés intrinsèques au cinéma, cette exposition s’affirme à la fois comme un film exposé, le film d’une exposition ou encore une exposition filmée. Avec Mac Adams, Fia Backström, Robert Barry, Erica Baum, Stuart Brisley, Jonathan Burrows, Nick Cave, David Cunningham, Philippe Decrauzat, Peter Downsbrough, Maria Eichhorn, F.M. Einheit, Tim Etchells, Alexandre Estrela, John Giorno, Sam Gleaves, Kenneth Goldsmith, Myriam Gourfink, Karl Holmqvist, Marie-Caroline Hominal, Myriam Lefkowitz, Franck Leibovici, Benoît Maire, Charles De Meaux, Karen Mirza & Brad Butler, Ieva Misevi• i• t• , Meredith Monk, Charlotte Moth, Phill Niblock, Deborah Pearson, Vanessa Place, Michael Portnoy, Lee Ranaldo, Lætitia Sadier, Laurent Schmid, Leah Singer, Mieko Shiomi, Susan Stenger, Sofia Diaz + Vítor Roriz, Kasper T. Toeplitz, Daniel Turner, Cosey Fanni Tutti, Alan Vega, Lawrence Weiner. Jeudi 7 Avril 21 h 00 Eisenstein Alexandre Nevski Réal. : Serguei M. Eisenstein [URSS, 1938, 105 min, 35 mm, VOSTF] avec Alexandre Abrikossov, Nicolai Tcherkassov, Nikolai Okhlopko Le prince Nevski, au XIIe siècle, dirige une armée populaire contre les Teutons qui tentent d'envahir la Russie. Ce film, le premier parlant d'Eisenstein, mit en pratique ses théories de montage sur le contrepoint entre les images et la musique (de Prokofiev). Le film très composé, avec un raffinement extrême dans l'emploi des blancs, fut un opéra filmique atteignant son point culminant dans la gigantesque bataille de 40 minutes tournée en studio. (Stéphan Krezinski) Vendredi 8 Avril 19 h 00 Le cinéma des écrivains des années 20 The Cabinet of Dr. Caligari (Das Cabinet des Dr. Caligari) Réal. : Robert Wiene [All., 1919, 74 min, 16 mm, INTA] avec Conrad Veidt, Friedrich Feher, Werner Krauss Un somnambule, sous l'influence du Dr. Caligari, commet les pires crimes. «Ce sont les peintres qui ont permis à l'expressionnisme de faire son apparition au cinéma. C'est le caractère même de la décoration expressionniste que de travailler avec de grandes surfaces. » (R. Kurtz) ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR GABRIEL THIBAUDEAU Vendredi 8 Avril 21 h 00 Eisenstein Le Pré de Béjine Réal. : Serguei M. Eisenstein [URSS, 1935, 31 min, 35 mm, VOSTA] Illustration de la lutte entre les tenants de l'ancien régime agraire et les partisans d'une agriculture collectiviste. Un film reconstitué en plans fixes à partir des photogrammes de chaque plan découpés dans une copie du film aujourd'hui disparu. Que viva Mexico ! Réal. : Serguei M. Eisenstein [É.-U.-Mexique, 1931, 88 min, 35 mm] "Invité par les Américains à tourner au Mexique, Eisenstein va s'intéresser avec ferveur à la vie et aux coutumes des paysans mexicains. Dans l'enthousiasme, il dépasse temps et budgets impartis. Le producteur arrête le tout. De cette cathédrale engloutie nous ne pouvons voir aujourd'hui que des fragments ou des bout à bout, images souvent sublimes auxquelles l'essentiel toujours manquera : le montage qui les eût organisées en poème et en discours politiques." (Barthélemy Amengual) Samedi 9 Avril 14 h 00 Cinéma d'animation Boris Labbé présente son installation Danse macabre Le jeune artiste français Boris Labbé présente son installation Danse macabre et répond aux questions des visiteurs. Une occasion unique de percer les secrets de fabrication de cette étonnante projection sur trois écrans et d'en apprendre davantage sur la démarche créatrice de l'auteur, qui se situe à l'intersection des arts contemporains, de la danse et du cinéma d'animation. Après l’obtention de son DNAP à l’Ecole supérieure d’art et de céramique de Tarbes, Boris Labbé poursuit son cursus à l’EMCA d’Angoulême (Ecole des métiers du cinéma d’animation). Il y réalise son film de fin d’études, Kyrielle, qui remporte en 2012 le Prix Spécial du Jury Films de fin d’études au Festival international du film d’animation d’Annecy. Parallèlement, il développe un travail d’artiste et de plasticien, signant ainsi Danse macabre. Il passe un an à la Casa Velasquez à Madrid. Le site web de l'artiste : www.borislabbe.com Samedi 9 Avril 17 h 00 Zulawski La femme publique Réal. : Andrzej Zulawski [France, 1984, 114 min, 35mm, VOF] avec Francies Huster, Lambert Wilson, Valérie Kaprisky "Un réalisateur bizarre et violent entreprend la formation d'une jeune comédienne. Valérie Kaprisky, agressive et passive, éclate, elle est stupéfiante de beauté, de sauvagerie vitale." (Colette Godard) Samedi 9 Avril 19 h 00 The Wonderful Horrible Life of Leni Riefenstahl Réal. : Ray Müller [Allemagne, 1993, 209 min, 35 mm, VOSTA] "Qualifiée de cinéaste talentueuse par certains, Leni Riefenstahl a tourné des documentaires de propagande pour le IIIe Reich. Le réalisateur Ray Müller la confronte ici à une longue et passionnante interview afin de mieux cerner l'ambiguïté de ses idées. Si l'on s'intéresse à l'histoire du cinéma, au cinéma tout court, au régime nazi, à l'attitude et à la responsabilité de l'artiste face à la dictature, c'est un film à voir." (Francine Laurendeau, 1994) Dimanche 10 Avril 13 h 30 Projections famille Le Dictateur (The Great Dictator) Réal. : Charles Chaplin [É.-U., 1940, 125 min, 35 mm, VF] Le destin d'un barbier juif qui ressemble étrangement au dictateur de son pays... « Ce film dont Chaplin eut l’idée en 1938, année des accords de Munich, est clairement engagé contre le nazisme et le fascisme, montrant les persécutions dont sont victimes les juifs (le ghetto, les échoppes détruites, les camps de concentration). C’est une œuvre d’un orgueil fou, le cinéaste croyant – nécessairement – pour le tourner au pouvoir de convaincre du cinéma : qu’un film peut contrer les menaces d’une barbarie annoncée. Une œuvre prophétique même : on apprend au dictateur Hynkel le pouvoir extraordinaire du gaz ( Il tuera tout le monde ! ), alors que les camps de la mort n’existent pas encore. Une œuvre audacieuse, qui, pour parler des monstruosités de l’Histoire, utilise toutes les possibilités du comique (dialogues, pantomime, burlesque, satire, etc.). Un comique d’une inventivité immense (on rit à chaque instant), qui atteint des summums d’intelligence et de dérision. Un film incontournable par son universalité. » (André Roy) Dimanche 10 Avril 17 h 00 Films en dialogue Figures in a Landscape Réal. : Joseph Losey [R.-U. , 1970, 110 min , num. , VOA] avec Malcolm McDowell, Robert Shaw Inspiré d’un roman de Barry England, le film Figures in A Landscape de Joseph Losey met en vedette Robert Shaw, qui signa aussi l’adaptation scénaristique du film, ainsi que Malcolm McDowell. Les deux personnages passent la plupart de leur temps à fuir un mystérieux hélicoptère noir qui les pourchasse sans répit. L’action se passe sous le régime d’une dictature imaginaire dont les résistants s’appellent « The people ». Méconnu et redécouvert récemment, Figures in a Landscape possède une ressemblance frappante avec le film Duel qui fut diffusé deux ans plus tard en mettant au monde un jeune cinéaste jusque-là inconnu nommé Steven Spielberg. Nous inaugurons un cycle dans lequel nous allons mettre en lumière deux films qui, selon nous, ont des affinités d’inspiration – qu’ils soient reliés par leur histoire et leur thème, ou qui partagent des similitudes formelles. Pour débuter l’aventure, nous juxtaposons deux suspenses de poursuite, le méconnu Figures in a Landscape de Losey et Duel de Spielberg. Dimanche 10 Avril 19 h 00 Films en dialogue Duel Réal. : Steven Spielberg [E.-U., 1971, 86 min, DCP, VOA] avec Carey Loftin, Dennis Weaver, Jacqueline Scott « Réalisé pour la télé par un inconnu de 24 ans nommé Steven Spielberg, devenu phénomène après sa diffusion sur la chaîne ABC en 1971, distribué au cinéma en Europe, grand prix à Avoriaz en 1973... L’histoire de Duel est taillée dans la légende. Le film impressionne instantanément. L'effet, sans doute, de la simplicité presque provocante de son argument : dans un coin paumé de l'Amérique, un représentant de commerce double, au volant de sa petite berline, un énorme camion, qui ne le quittera plus. Devant ou derrière, mais partout menaçant, obsédant. » (Frédéric Strauss, 2007) Nous inaugurons un cycle dans lequel nous allons mettre en lumière deux films qui, selon nous, ont des affinités d’inspiration – qu’ils soient reliés par leur histoire et leur thème, ou qui partagent des similitudes formelles. Pour débuter l’aventure, nous juxtaposons deux suspenses de poursuite, le méconnu Figures in a Landscape de Losey et Duel de Spielberg. Mardi 12 Avril 19 h 00 Ettore Scola (1931-2016) Une journée particulière (Una giornata particolare) Réal. : Ettore Scola [It.-Can., 1977, 105 min, DCP, VOSTF] avec John Vernon, Marcello Mastroianni, Sophia Loren Rome, le 6 mai 1938. Alors que tous les habitants de l'immeuble assistent au défilé du Duce Mussolini et d'Hitler, une mère de famille nombreuse et un homosexuel se rencontrent. « Jamais, au cinéma, on n’avait aussi clairement mis l’accent sur l’essence du fascisme, sur les raisons de son emprise sur les corps et les cœurs, sur ce phénomène de masse causé par la peur de l’anormalité, jusqu’à la négation de toute personnalité. Le miracle (tout le film est un miracle d’équilibre, d’évidence), c’est que rien n’est jamais démontré, expliqué, asséné. Pas l’ombre du commencement d’une démonstration. Il y a Antonietta et Gabriele, êtres de chair et d’os, les mots maladroits, sincères, drôles, qu’ils échangent, et les gestes qu’ils font. Il y a, surtout, une fabuleuse mise en scène, d’une royale simplicité, qui fascine et envoûte, comme ces deux gros plans de nuques, à contrejour, dans le silence, et tout est dit sur les pensées secrètes des personnages. » (A. Remond, 1977) PRÉSENTÉ PAR ÉLÉPHANT, MÉMOIRE DU CINÉMA QUÉBÉCOIS Mardi 12 Avril 21 h 00 Zulawski Possession Réal. : Andrzej Zulawski [France, 1981, 123 min] avec Heinz Bennent, Isabelle Adjani, Sam Neil Un homme revient à Berlin après une longue absence pour découvrir que sa femme a un amant. Bientôt il s'aperçoit que d'autres préoccupations la hantent également. Un film fantastique développé autour du thème de la crise du couple. Mercredi 13 Avril 19 h 00 Cinéma d'animation Prologue à Louise en hiver, film en préparation Coproduit par JPL films (France) et Unité centrale (Québec), Louise en hiver est un long métrage d'animation de Jean-Pierre Laguionie dont la sortie est attendue plus tard en 2016. Des éléments du film, réalisé en peinture animée 2D et 3D, seront dévoilés lors de cet événement. Au Québec, Louise en hiver sera distribué au Québec par Axia films. A la fin de l'été, Louise voit le dernier train de la saison, qui dessert la petite station balnéaire de Biligen, partir sans elle. La ville est désertée. Le temps rapidement se dégrade, les grandes marées d'équinoxe surviennent condamnant maintenant électricité et moyens de communication. Fragile et coquette, bien moins armée que Robinson, Louise ne devrait pas survivre à l'hiver. Mais elle n'a pas peur et considère son abandon comme un pari. Elle va apprivoiser les éléments naturels et la solitude. Ses souvenirs profitent de l'occasion pour s'inviter dans l'aventure. Jusqu'à ce qu'une explication lui soit révélée et que tout rentre dans l'ordre. Mercredi 13 Avril 21 h 00 Zulawski L'amour braque Réal. : Andrzej Zulawski [Fr., 1984, 104 min, 35 mm, VOF] avec Francis Huster, Sophie Marceau, Tcheky Karyo Un braqueur, un naif et une prostituée vivent un triangle amoureux compliqué. Librement inspiré de L'Idiot de Dostoïevski. Jeudi 14 Avril 19 h 00 - Salle de projection principale Coup de chapeau à Marie-Claude Loiselle Les Amants réguliers Réal. : Philippe Garrel [Fr., 2005, 178 min, 35 mm, VOF] avec Clotilde Hesme, Éric Rulliat, Louis Garrel Pour souligner le travail de Marie-Claude Loiselle comme rédactrice en chef de la revue de cinéma 24 images, la Cinémathèque présente ce film de sa collection choisi par cette grande spécialiste qui a quitté son poste l'automne dernier. "En 1969, un groupe de jeunes gens s'adonne à l'opium après avoir vécu les événements de 1968. Un amour fou naît au sein de ce groupe entre une jeune fille et un jeune homme de 20 ans qui s'étaient aperçus pendant l'insurrection. « Plus qu'aux anecdotes, Les amants réguliers est fidèle à un état d'esprit, une révolte romantique, celle de jeunes aux cheveux longs en rupture de ban qui ont découvert André Breton sur les murs de Paris, se sont sans doute délectés de Nadja et enivrés de déambulations nocturnes et dont les songes sont habités des révolutions du passé. Ils partagent des paradis artificiels, se disent artistes, s'adonnent à la poésie, à la peinture, à la sculpture. Le film puise à ce bain de jouvence, mais sans une once de nostalgie." (Jacques Kermabon, 24 images, n° 126, p.7) Vendredi 15 Avril 19 h 00 Le cinéma des écrivains des années 20 The Bargain Réal. : Reginald Barker [USA, 1914, 70 min, 35 mm, INTA] Film phare des débuts du western où les figures essentielles de ce genre se mettent en place. Vol de banque, cavalcades et amours idylliques ponctuent ce récit d'action. Copie 35 mm de la Library of Congress. AU PIANO : GABRIEL THIBAUDEAU Vendredi 15 Avril 19 h 00 Le cinéma des écrivains des années 20 The Cheat Réal. : Cecil B. De Mille [É.-U., 1915, 64 min à 16 i/s] avec Fannie Ward, Jack Dean, Sessue Hayakawa Une femme du monde ayant perdu à la Bourse des fonds destinés à la Croix-Rouge, emprunte 10 000 dollars à un riche Japonais en échange de la promesse de se donner à lui. L'impact de The Cheat sur les critiques et les cinéastes fut aussi important que celui de Citizen Kane en son temps. [...] Le jeu de Sessue Hayakawa, la mise en scène de Cecil B. De Mille, l'éclairage d'Alvin Wyckoff et l'intrigue de Hector Turnbull, tous éléments novateurs, illustrent comment The Cheat est un des films qui ont ouvert la voie au cinéma hollywoodien. (Sylvie Pliskin, 1990) AU PIANO : ROMAN ZAVADA Vendredi 15 Avril 21 h 00 Zulawski La fidélité Réal. : Andrzej Zulawski [Fr.-Port., 2000, 35mm, VOF] ''Zulawski n’a jamais mieux filmé qu’ici, il n’a jamais écrit une histoire aussi forte et aussi pleine, et Marceau n’a jamais été plus belle et plus intéressante, comme si la plus grande partie des trop voyantes bizarreries zulawskiennes s’était enfin dissoute dans sa seule personne pour donner à son jeu une épaisseur et une étrangeté délicates et insoupçonnées, une variété sans ostentation de tons et d’attitudes qui ne cesse de nourrir le film et de venir à son secours quand le besoin s’en fait sentir.'' (Frédéric Bonnaud, Les Inrocks, novembre 1999) Samedi 16 Avril 17 h 00 Ces méconnus : Roullet Le mur Réal. : Serge Roullet [France, 1967, 90 min, 16 mm, VOF] L'Espagne au début de la guerre civile. Trois hommes sont arrêtés par les franquistes et mis en cellule, après avoir été condamnés à être fusillés à l'aube. Commence alors leur dernière nuit...(Festival international du Film de La Rochelle). Adapté d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre. Repris le 15 mai, 19h Samedi 16 Avril 21 h 00 Zulawski L'important c'est d'aimer Réal. : Andrzej Zulawski [Fr-It.-RFA, 1974, 112 min, 35 mm, VOF] avec Fabio Testi, Jacques Dutronc, Romy Schneider Nadine est une actrice ratée qui accepte de jouer dans des films pornographiques pour survivre et pour entretenir son époux, Jacques, un homme fragile, mais charmant. Un jour, elle croise Servais sur un plateau de tournage, cette rencontre sera un choc violent. Malgré le fait qu'ils soient très attirés l'un par l'autre, Nadine repousse Servais, car elle ne veut pas laisser tomber Jacques, qui a trop besoin d'elle. Servais s'obstine et emprunte de l'argent à un maître chanteur pour financer secrètement une pièce de théâtre dans laquelle il donne le rôle principal à Nadine... «C'est un film que j'ai vu par hasard à sa sortie autour de 1975-76. J'ai aimé ce film pour la qualité de jeu des acteurs, la trame sonore, les mouvements de caméra à l'épaule, d'ailleurs mon travail de caméraman a peutêtre été influencé par ce film. Bien sûr, c'est du mélo à la puissance dix. Ce n'est pas que j'aime particulièrement les mélodrames mais dans ce cas, ça fonctionne merveilleusement bien.» (Jean-Pierre St-Louis, 2006) Dimanche 17 Avril 13 h 30 Projections famille Astérix et Obélix contre César Réal. : Claude Zidi [Fr.-It.-All, 1999, 105 min, 35 mm, VOF] avec Christian Clavier, Gérard Depardieu, Roberto Benigni Première adaptation au cinéma de la célèbre bande dessinée Astérix. Le druide Panoramix se fait enlever par les Romains afin d'assiéger l'irréductible village gaulois. Les deux compères, Astérix et Obélix, partent donc à sa rescousse. Dimanche 24 Avril 13 h 30 - Salle de projection principale Projections famille Fierro ... l'été des secrets Réal. : André Melançon [Qué.-Arg., 1989, 100 min, 35 mm, VOF] avec Alexandra London-Thompson, Hector Alterio, Juan de Benedictis Les trois enfants d'une famille de Buenos Aires passent leurs vacances d'été à la ferme de leur grand-père dans la pampa argentine. Un film qui raconte la fin de l'enfance, ses joies, ses passions et les difficultés de grandir et de vieillir. PRENEZ NOTE QUE CETTE PROJECTION EST DÉPLACÉE AU DIMANCHE 12 JUIN À 13H30 Lundi 25 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Hommage à Colin Low The Romance of Transportation in Canada Réal. : Colin Low [Canada, 1952, 11 min , 16mm, voa] Dans un tourbillon de couleurs et de fantaisie verbale, voici l'histoire des moyens de transport utilisés au Canada, depuis le canot d'écorce des Indiens jusqu'à la soucoupe volante des rêveurs de notre siècle. Entre ces deux pôles, on retrouve la diligence, le voilier, le bateau à vapeur, la charrette, la locomotive, l'automobile et l'avion. (ONF) Universe Réal. : Colin Low, Roman Kroitor [Can., 1960, 29 min, 16 mm, VF] Grâce à la photographie, à l'animation, aux effets spéciaux, le spectateur est entraîné dans un voyage au pays des étoiles. Il visite la Lune, Mars, Vénus, Mercure; il atteint Pluton, à 6,4 milliards de kilomètres du Soleil, il va au-delà des myriades de soleils les plus proches, jusqu'aux nuages d'étoiles et aux nébuleuses. Ce film a été choisi, parmi les sources disponibles à l'époque, par Stanley Kubrick pour la réalisation d'effets spéciaux dans son film 2001 : l'Odyssée de l'espace. City of Gold Réal. : Colin Low & Wolf Koenig [Can., 1957, 22 min, 35 mm, VOA] Dawson City ou la ruée vers l'or de 1897. Cette folle aventure est recréée grâce à des photographies d'époque. Corral Réal. : Colin Low [Can., 1954, 11 min, 35 mm, VOA] Au ranch Cochrane, en Alberta, le dresseur de chevaux Wallace Jensen montre son savoir-faire, en choisissant, au milieu d'un troupeau, une bête rétive qu'il veut mater. Le cow-boy réussit à enfourcher le cheval et le laisse galoper à travers champs jusqu'à épuisement. Pour tout commentaire, un accompagnement de guitare. Lundi 25 Avril 21 h 00 Musik Keb Tabarnac Réal. : Claude Faraldo [Fr., 1975, 108 min, 35 mm, VOF] En 1974 le groupe rock québécois Offenbach fait une tournée en France : un documentaire peu conformiste à l'enseigne du choc des cultures, de l'humour débridé et, bien sûr, du rock' n' roll. À souligner aussi le travail tout à fait exceptionnel apporté à la bande son. Mardi 26 Avril 21 h 00 - Salle Fernand-Seguin Vancouver expérimentale BACKBONE: Vancouver Experimental Cinema 1967-1981 Réal. : Richard Martin [Canada, 2013, 58 min , DVD , VOA] Backbone est un documentaire d’une heure qui examine, via des extraits de films et des interviews de réalisateurs, l’histoire du cinéma expérimental créé à Vancouver entre 1967 et 1981. Le cinéma expérimental fut un pilier inébranlable de la scène artistique de Vancouver dans les années 1970, féconde période marquée par des innovations extravagantes, une expérimentation débridée, voire par la subversion pure et simple. Ce mouvement s'est épanoui pendant de nombreuses années, grâce à la conjonction colorée et fantaisiste d’artistes, de conservateurs, de lieux et d’établissements. Mercredi 27 Avril 19 h 00 Musik Keb À soir on fait peur au monde Réal. : François Brault, Jean Dansereau [Qué., 1969, 76 min, 35 mm, VOF] avec Bruno Coquatrix, Claude Péloquin, Gilles Vignault, Jean-Pierre Ferland, Louise Forestier, Marcel Sabourin, Mouffe, Robert Charlebois Robert Charlebois, Mouffe et Louise Forestier "tout écartillés" dans Paris et sur la scène de l'Olympia, accompagnés du Jazz libre du Québec. Véritable document sur une époque transitoire de la vie culturelle du Québec, ce film met en valeur le travail de monteur de Jean Dansereau. Contrairement à ce qui était annoncé dans le dépliant annonçant la programmation, le film ne sera projeté qu'une seule fois, le mercredi 5 juin 2013 à 18 h 30, en raison de la fragilité et de la rareté de ses éléments de conservation. Mercredi 27 Avril 21 h 00 - Salle Fernand-Seguin Vancouver expérimentale BACKBONE: Vancouver Experimental Cinema 1967-1981 Réal. : Richard Martin [Canada, 2013, 58 min , DVD , VOA] Jeudi 28 Avril 19 h 00 L'exposition d'un film L'exposition d'un film Réal. : Mathieu Copeland [Suisse, 2014, 100 min, DCP, VOF] Jeudi 28 Avril 21 h 00 Vancouver expérimentale BACKBONE: Vancouver Experimental Cinema 1967-1981 Réal. : Richard Martin [Canada , 2013, 58 min , DVD , VOA] Vendredi 29 Avril 19 h 00 Le cinéma des écrivains des années 20 Mabel and Fatty viewing the world's fair at San Francisco Réal. : Mable Normand, Roscoe 'Fatty' Arbuckle [USA, 1917, 20 min, 16 mm, INTA] Coney Island Réal. : Roscoe 'Fatty' Arbuckle [É.-U., 1917, 27 min, 16mm, INTA] avec Al St. John, Buster Keaton, Roscoe 'Fatty' Arbuckle L'un des rares films où l'on voit rire Buster Keaton. Quand Buster vit les rushes, il n'aima pas ce sourire. Il affirmait que ça ne convenait pas à son personnage. Les gens penseraient qu'il n'est pas un acteur, mais un blagueur. Roscoe avait promis de retirer ce sourire, mais ne l'a jamais fait, même s'ils ont tourné cette scène plus d'une fois pour satisfaire Buster. Peut-être Roscoe voyait-il Buster comme un jeune premier romantique. (Minta Arbuckle, 1970) Repris le dimanche 30, 19 h. The Cure Réal. : Charles Chaplin [USA, 1917, 31 min, 16 mm, INTA] A Dog's Life Réal. : Charlie Chaplin [É.-U., 1918, 30 min , DCP, INTA] avec Charlie Chaplin, Edna Purviance, Sydney Chaplin Chômeur, Charlot n'a qu'un ami : son chien. Celui-ci découvre un trésor qui appartient à deux bandits. Après plusieurs péripéties, Charlot dit adieu à sa vie de chien. Le petit bonhomme qui marche les pieds tournés en dehors est en quelque sorte le héros de notre temps. Il exprime une réalité vivante et résume l'idéalisme borné des hommes d'aujourd'hui. Charlot doit, avant tout, s'efforcer de vivre et pour cela il faut qu'il entre en lutte avec toutes les forces sociales. (Philippe Soupault, 1931) AU PIANO : GABRIEL THIBAUDEAU Vendredi 29 Avril 21 h 00 - Salle Fernand-Seguin Vancouver expérimentale Lumière's Train (arriving at the station) Réal. : Al Razutis [Canada, 1979 , 7 min , numérique , s.d. ] Ce premier essai (9 min. / noir et blanc / 1979) s’attarde principalement à l’aspect mécanique du cinéma. Les frères Lumière souhaitaient créer un film sans trop se soucier de son raffinement, en enregistrant généralement avec une seule bobine de film et d’un point de vue fixe. Ce qu’ils présentaient, ce sont les effets de leurs inventions, la magie du mouvement séquentiel. J’ai choisi trois sources ayant comme sujet des trains : le premier film de Lumière, La Roue d’Abel Gance et un court-métrage de Warner Brothers, Spills for Thrills. Le film débute par une série d’arrêts sur image avec ces ouvertures et fermetures du diaphragme, qui donne l’impression que l’image respire. Puis à mesure que les images se lient les unes avec les autres, le train commence à bouger; le mouvement est né. Le film de Lumière est soumis à une impression à la tireuse optique, ce qui le ralentit. De plus, les images alternent rapidement entre le négatif et le positif, créant ainsi un effet d’optique qui rappelle au spectateur la qualité intermittente de l’image animée. J’ai utilisé des enregistrements de trains pour produire une pulsation rythmique et accompagner les images, surtout puisque leur vitesse varie à travers la progression du tirage. Le son représente les perforations d’entraînement du film; il témoigne de l’univers mécanique créé par les frères Lumière. Les éléments de narration introduits concordent avec cet univers : ils introduisent un spectacle. Canadian Pacific 1 Réal. : David Rimmer [Canada, 1974, 9 min , Numérique , s.d. ] Créé comme pièce accompagnatrice au Canadian Pacific II, ce film a été enregistré entre les mois de décembre 1974 et février 1975 près du studio de l’artiste, depuis une fenêtre au deuxième étage d’un immeuble voisin. Il peut être projeté seul ou sur un écran double, accompagné de Canadian Pacific II. Le port de Vancouver, avec ses dépôts de rails, ses montagnes et ses navires de passage offre un panorama en fluide transformation, alors que trois mois hivernaux sont passés en revue et condensés en dix minutes. « Ce qui m’intéressait dans ces plans, ce sont les horizontaux : les rails du chemin de fer, l’eau, les montagnes, le ciel, et la façon dont ces quatre éléments se déplaçaient, changeaient, fusionnaient. A Day Much Like the Others Réal. : Sturla Gunnarsson [Canada, 1977, 4 min , numérique, VOA ] « Représente le désir d’un artiste confronté à l’inhabilité de trouver sa voie. Un personnage masculin repose dans le néant. Il passe prudemment à l’action, mais tombe nez à nez avec de l’obscurité, de la confusion et des indications qui le ramènent directement à son propre sentiment d’impuissance. » (Winnipeg Film Group) In Black and White Réal. : Michael McGarry [Canada, 1979 , 10 min . , num., VOA ] « In Black and White (Vancouver, 1979, 10) – un court-métrage expérimental réalisé dans le cadre de ses études cinématographiques à la Simon Fraser University – est un manifeste de politiques de libération, d’esthétisme postmoderne et d’érotisme provoquant. Le film présente deux jeunes hommes – l’un marié et l’autre un jeune gai tout à l’image des années 1970 – lors d’une rencontre sexuelle dans une toilette publique sous l’œil d’une caméra de surveillance. McGarry finit par jouer le rôle du clone homosexuel lorsque l’acteur qu’il avait choisi pour cette production étudiante se désista, alors son caméraman hétérosexuel joua le rôle du séduisant marié avec grande conviction. » (MediaQueer.ca) Steel Mushrooms Réal. : Gary-Lee Nova [Canada, 1968 , 7 min , num. , VOA ] Une pièce marquée du sceau psychédélique des balbutiements du cinéma expérimental de Vancouver. Le collage de formes et de textures, filmé dans les ruelles du Downtown Eastside, s’oppose à des images retrouvées d’une annihilation nucléaire. Seeing In the Rain Réal. : Chris Gallagher [Canada, 1981, 10 min., num., VOA ] Cette pièce électrisante décompose un point de vue à partir d’un autobus qui descend la rue Granville, à Vancouver. La seule constante qu’on y retrouve est un essuie-glace, tandis que les images se déplacent à travers la fugacité du temps. The Central Character Réal. : Patricia Gruben [Canada, 1977, 16 min., num., VOA ] Une protagoniste amorphe, possiblement une femme au foyer, se désintègre alors que son personnage quitte l’environnement visiblement très organisé de sa cuisine pour se déplacer vers la profusion organique du jardin. Backbone Réal. : Tom Braidwood [Canada, 1972, 11 min., num., VOA ] Des images retrouvées d’un soldat criant « feu » et d’un canon qui se décharge, jouées en boucle. L’image devient de plus en plus déconcertante à mesure que le synchronisme de la trame sonore rythmique glisse, renversant peu à peu nos perceptions. Eclipse Réal. : Peter Lipskis [Canada, 1979, 4 min., num., silencieuse] Dans une chambre de motel, le reportage d’une éclipse joue en direct à la télévision. En arrière-plan, par la fenêtre qui donne sur la rue, la scène est terne et sombre. D’une part, un film de paysage et, de l’autre, un étrange documentaire. D’une insolence légère, ce film prend une erreur et la transforme en un superbe moment. Far From Quebec (Loin du Québec) Réal. : Kirk Tougas [Canada, 1971, 15 min, num., VOA ] Une enquête sur les relations - politiques, sociales, esthétiques, et perceptives - entre Vancouver, Québec, et la Bretagne. Samedi 30 Avril 17 h 00 Musik Keb Nelson Symonds Quartet Réal. : Mary Ellen Davis [Qué., 1984, 13 min, 16 mm, VOF] Le légendaire guitariste montréalais en concert avec Jean Beaudet au piano. Nelson Symonds, Jazz Guitarist Réal. : Mary Ellen Davis [Qué., 1984, 27 min, 16 mm, VOA] Le jazz, un vaste complot Réal. : Martin Duckworth [Canada, 1988, 27 min, 16 mm, VOF] Samedi 30 Avril 19 h 00 - Salle de projection principale La Cinémathèque interdite Too Many Ways to Be Number One (Jat go zi tau di daan sang) Réal. : Wai Ka-Fai [Hong Kong, 1997, 90 min, 35 mm, VOSTA] Hong Kong. Affilié aux triades (mafia chinoise), un petit truand rêve de respect et d'argent. On lui propose une affaire juteuse qui le verra conduire six voitures volées jusqu'en Chine continentale. En échange, arrivé à destination, une somme conséquente lui sera versée par un caïd local. L'individu a quelques doutes. Il vient, en effet, de se faire lire l'avenir. De se faire dire qu'il devra bientôt choisir entre la Chine ou Taïwan. Qu'il devra faire le bon choix, sinon… Qu'à cela ne tienne, il accepte le contrat et s'en va fêter dans le salon de massage du coin, entouré de cinq (un pour chaque voiture à conduire) lascars bien dysfonctionnels. Là, les problèmes commencent. Ils vont par erreur écraser leur boss, les gaffes vont ensuite s'accumuler, l'absurde va prendre le dessus et l'humour devenir implacablement grinçant dès lors qu'ils débarqueront en Chine. Maintenant, voulez-vous savoir ce qu'il se serait passé si l'homme avait choisi de rester à Hong Kong? Cela vous l'apprendrez, passé la 34e minute de cet imprévisible et ultime grand classique de l'humour noir made in Hong Kong. Dans ce film majeur du récent cinéma de Hong Kong, le génial scénariste Wai Ka-Fai (ancien assistant de John Woo signant, là, une deuxième réalisation) et son acolyte de longue date Johnnie To (ici, producteur) bousculent allègrement tout. Ils prennent le cinéma de Tarantino et l'amènent à des années lumières de réflexion sur la violence, avec en sus une charge émotive qui magnifie tout sur son passage. Ils prennent le cinéma de Wong Kar-Wai et lèvent encore plus haut la barre en matière de virtuosité formelle. Surtout, ils s'accaparent le «film de triades» tout entier (genre ô combien populaire à l'époque) qu'ils transgressent joyeusement et renversent (littéralement à l'image d'une caméra qui, ici, s'inverse et virevolter dans tous les sens). Dans cette drôle de fresque mafieuse, tout va aller trop vite et rien ne saurait aller comme prévu. Normal puisque nous sommes, alors, à trois mois d'une fatidique rétrocession de Hong Kong à la Chine (1er juillet 1997). Bientôt, rien ne saurait être comme avant. Entre la Chine et Taïwan, Hong Kong est définitivement coincée. Sur la balance du destin est en jeu la liberté d'un peuple. Le premier plan du film (une montre et des secondes qui défilent) dit tout. Le temps passe vite. Plus possible de réfléchir. Dorénavant, les choix ne peuvent se faire que dans l'urgence. Advienne que pourra. Préparez-vous à être surpris. De cette tragi-comédie cynique qui va à 100 à l'heure rien, en effet, ne peut être ici dévoilé, tant les retournements de situation y sont constants. Original, créatif, subversif, aussi divertissant que politique, Too Many Ways… est (et restera toujours) assurément une superbe leçon de cinéma différent. Julien Fonfrède The Longest Nite (Am faa) Réal. : Patrick Yau [Hong Kong , 1998 , 81 min., 35 mm , VOSTA] Dans un Macao étouffant et tortueux, c’est la trêve : tout doit être calme le temps de négociations entres deux gangs rivaux. Le moindre incident et tout explose. Sam, flic corrompu qui n’hésite pas à faire mal (le Tony Leung des films de Wong Kar-wai), essaie tant bien que mal de faire régner la paix. Mais c’est sans compter la présence d’un mystérieux inconnu (Lau Ching-wan), en ville pour la nuit… The Longest Nite, officiellement réalisé par Patrick Yau, qui fut l’assistant réalisateur de Johnnie To, a été produit par ce dernier et son compère Wai Kai Fai, qui ont également participé à l’écriture. Johnnie To a par ailleurs épaulé la réalisation du film. En résulte un polar terriblement sombre (et d’ailleurs quasi entièrement nocturne), à l’intrigue labyrinthique et à la violence sadique, porté par une confrontation mythique entre deux immenses stars du cinéma de Hong Kong. On se rappelle les grandes heures du film noir, on peut penser aussi à Heat ou Bad Lieutenant, transcendés par le meilleur du cinéma d’action chinois… Rien ne sert de chercher à tout comprendre des rouages de la mafia locale, le film fonctionne de façon elliptique et n’en laisse de toute façon pas le temps : tout se déroule à un rythme effréné, en une nuit au cours de laquelle Sam va être plongé en plein cauchemar, et nous avec. Il se retrouve accusé des horreurs sur lesquelles il enquête, et son visage se décompose au fil des séquences. Quelqu’un tire les ficelles dans un jeu du chat et de la souris machiavélique… L’espace se transforme littéralement en souricière inextricable, l’atmosphère poisseuse colle à la peau, le temps se resserre en un piège minuté à la perfection. Dans une inoubliable démonstration de mise en scène, The Longest Nite ne cesse de brouiller les pistes et de faire dérailler les interprétations du spectateur. Il n’y a pas de bon côté, juste différentes facettes d’une extrême violence. Chaque personnage y est double, à l’image de l’une des plus spectaculaires scènes d’affrontement, au milieu d’une galerie de miroirs où l’ennemi finit par être soi-même. Ajoutez à cela une série de personnages secondaires aux apparitions aussi grotesques que fascinantes (notamment Maggie Siu, aussi malmenée que les hommes, en agent double qui vomit de façon intempestive), une bande sonore qui réemploie la musique de Midnight Express (Macao ne devient-il pas en effet une prison infernale ?) et vous avez là l’un des meilleurs thriller du Hong Kong des années 1990. Apolline Caron-Ottavi PROGRAMME DOUBLE EN PRÉSENCE D'APOLLINE CARON-OTTAVI ET DE JULIEN FONFRÈDE Dimanche 1 Mai 13 h 30 Projections famille Azur et Asmar Réal. : Michel Ocelot [Fr., 2006, 99 min, 35 mm, VOF] Au Maghreb, à l'époque médiévale, deux enfants, d'origines différentes, ayant été élevés par la même femme, deviennent rivaux en partant à la recherche d'une fée. "Les personnages évoluent, dans tous les sens du terme, devant des décors d'une beauté sidérante. La langue arabe, non traduite, et la langue française se font écho tout au long avec la fluidité des sources." (Dominique Widemann, 2006) Dimanche 1 Mai 17 h 00 Hommage Gilda Réal. : Charles Vidor [É.-U., 1946, 109 min, 16 mm, VOA] avec George Macready, Glenn Ford, Rita Hayworth Dans les bas-fonds de Buenos Aires, un joueur est sauvé par un propriétaire de casino qui va bientôt épouser la femme dont il s'était séparé. Elle tente de le reconquérir. « Rita Hayworth, dans sa franche beauté, avait le sourire éblouissant, le corps souple et musclé, le mouvement vif. Tout en revendiquant sa liberté sexuelle, elle montrait une désinvolture enjouée, jamais vue à l'écran. » (Marjorie Rosen) Dimanche 1 Mai 19 h 00 Hommage The Rounders Réal. : Burt Kennedy [É.-U, 1965, 84 min, 16mm, VOA] avec Glenn Ford, Henry Fonda, Sue Ane Langdon Ben Jones et Howdy Lewis sont spécialisés dans la capture et le dressage de chevaux sauvages ils sont aussi spécialistes de l'argent vite dépensé et du whisky vite bu. Une comédie western où Burt Kennedy joue de la difficulté puisqu'il n'a même pas pris la peine d'écrire un sujet, son film n'étant qu'une suite, mais quelle suite, de scénettes succulentes. [...] À suivre la vie quotidienne, dépouillée de l'auréole de la légende, on garde l'envie de tout citer de ce film trop court qui se revoit immédiatement avec un plaisir décuplé. (Pierre Brétigny, 1966) Lundi 2 Mai 19 h 00 Hommage à Réal La Rochelle. En présence d'invités. ENTRÉE LIBRE Lundi 2 Mai 20 h 30 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Le Sud (Sur) Réal. : Fernando Solanas [Esp., 1988, 119 min., 35mm, VOSTF] Après cinq ans de détention en Argentine, Floreal est libéré en 1983, lorsque la démocratie succède à la dictature. Dans la nuit, il prend le chemin de la maison pour retrouver sa femme et son petit garçon, mais tout a changé, son couple comme son pays. Commence alors une longue nuit d’errance et de tangos chantés dans la rue. Un voyage intérieur fait d’angoisses et de rêves, où morts et vivants se côtoient… (Festival de Cannes) Mardi 3 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Mango Tango Réal. : Marianne Hettinger [All., 2009, 98 min., num., VOA] Depuis les comédies névrosées sur les relations de Woody Allen et la série culte Sex and the City, nous savons tous que les hommes célibataires de New York sont difficiles à trouver. Du moins ceux qui n'ont pas la phobie de la monogamie ou des problèmes psychologiques. Telle est l'expérience douloureuse que Marlene, une professeure de danse, affronte elle aussi. À New York, elle cherche l'homme idéal, mais ne rencontre que des déceptions. Enfin lasse, elle suit les conseils de son thérapeute, et prend des vacances dans les Alpes allemandes, ne sachant pas que cela deviendra une question de vie ou de mort. Mercredi 4 Mai 18 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Conférence de Fernando Martin Peña Archives et collections de films en Argentine Fernando Martin Peña est programmateur du cinéma au Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires (MALBA). Critique et collectionneur de films, il a aussi publié en 2012 CIEN AÑOS DE CINE ARGENTINO. Il est aussi le fondateur en 1987 de la Filmoteca de Buenos Aires. Il a notamment écrit un article en 2009 intitulé NOTAS SUELTAS SOBRE EL TANGO EN EL MUSICAL ARGENTINO. Cette conférence est présentée avec la collaboration du Consulat général de la République Argentine à Montréal. Mercredi 4 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Tangos, l'exil de Gardel Réal. : Fernando E. Solanas [Fr.-Arg., 1985, 120 min, 35mm, VOSTF] avec Marie Laforêt, Miguel Angel Solas, Philippe Léotard À Paris, des émigrés argentins expriment la nostalgie, la recherche d'identité et leurs rêves au rythme du tango. Envar El Kadri était le producteur argentin des trois derniers films de Solanas. En février dernier, il fut l'invité des Rendez-vous du cinéma québécois. Mercredi 4 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Tango Réal. : Zbigniew Rybczynski [Pol., 1980, 8 min, 16 mm, SD] Chef-d’œuvre de Zbigniew Rybczynski (alias « Zbig »), Tango présente une étonnante chorégraphie d'individus dans un appartement modeste de Pologne, dont les mouvements ont été photographiés et remontés en boucle. Un sens de l'absurde et du désespoir se dégage de cet exploit à la fois technique et quasi mathématique. Naked Tango Réal. : Leonard Schrader [É.-U., 1990, 91 min., 35mm, VOA] Retournant par bateau en Amérique du Sud, une jeune fille échappe à son époux, plus âgé. Elle décide pour cela d'échanger sa place avec une autre jeune femme venant de se suicider. Pensant pouvoir recommencer sa vie, loin de son mariage arrangé, elle se retrouve en réalité prise au piège à travailler dans un bordel. Jeudi 5 Mai 18 h 00 Daïchi Saïto Engram of returning Réal. : Daichi Saito [Québec, 2015, 20 min, 35 mm, SD] Nouvelle œuvre du montréalais Daïchi Saïto, cinéaste expérimental majeur. Traversée latérale d'un paysage qui se déploie en un kaleidoscope de couleurs, avec l'apport des improvisations musicales du saxophoniste Jason Sharp. Canon Tiger Awards for Short Films, Festival de Rotterdam, 2016. Les 5, 6, 11, 12 18 et 19 mai. Tarification spéciale de 2$ Jeudi 5 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga L'Affiche rouge Réal. : Frank Cassenti [Fr., 1976, 88 min., 35mm, VOF] PRIX JEAN VIGO - 1976 A la cartoucherie de Vincennes, une troupe de comédiens monte un spectacle à la mémoire du groupe Manouchian, le célèbre réseau de résistance dont les vingt-deux membres, tous d'origine étrangère, furent exécutés le 21 février 1944. Les acteurs imaginent une parodie du régime nazi et reconstituent l'atmosphère de la Seconde Guerre mondiale. Ils interrogent des témoins, des proches des victimes, pour entamer une réflexion sur le sens du sacrifice et du souvenir. Enrichis du témoignage de ces anciens résistants, les comédiens entrent peu à peu dans la peau de leurs personnages : ils les investissent pour devenir les vingt-trois membres du Groupe Manouchian. Le spectacle peut commencer... (Télérama) Jeudi 5 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Tango Réal. : Carlos Saura [Esp., 1998, 115 min, 35 mm, VF] avec Cecilia Narova, Mía Maestro, Miguel Ángel Solá Meurtri par une peine d’amour, un danseur se jette corps et âme dans la réalisation d’un film sur le tango. Selon un procédé cher à Saura, l’univers de la création et celui de la réalité s’entremêlent et se prolongent réciproquement. Mis en images par le complice Vittorio Storaro. « …Tango a des résonances intimes, sociales et politiques. » (MarcAndré Lussier, 1999) Vendredi 6 Mai 18 h 00 Daïchi Saïto Engram of returning Réal. : Daichi Saito [Québec, 2015, 20 min, 35 mm, SD] Nouvelle œuvre du montréalais Daïchi Saïto, cinéaste expérimental majeur. Traversée latérale d'un paysage qui se déploie en un kaleidoscope de couleurs, avec l'apport des improvisations musicales du saxophoniste Jason Sharp. Canon Tiger Awards for Short Films, Festival de Rotterdam, 2016. Les 5, 6, 11, 12 18 et 19 mai. Tarification spéciale de 2$ Vendredi 6 Mai 19 h 00 Les avant-gardes muettes Diagonal Symphonie Réal. : Viking Eggeling [Allemagne , 1925, 7 min 30 , 16mm , muet] Le Suédois Viking Eggeling a participé aux premières expositions du groupe Dada de Zurich. Plus tard, Tristan Tzara lui fait rencontrer le plasticien allemand Hans Richter avec lequel il collabora jusqu'en 1921. Les deux partageaient l'ambition d'intégrer le temps et le mouvement à la peinture. La recherche d’Eggeling allait plutôt du côté du contrepoint visuel, inspiré du contrepoint musical. Le cinéma allait lui permettre de parachever ce travail, de le mettre en mouvement dans son seul film, Diagonal Symphonie (1925), avant de décéder soudainement quelques mois après. Rhythmus 21 Réal. : Hans Richter [All., 1921, 3 min 18 i/s, 16mm, muet] « Rhythmus 21, le premier film de Richter, était une composition cinétique de formes rectangulaire en noir, blanc et gris. Sans doute plus que n’importe quel autre film d’avant-garde, Rhythmus 21 utilise l’écran de cinéma comme un substitut direct du canevas de peintre, comme une surface cadrée sur laquelle l’organisation de formes purement plastiques fut composée. Alors que, normalement, l’écran est perçu comme une sorte de fenêtre plus ou moins arbitrairement circonscrite et derrière laquelle une illusion d’espace apparait ; dans Rhythmus 21, par contraste, il s’agit d’une surface plane qui est activée par les formes qui se déplacent au-dessus d’elle. » (Standish D. Lawder, 1975) Wachs Experimente 1923-1927 Réal. : Oskar Fischinger [All. , 1927, 8 min., 16mm , muet] Pour la production de ce film, Fischinger teinta différentes couches de cire chaude. Après avoir refroidi, la masse résultante de cire ressemblait à un gâteau marbré. Fischinger put commencer alors à couper des tranches de ce même bloc, photographiant chacune des étapes. Opus I Réal. : Walter Ruttmann [All., 1921, 12 min à 18 i/s, 16mm , muet] Opus I de Walter Ruttmann est le premier film abstrait à n'avoir jamais été projeté devant public. Il est essentiellement composé de variations graphiques de formes courbes ou longilignes colorisées par des pochoirs sur pellicule. Opus II Réal. : Walter Ruttmann [All. , 1921 , 1 min à 20 i/s, 35mm, muet] Seconde réalisation d'une série de quatre. Variations graphiques de formes courbes ou longilignes colorisées par des pochoirs sur pellicule. Opus III Réal. : Walter Ruttmann [All. , 1924, 4 min à 20 i/s, 35mm, muet] Troisième réalisation d'une série de quatre. Variations graphiques de formes courbes ou longilignes colorisées par des pochoirs sur pellicule. Opus IV Réal. : Walter Ruttmann [All. , 1925, 3 min à 20 i/s, 35mm, muet] Dernière réalisation d'une série de quatre. Variations graphiques de formes courbes ou longilignes colorisées par des pochoirs sur pellicule. Anemic cinema Réal. : Marcel Duchamp [Fr., 1926, 5 min, 16 mm, muet] Images de spirales sur disque, que Duchamp baptisait rotoreliefs et qui rappellent les jouets optiques, créant un effet hypnotique. Cinq minutes de cinéma pur Réal. : Henri Chomette [Fr., 1926, 4 min à 22 i/s, 35 mm, muet] Des images diverses créent des jeux esthétiques et mouvants, ouverts à l'interprétation. « Considérons un film quelconque, imaginons que nous puissions le distiller dans un alambic idéal, capable d'éliminer les éléments idéologiques (intention du scénario, expressions des acteurs, signification du décor, etc.). Il me semble qu'une telle expérience aboutirait à isoler une substance mouvante qui pourrait bien être l'essence même du cinéma. » (Henri Chomette, 1930) Impatience Réal. : Charles Dekeukeleire [Bel. , 1928, 41 min , 35mm , muet] Cette œuvre du Belge Charles Dekeukeleire est un des rares exemples de futurisme tardif. « Le film qui dure environs 36 minutes consiste en des répétitions de quatre éléments. Une femme roulant à moto revêtue d’un attirail de motocycliste, des parties de la moto, des parties du corps de cette femme, un paysage de rochers, des blocs abstraits tournés en studio. » (David Bordwell, 2009) Alternant entre ces éléments consitutifs du film, de longues répétitions surviennent qui, peu à peu, vont se modifier afin de tendre vers une érotisation certaine. Le ballet mécanique Réal. : Fernand Léger et Dudley Murphy [Fr., 1924, 13 min à 20 i/s , 35mm , muet] avec Dudley Murphy, Fernand Léger, Katherine Murphy, Kiki de Montparnasse Ce film demeure l’une des créations expérimentales les plus influentes de l’histoire du cinéma. Le seul film du peintre français Fernand Léger, il est parfois associé au cubisme tardif ou à Dada. Ce qui est sûr, à l’instar d’une bonne partie de son œuvre peinte, c’est qu’il illustre à merveille la fascination de Léger pour le monde des machines qu’il considérait comme une extension de l’humanité; une de ses nouvelles facettes plutôt que son négatif. Il fut secondé à merveille par le photographe américain Dudley Murphy qui cadra savamment les objets, rythmés et juxtaposés nerveusement au montage. AU PIANO : ROMAN ZAVADA Vendredi 6 Mai 21 h 00 Musik Keb Ô Rage Électrique Réal. : Carl Brubacher [Québec, 1985, 80 min, 35 mm, VOF] avec Plume Latraverse Combinant images documentaires et extraits de spectacles, le film retrace les origines de la carrière de Plume Latraverse et révèle, par l'entremise de ses musiciens, certains de ses aspects cachés. Filmé lors du spectacle du musicien présenté dans le cadre de Québec mer et monde 84. « Par un regard, un coup d’œil, un rugissement, Plume se livre à la caméra. Entier comme Haddock, notre capitaine Harrock' n rol s'ouvre enfin. » (Franco, Nuovo, 1985) Samedi 7 Mai 17 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga L'acrobate Réal. : Jean-Daniel Pollet [Fr., 1976, 100 min., 35mm, VOF] avec Claude Melki, Guy Marchand, Laurence Bru J'ai rencontré l'idée de ce film en partant de la solitude, de l'échec qui étaient celle de mon précédent film avec Melki. Une idée simple, celle d'une réussite du personnage-acteur Claude Melki, à travers son initiation à une danse, le tango, qui lui permet, à mesure qu'il grimpe la hiérarchie des championnats, et à partir de rien, de conquérir femme(s) à son goût et réussite sociale, dans le ton de la comédie musicale. (J.-D. Pollet) Samedi 7 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Our Last Tango Réal. : German Kral [all.-arg., 2015, 85 min., num., VOSTA] C’est l’histoire des deux danseurs les plus célèbres de l’histoire du tango : María Nieves et Juan Carlos Copes. Tombés amoureux au rythme du tango, ils ont dansé ensemble pendant près de cinquante ans, devenant un couple mythique dans leur profession et à travers le monde. Mais María Nieves et Juan Carlos Copes se sont aussi haïs, séparés, retrouvés, puis séparés à nouveau. Dans El Ultimo Tango, ils racontent leur histoire d’amour et de tango. (Cineman) Samedi 7 Mai 21 h 00 Alex McKenzie Performance 16mm Réal. : [Canada , 2015 , approx 60 minutes ] L'artiste de Vancouver, cinéaste et programmateur, Alex McKenzie vient nous visiter à Montréal et nous offre ce soit une performance de son cru réalisée avec deux projecteurs 16mm. EN PARTENARIAT AVEC DOUBLE NÉGATIF ET VISIONS Dimanche 8 Mai 13 h 30 Projections famille La Terre est habitée! Réal. : Kaj Pindal, Les Drew [Qué., 1966, 10 min, 35 mm, VOF] Dessin animé pour enfants. Les Martiens regardent la Terre et découvrent qu'elle est habitée par une société impliquée dans une ronde où la vitesse semble jouer un rôle de premier plan. Mais quelles sont les raisons de vivre du Terrien au sein de ce paradis d'engins, de tracteurs et de bulldozers? (ONF) Le Chat colla... Réal. : Cordell Barker [Can., 1988, 8 min, 35 mm, VF] Court métrage d'animation humoristique inspiré d'une chanson folklorique. Voici l'histoire d'un vieux monsieur qui ne réussira pas à se débarrasser d'un petit chat jaune. Il reviendra toujours chez lui, malgré ses efforts DÉSESPÉRÉS pour l'en dissuader : « C'est le petit chat jaune nommé Laurier... Il est revenu...» Bis! (ONF) Juke-Bar Réal. : Martin Barry [Qué., 1989, 10 min, 35 mm, SD] Film fantaisiste alliant tournage réel et animation de marionnettes qui raconte comment l'arrivée d'un rutilant juke-box dans un restaurant de deuxième ordre transforme la vie des coquerelles du lieu. Comédie musicale s'élaborant sur des airs de jazz, ce film nous entraîne dans un bar à la mode, reproduisant, à une échelle réduite, certains de nos comportements sociaux. Film sans paroles. (ONF) Chez madame Poule (At Home With Mrs. Hen) Réal. : Tali [Qué., 2006, 8 min, 35 mm, SD] Un jour comme les autres dans la petite famille de Madame Poule. Son aîné refuse systématiquement de manger les bons petits plats qu'elle lui prépare quotidiennement. Elle devra faire preuve de fermeté ! La réalisatrice dépeint ce petit monde avec un regard à la fois tendre et moqueur. Le Nœud cravate Réal. : Jean-François Lévesque [Qué., 2008, 12 min, 35 mm, SD] Le noeud cravate allie à merveille animation de marionnettes et dessin animé. Le film raconte quinze ans de la vie de Valentin. Employé dévoué à sa tâche, leurré par des patrons imbus de pouvoir, Valentin lutte contre l'absurdité avec toute la force de ses espérances. (ONF) Isabelle au bois dormant Réal. : Claude Cloutier [Qué., 2007, 9 min, 35 mm, SD] Isabelle est clouée au lit, victime d’une violente crise de narcolepsie. Le roi mobilise ses sujets pour réveiller la belle, tandis que le prince charmant accourt sur sa monture. Dessins sur papier. Prix du public et prix de la meilleure animation canadienne, Ottawa 2007. Prix des écoles, Annecy 2007. Si j’étais le bon dieu Réal. : Cordell Barker [Can., 2014, 8 min, DCP, VOF] Que feriez-vous si vous découvriez soudain, à l’âge de 12 ans, que vous possédez des pouvoirs comparables à ceux de Dieu? Vous serviraient-ils à faire du bien? Du mal? Un peu des deux? Pour un garçon de septième année dont l’esprit s’évade alors qu’il dissèque une grenouille durant le cours de biologie, les possibilités semblent infinies : disposer du pouvoir de vie et de mort, créer des monstres capables de punir ceux qui le torturent quotidiennement (surtout Augie, assis dans la dernière rangée), mais mieux encore, matérialiser cette journée parfaite avec Lily, l’amour de sa jeune vie. Réalisée par l’animateur sélectionné à deux reprises aux Oscars et collaborateur de longue date de l’ONF Cordell Barker (Le chat colla…, Tombé du ciel), la fantaisiste et grinçante animation Si j’étais le bon Dieu… explore le difficile passage de l’enfance à l’adolescence, ce moment où les pouvoirs de l’âge adulte se rapprochent et sont souvent confondus avec la toute-puissance. S’inspirant de souvenirs d’une journée de septième année particulièrement difficile, Cordell Barker utilise diverses techniques allant de l’animation traditionnelle aux marionnettes animées image par image pour créer un court métrage en 3D d’allure artisanale, aussi imparfaitement humain que l’univers que chacun de nous se façonne. (ONF) Dimanche 8 Mai 17 h 00 Musik Keb L'Infonie inachevée... Réal. : Roger Frappier [Qué., 1973, 84 min, 35 mm, VOF] La poésie de Raoul Duguay, sa voix merveilleuse, la musique de Walter Boudreau, son énergie, leur amitié inachevée, la présence de Gaston Miron et de Karlheinz Stockhausen. Documentaire gonflé en 35mm et enregistré en stéréophonie. Sans véritables moyens, sans permission, on a sauté dans un avion et un train pour les suivre à Darmstadt en Allemagne où avaient lieu les rencontres de musique contemporaine. C'est là aussi qu'on a fait un bout de tournage avec Yannis Xenakis. (R. Frappier, 2003) Dimanche 8 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga La revanche du tango Réal. : Francine Pelletier [Qué., 2012, 70 min., num., VOSTF] La Revanche du tango raconte l’histoire d’une révolution musicale, celle d’un mouvement de jeunes musiciens argentins cherchant à réinventer un des grands genres musicaux du monde - le tango. Tout comme l’Argentine émerge actuellement de décennies de régime militaire et de chaos économique, le tango, la musique qui a si longtemps défini le pays, connaît lui aussi une renaissance. On l’appelle néo ou nouveau tango. Partie prenante des idées progressistes qui balaient actuellement l’Amérique du sud, ce mouvement de jeunes « tanguistes » a comme mission de redorer le blason argentin, tout comme se doter d’une identité dont ils peuvent être fiers. Suivant Julian Peralta, l’âme et maître à penser de ce mouvement appelé la maquina tanguera, le film explore le travail, la détermination et les sacrifices de ces jeunes musiciens pour arriver à s’imposer dans une ville vouée au « tango souvenir », le tango commercial qui a envahi Buenos Aires depuis les années 80, suite au retour de la démocratie. Coincés entre le tango kitsch pour touristes et le tango électronique nouvelle vague, des groupes comme Astillero, Orquest típica Andariega, Amores Tango, et autres se battent quotidiennement pour rendre le tango réellement populaire, comme il l’était avant les années de dictature en Argentine où le tango s'est vu formellement interdit. Par le biais d'archives, le film revisite certains moments clés de l'histoire argentine, tout comme l'héritage laissé par des grands pionniers du tango tel Astor Piazzolla, dans le but d'illustrer la trajectoire et ambitieuse mission que ces jeunes révolutionnaires se sont données. Dans l'esprit de Bueno Vista Social Club, qui a fait connaître un groupe de jazzmen cubains jusqu'ici méconnus, La Revanche du tango introduit à un grand auditoire des musiciens qui méritent d'être mieux connus, tout en permettant de plonger au coeur de l'Argentine d'aujourd'hui. Lundi 9 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Valentino Réal. : Ken Russell [R.-U., 1977, 128 min, 35 mm, VOA] avec Leslie Caron, Michelle Phillips, Rudolf Nureyev Le parcours de Rudolph Valentino, star malgré lui de l'âge d'or du muet et séducteur ambigu. « Valentino est peut-être le plus beau film que Russell ait jamais fait - ce qui n'est pas peu dire. Il s'en dégage une richesse et un amour du cinéma qui nous comble amplement. Imparfait certes, mais c'est du cinéma dans le meilleur sens du mot. » (Ken Hanke, 2005) Lundi 9 Mai 21 h 15 Tango et cinéma - La Vida es una milonga La puerta cerrada Réal. : Luis Saslavsky [Arg., 1939, 105 min., 16mm, VF] Le personnage de Nina Miranda (Libertad Lamarque), chanteuse de cabaret, a passé 20 ans en prison pour un meurtre qu'elle n'a pas commis. Un homme (Agustín Irusta) amoureux d’elle l’épouse malgré la menace de ses tantes millionnaires (Ilde Pirovano et Angelina Pagano) de le déshériter. Son frère playboy (Sebastián Chiola), la presse de continuer à travailler au cabaret, mais son amoureux lui intime de choisir : le théâtre ou moi; elle accepte de quitter sa profession. Une fois mariée, Nina se croit abandonnée à la suite d'un malentendu causé par son frère et retourne au théâtre, où il chante le tango, La morocha, même en sachant que ça peut provoquer un scandale. Mardi 10 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Black Tape Réal. : Michelle Kranot, Uri Kranot [Dan., 2014, 3 min., num., SD] Un soldat israélien danse avec un activiste palestinien. Puis viennent d’autres soldats, d’autres combats, d’autres dominations. Rythmé par les dessins d’images documentaires, le tango continue inexorablement de raconter la violence du conflit israélo-palestinien. Black Tape illustre en quelques minutes l’une des plus grandes tragédies de notre époque. An Israeli soldier and a Palestinian activist dance a slow tango, other soldiers, other struggles and other abuses gradually join them. The tango continues inexorably recounting – through redrawn documentary fragments – the implacable increase in violence between Israel and Palestine. A short film that in a few seconds is able to tell the tragedy of the contemporary period. The Tango Lesson Réal. : Sally Potter [R.-U.-Fr.Arg.-All.-P.-B., 1997, 100 min, 35 mm, VOSTF] avec Morgane Maugran, Pablo Verón, Sally Potter Une cinéaste en manque d'inspiration se rend à Paris. Lors d'un spectacle, elle est fascinée par un danseur de tango. Ils nouent une relation artistique et amoureuse autour de l'apprentissage de cette danse qui nourrit aussi leur désir de cinéma. « Ce film est basé sur ma propre vie et existe entre réalité et fiction. Quand j’ai commencé à apprendre le tango, c’était avant tout pour rompre avec le travail intensément cérébral et sédentaire de l’écriture, mon travail "sérieux" à l’époque. Mais ce que j’avais choisi comme un passetemps, un plaisir en périphérie de ma vie, est rapidement devenu une obsession. Et l’obsession est devenue le point d’un départ d’un nouveau film. J’ai abandonné Rage, le scénario sur lequel je travaillais à l’époque, et j’ai commencé ce qui allait devenir The Tango Lesson. » (Sally Potter, 1997) The Tango Lesson is about a female filmmaker who discovers and falls in-love with the tango. In between bouts of writing a screenplay for Hollywood with which she finds herself increasingly dissatisfied she places herself under the tutelage of Pablo, an Argentinean tango dancer living in Paris. As the lessons proceed, they strike a bargain: if he will make her a tango dancer, she will make him a movie star. He accomplishes his side of the bargain when they perform in a show, but her attempt to make a film with Pablo in Buenos Aires exposes the complexities at the heart of the story - how do you follow when your instinct is to lead? Mardi 10 Mai 20 h 30 - Salle Norman-McLaren Tango et cinéma - La Vida es una milonga La Milonga de la Cinémathèque Venez danser à la milonga de la Cinémathèque Dans le cadre du cycle Tango et cinéma La vida es una milonga un bal de tango argentin aura lieu à la Cinémathèque québécoise dans la Salle Norman-McLaren. Entrée 10 $ ou gratuite sur présentation du billet d’entrée pour l’un des films présentés le 10 mai. 19h00 The Tango Lesson (1997), de Sally Potter mettant en vedette, entre autre, Pablo Veron. 21h00 Assassination Tango (2002), de et avec Robert Duvall. DJ : Paul Montpetit de La Tangueria Il y aura un bar et une ambiance alliant cinéma, danse et musique; buena onda garantie! De 20h30 à minuit. Mardi 10 Mai 21 h 15 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Assassination Tango Réal. : Robert Duvall [É.-U.-Arg., 2002, 114 min., VOA, 35mm] ''Assassination Tango est un thriller à hauteur d’homme, un film noir comme en tournait jadis son mentor Coppola producteur de ce film et ses collègues (Scorsese, De Palma), qui se sont un peu égarés depuis dans les faux-semblants du spectacle sophistiqué. Aujourd’hui, dans le polar et le thriller, la virtuosité et le décorum priment sur l’humain. Duvall n’a que faire d’effets spéciaux et de montage à la mitraillette. Il perpétue l’esprit des seventies, celui de polars psychologiques comme Le Privé, Un après-midi de chien ou Conversation secrète (de Coppola, où Duvall apparaissait).'' (Vincent Ostria, Les Inrocks, janvier 2004) Mercredi 11 Mai 18 h 00 Daïchi Saïto Engram of returning Réal. : Daichi Saito [Québec, 2015, 20 min, 35 mm, SD] Nouvelle œuvre du montréalais Daïchi Saïto, cinéaste expérimental majeur. Traversée latérale d'un paysage qui se déploie en un kaleidoscope de couleurs, avec l'apport des improvisations musicales du saxophoniste Jason Sharp. Canon Tiger Awards for Short Films, Festival de Rotterdam, 2016. Les 5, 6, 11, 12 18 et 19 mai. Tarification spéciale de 2$ Mercredi 11 Mai 19 h 00 Festival TransAmériques 2016 Questions of Practice with Romeo Castellucci (Full Interview) Réal. : Pew Center for Arts & Heritage (Philadelphie) [États-Unis, 2014, 25 min , num, VOItal STA] avec Carlos Basualdo, Romeo Castellucci « Lorsqu’il déborde des cadres prédéfinis, le théâtre peut s’avérer d’une extrême cruauté ». C’est ce qu’avance Romeo Castellucci tandis qu’il s’entretient de l’absolutisme de l’art avec le commissaire du Philadelphia Museum of Art, Carlos Basualdo. Inferno Réal. : Don Kent [Fr., 2008, 106 min., num., SD] De quel péché l’artiste est-il coupable ? Puisqu’il ne le sait, il est perdu. Dans la Cour d'honneur à Avignon en 2008, Romeo Castellucci met en scène l’angoisse et la souffrance dans Inferno, librement inspiré de La divine comédie de Dante. (FTA) Mercredi 11 Mai 21 h 15 Hommage à François Dupeyron La chambre des officiers Réal. : François Dupeyron [France , 2001, 135 min , 35mm , VOF ] avec André Dussolier, Catherine Arditi, Eric Caravaca « Il fallait de l'audace pour imaginer un film à partir du roman de Marc Dugain, La Chambre des officiers, qui raconte une histoire très forte (et vraie) mais a priori infilmable. La vie d'un soldat de 1914 réduite à l'espace d'une salle d'hôpital où il arrive dès les premiers jours de la Grande Guerre. Il y restera cinq ans. Un enfermement qui n'est rien, pourtant, comparé à celui que cet homme doit endurer dans sa chair : défiguré lors d'un bombardement, il ne revient à la vie que pour se découvrir prisonnier d'un visage monstrueux qui n'est plus le sien, qui n'est plus humain. L'histoire du lieutenant Adrien, c'est le portrait d'un homme qui n'a plus de portrait. C'est un regard porté sur celui qui ne supporte plus les regards, et que la plupart des regards fuient. Comment braquer sur cet univers-là l'œil d'une caméra ? La difficulté a stimulé François Dupeyron, qui ne se contente pas d'éviter les écueils : il s'empare vraiment de ce sujet délicat, douloureux, intimiste, et fait de La Chambre des officiers un film de chambre, comme on dit de la musique. Mais un film de guerre aussi. » (Frédéric Strauss, 2001) Jeudi 12 Mai 18 h 00 Daïchi Saïto Engram of returning Réal. : Daichi Saito [Québec, 2015, 20 min, 35 mm, SD] Nouvelle œuvre du montréalais Daïchi Saïto, cinéaste expérimental majeur. Traversée latérale d'un paysage qui se déploie en un kaleidoscope de couleurs, avec l'apport des improvisations musicales du saxophoniste Jason Sharp. Canon Tiger Awards for Short Films, Festival de Rotterdam, 2016. Les 5, 6, 11, 12 18 et 19 mai. Tarification spéciale de 2$ Jeudi 12 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Le Sud (Sur) Réal. : Fernando Solanas [Esp., 1988, 119 min., 35mm, VOSTF] Après cinq ans de détention en Argentine, Floreal est libéré en 1983, lorsque la démocratie succède à la dictature. Dans la nuit, il prend le chemin de la maison pour retrouver sa femme et son petit garçon, mais tout a changé, son couple comme son pays. Commence alors une longue nuit d’errance et de tangos chantés dans la rue. Un voyage intérieur fait d’angoisses et de rêves, où morts et vivants se côtoient… (Festival de Cannes) Jeudi 12 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Sacré Tango Réal. : Frank Leflaguais [Qué., 1984, 9 min., 35mm, SD] Un fantaisiste voyage marie les années 1955 et 1983 dans un vivace chevauchement marqué par les originalités d’un homme sur quatre roues et d’une femme ailée au milieu d’un tango, d’un chauvinisme d’époque, d’une apparition de la Madone et d’un incendie efficacement maîtrisé. Strass Café Réal. : Léa Pool [Qué., 1980, 62 min., 16mm, VOF] Poème cinématographique. Sur des images de grisaille, dans des rues familières mais pourtant inconnues, Strass Café raconte les espoirs et les déceptions d'une femme qui se parle à elle-même, qui nous parle aussi. Une autre, est muette, est-elle seule ? Est-ce la même ? Peut-être. Et puis, il y a un homme qui apparaît ici et là. Est-ce son homme ? Une nuit, dans un bar déserté, un couple danse un slow. Mais malgré leur proximité de circonstances, jamais ils ne se rencontrent. (Charles-Henri Ramond, février 2010) Vendredi 13 Mai 19 h 00 Les avant-gardes muettes L'étoile de mer Réal. : Man Ray [France, 1928, 14 min à 20 i/s , 16 mm , int. fr. ] avec André de la Rivière, Kiki de Montparnasse, Robert Desnos « […] L’Étoile de mer est une authentique « vision de rêve » outre que, vues à travers des verres-cathédrale, les choses et la femme y prennent une qualité plastique d’une étrange et fascinante beauté. » (Jean Mitry, 1971) « Reste les cas de L’Étoile de mer, poème de Robert Desnos tel que l’a vu Man ray (1929). C’est probablement le plus intéressant des films de ce dernier. Il ne se présente pas, ainsi qu’on le dit quelque fois hâtivement, comme une illustration ni comme un commentaire du poème de Desnos, mais comme l’adjonction d’un univers poétique à un autre. La réussite tient à ce que les deux langages se répondent sans se contrarier : le film se développe d’un cours autonome en regard du poème, de telle manière que leur agencement constitue « un nouveau poème ». (Alain Virmaux, 1965) Entr'acte Réal. : René Clair [Fr., 1924, 18 min à 18 i/s, 16mm, muet] avec Érik Satie, Francis Picabia, Inge Fries, Jean Borlin, Marcel Duchamp, Rolf de Maré Entr'acte réalise dans une euphorie des sens et de l'esprit, l'union parfaite du surréalisme et des courses poursuites funambulesques chères à Mack Sennett. C'est cette harmonie et sa perfection même qui en ont fait un chef-d'oeuvre. (Jean Mitry, 1960) La coquille et le clergyman Réal. : Germaine Dulac [France , 1928, 44 min , 16mm , int. angl.] avec Alex Allin, Génica Athanasiou, Lucien Bataille Le moins connu des films surréalistes, La coquille et le clergyman a néanmoins été le premier à trouver un écran. Tourné à partir d’un scénario d’Antonin Artaud, il fut par la suite renié par lui. Cela fut d’ailleurs à l’origine d’une émeute menée par une escouade surréaliste à la tête de laquelle se trouvait André Breton, lors de sa première au Studio des Ursulines, à Paris, le 9 février 1928. Toutefois, plusieurs travaux d’historiens, analysant leur correspondance mutuelle, montrent le contraire. La cinéaste a plutôt respecté, presqu’à la lettre, toutes les indications de l’écrivain-acteur. Même plus, leurs échanges avant et durant le tournage semblent plutôt menés sur un ton fort constructif. Le seul hic étant que le scénariste n’aura pu venir sur le plateau de Dulac, ayant accepté de jouer dans La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer dont le tournage eut lieu simultanément. Reste l'apport indéniable de talent de Germaine Dulac, cinéaste française qui jouissait à l'époque grande notoriété, appliquant les préceptes d’Artaud pour en faire, envers et contre tous, un véritable film surréaliste. « Si le cinéma n’est pas fait pour traduire les rêves ou tout ce qui dans la vie éveillée s’apparente au rêve, alors le cinéma n’existe pas. » (Antonin Artaud, 1924) Un chien andalou Réal. : Luis Buñuel, Salvador Dali [Fr., 1928, 18 min à 20 i/s, 35 mm, muet] avec Jaime Miravilles, Pierre Batcheff, Simone Mareuil Après la célèbre ouverture de l'œil coupé, une libre série d'images évoquent rêves, cauchemars, désirs. « [...] n'accepter aucune idée, aucune image qui pût donner lieu à une explication rationnelle, psychologique ou culturelle. Ouvrir toutes les portes à l'irrationnel. N'accueillir que les images qui nous frappaient, sans chercher à savoir pourquoi. » (Luis Buñuel, Mon dernier soupir, 1982). Meshes of the Afternoon Réal. : Alexander Hammid, Maya Deren [É.-U., 1943, 14 min, 16 mm, muet] avec Alexander Hammid, Maya Deren "Dans ce premier essai, Maya Deren et Alexander Hammid ont cherché à rendre, grâce à une certaine fluidité filmique, la transcription de leurs fantasmes respectifs à travers une progression formelle qui rappelait l'analogie visuelle des rêves." (Raphaël Bassan, 1977) The Life and Death of 9413 : A Hollywood Extra Réal. : Robert Florey et Slavko Vorkapitch [É.-U. , 1928, 14 min à 20 i/s, 35mm, muet] The Life and Death of 9413 est l'un des premiers films expérimentaux américains. Avec le célèbre Gregg Toland à la direction photo. « Robert Florey et Slavko Vorkapich le réalisent en 1928. Sous une forme satirique, ils y attaquent le culte des stars au paradis du cinéma. Les personnages ainsi que le fond qui sert de coulisses y sont découpés dans du papier ou fabriqués avec des paquets de cigarettes ou des boîtes de conserve. L’unique éclairage provient d’un projecteur mobile de 400 watts. On y voit défiler, à une vitesse tourbillonnante, toute l’atmosphère de Hollywood, avec ses night clubs, ses glamours girls, ses montagnes de dollars. Le seul rêve du personnage en papier numéro 9413 est de devenir une star célèbre […]. » (Peter Weiss, 1956) AU PIANO : ROMAN ZAVADA Vendredi 13 Mai 21 h 00 Don Owen (1931-2016) Runner (Le Coureur) Réal. : Don Owen [Can., 1962, 11 min, 35 mm, VOA ] Le Canadien Bruce Kidd, plusieurs fois vainqueur aux Jeux de l'Empire de 1962, en Australie, court devant nous. Véritable phénomène de la course à pied, Kidd est devenu en quelques années une figure dominante du monde du sport. Des images nous le montrent à l'entraînement et en pleine compétition. Source : ONF Ernie (The Ernie Game) Réal. : Don Owen [Canada, 1967, 88 min, 35 mm, VOSTF] avec Alexis Kanner, Jackie Burroughs, Judith Galt « Fraîchement sorti d'une clinique psychiatrique, Ernie se retrouve dans Montréal, sans défense et mal préparé à affronter la vie. En plus d'y avoir un rôle, Leonard Cohen écrit la musique du film et signe une chanson. Le héros d'À tout prendre était une sorte de Pierrot-le-Fou, grand bourgeois américanisé et stendhalien, celui d'Ernie Game est un Pierrot-le-Fou américain, dont la folie ne vient pas de l'amour mais d'une immense instabilité. » (Dominique Noguez, 1971) Samedi 14 Mai 17 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga ¡Tango! Réal. : Luis Moglia Barth [Arg., 1933, 80 min., vidéo, V.O. espagnole] Le "Tango Bar" est à la mode du moment. Les fêtards de la ville ont choisi l'intime et confortable endroit pour les petites heures de la nuit. Gaby Grant est une hôtesse idéale qui sait comment faire oublier aux invités les douleurs et les troubles quotidiens - et elle sait comment les faire payer. Samedi 14 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Los tres Berretines Réal. : Enrique Telémaco Susini [Arg., 1933, 65 min., vidéo, V.O. espagnole] Les membres d'une famille de Buenos Aires ont trois passe-temps (le tango, le foot et le cinéma) - des 'berretines' en argot de Buenos Aires - qui les éloignent de leurs responsabilités. Par conséquent, l'entreprise familiale décline, et seulement le père semble s'en préoccuper, il espère que son quatrième fils, un architecte, pourra sauver la situation. Samedi 14 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Happy Together (Cheun gwong tsa sit) Réal. : Wong Kar-wai [H.-K., 1997, 96 min, VOSTA, 35mm] avec Chang Chen, Leslie Cheung, Tony Leung Chiu Wai "Deux jeunes hommes exilés à Buenos Aires tentent de retrouver leur passion perdue. Véritable hallucination érotique, ce film traite de la souffrance d'aimer avec un art étonnant de la fugacité. Alchimiste, Wong Kar-Wai est le cinéaste de la fulgurance mélancolique, des dérapages poétiques, des permutations visuelles, du télescopage temporel. Ses anges déchus, magnifiquement beaux, sont nos contemporains." (André Roy, 1999) Dimanche 15 Mai 13 h 30 Projections famille L'assassin jouait du trombone Réal. : Roger Cantin [Qué., 1991, 100 min, VOF] avec Anaïs Goulet-Bouchard, Germain Houde, Raymonod bouchard Un mystérieux individu assassine un à un les patrons d'un studio de production de films, annonçant chacun de ses crimes par un air mélancolique de trombone et laissant sur chaque cadavre un indice qui incrimine Marleau, le gardien de nuit des lieux. « J'ai toujours voulu dépasser ce qu'on peut appeler le néoréalisme québécois. » (Roger Cantin) PRÉSENTÉ PAR ÉLÉPHANT, MÉMOIRE DU CINÉMA QUÉBÉCOIS Dimanche 15 Mai 17 h 00 Festival TransAmériques 2016 The Lady in Black Réal. : Lisa Boerstra [P.-B., 2015, 70 min., DCP, VOSTF] Tissées d’intimité et de ressenti, les chorégraphies d’Ann Van den Broek suscitent l’admiration autant qu’elles déstabilisent, perturbent, provoquent violemment. Incursion dans un monde inexorable où dévotion et rage se disputent une même passion : la danse. La cinéaste Lisa Boerstra suit la chorégraphe belge Ann Van Der Broek au long de ses journées de création. Allant de répétitions en premières autour du monde, tout comme s'immisçant dans l'intimité captive de la relation houleuse avec les danseurs, le film se construit au fur et à mesure que nous découvrons un travail basé sur une grande abnégation, débouchant sur une forme de critique dansée de la vie quotidienne. Présentation de Jessie Mill (conseillère artistique du FTA) Dimanche 15 Mai 19 h 00 Ces méconnus : Roullet Le mur Réal. : Serge Roullet [France, 1967, 90 min, 16 mm, VOF] L'Espagne au début de la guerre civile. Trois hommes sont arrêtés par les franquistes et mis en cellule, après avoir été condamnés à être fusillés à l'aube. Commence alors leur dernière nuit... (Festival international du Film de La Rochelle). Adapté d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre. Reprise du 16 avril, 17h Lundi 16 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga El tango en el cine Réal. : Guillermo Fernandez Jurado, Rodolfo Corral [Arg., 1979, 101 min., 35mm, VOSTF] El Tango el cine éblouit comme un bijou serti de perles cinématographiques rares, toujours présentées avec humour et drôlerie. Du côté des Etats-Unis, mentionnons Rudolf Valentino en gaucho séducteur et conquérant ; Gloria Swanson dans le rôle de l'actrice vieillissante évoquant les tangos de sa jeunesse ; Fred Astaire interprétant d'élégantes chorégraphies avec Dolores del Rio ; Charles Boyer marchant maladroitement sur les pieds de Gene Harlow ; Leslie Howard dans le rôle d'un professeur de mathématique confondant danse et algèbre ; et pour couronner le tout, les sketches désopilants de Charlot, Groucho Marx, Mickey, Laurel et Hardy... (Fabrice Hatem) Lundi 16 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Tangos, l'exil de Gardel Réal. : Fernando E. Solanas [Fr.-Arg., 1985, 120 min, 35mm, VOSTF] avec Marie Laforêt, Miguel Angel Solas, Philippe Léotard À Paris, des émigrés argentins expriment la nostalgie, la recherche d'identité et leurs rêves au rythme du tango. Envar El Kadri était le producteur argentin des trois derniers films de Solanas. En février dernier, il fut l'invité des Rendez-vous du cinéma québécois. Mardi 17 Mai 19 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga La vida de Carlos Gardel Réal. : Alberto de Zavalia [Arg., 1939, 100 min., vidéo, V.O. espagnole] Carlos, (Hugo del Carril), est un chanteur qui a une réputation internationale et il voyage beaucoup pour chanter ses merveilleuses chansons. Il a une relation personnelle avec Teresa, (Delia Garcés), une belle jeune femme qui est aussi en amour avec lui. Les choses se compliquent quand Teresa voit Carlos embrasser Dorina (Elsa O'Connor). Mais Carlos doit faire une tournée de chansons à Medellin (Colombie) et il meurt dans un accident d'avion. Teresa reste à écouter des disques de Carlos qui bien que mort est comme un fantôme. Mardi 17 Mai 21 h 00 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Je ne suis pas là pour être aimé Réal. : Stéphane Brizé [Fr., 2005, 93 min., 35mm, VOF] ''La grande qualité de ce film délicat est d'adopter la retenue pudique de ses personnages. En empathie avec ces handicapés de l'émotion, Je ne suis pas là pour être aimé structure les scènes autour des silences, trouve la bonne distance pour capter le choc et l'attirance des timidités. La douleur des non-dits, la maladresse des rapports affectifs ne pouvaient être à ce point perçus qu'avec de remarquables comédiens. C'est le cas du nonchalant Patrick Chesnais, dissipant ici l'éclair malicieux qui fait d'ordinaire son charme pour distiller une infinie tristesse. Sa manière de séduire presque involontairement, n'offrant que ses soupirs, pudeurs et banalités, relève du grand art. Face à lui, Anne Consigny, craquante future mariée aux sourires contrits, à la fois si enjouée et si désolée, prisonnière du conformisme maternel et d'un inoffensif mensonge par omission, s'affirme comme une formidable révélation.'' (Jean-Luc Douin, Le monde, octobre 2005) Mercredi 18 Mai 18 h 00 Daïchi Saïto Engram of returning Réal. : Daichi Saito [Québec, 2015, 20 min, 35 mm, SD] Nouvelle œuvre du montréalais Daïchi Saïto, cinéaste expérimental majeur. Traversée latérale d'un paysage qui se déploie en un kaleidoscope de couleurs, avec l'apport des improvisations musicales du saxophoniste Jason Sharp. Canon Tiger Awards for Short Films, Festival de Rotterdam, 2016. Les 5, 6, 11, 12 18 et 19 mai. Tarification spéciale de 2$ Mercredi 18 Mai 19 h 00 Festival TransAmériques 2016 Her Réal. : Spike Jonze [É.-U., 2013, 126 min., num., VOSTF] avec Amy Adams, Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson Los Angeles à l’heure des technologies intelligentes. Theodore Twombly, poète d’aujourd’hui, sort d’une rupture difficile quand il tombe sous le charme de la voix de Samantha, un système informatique d’assistance personnelle, déroutant d’intuition et d’humour. « Dans Jeanne Dielman… de Chantal Akerman, Delphine Seyrig est un corps sans voix (seuls de rares dialogues permettent d’entendre les légendaires timbre et flow de l’actrice). Dans La Voix humaine de Roberto Rossellini (première partie d’Amore, adaptée de la pièce de Cocteau), on ne voit et on n’entend qu’Anna Magnani, dans une conversation amoureuse téléphonique avec un interlocuteur hors champ. Le nouveau film de Spike Jonze est une sorte de variation de ces expérimentations sur l’incarnation cinématographique, la disjonction entre corps et voix, image et son, présence et absence à l’écran : une actrice célèbre (Scarlett Johansson) y “figure” par sa seule voix (l’inverse de Delphine Seyrig), et un acteur (Joaquin Phoenix) est seul à l’écran, dialoguant avec une partenaire par téléphone interposé (pendant masculin et technologiquement modernisé de Magnani). Her est situé dans un Los Angeles du proche futur. Les gratte-ciel y ont poussé comme des champignons, les déplacements urbains se font dans un grand vortex technoarchitectural (métros, corridors vitrés, passerelles design, ascenseurs…). Très réussi dans sa vision plastique d’une mégalopole à horizon dix ans, Her ne projette pas un futur anxiogène à la Metropolis ou Blade Runner mais une anticipation à peine exagérée de notre présent, une société consumériste et confortable, sourdement rongée par les difficultés relationnelles, la mélancolie et la solitude. » (Serge Kaganski, 2014) Mercredi 18 Mai 21 h 15 Tango et cinéma - La Vida es una milonga Asi cantaba Carlos Gardel Réal. : Eduardo Morera [Arg., 1935, 35 min., 35mm, VOSTF] Ce programme de courts-métrages, réalisés par Eduardo Morera à l’époque où le cinéma sonore faisait ses premiers pas, est consacré à celui qui fut la figure de proue du tango au début du XXe siècle : Carlos Gardel. Les chansons intégrées dans ce programme se révèlent être un parfait exemple de son répertoire. La restauration du film sur une copie neuve en 35 mm permet de redécouvrir ce document exceptionnel. (Cinélatino) Tango Bar Réal. : John Reinhardt [Arg., 1935, 62 min., DCP, VO angl.-esp.] Ricardo, un Argentin passionné par les courses, doit quitter son pays, ruiné par le démon du jeu. Il prend le bateau à destination de l'Espagne, où il a décidé de refaire sa vie en montant un cabaret qui serait dédié au tango. Sur le paquebot, il fait la connaissance d'une vedette de théâtre au caractère mystérieux. A Barcelone, secondé par sa jolie partenaire, à laquelle il n'est pas attaché que par des liens professionnels, Ricardo monte le «tango bar» de ses rêves. Mais il lui faut affronter les obstacles que l'ancien compagnon de sa belle, un voleur doublé d'un assassin, a décidé de semer sur leur route... (Télérama) Jeudi 19 Mai 18 h 00 Daïchi Saïto Engram of returning Réal. : Daichi Saito [Québec, 2015, 20 min, 35 mm, SD] Nouvelle œuvre du montréalais Daïchi Saïto, cinéaste expérimental majeur. Traversée latérale d'un paysage qui se déploie en un kaleidoscope de couleurs, avec l'apport des improvisations musicales du saxophoniste Jason Sharp. Canon Tiger Awards for Short Films, Festival de Rotterdam, 2016. Les 5, 6, 11, 12 18 et 19 mai. Tarification spéciale de 2$ Jeudi 19 Mai 19 h 00 Cinéma d'animation Whale (Kujira) Réal. : Noburô Ôfuji [Jap., 1955, 8 min, 16 mm, VOSTA] Dans cette deuxième version d’un film réalisé par Noburo Ofuji en 1927, trois hommes vont à la dérive à la suite d’un naufrage et se disputent la seule femme survivante. Tournée en Kinocolor, cette animation de cellophane colorée a été acclamée par la critique au Festival de Cannes de 1953. Scripta volant Réal. : Ryo Orikasa [Jap., 2011, 13 min, DCP, VOA] Le texte original, Le Prince heureux, est une courte histoire d'Oscar Wilde destinée aux enfants. La statue du Prince heureux, qui se tient au centre de la ville, demande à une hirondelle de prendre le le rubis de la garde de son arme, les saphirs de ses yeux, et la feuille d'or couvrant son corps pour les donner aux pauvres. Les lettres sont écrites et effacées alors qu'est racontée l'histoire. Notre chambre / Echo Chamber Réal. : Ryo Orikasa [Jap., 2015, 12 min, DCP, VOF] Je « vois » la langue. C’est un journal pour examiner la peine et la séduction du texte. Roland Barthes (1915-1980) a écrit un texte intitulé Non multa sed multum pour un catalogue des oeuvres de Cy Twombly, un peintre américain. Il a dit : « Qui c’est, Cy Twombly ? Qu’est-ce qu’il fait ? » Je veux répéter cette phrase : « Roland Barthes, Qu’est-ce qu’il fait ? » Datum Point (Suijun Genten) Réal. : Ryo Orikasa [Jap., 2015, 7 min, DCP, VOSTA] Les mouvements hypnotisants d'un paysage sans fin en blanc grisâtre. Yoshihiro Ishihara (1915-19977) était un poète du silence. Il a dit qu'un poème est une impulsion pour résister à l'écriture. Pendant la guerre du Pacifique (1941-1945), Ishihara a été envoyé dans la partie continentale de Chine en tant que membre de l'armée impériale japonaise. Juste après la guerre, il a été emmené en garde à vue par la force russe et a été emprisonné dans un camp d'internement en Sibérie jusqu'en 1953. Les huit années de famine sévère et le dur labeur ont influencé sa vie grandement lors de l'après-guerre au Japon. Ce film est une tentative de chercher un paysage à partir de ses poèmes. Invisible Ink Réal. : Dave Fleischer [É.-U., 1921, 12 min à 16 i/s, 16 mm, INTA] Dans ce classique de Max et Dave Fleischer mêlant prises de vues réelles et animation, Koko the Cown se débat contre des pointes de plume et de l'encre invisible. Retouches Réal. : Georges Schwizgebel [Suisse-Qué., 2008, 6 min, 35 mm, SD] Comme les vagues qui balaient inlassablement la plage, ce court métrage d'animation évolue en une suite de mouvements répétitifs qui corrigent et transforment progressivement notre environnement. Georges Schwizgebel joue avec la perception et la représentation, et s'amuse à perturber l'équilibre des formes. En un coup de pinceau, un escalier roulant devient une piste d'athlétisme; en quelques coups de brosse, les ondulations d'une chevelure révèlent une forêt secouée par le vent; en une spectaculaire inversion de point de vue, un terrain de tennis tourne autour d'une balle immobile. Oscillant entre le rêve et la réalité, Retouches est l’œuvre d'un funambule graphique s'avançant librement sur le fil du cinéma d'animation. Utö Réal. : David Buob [All., 2014, 8 min, num, SD] Sur l'île habitée la plus méridionale de Finlande, Utö, un triangle amoureux peu commun se forme, un inévitable dilemme se pose, et une seule solution émerge. EN PRÉSENCE DE RYO ORIKASA Jeudi 19 Mai 21 h 30 Rencontres internationales pour un nouveau cinéma Le Courage du peuple (El Coraje del pueblo) Réal. : Jorge Sanjinés [Bol.-It., 1971, 94 min, 16 mm, VOSTF] avec Domitilla Chungara, Federico Vallejio, Felicidad Coca Garcia Le massacre des mineurs boliviens en 1942 et la répression durant les 25 années qui suivirent... [...] si l'on choisit une histoire collective, on évite l'identification. Cette histoire est forcément objective, car nous savons que ce sont les masses qui font l'histoire. (J. Sanjinés, 1974) Vendredi 20 Mai 17 h 00 La Fête du cinéma 2016 Suspect No 1 Réal. : François Girard [Qué., 1989, 7 min, À préciser, VOF] avec Marie Brassard, Pierre-Philippe Guay, Robert Lepage D'après la pièce Le Polygraphe du dramaturge Robert Lepage. « Des acteurs se préparent, puis interprètent un récit policier [...]. Astucieux, maîtrisé, exploitant remarquablement les possibilités de l'image électronique tout en demeurant fidèle à l'esprit du théâtre de Lepage, Suspect No 1 est la plus grande réussite de l'oeuvre vidéographique de François Girard. » (Marcel Jean, 2015) 32 films brefs sur Glenn Gould (Thirty-Two Short Films About Glenn Gould) Réal. : François Girard [Qué., 1993, 98 min, 35 mm, VOSTF] avec Colm Feore, Derek Keurvorst, Katya Ladan Empruntant la structure des Variations Goldberg de Bach, Girard tente de cerner en 32 fragments le pianiste virtuose Glenn Gould, ce personnage exceptionnel et énigmatique qui a marqué l'interprétation de la musique au XXe siècle. « Un très beau film, qui fait pénétrer le jeune François Girard dans les ligues majeures de la réalisation québécoise. » (Odile Tremblay, 1993) Vendredi 20 Mai 19 h 30 La Fête du cinéma 2016 L'homme à la caméra (Tcheloviek s kinoapparatom) Réal. : Dziga Vertov [URSS, 1929, 80 min à 20 i/s, 35 mm, sans int.] Essai documentaire sur les divers aspects de l'URSS des années 1920. « Le propos apparent du film est de montrer avec quelle ampleur et quelle précision la caméra peut enregistrer la vie. Mais ni Vertov, ni son frère, le chef-opérateur Kaufman, ne pouvaient se contenter d'établir un vocabulaire élémentaire de la pratique cinématographique; leur homme à la caméra, ils le font participer héroïquement aux divers courants de la vie soviétique. [...] Dans L'homme à la caméra, dans ce film plein à craquer, on trouve tous les exploits que peuvent réaliser un opérateur muni d'un appareil Debrie ou d'un appareil portable et un monteur muni de toute l'audace d'un Vertov et d'une Svilova. » (Jay Leyda, 1959) ACCOMPAGNEMENT MUSICAL; MICHEL F. CÔTÉ : PERCUSSIONS PIERREYVES MARTEL : VIOLE DE GAMBE + INSTRUMENTS INVENTÉS ALEXANDRE ST-ONGE : BASSE ET LUTHERIE ÉLECTRONIQUE Vendredi 20 Mai 19 h 30 Les avant-gardes muettes L'homme à la caméra (Tcheloviek s kinoapparatom) Réal. : Dziga Vertov [URSS, 1929, 80 min à 20 i/s, 35 mm, sans int.] Essai documentaire sur les divers aspects de l'URSS des années 1920. « Le propos apparent du film est de montrer avec quelle ampleur et quelle précision la caméra peut enregistrer la vie. Mais ni Vertov, ni son frère, le chef-opérateur Kaufman, ne pouvaient se contenter d'établir un vocabulaire élémentaire de la pratique cinématographique; leur homme à la caméra, ils le font participer héroïquement aux divers courants de la vie soviétique. [...] Dans L'homme à la caméra, dans ce film plein à craquer, on trouve tous les exploits que peuvent réaliser un opérateur muni d'un appareil Debrie ou d'un appareil portable et un monteur muni de toute l'audace d'un Vertov et d'une Svilova. » (Jay Leyda, 1959) ACCOMPAGNEMENT MUSICAL; MICHEL F. CÔTÉ : PERCUSSIONS PIERREYVES MARTEL : VIOLE DE GAMBE + INSTRUMENTS INVENTÉS ALEXANDRE ST-ONGE : BASSE ET LUTHERIE ÉLECTRONIQUE Vendredi 20 Mai 21 h 30 La Fête du cinéma 2016 Bildfenster / Fensterbilder Réal. : Bert Gottschalk [All., 2007, 6 min, 35 mm Cinemascope, SD] Évocation mélancolique de la pellicule argentique sur fond de paysages urbains, les perforations faisant une rime visuelle avec les fenêtres sur les bâtiments. Le réalisateur installe un sentiment de vertige face à cet espace inconnu, cette ville étrange et mystérieuse, qui ne ressemble à aucune autre. Dessins sur papiers, photographies. Buffalo Bill and the Indians or Sitting Bull's History Lesson Réal. : Robert Altman [É.-U., 1976, 123 min, 35 mm Cinemascope, VOSTF] avec Geraldine Chaplin, Joel Grey, Paul Newman Héros fabriqué par l'écrivain Ned Buntline, Buffalo Bill est entouré de parasites et prisonnier d'une légende qu'il rejoue inlassablement pour les spectateurs de son cirque. « Paul Newman était le choix idéal pour le rôle de Cody. Nul ne sait mieux que lui ce qu'il en coûte d'être une star. Il a parfaitement conscience qu'il ne pourra jamais être à la hauteur de son mythe. Quand il apparaissait à cheval pour parader dans l'arène, il n'était pas besoin d'encourager les spectateurs : ils applaudissaient à tout rompre. » (Alan Rudolph, 1977) Samedi 21 Mai 0 h 30 La Fête du cinéma 2016 Supporting Film (Voor Film) Réal. : Douwe Dijkstra [P.-B., 2015, 12 min, num, VOSTA] Mêlant effets spéciaux et prises de vues réelles, ce documentaire met en lumière l'expérience de la salle de cinéma en adoptant le point de vue d'une douzaine de spectateurs d'horizons divers. Comment, par exemple, le medium est-il reçu par les malentendants, les croyants, les mal-aimés ? Une histoire émouvante sur les images en mouvement et les spectateurs. Audition (Oodishon) Réal. : Takashi Miike [Rép. de Cor.Jap., 1999, 116 min, 35 mm, VOSTA] avec Eihi Shiina, Ryo Ishibashi, Tetsu Sawaki « Audition (Oodishon) de Miike est un superbe remède au visionnement accéléré ou fragmenté. Parce que rares sont les films qui se permettent de préparer de façon aussi lente leur finale et qui mélangent les genres avec autant d’intelligence et de perversité. Pour apprécier ces auditions, il faut assister à chacune d’elles et vivre avec les attractions de ce producteur de films à la recherche d’une nouvelle épouse. » (B. Perron, 2008) Samedi 21 Mai 10 h 00 La Fête du cinéma 2016 Le courant faible de la rivière Réal. : Joël Vaudreuil [Qué., 2013, 9 min, num, VOF] Un vieil homme se retire un moment au bord de la rivière. En perdant son regard dans le courant, des souvenirs lui reviennent, il est venu ici avec une fille quand il avait 13 ans. Lui voulait devenir un homme, elle, ne voulait que partager un don difficile à porter avec quelqu'un de compréhensif. Personne n’a ce qu’il désire. Dessin sur papier, animation 2D. Prix Guy-L.-Coté pour le meilleur film d'animation canadien (Sommets du cinéma d'animation 2013), prix Jutra pour le meilleur court ou moyen métrage d'animation 2013. Bringing Up Baby Réal. : Howard Hawks [É.-U., 1938, 105 min, 35 mm, VOSTF] avec Charles Ruggles Nissa, Gary Grant, Katharine Hepburn Pour parvenir à se faire aimer d'un timide professeur de zoologie, une riche héritière emploie les moyens les plus farfelus. Hawks donna à la comédie quelques-unes de ses œuvres les plus marquantes. Samedi 21 Mai 13 h 00 La Fête du cinéma 2016 The Barber Shop Réal. : Arthur Ripley [É.-U., 1933, 21 min, 35 mm, VOSTF] avec Elise Cavanna, Harry Watson, W. C. Fields « The Barber Shop relève de la comédie domestique et est partagé entre les activités professionnelles de Fields (dans l'exercice desquelles il peut dominer ses clients) et sa vie familiale (dans laquelle ses proches le dominent). Fields y joue de la contrebasse (à l'archet) entre deux clients. » (Jean-Pierre Coursodon, 1968) The Pharmacist Réal. : Arthur Ripley [É.-U., 1933, 19 min., 35 mm, VOSTF] avec Elise Cavanna, Marjorie Kane, W.C. Fields La vie d'un pharmacien qui oscille entre ses clients exigeants et sa famille à problèmes... The Fatal Glass of Beer Réal. : Clyde Bruckman [É.-U., 1933, 18 min., 35 mm, VOSTF] avec George Chandler, Rosemary Theby, W.C. Fields M. Snavely, un prospecteur du Yukon, voit son fils unique, tout récemment libéré de prison, revenir à la maison familiale ... Samedi 21 Mai 14 h 30 La Fête du cinéma 2016 What's Opera, Doc? Réal. : Chuck Jones [É.-U., 1957, 7 min, 16 mm, VOA] Mettant en vedette Bugs Bunny et Elmer Fudd dans l'une de leur plus mémorable apparition à l'écran, What's Opera, Doc? est une parodie de plusieurs opéras de Wagner réunis en un hilarant cartoon de sept minutes. La truculence des personnages, le rythme haletant et le cadre spectaculaire de l'action font de ce film un grand Chuck Jones ! Don Giovanni Réal. : Joseph Losey [Fr., 1979, 176 min, 35 mm, VOSTF] avec José Van Dam, Keri Te Kanawa, Ruggero Raimondi Losey fait de Don Giovanni un être défiant sa propre mort. Il éclaire le mythe donjuanesque par le spectacle de la destruction et de la mort du machisme. « La réussite éclatante à nos yeux de Don Giovanni provient de la rencontre entre la lecture de l'oeuvre de Mozart par Losey (qui y retrouvait nombre de ses préoccupations éthiques et sociales) et un environnement parfaitement choisi (Murano, le théâtre de Vicence, les villas de Vénétie). » (Gérard Legrand, 1990) Samedi 21 Mai 19 h 00 La Fête du cinéma 2016 Film-surprise Samedi 21 Mai 21 h 00 La Fête du cinéma 2016 Les Demoiselles de Rochefort Réal. : Jacques Demy [Fr., 1967, 124 min, 35 mm, VOF] avec Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Gene Kelly Projection présentée dans le cadre des projections commentées du Festival du nouveau cinéma. Commentateur invité : Martin Talbot (Les Parents, Henri Henri, Dany Lapin). Deux sœurs jumelles nées sous le signe des gémeaux attendent de rencontrer l'amour. Elles croiseront dans les rues de Rochefort animées par la foire : un marin en permission, un compositeur américain, des forains, un marchand de musique, un artiste contemporain et même, un tueur en série. « À partir d'une trame élémentaire (la recherche de l'âme sœur), Jacques Demy a su créer un univers unique, à mi-chemin entre ses souvenirs de provincial rêveur et l'imaginaire des contes de fées. En sortant d'un tel film, vous risquez de danser sur les trottoirs, de chanter au nez des passants, de parler en alexandrins avec le plus grand naturel. Et tant pis si tout le monde vous regarde en se vrillant la tempe avec l'index ! » (Marine Landrot, 2007) Martin Talbot commente Les Demoiselles de Rochefort dans le cadre des projections commentées du FNC. Samedi 21 Mai 23 h 15 La Fête du cinéma 2016 La course à l'abîme Réal. : Georges Schwizgebel [Suisse, 1992, 5 min, 35 mm, VOF] Un film baroque, d'une grande virtuosité technique, qui défile au rythme de La Course à l'abîme, tiré d'un opéra de Berlioz, La Damnation de Faust. Rock'N'Roll High School Réal. : Allan Arkush [É.-U., 1979, 93 min, 35 mm, VOA] avec Clint Howard, P. J. Soles, Vincent Van Patten Une dame de fer est nommée directrice du high school que fréquentent Riff et Kate, deux fans inconditionnels des Ramones pour lesquels ils sont prêts à tout, même à faire la révolution ! Iconoclaste et anarchique, cette satire du high school américain combine le rock punk des Ramones aux talents de l'ingénieur du son Phil Spector. Dimanche 22 Mai 13 h 30 Projections famille Simon les nuages Réal. : Roger Cantin [Qué., 1990, 83 min, 35 mm, VOF] avec Hugolin Chevrette-Landesque, Jessica Barker, Patrick St-Pierre Simon «les nuages» fait souvent le même rêve. Il découvre un pays fabuleux et paisible, où se sont réfugiés tous les animaux disparus au cours des siècles ou décimés par la faute des humains. Simon réussira à convaincre son cousin de partir avec lui. Mis au courant de leur expédition secrète, d'autres enfants se joignent à eux. Mais ils doivent user de stratagèmes pour ne pas être vus par les adultes. Sans quoi, l'enchantement est rompu et il faut recommencer. Dans ce premier long métrage de fiction, Roger Cantin, scénariste de La Guerre des tuques, jette à nouveau son regard sur l'enfance et confirme sont intérêt pour les effets spéciaux. (ONF) Dimanche 22 Mai 17 h 00 Festival TransAmériques 2016 La Maman et la Putain Réal. : Jean Eustache [Fr., 1973, 217 min, 35 mm, VOF] avec Bernadette Lafont, Françoise Lebrun, Jean-Pierre Léaud Chef-d’œuvre aux couleurs de la Nouvelle Vague, le célèbre triangle amoureux de Jean Eustache est couronné du Prix spécial du jury du Festival de Cannes en 1973. Intellectuel oisif, Alexandre partage ses inclinations entre une maîtresse maternelle et une inconnue volage. Un étrange ménage à trois où la logomachie tient une place capitale. « Pour en recevoir pleinement la beauté et la profondeur, le spectateur doit faire la moitié du chemin, accepter d'assister pendant plus de trois heures d'horloge à une action quasiment inexistante charpentée par des dialogues ininterrompus, à un spectacle qui se nie tout en s'affirmant puisque les formes habituelles du film de consommation courante y sont niées en même temps que la magie qui se dégage d'une souveraine utilisation du Verbe, réintroduit la fascination du spectacle. » (Marcel Martin, 1973). Cette magnifique copie restaurée en 35mm de La Maman et la Putain nous a été généreusement donnée par Louis Dussault de K-Films Amérique, qui avait relancé le film en salle en 1998. Présentation de Marcel Jean Lundi 23 Mai 19 h 00 Rencontres internationales pour un nouveau cinéma Le train en marche Réal. : Chris Marker [France, 1971, 31 min, 16 mm, VOF] Hommage de Chris Marker à Alexandre Medvedkine, pionnier du cinéma russe, inventeur du « ciné-train », emportant un laboratoire et une équipe de cinéma pour diffuser la jeune révolution à travers le pays. (Forum des images) Mistashipu/La Grande Rivière Réal. : Arthur Lamothe [Qué., 1974, 79 min, 16 mm, VOF] avec Christine Vollant, Jean-Marie McKenzie, Marcel Jourdain "Premier épisode et film inaugural d'une série de huit longs métrages intitulée Carcajou et le péril blanc, La Grande Rivière constitue une introduction générale à l'univers bien particulier qu'est celui des Montagnais, en le situant géographiquement puis socialement, et s'appuyant sur des témoignages sincères. Le regard le plus affectueux et le plus respectueux jamais posé par un cinéaste blanc sur la réalité indienne, du moins au Québec." (Gérald Godin, 1974) Lundi 23 Mai 21 h 00 Rencontres internationales pour un nouveau cinéma Soleil O Réal. : Med Hondo [France/Mauritanie, 1971, 102 min, 16 mm, VOF] Violente dénonciation des fantoches installés au pouvoir dans beaucoup de pays d'Afrique par la bourgeoisie française. (Télérama) Mardi 24 Mai 17 h 00 - Bar Salon Rencontres internationales pour un nouveau cinéma Lancement : Rencontres internationales pour un nouveau cinéma Réal. : [] La revue canadienne d'études cinématographiques organise un lancement autour de sa nouvelle parution qui traite des Rencontres pour un nouveau cinéma qui ont eu lieu à la Cinémathèque québécoise au milieu des années 1970. Cet événement a été déterminant dans l'évolution du travail de plusieurs cinéastes latino-américains et québécois. Mardi 24 Mai 19 h 00 Rencontres internationales pour un nouveau cinéma Giron Réal. : Manuel Herrera [Cuba, 1973, 103 min, 35 mm, VOSTF] avec Eduardo Macias, Ernesto Guevara Assef, Julia Maria Valdes Reconstitution du débarquement (avril 1961) organisé par la CIA dans la baie des Cochons. Partant de témoignages de miliciens et de militaires mobilisés à cette occasion, le film mêle magistralement documentaire et fiction pour authentifier la reconstruction des combats. Mardi 24 Mai 21 h 00 Zucca/Klossowski Roberte Réal. : Pierre Zucca [Fr., 1979, 104 min, num., VOF] avec Denise Morin- Sinclaire, Martin Loeb, Pierre Klossowski Roberte, ancienne résistante et épouse d'un bourgeois âgé amateur d'art, travaille comme présidente dans un comité de censure. Son mari, Octave, la force à se prostituer afin de satisfaire ses pulsions voyeuristes et fétichistes. Précédé d'une conférence d'Hervé Castanet, psychanalyste et professeur des universités, Marseille Mercredi 25 Mai 19 h 00 Festival TransAmériques 2016 Total Eclipse (Rimbaud Verlaine) Réal. : Agnieszka Holland [R.-U.-Fr.-Belg., 1995, 100 min., num.] avec David Thewlis, Dominique Blanc, Leonardo DiCaprio, Romane Bohringer À 17 ans, Arthur Rimbaud rejoint Paris à l'invitation de Paul Verlaine. Ce voyage va sceller un destin tragique tandis que l’amitié des deux poètes cède le pas à une passion effrontée, scandaleuse, destructrice. At age 17 Arthur Rimbaud travels to Paris at the invitation of Paul Verlaine. His arrival will seal a tragic destiny, as the friendship between the two poets is transformed into shameless, scandalous and destructive passion. Présentation de Denis Marleau Mercredi 25 Mai 21 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Suzanne Simonin, la religieuse de Denis Diderot Réal. : Jacques Rivette [France, 1965, 140 min, 16 mm, VOF] avec Anna Karina, Francisco Rabal, Micheline Presle Une jeune femme est enfermée contre son gré dans un couvent et se révolte contre sa situation. Il devient enfin évident que ce lien entre Paris nous appartient et La Religieuse, fait d'eux moins des épisodes successifs d'un roman d'idées que l'avers et le revers d'une même obsession de la mort. (Jacques Aumont, 1967) Jeudi 26 Mai 19 h 00 Le collectif Regards syriens présente/"Regards syriens" collective presents The Immortal Sergeant (Al-Rakib Al-Khaled) Réal. : Ziad Kalthoum [Syrie, 2013, 75 min, num. , v.o. arabe, s.t. français] Jeudi 26 Mai 21 h 00 Ces méconnus : Lapoujade Prison Réal. : Robert Lapoujade [France, 1962, 14 min , 16mm, s.d.] Compte-rendu du cinéaste Pierre Hébert suite à la projection de Prison de Robert Lapoujade lors du 6e Festival International du Film de Montréal 1965, paru dans la revue Objectif 65. « Nous allons dire encore deux mots du magistral Prison de Lapoujade qui n’est pas à proprement parler un film abstrait mais qui a une existence formelle très intense. On y retrouve aussi une orchestration très précise et très sobre entre (les) trois thèmes : d’abord ce mur gris sur lequel les modulations de lumières et de formes se font de façon très linéaire et qui est l’élément de base, omniprésent, du film : deuxièmement ce retour obsessif du visage de la femme ou de ce plan où on la voit étendue et qui s’animera de façon hallucinante au cours du développement du troisième thème qui est le récit du crime et de la condamnation. » (Pierre Hébert, 1965) Le Socrate Réal. : Robert Lapoujade [France, 1968, 89 min , 35mm , VOF] avec Martine Brochard, Pierre Luzan, Stéphane Fay Un professeur de philosophie décide de fuir l'Université. Il erre dans la campagne et rassemble bientôt des disciples qui le suivent et l'abreuvent de questions… « Ici, paradoxalement, le cinéma renvoie directement à la philosophie, dans la mesure où Lapoujade traduit directement à l’aide des moyens audio-visuels dont il dispose (et qu’au besoin il crée) l’expérience de perception qu’un philosophe comme Merleau -Ponty a pu exprimer. Il s’agit là d’un exemple assez rare où un cinéaste a cherché à exprimer non seulement dans le contenu de son film mais dans sa forme même l’essentiel d’une expérience philosophie » (Luc Perreault, 1969) Vendredi 27 Mai 19 h 00 Le cinéma des écrivains des années 20 The Bargain Réal. : Reginald Barker [USA, 1914, 70 min, 35 mm, INTA] Film phare des débuts du western où les figures essentielles de ce genre se mettent en place. Vol de banque, cavalcades et amours idylliques ponctuent ce récit d'action. Copie 35 mm de la Library of Congress. Vendredi 27 Mai 21 h 00 Le collectif Regards syriens présente/"Regards syriens" collective presents No time for tomorrow Réal. : Émilie Serri [Canada, 2015, 5 min, num, voarabe et fr. ] Eau argentée, Syrie autoportrait (Ma'a al-Fidda) Réal. : Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan [France-Syrie, 2014, 90 min., v.o. arabe, s.t. français] ÉCHANGE VIA SKYPE AVEC WIAM SIMAV BEDIRXAN Samedi 28 Mai 13 h 30 Festival TransAmériques 2016 Le voyage de Chihiro Réal. : Hayao Miyazaki [Jap., 2001, 124 min., num., VF] L'un des films d’animation les plus fantasmagoriques de Miyazaki, Le voyage de Chihiro aborde avec humour et esprit critique le détachement familial, l’intégration par le travail, le voyage initiatique ou la surconsommation. Entre modernité et tradition, les mythiques noiraudes y côtoient le singulier personnage de Sans-Visage. One of Miyazaki's most phantasmagorical animated films, Spirited Away takes a humorous, critical look at familial detachment, social integration through work, the initiatory journey and overconsumption. It is a blend of modernity, tradition and the world of spirits, including the silent masked creature named No Face. Présentation de Louise Lecavalier Samedi 28 Mai 17 h 00 Le collectif Regards syriens présente/"Regards syriens" collective presents FORUM Regards Syriens Samedi 28 Mai 19 h 00 Le collectif Regards syriens présente/"Regards syriens" collective presents Haunted (Maskoon) Réal. : Liwaa Yazji [Syrie, 2014, 112 min, num. , v.o. arabe, s.t. français] Samedi 28 Mai 21 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Hurlevent Réal. : Jacques Rivette [Fr., 1985, 130 min, 35 mm, VOF] avec Fabienne Babe, Lucas Belvaux, Sandra Montaigu Le récit d'Emily Brontë est transposé en Ardèche dans les années 30. Rivette se démarque des autres versions du roman - de Wyler et Buñuel, entre autres - par une fidélité à l'oeuvre tout en évitant les pièges du romantisme. J'ai cherché des garçons et des filles qui puissent donner, sans enfantillage, cette notion d'absolu, qui est le noyau de l'histoire, et qui est souvent l'apanage des jeunes de dix-huit ou dix-neuf ans. Ensuite on acquiert le sens du relatif. Les personnages de Hurlevent n'y parviennent pas. Ils préfèrent mourir ou se sauver. (Rivette, 1985) Dimanche 29 Mai 13 h 30 Projections famille Le Maître des éléphants Réal. : Patrick Grandperret [Esp.-Fr., 1995, 95 min, 35 mm, VOF] avec Alain Artur, Bassek Ba Kobhio, Erwan Baynaud, Jacques Dutronc Suite à la mort de sa mère, le jeune Martin doit aller rejoindre son père, qu'il ne connaît pas, en Afrique. Cet homme semble plus occupé par la réserve naturelle dont il a la responsabilité que par ce fils qu'il ne connaît pas. Martin découvrira ce continent et ceux qui l'habitent grâce à de nouvelles amitiés. La disparition soudaine d'éléphants réunira le fils et le père. Dimanche 29 Mai 17 h 00 Festival TransAmériques 2016 Pipelines, pouvoir et démocratie Réal. : Olivier D. Asselin [Can., 2015, 95 min., VOF] Face aux dangers écologiques de l’exploitation des sables bitumineux, Olivier D. Asselin dresse un portrait du militantisme québécois. Des rangs de l’Assemblée nationale aux organisations environnementalistes infiltrant les tribunes médiatiques, l’espoir de changer les choses résiste. In response to the ecological dangers of tar sands oil extraction, Olivier D. Asselin presents a portrait of political activism in Quebec. From the hallways of the National Assembly to campaigns by environmental defence groups by way of the media, the film shows that it is still possible to effect change. Présentation d'Olivier Asselin Dimanche 29 Mai 19 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Paris nous appartient Réal. : Jacques Rivette [France, 1961, 141 min , 35 mm, VOSTA] avec Betty Schneider, Gianni Esposito, Jean-Claude Brialy Alors qu'une jeune compagnie tente de monter Périclès de Shakespeare, certains de ses membres vivent des événements mystérieux. Aérolithe, le film surgit, surprend, entité irréductible à toute filiation. Paris nous appartient fait partie de ces oeuvres qui doivent porter trace en elles des risques qu'elles ont couru et continuer de vivre dans le risque. (Michel Delahaye, 1962) Lundi 30 Mai 19 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Jacques Rivette le veilleur Réal. : Claire Denis [Fr., 1990, 124 min, vidéo, VOF] Solitaire, (Rivette) ne vit que pour peupler chaque film d'entrelacs de personnages, dans la phobie du mot fin et de tout ce qui se referme. C'est l'idée que nous avions de lui, Claire Denis et moi. Il y avait ce que nous savions de lui, l'importance qu'il avait depuis longtemps pour nous et il y avait le reste, que nous ignorions. Un cinéaste de l'alternance du jour et de la nuit, du chien et du loup : un veilleur de nuit en plein jour, veillant sur le temps alloué à tous et sur l'espace - Paris - qui n'appartient à personne. (Serge Daney) Lundi 30 Mai 21 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Jean Renoir, le patron : la recherche du relatif Réal. : Jacques Rivette [France, 1967, 98 min, 16 mm, VOF] Ce portrait fleuve du cinéaste Jean Renoir est un moment clé des débuts de la filmographie de Jacques Rivette où, dans le cadre de la série Cinéastes de notre temps, ce dernier va commencer à transformer sa relation à la durée, en prolongeant les plans et en laissant plus de place à ses intervenants. Un monteur hors pair, nommé Jean Eustache, s'occupera ensuite de remettre en forme en toute complicité ce qui aura été tourné. Mardi 31 Mai 19 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Jean Renoir, le patron : la direction d'acteurs Réal. : Jacques Rivette [France, 1967, 94 min, vidéo, VOF] Ce portrait fleuve du cinéaste Jean Renoir est un moment clé des débuts de la filmographie de Jacques Rivette où, dans le cadre de la série Cinéastes de notre temps, ce dernier va commencer à transformer sa relation à la durée, en prolongeant les plans et en laissant plus de place à ses intervenants. Un monteur hors pair, nommé Jean Eustache, s'occupera ensuite de remettre en forme en toute complicité ce qui aura été tourné. Mardi 31 Mai 21 h 00 Jacques Rivette : l'habitude du hasard Le Coup du berger Réal. : Jacques Rivette [France, 1956, 30 min] avec Étienne Loinod (Jacques Doniol-Valcroze), Jean-Claude Brialy, Virginie Vitry Jean Renoir, le patron : la règle et l'exception Réal. : Jacques Rivette [France, 1967, 79 min, 16mm, VOF] Ce portrait fleuve du cinéaste Jean Renoir est un moment clé des débuts de la filmographie de Jacques Rivette où, dans le cadre de la série Cinéastes de notre temps, ce dernier va commencer à transformer sa relation à la durée, en prolongeant les plans et en laissant plus de place à ses intervenants. Un monteur hors pair, nommé Jean Eustache, s'occupera ensuite de remettre en forme en toute complicité ce qui aura été tourné.