Conférence « Luxe trotter » du 20/12/12 Le jeudi 20

Transcription

Conférence « Luxe trotter » du 20/12/12 Le jeudi 20
Conférence « Luxe trotter » du 20/12/12
Le jeudi 20 décembre 2012, Christian Blanckaert, Président de la marque Petit Bateau et ancien Président
du Comité Colbert,a fait l’honneur aux étudiants de l’EIML Paris d’animer pour eux une conférence
exceptionnelle. Christian Blanckaert observe le Luxe sous toutes ses coutures, en Chine, au Japon, à
Bombay, New York ou Paris. Il livre des clefs pour entendre, comprendre analyser cet univers étrange,
hétérogène et surprenant.
Christian Blanckaert est un homme d'affaires français, né en 1945, diplômé de l’IEP de Paris et de
l'INSEAD (MBA).
Il a notamment dirigé la chaîne Bricorama, la société Thom‐son, la Scac et la Maison de la France avant de
plonger en 1988 dans l’univers du luxe, à la tête du Comité Colbert. De 1996 à 2009, il est le PDG d'Hermès
Sellier et Directeur Général d'Hermès International. Christian Blanckaert a aussi lancé son propre cabinet
dans le secteur du luxe. Spécialisé dans le développement international, il mettra en pratique ses
compétences auprès de Christopher Descours, patron du groupe de luxe EPI (Weston, Bonpoint, Figaret).
Il est actuellement PDG de Petit Bateau. Il fut aussi durant vingt ans maire de Varengeville‐sur‐Mer.
Auteur de « Luxe Trotter », Christian Blanckaert nous présente son ouvrage et nous fait partager sa vision
du luxe.
Problématique des marques de luxe ?
Le paradoxe examiné dans le livre, c’est la crise. En Europe où le taux de chômage est important, les
difficultés sociales bien présentes et le pouvoir d’achat est en baisse, le luxe, lui, ne s’est jamais porté aussi
bien ! Le poids des chiffres du Luxe est surprenant. Par exemple Louis Vuitton qui était, en 1988, une petite
affaire avec 3 magasins générant alors 40 millions d’euros a actuellement dépassé les 6,5 milliards d’euros,
soit le double de Hermès. Monsieur Blanckaert les avais connus présidents de petites boites et aujourd’hui
ils sont loin comme Alain Boucheron, Hubert de Givenchy, Hermès … Au début ils connaissaient tous leurs
clients et se voyaient comme des chefs de maison et non des PDG. Lui, vendait des machines à laver pour
Thomson. Il connaissait sa part de marché, le taux d’équipement des clients et il définissait ses objectifs tout
seul. Mais pendant ses 15 années passées chez Hermès il ne pouvait pas calculer ces données. En effet
personne n’est capable de réellement prédire les achats. Comment dire qu’une femme ne va pas craquer pour
une paire de chaussure. C’est un besoin superficiel et une femme pourra préférer se serrer la ceinture pour
s’offrir la paire de chaussure qu’elle veut. C’est l’offre qui domine la demande et c’est un univers incertain.
Tous les indicateurs changent tout le temps.
Qui a besoin d’une robe ? Personne. Mais qui va en acheter ? Tout le monde !
Qu’est‐ce que l’on fait pour générer la créativité ?
Il y a des moyens pour laisser s’exprimer la créativité des employés. Il faut absolument favoriser la
créativité. La logique de l’éducation française va pourtant à l’encontre de cet élément.
LE LUXE NE SE COMPREND ET FONCTIONNE QUE SI L’ON GENERE DE LA CREATIVITE.
 Qu’est ce qui fait progresser les choses ? La découverte technologique.
 Alors que dans le luxe, les matières sont toutes les mêmes comme les sacs en latex d’Amazonie de
chez Hermès, le progrès est dans l’appréciation des sens (toucher, odorat, etc.). Le progrès dans le
luxe est lié aux sens et à la manière dont est générée la créativité des sens car sinon il n’y a pas de
progrès ailleurs que dans l’esprit.
Que représente le fait de changer de créateur pour une grande entreprise? C’est un choc incroyable (exemple
de DIOR et John Galliano) et une décision difficile à prendre. La décision est prise par le propriétaire et
relève de l’intuition.
« Ce qui est formidable dans le luxe c’est que tout ne s’explique pas, tout n’est pas rationnel »
Petit Bateau est une marque populaire et inter générationnelle. Monsieur Blanckaert a réorienté
stratégiquement la marque, qui manquait de dynamisme et de renouveau. Il a changé la direction artistique et
le management. Etant donné que c’était une marque connue, il a pu faire de grand changements et a,
notamment, retravaillé les couleurs pour redonner du souffle. Le résultat a dépassé toutes leurs espérances,
cette année ils vont faire un + 4 % de chiffre d’affaires sur un marché qui est à ‐ 8% d’évolution.
Les orientations stratégiques mises en place passent par un développement à l’international pour gagner en
notoriété et en chiffre d’affaires.
Pour conclure Monsieur Blanckaert tient à souligner un point capital : chacun doit avoir une expérience dans
la vente afin de véritablement connaitre les clients avant d’aller dans le marketing de luxe. Il nous précise
également que son rôle est de nous dire ce qu’il pense, et non que l’on veut entendre.
Imane BERTINO
5 EIML A