Le salon du Bourget
Transcription
Le salon du Bourget
BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:02 Page 1 CHARIOTS ELEVATEURS VENTES NEUFS OCCASIONS LOCATIONS COURTES ET LONGUES DUREES DEPANNAGES TOUTES MARQUES SUR SITE Tél. : 01 48 60 22 33 - Fax : 01 48 61 20 07 Route de Roissy - 93290 Tremblay en France t e B NEFICE .n ROISSY 2015 : L’EXCELLENCE EUROPEENNE - ROISSY 2015 : THE EUROPEAN EXCELLENCE - BBABA 2015 : AABAA@ABAAB BAABABAABAABBB - ROISSY 2015 : L’EXCELLENCE EUROPEENNE - ROISSY 2015 : THE EUROEXCELLENCE BBABA : AABAA@ABAAB LePEAN Magazine des Décideurs- du Pôle de 2015 Roissy • tel. :: 01 tél. 0130 3029 2904 043232• www.vppcom.com/beneficenet 2007 •: DIFFUSION : 20.000 ex. aux ENTREPRISES et ADMINISTRATIONS DU PÔLE marsseptembre/octobre / avril 2007 • DIFFUSION 20.000 ex. aux ENTREPRISES et ADMINISTRATIONS DU PÔLE Valeur : 3,5 €Valeur : 3,5 € N° 25 Air France KLM : Le champion de Roissy N. Sarkozy : « Il faut développer Roissy » L’A380 à CDG Yves Albarello Nouveau député de Seine-et-Marne www.roissymail.com BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:02 Page 2 Le « Greater Washington » : un exemple à suivre pour le pôle de Roissy ? 2 BN 25 Nous avions suivi une délégation (Pays de Roissy, Ceevo, ADP, Air France) l’an passé, en septembre, qui avait visité le territoire du « Grand Washington » (RoissyMail en avait rendu amplement compte). Ce territoire, et la manière dont il est composé, pourrait inspirer l’organisation souhaitée de la promotion et de la valorisation du pôle de Roissy, en raison des similitudes territoriales. En effet, la région de Washington (The Greater Washington, GW) comprend la capitale fédérale (Washington DC), et les parties des Etats de Virginie et du Maryland, qui lui sont proches (Northern Virginia et Suburban Maryland). Au-delà des limites territoriales, cet ensemble est cohérent, sur le plan du développement économique, la capitale fédérale et ses nombreuses agences (NSA, NASA etc.), les trois aéroports (Dulles, Reagan et Baltimore) jouant un rôle de plus en plus attractifs. La promotion du GW, nationale et internationale, est assurée par une structure de développement mixte, associant entreprises et élus, la « Greater Washington Initiative ». De leur côté, chaque Comté assurant la promotion de leur territoire à travers des structures de promotion et de développement économiques propres. Et ça marche bien. Le GWI était présent, par exemple au salon du Bourget. Vous en saurez plus en parcourant leur site : www.greaterwashington.org. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 3 Seine-et-Marne Deux villes nouvelles, deux pôles de compétitivité, + 10% de nouvelles qui dit mieux ? entreprises chaque année, c’est pas par hasard ! MADEMOISELLE “INNOVATION” Innover, c’est gagner MONSIEUR “TAUX DE CRÉATION D’ENTREPRISES” Une nature exponentielle ENTREPOTS DE STOCKAGE & PREPARATION DE COMMANDES En Seine-et-Marne, on veut tout. Pour vous. Sur un terrain de 1.7 hectares • 5200 m d’entrepôts • Des équipes spécialisées www.agencebeaurepaire.com 2 www.toutpourvous.biz NORD STOCK CHEM 48 allée des Erables - ZAC PARIS NORD II 93420 VILLEPINTE - France Tél 01 49 38 47 65 Fax 01 48 63 00 08 www.nordstockchem.com Siret 402 984 090 00017 Su À rfa LO ce U 35 E 00 R m 2 MITRY / COMPANS Bâtiment indépendant - Activités - Bureaux 01 58 36 17 00 3 BN 25 sommaire BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 4 14 8-13 AIR FRANCE : LE CHAMPION DE ROISSY 10-11 11-12 12-13 et 51 Air France, la saga Air France + KLM = succès incontesté J.C. Spinetta, PDG d’Air France KLM : « Air France a la chance de pouvoir bâtir un grand champion mondial du transport aérien » 14-21 PÔLE DE ROISSY 28 14-16 17-21 Le président Nicolas Sarkozy : « Un aéroport international est un endroit magique » et « il faut développer Roissy, je vous y aiderai » Eric Veillon : « Heureux, très heureux » L’intégral du discours du 26 juin 2007 22-27 CHOSES PUBLIQUES 22-23 36 24-26 27 Après les législatives, en attendant les municipales et les cantonales l’année prochaine Yves Albarello, nouveau député de Seine-et-Marne, veut s’investir sur le Pôle de Roissy Le Pôle de Roissy en bleu, J.P Blazy (PS) perd son siège, Asensi (PC) sauve le sien Yanick Paternotte et moi 28-35 SALON DU BOURGET 28-31 32 33 52 34 35 Tous les records battus, on attend le 100ème anniversaire, dans 2 ans Vincent Capo-Canellas, maire du Bourget : « c’est tout bon pour la ville ! » L’avis d’un éminent spécialiste : Olivier de Lestoile (DFS) : « du jamais vu ! » Retombées économiques locales : « L’hôtellerie fait un carton ! » Le stand d’AirEmploi au Salon a connu l’affluence des grands jours 36-38 RESEAUX Bénéfice. net bimestriel gratuit édité par VPP SARL 1 Clos du Thillay - 95380 Epiais-lès-Louvres Tél : 01 30 29 04 32 Fax : 01 34 68 52 07 Directeur de la publication : Eric Veillon : [email protected] Redaction et publicité : 01 30 29 04 32 Imprimerie : Dulac (Pacy-sur-Eure) 4 Dépôt légal à parution. Tirage : 20.000 exemplaires BN 25 VPP www.vppcom.com « 16 ans d’apéritifs contacts au CEEVO ou comment favoriser le « networking »… 40-42 SALON PRO Parc d’expositions de Paris-Nord Villepinte : Extension pour une dimension mondiale… BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 5 44-50 ARGENT 60 La bourse, Casino ou club ? Quelques exemples concrets som- 44-46 47-50 52-58 SORTIR A PARIS Eloge des Hauts de Belleville 60-63 AVIONS 64 Le 1er juin 2007 : un évènement ! Premier atterrissage de l’A380 à CDG : sur le territoire d’Epiais-lès-Louvres. 64-67 RESTAURANTS 64-65 66-67 Helmut et Marie-Feuchère : une histoire d’Amour…gauloise… Service à table : pas de progrès ! 68-70 TRANSPORT AERIEN Au cours de son Assemblée générale « La FNAM a affiché ses ambitions » JE VEUX RECEVOIR BENEFICE.net à mon nom et à mon adresse. Je souhaite adhérer à l'Association “LES LECTEURS DE BENEFICE.net” (loi 1901) Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : ............................................................................ Adresse : ............................................................................ ...................................................................................... Facultatif : Profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Facultatif : Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E. mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Je joins un chèque de 20 euros (cotisation normale) (ordre : Association des lecteurs de B.N.) 31 euros (j'aime vraiment bien) 76 euros (ou plus) (je soutiens l'association). signature : J'ai bien noté que les statuts sont disponibles à l'adresse de : “BENEFICE.net”, 1 Clos du Thillay - 95380 Epiais-lès-Louvres à laquelle j'envoie le présent bulletin. Faites comme nos 7 750 abonnés, inscrivez-vous sur la newsletter du Pôle de Roissy. 5 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 6 Dans un cadre campagnard, dans la belle commune d’Epiais-lès-Louvres, à 5mn de l’Aéroport Charles-de-Gaulle, 10 mn du parc des Expositions, 10 mn du parc Astérix et 30 mn de DisneyLand Paris La Ferme du Manoir vous reçoit ... I Au restaurant, tous les jours, midi et soir* Avec nos menus aux choix variés : - La Formule « Affaires » (19.50 €) - Le menu à 29.90 € - Le menu à 38 € I Pour vos séminaires, cocktails et réunions de travail Nous organisons pour vous les meilleures formules (salles, restauration, hébergement) qui vous permettront de bien travailler, au calme, à la lumière du jour. I Pour vos mariages et autres cérémonies familiales ou soirées entre amis, Notre cadre se prête très volontiers aux mariages et aux fêtes de famille, aux soirées à thème, aux cocktails... Notre parc, la piscine et sa terrasse viendront compléter votre joie d’être ensemble. * sauf le samedi midi et le dimanche soir 6 BN 25 Contactez-nous au : 01 34 47 77 77 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 7 Edito ... Edito ... Edito ... Edito ... « Il faut développer Roissy, je vous y aiderai » (Nicolas Sarkozy, Président de la République, 26 juin 2007, sur l’aéroport Charles-de-Gaulle) Des bonnes nouvelles en cascade, pour le pôle de Roissy, ces derniers mois, qu’il convient de rappeler. D’abord les élections, présidentielles et législatives. Elles ont donné lieu à de grands débats nationaux, dans lesquels se sont impliqués un nombre important de nos concitoyens. Ils ont ainsi redonné ses lettres de noblesse à « la politique », on ne pourra que s’en réjouir ici. Les résultats ont été clairs, et les orientations du nouveau Président, son activisme, son côté iconoclaste, son style, ne sont pas faits pour nous déplaire. L’ouverture au centre et à la gauche, bien qu’elle ait été décriée par le candidat Sarkozy encore juste avant le second tour, nous ravit. Il y a longtemps que nous écrivons, dans ces colonnes ou dans d’autres, que l’opposition « droite/gauche » n’est plus de mise, stérilise le débat, et empêche l’action. En fait, les oppositions ont changé, elles sont à l’intérieur des anciens « camps » : on est conservateur ou libéral, européen ou pas, on est honnête ou pas. en faveur du travail et de la responsabilité ou pas, pour l’égalité des chances ou pas. Et après, il y a le talent que certains ont, et d’autres pas, (ou plus) pour imaginer et mettre en œuvre des solutions utiles. J.P Blazy, maire (PS) de Gonesse, ne l’a pas encore compris : ça lui a coûté son siège au Parlement, pris par un candidat (pas si candide que ça) qu’il dénonçait comme « parachuté », mais qui a malgré tout gagné, dans les conditions que l’on sait… Dommage que François Bayrou ait raté plusieurs coches… La dernière Assemblée nationale n’avait pas fait grand-chose. Voici venu le temps des réformes et de l’audace, si l’on en croit les premières déclarations et actes du nouveau Président. Pourvu que ça dure, mais on jugera sur pièces. En attendant, il a fait un de ses premiers discours en faveur du développement de CDG et de la région de Roissy, qui a véritablement libéré les énergies ici, nous nous en réjouissons. Du côté des législatives, on devrait pouvoir compter sur au moins deux nouveaux députés, Yves Albarello et Yanick Paternotte, qui s’intéressent au pôle de Roissy et qui vont situer leur action dans le sens du discours présidentiel : on s’en réjouit aussi. Notre région de Roissy se porte bien : CDG progresse, Air France (véritable champion de Roissy) et ADP sont en forme, comme le montrent leurs investissements (2.5 milliards d’euros par an pour Air France) et le niveau de leur action à la Bourse, sur fond d’augmentation globale du transport aérien. Le record de 4.4 milliards de passagers dans le monde a en effet été atteint en 2006. L’aéroport se développe, il y a des travaux partout. L’A380 a atterri pour le première fois sur CDG (à Epiais !). Après l’inauguration du S3, les terminaux S4 et 2G vont bientôt ouvrir, le mini-métro fonctionne (enfin), et CDG Express va (enfin) se faire. L’Est de CDG est une véritable ruche, une 4ème tour de contrôle va y être construite, des taxiways, Air France Industries y a pris pied… Autour, les choses vont tout aussi bien. Le salon du Bourget a connu un immense succès cette année, les zones d’activités se développent (à part les 60 hectares du Mesnil-Amelot, qui traînent), attirant toujours et encore de nouvelles entreprises, le Parc d’Expositions de Paris Nord Villepinte va s’étendre d’une manière importante sur Tremblay. Et le centre commercial Parinor investit 100 millions d’euros pour s’agrandir d’ici 2008, histoire, certainement, de contrer le projet Aéroville, prévu pour 2012. Tout cela donne du travail, des opportunités d’affaires (l’hôtellerie-restauration explose), rapporte de l’argent aux collectivités territoriales. C’est une chance, mais il faut être vigilant : le transport aérien peut être en danger (CO2, concurrence pas toujours loyale-notamment du côté des compagnies du Golfe-, prix du carburant, taxes excessives...). Il ne manque plus qu’un bon instrument de gouvernance et de promotion du pôle de Roissy : les nouveaux députés doivent être en première ligne sur ce point. Nous continuerons, en toute indépendance, avec Bénéfice.net et www.roissymail.com (dont le succès est impressionnant et encourageant), tant que nous avons votre soutien et votre confiance, à vous informer sur l’actualité de notre belle région de Roissy, endroit « magique ». EV 7 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 8 le champion Le siège social d’Air France est situé à Roissy CDG, plus spécialement dans le quartier d’affaires nommé Roissypôle, situé sur le territoire de la commune de Tremblay-en-France. C’est aujourd’hui, 14 ans après la grande crise qui a failli la voir disparaitre et 3 ans après la fusion avec KLM, le premier groupe aérien mondial en termes de chiffres d’affaires, la deuxième pour le trafic de passagers, le premier pour le fret. Le groupe AF/KLM est aussi le numéro deux mondial pour la maintenance et la révision aéronautique. Il emploie plus de 102 000 personnes, et possède 569 avions 8 en exploitation. BN 25 Les effectifs français du groupe s’élèvent à 64 100 (27 252 aux Pays-Bas) et l’essentiel est concentré à Roissy et aux alentours. C’est à CDG que se situe le principal hub du groupe (27 888 correspondances, Amsterdam inclus, contre 20 227 pour Lufthansa-Swiss à Francfort, Munich et Zurich et 7070 pour British Airways à Heathrow. Roissy est la « clef du développement futur d’Air France KLM » note l’analyste financier Crésus Trésor (voir la rubrique « Argent » où est analysée l’action AF/KLM dans ce numéro) quand on pense qu’Air France représente déjà « la moitié du chiffre d’affaires d’ADP en ce qui concerne les prestations aéroportuaires stricto sensu et 53% des mouvement de passagers ». son ancien PDG, Bernard Attali, qu’il était le seul dirigeant de compagnie aérienne à avoir ses bureaux donnant sur une gare ferroviaire… De fait, on voit Air France partout ici. Le siège, imposant, (c’est le siège d’Air France, celui de la holding Air France-KLM étant à Paris, rue Robert Esnault-Pelterie, un célèbre ingénieur aéronautique français, mort en 1957), construit par les architectes Valode et Pistre a été mis en service en 1995 et donne directement sur les pistes, avec une vue imprenable sur CDG2. Il était auparavant à Montparnasse, ce qui faisait dire avec amusement à Mais il est aujourd’hui trop petit : aussi Air France a-telle loué de nombreux espaces de bureaux à côté, à Continental Square et même au Dôme. Il y aura bientôt deux ans a été mise en service, juste à coté du siège, l’impressionnante « Cité du Ciel », qui sert aux personnels navigants, ainsi qu’un immeuble de parkings en hauteur contenant 4000 voitures ! BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 9 Mais d’autres services d’Air France, au niveau des bureaux, vont bien au-delà de CDG, comme par exemple le service « Logement » qui est à Paris Nord2. Le pôle de Roissy est vraiment le royaume d’Air France. Outre les aérogares qui lui sont consacrées (et dernièrement le S3, dénommé la « Galerie parisienne ») il faut voir les installations grandioses d’Air France Cargo en zone de fret 2 comme le BOP (Bâtiment d’Ordonnancement des Palettes) ou le G1XL. A l’Ouest (et au Bourget), ce sont les impressionnants hangars d’Air France Industries, dont celui en construction, destiné à l’entretien des géants A 380. Et à l’Est, au Ménil-Amelot, Air France Industries vient de construire un nouvel établissement. On peut aussi y apercevoir, à coté, les multiples établissements de Servair, la filiale d’Air France de restauration aérienne, ou ACNA (armement des cabines et nettoyage d’avions). On trouve Servair jusque dans la ZI du Mesnil-Amelot (avec Bruneau-Prégorier, racheté par Servair il ya quelques années) ou même jusqu’à Villeneuve-devant-Dammartin (77). Une description précise, accompagnée d’une cartographie des sites « Air France » sur le pôle de Roissy sera, à coup sûr, utile pour visualiser l’importance des sites d’Air France dans notre région. Cela fera l’objet, avec un tour d’horizon syndical et la description du puissant comité central d’entreprise (CCE, qui possède un bel établissement de loisirs à Lassy (95) de la deuxième partie de cet article, qui sera publiée dans le prochain numéro de BN. Nous évoquerons alors, dans le détail, d’autres aspects qui font comprendre l’importance du géant : les effectifs et l’organigramme, ainsi que les grandes contributions fiscales de ©AIRBUS S.A.S. 2005 - COMPUTER MODELING & RENDERING ABAC EFFECT - HCSM de Roissy (partie 1) la compagnie aux collectivités locales, AF Cargo et AF Industries, ses filiales comme Servair ou ACNA. Pour l’heure, nous évoquerons son histoire mouvementée, (une saga !), quelques chiffres globaux, l’état de la fusion AF/KLM, et les grands problèmes stratégiques qui guettent le transport aérien. Ceci en prenant appui, sur le récent « papier » de J.C Spinetta, fort instructif et très intéressant (malheureusement publié dans un supplément publicitaire diffusé par «Le Monde », que personne ne lit). EV 9 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 10 DOSSIER Air France, la saga «Air France, la Saga », c’est justement le titre d’un site web formidable d’Air France sur son histoire, qu’il faut à tout prix consulter. Les grandes étapes de la compagnie y sont fort bien décrites, illustrées de films d’époque souvent inédits. Le web pullule de sites consacrés à l’histoire de l’aviation civile en France. Il faut consulter aussi celui du musée d’Air France. Air France est née au Bourget, le 7 octobre 1933, de la fusion de 5 compagnies : l’Aéropostale, Air Orient, Air Union, la CIDNA et SGTA. L’Etat possédait alors 25% du capital (120 millions de F). KLM est née, elle, en 1919. En 1945 l’aviation civile est nationalisée en France et la compagnie devient propriété de l’Etat (elle s’appelle Compagnie nationale Air France en 1948). En 1990 l’Etat rachète les actions du groupe UTA, héritier de l’UAT et d’Aéromaritime. Puis il regroupe les compagnies qu’il détient : UTA, Air Inter (l’ancêtre des low cost), Air Charter au sein du Groupe Air France, mais chacune des compagnies garde son autonomie. Le 25 juillet 1994 est créée une nouvelle holding : Groupe Air France, qui détient les parts d’Air France et d’Air Inter, rebaptisée Air France Europe, UTA ayant été intégrée à Air France en 92. Le 10 février 1999, Air France est privatisée partiellement, et le 3 mai 2004, est décidée la fusion avec KLM, donnant naissance au groupe AF/KLM, dans lequel l’Etat n’est plus majoritaire. 10 BN 25 La grande crise de 1993 Dans les années 80, les EtatsUnis commencent à déréguler leur transport aérien. Dès 1987, la Commission européenne engage également la dérégulation en Europe. L’ensemble des acteurs du transport aérien planifient des investissements importants, anticipant la croissance du secteur. Mais Air France ne bouge pas et la France traine des pieds sur la dérégulation et la libéralisation de son secteur aérien, appréciant le confort étatique, en accord avec les syndicats… Mais le Marché unique arrive avec le Traité de Maastricht et Bruxelles intervient. Le rachat d’Air Inter et d’UTA est autorisé par la Commission européenne qu’à condition qu’Air France ouvre à la concurrence certaines lignes intérieures, avant la libération totale du marché en 1997. Pendant ce temps arrive la première guerre du Golfe, en 1990. Les compagnies aériennes perdent de l’argent : on dit que le secteur a perdu en deux ans ce qu’il avait gagné en 20 (déficit total de 2.7 milliards de dollars). Air France n’échappe pas à la crise et devient structurellement déficitaire à partir de 90 (perte cumulée de 1.83 milliard d’euros !) et ceci d’autant que rien n’était fait pour adapter la compagnie à la nouvelle donne mondiale. En 1988 Bernard Attali est nommé à la tête d’Air France, après une grève de 100 jours ! Il lance des plans de restructuration (plan Cap93, en deux phases : les plans de Retour à l’équilibre 1 et 2) qui demandent des efforts aux personnels. Le refus de ceux-ci, ou plutôt des syndicats (la CGT en particulier, appuyée par le Parti communiste) et le retrait du plan par le courageux ministre centriste Bernard Bosson entrainent une grave crise en octobre 1993 et la démission d’Attali. Air France est au bord de la faillite. Christian Blanc est nommé PDG par Edouard Balladur. Préfet (il fut celui de Seineet-Marne), ancien collaborateur de Michel Rocard, ancien PDG de la RATP (il en avait démissionné en 92 car le gouvernement ne voulait pas instaurer de service minimum), il avait su dénouer la crise néo-calédonienne. Hommage à Christian Blanc Il faut impérativement recapitaliser Air France, sinon c’est la faillite, qui coûterait, estime-ton à l’époque, près de 30 milliards de F, sans parler de la catastrophe nationale. Ch. Blanc élabore un plan de restructuration, que la Commission européenne accepte. Vingt milliards de francs d’argent public sont injectés en trois ans dans la compagnie, sous réserve, par Bruxelles, qu’ils ne servent qu’au désendettement et, d’une manière implicite, que la compagnie soit privatisée. C’est à ce moment, en 94, que l’Europe exige la création de la holding « Air France SA », qui coiffe Air France et Air Inter, afin que l’argent ne serve qu’à la compagnie nationale. Le plan stratégique de Blanc est drastique (« Reconstruire Air France – Le projet pour l’entreprise 1994-1996 »), et aboutira à un résultat d’exploitation positif pour l’exercice 94/95 (c’est depuis ce temps que l’exercice ne se fait plus en année civile, mais du 1er avril au 31 mars, pour mieux prendre en compte l’activité touristique). Entre temps, Christian Blanc avait contourné (et ridiculisé) les syndicats jusqu’au boutistes en organisant un référendum auprès des salariés d’Air France, qui lui ont donné raison à …83% (80% de participation). L’entreprise est réorganisée de fond en comble, l’Etat n’ayant plus de main mise directe sur la gestion (souvent, c’était les ministres eux-mêmes, comme Bernard Pons, qui décidaient des achats d’avions !) : « entre nous, le pacte était clair, il n’y a plus de ministre tuteur, on se voit une fois par mois, lors d’un dîner, pour que le patron, s’il le souhaite, puisse s’épancher », avait confié à l’époque Bernard Bosson. 11 « centres de résultats » sont mis en place, facilitant la décentralisation et le contrôle. La renaissance. Arrivée de J.C Spinetta. En 1996, le hub de Roissy se met en place, ce qui va booster la compagnie qui retrouve un bénéfice en 97 (32.4 millions d’euros) et se désendette progressivement. Christian Blanc est alors favorable à la privatisation. Mais 1997, c’est la dissolution et de nouvelles élections qui donnent la victoire à la gauche. Gayssot (PCF) est ministre des Transports… le courant ne passe pas avec Christian Blanc et celui-ci démissionne. On ne se bouscule pas au portillon pour prendre sa place. C’est finalement BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 11 DOSSIER J.C Spinetta, qui avait été PDG d’Air Inter de 1990 à 93, qui s’y colle le 7 octobre 1997. Il a une réputation « de gauche ». C’est pourtant lui qui va privatiser totalement Air France, après sa privatisation partielle (première cote en Bourse, au premier marché de Paris, en février 1999…). Il continue la politique de son prédécesseur, intensifie le hub de Roissy et crée, après avoir pris son temps, l’alliance SkyTeam (avec Delta, Aeromexico et Ko- rean Air) en juin 2000. Il est ensuite l’artisan de la fusion avec KLM qui est annoncée officiellement le 30 septembre 2003 et effective le 5 mai 2004 avec une cotation du nouveau groupe sur les marchés de Paris, Amsterdam et New-York. Cela donnera le premier réseau mondial à partir de l’Europe. Les bénéfices et le trafic se portent bien, Spinetta est couvert d’honneurs. Mais il est conscient des dangers… EV Air + KLM = succès incontestés, 3 ans après la fusion de mai 2004 A voir les résultats financiers et d’exploitation des trois derniers exercices, le choix de la fusion Air France KLM a été judicieux, n’en déplaise à ceux qui le décriaient. Appelés « croissance rentable » par le groupe (ça peut faire sourire, mais c’est vrai qu’il peut y avait une croissance non rentable), les chiffres sont là, sur trois années : - Le chiffre d’affaires a été multiplié par 1.3 - Le résultat d’exploitation par 3.4 - Le ration d’endettement divisé par 2.7 - Le cours de l’action multiplié par 2.3. Le rapprochement entre les deux compagnies s’est fait (et continue à se faire) en douceur et d’une manière « pragmatique », souligne un document du groupe publié en juin dernier. Pour le transport de passa- gers, tout en conservant les deux marques, a été mis en place une coordination des réseaux et des équipes. Pour le fret a été créée une direction unique, la Joint Cargo Team. Pour la maintenance aéronautique, le groupe a créé des « centres d’expertises techniques » qui s’appuient sur les entités de chacune des compagnies : Air France Industries et KLM Engineering & Maintenance. bientôt 11 avec China Southern, 2ème alliance mondiale après Star Alliance et devant One World), dans laquelle il joue un rôle moteur (Leo van Wijk, qui fut jusqu’en juillet dernier PDG de KLM, et co-artisan, avec J.C Spinetta, de la fusion) vient d’être élu président de son Conseil de gouvernance, lors d’une réunion à Vancouver. Le réseau s’appuie sur deux hubs : CDG et Amsterdam (Schipol), ce qui permet d’offrir 248 destinations. Ceci fait du groupe le leader en Europe, sa part de marché étant de 27.1% en 2006 (dans l’AEA, Association des compagnies européennes) contre 20.2% pour Lufthansa et 16.9% pour British Airways. 525 millions de synergies, 1 milliard en 2011 les revenus et les coûts (récemment, et pour la première fois des filiales régionales des deux entités ont acheté ensemble 20 Embraer) supérieures aux prévisions. Alors que celles-ci étaient de 490 millions sur 3 ans, c’est 525 millions qui ont été réalisés et le groupe prévoit 1 milliard de synergies supplémentaires d’ici à 2011. Des exemples : les programmes de fidélité ont été unifiés sous le nom de « Flying Blue », qui remplace les anciens « Fréquence Plus » et « Flying Dutchman » 2005. La fusion a permis aussi des synergies sur Et le groupe fait partie de l’alliance SkyTeam (10 compagnies, 11 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 12 DOSSIER Et, en 2006, a été lancée une application e-services commune permettant l’enregistrement sur Internet. Des milliards d’économies Depuis trois ans, les deux compagnies ont fait des économies : 900 millions d’euros chez Air France et 730 chez KLM. Et ce n’est pas fini, le nouveau plan « Challenge 10 », mis en ouvre dès cette année, prévoit 1. 4 milliard d’euros d’économies supplémentaires d’ici ans. Douze A 380 au lieu des 10 prévus, remplacement des B 747 par des B 777 Tout cela donne des moyens en plus et permet notamment de Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France KLM / photo AF Ph. Delafosse Le grand patron d’Air France a incontestablement de grands talents pédagogiques. 12 BN 25 Il avait fait, voici deux ans, de mémoire, une brillante intervention devant le Conseil économique et social, dont nous avions abondamment rendu compte dans un Bénéfice.net. Plus récemment, il était intervenu, lors d’une réunion organisée par l’Union des Maires du Val d’Oise, à l’Orangerie de Roissy. Sa manière de présenter le transport aérien dans sa globalité, sa capacité à faire comprendre les enjeux pour la France (et pour Roissy !) de disposer d’une grande compagnie aérienne lea- moderniser la flotte, avec comme objectifs plus de confort, des économies et moins d’émissions polluantes et de bruit. Ainsi le groupe a-til annoncé le remplacement de treize B747-400 passagers et de cinq B747 cargo par les nouveaux B 777-300, et porté à 12, au lieu de 10, ses commandes d’A380. Au total, le groupe faisait voler 569 avions fin juin 2007. Reconnaissance des succès Dès 2005, la fusion a eu la reconnaissance de la profession : AF KLM a été élue « Compagnie aérienne de l’année » par le fameux magazine américain « Air Transport World », puis a eu les honneurs, en 2006 du non moins fameux magazine « Aviation Week ». Suivre l’actualité sur www.airfranceklm-finance.com J. C Spinetta, PDG d’Air France KLM : « Air France a la chance de pouvoir bâtir un grand champion mondial du transport aérien ». der dans le monde, sa façon d’appréhender les problèmes environnementaux et les relations avec les riverains avait été grandiose, je m’en souviens bien. Au point que les quelques « intégristes » de la « riverainitude » présents étaient restés cois, tant son intervention avait été simple, sans la langue de bois qui prévaut habituellement dans ce genre de débats, et convaincante. RoissyMail en avait rendu compte et, enthousiaste, avait titré : « Spinetta a été génial ! », carrément. Ce qui est rare, convenons-en… publicitaire diffusé avec «Le Monde » du 11 juillet dernier (« Le monde de l’innovation et de la compétitivité », consacré au transport, auquel ne participe pas la rédaction du « Monde »), il a écrit un long article de trois pages dans lequel il revient sur l’industrie du transport aérien, situe les enjeux de celui-ci pour l’économie mondiale mais aussi dans le débat qui fait rage actuellement sur le réchauffement climatique. Il évoque le grand potentiel de son groupe et du hub de Roissy CDG, ainsi que sa stratégie pour les années à venir. Récemment, dans un supplément Nous vous en donnons ici un résumé, car l’article est très bien fait. Les phrases en italiques sont tirées directement de l’article, les sous-titres et le reste sont de nous. Le transport aérien : une activité aussi utile que fragile J.C Spinetta rappelle d’emblée l’importance de la croissance du transport aérien pour les contacts entre les hommes et pour l’économie mondiale. Et de mettre en garde : « nul ne peut refuser cette croissance BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 13 DOSSIER qui n’est que l’expression du dynamisme de l’économie européenne et mondiale dont il résulte et qu’il nourrit ». Des chiffres évocateurs : « alors que la population française ne représente que 1% du total mondial, son PIB pèse 4% du PIB mondial et le transport aérien allant et venant de France près 6% du transport mondial ». Puis il rappelle, comme il sait bien le faire, la spécificité de l’industrie du transport aérien. Malgré une croissance sectorielle élevée (5 à 6% par an depuis plus de 50 ans) le transport aérien (T.A) a du mal à être rentable, voir « détruit de la valeur » sur le long terme. Cette situation est due à plusieurs facteurs. D’abord le T.A est une activité de service (malgré l’expression « industrie » employée parfois, mais je crois que ce terme nous vient des anglo-saxons, « industrie » étant employée dans le sens « activité), avec des coûts de main d’œuvre élevés (30% du total) et une forte « intensité capitalistique, avec des investissements très lourds, souvent plus lourds que pour les industries les plus lourdes (automobile, chimie…) ». Puis le fait que le T.A soit très atomisé. Il cite entre autres l’exemple de l’automobile où 5 leaders se partagent 50% du marché mondial, alors que « les cinq premières compagnies aériennes ne représentent que 27% du marché ». Et l’atomisation serait encore plus forte en raison d’« une absence totale de barrière financière pour les nouveaux entrants ». Et de rappeler la relative facilité à créer une compagnie aérienne : « les bailleurs de fonds, qui savent pouvoir récupérer leur bien en cas de faillite, n’hésitent pas à prêter des sommes importantes à ces nouveaux entrants ». Chose qu’ils ne feraient pas dans d’autres secteurs comme l’automobile ou la chimie car les usines sont moins faciles à recycler en cas de faillite. Et il rajoute : « c’est en outre un secteur où la fuite en avant est tentante, car le Besoin en Fonds de Roulement est négatif. Cette absence de barrière à l’entrée favorise la pluralité des acteurs tandis que conjoncture : « quand l’économie ralentit, le T.A plonge », à cause de l’importance des couts fixes (70%) et de l’impossibilité de stocker : « tout siège vide est définitivement perdu quand l’avion décolle ». Tout cela rend difficile l’intervention des investisseurs, qui étaient, avant la dérégulation, les Etats. Mais celle-ci, expliquet-il, n’a pas encore produit tous ses effets, entrainant l’atten- le G1XL d’Air France Cargo en zone de fret 2 l’absence de protection réglementaire et la totale liberté d’établissement depuis 1993 impose une compétition par les prix acharnée et sans fin ». Cette concurrence atypique est renforcée, et c’est la troisième caractéristique du T.A selon le PDG, par un système de distribution mondial (avec les systèmes informatisés comme Amadeus ou Sabre) qui permet « une transparence des tarifs pour les clients qu’on ne retrouve nulle part ailleurs ». Ces systèmes plus les moteurs de recherche permettent « à n’importe quel consommateur de procéder à un examen minutieux des tarifs aérien du monde entier ». tisme des investisseurs pour un « marché assaini et recomposé ». Ceci est encore aggravé quand on saura que le T.A est particulièrement sensible à la Il décrit ensuite les effets de la libéralisation sur le marché européen : apparition (brutale) des Tout cela rend difficile l’intervention des investisseurs, qui étaient, avant la dérégulation, des Etats. Mais comme celle-ci, explique-t-il, n’a pas encore produit tous ses effets, entrainant l’attentisme des investisseurs pour un « marché assaini et recomposé ». « Un plan de route gagnant, dans une Europe aérienne qui se consolide » low cost et mais aussi début de consolidation avec l’émergence de trois grands pôles autour d’Air France, de Lufhansa et de British Airways, les Sabena et autre Swissair n’ayant pas survécu. Quant à celles qui restent « trop petites pour survivre seules, sans marché national suffisant pour prétendre construire (un hub) efficace, ou trop excentrées géographiquement, elles ne peuvent plus être maintenues sous perfusion par leur Etat et cherchent désespérément une issue ». Sans doute le PDG fait-il là allusion à Alitalia, qu’Air France a pour l’instant renoncé à acquérir, ou mieux à Iberia, qu’elle convoite, en concurrence avec British… Après avoir expliqué et vanté les mérites des hubs, et particulièrement celui de Roissy « au départ un système économique (mais qui s’est avéré) être également un instrument écologique et un formidable outil d’aménagement du territoire », J.C Spinetta envisage le futur pour le T.A européen, avec en ligne de mire « la poursuite de la consolidation », qui sera favorisée par les accords de « ciel ouvert », comme celui qui vient d’intervenir entre l’U.E et les USA, ou, à défaut, au moyen des grandes alliances ou encore des « joint-ventures ». Puis, pour l’avenir, le PDG établit, pour son groupe, un « plan de route gagnant, dans une Europe aérienne qui se consolide ». Avec trois points : l’ancrage territorial (« notre première mission consiste à relier la France au monde »), acquérir une assise européenne forte, pour relier la grande Europe au reste du monde, « ce que nous avons démarré avec Air France KLM » (annonçant donc d’autres rapprochement ou acquisitions), « atteindre une taille mondiale pour anticipe le mouvement suite page 51 13 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 14 PÔLE DE ROISSY Dans un discou Le nouveau satellite S3, situé au Mesnil-Amelot, s’appelle désormais « la Galerie Parisienne ». Il va accueillir au total 8.5 millions de passagers par an. Le pré «Un a endro Avec le S3, et tous les travaux en cours (S4, 4ème tour de contrôle, Aérogare G2…) CDG pourra accueillir 20 millions de passagers supplémentaires d’ici 2010. On va y arriver, aux 80 millions prévus depuis le début ! 26 juin 2007 : l’inauguration du satellite S3 (au Mesnil-Amelot, 77), baptisé « Galerie parisienne », par le tout nouveau président de la République, a été un évènement. Dans un discours qui fera date, Nicolas Sarkozy a encouragé le développement de l’aéroport de Roissy CDG. «Un aéroport international est un endroit magique » a-t-il déclaré, diffusant, par son discours, un enthousiasme que nous appelons, ici, (et depuis longtemps) de nos vœux. Tout le monde présent a été désinhibé par l’orientation présidentielle, décomplexée, au point que le PDG d’ADP, Pierre Graff, osait, le matin même, déclarer dans « Le Parisien » que CDG allait pouvoir accueillir 20 millions de passagers supplémentaires d’ici à 2010, phrase indicible voici encore quelques semaines. Compte tenu de l’importance de ce discours et, une fois n’est pas coutume, nous avons décidé de reproduire in extenso le discours du Président, que nous vous invitons à bien lire et à garder, que vous trouverez après les commentaires enjoués d’Eric Veillon... 14 BN 25 déve Eric Veillon : Heureux, très heureux... Mardi 26 juin fut un grand jour. Non seulement ADP inaugurait sa 9ème aérogare, le S3, baptisée « La Galerie parisienne », mais surtout c’est que le nouveau président de la République est venu en personne couper le ruban. Et, pour le coup, il n’est pas venu « inaugurer les chrysanthèmes ». Le dernier chef d’Etat à être venu inaugurer une aérogare avait été le président Mitterrand, le 24 mars 1982 pour ce qu’il appelait alors « Roissy 2 ». C’était 8 ans après l’ouverture de CDG 1 inaugurée par le président Pompidou. Les aérogares qui se sont ouvertes successivement furent inaugurées au mieux par les ministres des transports (on se souviendra de Bosson ou de Gayssot), au pire, par…personne (comme le 2E). Bénéfice.net était accrédité par le service de presse de l’Elysée pour couvrir l’évènement. J’y étais donc ce matin là, ne voulant rien rater. Peu à peu, les quelques 400 invités arrivèrent dans le terminal 2E, puis prirent le mini-métro automatique, récemment mis en fonction, qui relie celui-ci au S3 en quelques secondes. Beaucoup de personnalités, parmi lesquelles évidemment se BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 15 PÔLE DE ROISSY scours enthousiasmant à l’occasion de l’inauguration du 9ème Terminal de CDG : résident Nicolas Sarkozy : n aéroport international est un droit magique» et « il faut velopper Roissy, je vous y aiderai » trouvaient Pierre Graf, PDG d’ADP et René Brun, directeur de CDG, J.C Spinetta, PDG d’Air France, le préfet de Seine-Saint-Denis... Le secrétaire d’Etat aux transports Dominique Bussereau était bien sûr là, ainsi que, signe fort, Jean-Louis Borloo, numéro 2 du gouvernement, chargé du super ministère des transports et de l’aménagement durable et Christine Lagarde, ministre des Finances. Le développement de Roissy ne sera plus un enjeu politicien, mais une chance pour la France Le président de la République a visité les nouvelles installations, déjà ouvertes au public, et a fait un discours étonnant et détonnant, auquel je ne m’attendais pas. Il faut dire que depuis des années, au moins depuis 1997 et les élections législatives anticipées, plus aucun responsable politique n’osait se réjouir publiquement du développement de Roissy CDG. La faute en revient, et je n’hésite pas à l’écrire, à de nombreux politiciens et élus de la région, de gauche surtout, mais pas seulement, qui, pour se faire élire, n’ont pas hésité à « chauffer » à blanc leurs électeurs en faisant campagne sur campagne « contre » le bruit, et donc contre l’aéroport. Au point que l’Etat a dû imposer un « PEB » (plan d’exposition au bruit) qui interdit désormais les constructions de logements dans les zones les plus exposées aux nuisances. Ceci de façon à éviter, comme l’avait rappelé un jour le ministre Bussereau à l’Assemblée nationale, que ceux qui délivrent des permis de construire le matin, ne manifestent, ceints de leur écharpe tricolore, contre les nuisances l’après-midi. Du coup, les mêmes élus qui pestaient contre « le bruit » se sont mis à pes- ter contre l’impossibilité de construire dans certains quartiers. Dans la foulée, pendant toutes ces années, la « communication » d’ADP faisait profil bas, suivant la couardise ambiante. Courbettes devant « les associations » de « lutte » contre le bruit (la plupart politisées jusqu’à l’os et les autres ravies de se faire recevoir dans les palais de la République), pirouettes sémantiques visant à dédramatiser le développement de CDG (c’est ainsi qu’il n’y avait pas 4 pistes, mais 2 « doublets », ou bien que les 2 tours de contrôle supplémentaires n’étaient pas appelées « tours de contrôle » mais « vigie »…), tout était bon pour avoir le « développement honteux », comme je l’appelais. Des anecdotes comme ça j’en ai plein la hotte, et ADP n’est pas seule en cause. Ainsi pour Fedex. Alors que la France et CDG s’étaient battus de haute lutte pour obtenir, en 96, l’implantation à CDG du leader mondial du fret express, ni l’Etat, ni la Région Ile-de-France n’étaient représentés à l’inauguration des locaux, le gouvernement de gauche de l’époque dépêchant pour l’occasion l’obscure directrice de l’AFII du moment. Bénéfice.net défend le développement de Roissy depuis bientôt 10 ans. Mais en réalité tout se passait différemment. La Région Ile-de-France, qu’elle ait été à droite ou à gauche, tout en tenant un discours « écolo » pour rassurer la minorité obscurantiste verte au Conseil régional, favorisait de fait le développement de Roissy en finançant par exemple, à 100% le contournement Est de la Francilienne (130 millions d’euros). Et tous les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont 15 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 16 PÔLE DE ROISSY A l’intérieur de la Galerie parisienne. Lors du cocktail, après le discours, N.Sarkozy avec J.L Borloo, Christine Lagarde, Pierre Graff et J.C Spinetta. Le monsieur de dos, c’est Maurice Droy, le maire du Mesnil-Amelot. soutenu objectivement « Roissy ». Mais tout en racontant n’importe quoi aux gens. La palme revient en ce domaine à la gauche et à J.C Gayssot, ancien ministre communiste des transports. Alors que les candidats de gauche locaux avaient fait campagne contre les nouvelles pistes en 1997 (et avaient été élus, je pense à Nicole Bricq (77) et à J.P Blazy (95), le gouvernement de la « gauche plurielle » s’est empressé de les autoriser, J.C Gayssot promettant, en « contre partie » de stopper le développement de CDG dès que… les 55 millions de passagers seraient dépassés ! Ce qui ne l’empêchait pas de déclarer (voir l’interview que nous avions faite de lui dans le BN n°3), qu’il fallait « capter le plus de trafic aérien possible ». Mais ces discours trompeurs pour les gens (et les riverains en particulier), n’étaient pas l’apanage de la seule gauche. Ainsi J.F Copé, député UMP de Meaux, alors qu’il était ministre, ne manquait pas une occasion, j’en témoigne, dès qu’il parlait près de l’aéroport de fustiger le bruit et d’évoquer « le fret à Vatry ». Tout comme d’ailleurs le nouveau député UMP de Franconville, M. Bodin, secrétaire de la fédération UMP du Val d’Oise qui a fait campagne, pour être élu, en faveur du couvre feu, du « fret à Vatry » et de la limitation du nombre d’avions sur CDG, paroles qu’il ne pourrait plus tenir aujourd’hui, après le discours de N. Sarkozy. Et il faut quand même citer l’autre nouveau député (UMP) du secteur (Roissy, Gonesse, Goussainville…), Yanick Paternotte, qui, s’il a fait une campagne intelligente en faveur du développement de Roissy, avait quand même tiré à boulet rouge sur les nouvelles pistes, au moment où il ne songeait pas se présenter ici (il est maire de Sannois). Il n’y a guère que J.P Blazy, maire (PS) de Gonesse, ex député, qui est resté cohérent dans son opposition frontale au développement de Roissy : ça lui sûrement coûté son siège à l’Assemblée nationale (il a été battu de 290 voix…). « Magic Roissy, magic Sarko ! » (infographie ADP) 16 BN 24 25 Le discours de N. Sarkozy est venu mettre ordre et clarté dans tout cela : il a souligné l’importance, dans l’histoire récente, des grandes infrastructures de transport pour le développement économique : c’est encore plus vrai de nos jours et pour l’avenir. Les gens, y compris les riverains, peuvent facilement le comprendre, à condition de leur tenir un langage de vérité. Et ils savent, sur le fond, qu’un aéroport comme Roissy est bon pour eux (ils en sont même « fiers », comme l’a montrée un récent sondage d’Air France). C’est ce que le Président, en ce domaine comme dans d’autres, a fait. Et, s’agissant de Roissy et due notre modestie en souffrir, ça fera dix ans l’année prochaine que ce magazine Bénéfice.net (et son bébé RoissyMail.com depuis 3 ans) le fait, encourageant et montrant le développement d’une région exceptionnelle et … « magique ». Ce qui nous a valu un ostracisme aussi ridicule qu’inopérant de la part de la communication d’ADP. On espère que ça va changer, mais on sait aussi qu’il n’est jamais bon d’avoir raison avant tout le monde… EV BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 17 PÔLE DE ROISSY Le discours du Président de la République, prononcé le 26 juin 2007, lors de l’inauguration du satellite S3. Mesdames et Messieurs, J’ai accepté sans hésiter l’invitation du président d’Aéroport de Paris à venir inaugurer aujourd’hui la galerie parisienne. Il ouvre à l’Aéroport Charles-de-Gaulle une nouvelle perspective de développement : 8,5 millions de passagers supplémentaires, 10 % de la capacité. Il renforce la position de Roissy, 1er hub aéroportuaire européen. Cette nouvelle aérogare est la première qui soit spécialement conçue pour accueillir l’A380. C'est un avion qui transportera plus de passagers, qui consommera moins de kérosène et qui fera moins de bruit. La réussite technique de la Galerie parisienne répond à la réussite technique de l’A380, j’y vois la preuve que la France a en main tous les leviers d’une grande, d'une forte politique industrielle. Inaugurer cette infrastructure, c’est pour moi l’occasion de développer devant vous ce que j’appelle de mes vœux, une véritable politique d’aménagement durable. Nous avons souhaité, cher Jean-Louis BORLOO, que ce terme soit inscrit dans le titre et les fonctions du ministre d’Etat, n°2 du gouvernement. Nous l’avons souhaité parce que les grandes infrastructures de notre pays, c'est-à-dire ces chantiers à plusieurs milliards d’euros, sont des choix qui engagent notre pays pour 50 ans, quand ce n’est pas pour un siècle ou pour deux siècles. Orléans et Tours regrettent encore ne pas avoir voulu du train en centre ville il y a 150 ans. S’il y a un choix gouvernemental qui doit se faire en pensant à nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants, c’est celui des grandes infrastructures d’aménagement de notre pays. Il doit plus que tout autre se fixer l’objectif du développement durable. Le développement durable, ce n’est pas le nom à la mode de l’écologie des années 1970. C’est un terme qui s’inscrit dans le progrès, pas dans la régression. Son ambition, c'est la croissance, c'est le confort, c'est la mobilité, c'est le pouvoir d’achat, c'est la qualité de vie. Je m’oppose à toute conception sacrificielle de l’environnement. Je ne crois pas qu’il faille se mortifier pour respecter la nature. L’écologie n’est pas une forme d’expiation du bien-être matériel, surtout quand ce bien-être est loin d’être acquis pour tous. Le développement durable, c’est simplement une expression plus complète de l’objectif de vivre mieux. C’est accepter de ne plus compter pour zéro le bien-être des nouvelles générations, les enfants qui naissent en cette année 2007, et ceux qui naîtront en 2017 ou en 2027. Ils ne votent pas, mais nous sommes leurs parents et nous avons des responsabilités. Nous ne voulons pas qu’un jour leurs livres d’histoire nous dépeignent comme une génération d’égoïstes, d'irresponsables qui aurait dilapidé la planète et méprisé l’avenir. Nos enfants nous jugeront à nos actes et au courage de nos décisions. Comme les lieux s’y prêtent, je voudrais commencer par parler du transport aérien. Ce secteur est à l’origine de la dernière vraie révolution dans la mobilité des hommes : en quelques dizaines d’années, voler est devenu accessible à l’ensemble des classes moyennes. L’essor inégalé du transport aérien leur a ouvert des perspectives jusqu’alors inaccessibles d’ouverture au monde, de mobilité professionnelle, de loisirs. Ce transport contribue à sa manière à l’unité de l’Europe, mais il est aussi le seul à utiliser sans taxation des carburants fossiles et nous ne pouvons plus ignorer son empreinte sur l’environnement. Je suis favorable à ce que des quotas d’émissions de CO2 s’appliquent désormais au transport aérien. Cela encouragera les technologies propres et rétablira l’équité entre modes de transport. Mais il n’est bien évidemment pas question de n’appliquer cela qu’aux compagnies européennes : pour une destination donnée, toutes les compagnies doivent être concernées, ou aucune. Je souhaite que l’on fasse de la question de la pollution sonore l’exemple même d’une stratégie de développement durable. Je le dis parce que je le pense, on peut développer Roissy et mieux protéger les riverains, ce n'est pas antinomique. Il existe des dizaines de solutions concrètes pour cela, qu’il s’agisse de changer les approches des avions, d’utiliser autrement les pistes la nuit, de lancer des TGV fret pour remplacer les vols cargo, ou qu’il s’agisse de mobiliser la taxe sur les nuisances sonores sur la rénovation urbaine des quartiers exposés au bruit, je le dis devant le député 17 BN 25 24 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 18 PÔLE DE ROISSY Le président Sarkozy entouré de D. Bussereau, J.L Borloo et de Christine Lagarde. 18 BN 25 PATERNOTTE dont je connais la contribution positive à ces réflexions. Je souhaite et je le demande à Dominique BUSSERAU, je le souhaite Monsieur le Président GRAFF, que vous lanciez ensemble la négociation d’une charte pour le développement durable de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, avec la perspective de la signer dans un délai d’un an, sur la base d’engagements précis. Cette charte, je souhaite qu'elle soit un accord gagnant-gagnant : des riverains mieux protégés, et en même temps de réelles perspectives de développement pour Roissy. Si l’Île-de-France veut rester une place financière qui compte, si elle veut rester un grand centre scientifique, si elle veut rester au coude à coude avec Londres pour l’implantation des sièges sociaux, elle doit développer Roissy. La question est finalement simple : veuton que Paris joue dans les 20 ans qui viennent en première ou en deuxième division des métropoles mondiales ? Si on vise la première division, il faut développer Roissy. Je vous y aiderai. Mais vous ne pouvez pas développer Roissy sans tenir compte des intérêts des riverains et du respect de l'environnement. Voilà pourquoi je souhaite que l’on concentre la réflexion sur ce sujet du développement durable de Roissy, avant de songer au troisième aéroport. Il faut bien sûr garder ce sujet à l’esprit et préserver tous les choix possibles pour l’avenir, mais nous pouvons faire sur Roissy des progrès immédiats qui bénéficieront à tous sans exception : aux riverains, aux compagnies, cher Jean-Cyril, aux voyageurs, et bien sûr, aux 85 000 familles qui vivent d’un emploi sur cette plateforme. Cette approche du développement durable doit s’étendre à l’ensemble de nos projets d’infrastructures. Je le dis en prenant mes responsabilités. La France doit investir. Si la France, avec les handicaps que l’on connaît, a la productivité horaire la plus élevée du monde, c’est grâce à ce patrimoine productif extraordinaire que sont nos lignes à grande vitesse, notre réseau routier, nos aéroports. Lorsqu’on demande aux étrangers de citer les plus et les moins du site France, quel est l’atout le plus souvent cité ? Les infrastructures. Nos prédécesseurs nous les ont léguées, il est de notre devoir de les améliorer, de les entretenir, de les remplacer, de les développer. Et ce n’est pas, je le dis encore une fois encore en prenant mes responsabilités, une honte de s’endetter pour cela, car cette dette-là, finance les infrastructures, ne finance pas le présent, elle finance l’avenir. Elle représente, chère Christine, un passif, mais elle représente aussi un actif. C'est une chose de s'endetter pour financer les infrastructures et l'investissement de demain, cela en est une autre de s'endetter pour financer les dépenses courantes. Le tout est que la valeur de cet actif justifie celle du passif. Et au passif, je mets bien sûr les coûts financiers, mais aussi, cela est une nouveauté, les coûts environnementaux. Avant d’engager la collectivité dans de nouveaux chantiers, je demande donc que l’on engage une réévaluation précise projet par projet du bilan économique et environnemental global de chaque infrastructure, pour ne retenir que celles qui ont un bilan réellement positif en termes de développement et BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 19 PÔLE DE ROISSY de développement durable. Les deux mots ont un sens, c'est pour le développement que l'on fait cela, mais un développement durable. C'est-à-dire un développement qui ne sacrifie pas les intérêts de notre planète et les intérêts de votre santé. De ce passage au crible, il restera j’en suis sûr une politique ambitieuse, en particulier pour le report du transport vers les modes les plus propres. Le Premier ministre et moi-même fixons donc Jean-Louis BORLOO un objectif simple et précis - enfin, simple à fixer : au fond, Jean-Louis, j'aime mieux être à ma place qu'à la tienne- parce que pour les cinq ans qui viennent il faut augmenter d’un quart d’ici 2012 la part de marché du fret non routier. La France ne peut pas continuer à être traversée de tous les côtés, Dominique, par les camions que les autres ont interdits sur leur territoire. par deux en dix ans ! Ainsi il ne faut pas changer les choses. Enfin, à Valence, ils créent des emplois, des milliers d'emplois. A Anvers, ils créent des milliers d'emplois. Pendant ce temps, nous, on divise par deux la part de marché de nos ports dans le trafic containers. Ce n'est pas une situation que j'accepterai. Nous nous en sortirons par une vraie politique d’investissements et par une réforme de nos ports autonomes, j'ai prononcé un gros mot : leur statut doit changer, leur organisation sont d’un autre siècle, cela va changer, pas pour faire de la peine à qui que soi, cela va changer, parce que je n'ai pas été élu pour assister les bras croisés,à la régression de secteurs économiques décisifs pour votre emploi et pour votre croissance. Cela fait trop longtemps qu'on laisse une minorité empêcher une majorité de travailler. “Cette charte, je souhaite qu'elle soit un accord gagnant-gagnant : des riverains mieux protégés, et en même temps de réelles perspectives de développement pour Roissy.” A une telle échéance, ce n’est pas seulement une affaire d’infrastructures. En quatre ans seulement, entre 2002 et 2006, le fret ferroviaire, et cela est incroyable, a perdu en France un cinquième de ses volumes, plus de 9 millions de tonnes-kilomètre, un cinquième de son volume. Mais moi je n’ai pas remarqué que l'on ait arraché des voies, je n'ai pas remarqué que l'on ait fermé des gares, je n'ai pas remarqué que l'on ait rasé des triages. La vérité, c’est qu’il y a aussi un problème de coût et de service, et que le fret ferroviaire français ne trouvera sa croissance que dans la réorganisation qu’engage la SNCF, et dans le développement de la concurrence, avant d’avoir besoin de nouvelles infrastructures. A ce sujet, je crois qu’il faut maintenant donner au secteur ferroviaire une organisation adaptée à un marché ouvert. Les sillons ferroviaires sont un bien rare, qui doit être attribué de façon impartiale entre les opérateurs et entre le fret et les voyageurs. Le montant du péage des voies ferrées, tellement central pour la compétitivité des entreprises, doit faire lui aussi l’objet d’une proposition objective fondée sur des critères transparents. C'est pour ces diverses raisons, que je crois nécessaire de confier à une autorité indépendante la régulation du secteur ferroviaire. L’autre secteur où la France n’est pas à la hauteur de sa réputation dans la gestion d’infrastructures, ce sont les ports. Vous allez me dire, mais vous inaugurez un aéroport ? Oui, mais enfin, on a bien le droit de parler d'autre chose aussi quand même, c'est un ensemble, une cohérence. C’est tout de même dommage. Voici un secteur, les ports, qui profite massivement de la mondialisation, est c’est précisément celui où nous sommes faibles. Rien qu’entre 2003 et 2005, sur la seule logistique des conteneurs, Valence a créé 4 000 emplois, Anvers a créé 13 000 emplois ! Tenez-vous bien, la part de marché de Marseille sur les conteneurs a été divisée Pour terminer, -c'est une matinée, avec ce que je dis, généreuse en amis nouveaux. Vous savez, je suis très serein, je veux le meilleur pour notre pays. Je ne veux pas le moins bien. Alors je regarde ce qui ce passe ailleurs. Il n'y a aucune raison que les Belges créent des emplois, que les Espagnols créent des emplois et que nous on en perde. Je n'ai pas été élu pour cela.- Je voudrais revenir à la région où nous sommes aujourd’hui. S’il y a bien –toute ma vie, j'ai été élu de cette région- un endroit où l’on peut démontrer ce que signifie l’aménagement durable, c’est bien l’Ilede-France. Mais l'Ile-de-France elle a connu à l’époque du Général de GAULLE une ambition extraordinaire : cet aéroport en est le témoignage et son nom un hommage mérité. En l’espace de très peu d’années le Général de GAULLE, sous l’impulsion de Paul DELOUVRIER, excusez du peu, a lancé les villes nouvelles, le redécoupage départemental, la création du schéma directeur, le réseau express régional – le RER, pour ceux qui auraient oublié son nom - Voilà ce qu'ils ont fait nos prédécesseurs. Voilà ce qu'ils ont bougé nos prédécesseurs ! Alors là, on me dit : "mon Dieu, vous prenez beaucoup d'initiatives". Mais moi, je trouve que je n'en prends pas assez. Quand vous voyez ce que nos prédécesseurs ont fait, on n'est pas simplement là pour gérer à la petite semaine. On n'est pas simplement là pour faire des équilibres du mois. On est là pour penser à notre pays, à vingt ans, à trente ans, à quarante ans. Nous vivons encore aujourd’hui en 2007 sous l'impulsion du Général de GAULLE et de Paul DELOUVRIER qui ont structuré de manière très profonde cette région. Mais la meilleure manière d’être fidèle à cet héritage doit être de penser à notre tour à ce que doit être l’aménagement de l’Ile-de-France pour répondre à d’autres défis. C’est une mission qui revient bien sûr au conseil régional, qui n’a plus la même place en 2007 qu’en 1965. Mais l’État peut-il se priver d’avoir un projet, une stratégie pour la région économiquement la plus 19 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 20 PÔLE DE ROISSY puissante d’Europe, qui produit 28% de la richesse nationale de notre pays ? Je ne le pense pas. Je vois en somme deux grands enjeux pour l’Ile-de-France en 2007 : la cohésion et la croissance. Retrouver la cohésion, c’est simplement reconstruire une ville équilibrée à partir d’une agglomération en voie d’éclatement. L’éclatement ce sont ces familles qui vont habiter à une heure et demie de voiture parce que le logement est trop cher. L’éclatement ce sont ces quartiers qui ne sont reliés au monde que par un bus qui passe tous les quarts d’heure quand il ne se fait pas caillasser. L’éclatement ce sont ces artères démesurées qui libèrent les voitures mais enferment les riverains. Aux origines de cette agglomération, lorsque Paris s’est constitué, les choses se sont faites différemment. Le mur de CHARLES V est devenu les grands Boulevards, le mur des Fermiers généraux est devenu le boulevard Saint-Jacques et l’avenue Kléber, les fortifications de Thiers les boulevards des maréchaux. On ne créait pas seulement des rocades, mais des places, des carrefours. Mais un fois le Périphérique construit, et franchi, cette ambition, perdue, dans un autre monde. A gauche : Arrivée du secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau, accueilli par le préfet de Seine-Saint-Denis Au centre : L’A380 était venu spécialement se garer sur le S3 ce jour-là BN 25 Il faut aussi une ambition de croissance. Quand j'étais ministre de l’Aménagement du Territoire, je n’ai jamais voulu mélanger l’ambition essentielle de créer des métropoles fortes en province, et l’ambition inavouable de provincialiser l’Île-de-France. Il n’y aura pas de France forte et ambitieuse si l’Île-de-France se recroqueville sur elle-même. Si elle renonce à construire les plus hautes tours d’Europe. Si elle renonce à attirer les meilleurs chercheurs du monde. Si elle renonce à son ambition d’être une place financière de premier plan. C'est quand même curieux que la grande place financière d'Europe soit Londres où ils n'ont pas d'euros ! C'est curieux ! On a fait l'Europe pour être au cœur de la vie financière et monétaire et non pas pour en être exclus. Les grandes villes de province ont pris un élan démographique, économique, culturel extraordinaire ces dernières années. Je ne vois pas de honte à ce que la métropole parisienne les imite. Mais j’en verrais une à ce qu’elle se laisse distancer par Shanghai, par Londres ou par Dubaï. “Je vois en somme deux grands enjeux pour l’Ile -de-France en 2007 : la cohésion et la croissance.” Je crois qu’il faut la retrouver. Retrouver l’esprit du préfet HAUSSMANN dans le Paris de 1860 et de PierreCharles L’ENFANT dans le Washington de 1800. Plutôt que de vouloir comme ALPHONSE ALLAIS construire les villes à la campagne, pourquoi ne pas construire une vraie ville dans nos banlieues ? Elles ne manquent pas de l’espace nécessaire, mais de volonté politique et d’une vision coordonnée de l’organisation urbaine, appuyée sur les pouvoirs nécessaires pour la mettre en œuvre. Pour ne pas toujours construire des logements sociaux là où il y a déjà des logements sociaux. Pour ne pas faire passer systématiquement l’intérêt de chaque commune avant celui d’une métropole, -excusez du peu-, peuplée de 11 millions d’habitants. 20 Pour développer une vision globale d’aménagement pour la Seine-Saint-Denis, si proche d’ici, mais si isolée du reste de la communauté nationale par ses difficultés exceptionnelles. A droite : Nouveaux commerces de la Galerie Parisienne Pour finir et pour avancer, j’identifie quatre leviers de changement. D’abord les infrastructures. Construisons enfin des transports en commun circulaires, comme le projet Métrophérique qui reliera tous les terminaux des lignes de métro. Construisons Charles-de-Gaulle Express. Engageons d’autres projets ambitieux et efficaces. Un pays qui n'a plus de projets est un pays qui n'a pas d'ambition. C'est donc un pays qui n'a pas d'avenir. On va retrouver des grands projets et on va mobiliser les synergies nationales au service de ces grands projets. Cela me semble plus ambitieux et plus important que de raisonner sur la carte orange gratuite pour nos compatriotes qui sont au RMI. Il vaut mieux investir pour qu'ils aient un emploi, qu'ils quittent le RMI plutôt BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 21 PÔLE DE ROISSY que de les enserrer dans une politique d'assistance. Parce que, lorsque l'on est au RMI, même lorsque l'on a le transport gratuit, on n'est pas très heureux. Deuxième levier de changement, c'est l’urbanisme. J’en ai parlé. La densité de logement des maisons de ville est la même que celle des barres. Pourquoi se contenter de faire un échangeur alors qu’on pourrait faire une place ? La question de la mobilisation du foncier, des choix en matière de logement est centrale. Je me suis toujours demandé pourquoi en centre-ville, il y avait encore des maisons particulières et dans les villes nouvelles, il y avait des tours. C'est plutôt l'inverse. L'habitat collectif en centre-ville. L'habitat individuel, en périphérie de nos villes. Il faut que l'on repense la ville. L’attractivité dans tous les domaines. La recherche et l’enseignement supérieur. En fait de grands scientifiques et de laboratoires de pointe, nous avons atteint depuis longtemps la masse critique, mais la réaction en chaîne n’a pas commencé. Le monde connaît plus la Sorbonne de Gerson et Saint Thomas d’Aquin que le plateau de Saclay et sa profusion d’institutions brillantes mais totalement cloisonnées. C'est extraordinaire, Saclay. Il n'y a pas de campus. Il n'y a pas de transports en commun. Il n'y a pas un endroit où tout ce monde là peut se retrouver. Pourquoi, d'ailleurs, les seuls campus attractifs, on les voit à l'étranger ? Pourquoi, nous, on doit avoir des universités où les bibliothèques sont fermées le dimanche ? C'est curieux ! Où il n'y a pas d'espace sportif, où il n'y a pas d'espace culturel. Pourquoi, quand les familles qui ont quelques moyens veulent envoyer leurs enfants dans une université, les envoient-elles à l'étranger ? Pourquoi renoncer à doter la France des meilleures universités au monde ? Moi, je veux en France les meilleures universités du monde. Je veux que chaque université puisse avoir un campus. Je veux que chaque université soit une zone franche pour que les étudiants de cette université qui veulent monter leur entreprise puissent la monter sur le campus de l'université comme dans les grandes universités du monde. En fait, à quoi cela sert d'être la cinquième puissance au monde, si on n'est pas capable de réformer notre enseignement supérieur et notre système de recherche ? Il faut enfin l’organisation des pouvoirs. Enfin, Paris est la seule agglomération de France à ne pas avoir de communauté urbaine. Alors qu’elle est la plus grande et la plus stratégique des régions, l’intercommunalité y crée des périmètres sans substance réelle. Quant aux départements, qui peut comparer le rôle d’un département de petite couronne et celui d’un département rural, mais ils ont les mêmes pouvoirs, la même fiscalité, la même structure ? Tout ceci forme un champ de réflexion immense, mais indispensable. Je ne souhaite pas qu’on adopte un nouveau schéma directeur de la région Île-de-France avant d’être allé au bout de ces questions et d’avoir défini une stratégie efficace. Une stratégie, ce n'est pas un gros mot. Je propose donc que l’ensemble des administrations concernées soient mobilisées dès l’automne 2007 sous l’œil attentif du Gouvernement pour préparer les propositions d’actions nécessaires dans les champs que je viens d’évoquer, et qu’un comité interministériel d’aménagement du territoire dédié à l’Île-de-France se tienne fin 2008 pour adopter ce nouveau plan stratégique et le schéma directeur correspondant, ainsi que les textes législatifs et réglementaires nécessaires. C'est curieux de résonner en termes d'aménagement du territoire pour les autres régions que pour la première région de France où vivent presque 12 millions de personnes. J’arrive au terme de survol trop bref de sujets très lourds. J’ai voyagé un peu loin de ce bâtiment magnifique et je voudrais en remercier tous ceux qui ont travaillé, mais j’y atterris pour conclure. Un aéroport international, c’est un endroit magique. C’est un concentré de la planète et une mosaïque d’ailleurs. C’est le cœur battant de la mondialisation. Je souhaite à tous ceux qui en pousseront les portes, que ce soit pour s’envoler ou pour y travailler, pour y attendre leurs proches, de respirer le même parfum de merveilleux qu’en ce jour d’inauguration. Je félicite Aéroports de Paris de ce grand succès. Je voudrais vous dire que vous avez compris que j'ai une grande ambition pour notre pays. Parce que j'ai le sentiment que la France peut, à nouveau, étonner le monde. C'est bien de cela dont il s'agit. Nous sommes un pays qui a une longue histoire. Mais ils nous manquaient un peu d'énergie, un peu d'enthousiasme, un peu d'espérance. Les peuples qui ont de l'enthousiasme et de l'énergie peuvent bâtir de grandes choses. Durant ces cinq années, on va faire de grands projets pour une raison, c'est que la France et les Français le méritent. Je vous remercie. 21 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 22 CHOSES PUBLIQUES Après en attenda les canto Yves Albarello de Seine-et-Marn sur le pôle de Ro 22 BN 25 Yves Albarello, lors de l’inauguration du S3 par N.Sarkozy, en juin dernier. Allez ! Ce qui est bien avec Yves Albarello (« Alba » pour les intimes), c’est qu’il est naturel et sympathique. La langue de bois, on ne sait pas ce que c’est chez le maire de Claye-Souilly. Je m’en suis rendu compte depuis notre première entrevue, qui est restée mémorable (voir BN 20 page 88). Toujours disponible, répond toujours au téléphone…Et, quand je le rencontre au Sofitel de Roissy après sa brillante élection (46,41% au premier tour, 55, 49% au second), dans la 7ème circonscription de Seine-et-Marne (Claye, Chelles, Villeparisis, etc.), il ne me cache pas sa joie d’être enfin devenu parlementaire. Je veux ses impressions. « Je suis content, mais j’ai eu, je ne te le cache pas, une pointe d’angoisse par rapport aux responsabilités nouvelles ». Et la première rentrée dans l’hémicycle ? « En entrant, j’ai senti le poids de l’Histoire. Tant de grandes choses se sont déroulées dans ce lieu. C’est impressionnant », raconte cet homme de 55 ans, entré en politique en 76, à la fondation du RPR. « D’autant, rajoute-t-il, qu’il va y en avoir, des changements. Et j’en suis ravi : j’ai été élu pour travailler et je vais faire un gros travail à l’Assemblée ». Il s’est inscrit d’emblée à la Commission BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 23 CHOSES PUBLIQUES ès les législatives, dant les municipales et tonales l’année prochaine lo, nouveau député arne, veut s’investir Roissy des affaires économiques, de l’environnement et du territoire. Une commission importante, et qui lui va comme un gant : natif d’Aulnay-sous-Bois, c’est un homme d’entreprise (il fut directeur administratif de Fecomme, la grande imprimerie de Claye), et un élu local (maire de Claye depuis 1995). Une grande partie de sa circonscription est située dans le pôle de Roissy, stricto sensu, et quand je lui pose la question qui m’intéresse, savoir s’il va se préoccuper de «Roissy » (son prédécesseur, Charles Cova, n’était pas vraiment branché sur le sujet), la réponse est rapide. « Bien sûr, je suis conscient de l’importance du potentiel du pôle de Roissy. En plus, de nombreuses personnes habitant la circonscription travaillent ou sur l’aéroport ou dans les zones d’activité environnantes. Je compte bien m’investir dans les débats à venir, faire avancer la région. Et je me situe évidemment dans le droit fil du discours de Nicolas Sarkozy, le 26 juin dernier, lors de l’inauguration du S3, à laquelle j’ai participé. Le Président nous a tracé une feuille de route pour Roissy : développer l’aéroport, infrastructure majeure, et rédiger une Charte du développement durable dans le délai d’un an ». On ne peut que s’en réjouir. Et nos colonnes relaieront volontiers ses initiatives. EV Son blog : www.albarello.info Imprimerie numérique Couleur et noir & blanc tous formats Tirages de plans couleur & N/B Manuels de formation, Tarifs, Carnets autocopiants numérotés, Catalogues, Brochures commerciales, Leaflets, Plaquettes publicitaires, Têtes de lettre, Cartes de visite, Cartons d’invitation, Affiches jusqu’à 1,30m de largeur avec finition sur structure démontable et plastification Finition de document : perforation, reliure spirale, métallique, dos carré collé, agrafage, piqûre à cheval. service enlèvement / livraison 5/7 rue Houdart - BP 23 - 95700 Roissy en France Tél : 01 34 29 01 41 - Fax : 01 34 29 01 42 e-mail: [email protected] 23 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 24 CHOSES PUBLIQUES Le pôle de Roissy e J.P Blazy (P A Dépouillement express à Epiais-lès-Louvres (95) : 54 électeurs inscrits. On ne vous abreuvera pas de chiffres, déjà vieux, sur les dernières élections nationales, présidentielles et législatives, mais il nous faut revenir ici sur les tendances et mentionner les vainqueurs (et un grand vaincu) dans la région qui nous intéresse : le pôle de Roissy. Les candidats de l’UDF Modem 95, autour de Guy Messager, à Louvres 24 BN 25 L’évènement politique des législatives fut la victoire de Paternotte (UMP) contre Blazy (PS). Ici les deux concurrents lors d’une inauguration à Fontenay-en-Parisis Questions présidentielles, ici comme ailleurs, Nicolas Sarkozy a fait un tabac, particulièrement au 2ème tour. Ce qui a donné, comme d’habitude, une « prime » aux candidats se réclamant (ou plutôt adoubés) par la majorité présidentielle. RoissyMail a suivi en grande partie la campagne électorale, ce qui a contribué à accroitre son audience, (et le nombre de ses abonnés), nous nous en réjouissons en se concentrant, (un peu trop aux goûts de certains lecteurs) sur la 9ème circonscription du Val d’Oise. Plusieurs raisons à cela : nous y sommes installés (à Epiais-lès-Louvres) et nous connaissions particulièrement bien les candidats. En outre nous ne pouvions pas, matériellement, « suivre » correctement toutes les circonscriptions. Enfin, celle-ci est la plus « emblématique » concernant la problématique du pôle de Roissy et était la plus « ouverte », comme son résultat l’a montré. Et, at last but not least, j’ai pensé pendant longtemps m’y présenter, en tant que candidat indépendant, mais le temps, plus que les moyens, m’a manqué. Croyez que je le regrette bien. Le résultat global, si l’on se réfère à la carte des circonscriptions du pôle que nous avions éditée dans le BN 24, le « bleu » a fortement progressé territorialement avec la victoire, inattendue, du moins au début de la campagne, de Yanick Paternotte (UMP) qui a battu le député sortant J.P Blazy. A part cela pas de changement au niveau politique. Exceptée quand même la victoire de Daniel Goldberg (PS) qui a conquis le siège de Muguette Jacquaint (PCF, qui ne se représentait pas) dans la 3ème de Seine-Saint-Denis (La Courneuve, Le Bourget..). Petit tour d’horizon, département par département. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 25 CHOSES PUBLIQUES sy en bleu. y (PS) perd son siège, Asensi (PC) sauve le sien. Val d’Oise : 3 députés. Paternotte bat Blazy. DSK gagne de justesse. Chartier dans un fauteuil. Dans la 7ème (Domont, Ecouen, Sarcelles sud-ouest, Viarmes) Jérôme Chartier, maire de Domont et député sortant a été réélu. Ce président de l’UMP 95, jeune loup aux dents longues, n’ a pas eu de mal à garder son siège. Ce qui ne fut pas le cas de D. Strauss-Kahn, qui a bien failli perdre le sien au profit de Sylvie Noachovitch (UMP) la célèbre avocate de l’émission de Julien Courbet. Elle a d’ailleurs déposé un recours en annulation auprès du Conseil constitutionnel. Mais le « clou » de cette partie valdoisienne du pôle de Roissy fut la 9ème circonscription. Celle-ci est très étendue. Elle regroupe 27 communes dont Roissy-en-France, Louvres et les 12 autres communes de la Communauté Roissy Porte de France, Gonesse, Goussainville… Une grande partie de CDG et de Paris Nord 2 est sur ce territoire, ainsi que le « triangle de Gonesse » en plein développement. C’était J.P Blazy, maire (PS) de Gonesse qui était, depuis deux mandats, son député. A droite, aucune personnalité notable ne se détachait, si l’on excepte Guy Messager, le maire de Louvres, conseiller général et patron de l’UDF 95, qui s’était déclaré de bonne heure pour être candidat. Le maire de Roissy, André Toulouse (divers droite), lassé des attaques de « son » député, et ses amis cherchaient à promouvoir une candidature UMP. Ils firent alors des propositions, à Yanick Paternotte, maire de Sannois (95) mais premier vice président du Conseil général et président du CEEVO, le comité d’expansion économique du Val d’Oise, qu’ils connaissent bien depuis quelques années et qui avait l’avantage d’avoir une position positive sur le développement de « Roissy ». Cela tombait bien pour Paternotte, qui n’a jamais caché son intention de devenir parlementaire (voir le portrait que nous avions fait de lui dans le BN 3), qui avait tenté, sous l’étiquette « démocratie libérale », en 2002, de devenir député de la 6ème circonscription (Sannois, Enghien…). Mais il avait été battu au premier tour par le candidat soutenu par l‘UMP qui n’était autre que François Scellier, son président du Conseil général. Décemment, il ne pouvait recommencer. Il a donc été facilement investi par l’UMP (qu’il avait rejointe à sa fondation) sur la 9ème. Paternotte a fait une bonne campagne, bénéficiant d’emblée du soutien de nombreux maires, et surtout de celui d’A. Toulouse, qui présida son comité de soutien. Dès le début de la campagne, J.P Blazy se mit sur la défensive, attaquant son rival, qualifié de « parachuté ». Paternotte fit bien marcher ses ré- seaux, se servant notamment du projet Carex, pour élaborer une démarche « équilibrée » entre l’appui au développement de CDG et la prise en compte des problèmes d’environnement. Gêné, Blazy, continuait sa démarche contre « le tout Roissy », qui avait fait son succès lors des deux dernières législatives. Guy Messager, lui, menait pendant ce temps une campagne assez morne. Le moment fort de la campagne fut le choc de l’annonce, par « Le Parisien », de la garde à vue, suivi de la mise en examen pour « abus de faiblesse » de Paternotte et de son épouse dans une affaire de donation d’un bien immobilier. C’était quelques jours avant le premier tour. L’affaire avait « sonné » tout le landernau politique et médiatique du Val d’Oise, puis donné lieu à un vif échange entre Paternotte et l’auteur de ces lignes, via RoissyMail (voir encadré). Bien que les socialistes eussent essayé de tirer profit de l’affaire, Paternotte l’emporta, de justesse (290 voix d’écart), davantage porté par les maladresses (le discours « anti Roissy » ne passe plus) de Blazy que par la vague bleue, les députés socialistes ayant été presque tous réélus, les socialistes gagnant même quelques sièges au niveau national. 25 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 26 CHOSES PUBLIQUES Seine-et-Marne : 2 députés. Copé au premier tour, Albarello succède à Cova Dans la 6ème (Meaux nord, Dammartin, Mitry-Mory, Moussy…) l’ancien ministre Copé, maire de Meaux fut réélu au premier tour, laissant loin derrière lui la candidate socialiste Monique Papin, maire de Dammartin et arrivant en tête même à Mitry-Mory, encore fief communiste (Sarko ayant fait 51% !). Il est aujourd’hui président du puissant groupe UMP à l’Assemblée. Dans la 7ème (Chelles, Claye-Souilly…), Yves Albarello a succédé sans peine à Charles Cova et compte bien (voir l’autre article) s’investir sur le pôle de Roissy. Seine-Saint-Denis : Asensi miraculé, Gaudron gagne la primaire UMP, Lagarde conforté. Les communistes en sursis dans le département. Six députés donc, dans cette partie séquano-dionysienne du pôle, très peuplée. A l’extrémité sud-est, Eric Raoult (maire UMP du Raincy) garde facilement la 12ème circonscription (Montfermeil, LivryGargan…). La 10ème (Aulnay-sousBois, les Pavillons-sous-Bois) a vu se dérouler une primaire au sein de l’UMP. Le député sortant et ancien maire, le rusé Jean-Claude Abrioux (UMP) a soutenu, en étant son candidat suppléant, le sénateur maire JE VEUX RECEVOIR BENEFICE.net à mon nom et à mon adresse. Je souhaite adhérer à l'Association “LES LECTEURS DE BENEFICE.net” (loi 1901) Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : ............................................................................ Adresse : ............................................................................ ...................................................................................... Facultatif : Profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Facultatif : Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E. mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Je joins un chèque de 20 euros (cotisation normale) (ordre : Association des lecteurs de B.N.) 31 euros (j'aime vraiment bien) 76 euros (ou plus) (je soutiens l'association). signature : des Pavillons, le bouillant Philippe Dallier, contre la hiérarchie UMP qui avait choisi Gérard Gaudron, héritier d’Abrioux à la mairie d’Aulnay. On ne connaît pas les tenants et les aboutissants de cette division, mais on peut imaginer une mésentente entre l’ancien et le nouveau maire d’Aulnay. Quant à Dallier, qui s’était présenté avec succès aux dernières sénatoriales contre l’avis de l’UMP 93, dirigée par l’inénarrable Eric Raoult, il s’imaginait sûrement recommencer l’exploit. Mais ça n‘a pas marché et Gaudron l’emporta au premier tour puis fut élu au second. Dans la 11ème, (Tremblay-SevranVillepinte) Asensi a été finalement réélu. Un miracle dans la situation du PCF nationalement et même dans le 93, et compte tenu de la sociologie de la circonscription, et de Tremblay en particulier. C’est que cette fois, les socialistes, menés par le candidat Christophe Borgel, voulaient en découdre sérieusement avec lui. Mais ils ont payé les années d’allégeance, plutôt de soumission- compromission (j’en témoigne) avec l’ancien dirigeant des Jeunesses communistes. Quant à la candidate UMP, la maire de Villepinte Martine Valleton, elle n’a pas su, une fois de plus, capitaliser le succès de l’UMP aux présidentielles. Asensi s’en sort bien. Les attaques socialistes, après ces années de docilité, n’ayant pas atteint le député communiste qui, par ailleurs, « laboure » très bien sa circonscription, jour après jour. Quoi qu’on puisse penser de lui, il faut avouer sa perspicacité politicienne. Ce qui n’empêche pas que le sort des communistes en SeineSaint-Denis soit fixé : les socialistes sont en embuscade, comme l’a montré la victoire de Daniel Goldberg, dans l’ex fief communiste de Muguette Jacquaint dans la 3ème (La Courneuve, Aubervilliers…). J'ai bien noté que les statuts sont disponibles à l'adresse de : 26 BN 25 “BENEFICE.net”, 1 Clos du Thillay - 95380 Epiais-lès-Louvres à laquelle j'envoie le présent bulletin. Logiquement, le PCF devrait perdre la présidence du Conseil général aux prochaines élections, en 2008. Marie-Georges Buffet a néanmoins sauvé son siège dans la 4ème (Le Blanc-Mesnil, Stains…). A Drancy, dans la 5ème, Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy et député sortant UDF a réussi l’exploit de se faire réélire quasiment sans étiquette, pour échapper au cruel dilemme Modem/Nouveau Centre. Mais il siège désormais au sein du groupe Nouveau Centre. Tout cela est bien compliqué… Mais c’est un bon, on l’aime bien, ici et on essaiera de lui demander un entretien dans le prochain BN 26, pour y voir plus clair. Oise : Eric Woerth, ministre des comptes Dans la 4ème de l’Oise (Chantilly, Senlis, Nauteuil…), c’est le député sortant, Eric Woerth, maire de Chantilly, ancien trésorier de l’UMP qui a été réélu. Puis nommé tout de suite au gouvernement où il occupe le poste de ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique. Il est remplacé au siège de député par son suppléant, Christian Patria, adjoint au maire de Senlis et conseiller général de l’Oise. Le ministre a gardé la mairie et la présidence de la Communauté de Communes de l’Aire Cantilienne… En conclusion, le résultat des élections est plutôt une bonne chose pour notre région de Roissy : deux nouveaux députés (Paternotte et Albarello) vont s’impliquer (enfin, on jugera sur pièces) pour soutenir le développement de l’aéroport et du pôle. Jusqu’à présent, aucun député ne le faisait, Asensi et Blazy étant les seuls à intervenir à l’Assem- BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 27 CHOSES PUBLIQUES blée sur le sujet, mais s’opposant, par pure idéologie, au développement de Roissy (Asensi avait voté contre la privatisation d’ADP, contre la Communauté aéroportuaire, etc.). Et ce n’est pas notre bon Roger Boullonnois qui, lorsqu’il était député de Seine-et- Marne, en tant que remplaçant de Copé, arrangeait les choses : il n’est jamais intervenu dans les débats sur « Roissy »… Et puis, on perd un ministre du budget (Copé), mais on en gagne un autre (Woerth). E.V. Yanick Paternotte et moi. par Eric Veillon Il y a eu polémique entre Yanick Paternotte et moi pendant la campagne, au moment de « l’affaire » de sa récente garde à vue et de sa mise en examen pour abus de faiblesse. En découvrant, avec stupeur, EV et Y. Paternotte, l’an passé à Epiais. cette histoire incompréhensible, j’ai tout de suite appelé le candidat UMP, avec lequel j’entretenais des relations professionnelles cordiales depuis des années, (en tant que président du CEEVO), pour lui dire ma stupeur, ignorant à ce moment, en l’absence d’explications de sa part, le fond de l’affaire et même ma sympathie. En effet, je crains toujours le complot ou l’erreur judiciaire. Le lendemain, je vois dans la presse et sur Vo TV ses propres déclarations comme quoi, effectivement, il avait accepté, voici quelques années, une donation d’un bien immobilier de la part d’une vieille dame de Sannois, ville dont il est le maire. Là, je tombe des nues : comment un maire peut-il accepter, à titre personnel, un bien d’une vieille dame qui veut léguer une propriété ? Puisqu’il venait d’avouer publiquement cette donation, j’écris dans RoissyMail que je trouve cela inacceptable de la part d’un élu, et aussi indigne d’un candidat à la députation. Quelques minutes après la diffusion de ce RoissyMail (numéro 242) je reçois sur mon téléphone portable, une bordée d’insultes de l’intéressé, qui coupe la ligne aussitôt après. Je réagis en dénonçant publiquement dans RM ce comportement. Et en mettant aussi en cause François Scellier, président du Conseil général du Val d’Oise et député, venu au secours de son vice président, et qui avait crié à la « magouille politique », l’invitant à aller jusqu’au bout et à en dire plus. Quelques jours après, je reçois une lettre sibylline du directeur du CEEVO comme quoi l’organisme public retirait sa publicité (pourtant payée un an à l’avance) dans RoissyMail et annulait l’ordre d’insertion pourtant dûment signé dans ce Bénéfice.net. Que les choses soient claires. Je maintiens ce que j’ai écrit sur le caractère indigne, pour un élu, un maire, d’accepter personnellement un bien en donation d’une de ses administrées. Si cette personne veut à tout prix donner, le bien peut être accueilli par la Ville ou par ses œuvres sociales. C’est l’avis de tous les maires que j’ai rencontrés depuis cette affaire. Et de toute personne censée. Quant au complot politique, à ce jour, François Scellier n’a, à ma connaissance rien dit de plus. Enfin, s’agissant de la mise en examen de Y . Paternotte pour « abus de faiblesse », a aucun moment je n’ai évoqué sa possible culpabilité, ayant la « présomption d’innocence » à fleur de peau. En revanche j’ai posé, et je pose, ce type de question : puisque Paternotte clame son innocence, pourquoi une telle procédure à son encontre : policiers venus, sur commission rogatoire, à son domicile le matin de bonne heure, emmenant lui et son épouse pour une garde à vue de 24H et se voir signifier par le juge, son épouse y compris une mise en examen pour abus de faiblesse ? De deux choses l’une, ou Patenotte est innocent et alors la procédure est abusive : la justice aurait pu l’interroger d’une autre manière. Dans ce cas, il faudrait dénoncer l’abus de procédure, en s’appuyant tout simplement sur l’article 9 de la Déclaration des Droits de l’Homme (Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi). Or, rien n’a été dénoncé publiquement à ce jour, aucune action contre la procédure n’a, en tout cas publiquement, été entreprise, ni par Paternotte, ni par Scellier sur le plan de la « magouille politique ». D’autant que le pouvoir est confortablement acquis par l’UMP…Ou… Paternotte a été néanmoins élu député et je n’ai évidemment plus de contact avec lui, attendant toujours des excuses pour les insultes. Quant aux représailles sur la publicité du CEEVO, il y aurait beaucoup à dire sur le mélange des genres, entre affaire politique et personnelle et gestion d’un organisme public (le statut d’association loi 1901 du Ceevo ne change rien à l’affaire, puisqu’il est financé par le Conseil général et les communes adhérentes), où siège à son Conseil d’Administration des élus de toutes tendances. Non, le CEEVO n’appartient pas à M. Paternotte, fusse-t-il devenu député. Et l’affaire ne changera rien à la bonne appréciation que nous avons toujours eue sur l’action efficace du Comité d’expansion du Val d’Oise, comme en témoigne encore l’article sur les « apéritifs débats » dans ce numéro. Bénéfice.net, tant qu’il garde la confiance de ses lecteurs et de ses annonceurs, multiples et variés, ne se laissera pas intimider de la sorte. Y. Paternotte, qui me connait bien devrait le savoir… E.V. 27 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 28 SALON DU BOURGET Succès incontestable et incontesté du 47ème salon international de l'aéronautique et de l'espace (organisé par le Gifas groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, voir encadré), qui s'est déroulé au Bourget du 18 au 24 juin. Tous les acteurs sont unanimes, les superlatifs fusent. L'euphorie économique est à son comble : « c'est le plus grand salon aérospatial du monde. Les retombées économiques sont quasiment pharaoniques, les carnets de commandes bien remplis et les contacts noués excellents ». L'occasion pour nous de dresser un bilan et de laisser la parole à nos acteurs locaux largement impliqués grâce notamment à l'ARD (Agence Régionale de Développement de la région Ile-de-France) qui coordonne la participation de ses partenaires départementaux, d'entreprises franciliennes et du cluster aéronautique Astech Paris Région. 28 BN 25 «Tous les recor le 10 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 29 SALON DU BOURGET ords battus, on attend ème 100 anniversaire dans 2 ans » 29 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 30 LE BOURGET SALON DU BOURGET L’Agence régionale de développement avait mis le paquet : un stand de 2000m2 Stand du Comex 93 : La Seine-Saint-Denis chez elle Ceevo 95 : nous avons retrouvé avec plaisir, April Dubois, du GWI (Greater Washington Initiative) sur le salon. L’aéroport du Bourget : souvenirs, souvenirs... Ouvert en 1919, l'aéroport du Bourget aujourd'hui l'Aéroport de l'aviation d'affaire par excellence, fut le premier aéroport civil de Paris et resta l'unique jusqu'à la construction d'Orly. En 1938 (Air France naît en 1935) 138 000 passagers y embarquent. En 1952, face à l'accroissement du trafic une partie des mouvements est transférée sur Orly. En 1977 Roissy CDG met fin au trafic commercial « classique » du Bourget. C'est la reconversion. L'aviation d'affaire devient sa spécialité et quelle spécialité ! C'est au Bourget que s'est posé Charles Lindbergh, à l'âge de 25 ans, au terme de sa traversée de l'Atlantique à bord du « Spirit of Saint Louis ». Il arriva le 21 mai 1927 après avoir parcouru 5 800 kilomètres en 33h30. Sur les pistes 200 000 spectateurs l'attendaient. 30 BN 25 L'aérogare historique est signée par l'architecte Georges Labro à l'issue d'un concours organisé par le ministère de l'Air en 1935. Ouvert en 1937 pour l'exposition internationale de Paris, il fut sérieusement endommagé pendant la seconde guerre mondiale, fut reconstruit à l'identique et servit jusque dans les années 1970. Aujourd'hui, il abrite la fabuleuse collection du Musée de l'Air et de l'Espace. Enfin, notons qu'une statue a été érigée dans l'aéroport en l'honneur de la française Raymonde de Laroche, qui fut la première femme à obtenir une licence de pilote. Le 47ème salon de l'aéronautique et de l'Espace du Bourget, organisé tous les 2 ans, (128 000 m2 d'exposition couverte, 192 000 m2 d'exposition, 2 000 exposants venus de 42 pays, 150 délégations officielles « Défense » venues de 60 pays, 40 délégations « Transport Aviation civile » venues de 20 pays plus de 3 500 journalistes) a confirmé cette année sa place de premier salon aérospatial du monde. Plus de 400 000 visiteurs (tout public) ont visité le salon dont 153 920 visites professionnelles, soit 12% de plus qu'en 2005. Selon le commissaire général M. Louis Le Portz, « ce salon a bénéficié d'une conjoncture favorable, comme en témoignent les annonces quotidiennes de commandes: 425 ventes fermes enregistrées par Airbus, 35 lanceurs Ariane5 commandés à Astrium par Arianespace, pour ne citer qu'eux». Les services proposés pour la première fois aux professionnels ont rencontré un engouement auprès des donneurs d'ordres et des PME puisque 5 000 professionnels ont participé à plus de 6 000 « rendez-vous d'affaires et technologiques et à de multiples conférences ». Le Gifas donne d'ores et déjà rendez-vous à tous les visiteurs en 2009. Le salon (SIAE), organisé que les années impaires, fêtera alors ses 100 ans puisque la première édition s'est déroulée en 1909 au Grand-Palais à Paris et la première fois au Bourget en 1953. 2 000 m2 de stand pour l'ARD L'Agence Régionale de Développement d'Ile-de-France, qui a bénéficié d'une surface d'exposition de 2 000 m2 au sein du hall4, sous la bannière de Paris-Région, fédère les acteurs territoriaux, les chambres de commerce, des acteurs économiques tels le Ceevo (Val-d'Oise), le Comex (Seine-Saint-Denis), Seine-etMarne-Développement mais aussi le cluster aéronautique Astech Paris-Région qui associe plus de 100 partenaires BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 31 SALON DU LE BOURGET mélant grands groupes, PME et instituts de formation-recherche. L'objectif est d'accroître en Ilede-France les positions de leader européen dans les secteurs transport spatial, d’aviation d'affaires. Objectif également, faire croître les 100 000 emplois franciliens de l'industrie aérospatiale en ciblant ceux à plus forte valeur ajoutée (chercheurs, bureaux d'étude). La région rassemble les principaux acteurs de la filière aéronautique, spatial et défense : sièges sociaux, centres de recherche et de développement, sites de production d'envergure européenne, transports aériens, services et infrastructures aéroportuaires. Concentrant 38,5% des emplois directs et 46% des chercheurs de la filière, la région IDF offre aux entreprises un site d'excellence mondial pour leur développement en Europe. Lors du salon, les rendez-vous d'affaires et technologiques, les « B to B meetings » ont remporté un vif succès ainsi que les conférences « opportunités pour les PME dans le monde » : présentation du pôle aéronautique de Villaroche par Seine-etMarne Développement, de 7 entreprises « pointues » de SeineSaint-Denis sur le stand du Comex ou organisé par le Ceevo « Aéronautique et spatial: développer vos affaires grâce à un réseau international » qui a réuni plus de cent participants. Bilan du Comex 93 : que du bonheur ! Dans son bilan de fin de salon, Gilbert Roger, premier vice-président chargé du développement économique, est clair, net et précis : « certaines entreprises ont pu développer des contacts commerciaux sur le stand ou en participant aux "B to B" meetings. D'autres ont renforcé leurs liens avec leurs clients. Exemple, les rendez-vous quotidiens organisés par l’entreprise Cargoworld ou le petit-déjeuner de l'association Entreprendre à Tremblay. Cette édition est de loin, la meilleure que nous ayons connue, aussi bien en terme d'image que d'affaires réalisées ou en passe d'être concrétisées ». Au total, ce sont sept PME-PMI de Seine-Saint-Denis qui présentaient leur savoir faire sur le stand Comex. Bilan du Ceevo : que du positif ! Jean-François Benon, directeur général du Ceevo est aux anges, un DG comblé ! « Nous avions notre propre stand afin de promouvoir le département et nous avons activement participé à la dynamique collective du nouveau pôle de compétitivité Astech centré sur le développement de l'innovation de l'aérospatiale francilienne et sur les marchés d'excellence au niveau mondial: l'aviation d'affaires, le transport spatial et la propulsion. Je tiens à vous confirmer que le premier ministre François Fillon a labellisé ce nouveau pôle qui va s'appuyer sur des partenaires dans le Val d'Oise: des industriels, de la recherche publique et des outils de soutien. Le tissu industriel valdoisien du secteur de l'aéronautique s'appuie notamment sur la présence d'acteurs industriels majeurs de la filière, tels que Dassault Aviation à Argenteuil ou Dassault Falcon Services à Bonneuil-en-France. Par ailleurs, le tissu industriel d'équipementiers est particulièrement dense en Val d'Oise avec des acteurs tels que Goodrich Actuation Systems, Lisi Aerospace, Axson et Tyco Electronics, SDS à Cergy-Pontoise… Enfin des PME telles que Atlas Copco Applications Industrielles, Cefival, Aip, Ateliers Laumonier ou Chromalloy jouent un rôle important au sein de cette filière. Pour les partenaires de la recherche publique, plusieurs unités de recherche valdoisiennes travaillent déjà sur des thématiques en lien avec le pôle Astech : le laboratoire de Physicochimie des Polymères et des Interfaces, le laboratoire Satie, les équipes Ecime et ECS. Pour le soutien de la filière aéronautique du département, le club « Val d'Oise Sat » rassemble des sociétés dont l'activité intègre des applications ou des prestations de services liées à la filière de la conception, de la fabrication ou du fonctionnement des satellites; l'incubateur « TSI Val d'Oise Incubation », ouvert au secteur de la défense, du spatial et de l'aéronautique ». Et Jean-François Benon, à l'instar de tous les acteurs du salon du Bourget, dans l'euphorie ambiante mais bien réelle et palpable : « non seulement ce salon est très positif pour le Val d'Oise qui a organisé diverses conférences avec World Cities Alliance et Greater Washington Initiative (qui ont établi de nombreux contacts avec des PME valdoisiennes), mais notre département a enregistré depuis 6 mois 1 000 emplois dans l'aéronautique et les carnets de commandes sont pleins. Le salon du Bourget a confirmé voire amplifié l'excellente santé économique internationale du secteur. Cette année 2007 est un grand millésime pour le Val d'Oise ». Satisfecit général, le 47ème salon du Bourget restera dans les annales. L'environnement économique international est certes favorable mais le savoir faire et le savoir chercher du monde aéronautique français (cocorico !) est incontestablement un des atouts majeurs. Tous les acteurs du salon se décarcassent et sont désormais incontournables. Et on a tous rendez-vous en 2009 pour le centième SIAE du Bourget et ses 100 bougies ! Joël Chevreau Les organisateurs : le Gifas et sa filiale PLBpe Le salon international de l’Aéronautique et de l’Espace - Paris Le Bourget - est organisé par le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (Gifas) au travers de sa filiale PLBpe. Louis Le Portz, membre du bureau et du conseil d’administration du Gifas, est PDG de PLBpe et commissaire général du salon. Créé en 1908, le Gifas est un organisme professionnel qui regroupe plus de 240 sociétés depuis les grands maîtres d’œuvre et systémiers jusqu’aux PME spécialisées dans l’étude, le développement, la réalisation, la commercialisation et la maintenance de tous programmes et matériels aéronautiques et spatiaux, civils et militaires ainsi que des systèmes d’électronique de défense et de sécurité : avions, hélicoptères, moteurs, engins et missiles, véhicules spatiaux et leurs moyens de lancement, grands systèmes et équipements, les systèmes d’électronique de défense et de sécurité. Le président du Gifas est M. Charles Edelstenne, président directeur général de Dassault Aviation. Son délégué général est M. Guy Rupied. Contacts : 8 rue Galilée - 75 116 Paris - www.gifas.asso.fr 31 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 32 SALON DU BOURGET « Le maire du Bourget, Vincent Capo-Canellas, en compagnie de J.L Borloo, ministre du Développement durable, au cours du Salon. » Vincent Capo-Canellas, maire du Bourget : «c'est tout bon pour la ville!» 32 BN 25 Le salon du Bourget : « une vitrine pour Le Bourget » nous confie Vincent Capo-Canellas, le maire de la ville « C’était un très beau salon », s’exclame Vincent Capo-Canellas, maire (libéral) du Bourget. « Il y a eu beaucoup de monde, les retombées commerciales pour les opérateurs aéronautiques ont été excellentes et la visite du Président de la République a réellement boosté le tout », continue-t-il d’un ton enthousiaste, « c’est un élément essentiel pour la notoriété de la ville. Et cette année, l’organisation a été vraiment au « top ». Au-delà du salon, l’aéroport s’est nettement amélioré, au niveau du « look » (bâtiments, signalétique…) et nous nous en réjouissons ». Vincent Capo-Canellas, qui est aussi membre du conseil d’administration d’ADP, ne crache pas dans la soupe et se sert volontiers de l’image de l’aéroport (au moment où l’aviation d’affaire est en haut de son cycle, précise-t-il) pour se faire le VRP de la ville, grâce à ses contacts privilégiés. La construction d’un immeuble de bureaux (20 000 m2) au pied du RER va pouvoir se faire grâce à l’investissement de CBRE, venant conforter le parc de l’Espace, (qui comprend 2 000m2 de bureaux activités) développé par Nexity. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 33 SALON DU BOURGET L'avis d'un éminent spécialiste Olivier de Lestoile (DFS) : «du jamais vu !» Comme tous les protagonistes du 47ème salon du Bourget, le sympathique et chaleureux M. Olivier de Lestoile, président d'honneur de l'association française EBAA affiche une immense satisfaction. Aujourd'hui lobbyiste international reconnu et fier de l'être, M. de Lestoile parle de miracle et emploie volontiers des superlatifs pour qualifier cette quarante septième édition qui restera à jamais gravée dans les cœurs et les mémoires. « Avant le salon du Bourget, j'avais un petite crainte car se déroulait quatre semaines auparavant à Genève le salon Ebace organisé tous les ans. Mais en fait, Genève n'a aucunement impacté le Bourget qui fut d'une facture exceptionnelle. Personnellement, j'étais présent tous les jours et dès 7h30. Les entreprises, c'est incontestable, ont engrangé les commandes. L'aviation d'affaires est en plein boum. Il faut savoir que les carnets de commandes des constructeurs sont archi-pleins et que ces mêmes constructeurs ont du mal à suivre notre évolution. C'est une période non prévue, extraordinaire. Du jamais vu pour l'aviation d'affaires et pour Dassault, ce n'est un secret pour personne, ce salon fut plus qu'excel- lent. » Une conjoncture euphorique qui s'explique en partie au fait que tous les grands du monde, Chine, Inde, USA et dans une moindre mesure l'Amérique Latine retrouvent des situations économiques saines et que le dynamisme a succédé à la morosité. Mais M. de Lestoile tient également à souligner que « les accès au salon ont été largement améliorés et que la fluidité dans l'enceinte même était beaucoup mieux organisée. Par ailleurs, la plate-forme a aujourd'hui un réel destin. Le Bourget, rénové, une réussite, est la douzième plate-forme du monde, la première en Europe pour l'aviation d'affaires. Aujourd'hui on compte 1 900 Falcon en service. L'aéroport ne cesse de se développer. Grâce au travail de M. De Ronne (directeur ADP du Bourget) et de ses équipes, la circulation, la sécurité, la signalétique ont été très largement améliorés, des façades rénovées, un terminal flambant neuf, etc. Sincèrement, le Bourget a changé de look et en bien, il a pris un coup de jeune et tout le monde s'en félicite. En matière de sûreté, d'énormes progrès sont à noter, l'identification des passagers, le port de badge et le trafic bien évidemment. Actuellement, nous travaillons sur l'environnement en étroite collaboration avec les riverains et réalisons des études d'impact du bruit. Nous enregistrons moins de plaintes mais nous demeurons très ouverts en matière d'environnement et nous étudions tout ce qui est possible pour réduire au maximum les nuisances. C'est un travail de longue L’excellent Olivier de Lestoile, fervent « lobbyiste » de l’aviation d’affaires, chez Dassault Falcon, au Bourget, et dans le monde entier… haleine qui doit se dérouler dans la concertation et l'écoute d'autrui.» Une nouvelle aérogare d'affaires Idéalement située sur l'esplanade de l'air et de l'espace, la nouvelle aérogare est visible dès l'arrivée sur la plate-forme. En forme de parallélépipède, elle est composée d'un rez-dechaussée, de 2 étages et d'un entresol donnant sur une cour anglaise paysagée. Sa surface totale est de 3 200m2 et elle propose une terrasse en teck de 400m2 avec vue sur les pistes, une salle de conférence avec outils de communication dernier cri, des bureaux et un parking (60 places). Le bâtiment accueille des nouvelles compagnies dont Flying Group, compagnie gestionnaire d'avions d'affaires en copropriété qui lance un vaste programme en France. Rappelons qu'aujourd'hui, ce sont plus de 100 entreprises implantées au Bourget qui emploient directement 4 200 personnes. Parmi les plus grands, citons Dassault Falcon Service, Air France Industries, Flight Safety International, Embraër, Cessna Aircraft, Eurocopter. Parallèlement, toute la signalétique de la plate-forme a été revue et corrigée. Désormais, toutes les rues sont baptisées du nom d'une capitale européenne et il est quasiment impossible de s'y perdre, puisque des bornes vous renseignent. Le La nouvelle aérogare du Bourget, très jolie, mais à moitié vide après un an de mise en service… La nouvelle signalétique de l’aéroport aide désormais à se repérer. tout est agréablement fleuri et c'est aujourd'hui un plaisir de circuler sur l'aéroport car cette nouvelle signalétique est une véritable réussite. Le Bourget se rénove petit à petit et les anciens ne le reconnaisse plus tant le lifting qui se poursuit est efficace. Aujourd'hui, le Bourget « a de la gueule ! » J.C 33 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 34 SALON DU BOURGET L’hôtel Campanile à Roissy-en-France, (un excellent buffet, au passage…) Retombées économiques locales : «L’ hôtellerie fait un carton !» 34 BN 25 Une ritournelle : Complet ! Complet ! Malheur à ceux qui n'avaient pas réservé leurs chambres pour le salon du Bourget. Tous les hôtels, Paris y compris affichaient complets et refusaient du monde. Le Salon du Bourget pour les hôteliers du pôle et au-delà, c'est une manne! Ils s'en frottent encore les mains... Pour Vincent Müller, directeur de l'hôtel Campanile, allée des Vergers à Roissy-en-France, tout est au mieux dans le meilleur des mondes : « le salon du Bourget c'est pour nous du bon business, de l'excellent business ! Nous avons très, très bien travaillé pendant 56 jours. Taux de remplissage 100% et si nous avions eu le double de chambres, elles auraient toutes été réservées. Tous les hôtels du secteur et jusqu'à Paris affichaient complets. Contrairement à il y a deux ans, les gens sont restés dîner le soir et notre restaurant affichait complet également. Auparavant, ils partaient plus volontiers dîner sur Paris. Cette fois, dissuadés par les embouteillages ils sont restés sur place. Pour moi, c'est le meilleur salon. Et de loin ! Je n'ai qu'un seul et unique regret, sincèrement, c'est qu'il ne soit organisé qu'une fois tous les deux ans. Tous les ans ce serait parfait... ». Et avec beaucoup d'humour, de conclure « si vous pouviez faire quelque chose… ». J.C BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 35 SALON DU BOURGET Le stand d’AirEmploi au Salon a connu l’affluence des grands jours. Le stand d’AirEmploi au Salon a connu l’affluence des grands jours. AirEmploi « espace orientation » était au 47e salon international. Que ce soit durant les journées professionnelles ou les journées grand public, l'association a distribué 4 200 plaquettes de présentation. Le stand grouillait de monde en quête d'information. Outre les 4 200 plaquettes, AirEmploi, très sollicitée, a distribué 250 affiches, 48 dossiers de presse, ainsi que d’autres documentations plus spécifiques, soit plus de 4 400 contacts directs. Cela reste sans compter le nombre de contacts professionnels que l’équipe d’AirEmploi a pu établir de manière formelle ou informelle avec des centres de formation, des entreprises de l’industrie aéronautique, et d’autres acteurs incontournables de ce secteur. Lors des journées grand public, et de manière plus générale tout au long du salon, l’association a été très sollicitée par un public très hétérogène. En effet, des collégiens, des parents d’élèves, des professeurs, des étudiants, des demandeurs d’emploi, des militaires, des salariés, des retraités, des exposants et des professionnels du secteur, sont venus chercher des renseignements concernant un métier, une orientation, une formation, et parfois même, une possibilité de reconversion. AirEmploi : 8 ans déjà... L’espace orientation AirEmploi a été crée en 1999 (8 ans) à l’initiative du groupe Air France, de la Fnam (fédération nationale de l’aviation marchande) et du Gifas (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), en partenariat avec l’Armée de l’Air et Aéroports de Paris. L'association est avant tout un lieu d’accueil pour toute personne souhaitant s’informer, s'orienter vers les métiers du transport aérien et de l’industrie aéronautique et spatiale : collégiens, lycéens, étudiants, parents d'élèves, salariés, demandeurs d’emploi... La structure vous informe sur les activités des entreprises, la réalité des métiers et les compétences requises. C'est un lieu d’information, d’orientation, et d’aide à l’insertion professionnelle. L’espace orientation AirEmploi accueille tous ceux qui souhaitent faire carrière dans la maintenance et la construction aéronautique, le transport civil et militaire. Situé symboliquement au Dôme, RoissyPôle, AirEmploi propose des accompagnements individualisés, des parcours d'orientation vers les formations, les métiers et les emplois de l'industrie aéronautique et du transport aérien. Entretiens sur rendez-vous du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h, le vendredi jusqu'à 17h. Tél : 01 48 16 71 71. www.airemploi.org. 35 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 36 RÉSEAUX Jean-François Benon, directeur du Ceevo, a lancé les apéritifs contacts en 1991. Une soixantaine de participants ont assisté à l'apéritif contacts du 30 mai. «Nous sommes déjà montés jusqu'à cent quarante personnes », affirme Jean-François Benon. Après le débat, les participants peuvent se restaurer au buffet et échanger leurs cartes de visite. 36 BN 25 Intervenants: Jean-François Benon, au micro, avait invité trois intervenants pour animer le débat du 30 mai: Didier Debons, Eric Seulliet et Dany Allaoui (de gauche à droite). « 16 ans au C favoriser le Depuis seize ans, le Ceevo organise les apéritifs contacts. Cette durée, preuve de réussite, n’est pas banale et méritait bien un article. Ces conférences à thème, qui ont lieu à l'heure du déjeuner et sont suivies d’un buffet, permettent aux entrepreneurs d'enrichir leur carnet d'adresses sans perdre de temps. C’est bien connu, les chefs d’entreprises sont souvent débordés et ont peu de temps pour faire connaissance. Pour leur faciliter la tâche, le Comité d’expansion économique du Val-d’Oise (Ceevo) organise depuis seize ans des apéritifs contacts. Tout en les informant sur des sujets précis, ces conférences sont l’occasion pour les entrepreneurs et les responsables économiques de se rencontrer et ainsi de développer leurs réseaux. « A la différence de la province, ici les chefs d'entreprise ne se connaissent pas. Souvent, ils n'habitent pas dans la ville de leur société et ne savent pas ce qui ce fait dans le secteur. Je me souviens d'un patron qui, par méconnaissance, achetait ses composants électroniques à l'autre bout de la France alors qu'une entreprise locale en fabriquait. C'est pour éviter ce genre de choses que nous avons lancé les apéritifs contacts », explique Jean-François Benon, directeur général du Ceevo, l’agence de développement économique départementale qui a pour objectifs de favoriser le dynamisme du territoire et d’accueillir de nouvelles sociétés. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 37 RÉSEAUX s d’apéritifs contacts CEEVO ou comment le « networking »… Prévus une fois par mois le mercredi, sauf en juillet et août, ces rendez-vous conviviaux ont la particularité de se dérouler à l’heure du déjeuner. Une façon de joindre l’utile à l’agréable. L’apéritif contacts débute à 12 h 30 par une conférence thématique d’environ trois quarts d’heure, suivie d’un débat de quinze voire trente minutes où les intervenants échangent avec les participants. « La conférence ne dure certes pas longtemps mais le but n’est pas d’être exhaustif. Nous essayons de donner des clés aux chefs d’entreprises sur certaines problématiques », souligne Jean-François Benon. Pains surprise et petits fours A l’issue des discussions, le public peut aller se restaurer au buffet mis à disposition par le Ceevo. Au programme : canapés, cacahuètes, pains surprise et petits fours sucrés. « Cela permet de briser la glace. Avec un verre à la main, les gens sont plus détendus. Ils se parlent davantage et échangent volontiers leurs cartes de visite. Je passe aussi beaucoup de temps à faire les présentations. Comme le public est varié, cela crée un véritable mail- lage. La hiérarchie disparaît », explique Jean-François Benon. Le directeur du Ceevo avoue avoir découvert ce concept en assistant à une réunion de la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), dans l'Essonne il y a une vingtaine d'années : « J'ai trouvé l’horaire pratique. Il permet aux entrepreneurs de ne pas retourner trop tard sur leur lieu de travail ». Mercredi 30 mai, lors de l'avant dernière conférence avant les vacances, les personnes rencontrées lors du cocktail ne l'ont pas démenti. « L’horaire est très bien. Le problème des réunions le soir, c’est que l’on rentre tard chez soi », estime Yama Akbar, avocat d'affaires parisien de 37 ans, qui assistait pour la première fois à un apéritif contacts. « Pour les gens pressés, le buffet, c'est bien. On peut se servir et repartir quand on veut », renchérit Heike Painchaud, 48 ans, consultante free lance dans le domaine du développement international. « C’est génial ! Ca permet de se tenir au courant des innovations et d’avoir un œil sur la concurrence. Et puis, ça ne dure pas trop longtemps. Il n’est que 14 h 30, je ne vais pas rentrer très tard au boulot », jubile Liliane Helt, 46 ans, fondatrice d’un cabinet de conseil en ressources humaines. Ce jour-là, l'apéritif contacts a réuni une soixantaine de participants au Conseil général du Val-d’Oise. « Nous sommes déjà montés jusqu'à cent quarante personnes. Cela dépend des thèmes », précise JeanFrançois Benon. Du côté des intervenants, Danny Allaoui, directeur associé de la S.A.R.L Luminances, Eric Seulliet, président de la Fabrique du futur, et Didier Debons, président de la société Intersigne, étaient présents pour apporter des réponses à la question: « Dirigeants de PME-PMI, comment trouver ou créer vos avantages concurrentiels ? » Un événement récurrent « Au total, nous avons environ soixante-dix thèmes en stock. Nous en réactualisons certains et souvent des entrepreneurs nous font des propositions de sujets », affirme Jean-François Benon. Le Ceevo a déjà vu passer des intervenants de renommée nationale comme Hervé Serieyx, enseignant à l'Ecole des Mines, président de la Fédération françaises des groupements d'employeurs et auteurs de nombreux ouvrages sur les entreprises. La diversité des thèmes et des intervenants constitue l'autre atout des apéritifs contacts. Christian Didier, 57 ans, avoue « piocher dans les conférences en fonction de ce qui l’intéresse ». Ce Valdoisien qui bénéficie d’une double casquette, à la fois maire adjoint aux Finances de Montmorency et conseiller en investissement en Chine, a toutefois des propositions pour améliorer les apéritifs contacts. « Ce serait bien qu’il y ait davantage d’intervenants. On pourrait alors faire des pôles d’experts que le public irait consulter librement ». Ce n'est pas à l'ordre du jour. Néanmoins, Jean-François Benon prévoit une nouveauté lors des prochains rendez-vous. « A chaque session, nous remettons des badges et nous distribuons la liste des participants. C'est bien mais ce n'est pas suffisant. A l'avenir, nous souhaitons mentionner davantage d'informations sur les personnes présentes concernant la société dans laquelle il travaille par exemple. Ainsi, chacun peut feuilleter la documentation lors du débat, et cibler les participants avec lesquelles il ou elle souhaite faire connaissance. » Forts de leurs seize années d'ancienneté et comptant sur un public fidèle, les apéritifs contacts sont devenus un événement récurrent dans l'agenda de la vie locale. Le directeur du Ceevo en a déjà programmé quatre pour les mois de septembre, octobre, novembre et décembre (voir encadré). 37 Ludovic LUPPINO BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 38 RÉSEAUX Les apéros contacts font des émules Inspirés des Etats-Unis, les apéritifs contact ont fait des émules dans la région. Créé en 1998-1999, le Groupement d’intérêt public « emploi » Roissy-CDG, sous l’impulsion de son ancien directeur Nourredine Cherradi, s’était mis à organiser des salons sur le même principe. Les communautés de communes du Val-d’Oise, Val-de-France ou encore la Cavam (Communauté d’agglomération de la Vallée de Montmorency), pour ne citer qu’elles, ont également mis en place des réunions d’entreprise avec déjeuner. Plus récemment, l’association Pays de Roissy-CDG, créée en 2003, qui rassemble élus, chefs d’entreprise, personnalités associatives, proches de la plate-forme aéroportuaire, a lancé ses petits-déjeuners. Organisé une fois par mois, à 8 h 30, à l’hôtel Sofitel de Roissy-CDG, ces rendez-vous sont aussi l’occasion pour les entrepreneurs de faire connaissance et développer des réseaux. A l’étranger, les réunions de ce genre existent également. En Suisse, par exemple, un club d’affaires, le « Cercle des dirigeants d’entreprises » organise des apéritifs contact. Le programme : une discussion à bâtons rompus avec cacahuètes, chips, olives et biscuits. APERITIFS-CONTACTS : Programme du second semestre 2007 DATE THÈME DE LA CONFÉRENCE INTERVENANTS Mercredi 19 septembre « La formation professionnelle, outil de management ou comment transformer une contrainte en atout pour l’entreprise ? » AMIPEQ Monsieur André DUCAT Monsieur Alain DE SAINT ESTEBAN « PME-PMI : Comment réussir son implantation en Asie ? » AXSON FRANCE Monsieur Marc-Olivier LEVY Directeur Financier Mercredi 28 novembre « PME-PMI : Comment mettre en pratique une stratégie de développement durable ? » CCIV Monsieur Gérard MARIE Conseiller Mercredi 19 décembre « Le recrutement : Quels outils, quelles méthodes et quelles stratégies ? » TALENDYS Madame Valérie RENARD Consultante Mercredi 24 octobre EGB CENTRE D’AFFAIRES EGB BUREAUX - ACTIVITÉS - ENTREPÔTS A 15 mn de Roissy CDG et 30 mn de Paris SALLES DE REUNION BUREAUX • Réunions et séminaires • Forfait journée d’étude • De 12 à 3000 m2 • Parking privé et gardiennage • Self & Restaurant VIP (menus, buffets, cocktails) SALLE • Amphithéâtre 300 places DE CONFERENCES • Cabines de traduction, régie et sonorisation 38 BN 25 EGB – 5 avenue Georges Bataille - 60330 LE PLESSIS BELLEVILLE Tel. 03 44 60 52 64 – Fax. 03 44 60 54 76 www.egb5.com - [email protected] L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE R A LOUE PROGRAMME D’ACTIVITÉS NEUF A MITRY MORY SURFACES À PARTIR DE 678 M 2 ENVIRON ILE DE FRANCE NORD EST Tour Ampère - Centre d'Affaires Paris Nord - 93153 Le Blanc-Mesnil Cedex Tél : 01 55 81 13 00 - Fax : 01 55 81 13 01 [email protected] - www.gemofis.com BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 39 RÉSEAUX ÉCONOMIE “Partenariat” de la diversité Culturelle, Ethnique et Sociale, remis par le Ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances. • En 2005, FedEx signe la Charte de la Diversité dans l’Entreprise. • Plus de 43 nationalités représentées au sein de FedEx en France. n• io Le sav • e oir-fair Lo c at Avec plus de 2 500 employés FedEx en France dont 1 800 à Roissy issus pour la plupart du Val d’Oise, de la Seine St-Denis et de la Seine et Marne, FedEx donne la priorité aux populations locales et développe le recrutement avec les communes avoisinantes. Notre projet de plate-forme multimodale, notre activité en pleine croissance contribuent au développement économique du pôle de Roissy et les perspectives d’emploi sont prometteuses. Si l’étude Great Place to Work® place FedEx parmi les 20 premières entreprises en France “où il fait bon travailler” c’est parce que nous menons une politique active d’égalité professionnelle, que nous privilégions la formation, le développement personnel et la promotion interne. RMP Advertising - Photos : FedEx • En 2006, FedEx remporte le prix La force d’un réseau Location Longue , Moyenne et Courte Durée Vente neuf et occasion Maintenance toutes marques Agence Aprolis-Roissy Rue de la jeune Fille - BP 13053 Zone de frêt n° 4 - BT 3412 B 95702 ROISSY CDG Tél. 01 48 16 80 02 www.catlifttruck.com www.aprolis.com 39 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 40 SALONS PRO 7 On peut bien situer, sur cette carte, le projet d’extension (à noter, au Nord, l’autre projet Aéroville). Source : mairie de Tremblay. Le Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte, ouvert en 1982 ne cesse de grandir et souhaite atteindre une dimension mondiale. Après plusieurs tranches de travaux entre 1986 et 1999, l'inauguration en janvier dernier du hall 7, il est le premier site français d'accueil de congrès internationaux (200 à 250 congrès par an, plus de 200 salons, assemblées générales et conventions d'entreprises). L'objectif à terme de la CCIP est de lui donner une capacité d'accueil de 350 000 m2. Elle se porte acquéreur de 70 hectares, à l'Est du site, sur la commune de Tremblay-en-France. (20 ha déjà acquis, 50 à négocier). 40 BN 25 Les rencontres professionnelles, au premier rang desquelles figurent les foires, congrès et salons, jouent un rôle essentiel dans le développement des entreprises et des régions qui les accueillent. Ainsi, les retombées économiques annuelles du secteur pour la région Paris Ilede-France atteignent 4,5 milliards d’euros par an et concernent près de 100 000 emplois. Pour renforcer cette filière, la CCIP a l’ambition d’augmenter « significativement » la capacité d’accueil du Parc afin qu’il soit encore plus attractif pour les grands salons. Lieu d’innovation et de tendances, il accompagnera également le développement de nouveaux concepts et anticipera les attentes des exposants et visiteurs, en permanente évolution. Le projet d’extension sera réa- lisé grâce à l’acquisition de 70 ha, situés à l’Est du site actuel, sur la commune de Tremblay-en-France. Il s’intègre dans un vaste projet d’aménagement qui devrait permettre de prendre pleinement en compte les besoins futurs des exposants et des visiteurs. Il offrira des dessertes et des accès performants par les transports collectifs et individuels, garantira l’harmonie architecturale et la continuité entre le Parc existant et les nouvelles surfaces d’expositions. Il favorisera également les synergies avec les activités implantées sur le territoire (future zone d’activité internationale de Tremblay-Villepinte, plate-forme aéroportuaire de Roissy, etc.). « L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de conforter le statut envié de première destination mondiale pour l’accueil de congrès internationaux mais BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 41 SALONS PRO Parc d'expositions de Paris-Nord Villepinte : Extension pour une dimension mondiale, 70 hectares en acquisition sur Tremblay-en-France. aussi d’une des plus importantes places internationales pour la tenue de salons et événements professionnels », indiquait Pierre Simon, président de la CCIP, lors de l’inauguration du Hall 7 « Cette extension, qui concerne un secteur stratégique pour l’Ile-de-France, doit être l’occasion de réaliser une opération exemplaire. Le projet s’inscrit résolument dans la logique des pôles de compétitivité ». « Une Cité de l'Exposition », des parkings, des hôtels... L’objectif de la CCIP est de donner à terme au Parc d’expositions une capacité d’accueil de 350 000 m2 de surfaces couvertes et un niveau d’équipements suffisant pour en faire « le parc français de dimension mon- diale ». Selon la CCIP, « son extension permettra de renforcer son rayonnement et sa compétitivité internationale, en favorisant le développement des salons déjà présents, en accueillant de nouveaux salons professionnels et grand public et en offrant les prestations les plus performantes ». Les nouveaux équipements envisagés seront conçus pour répondre aux besoins des clients dont la demande, en perpétuelle évolution, exige des prestations haut de gamme. Les installations et équipements à l’étude sont des surfaces nouvelles d’expositions couvertes de 100 à 150 000 m2 réparties dans des halls de plain-pied de 20 à 30 000 m2 et une zone de démonstration extérieure, sur des sols naturels ou sur des sols bitumés le tout avec un transport en site propre pour faciliter l’orientation et la circulation des visiteurs. Le Parc aura sa « Cité de l’Exposition », véritable pôle d’excellence réunissant des structures de formation et des professionnels de l’exposition et de l’évènementiel (standistes, techni- ciens, logisticiens, prestataires de la restauration, agences d’hôtesses, équipementiers, transporteurs spécialisés, etc.), composé de bureaux et locaux d’activités avec des espaces permettant d’implanter les équipements techniques, le stockage des matériaux et mobiliers, un pôle de tri sélectif et d’évacuation des matériaux. Il aura aussi un « Centre d’Affaires » pour organiser des conventions et réunions d’entreprises, les salles pouvant être louées pendant les périodes ou en dehors des périodes de salons. Ce centre sera au service de toute la zone Sud de Roissy. Un complexe d’hôtels et d’activités de loisirs sera créé pour inciter les visiteurs et exposants à séjourner sur le site. Un nouvel accès « monumental » sera érigé, (place d’entrée circulaire au Nord) pour les exposants et les prestataires aux abords duquel seront implantés la « Cité de l’Exposition » et le « Centre d’Affaires ». Enfin, plus de 7 000 nouvelles places de stationnement pour les visiteurs, dont la moitié sur terrain « végétalisé », reliées par navette bus aux halls, seront créées ainsi que 2 000 places pour les exposants. Le nombre de places total sera ainsi porté à près de 12 000 pour les visiteurs et 6 000 pour les exposants. Notons qu'un espace de 10 ha sera conservé et arboré à l’Est du site pour accroître si besoin les capacités de stationnement visiteurs et assurer une liaison douce avec les espaces naturels à préserver aux abords du Vieux-Pays de Tremblay. Selon Philippe Bertin, directeur des opérations et relations clients du Parc : « il est un peu tôt pour parler de ce fabuleux projet. Des discussions sont en cours. Actuellement aucune décision ferme et définitive n'est arrêtée. Tout devrait être décidé fin 2007, courant 2008. Tout sera bouclé d'ici 10-15 ans mais dans 3 ans, 45 000m2 d'exposition sortiront de terre. Ce projet est gigantesque, il tient à cœur à tous les professionnels. Rendez-vous en 2008, nous pourrons alors en dire plus ». 41 Joël Chevreau BN 25 24 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 42 SALONS PRO Les surfaces d’expositions Paris-Nord Villepinte c'est actuellement, 210 000 m2 de surfaces d'expositions divisés en 8 halls de plain-pied et totalement interconnectés. Halls 1 et 2, 16 000 m2 chacun, pour les salons de petites et moyennes dimensions. Halls 3 et 4, 19 000 m2 chacun, en liaison directe avec les halls 2 et 5A, les plus proches du centre de conventions, la solution optimale pour les congrès-expositions. Hall 5A, 48 000 m2 construits autour d'un patio. De larges verrières diffusent une lumière naturelle et abondante. Hall 5B, 27 000 m2 sans piliers. Originalité de la façade ondulée en cuivre oxydé, chaleur du bois, un espace haut de gamme idéal pour les événements prestigieux. Hall 6, 46 000 m2 surplombés par une mezzanine bordée d'oliviers, animée par une fontaine, éclairée par une verrière. Un hall pour les salons d'envergure. Hall 7, 15 000 m2 aux portes du RER, adapté pour accueillir l'amphithéâtre Europa, habillé d'une façade « végétalisée », un espace incontournable pour la création de salons grand public et d'événements insolites. Existe également le centre de conventions, c'est 3 amphithéâtres : « Europa », amphithéâtre mobile et aménageable dans tous les halls, de 800 à 2 000 places, l'amphithéâtre « 401 », 630 places, entièrement équipé (son, vidéo, lumière) et l'amphithéâtre « 402 », entièrement équipé riche de 42 salles de réunions modulables. J.C. Le hall 7 construit en 8 mois ! Le hall 7 inauguré en janvier dernier, répond aux besoins engendrés par la croissance de certains salons et à l’attente des clients du Parc d’Expositions de Paris-Nord Villepinte. Il est également dédié à l’accueil de conventions d’entreprises et d’événements. Avec ses 15 000 m2 d’expositions, le nouveau hall 7, construit dans le délai record de 8 mois, permet au Parc d’atteindre 210 000 m2 de surface totale, ce qui le place dans le club des dix plus grands parcs au monde. Le coût de sa construction s’élève à 17 M€ HT. Le bâtiment forme un enLe nouveau hall 7 du Parc semble de 189 m de long sur 78 m de large permettant de configurer deux espaces : du côté Nord, un volume de 7 200 m2 (dont 6 000 m2 sans poteaux) pour des salons ou des événements. D’une hauteur de 12 m, il permettra l’installation temporaire d'un amphithéâtre mobile « Europa », de 800 à 2 000 places. Du côté Sud, un volume de 7 800 m2 plus particulièrement dédié aux salons et aux expositions (hauteur de 9 m). Ses façades transparentes de 200 m de long et de 9 m de hauteur, qui forment une serre végétalisée, seront visibles par les visiteurs et les voyageurs du RER, en particulier le soir où elles seront mises en valeur par un éclairage approprié. J.C. Quelques problèmes : la circulation routière et Airapolis 42 BN 25 On ne peut que se réjouir de ces projets d’extension du parc d’expositions, qui datent de longtemps (au moins de 1990, si ma mémoire est bonne), maintes fois remisés puis reparus. Dans une autre mesure, mais importante, l’activité « salons » apporte à la région de Roissy (et au-delà) des retombées économiques substantielles, tant en tourisme d’affaires (les hôtels et restaurants de la région se réjouissent de la tenue de ces grands salons) qu’en activité de soustraitance de toutes sortes. Des questions peuvent se poser toutefois : vu l’importance du projet d’extension de « Villepinte-Tremblay », Voici une vue d’artiste qui illustre le projet (attention, ce n’est pas ce qui quid du projet Airapolis de Roissy-en-France , l’important centre de se fera, mais ça donne une idée). convention, show room et d’affaires, imaginé et initié par Heinz Gloor puis activement soutenu, sur le plan foncier, par la commune de Roissy et la communauté de communes Roissy Porte de France. Les deux projets sont-ils compatibles, sur le plan de la rentabilité ? Par ailleurs, tant ce projet, que celui d’Aéroville, situé à côté, (voir la carte) vont générer un flux supplémentaire de trafic automobile dans un secteur déjà fort encombré, pour ne pas dire asphyxié à certaines heures. Or, à notre connaissance, aucune étude prospective n’a été menée à ce propos. Ce qui refait penser au manque de gouvernance globale du pôle de Roissy. E.V. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 43 SALONS PRO 43 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 44 ARGENT Retour vers l’argent « Il y a deux règles dans les placements. La première est : ne perdez pas votre argent. La seconde : n’oubliez pas la première ». Benjamin Graham (1894-1976) Cette phrase du célèbre professeur d’investissement de l’université de Columbia, qui fut l’inspirateur et l’ami du non moins célèbre richissime Warren Buffet méritait d’inaugurer la reprise de notre rubrique « Argent », que nous avions ouverte dès le premier BN, mais négligée dès la fin de la « bulle Internet ». A tort d’ailleurs. Le nom même de cette rubrique, dans un pays où parler d’argent n’est pas encore chose facile (demandez à votre voisin combien il gagne et vous verrez. Ah, notre « background » catholique, plus que judéo-chrétien…) a connu du succès : il a été repris par « le Monde », qui publie depuis quelques années un supplément ainsi nommé. Signe des temps, sûrement… L’ancien gouvernement était conscient du problème en mettant en place un « Institut pour l’Education Financière du Public » (IEFP) qui « a été créé pour aider chacun à acquérir les bases de connaissances nécessaires pour se sentir plus à l’aise avec les questions financières et pour prendre en toute connaissance de cause les décisions qui le concernent ». Un site internet (www.lafinancepourtous.com ) a été créé qui s’adresse au grand public et aux enseignants et formateurs. Le plus drôle, c’est que son premier président fut Philippe Herzog, ex-député européen mais surtout ex-« chef » économiste du Parti communiste français, et, à ce titre ex-pourfendeur du « Capitalisme monopoliste d’Etat », théorie fumeuse résumée dans un ouvrage paru en 1971 aux éditions sociales, qui fut la « bible » qui a fourvoyé des générations de communistes pendant au moins une vingtaine d’années. Un ex-communiste nommé par un gouvernement de droite pour expliquer la Bourse au peuple, ça vaut quand même son pesant de cacahuètes, à défaut d’or… A propos de Bourse, nous avons choisi d’y revenir dans cette première nouvelle rubrique. Tout d’abord nous avons fait la connaissance, par RoissyMail, d’un jeune analyste financier, Crésus Trésor (ça ne s’invente pas) qui travaille au sein d’un célèbre établissement d’investissement, spécialiste des marchés financiers et filiale d’un grand courtier américain. Il a accepté d’écrire cette première rubrique en rappelant le principe de la Bourse, et en nous livrant des analyses de certaines sociétés cotées du pôle de Roissy. Nous en analyserons d’autres, dans les prochaines éditions, qui n’ont pas leur siège social ici, mais qui sont des acteurs importants sur le pôle, comme Fedex, DHL ou encore Socomie. Notre objectif est désormais, sous cette rubrique, de « suivre » ces sociétés, en faisant le point sur le cours de leurs actions. De son côté, RoissyMail vous informera (elle a commencé à le faire avec l’action ADP ou les infos sur Sperian, Petit Forestier) quand il y aura des faits notables. Mais la rubrique a aussi vocation à traiter d’autres sujets financiers et de placement (club d’investisseurs, fiscalité incitative –notamment les nouveaux dispositifs d’investissement dans le PME- etc.). Nous le ferons, bien sûr, avec des spécialistes, et nous l’espérons, sous le sponsoring d’organismes financiers locaux : banques, assurances, etc. L’appel est lancé ! Bons investissements, et gagnez beaucoup d’argent, faites des bénéfices nets ! EV 44 BN 25 NB : la plupart des chiffres cités sous cette rubrique sont en date de la deuxième semaine d’août 2007. Les en de Roiss La bourse, Casin L’actualité boursière et financière semble avoir envahi la vie des entreprises. Les particuliers que nous sommes semblent également démunis par rapport à un univers qui semble autant intéressant en termes de possibilités d’enrichissement que risque en termes de possibilités de perte de son épargne. Qu’en est-il réellement ? La bourse est-elle ce casino apatride qui soumet les entreprises aux caprices de golden boys aussi jeunes qu’irresponsables, ou bien au contraire s’agit-il d’une activité permettant aux agents économiques de se financer ? 1) LA BOURSE : UN MARCHE DE L’ARGENT Présentation : la bourse est un marché de l’argent La bourse est un lieu autrefois matérialisé par le Palais Brogniart à Paris où des opérateurs de marché faisaient se confronter physiquement l’offre et la demande de titres financiers. Aujourd’hui, les choses ont évolué (tout est informatisé) mais elles restent fondamentalement similaires : la bourse est un marché de l’argent avec des participants et des règles. Du point de vue pratique, la bourse est divisée en plusieurs compartiments homogènes (les marchés) ou tel ou tel type BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 45 ARGENT t ntreprises du pôle ssy cotées en bourse sino ou club ? d’entreprise est cotée. Avant 2005, la bourse de Paris était divisée entre : 1er marché (grandes entreprises), 2nd marché (sociétés de taille moyenne), nouveau marché (entreprises à forte croissance) et marché libre. Depuis 2005, la bourse est organisée en 3 compartiments (Eurolist A : plus de 1 milliard de capitalisation boursière, Eurolist B : de 150 millions à 1 milliard) et Eurolist C (moins de 150 millions), plus un marché dédié aux entreprises à forte croissance, Alternext., plus encore le marche libre (non réglementé, prudence !) Offre et demande de capitaux Certains agents économiques ont des projets d’investissement potentiellement profitables alors que d’autres détiennent des capitaux. La bourse est un des moyens créés pour se faire rencontrer cette offre et cette demande de capitaux. Typiquement, les entreprises et les Etats cherchent des capitaux tandis que les particuliers notamment cherchent des investissements. La majorité des investissements passent par les banques : on dit qu’ils sont « intermédiés ». Par contre, quand les entreprises lèvent directement des fonds en bourse, on parle de financement « désintermédié ». Les entreprises émettent des actions ou des obligations, et les états et collectivités uniquement des obligations. Le risque Tous les titres cotés en bourse sont risqués, leur valeur peut éventuellement tomber à zéro. Mais alors que les actions sont des titres de propriété qui donnent droit à une part d’une entreprise, les obligations ne sont que des reconnaissances de dettes émises par un agent. Les actions sont les plus risqués des titres, parce que potentiellement cela peut rapporter plus : une obligation a une rémunération (l’intérêt) définie à l’avance une fois pour toutes, alors que l’action peut non seulement s’apprécier en fonction de l’évolution des perspectives de la société, mais elle peut aussi donner lieu à des dividendes, qui sont une partie du bénéfice net de la société distribué aux actionnaires. La valeur des titres Le but des entreprises est donc de convaincre les investisseurs que leurs perspectives sont susceptibles de donner lieu à une appréciation de leurs actions, alors que le but d’un émetteur obligataire est de rassurer sur son risque encouru. Une fois que tous ces titres sont émis et détenus par les investisseurs, ils sont librement négociés, de manière complètement indépendante de la société. C’est pourquoi il arrive que la valeur d’une action puisse potentiellement être déconnectée des « fondamentaux » (la santé financière et les perspectives de la compagnie). Les bourses aujourd’hui Cela se sait peu, mais les bourses ne sont plus les associations ou les services publics d’autrefois. Il s’agit d’entreprises privées, souvent très rentables, parfois cotées en bourse elles-mêmes ! Euronext (fusion de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne et des dérivés de Londres LIFFE) est coté, le London Stock Exchange est coté, la bourse allemande Deutsche Borse est cotée, la bourse scandinave OMX est cotée (récemment rachetée par le Nasdaq), la bourse de Milan veut se faire coter… et aux Etats Unis le NYSE notamment est coté (récemment fusionné avec Euronext). Plus une bourse négocie de titres, plus elle a des chances d’être efficace et rentable, d’où toutes ces fusions ! Les bourses ont donc des problématiques d’entreprises normales : conquêtes de parts de marché, marketing, contrôle des coûts … 45 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 46 ARGENT 2) L’INVESTISSEUR PARTICULIER ET LA BOURSE Le particulier qui veut investir en bourse est confronté à un univers apparemment ésotérique, où les expressions anglo-saxonnes et les sigles ponctuent le discours des intervenants. La raison est liée au fait que non seulement les professionnels, anglo-américains (notamment mais pas uniquement) sont beaucoup plus actifs que les particuliers, mais encore que les intermédiaires financiers ont adopté l’anglais comme langue de travail, (en attendant le cantonais…). Le marché, désormais dématérialisé, implique l’usage d’intermédiaires, que ce soient pour les investisseurs ou les émetteurs. Les intermédiaires Mais ces intermédiaires facilitent l’approche de la bourse. Pour le particulier, il s’agit soit de sa banque, soit d’un courtier en ligne (Boursorama, Bourse Direct, Direct Finance, CRP Online, Fortuneo, etc.). Le travail de l’intermédiaire est de répondre aux ordres du client, acheter ou vendre des titres, et de gérer les aspects administratifs (conservation, fiscalité). Pour cela, l’intermédiaire se rémunère sur un taux de courtage, généralement un peu plus élevé dans votre banque habituelle que chez un intermédiaire spécialisé : il faut comparer les prix ! S’informer 46 BN 25 CPour acheter, il faut s ‘informer. Les sources légales d’information sur une entreprise sont : le site Internet de l’entreprise, son rapport annuel (papier ou en ligne), la presse généraliste, spécialisée ou financière, les rapports et études d’analystes, les bases de données publiques sur la santé financière des entreprises. Les sources sont donc nombreuses, une des premières tâches des investisseurs est de trouver la bonne. Il convient d’être extrêmement méfiant face aux sources initiées (salariés de l’entreprise), face aux ragots (forum boursiers sur Internet), face aux recettes miracles (newsletters de « gourous » des marchés) et se souvenir que « les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». En bourse plus qu’ailleurs, il faut distinguer le vrai du faux. Notons qu’en plus, les investisseurs particuliers sont en concurrence avec d’autres acheteurs, professionnels, qui font comme tout le monde quand ils veulent acheter une entreprise, à savoir étudier la bourse. Ces acteurs, fonds d’investissement, fonds de « private equity » et autres spécialistes, peuvent passer des semaines entières à étudier une seule société avant de lancer un ordre d’achat. Les méthodes d’analyse Il existe deux grandes méthodes de prise de décision en bourse : l’analyse fondamentale et l’analyse technique ou chartiste. Les investisseurs fondamentaux cherchent à comparer les perspectives financières chiffrées de la compagnie avec sa valorisation boursière (le cours). Si le cours est inférieur à l’objectif de cours issu de la projection financière, on achète. La projection financière mélange les techniques comptables et l’analyse économique. Les chartistes, eux, ne se concentrent pas sur la compagnie mais étudient uniquement le comportement de l’action et fixent des objectifs de cours en étudiant le graphique de l’action. Les performances de ces deux méthodes ne mettent pas d’accord les spécialistes car elles dépendent de l’horizon d’investissement, mais ce qui est certain c’est qu’à long terme, une action converge vers sa valeur fondamentale. Passer un ordre Pour passer un ordre à son intermédiaire financier, il faut : l’identifiant de la valeur (code ISIN ou code Reuters), la quantité, le sens (achat ou vente) et il faut préciser quel type d’ordre on veut : ordre limite, à la meilleure, limite, au marché, à seuil de déclenchement, à plage de déclenchement. Le plus sûr est l’ordre limité, puisque le prix est sûr. Dans d ‘autres situations, l’investisseur peut participer aux introductions en bourse ou apporter ses titres qui font l’objet d’une offre publique d’achat (OPA) à l’acquéreur. Dans tous les cas, l’investisseur se sert soit de son compte titre (compte courant) ou alors de son compte plan épargne actions (PEA). Toutes les actions ne sont pas éligibles aux PEA (seules certaines actions de sociétés européennes, certificats d’investissement et bons de souscriptions de ces mêmes sociétés, SICAV, FCP sont éligibles aux PEA qui donne droit à des avantages fiscaux). A la fin de l’année fiscale, si tout va bien (bénéfice), l’administration fiscale vous demandera de payer des impôts sur les plus values. En conclusion, on voit que la bourse est un vaste univers dont les actions ne sont qu’une composante, à côté des obligations, des devises, voire des matières premières. Il est difficile pour un particulier d’en appréhender tous les aspects aisément, c’est pourquoi il convient d’aborder la bourse avec prudence, c’est-à-dire en commençant avec des actions connues de société en bonne santé financière (même si elles ne sont pas à l’abri de forts retournements !). En revanche, la bourse constitue une excellente opportunité pour les entreprises à la recherche de capitaux, y compris pour les plus petites d’entre elles. En bourse, FC Istres peut potentiellement intéresser autant que Manchester United ! Ouverte et réglementée bien qu’exigeante, la bourse n’est plus désormais le club du XIXème siècle ni le casino des années de la bulle de 1999-2000. Le nombre d’entreprises sérieuses du pôle de Roissy qui ont fait le choix de la bourse en atteste. Liste des intermédiaires financiers agréés : www.amf-france.org/bio/rech_sg.aspx?lang=fr&Id_Tab=1 Lexique financier www.cedef.minefi.gouv.fr/sitotheque/banque-assurance.htm Entreprises de la région de Roissy cotées Aéroports de Paris Air France KLM (Tremblay-en-France) Sperian, (ex Bacou Dalloz) (Paris Nord 2) Encres Dubuit (Mitry-Compans) Petit Forestier (Villepinte) Par ailleurs, il existe quelques autres entreprises cotées, françaises ou étrangères, qui n’ont pas leur siège dans la région mais qui y ont une activité ou des établissements : ainsi Prologis, Socomie, DHL, Fedex, Delphi, etc. Sans parler de toutes les banques et assurances) BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 47 ARGENT Quelques exemples concrets Pour illustrer les propos théoriques, rien ne vaut la pratique, ou plus concrètement, qu’apporte la bourse aux entreprises de la région de Roissy, et faut-il en devenir les actionnaires ? Nous prendrons les exemples locaux d’Aéroports de Paris, d’Air France et de Sperian (ex Bacou Dalloz), de Petit Forestier et d’Encres Dubuit. Qui sont-ils ? Aéroports de Paris est une société anonyme de droit français employant 10 000 personnes. En 2006, Aéroports de Paris a réalisé un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros pour un bénéfice net de 152 millions d’euros, soit une marge nette de 7.32% ou encore 1.64 euro par action. Aéroports de Paris a distribué 0.94 euro de dividendes par action en 2006, soit 57% du bénéfice. C’est un opérateur aéroportuaire, c’est-à-dire qu’il gère des pistes, des hangars et des aérogares afin d’offrir aux compagnies aériennes désireuses de se poser à Paris et à leurs clients des prestations diverses. Aéroports de Paris réalise la moitié de son chiffre d’affaires en prestations purement aéroportuaires (réglementées par l’Etat) et effectue le reste par le biais des parkings, de l’immobilier, des commerces, des télécoms. La part de ces diversifications est appelée à progresser, d’autant plus que l’un des soucis opérationnels d’Aéroports de Paris réside dans les pertes chroniques de ses activités liées à l’assistance en piste. Que font-ils à Roissy ? Roissy-CDG est la principale « bu- Roissy représente 68.1% des passagers d’ADP, 69.7% des mouvements commerciaux, 71% des revenus d’ADP et 88% des investissements du groupe. C’est dire si ADP est conscient de la qualité de son actif ! Comment sont-ils valorisés en bourse ? Aéroports de Paris appartient à 68.4% à l’Etat Français, à 2.4% à ses salariés et à 29.2% au public dont toute une série de banques et de fonds d’investissement (Macquarie, BNP Paribas, Fidelity, Groupama…). Ces actionnaires ont plutôt de quoi se réjouir : l’action a progressé de 93.52% depuis son introduction en Juin 2006, en passant de 45 euros à près de 90 euros. 7.9% pour l’année en cours ! Cette forte valorisation est due à l’optimisme des investisseurs qui pensent que les bénéfices d’Aéroports de Paris vont très fortement progresser au cours des prochaines années. Quelles sont les perspectives de la société et de l’action ? Les analystes financiers spécialistes des aéroports sont partagés sur ce point : leurs estimations de cours s’étirent de 64 euros à 106 euros. Aucun analyste ne recommande d’acheter aux cours actuels. Mais pour avoir une idée du potentiel d’ADP, il convient de mettre en parallèle l’amélioration des opérations (meilleure organisation, hausse de la productivité) et évolution future du cours. ADP a encore de la réserve car la société peut mieux exploiter son domaine immobilier, rationaliser (ou même céder) le « ground handling », faire progresser les dépenses des touristes dans les boutiques au fur et à mesure que des boutiques se créent, ou encore optimiser la recette tirée de ses parkings. En outre, ADP tirera une part croissante de chiffre d’affaires à l’international, car le groupe possède la volonté de mettre en avant capacité à construire et à gérer des concessions aéroportuaire, à travers ses filiales ADPi (ingénierie) et ADPm (management). Enfin, le futur d’ADP est intimement lié à la volonté ou non de l’Etat de se désengager : si l’Etat vend à un opérateur privé, cet acquéreur pourra soit dégager des synergies avec, par exemple, sa branche BTP, soit changer la structure financière d’ADP par la dette, soit vendre certains actifs (la somme des parties vaut un peu plus que le groupe, actuellement. Ainsi, si l’action ADP se négocie cher en ce moment en bourse, elle conserve un attrait spéculatif en cas de cession par l’Etat. On conserve aux cours actuels. Toutefois, dans son discours de juin 2007 à Roissy, le président Sarkozy a clairement laissé entendre que l’Etat resterait majoritaire. Aeroports de Paris 90,00 En terme plus boursiers, aux cours actuels, Aéroports de Paris, est plutôt chère : son PER (ratio cours sur bénéfice) est estimé à 38x pour l’année en cours. Le rendement de ses fonds propres (l’argent des actionnaires) est estimé à 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 /0 30 6/0 /0 6 14 6/0 /0 6 28 7/0 /0 6 11 7/0 /0 6 2 5 8/0 /0 6 8 8/ / 0 6 0 2 2 9/0 /0 6 9 6/ / 0 6 1 2 0 0/0 /1 6 0 3/ / 0 6 11 17 /06 /1 1 1/ /06 1 1 5 2/0 /1 6 29 2/0 /1 6 12 2/0 /0 6 26 1/0 /0 7 1 9/ / 0 7 0 2 3 2/0 /0 7 2 9/ / 0 7 0 2 3 3/0 /0 7 3 6/ / 0 7 0 2 0 4/0 /0 7 4 4/ /07 0 18 5/0 /0 7 5 1/ /07 0 15 6/0 /0 7 29 6/0 /0 7 13 6/0 /0 7 27 7/0 /0 7 7/ 07 Prix : 87.45 euros (au 07/08/2007) Code ISIN : FR 010340141 Siege Social : 391 Boulevard Raspail, Paris 14ème siness unit » d’ADP. Ses 3257 hectares et ses 4 pistes en font l’une des plateformes aéroportuaires européennes et globales qui présentent l’un de meilleurs potentiels car Roissy est bien connecté (TGV, RER, autoroute) et surtout non saturé (usage de 87.5% de la capacité maximale de mouvements en heures de pointes actuellement). 16 Aéroports de Paris S.A 47 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 48 ARGENT Prix 34.42 euros (au 07/08/2007) Code ISIN : FR0000031122 Siege Social : 45 rue de Paris 95 747 Tremblay-en-France Roissy CDG Qui sont-ils ? Air France KLM est une société anonyme de droit français employant 103 000 personnes. En 2006-2007 (exercice décalé), Air France KLM a réalisé un chiffre d’affaires de 23 milliards d’euros pour un bénéfice net de 891 millions d’euros, soit une marge nette de 3.86% ou encore 3.05 euros par action. Air France KLM a distribué 0.48 euro de dividendes par action en 2006-2007 soit 15% du bénéfice. Air France KLM est une holding qui exploite deux compagnies aériennes, Air France et KLM, sur trois métiers : transport de passagers, transport de fret et services de maintenance et d’entretiens aéronautiques. Le capital d’Air France est détenu par l’Etat (17.8 %), le public (81.7 %), et autocontrôle (0.5 %). Que font-ils à Roissy ? 48 BN 25 Roissy est la clef du développement futur d’Air France KLM. Il existe globalement deux types de compagnies aériennes rentables dans le monde actuellement. D’un côté les low cost qui exploitent de manière intensive des avions monotypes sur des distances courtes, de point à point entre aéroports secondaires. De l’autre des compagnies aériennes globales, membres d’alliances, bien implantées sur un hub et un marché « régions », capables d’offrir un grand nombre de connections. Air France KLM appartient au deuxième type car la compagnie franco-néerlandaise a bénéficié d’un grand nombre de facteurs favorables : l’attachement des Fran- çais à la marque Air France, le soutien de l’Etat français durant les années 90, l’absorption réussie d’ UTA, d’Air Inter puis de compagnies régionales, une politique intelligente des couvertures kérosène mais aussi la non saturation de Roissy Charles de Gaulle, ce qui a permis à la fois de multiplier les correspondances et de limiter les retards à l’arrivée ou pertes de bagages. Air France KLM représente la moitié du chiffre d’affaires d’Aéroports de Paris en ce qui concerne les prestations aéroportuaires stricto sensu et 53% des mouvements de passagers. Le poids d’Air France est donc déterminant même si, inversement, Air France KLM pouvant difficilement se passer de Roissy, ADP a également plus que son mot à dire. Comment sont-ils valorisés en bourse ? La hausse d’Air France KLM est récente, l’action a longtemps oscillé entre 15 et 20 euros alors qu’elle valait 5 fois plus en euros courants durant la première moitié des années 1990. Il faut dire que les compagnies aériennes ne sont pas à la mode en bourse, globalement. Le transport aérien est un secteur très cyclique, concurrentiel et difficile. Difficile parce que, en dépit de l’impression générale, les compagnies aériennes n’ont pas des marges durable- 40,00 ment très élevées, par rapport à d’au- 35,00 tres secteurs, l’économie notamment, 30,00 et font face à beaucoup de charges 25,00 fixes (du moins à court terme) : les sa- 20,00 laires, la location des avions. Les fac- 15,00 teurs proportionnels sont souvent non 10,00 négociables car les prix sont très souvent fixés par les fournisseurs : kérosène, redevances aériennes, coût des crédits bancaires. Du coup, si avec un PER de 10.22x, Air France n’est pas plus chère que ses concurrentes directes (Lufthansa 10.28, Iberia 30, SAS 33.17, sans parler de Ryanair 17.75), c’est surtout que Iberia est en difficulté, Alitalia est dans le rouge tandis que Ryanair peut le justifier par ses marges incroyables (20% de marge nette après impôts). La très forte progression des cours d’Air France KLM depuis août 2006 s’explique à la fois par le fait que les milieux boursiers saluent la qualité de la gestion d’Air France (position attentiste sur le dossier Alitalia, par exemple) mais aussi les perspectives de la compagnie, soutenues par le tourisme en France et la reprise économique en Europe. Quelles sont les perspectives de la société et de l’action ? Plusieurs facteurs devraient peser sur Air France KLM les prochains mois. D’une part, du côté des revenus, la concurrence s’aiguise : les relatives difficultés d’Air France en Europe ne devraient pas s’amenuiser étant donné que les concurrents restent agressifs et que le train à grande vitesse étend et renforce son réseau. Paris Londres, par exemple, est une destination clef pour Air France et pour Roissy (4% du trafic total vers Londres et le succès ou non de la nouvelle destination « London City Airport » sera crucial. De plus, en Afrique du Nord et de l’Ouest, où Air France KLM était jusqu’à présent en quasi-monopole, la concurrence devient crédible avec Royal Air Maroc, Brussel Airlines et d’autres acteurs. Qui plus est encore, en ce qui concerne les passagers à haute contribution des classes première et business, le succès des jets privés NetJet ne se dément pas tandis que des nouvelles compagnies se spécialisent sur la single business class (comme « l’Avion »). Ainsi, Air France est sérieusement attaquée sur chacun de ses points forts : la France et la très proche Europe (Bruxelles, Genève, Amsterdam), l’Afrique/Moyen-Orient et le transatlantique business. Pourtant, les analystes restent optimistes puisque la plupart ont un objectif de cours entre 40 et 48 euros pour la plupart, sauf quelques opinions très notablement divergentes (30 a 34 euros). Air France est donc risquée. Air France KLM 13 /0 7/ 05 13 /0 8/ 05 13 /0 9/ 05 13 /1 0/ 05 13 /1 1/ 05 13 /1 2/ 05 13 /0 1/ 06 13 /0 2/ 13 06 /0 3/ 06 13 /0 4/ 06 13 /0 5/ 06 13 /0 6/ 06 13 /0 7/ 06 13 /0 8/ 06 13 /0 9/ 06 13 /1 0/ 06 13 /1 1/ 06 13 /1 2/ 06 13 /0 1/ 07 13 /0 2/ 13 07 /0 3/ 07 13 /0 4/ 07 13 /0 5/ 07 13 /0 6/ 07 13 /0 7/ 07 Air France-KLM BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 49 ARGENT Que font-ils ? Sperian est une société anonyme de droit français employant 5 972 personnes. En 2006, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 736 millions d’euros pour un bénéfice net de 41.1 millions d’euros, soit une marge nette de 5.58% ou encore 3.05 euros par action. L’entreprise a distribué 1.05 euro de dividendes par action en 2006-2007 soit 15% du bénéfice. Elle est leader mondial des Equipements de Protection Individuelle. La société est organisée autour de trois pôles d’activités, la protection de la tête, la protection antichute et la protection du corps. Elle est en particulier n°1 mondial de la protection oculaire et de la protection antichute et n°2 de la protection auditive. PETIT FORESTIER Siege Social : Villepinte Cours au 1er août 2007 : 93 euros Qui sont-ils ? Petit Forestier est une société spécialisée dans la location de camions frigorifiques en Europe (France, Benelux, Suisse, Pologne, Allemagne, Angleterre). Nous l’avions décrite. Petit Forestier a pour métier de mettre en place des solutions de long terme pour ses clients, c est- Le siège social de Sperian se situe à Paris Nord 2. Le groupe est issu de la fusion entre le Groupe Bacou et la société Christian Dalloz en septembre 2001. Ses autres actifs industriels se situent notamment en Bretagne (Plaintel dans les Côtes d’Armor). Comment sont-ils valorisés en bourse ? Jusqu'à présent, les actionnaires de Bacou Dalloz (Flottant 52%, Essilor 15.2%, Famille Dalloz 13.3%, Famille Bacou 6.8%, UEI 5.7%, Fidelity 4.6%, CDC 2.5%.) n’ont pas spécialement été contents. L’action Bacou Dalloz a connu un pic en février 2002 à 138 euros puis s’est effondrée à 46 euros en mars 2003 avant de se reprendre tranquillement. Les investis- seurs ont surestimé les perspectives de l’après 11 septembre. Quelles sont les perspectives de la société et de l’action ? Apres une bonne première moitié 2007, Bacou Dalloz ne semble pas chère en 1ere approche : l’action capitalise 14 fois les bénéfices estimés pour l’année 2007. Les perspectives opérationnelles semblent bien orientées, malgré une concurrence internationale qui se développe. Les analystes estiment l’action entre 103 et 128 euros, ce qui signifie que leur optimisme est me- suré, pourquoi ? D’une part, Sperian est un peu endettée et il s’agit d’une « mid cap » (capitalisation boursière entre 150 millions et 1 milliard). Ce genre de société est relativement sensible à la remontée des taux. D’autre part, l’émergence d’un sérieux concurrent venu d’Asie n’est pas du tout à exclure à moyen terme, même si le facteur confiance jouera encore un moment pour Bacou Dalloz devenue Sperian donc, un nom plus « international ». On conserve malgré tout l’action. Sperian (Bacou Dalloz) 120,00 115,00 110,00 105,00 100,00 95,00 90,00 85,00 80,00 75,00 70,00 /0 7 13 /05 /0 8 13 /05 /0 9 13 /05 /1 0 13 / 0 5 /1 1 1 3 /05 /1 2/ 13 05 /0 1 13 /06 /0 13 2/0 /0 6 3 13 /06 /0 4 13 /06 /0 5 13 /06 /0 6 13 /06 /0 7 13 /06 /0 8 13 /06 /0 9 13 /06 /1 0 13 / 0 6 /1 1 1 3 /06 /1 2/ 13 06 /0 1 13 /07 /0 2 13 /07 /0 3 13 /07 /0 4 13 /07 /0 5 13 /07 /0 6 13 /07 /0 7/ 07 Prix 110.50 Euros (au 07/08/2007) Code ISIN FR0000060899 Siege Social : Immeuble EDISON, Paris Nord 2 33 rue des Vanesses, Villepinte Concrètement Sperian fabrique des masques de soudure et des lunettes de travail, des harnais, des vêtements de protection ou encore des chaussures de sécurité. 13 SPERIAN (ex Bacou Dalloz) à-dire de définir les besoins puis de fournir du matériel opérationnel en courte, moyenne et longue durée. Petit Forestier s’inscrit donc dans le mouvement de flexibilité accrue des relations entre les producteurs et la distribution. Petit Forestier a une longue histoire derrière elle : la société a été créée en 1907. Elle est implantée à Villepinte depuis 1972. La cotation en bourse de Petit Forestier date de 1999. Petit Forestier a eu un chiffre d’affaires de 352 millions d’euros en 2006 pour un parc de 27 857 véhicules loués à 15 000 clients. 2 149 employés font fonctionner la société. En 2006, PF a réalisé un bénéfice de 15.6 millions d’euros, dont 4.9 ont été distribués aux actionnaires, soit 26% du bénéfice, soit encore 0.84 euro par action. Le capital est détenu à 56.7% par la holding familiale et par Tocqueville Finance (6.7%), le reste est dans le public. Mais les choses sont en train de changer. Actualités Décidément les investisseurs belges aiment Roissy ! Après Quick Restaurant, longtemps détenu par le financier belge Albert Frère et récemment racheté en LBO (achat avec endettement) par la Caisse des Dépôts et Consignations, c’est au tour de Petit Forestier de faire l’objet d’intérêt d’un investisseur d’outre-Quiévrain. Sofina, une holding basée a Bruxelles, veut prendre une participation dans ce leader de la location de camions frigorifiques qu’est Petit Forestier (voir RoissyMail n° 265). Sofina va participer à une augmentation de capital à 95 euros mais le management actuel devrait rester en place. 49 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 50 ARGENT Cours au 1er août 2007 : 7,11 euros Qui sont-ils ? Encres Dubuit est l’une des plus petites sociétés cotées en bourse de Paris présente sur le pôle de Roissy. Tant par le chiffre d’affaires, la capitalisation boursière ou le nombre d’employés, Encres Dubuit est ce qu’on appelle en langage boursier une small cap, une petite capitalisation boursière. Encres Dubuit est une société au chiffre d’affaires de 25 millions d’euros pour un effectif de 194 personnes. Encres Dubuit vaut 22,3 millions d’euros en bourse, environ une fois le chiffre d’affaires. En 2005, le résultat a été d’1 million d’euros, mais il a chuté en 2006 à 700 000 euros. Du coup, le dividende servi est passé de 60 cents à 30… 50 BN 25 Petite taille ne signifie pas manque d’ambitions : Encres Du- 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 buit est un acteur clef de son secteur avec une présence globale : Encres Dubuit possède des implantations en Espagne, au Québec, à Shanghai et même au Brésil. Le capital est détenu par la famille à 55.6%, par le mangement à 10.8 et les salariés à 2.1. Le reste dans le public (28.8) et en auto-détention. Que font-ils à Roissy ? Encres Dubuit est une PME ultraspécialisée puisqu’elle produit des encres spécifiques pour les supports industriels de type emballages, bâches publicitaires ou électronique. Toutefois, en dépit de 9,50 son expertise, Encres Dubuit est comme toutes les 8,50 PME très sensible à la conjoncture, ce qui fait que son chiffre d’affaires et 7,50 ses marges opérationnelles fluctuent assez fortement d’une 6,50 année sur l’autre. En outre, comme la concurrence, américaine notamment, est sérieuse, il est très difficile d’établir des prévisions pour Encres Dubuit, y compris pour le management qui doit surveiller de nombreux signaux. Si on ajoute à cette situation le fait que les PME font traditionnellement l’objet d’une très faible couverture de la part des analystes financiers, tant à cause du manque de communication que des faibles retombées des études sur ces sociétés, alors on comprend pourquoi il est difficile de trouver des études sur Encres Dubuit. A 7,11 euros, l’action est très loin de ses plus hauts atteints il y a deux ans, à plus de 14 euros. Ce genre de situation ne reste jamais très longtemps sans conséquence en bourse, que cela se traduise par un plan de réorganisation industrielle ou financière ou une offre de la part d’un fonds. D’où un pari, celui de miser sur une compagnie qui possède des brevets, des clients, une ancienneté également. Encres Dubuit /0 7 15 /05 /0 8 15 /05 /0 9 15 /05 /1 0 15 / 0 5 /1 1 1 5 /05 /1 2/ 15 05 /0 1 15 /06 /0 2 15 /06 /0 3 15 /06 /0 4 15 /06 /0 5 15 /06 /0 6 15 /06 /0 7 15 /06 /0 8 15 /06 /0 9 15 /06 /1 0 15 / 0 6 /1 1 1 5 /06 /1 2/ 15 06 /0 1 15 /07 /0 2 15 /07 /0 3 15 /07 /0 4 15 /07 /0 5 15 /07 /0 6 15 /07 /0 7/ 07 Siege Social : Mitry Mory 90,00 15 ENCRES DUBUITS 100,00 /0 7 13 /05 /0 8 13 /05 /0 9 13 /05 /1 0 13 / 0 5 /1 1 1 3 /05 /1 2/ 13 05 /0 1 13 /06 /0 13 2/0 /0 6 3 13 /06 /0 4/ 13 06 /0 5 13 /06 /0 6 13 /06 /0 7 13 /06 /0 8/ 13 06 /0 9 13 /06 /1 0 13 / 0 6 /1 1 1 3 /06 /1 2/ 13 06 /0 1 13 /07 /0 2 13 /07 /0 3 13 /07 /0 4 13 /07 /0 5 13 /07 /0 6 13 /07 /0 7/ 07 Concrètement, la croissance de Petit Forestier est telle que soit les banques soit des nouveaux investisseurs doivent ramener des capitaux. C’est le sens de l’arrivée de Sofina dans le capital de Petit Forestier. Autrement dit, les perspectives sont plutôt bien orientées chez Petit Forestier. Par contre, si en septembre la holding contrôlée par Sofina détient 95% des actions, alors Petit Forestier sortira probablement de la bourse car Sofina détiendra le droit de faire une offre de retrait obligatoire sur les 5% restants ! Petit Forestier 13 Le siège de Villepinte ne bougera pas non plus, les Belges n’ayant pas l’intention de déplacer le siège à Bruxelles ni de s’immiscer dans la gestion courante. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 51 DOSSIER ANCE R F R I A R E I S S SUITE DO global de libéralisation permis par la généralisation des accords de ciel ouvert entre grandes zones géographiques, quitte à aller se développer localement ailleurs qu’en Europe ». « Il ne peut y avoir de développement durable sans développement » Le PDG explique que pour arriver à ces objectifs, « des obstacles sont à surmonter ». Et de pester contre les taxes (« le T.A croule sous les taxes »). Qu’il s’agisse de la sûreté (qui est financée en France par le voyageur, mais aux USA par l’argent public) ou des investissements : les compagnies aériennes payent, par les redevances, les services liés à l’utilisation des aéroports ou de la navigation aérienne. Alors que ce n’est pas le cas pour les autres moyens de transport, et notamment pour le rail, qui est dans le collimateur du PDG. Et de rappeler plusieurs points mal connus : « aujourd’hui le rail français coûte aux finances publiques autant que le déficit de la Sécurité sociale. Avec 11 milliards d’argent public alloué chaque année au rail français, la France se trouve dans une situation que l’Europe ne semble pas pressée de corriger ». En gros, il peste contre le rail, (il n’est jamais facile d’abandonner une situation de monopole…). Et réclame même, (humour ou pas ?) le droit pour Air France d’affréter des TGV de voyageurs (« tout le monde devrait y trouver son compte », pour, certainement, compenser les pertes sur certaines distances desservies par le train à grande vitesse, dans des conditions donc de concurrence inégale. De même, dans un dernier point, il contre-attaque sur les « mauvais arguments de l’effet de serre », en démontrant que le rail et le train sont de plus gros pollueurs que l’avion, qui n’émet que 2 à 3% du Co2 total. Anticipant peut-être le prochain procès du T.A accusé de pollution (un « bouc émissaire », il rappelle que AF KM « milite activement en faveur des permis d’émission négociables (ETS) » et termine ainsi son brillant exposé : « Un pays qui ferait le choix de tuer son transport aérien n’aurait comme probable récompense que de pénaliser son économie, sans avoir pour autant résolu le problème posé par les 98% de l’émission de Co2 restants… Comme aurait pu dire Monsieur de La Palice : « il ne peut y avoir de développement durable sans développement ». Un nouvel établissement d’Air France Industrie, à CDG (Mesnil-Amelot) Le terminal 2 F à CDG est consacré à Air France / Photo AF Michel Urtado Résumé : EV Quelques sites internet d’Air France : Air France Corporate : www.airfrance.com/corporate Air France-KLM Finance : www.airfranceklm-finance.com Air France Emploi : http://emploi.airfrance.com/FR/fr/home/home_accueil.jsp Air France Cargo-KLM Cargo : www.af-klm.com/cargo/b2b/wps/portal/b2b/ Air France Industries : http://airfranceindustries.airfrance.com/fr/home/home.htm Air France Consulting : http://airfranceconsulting.airfrance.com/fr/home/home.htm Air France Développement durable : http://developpement-durable.airfrance.com/FR/fr/local/accueil/accueil.htm Musée Air France : www.airfrancemusee.org/ Histoire d’Air France : http://airfrancelasaga.com 51 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 52 SORTIR À PARIS Eloge de Cette rubrique « Sortir et importante la proxim Roissy. D’abord parce q Je pense à ceux (des ce professionnels, des « sé dans les nombreux hôte et habitent à Paris, et j’ d’hôtel…), et, bien sûr à travail, pour affaires, le La rue de Belleville 52 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 53 SORTIR À PARIS e des Hauts de Belleville ortir à Paris », mériterait d’être plus régulière, tant est proche oximité de la capitale française de (et pour) notre région de rce que de nombreux visiteurs du pôle de Roissy s’y rendent. es centaines de milliers par an) qui viennent pour des salons « séminaires » ou autres réunions d’entreprises et qui logent hôtels du pôle de Roissy. Mais aussi à ceux qui travaillent ici et j’en connais beaucoup (notamment un célèbre directeur sûr à tous ceux qui habitent ici et se rendent à Paris pour leur es, les loisirs ou la culture. J’ai souhaité vous montrer cette fois un quartier étonnant que je connais (assez) bien : les Hauts-de-Belleville. Quand je ne suis pas dans la région de Roissy (où je passe le plus clair de mon temps –et parfois le plus foncé…-), je suis là-bas. Depuis… 1990. Suffisamment pour évoquer ce quartier de Paris, intéressant à beaucoup de points de vue. Je le dis d’autant plus volontiers qu’en arrivant dans celuici, je n’étais pas très content. J’habitais auparavant rue de la Roquette, près de la fameuse rue de Lappe, quartier devenu terriblement animé et noctambule depuis la construction de l’opéra Bastille. Le choc fut rude en descendant au métro Jourdain ou « Place des fêtes », qui desservent mon appartement avenue Taillade, dans le 20ème (à ce propos ladite avenue est une impasse et c’est la plus petite avenue de Paris), où j’avais dû émigrer. Immeubles noircis de pollution, peu elleville, en descendant vers l’église du Jourdain. Les surprenantes maisons derrière la place des Fêtes dans le quartier de la Mouzaïa. 53 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 54 SORTIR À PARIS de commerces, à part la rue de Belleville, aspect lugubre de la soi-disant « Place des Fêtes », où les dealers traînaient leurs mines louches et patibulaires aux abords du métro. La police a depuis nettoyé ce nid de pour- voyeurs de mort, la place des Fêtes a été (péniblement) reloockée, mais à mon avis, rien à faire, cette place est l’endroit le plus moche de Paris, à mon avis. Je n’en parlerai donc pas. Le quartier dont je veux vous parler est situé, en gros, un kilomètre autour de l’église du Jourdain, de part et d’autre de la rue de Belleville et des stations de métro de la ligne 11, (Châtelets-Les Lilas), qui la suit sous la terre : Belleville, Pyrénées, Jourdain, Place des Fêtes, Télégraphe. Cette dernière est le plus haut point de Paris (128 m). C’est à cet endroit que le physicien Claude Chappe installa son tachygraphe à la fin de 18ème siècle. On y arrive, en venant de Roissy, en quittant le périf’ extérieur à Porte des Lilas, en venant de l’A3. C’est pratique car l’autre solution, pour arriver à Paris, c’est de prendre porte de Bagnolet, et là, c’est toujours bouché… « Aujourd’hui y a des vignes, il y pousse du raisin… » Une des animations : les Flaneries de Belleville, en juin dernier. Le cours des Halles du 157 rue de Belleville : constance dans le choix, la fraîcheur, les prix. C’est un quartier populaire, dans le meilleur sens du terme. Il faut se souvenir que Belleville fut une commune à part entière, qui fut divisée en deux et annexée à Paris en 1860 « e Le Zéphyr, l’endroit « branché » du quartier. Apr l 54 BN 25 L’excellent « A la Bière » BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 55 SORTIR À PARIS par le baron Haussmann, méfiant à l’égard de sa population ouvrière potentiellement révolutionnaire. Le nord de la rue de Belleville échut au 19ème arrondissement, le sud au 20ème. Ces deux arrondissements comptent aujourd’hui quelques 360 000 habitants. C’est le quartier de la mythologie ouvrière : les populations pauvres participèrent activement aux journées de 1848, et plus encore, à la commune de Paris : l’émotion est toujours vive au Père-Lachaise, du côté du Mur des Fédérés, qu’il faut visiter ! On n’est pas loin de Ménilmontant et de la chanson, que je fredonne souvent : « la Butte Rouge, c’est son nom, l’baptême s’fit un matin. Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin. Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin. Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains… » (Montheus/Krier, 1923). Presqu’aux larmes… Autre caractéristique de Belleville : son importante population étrangère. Depuis le 19ème siècle et jusqu’à maintenant, Belleville est une terre d’accueil, qui a suivi les soubresauts de l’Histoire. Depuis plus d’un siècle, Juifs d’Europe centrale, Arméniens, Grecs, Italiens Polonais, Nord Africains, Noirs Africains… Puis récemment, Asiatiques (Belleville rivalise avec le 13ème), Turcs et Kurdes. Ce qui est bien, à Belleville, c’est que les communautés se côtoient sans vraiment de problèmes. Certes, il y a des voyous comme partout, gaulois ou étrangers, (certains jeunes d’origine maghrébine et d’Afrique noire se comportent vraiment mal, qui font du vrai racisme « antiblancs, parfois avec violence. On aimerait que les associations » les dénoncent ; je le fais ici), mais cela n’a rien à voir avec ce qui se passe en banlieue. C’est, à mon avis, dû aux politiciens de la capitale qui, contrairement à leurs collègues de banlieue, ne caressent pas les « jeunes » dans le sens du poil… Et les « étrangers » qui sont là apprécient l’hospitalité de la France et vaquent à leurs occupations, cherchant à s’élever socialement, par les études et le travail… Ils sont venus pour ça et sont heureux. Ce que je vous dis est plus intuitif que reposant sur une grande expérience. Je ne participe pas, faute de temps sur place, à la vie locale. Et, autant je suis « sociable » ici, à Roissy, que je vais volontiers vers les autres, autant à Paris, j’apprécie l’anonymat. Des exemples : j’ai du mal à citer les noms des députés et des maires locaux (je vote depuis 1996 sur le pôle de Roissy) et nous avons eu une voisine de palier pendant 14 ans : je l’ai croisée 3 fois pendant cette période ! Ca a changé un peu depuis que, lors de ma première visite au Tuz Gölü, le restaurant turc (kurde) dont j’ai parlé dans Roissymail et Bénéfice.net, j’ai peu à peu fait la connaissance de certains Turcs (dont beaucoup de Kurdes) et appris à les comprendre : outre le patron du Tuz et sa famille, celui de mon « pressing » et Hassan, le meilleur couturier que je connaisse, leurs amis… Ce sont des gens très intéressants (on parle même politique et je me marre secrètement, parfois, en pensant à la prise de Constantinople, le sinistre 29 mai 1453…), attachants, tolérants, travailleurs, accueillants, commerçants… Qu’ils soient ici remerciés pour leur gentillesse. Et il n’en faudrait pas beaucoup pour que je devienne partisan de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne… Mais non… « Ma boucherie » : excellentes viandes ! Après les « Chinois », les « Japonais »… 55 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 56 SORTIR À PARIS Un quartier idéal pour les promenades, des commerces sympas Depuis une quinzaine d’années, tous ces quartiers dans et autour des « Hauts de Belleville », ce sont bonifiés : immeubles neufs, façades ravalées, commerces nouveaux ou revigorés, services municipaux en (presque) progression, mis à part la propreté, qui se relâche. Les promenades sont nombreuses : outre le toujours vieux, splendide et populaire Parc des Buttes-Chaumont, celui de Belleville, avec sa vue imprenable sur Paris et la Tour Eiffel, que l’on atteint par la rue des Envierges, entre autres. Il faut aussi traîner, derrière l’horrible Place des Fêtes (qui devient acceptable les jours du marché) où l’on trouve des maisons individuelles incroyables et insoupçonnées, comme la Villa Eugène Leblanc (foto), dans ce joli quartier de la Mouz a ï a . Pour les amateurs, on trouve de nombreux ateliers d’artistes, de théâtre, un peu partout… Mais en prenant son temps, chaque pâté de maisons recèle des trésors : jardins secrets, ruelles aussi charmantes que cachées... Allez-y : il y a de quoi passer une journée agréable, pleine de surprises. Ca vaut mieux que certaines « bases de loisir » et ça ne vous coûtera pas cher, même en famille. En plus, avec Vélib, maintenant, vous faites tout ça à vélo : le bonheur... Et je vous livre ici quelques tuyaux perso, de valeurs, concernant les commerces locaux. Les commerces sont concentrés rue de Belleville, entre les métros Télégraphe et Belleville. J’en cite quelques-uns, pardon aux oubliés, dont les Ets Langlassé, en face de l’agence BNP (celle qui m’avait par erreur « interdit bancaire » il y a quelques années, les an- 56 BN 25 « L’Imprévu » et son patron Abdel servent un couscous toujours excellent. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 57 SORTIR À PARIS ciens lecteurs de BN (n°12), en 2001 s’en souviendront) qui depuis des dizaines d’années équipent les foyers du coin en articles électroménagers, et tous mes autres, ma vendeuse de journaux, aussi charmante que son magasin est un bordel inimaginable, à côté duquel mon bureau est celui d’un maniaque du rangement… En premier autour de l’église du Jourdain, dans le désordre : d’abord, un des derniers tripiers de Paris, situé en face du Monoprix. Le gérant n’as pas voulu que je prenne de fotos, à tord à mon avis, car il a eu une expérience malheureuse. Excellentes andouillettes, tête de veau, foie de veau, etc. Plus un pâté « landais » qui vous bouscule les papilles trop endormies avec les produits industriels. Plus haut, la boucherie « La Bellevilloise », qui sert des viandes exceptionnelles et chez qui je m’approvisionne quand je trouve le temps de recevoir : la dernière «bouffe» que j’ai faite à Epiais fut un succulent bœuf bourguignon acheté chez eux. Avant j’avais fait la même chose avec un « osso bucco » dont j’ai le secret... Que de la qualité, qu’on est prêt à payer. Un peu plus haut, c’est « l’Imprévu », en face du « G20 » ex-Franprix, de la boulangerie « au 140», (qui était fournisseur, s’enorgueille-t-elle, en 2001 du palais de l’Elysée), en face aussi d’un fromager « new look » le « Beillevaire » (je n’aime pas le fromage, malheureusement, mais il a un fromage blanc, de la crème fraîche –et un coulis de fruits rouges- et du riz-aulait, du crémet nantais, tout cela d’une extrême fraîcheur et … avec du goût !) .« L’Imprévu », c’est mon « bar couscous » préféré de Paris. Abdel, le patron (un Kabyle, tout comme l’ancien patron, qu’on avait connu), un grand type super sympa, toujours souriant, toujours prêt à rendre service, sert, avec la complicité de son serveur-cuisi- nier marocain Abderramin un des couscous les meilleurs de la capitale (vous pouvez me croire). J’y ai emmené nombre de gens de « Roissy », ils (elles) se reconnaîtront et aucun ne m’a démenti. Je vous le conseille pour la balade. Juste un peu plus haut, il y a un « cours des halles », tenu par des Arabes (ou des Kabyles ?), tout simplement génial. J’y vais depuis des années : toujours un choix important, une fraîcheur que c’est même pas la peine d’en parler et des prix qui m’ont fait définitivement quitter le marché du dimanche matin de la place des Fêtes (qui, décidément, ne trouve plus aucune grâce à mes yeux). Mais toute la rue à ce niveau, et même plus bas, regorge de commerces de proximité, alimentaires ou non, de qualité. Il faut voir le site www.bellevillevillage.com fait par l’association des commerçants locale, très bien conçu, même s’il gagnerait à être mis à jour plus souvent. Dom- mage que tous les commerçants du quartier n’y soient pas référencés, mais je compati : je connais la dure réalité des associations de commerçants ! Celle-ci est très dynamique et organise plein d’animations, notamment les Flâneries de Belleville, au printemps, qui associe promotion commerciale et culture. « La Belle vit la belle vie à Belleville » Avant de remonter vers le Nord, je dois impérativement vous parler de « La Bière ». Ce bar-restaurant, situé non loin de la place du Colonel Fabien (où vous pouvez toujours admirer le siège du futur défunt PCF, construit par Oscar Niemeyer, l’architecte futuriste de Brasilia) est extraordinaire. Une cuisine française Au Tuz Golu : magnifique ! 2007 p, Paris © Adag Le pochoir de Miss Tic, rue de Pixerécourt. 57 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 58 SORTIR À PARIS classique (escalope de –vrai-veau normande, salade de gésiers, basse côte bordelaise, langue de bœuf, etc, sans parler des fondues bourguignonnes et savoyardes) aussi copieuses que délicieuses (je parle, pour moi de la bourguignonne…). Le tout pour des prix incroyables mais vrais. Avec du service et de la gentillesse en plus. C’est mon fils Alain qui me l’a fait connaître, voici quelques années. On y est allé plusieurs fois, toujours impeccable. Je ne connais pas le patron, mais chapeau ! Et en plus c’est ouvert 7/7, toute l’année. Comme quoi on peut faire de la qualité, même en restauration française… Je vous le recommande et, comme je fais rarement, (mais je n’ai jamais perdu), si vous n’êtes pas satisfait, je vous rembourse… Le quartier, le long de la rue de Belleville, comporte aussi, de plus en plus, de « resto-traiteurs » chi- nois, qui sont tous très bons et pas chers. Certains se sont mis au « Japonais », très lucratif, mais là ils exagèrent un peu question prix. J’ai calculé, la bouchée de sushi équivaut presque à celle du caviar. On y trouve aussi de plus en plus de bar-restos « branchés » disait-on il n’ya pas si longtemps, mais « bo-bo » aujourd’hui. Attention, ce ne sont pas des bo-bo style 14ème, friqués et tout. Non, ce sont des bo-bo à l’image du quartier : popu et sympa, des ptits bo-bo, quoi... Y’en a même plein qui ont voté Sarko au premier tour… Parmi ces établissements, citons le Zéphyr, non loin de l’église du Jourdain, cadre agréable, un peu cher à mon goût, mais très « chouette », superbe salle style « art déco », et qui existe depuis longtemps. En face il y a une vraie librairie très bien fournie, tenue par de vrais libraires qui connaissent les livres, ce qui fait d’eux une exception. Citons Quelques bonnes adresses : A la Bière. 104 avenue Simon Bolivar 19ème 01 42 89 88 25 Le Zéphir. 1 rue du Jourdain. 20ème 01 46 36 65 81 Le Tuz Gölü. 83, rue Pixerécourt 20ème 01 46 36 73 74 L’Imprévu. 151 rue de Belleville 19ème 01 42 08 71 81 Voir le site des commerçants : www.belleville-village.com Le site de la boulangerie « Au 140 » : www.au140.com Le site de Miss Tic, où vous pourrez, entre autres, voir tous ses « pochoirs » : www.missticinparis.com 58 BN 25 Sur le quartier de la Mouzaïa, un blog d’un habitant, un peu bizarre, mais intéressant : www.mouzaia.net encore, toujours pas loin de l’église, le « Cosmos », qui a succédé à un ancien restaurant « la Perdrix Rouge », où l’on mange bien, pas cher, sympa, et où l’on rencontre de nombreuses et belles bo-bottes célibataires et très…conviviales. Plus bas, s’est même ouvert un bar resto fréquenté par des gays (mais pas seulement) : j’y suis allé deux fois : ambiance sympa comme seuls les homosexuel(le)s savent faire... Et puis, il faut, si c’est un vendredi ou un samedi soir, terminer votre balade bellevilloise par le fameux Tuz Gölü, ce restaurant turc, (kurde !) dont on vous a parlé souvent. Ces soirs-là c’est danse orientale (comprenez « danse du ventre »). Toujours au top : bonne cuisine variée (et beaucoup plus légère qu’on ne croit), spectacle et danse toute la nuit, dans une ambiance du tonnerre. Et pas cher ! Vous serez toujours bien reçus par le patron Dilbaz (alias Saladin !) et son beau frère Mehmed (alias le playboy), mais si vous y allez de notre part, vous aurez sûrement un bonus. En face, il y a un joli bar tenu par un Kabyle (je crois) où je suis allé traîner quelque fois : toujours sympa et bonne ambiance, avec de jolies filles… Belleville, c’est bien… « Miss Tic », la célèbre « tagueuse », qu’elle me pardonne ce raccourci (mais néanmoins poète et plasticienne) avait peint, sur un mur de la rue Pixerécourt, à côté du « Tuz Gölü », un splendide pochoir intitulé : « La Belle vit la belle vie à Belleville », dont on a voulu, avec l’accord de l’artiste, vous faire profiter pour illustrer cet article… C’est bien vrai. E.V. B BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 59 Bénéfice.net n°26 : “Roissy et l’Afrique” Le prochain Bénéfice.net fera date ! Consacré aux relations entre le pôle de Roissy et l’Afrique, il évoquera des liens insoupçonnés ou mal connus. Pourtant nombreuses sont les connections entre notre région et le continent africain : liaisons aériennes, bien sûr, avec l’arrivée de nouveaux opérateurs, aéroports (et ports) africains, relations inter-entreprises, coopérations « décentralisées » entre collectivités locales, et relations ISSY O R E OPEENN humaines surtout, dans les deux 015 : NCE EUR E L L E C BABA 2 X B cenet E fi L’ e n : E e C 5 /b : N 1 om 20 Y 2015 EXCELLE ppcom.c ROISSY sens… Les sujets ne manquent - ROISS 29900R44O N° 26 2• www.v ROPEAN 323 B U E B B E A H 2 A T U B 0 0 : E 3 3 A E 5 A 1 1 1 H 0 B 0 T : 0 : A : 2 l.l. 5 BAAB ois ISsSyY• 2te01 ABAAB rs duEN leEd-e RRO pas et nous devrons faire des PôN AABAA@ s DécEid E u e P O e CE UR dN e in E z L a L g E a Le M L’EXC choix… F E N B t e n . E C I t e y s s i o R e u q i r f A L’ Ce numéro exceptionnel sera envoyé un peu partout, en Afrique, dans les organismes multilatéraux (ONU, CNUCED, NEPAD, Union africaine, etc..) dans les CCI africaines… Une bonne occasion pour vous faire connaître, de part et d’autre de la Méditerranée. Suivez la préparation du magazine sur www.roissymail.com BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:03 Page 60 Le 1 juin 2007 : un er Premier atterrissage de l’A380 à CDG : s 60 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 61 n évènement ! G : sur le territoire d’Epiais-lès-Louvres. Photo : Philippe Lohat 61 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 62 AVIONS Lors des discours : de gauche à droite : Pierre Graff, Dominique Bussereau, Louis Gallois, Pierre-Henri Gourgeon. L’ A380 s’est posé pour la première fois à CDG, sur le territoire d’Epiais-lès-Louvres Ca a été un grand jour, ce vendredi 1er juin. Le nouvel avion d’Airbus était attendu en milieu de matinée à CDG, pour y effectuer une série de tests pendant deux jours. Beaucoup de monde était venu attendre l’avion qui venait de Toulouse, transportant notamment des enfants de la région de Roissy. ADP avait affrété pour l’occasion deux bus à ciel ouvert pour transporter au pied de la piste 3 (nord) les nombreux journalistes venus couvrir l’évènement, dont votre serviteur. Auparavant, dans le Pavillon d’honneur de CDG, Louis Gallois, alors patron d’Airbus, avait signé une « charte » avec les sous traitants, histoire de rassurer les industriels, en ces temps de crise provoquée par les retards dans la production et par le plan « Power 8 ». De nombreuses personnes s’étaient massées autour de l’aéroport. 62 BN 25 L’avion s’est posé en douceur, mitraillé par les photographes, sur le territoire de la commune d’Epiais-lès-Louvres, dont le village est situé tout à côté de la piste 3. En douceur est bien le mot car vraiment l’avion n’est pas bruyant (moitié moins bruyant que le 747, affirme Airbus). Puis il s’est lentement dirigé vers le Pavillon d’honneur où l’attendaient les pompiers d’ADP qui l’ont correctement baptisé, selon la tradition, et où les « batmen » (et batwomen) lui ont fait une ovation. De nombreuses personnalités attendaient à la sortie de l’avion, notamment le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, Pierre Graff et René Brun d’ADP, Pierre-Henri Gourgeon, d’Air France. On notait aussi la présence d’André Toulouse, maire de Roissy-en-France. Discours et le traditionnel cocktail termina la cérémonie. Dans un document d’ADP, Pierre Graff a déclaré que CDG allait devenir la « cour de jeu » de l’A380. En effet, ADP, et CDG particulièrement, s’est bien préparé pour accueillir le plus gros avion du monde. Son envergure impressionnante nécessitant BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 63 AVIONS entres autres équipements, des aires de stationnement spéciales. Bénéfice.net n°20 avait d’ailleurs consacré tout un dossier à cette préparation, dès 2005. En juillet 2007, ce sont au total 165 appareils qui ont été commandés, dont 12 pour Air France, 47 pour Emirates, 20 pour Qantas…Seule ombre au tableau, Fedex a annulé sa commande de 10 A380 Cargo, à cause des retards… Mais laissons parler les photos. La grande photo a été prise depuis la tour de contrôle Nord, par un contrôleur aérien de CDG : Philippe Lohat, passionné de photos d’avions, qui nous a autorisés à la publier : qu’il en soit vivement remercié. Et, si vous voulez voir des photos inoubliables de l’arrivée de l’ A380 ce jour-là, allez consulter le site www.spotting.fr. C’est un site, comme son nom l’indique, de « spotters », ces passionnés d’avions. Il est magnifique. Voir aussi, pour se tenir informé, le site www.airbus.com. EV 63 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 64 RESTAURANTS Helmut et une histoir Helmut, personnage incontournable du pôle de Roissy. Il fallait bien qu’on en parle un jour dans BN ! Le plus gaulois des Suisses, d'origine allemande, Helmut, qu’un certain Eric Veillon, afflige affectueusement du sobriquet « d'Obélix », tient table au MarieFeuchère, un bon p'tit resto, sympa et haut en couleurs à Louvres (95). Helmut, c'est d'abord un personnage, « une gueule d'ange » à l'accent prononcé, que tout artiste peintre aimerait accrocher à son chevalet et à sa palette. Il est tout en couleurs; humour et gentillesse cohabitent chez ce cuistot du cru qui aime à recevoir, écouter et dire... 64 BN 25 Helmut, c'est un Suisse, un fort gaillard, maître du piano... Culinaire! Vous le croisez et tac : vous pensez à la pub Ricolas, « c'est qui ? C'est les Suisses qui l'ont inventé! «». Le quintal affiché, même si Monsieur par coquetterie n'aime pas divulguer son poids, mais lâche subrepticement « je suis un poids-lourd », passe de tables en tables, l'œil averti, le sourire coquin. Helmut Lauk, la barbichette frissonnante, un tantinet farceur, né en 1957 en Allemagne du Sud, de nationalité Suisse, est une figure emblématique du pôle de Roissy. Et comme il aime à dire avec délectation et qu'elle est belle cette formule, c'est un hymne à la région « j'habite à Vémars, mon cœur est à Roissy et je travaille à Louvres au Marie-Feuchère. » De Roissy et de ses expansions, il connait tout ou presque, c'est une encyclopédie vivante ! « Moi, j'ai voyagé car j'ai toujours voulu être cuisinier et mon père m'a asséné à coups de casserole; mon fils pour être un vrai chef, tu dois passer par la France-. » Réajustant ses petites lunettes qui lui confèrent le style intello-malin : « Il avait raison. De 1972 à 1975, j'ai fait mon apprentissage dans un grand relais château en Allemagne à proximité de Baden-Baden. A 20 ans, j'ai parcouru l'Europe pour découvrir les cuisines et m'initier à différentes techniques. En 1975, pas un mot de français en poche, sur recommandations, je débarque à Lyon chez Pierre Chigot, sous-directeur du Holiday Inn. Et là patatras... Je suis déçu par la qualité cuisine. Par politesse je fais 6 mois. Mais M. Chigot marié à une Allemande, me propose de faire une saison à Monaco, au Beach Plaza 4 étoiles luxe. Là, je m'éclate. Puis je repars à Baden-Baden chef entremétier pour 6 mois et retourne à Monaco en 1977, pour une saison. Je reçois un télex de Pierre Chigot, -je suis directeur général du Holiday Inn à Roissy-EnFrance (ndlr: c'est le premier hôtel de Roissy-En-France), 125 chambres, j'ai besoin de toi- Je débarque à Roissy. » Un attachement viscéral à la région A Roissy, Helmut le Suisse est successivement second souschef et chef de cuisine. Il baigne dans le bonheur. Et puis en 1981, coup de tabac, avis de tempête dans sa tête, il monte à Strasbourg pour se rapprocher de sa femme Sylvie. De ses yeux d'un marron noisette, rictus aux lèvres : « Je reste neuf mois. Le temps d'un accouchement. » Eclats BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 65 RESTAURANTS et Marie-Feuchère : oire d'Amour... gauloise... de rire... Le Holiday Inn de Roissy le rappelle, problèmes à la restauration. Helmut revient et participe à toutes les implantations du groupe en France; 1985 ouverture d'Ibis à Roissy, il est chef de cuisine des deux hôtels, 1988 il est directeur plate-forme cuisine Roissy, Orly, Vélizy. « Fin 1989, je quitte l'exploitation pour le siège social HIM et suis directeur achat et qualité pour le groupe (9 hôtels en France et 2 en Belgique). En 1993, le groupe est racheté par Cuin Moat House et je suis remercié. En 1996, je reprends le restaurant Marie-Feuchère à Louvres qui était fermé depuis 2 ans. J'ai acheté les murs en 2006 et je travaille avec mes deux fils. Moi, la région, je l'ai dans la peau, je me sens chez moi et puis j'ai assisté à tout le développement, c'est fantastique, merveilleux ! » Le Marie-Feuchère, cuisine traditionnelle, familiale, établissement discret, prisé des personnels aéroportuaires et de fidèles de la plate-forme Roissy CDG, est ouvert du lundi au vendredi, midi et soir avec des formules sympas, comme le patron; le samedi et le dimanche sur réservations pour des repas familiaux, mariages, communions, anniversaires, banquets, (180 couverts). Ah! J'oubliais, pendant qu'Helmut s'affère aux fourneaux, logiquement à la rentrée, il servira une choucroute, une vraie, alsacienne traditionnelle. Pour l'heure, c'est dans les tuyaux. Il semblerait qu'avant, le gastronome, Eric Veillon soit testeur... Rendez-vous dans un prochain RoissyMail, Eric, fin palais ne manquera de commenter... Et de juger le bel Helmut alias « Obélix ». Une des salles de Marie Feuchère, idéale pour les petits groupes. Une autre salle, plus grande, est à l’étage. Joël Chevreau Restaurant Marie-Feuchère : 88 rue de Paris à Louvres (95) Tél 01 34 72 45 45 www.mariefeuchere.com 65 Dans la salle du restaurant. Tables toujours bien nappées. Et c’est ouvert le soir, contrairement à beaucoup BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 66 RESTAURANTS Service à table : pas de p « Mais regar l On s’en était déjà plaint, dans ces colonnes. Il s’agit du service dans nos restaurants. Et bien on peut dire que les choses, globalement, ne se sont pas arrangées. Il ne s’agit pas ici de distribuer des bons et des mauvais points, ni de citer les établissements. Bien sûr il y a des exceptions, notables, que beaucoup connaissent et où le service à table est bien, très bien, ou au moins correct. Mais le compte n’y est pas pour tous, pour le moins. Et c’est dommage. Notre région de Roissy, qui compte plus de 500 restaurants, toutes catégories confondues, voit passer un nombre important de touristes : touristes d’affaires, comme on dit, à l’occasion des salons ou des déplacements professionnels (dont beaucoup d’étrangers), voyageurs aériens, (sur la plate-forme, bien sûr). Sans parler des milliers de personnes qui mangent tous les jours, au moins le midi, au restaurant. Pour les premiers, le service exécrable fournit par beaucoup de nos établissements, ne donne pas une bonne image de notre pays, un des plus « gastronomes » de la planète. 66 BN 25 Pour des raisons professionnelles nombreuses et variées (VPP, cette rubrique, et la rubrique resto de RoissyMail) je déjeune quasiment tous les jours au restaurant, de- puis des années ici. Au-delà des rencontres professionnelles, j’aime, comme beaucoup, faire un bon « break » le midi. Peu importe le « niveau » du restaurant, on apprécie toujours le rapport qualité prix. Or ce rapport, s’’il est bon (et quand il est bon !) est souvent cassé par le mauvais service et, au lieu d’avoir passé un bon moment, vous sortez plus énervé qu’autre chose. Quand l’addition est élevée, c’est encore pire. J’ai des exemples à la pelle. Un jour, dans un grand hôtel de la région, je réserve un midi pour 3 (en plus, je suis invité et je choisis le resto). On arrive un peu tard (14h15 : on avait prévenu, mais le restaurant est « all day dining ». Personne pour nous accueillir, je dis bien personne. On attend, montre en main, 7 minutes, ce qui, quand vous vous apprêtez à déjeuner avec des gens qui vous invitent et qui vous laisse le choix du resto, est intenable. Il a fallu que j’appelle un responsable de l’établissement sur son portable pour que les choses évoluent… Et je ne donne pas d’autres détails sur la suite car on reconnaitrait ledit établissement. Ailleurs, tout est à l’avenant : attente, pas d’accueil, pas de bonjour (encore moins d’au revoir, merci), ou, au contraire une obséquiosité pesante, qui ne dure pas, heureusement, l’obséquieux BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 67 RESTAURANTS e progrès ! ardez, au moins, les clients ! » en question disparaissant en général de la salle. Un whisky sans glace ? Une fois sur trois, on m’y met de la glace et une fois sur cinq le serveur maintient que j’ai demandé de la glace, alors que ça fait 20 ans que je le bois comme ça et que je précise toujours. En fait, pas d’écoute. Attente trop longue pour la prise de commande (la plupart du temps, les serveurs ne savent pas ce qu’il manque à la carte). Recherche désespérée, du sel, du poivre ou de la moutarde. Prières pour du pain. Attente trop longue pour le plat principal ou, au contraire, on vient vous débarrasser quand vous n’avez pas encore fini l’entrée… Une critique sur une viande littéralement calcinée (demandée « bleue ») est incompréhensible pour le serveur du restaurant d’un autre grand hôtel, qui vous explique, limite fâché, que c’est comme ça qu’on la mange ! Quant à voir, la salière, le pain et autres reliefs retirés avant le dessert ou le café… Seuls les « vieux » se souviennent de cette pratique simple et confortable, mais qui n’a presque plus cours. Et, souvent, grande lutte finale pour obtenir l’addition. Et encore, quand, au bout des efforts (il faut souvent se lever), le « serveur » ne la donne pas d’office au premier convive qu’il trouve à portée de main sur votre table, ce qui, que vous soyez « l’inviteur » ou « l’invité » est toujours du meilleur effet. Mais la plupart du temps, vous faites la queue à la caisse, ce qui est scandaleux. Cendriers ? Heureusement, le problème ne se posera plus l’année prochaine, mais c’est, la plupart du temps : pas de cendrier, après qu’on vous ait demandé « fumeur ou non fumeur » (il faut se lever). Quand il y en a un, ou le serveur fait du zèle et vous le change au premier mégot, ou, c’est le plus courant, le cendrier dégueule (vous me direz, ya qu’à pas fumer et vous aurez raison). Retour au pourcentage ? Comment en est-on arrivé là ? Même si les CAP de serveurs se font désormais en 2 ans au lieu de 3, il y a de quoi se poser des questions multiples : sur la qualité de la formation initiale, certainement. Mais aussi sur l’encadrement. Dans les « grands » établissements d’ici, il y a-t-il encore des maîtres d’hôtel, des chefs de rangs ? La plupart du temps vous êtes servis par plusieurs personnes, au gré du passage des serveurs, un coup du « chef », un coup d’une personne qui assurément n’a jamais servi dans un restaurant, et on la laisse intervenir, sans surveillance (je sais comment sont recrutés certains « serveurs »), un coup d’un autre encore parce qu’il passait par là, visiblement par hasard. Mais cela se passe dans les autres établissements aussi, plus « petits ». Sans parler de certains restos « chinois »ou « asiatiques » dont les serveurs (et les patrons) feraient bien de retourner faire un stage de courtoisie dans leurs pays d’origine ! (Tiens, j’me l’étais promise depuis longtemps celle-là). Le problème vient-il aussi d’unequestion de rémunération ? Sûrement. Je continue à penser qu’il faudrait revenir au pourcentage. Un serveur, quelque « niveau » qu’il ait, serait bien motivé ainsi et penserait au moins à « regarder » ses clients si une partie de sa paye en dépendait. Et il gagnerait plus d’argent. Mais les patrons le veulent-ils ? Une table… ronde ? A ce propos, n’avez-vous pas remarqué que, sauf exception bien sûr, ceux qui préposés au service (par moment je n’ose les appeler « serveurs ») ne regardent pas du tout les gens à table. Ils regardent ou en bas, ou en haut, ou devant, mais sur une ligne d’horizon toujours très lointaine. Une anecdote parmi d’autres : un jour, le nouveau directeur d’un grand hôtel, d’une chaine internationale réputée m’invite à déjeuner. Ca faisait longtemps que je n’étais pas allé manger dans ce restaurant, qui a, globalement, une assez bonne cote. Je me souviens avoir pris une excellente entrecôte. On en vient à discuter, justement, du service à table. Le jeune directeur est d’accord avec mes critiques, mais pour s’empresser en même temps de me vanter la qualité et la formation des serveurs chez lui. Je lui redis que tout cela n’est pas très compliqué (le service à table n’étant plus, la plupart du temps, ce qu’il était, avec ses règles tatillonnes, service à droite, à gauche, découpe etc.). Et qu’il suffit que les serveurs regardent au moins si les clients ont besoin de quelque chose. Il acquiesce, d’un air de dire que chez lui, c’est d’une évidence. Or, et que je sois foudroyé si je mens (je ne mens jamais, d’ailleurs), pendant toute cette discussion, le pain manquait ; la jolie serveuse en charge de la table du patron passait et repassait devant nous, de près, je la cherchais du regard à chaque fois, rien à faire. Il a fallu que j’interrompe la conversation cherchant toujours à capter, plus ostensiblement le regard de la serveuse pour que le directeur me demande ce qu’il y avait...C’est lui qui a dû l’appeler. Il ne savait plus où se mettre… Si quelqu’un a des idées pour que la situation s’améliore, moi je suis à sec…Restaurateurs, serveurs, directeurs, consommateurs, nos colonnes vous sont ouvertes. Une suggestion : j’organise une « table ronde » avec des serveurs, des clients, des directeurs de la restauration, des patrons de restaurant, des formateurs, on cause de tout ça et j’en rends compte dans le prochain BN. Ok ? Appelez-moi : Eric Veillon 01 30 29 04 32 [email protected] 67 BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 68 TRANSPORT AÉRIEN Au cours de Le siège de la Fnam est situé dans ce bâtiment, rue de Châteaudun à Paris. De gauche à droite : Jean-Pierre Le Goff, délégué général de la Fnam, Laurent Magnin, PDG d’XL Airways (compagnie adhérente de la Fnam) et Lionel Guerin, président de la Fnam, lors de l’assemblée générale de la fédération. Environnement : la FNAM s’inscrit dans les propositions de Nicolas Sarkozy 68 BN 25 En matière de développement durable, la FNAM entend suivre le président de la République. Reprenant les termes de Nicolas Sarkozy, prononcés lors de l’inauguration du satellite S3 de Roissy-CDG, le président de la fédération, Lionel Guérin, a affiché ses ambitions : « concilier la croissance, le confort, la mobilité, le pouvoir d’achat et la qualité de vie ». Dans un discours décomplexé, il a reconnu l’impact du transport aérien sur l’environnement tout en insistant sur les progrès technologiques qui ont permis de le réduire. « Sur la période 1990-2002, au niveau mondial comme au niveau national, les émissions de CO2 ont augmenté deux fois moins rapidement que le trafic. Pour chaque passager kilomètre transporté, elles ont diminué, en moyenne, au rythme de 1,6 % par an au niveau mondial et de 2,3 % par an au niveau national », a-t-il expliqué. A l’horizon 2020, il espère une réduction de 50 % du CO2 et propose deux autres mesures pour limiter les gaz à effet de serre : « l’optimisation de la gestion du trafic et des aéroports pour réduire la consommation globale de kérosène » et « l’instauration de quotas d’émissions ». Sur la question du bruit, Lionel Guérin préconise de « prendre en compte les problèmes, les contraintes et les souhaits des riverains, des acteurs publics et des entreprises pour qu’ils puissent tous bénéficier de l’activité du transport aérien ». Le président de la FNAM s’est réjoui du projet de charte du développement durable de l’aéroport de Roissy-CDG annoncé par Nicolas Sarkozy. « Nous y sommes favorables et prendrons notre part au débat et à l’action concrète sur toutes ces questions », a-t-il déclaré. L’idée est de préparer des propositions dans le cadre du fameux « Grenelle de l’environnement », promis par le gouvernement et qui aura lieu à l’automne. «La FNA La FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande), qui regroupe huit corps de métiers du secteur aérien et compte 220 entreprises adhérentes, entreprend une vaste campagne de communication pour se faire connaître. Ignorée du grand public, la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) emploie les grands moyens pour se faire connaître. « Nous vous avons invité aujourd’hui, pour que vous puissiez vous faire les relais de nos actions », a affirmé son président, Lionel Guérin, aux journalistes qu’il avait spécialement invités lors de l’assemblée générale vendredi 28 juin. Pour s’ouvrir, l’association, qui rassemble différents corps de métiers aéroportuaires, ne compte pas uniquement sur les médias. Après avoir publié un manifeste sur les enjeux du transport aérien, elle a recruté cette année de nouveaux permanents dans son siège situé rue de Châteaudun à Paris (IXe arrondissement) qui préparent notamment le lancement d’un nouveau site Internet. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 69 TRANSPORT AÉRIEN de son Assemblée générale NAM a affiché ses ambitions » Une production de 17 milliards d’euros Défaut d’harmonisation européenne Créée en 1990 sous l’impulsion de la Chambre syndicale du transport aérien (CSTA), du Syndicat national des industriels et professionnels de l’aviation général (SNIPAG) et du Syndicat national des exploitants d’hélicoptères (SNEH), la Fnam est la principale organisation professionnelle du secteur aérien en France. Au travers de sept groupements professionnels, elle fédère huit corps de métiers : transport aérien de passagers, aviation d’affaires, transport aérien de fret, transport par hélicoptère, services aéroportuaires, formation aéronautique, maintenance aéronautique et travail aérien. Elle compte 220 entreprises adhérentes, dont Air France et Fedex. « Au total, dans un secteur dont la production est évaluée à plus de 17 milliards d’euros et qui emploie près de 115 000 salariés, 80 % de la flotte et des activités du secteur aérien français sont représentés au sein de la Fnam », fait valoir Jean-Pierre le Goff, délégué général. Ses missions : « anticiper et analyser l’évolution des métiers », « connaître et faire connaître ses métiers » et « adapter l’offre de formation aux besoins de l’entreprise » tout en participant « au développement de l’aviation commerciale ». Lors de son assemblée générale, la Fnam a comme chaque année convié tous ses partenaires pour « faire le bilan sur les actions passées et préparer ensemble celles à venir ». Campagne de communication oblige, la fédération a voulu marquer le coup. Pour la première fois de son histoire, elle a organisé son rendez-vous annuel au pavillon d’Armenonville, un hôtel cossu du XVIe arrondissement de Paris situé à la lisière du Bois de Boulogne, bordé d’un lac et de jardins. Le matin, Lionel Guérin a égrainé les enjeux du futur. « Nous devons convaincre nos interlocuteurs et démontrer simplement que nos entreprises seront compétitives. Plus nous investirons, plus nous créerons d’emplois à forte valeur ajoutée, plus nous formerons de jeunes, et plus nous contribuerons au développement de l’économie française », a-t-il déclaré. Puis il a beaucoup insisté sur « l’implication dans le débat environnemental », rappelant les propos du président de la République Nicolas Sarkozy lors de l’inauguration du nouveau satellite d’embarquement de Roissy-CDG trois jours auparavant (lire encadré). La sûreté aérienne a également occupé une grande place dans le dis- cours du président de la Fnam. Lionel Guérin a pesé le pour et le contre du système mis en place depuis le 11 septembre 2001. « Les moyens ont été considérablement accrus et plus de 9 000 agents de sûreté sont déployés sur les aérodromes nationaux. L’accumulation des mesures en fait un système complexe dont une meilleure cohérence doit être recherchée », a-t-il constaté. Evoquant la situation en Allemagne ou aux Pays-Bas, il a souligné « la rigidité des mesures françaises de sûreté pour la plupart des frets hors gabarit » et le coût élevé du dispositif qui s’apparentent selon lui à « un défaut d’harmonisation européenne ». Promouvoir et défendre la compétitivité du secteur aérien en France fait également partie des objectifs de la Fnam. Ainsi, son président a exposé « deux grands équilibres prioritaires : renforcer l’attractivité de la France, grâce à une offre aéroportuaire et de transport performante ; créer un environnement fiscal, social et réglementaire favorable aux entreprises basées en France ». Organisation d’un colloque Enfin, Lionel Guérin a présenté la politique d’emploi et de formation de la fédération qu’il souhaite am- plifier, rappelant que la Fnam est habilitée depuis 2002 à collecter la taxe d’apprentissage et qu’elle a été pour la première fois présente au forum air et espace « métiers et formation » dans le cadre du Salon du Bourget. « Nous souhaitons promouvoir la formation en alternance dans le domaine. Ainsi, nous travaillons avec l’Education nationale, notamment dans les académies de Versailles et de Créteil et organisons des journées d’information au collège pour les élèves de troisième », a souligné Jean-Pierre Le Goff. L’après-midi, un atelier de travail a été consacré à cette thématique et a réuni des pilotes et des écoles de pilotage. « Cela permet de réunir les employeurs et les formateurs autour d’une table et de contribuer ainsi à une insertion professionnelle des jeunes », affirme Lionel Guérin. Pour aller plus loin, la Fnam a même prévu de consacrer son premier colloque annuel, organisé le 12 septembre prochain, aux emplois aéroportuaires. « Nous espérons en faire tous les ans avec des sujets à chaque fois différents. Nous voulons que cela devienne un événement récurrent », argue Jean-Pierre Le Goff. Un rendez-vous qui devra avant tout permettre à la Fnam de sortir de l’ombre. 69 Ludovic LUPPINO BN 25 BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 70 TRANSPORT AÉRIEN Lionel Guérin : l’homme tombé du ciel Lionel Guerin est président de la Fnam depuis 2003. Âgé de 50 ans, Lionel Guérin est président de la FNAM depuis 2003. Il a entamé son second mandat en 2006. Ce grand amoureux du ciel a une belle carrière derrière lui. Passionné très tôt par le vol à voile, il décroche à 16 ans son brevet de planeur puis un an plus tard celui de pilote privé. Souhaitant devenir pilote de ligne, Lionel Guérin suit d’abord des études d’ingénieur à l’Ecole nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique (ENSMA) à Poitiers. Après un premier job dans l’aéronautique chez Europe aéro services, une compagnie charter alors basée à Orly, il parvient à réaliser son rêve en intégrant l’Ecole nationale de l’aviation civile (Enac). Comme pilote de ligne, il entre fin 1986 chez Uni air au Bourget avant d’être embauché par Air Inter où il participe à la mise en ligne du premier A 320. Successivement chargé de mission, instructeur, responsable des standards européens, il est passé de l’A320 à l’A330 comme commandant de bord. En 1999, il quitte l’entreprise, deux ans alors après son rachat par Air France, et crée sa propre compagnie, Airlinair, dont il est toujours le président directeur général (PDG). Cette compagnie régionale, basée à Orly, a la particularité d’avoir un seul type d’avion, le turbopropulseur franco-italien ATR. Durant les trois premières années, Airlinair sous-traite essentiellement les vols réguliers d’Air France, d’Air liberté, de Britair ou d’Europe Airpost. Début 2002, elle effectue sa première liaison sous son propre pavillon, un Paris-Périgueux, et s’est depuis spécialisée dans les lignes subventionnées à faible capacité entre la capitale et la province. Devenu incontournable dans le secteur aérien français, Lionel Guérin est élu président de la FNAM et de la Chambre syndicale du transport aérien (CSTA) le 30 juin 2003. En 2006, il devient président du directoire de Transavia.com France. Ce n’est donc pas le fruit du hasard si la compagnie low cost, filiale d’Air France, a adhéré cette année à la FNAM. L.L. Jean-Pierre Le Goff, une carrière dans le transport aérien Jean-Pierre Le Goff, 56 ans, est délégué général de la Fnam. Il chapeaute une dizaine de permanents au siège de la fédération à Paris. Originaire de Rennes (Ile-et-Villaine), il a effectué l’essentiel de sa carrière dans le transport aérien. Après des études en école de commerce, il entre au service de l’UTA (Union de transports aériens), l’ancienne compagnie aérienne française héritière de l’UAT (Union aéromaritime de transport) et de la TAI (Transports aériens intercontinentaux), absorbée par Air France en 1990. Durant ses huit ans passés à l’UTA, Jean-Pierre Le Goff occupe différentes fonctions dans le domaine du marketing et travaille aux Etats-Unis, au Japon, en Afrique et en Océanie. Cette vie de globe trotter l’influence dans la suite de sa carrière. En effet, en 1983, il crée Aircalin (Air Calédonie international) dont il est tour à tour directeur commercial et directeur général. Equipée de quatre appareils, la compagnie aérienne dessert aujourd’hui plus de dix destinations dans le Pacifique sud, dont la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Japon et les Iles Fidji. A son retour en métropole, Jean-Pierre Le Goff rejoint la Chambre syndicale 70 du transport aérien (CSTA) et participe à la création de la FNAM. Il en devient BN délégué général en 1995, poste qu’il n’a plus quitté depuis. 25 Jean-Pierre Le Goff a participé à la création de la Fnam et en est devenu délégué général en 1995. BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 71 roissymail BN25:Mise en page 1 16/08/07 19:04 Page 72