Le salon du Bourget

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Le salon du Bourget
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N° 25
Air France KLM :
Le champion
de Roissy
N. Sarkozy :
« Il faut développer Roissy »
L’A380 à CDG
Yves Albarello
Nouveau député de
Seine-et-Marne
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Le « Greater Washington » :
un exemple à suivre pour le pôle
de Roissy ?
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Nous avions suivi une délégation
(Pays de Roissy, Ceevo, ADP, Air
France) l’an passé, en septembre,
qui avait visité le territoire du
« Grand Washington » (RoissyMail
en avait rendu amplement
compte). Ce territoire, et la manière
dont il est composé, pourrait inspirer l’organisation souhaitée de la
promotion et de la valorisation du
pôle de Roissy, en raison des similitudes territoriales. En effet, la région de Washington (The Greater
Washington, GW) comprend la capitale fédérale (Washington DC), et
les parties des Etats de Virginie et
du Maryland, qui lui sont proches
(Northern Virginia et Suburban Maryland). Au-delà des limites territoriales, cet ensemble est cohérent,
sur le plan du développement économique, la capitale fédérale et ses
nombreuses agences (NSA, NASA
etc.), les trois aéroports (Dulles,
Reagan et Baltimore) jouant un rôle
de plus en plus attractifs. La promotion du GW, nationale et internationale, est assurée par une
structure de développement mixte,
associant entreprises et élus, la
« Greater Washington Initiative ».
De leur côté, chaque Comté assurant la promotion de leur territoire
à travers des structures de promotion et de développement économiques propres. Et ça marche bien.
Le GWI était présent, par exemple
au salon du Bourget. Vous en saurez plus en parcourant leur site :
www.greaterwashington.org.
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sommaire
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8-13 AIR FRANCE :
LE CHAMPION DE ROISSY
10-11
11-12
12-13
et 51
Air France, la saga
Air France + KLM = succès incontesté
J.C. Spinetta, PDG d’Air France KLM :
« Air France a la chance de pouvoir bâtir un grand
champion mondial du transport aérien »
14-21 PÔLE DE ROISSY
28
14-16
17-21
Le président Nicolas Sarkozy :
« Un aéroport international est un endroit magique » et
« il faut développer Roissy, je vous y aiderai »
Eric Veillon :
« Heureux, très heureux »
L’intégral du discours du 26 juin 2007
22-27 CHOSES PUBLIQUES
22-23
36
24-26
27
Après les législatives, en attendant les municipales et
les cantonales l’année prochaine
Yves Albarello, nouveau député de Seine-et-Marne,
veut s’investir sur le Pôle de Roissy
Le Pôle de Roissy en bleu, J.P Blazy (PS) perd son
siège, Asensi (PC) sauve le sien
Yanick Paternotte et moi
28-35 SALON DU BOURGET
28-31
32
33
52
34
35
Tous les records battus, on attend le 100ème
anniversaire, dans 2 ans
Vincent Capo-Canellas, maire du Bourget :
« c’est tout bon pour la ville ! »
L’avis d’un éminent spécialiste :
Olivier de Lestoile (DFS) : « du jamais vu ! »
Retombées économiques locales :
« L’hôtellerie fait un carton ! »
Le stand d’AirEmploi au Salon a connu l’affluence des
grands jours
36-38 RESEAUX
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40-42 SALON PRO
Parc d’expositions de Paris-Nord Villepinte :
Extension pour une dimension mondiale…
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44-50 ARGENT
60
La bourse, Casino ou club ?
Quelques exemples concrets
som-
44-46
47-50
52-58 SORTIR A PARIS
Eloge des Hauts de Belleville
60-63 AVIONS
64
Le 1er juin 2007 : un évènement !
Premier atterrissage de l’A380 à CDG :
sur le territoire d’Epiais-lès-Louvres.
64-67 RESTAURANTS
64-65
66-67
Helmut et Marie-Feuchère : une histoire
d’Amour…gauloise…
Service à table : pas de progrès !
68-70 TRANSPORT AERIEN
Au cours de son Assemblée générale « La FNAM
a affiché ses ambitions »
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Edito ... Edito ... Edito ... Edito ...
« Il faut développer Roissy, je vous y aiderai »
(Nicolas Sarkozy, Président de la République, 26 juin 2007, sur l’aéroport Charles-de-Gaulle)
Des bonnes nouvelles en cascade, pour le pôle de Roissy, ces derniers mois, qu’il
convient de rappeler. D’abord les élections, présidentielles et législatives. Elles ont
donné lieu à de grands débats nationaux, dans lesquels se sont impliqués un nombre
important de nos concitoyens. Ils ont ainsi redonné ses lettres de noblesse à « la
politique », on ne pourra que s’en réjouir ici.
Les résultats ont été clairs, et les orientations du nouveau Président, son activisme,
son côté iconoclaste, son style, ne sont pas faits pour nous déplaire. L’ouverture au
centre et à la gauche, bien qu’elle ait été décriée par le candidat Sarkozy encore juste avant le second tour,
nous ravit. Il y a longtemps que nous écrivons, dans ces colonnes ou dans d’autres, que l’opposition
« droite/gauche » n’est plus de mise, stérilise le débat, et empêche l’action. En fait, les oppositions ont
changé, elles sont à l’intérieur des anciens « camps » : on est conservateur ou libéral, européen ou pas,
on est honnête ou pas. en faveur du travail et de la responsabilité ou pas, pour l’égalité des chances ou
pas. Et après, il y a le talent que certains ont, et d’autres pas, (ou plus) pour imaginer et mettre en œuvre
des solutions utiles. J.P Blazy, maire (PS) de Gonesse, ne l’a pas encore compris : ça lui a coûté son siège
au Parlement, pris par un candidat (pas si candide que ça) qu’il dénonçait comme « parachuté », mais qui
a malgré tout gagné, dans les conditions que l’on sait…
Dommage que François Bayrou ait raté plusieurs coches…
La dernière Assemblée nationale n’avait pas fait grand-chose. Voici venu le temps des réformes et de l’audace, si
l’on en croit les premières déclarations et actes du nouveau Président. Pourvu que ça dure, mais on jugera sur pièces.
En attendant, il a fait un de ses premiers discours en faveur du développement de CDG et de la région
de Roissy, qui a véritablement libéré les énergies ici, nous nous en réjouissons. Du côté des législatives,
on devrait pouvoir compter sur au moins deux nouveaux députés, Yves Albarello et Yanick Paternotte,
qui s’intéressent au pôle de Roissy et qui vont situer leur action dans le sens du discours présidentiel :
on s’en réjouit aussi.
Notre région de Roissy se porte bien : CDG progresse, Air France (véritable champion de Roissy) et ADP
sont en forme, comme le montrent leurs investissements (2.5 milliards d’euros par an pour Air France) et
le niveau de leur action à la Bourse, sur fond d’augmentation globale du transport aérien. Le record de
4.4 milliards de passagers dans le monde a en effet été atteint en 2006. L’aéroport se développe, il y a
des travaux partout. L’A380 a atterri pour le première fois sur CDG (à Epiais !). Après l’inauguration du
S3, les terminaux S4 et 2G vont bientôt ouvrir, le mini-métro fonctionne (enfin), et CDG Express va
(enfin) se faire. L’Est de CDG est une véritable ruche, une 4ème tour de contrôle va y être construite, des
taxiways, Air France Industries y a pris pied… Autour, les choses vont tout aussi bien. Le salon du Bourget
a connu un immense succès cette année, les zones d’activités se développent (à part les 60 hectares du
Mesnil-Amelot, qui traînent), attirant toujours et encore de nouvelles entreprises, le Parc d’Expositions de
Paris Nord Villepinte va s’étendre d’une manière importante sur Tremblay. Et le centre commercial Parinor
investit 100 millions d’euros pour s’agrandir d’ici 2008, histoire, certainement, de contrer le projet Aéroville, prévu pour 2012. Tout cela donne du travail, des opportunités d’affaires (l’hôtellerie-restauration
explose), rapporte de l’argent aux collectivités territoriales. C’est une chance, mais il faut être vigilant : le
transport aérien peut être en danger (CO2, concurrence pas toujours loyale-notamment du côté des compagnies
du Golfe-, prix du carburant, taxes excessives...). Il ne manque plus qu’un bon instrument de gouvernance et de
promotion du pôle de Roissy : les nouveaux députés doivent être en première ligne sur ce point.
Nous continuerons, en toute indépendance, avec Bénéfice.net et www.roissymail.com (dont le succès est
impressionnant et encourageant), tant que nous avons votre soutien et votre confiance, à vous informer
sur l’actualité de notre belle région de Roissy, endroit « magique ».
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le champion
Le siège social d’Air France est
situé à Roissy CDG, plus spécialement dans le quartier d’affaires
nommé Roissypôle, situé sur le
territoire de la commune de
Tremblay-en-France. C’est aujourd’hui, 14 ans après la grande
crise qui a failli la voir disparaitre et 3 ans après la fusion avec
KLM, le premier groupe aérien
mondial en termes de chiffres
d’affaires, la deuxième pour le
trafic de passagers, le premier
pour le fret. Le groupe AF/KLM
est aussi le numéro deux mondial pour la maintenance et la
révision aéronautique. Il emploie plus de 102 000 personnes, et possède 569 avions
8 en exploitation.
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Les effectifs français du groupe
s’élèvent à 64 100 (27 252 aux
Pays-Bas) et l’essentiel est
concentré à Roissy et aux alentours. C’est à CDG que se situe le
principal hub du groupe (27 888
correspondances, Amsterdam inclus, contre 20 227 pour Lufthansa-Swiss à Francfort, Munich
et Zurich et 7070 pour British
Airways à Heathrow.
Roissy est la « clef du développement futur d’Air France KLM »
note l’analyste financier Crésus
Trésor (voir la rubrique « Argent »
où est analysée l’action AF/KLM
dans ce numéro) quand on
pense qu’Air France représente déjà « la moitié du
chiffre d’affaires d’ADP en ce
qui concerne les prestations
aéroportuaires stricto sensu
et 53% des mouvement de
passagers ».
son ancien PDG, Bernard Attali,
qu’il était le seul dirigeant de
compagnie aérienne à avoir ses
bureaux donnant sur une gare
ferroviaire…
De fait, on voit Air France partout
ici. Le siège, imposant, (c’est le
siège d’Air France, celui de la holding Air France-KLM étant à Paris,
rue Robert Esnault-Pelterie, un
célèbre ingénieur aéronautique
français, mort en 1957),
construit par les architectes Valode et Pistre a été mis en service
en 1995 et donne directement
sur les pistes, avec une vue imprenable sur CDG2. Il était auparavant à Montparnasse, ce qui
faisait dire avec amusement à
Mais il est aujourd’hui trop
petit : aussi Air France a-telle loué de nombreux espaces de bureaux à côté, à
Continental Square et même
au Dôme. Il y aura bientôt
deux ans a été mise en service, juste à coté du siège,
l’impressionnante « Cité du
Ciel », qui sert aux personnels navigants, ainsi qu’un
immeuble de parkings en
hauteur contenant 4000 voitures !
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Mais d’autres services d’Air
France, au niveau des bureaux,
vont bien au-delà de CDG,
comme par exemple le service
« Logement » qui est à Paris
Nord2.
Le pôle de Roissy est vraiment le royaume d’Air France.
Outre les aérogares qui lui
sont consacrées (et dernièrement le S3, dénommé la
« Galerie parisienne ») il faut
voir les installations grandioses d’Air France Cargo en
zone de fret 2 comme le BOP
(Bâtiment d’Ordonnancement
des Palettes) ou le G1XL. A
l’Ouest (et au Bourget), ce
sont les impressionnants
hangars d’Air France Industries, dont celui en construction, destiné à l’entretien
des géants A 380. Et à l’Est,
au Ménil-Amelot, Air France
Industries
vient
de
construire un nouvel établissement. On peut aussi y
apercevoir, à coté, les multiples établissements de Servair, la filiale d’Air France de
restauration aérienne, ou
ACNA (armement des cabines
et nettoyage d’avions). On
trouve Servair jusque dans la
ZI du Mesnil-Amelot (avec
Bruneau-Prégorier, racheté
par Servair il ya quelques années) ou même jusqu’à Villeneuve-devant-Dammartin (77).
Une description précise, accompagnée d’une cartographie des
sites « Air France » sur le pôle
de Roissy sera, à coup sûr, utile
pour visualiser l’importance des
sites d’Air France dans notre région. Cela fera l’objet, avec un
tour d’horizon syndical et la description du puissant comité central d’entreprise (CCE, qui
possède un bel établissement de
loisirs à Lassy (95) de la
deuxième partie de cet article,
qui sera publiée dans le prochain
numéro de BN. Nous évoquerons
alors, dans le détail, d’autres aspects qui font comprendre l’importance du géant : les effectifs
et l’organigramme, ainsi que les
grandes contributions fiscales de
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de Roissy (partie 1)
la compagnie aux collectivités
locales, AF Cargo et AF Industries, ses filiales comme Servair
ou ACNA.
Pour l’heure, nous évoquerons
son histoire mouvementée,
(une saga !), quelques chiffres
globaux, l’état de la fusion
AF/KLM, et les grands problèmes stratégiques qui guettent le transport aérien. Ceci
en prenant appui, sur le récent
« papier » de J.C Spinetta, fort
instructif et très intéressant
(malheureusement
publié
dans un supplément publicitaire diffusé par «Le Monde »,
que personne ne lit).
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DOSSIER
Air France, la saga
«Air France, la Saga », c’est justement le titre d’un site web
formidable d’Air France sur son
histoire, qu’il faut à tout prix
consulter. Les grandes étapes de
la compagnie y sont fort bien
décrites, illustrées de films
d’époque souvent inédits. Le
web pullule de sites consacrés à
l’histoire de l’aviation civile en
France. Il faut consulter aussi
celui du musée d’Air France.
Air France est née au Bourget,
le 7 octobre 1933, de la fusion
de 5 compagnies : l’Aéropostale, Air Orient, Air Union, la
CIDNA et SGTA. L’Etat possédait alors 25% du capital (120
millions de F). KLM est née,
elle, en 1919. En 1945 l’aviation civile est nationalisée en
France et la compagnie devient
propriété de l’Etat (elle s’appelle Compagnie nationale Air
France en 1948). En 1990
l’Etat rachète les actions du
groupe UTA, héritier de l’UAT et
d’Aéromaritime. Puis il regroupe les compagnies qu’il
détient : UTA, Air Inter (l’ancêtre des low cost), Air Charter
au sein du Groupe Air France,
mais chacune des compagnies
garde son autonomie. Le 25
juillet 1994 est créée une nouvelle holding : Groupe Air
France, qui détient les parts
d’Air France et d’Air Inter, rebaptisée Air France Europe,
UTA ayant été intégrée à Air
France en 92. Le 10 février
1999, Air France est privatisée
partiellement, et le 3 mai
2004, est décidée la fusion
avec KLM, donnant naissance
au groupe AF/KLM, dans lequel
l’Etat n’est plus majoritaire.
10
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25
La grande crise
de 1993
Dans les années 80, les EtatsUnis commencent à déréguler
leur transport aérien. Dès 1987,
la Commission européenne engage également la dérégulation
en Europe. L’ensemble des acteurs du transport aérien planifient des investissements
importants, anticipant la croissance du secteur. Mais Air France
ne bouge pas et la France traine
des pieds sur la dérégulation et
la libéralisation de son secteur
aérien, appréciant le confort étatique, en accord avec les syndicats… Mais le Marché unique
arrive avec le Traité de Maastricht et Bruxelles intervient. Le
rachat d’Air Inter et d’UTA est autorisé par la Commission européenne qu’à condition qu’Air
France ouvre à la concurrence
certaines lignes intérieures,
avant la libération totale du marché en 1997.
Pendant ce temps arrive la première guerre du Golfe, en 1990.
Les compagnies aériennes perdent de l’argent : on dit que le
secteur a perdu en deux ans ce
qu’il avait gagné en 20 (déficit
total de 2.7 milliards de dollars).
Air France n’échappe pas à la
crise et devient structurellement
déficitaire à partir de 90 (perte
cumulée de 1.83 milliard d’euros !)
et ceci d’autant que rien n’était
fait pour adapter la compagnie à
la nouvelle donne mondiale. En
1988 Bernard Attali est nommé
à la tête d’Air France, après une
grève de 100 jours ! Il lance des
plans de restructuration (plan
Cap93, en deux phases : les
plans de Retour à l’équilibre 1 et
2) qui demandent des efforts aux
personnels. Le refus de ceux-ci,
ou plutôt des syndicats (la CGT
en particulier, appuyée par le
Parti communiste) et le retrait
du plan par le courageux ministre centriste Bernard Bosson entrainent une grave crise en
octobre 1993 et la démission
d’Attali. Air France est au bord de
la faillite. Christian Blanc est
nommé PDG par Edouard Balladur. Préfet (il fut celui de Seineet-Marne), ancien collaborateur
de Michel Rocard, ancien PDG de
la RATP (il en avait démissionné
en 92 car le gouvernement ne
voulait pas instaurer de service
minimum), il avait su dénouer la
crise néo-calédonienne.
Hommage à
Christian Blanc
Il faut impérativement recapitaliser Air France, sinon c’est la
faillite, qui coûterait, estime-ton à l’époque, près de 30 milliards de F, sans parler de la
catastrophe nationale. Ch. Blanc
élabore un plan de restructuration, que la Commission européenne accepte. Vingt milliards
de francs d’argent public sont injectés en trois ans dans la compagnie, sous réserve, par
Bruxelles, qu’ils ne servent qu’au
désendettement et, d’une manière implicite, que la compagnie soit privatisée. C’est à ce
moment, en 94, que l’Europe
exige la création de la holding
« Air France SA », qui coiffe Air
France et Air Inter, afin que l’argent ne serve qu’à la compagnie
nationale. Le plan stratégique de
Blanc est drastique (« Reconstruire Air France – Le projet pour
l’entreprise 1994-1996 »), et
aboutira à un résultat d’exploitation positif pour l’exercice
94/95 (c’est depuis ce temps que
l’exercice ne se fait plus en
année civile, mais du 1er avril au
31 mars, pour mieux prendre en
compte l’activité touristique).
Entre temps, Christian Blanc
avait contourné (et ridiculisé) les
syndicats jusqu’au boutistes en
organisant un référendum auprès
des salariés d’Air France, qui lui
ont donné raison à …83% (80%
de participation). L’entreprise est
réorganisée de fond en comble,
l’Etat n’ayant plus de main mise
directe sur la gestion (souvent,
c’était les ministres eux-mêmes,
comme Bernard Pons, qui décidaient des achats d’avions !) :
« entre nous, le pacte était clair,
il n’y a plus de ministre tuteur, on
se voit une fois par mois, lors d’un
dîner, pour que le patron, s’il le
souhaite, puisse s’épancher »,
avait confié à l’époque Bernard
Bosson. 11 « centres de résultats »
sont mis en place, facilitant la
décentralisation et le contrôle.
La renaissance.
Arrivée de
J.C Spinetta.
En 1996, le hub de Roissy se met
en place, ce qui va booster la compagnie qui retrouve un bénéfice en
97 (32.4 millions d’euros) et se
désendette progressivement. Christian Blanc est alors favorable à la
privatisation. Mais 1997, c’est la
dissolution et de nouvelles élections qui donnent la victoire à la
gauche. Gayssot (PCF) est ministre
des Transports… le courant ne
passe pas avec Christian Blanc et
celui-ci démissionne. On ne se
bouscule pas au portillon pour
prendre sa place. C’est finalement
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J.C Spinetta, qui avait été PDG
d’Air Inter de 1990 à 93, qui s’y
colle le 7 octobre 1997. Il a une
réputation « de gauche ». C’est
pourtant lui qui va privatiser totalement Air France, après sa privatisation partielle (première
cote en Bourse, au premier marché de Paris, en février 1999…).
Il continue la politique de son
prédécesseur, intensifie le hub
de Roissy et crée, après avoir pris
son temps, l’alliance SkyTeam
(avec Delta, Aeromexico et Ko-
rean Air) en juin 2000. Il est ensuite l’artisan de la fusion avec
KLM qui est annoncée officiellement le 30 septembre 2003 et
effective le 5 mai 2004 avec une
cotation du nouveau groupe sur
les marchés de Paris, Amsterdam
et New-York. Cela donnera le premier réseau mondial à partir de
l’Europe. Les bénéfices et le trafic
se portent bien, Spinetta est
couvert d’honneurs. Mais il est
conscient des dangers…
EV
Air + KLM = succès incontestés,
3 ans après la fusion de mai 2004
A voir les résultats financiers et
d’exploitation des trois derniers
exercices, le choix de la fusion Air
France KLM a été judicieux, n’en
déplaise à ceux qui le décriaient.
Appelés « croissance rentable »
par le groupe (ça peut faire sourire, mais c’est vrai qu’il peut y
avait une croissance non rentable), les chiffres sont là, sur trois
années :
- Le chiffre d’affaires a été multiplié par 1.3
- Le résultat d’exploitation par 3.4
- Le ration d’endettement divisé par
2.7
- Le cours de l’action multiplié par
2.3.
Le rapprochement entre les deux
compagnies s’est fait (et continue à se faire) en douceur et
d’une manière « pragmatique »,
souligne un document du groupe
publié en juin dernier.
Pour le transport de
passa-
gers, tout en conservant les deux
marques, a été mis en place une
coordination des réseaux et des
équipes. Pour le fret a été créée
une direction unique, la Joint
Cargo Team. Pour la maintenance
aéronautique, le groupe a créé
des « centres d’expertises techniques » qui s’appuient sur les
entités de chacune des compagnies : Air France Industries et
KLM Engineering & Maintenance.
bientôt 11 avec China Southern,
2ème alliance mondiale après
Star Alliance et devant One
World), dans laquelle il joue un
rôle moteur (Leo van Wijk, qui fut
jusqu’en juillet dernier PDG de
KLM, et co-artisan, avec J.C Spinetta, de la fusion) vient d’être
élu président de son Conseil de
gouvernance, lors d’une réunion
à Vancouver.
Le réseau s’appuie sur deux hubs :
CDG et Amsterdam (Schipol), ce
qui permet d’offrir 248 destinations. Ceci fait du groupe le leader en Europe, sa part de marché
étant de 27.1% en 2006 (dans
l’AEA, Association des compagnies européennes) contre 20.2%
pour Lufthansa et 16.9% pour
British Airways.
525 millions de
synergies, 1 milliard
en 2011
les revenus et les coûts (récemment, et pour la première fois des
filiales régionales des deux entités ont acheté ensemble 20 Embraer) supérieures aux prévisions.
Alors que celles-ci étaient de 490
millions sur 3 ans, c’est 525 millions qui ont été réalisés et le
groupe prévoit 1 milliard de
synergies supplémentaires d’ici à
2011. Des exemples : les programmes de fidélité ont été unifiés sous le nom de « Flying Blue »,
qui remplace les anciens
« Fréquence Plus » et « Flying
Dutchman » 2005.
La fusion a permis
aussi des synergies sur
Et le groupe fait partie de
l’alliance SkyTeam
(10 compagnies,
11
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DOSSIER
Et, en 2006, a été lancée une application e-services commune
permettant l’enregistrement sur
Internet.
Des milliards
d’économies
Depuis trois ans, les deux compagnies ont fait des économies :
900 millions d’euros chez Air
France et 730 chez KLM. Et ce
n’est pas fini, le nouveau plan
« Challenge 10 », mis en ouvre
dès cette année, prévoit 1. 4 milliard d’euros d’économies supplémentaires d’ici ans.
Douze A 380 au lieu
des 10 prévus,
remplacement des
B 747 par des B 777
Tout cela donne des moyens en
plus et permet notamment de
Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France KLM /
photo AF Ph. Delafosse
Le grand patron d’Air France a incontestablement de grands talents pédagogiques.
12
BN
25
Il avait fait, voici deux ans, de
mémoire, une brillante intervention devant le Conseil économique et social, dont nous
avions abondamment rendu
compte dans un Bénéfice.net.
Plus récemment, il était intervenu, lors d’une réunion organisée par l’Union des Maires du Val
d’Oise, à l’Orangerie de Roissy. Sa
manière de présenter le transport
aérien dans sa globalité, sa capacité à faire comprendre les enjeux pour la France (et pour
Roissy !) de disposer d’une
grande compagnie aérienne lea-
moderniser la flotte, avec
comme objectifs plus de
confort, des économies et
moins d’émissions polluantes
et de bruit. Ainsi le groupe a-til annoncé le remplacement de
treize B747-400 passagers et
de cinq B747 cargo par les nouveaux B 777-300, et porté à
12, au lieu de 10, ses commandes d’A380. Au total, le
groupe faisait voler 569 avions
fin juin 2007.
Reconnaissance
des succès
Dès 2005, la fusion a eu la reconnaissance de la profession : AF
KLM a été élue « Compagnie aérienne de l’année » par le fameux
magazine américain « Air Transport
World », puis a eu les honneurs, en
2006 du non moins fameux magazine « Aviation Week ».
Suivre l’actualité sur
www.airfranceklm-finance.com
J. C Spinetta,
PDG d’Air France KLM :
« Air France a la chance de
pouvoir bâtir un grand champion
mondial du transport aérien ».
der dans le monde, sa façon
d’appréhender les problèmes environnementaux et les relations avec les riverains avait
été grandiose, je m’en souviens
bien. Au point que les
quelques « intégristes » de la
« riverainitude » présents
étaient restés cois, tant son
intervention avait été simple,
sans la langue de bois qui prévaut habituellement dans ce
genre de débats, et convaincante. RoissyMail en avait
rendu compte et, enthousiaste,
avait titré : « Spinetta a été
génial ! », carrément. Ce qui est
rare, convenons-en…
publicitaire diffusé avec «Le
Monde » du 11 juillet dernier (« Le
monde de l’innovation et de la
compétitivité », consacré au
transport, auquel ne participe
pas la rédaction du « Monde »),
il a écrit un long article de
trois pages dans lequel il revient sur l’industrie du transport aérien, situe les enjeux de
celui-ci pour l’économie mondiale mais aussi dans le débat
qui fait rage actuellement sur
le réchauffement climatique. Il
évoque le grand potentiel de
son groupe et du hub de Roissy
CDG, ainsi que sa stratégie
pour les années à venir.
Récemment, dans un supplément
Nous vous en donnons ici un
résumé, car l’article est très
bien fait. Les phrases en italiques sont tirées directement de
l’article, les sous-titres et le reste
sont de nous.
Le transport aérien :
une activité aussi
utile que fragile
J.C Spinetta rappelle d’emblée
l’importance de la croissance
du transport aérien pour les
contacts entre les hommes et
pour l’économie mondiale. Et
de mettre en garde : « nul ne
peut refuser cette croissance
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DOSSIER
qui n’est que l’expression du dynamisme de l’économie européenne et mondiale dont il
résulte et qu’il nourrit ». Des
chiffres évocateurs : « alors que
la population française ne représente que 1% du total mondial,
son PIB pèse 4% du PIB mondial et le transport aérien allant
et venant de France près 6% du
transport mondial ».
Puis il rappelle, comme il sait
bien le faire, la spécificité de
l’industrie du transport aérien.
Malgré une croissance sectorielle élevée (5 à 6% par an depuis plus de 50 ans) le
transport aérien (T.A) a du mal
à être rentable, voir « détruit
de la valeur » sur le long
terme. Cette situation est due
à plusieurs facteurs. D’abord le
T.A est une activité de service
(malgré l’expression « industrie »
employée parfois, mais je crois
que ce terme nous vient des
anglo-saxons, « industrie »
étant employée dans le sens
« activité), avec des coûts de
main d’œuvre élevés (30% du
total) et une forte « intensité
capitalistique, avec des investissements très lourds, souvent
plus lourds que pour les industries les plus lourdes (automobile, chimie…) ».
Puis le fait que le T.A soit très
atomisé. Il cite entre autres
l’exemple de l’automobile où 5
leaders se partagent 50% du
marché mondial, alors que
« les cinq premières compagnies aériennes ne représentent
que 27% du marché ». Et l’atomisation serait encore plus
forte en raison d’« une absence
totale de barrière financière
pour les nouveaux entrants ».
Et de rappeler la relative facilité à créer une compagnie aérienne : « les bailleurs de
fonds, qui savent pouvoir récupérer leur bien en cas de faillite, n’hésitent pas à prêter des
sommes importantes à ces nouveaux entrants ». Chose qu’ils
ne feraient pas dans d’autres
secteurs comme l’automobile
ou la chimie car les usines sont
moins faciles à recycler en cas de
faillite. Et il rajoute : « c’est en
outre un secteur où la fuite en
avant est tentante, car le Besoin en Fonds de Roulement est
négatif. Cette absence de barrière à l’entrée favorise la pluralité des acteurs tandis que
conjoncture : « quand l’économie ralentit, le T.A plonge », à
cause de l’importance des couts
fixes (70%) et de l’impossibilité
de stocker : « tout siège vide est
définitivement perdu quand
l’avion décolle ».
Tout cela rend difficile l’intervention des investisseurs, qui
étaient, avant la dérégulation,
les Etats. Mais celle-ci, expliquet-il, n’a pas encore produit tous
ses effets, entrainant l’atten-
le G1XL d’Air France Cargo en zone de fret 2
l’absence de protection réglementaire et la totale liberté
d’établissement depuis 1993
impose une compétition par les
prix acharnée et sans fin ».
Cette concurrence atypique est
renforcée, et c’est la troisième
caractéristique du T.A selon le
PDG, par un système de distribution mondial (avec les systèmes informatisés comme
Amadeus ou Sabre) qui permet
« une transparence des tarifs
pour les clients qu’on ne retrouve nulle part ailleurs ». Ces
systèmes plus les moteurs de recherche permettent « à n’importe quel consommateur de
procéder à un examen minutieux des tarifs aérien du
monde entier ».
tisme des investisseurs pour un
« marché assaini et recomposé ».
Ceci est encore aggravé quand
on saura que le T.A est particulièrement sensible à la
Il décrit ensuite les effets de la
libéralisation sur le marché européen : apparition (brutale) des
Tout cela rend difficile l’intervention des investisseurs, qui
étaient, avant la dérégulation,
des Etats. Mais comme celle-ci,
explique-t-il, n’a pas encore produit tous ses effets, entrainant
l’attentisme des investisseurs
pour un « marché assaini et recomposé ».
« Un plan de route
gagnant, dans une
Europe aérienne qui
se consolide »
low cost et mais aussi début de
consolidation avec l’émergence
de trois grands pôles autour
d’Air France, de Lufhansa et de
British Airways, les Sabena et
autre Swissair n’ayant pas survécu. Quant à celles qui restent « trop petites pour survivre
seules, sans marché national
suffisant
pour
prétendre
construire (un hub) efficace, ou
trop excentrées géographiquement, elles ne peuvent plus être
maintenues sous perfusion par
leur Etat et cherchent désespérément une issue ». Sans doute
le PDG fait-il là allusion à Alitalia, qu’Air France a pour l’instant renoncé à acquérir, ou
mieux à Iberia, qu’elle
convoite, en concurrence avec
British…
Après avoir expliqué et vanté les
mérites des hubs, et particulièrement celui de Roissy « au départ un système économique
(mais qui s’est avéré) être également un instrument écologique et
un formidable outil d’aménagement du territoire », J.C Spinetta
envisage le futur pour le T.A européen, avec en ligne de mire « la
poursuite de la consolidation »,
qui sera favorisée par les accords
de « ciel ouvert », comme celui
qui vient d’intervenir entre l’U.E
et les USA, ou, à défaut, au
moyen des grandes alliances ou
encore des « joint-ventures ».
Puis, pour l’avenir, le PDG établit, pour son groupe, un « plan
de route gagnant, dans une Europe aérienne qui se consolide ».
Avec trois points : l’ancrage territorial (« notre première mission
consiste à relier la France au
monde »), acquérir une assise
européenne forte, pour relier la
grande Europe au reste du
monde, « ce que nous avons démarré avec Air France KLM » (annonçant
donc
d’autres
rapprochement ou acquisitions),
« atteindre une taille mondiale
pour anticipe le mouvement
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PÔLE DE ROISSY
Dans un discou
Le nouveau satellite S3, situé au Mesnil-Amelot, s’appelle désormais
« la Galerie Parisienne ». Il va accueillir au total 8.5 millions
de passagers par an.
Le pré
«Un a
endro
Avec le S3, et tous les travaux en cours (S4, 4ème tour de contrôle, Aérogare
G2…) CDG pourra accueillir 20 millions de passagers supplémentaires d’ici
2010. On va y arriver, aux 80 millions prévus depuis le début !
26 juin 2007 : l’inauguration du
satellite S3 (au Mesnil-Amelot, 77),
baptisé « Galerie parisienne », par le
tout nouveau président de la République,
a été un évènement. Dans un discours
qui fera date, Nicolas Sarkozy a
encouragé le développement de
l’aéroport de Roissy CDG. «Un aéroport
international est un endroit magique »
a-t-il déclaré, diffusant, par son discours,
un enthousiasme que nous appelons, ici,
(et depuis longtemps) de nos vœux. Tout
le monde présent a été désinhibé par
l’orientation présidentielle, décomplexée,
au point que le PDG d’ADP, Pierre Graff,
osait, le matin même, déclarer dans
« Le Parisien » que CDG allait pouvoir
accueillir 20 millions de passagers
supplémentaires d’ici à 2010, phrase
indicible voici encore quelques semaines.
Compte tenu de l’importance de ce
discours et, une fois n’est pas
coutume, nous avons décidé de
reproduire in extenso le discours
du Président, que nous vous invitons
à bien lire et à garder, que vous
trouverez après les commentaires
enjoués d’Eric Veillon...
14
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déve
Eric
Veillon :
Heureux,
très heureux...
Mardi 26 juin fut un grand jour. Non seulement ADP inaugurait
sa 9ème aérogare, le S3, baptisée « La Galerie parisienne », mais
surtout c’est que le nouveau président de la République est venu
en personne couper le ruban. Et, pour le coup, il n’est pas venu
« inaugurer les chrysanthèmes ». Le dernier chef d’Etat à être
venu inaugurer une aérogare avait été le président Mitterrand,
le 24 mars 1982 pour ce qu’il appelait alors
« Roissy 2 ». C’était 8 ans après l’ouverture de CDG 1 inaugurée
par le président Pompidou. Les aérogares qui se sont ouvertes
successivement furent inaugurées au mieux par les ministres des
transports (on se souviendra de Bosson ou de Gayssot), au pire,
par…personne (comme le 2E).
Bénéfice.net était accrédité par le service de presse de l’Elysée
pour couvrir l’évènement. J’y étais donc ce matin là, ne voulant
rien rater. Peu à peu, les quelques 400 invités arrivèrent dans le
terminal 2E, puis prirent le mini-métro automatique, récemment
mis en fonction, qui relie celui-ci au S3 en quelques secondes.
Beaucoup de personnalités, parmi lesquelles évidemment se
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scours enthousiasmant à l’occasion de l’inauguration du 9ème Terminal de CDG :
résident Nicolas Sarkozy :
n aéroport international est un
droit magique» et « il faut
velopper Roissy,
je vous y aiderai »
trouvaient Pierre Graf, PDG d’ADP et
René Brun, directeur de CDG, J.C
Spinetta, PDG d’Air France, le préfet de Seine-Saint-Denis... Le secrétaire d’Etat aux transports
Dominique Bussereau était bien sûr
là, ainsi que, signe fort, Jean-Louis
Borloo, numéro 2 du gouvernement, chargé du super ministère
des transports et de l’aménagement
durable et Christine Lagarde, ministre des Finances.
Le développement de
Roissy ne sera plus
un enjeu politicien,
mais une chance
pour la France
Le président de la République a visité les nouvelles installations, déjà
ouvertes au public, et a fait un discours étonnant et détonnant, auquel je ne m’attendais pas. Il faut
dire que depuis des années, au
moins depuis 1997 et les élections
législatives anticipées, plus aucun
responsable politique n’osait se réjouir publiquement du développement de Roissy CDG. La faute en
revient, et je n’hésite pas à l’écrire,
à de nombreux politiciens et élus de
la région, de gauche surtout, mais
pas seulement, qui, pour se faire
élire, n’ont pas hésité à « chauffer »
à blanc leurs électeurs en faisant
campagne sur campagne « contre »
le bruit, et donc contre l’aéroport.
Au point que l’Etat a dû imposer un
« PEB » (plan d’exposition au bruit)
qui interdit désormais les constructions de logements dans les zones
les plus exposées aux nuisances.
Ceci de façon à éviter, comme l’avait
rappelé un jour le ministre Bussereau à l’Assemblée nationale, que
ceux qui délivrent des permis de
construire le matin, ne manifestent,
ceints de leur écharpe tricolore,
contre les nuisances l’après-midi. Du
coup, les mêmes élus qui pestaient
contre « le bruit » se sont mis à pes-
ter contre l’impossibilité de
construire dans certains quartiers.
Dans la foulée, pendant toutes ces
années, la « communication » d’ADP
faisait profil bas, suivant la couardise ambiante. Courbettes devant
« les associations » de « lutte »
contre le bruit (la plupart politisées
jusqu’à l’os et les autres ravies de se
faire recevoir dans les palais de la
République), pirouettes sémantiques visant à dédramatiser le développement de CDG (c’est ainsi qu’il
n’y avait pas 4 pistes, mais 2 « doublets », ou bien que les 2 tours de
contrôle supplémentaires n’étaient
pas appelées « tours de contrôle »
mais « vigie »…), tout était bon
pour avoir le « développement honteux », comme je l’appelais. Des
anecdotes comme ça j’en ai plein la
hotte, et ADP n’est pas seule en
cause. Ainsi pour Fedex. Alors que
la France et CDG s’étaient battus de
haute lutte pour obtenir, en 96,
l’implantation à CDG du leader mondial du fret express, ni l’Etat, ni la
Région Ile-de-France n’étaient représentés à l’inauguration des locaux, le gouvernement de gauche
de l’époque dépêchant pour l’occasion l’obscure directrice de l’AFII du
moment.
Bénéfice.net défend
le développement de
Roissy depuis bientôt
10 ans.
Mais en réalité tout se passait différemment. La Région Ile-de-France,
qu’elle ait été à droite ou à gauche,
tout en tenant un discours « écolo »
pour rassurer la minorité obscurantiste verte au Conseil régional, favorisait de fait le développement de
Roissy en finançant par exemple, à
100% le contournement Est de la
Francilienne (130 millions d’euros).
Et tous les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont
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A l’intérieur de la Galerie parisienne.
Lors du cocktail, après le discours, N.Sarkozy avec J.L Borloo, Christine
Lagarde, Pierre Graff et J.C Spinetta. Le monsieur de dos, c’est Maurice Droy,
le maire du Mesnil-Amelot.
soutenu objectivement « Roissy ». Mais tout en racontant n’importe quoi aux gens. La palme revient en ce domaine à la
gauche et à J.C Gayssot, ancien ministre communiste des transports. Alors que les candidats de gauche locaux avaient fait
campagne contre les nouvelles pistes en 1997 (et avaient été
élus, je pense à Nicole Bricq (77) et à J.P Blazy (95), le gouvernement de la « gauche plurielle » s’est empressé de les autoriser,
J.C Gayssot promettant, en « contre partie » de stopper le développement de CDG dès que… les 55 millions de passagers seraient dépassés ! Ce qui ne l’empêchait pas de déclarer (voir
l’interview que nous avions faite de lui dans le BN n°3), qu’il
fallait « capter le plus de trafic aérien possible ».
Mais ces discours trompeurs pour les gens (et les riverains en
particulier), n’étaient pas l’apanage de la seule gauche. Ainsi
J.F Copé, député UMP de Meaux, alors qu’il était ministre, ne
manquait pas une occasion, j’en témoigne, dès qu’il parlait près
de l’aéroport de fustiger le bruit et d’évoquer « le fret à Vatry ».
Tout comme d’ailleurs le nouveau député UMP de Franconville,
M. Bodin, secrétaire de la fédération UMP du Val d’Oise qui a fait
campagne, pour être élu, en faveur du couvre feu, du
« fret à Vatry » et de la limitation du nombre d’avions sur CDG,
paroles qu’il ne pourrait plus tenir aujourd’hui, après le discours de N. Sarkozy. Et il faut quand même citer l’autre nouveau député (UMP) du secteur (Roissy, Gonesse,
Goussainville…), Yanick Paternotte, qui, s’il a fait une campagne intelligente en faveur du développement de Roissy,
avait quand même tiré à boulet rouge sur les nouvelles pistes,
au moment où il ne songeait pas se présenter ici (il est maire
de Sannois). Il n’y a guère que J.P Blazy, maire (PS) de Gonesse, ex député, qui est resté cohérent dans son opposition
frontale au développement de Roissy : ça lui sûrement coûté
son siège à l’Assemblée nationale (il a été battu de 290 voix…).
« Magic Roissy,
magic Sarko ! »
(infographie ADP)
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Le discours de N. Sarkozy est venu mettre ordre et clarté dans
tout cela : il a souligné l’importance, dans l’histoire récente, des
grandes infrastructures de transport pour le développement économique : c’est encore plus vrai de nos jours et pour l’avenir. Les
gens, y compris les riverains, peuvent facilement le comprendre,
à condition de leur tenir un langage de vérité. Et ils savent, sur
le fond, qu’un aéroport comme Roissy est bon pour eux (ils en
sont même « fiers », comme l’a montrée un récent sondage d’Air
France). C’est ce que le Président, en ce domaine comme dans
d’autres, a fait. Et, s’agissant de Roissy et due notre modestie en
souffrir, ça fera dix ans l’année prochaine que ce magazine Bénéfice.net (et son bébé RoissyMail.com depuis 3 ans) le fait, encourageant et montrant le développement d’une région
exceptionnelle et … « magique ». Ce qui nous a valu un ostracisme aussi ridicule qu’inopérant de la part de la communication
d’ADP. On espère que ça va changer, mais on sait aussi qu’il n’est
jamais bon d’avoir raison avant tout le monde…
EV
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Le discours
du Président
de la République,
prononcé le 26 juin 2007,
lors de l’inauguration du satellite S3.
Mesdames et Messieurs,
J’ai accepté sans hésiter l’invitation du président d’Aéroport
de Paris à venir inaugurer aujourd’hui la galerie parisienne.
Il ouvre à l’Aéroport Charles-de-Gaulle une nouvelle perspective de développement : 8,5 millions de passagers supplémentaires, 10 % de la capacité. Il renforce la position de
Roissy, 1er hub aéroportuaire européen.
Cette nouvelle aérogare est la première qui soit spécialement conçue pour accueillir l’A380. C'est un avion qui transportera plus de passagers, qui consommera moins de
kérosène et qui fera moins de bruit. La réussite technique
de la Galerie parisienne répond à la réussite technique de
l’A380, j’y vois la preuve que la France a en main tous les leviers d’une grande, d'une forte politique industrielle.
Inaugurer cette infrastructure, c’est pour moi l’occasion de
développer devant vous ce que j’appelle de mes vœux, une
véritable politique d’aménagement durable. Nous avons souhaité, cher Jean-Louis BORLOO, que ce terme soit inscrit
dans le titre et les fonctions du ministre d’Etat, n°2 du gouvernement. Nous l’avons souhaité parce que les grandes infrastructures de notre pays, c'est-à-dire ces chantiers à
plusieurs milliards d’euros, sont des choix qui engagent
notre pays pour 50 ans, quand ce n’est pas pour un siècle
ou pour deux siècles. Orléans et Tours regrettent encore ne
pas avoir voulu du train en centre ville il y a 150 ans. S’il y
a un choix gouvernemental qui doit se faire en pensant à
nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants,
c’est celui des grandes infrastructures d’aménagement de
notre pays. Il doit plus que tout autre se fixer l’objectif du
développement durable.
Le développement durable, ce n’est pas le nom à la mode de
l’écologie des années 1970. C’est un terme qui s’inscrit dans
le progrès, pas dans la régression. Son ambition, c'est la
croissance, c'est le confort, c'est la mobilité, c'est le pouvoir
d’achat, c'est la qualité de vie. Je m’oppose à toute conception sacrificielle de l’environnement. Je ne crois pas qu’il
faille se mortifier pour respecter la nature. L’écologie n’est
pas une forme d’expiation du bien-être matériel, surtout
quand ce bien-être est loin d’être acquis pour tous.
Le développement durable, c’est simplement une expression
plus complète de l’objectif de vivre mieux. C’est accepter de
ne plus compter pour zéro le bien-être des nouvelles générations, les enfants qui naissent en cette année 2007, et
ceux qui naîtront en 2017 ou en 2027. Ils ne votent pas,
mais nous sommes leurs parents et nous avons des responsabilités. Nous ne voulons pas qu’un jour leurs livres d’histoire nous dépeignent comme une génération d’égoïstes,
d'irresponsables qui aurait dilapidé la planète et méprisé
l’avenir. Nos enfants nous jugeront à nos actes et au courage
de nos décisions.
Comme les lieux s’y prêtent, je voudrais commencer par parler du transport aérien. Ce secteur est à l’origine de la dernière vraie révolution dans la mobilité des hommes : en
quelques dizaines d’années, voler est devenu accessible à
l’ensemble des classes moyennes. L’essor inégalé du transport aérien leur a ouvert des perspectives jusqu’alors inaccessibles d’ouverture au monde, de mobilité professionnelle,
de loisirs. Ce transport contribue à sa manière à l’unité de
l’Europe, mais il est aussi le seul à utiliser sans taxation des
carburants fossiles et nous ne pouvons plus ignorer son empreinte sur l’environnement.
Je suis favorable à ce que des quotas d’émissions de CO2
s’appliquent désormais au transport aérien. Cela encouragera les technologies propres et rétablira l’équité entre
modes de transport. Mais il n’est bien évidemment pas question de n’appliquer cela qu’aux compagnies européennes :
pour une destination donnée, toutes les compagnies doivent
être concernées, ou aucune.
Je souhaite que l’on fasse de la question de la pollution sonore l’exemple même d’une stratégie de développement durable. Je le dis parce que je le pense, on peut développer
Roissy et mieux protéger les riverains, ce n'est pas antinomique. Il existe des dizaines de solutions concrètes pour
cela, qu’il s’agisse de changer les approches des avions,
d’utiliser autrement les pistes la nuit, de lancer des TGV fret
pour remplacer les vols cargo, ou qu’il s’agisse de mobiliser
la taxe sur les nuisances sonores sur la rénovation urbaine
des quartiers exposés au bruit, je le dis devant le député
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Le président Sarkozy entouré de D. Bussereau, J.L Borloo et de Christine Lagarde.
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PATERNOTTE dont je connais la contribution positive à ces
réflexions. Je souhaite et je le demande à Dominique BUSSERAU, je le souhaite Monsieur le Président GRAFF, que vous
lanciez ensemble la négociation d’une charte pour le développement durable de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle,
avec la perspective de la signer dans un délai d’un an, sur
la base d’engagements précis. Cette charte, je souhaite
qu'elle soit un accord gagnant-gagnant : des riverains mieux
protégés, et en même temps de réelles perspectives de développement pour Roissy. Si l’Île-de-France veut rester une
place financière qui compte, si elle veut rester un grand
centre scientifique, si elle veut rester au coude à coude avec
Londres pour l’implantation des sièges sociaux, elle doit développer Roissy. La question est finalement simple : veuton que Paris joue dans les 20 ans qui viennent en première
ou en deuxième division des métropoles mondiales ? Si on
vise la première division, il faut développer Roissy. Je vous
y aiderai. Mais vous ne pouvez pas développer Roissy sans
tenir compte des intérêts des riverains et du respect de l'environnement.
Voilà pourquoi je souhaite que l’on concentre la réflexion
sur ce sujet du développement durable de Roissy, avant de
songer au troisième aéroport. Il faut bien sûr garder ce sujet
à l’esprit et préserver tous les choix possibles pour l’avenir,
mais nous pouvons faire sur Roissy des progrès immédiats
qui bénéficieront à tous sans exception : aux riverains, aux
compagnies, cher Jean-Cyril, aux voyageurs, et bien sûr, aux
85 000 familles qui vivent d’un emploi sur cette plateforme.
Cette approche du développement durable doit s’étendre à
l’ensemble de nos projets d’infrastructures. Je le dis en prenant mes responsabilités. La France doit investir. Si la
France, avec les handicaps que l’on connaît, a la productivité horaire la plus élevée du monde, c’est grâce à ce patrimoine productif extraordinaire que sont nos lignes à grande
vitesse, notre réseau routier, nos aéroports. Lorsqu’on demande aux étrangers de citer les plus et les moins du site
France, quel est l’atout le plus souvent cité ? Les infrastructures. Nos prédécesseurs nous les ont léguées, il est de notre
devoir de les améliorer, de les entretenir, de les remplacer,
de les développer. Et ce n’est pas, je le dis encore une fois
encore en prenant mes responsabilités, une honte de s’endetter pour cela, car cette dette-là, finance les infrastructures, ne finance pas le présent, elle finance l’avenir. Elle
représente, chère Christine, un passif, mais elle représente
aussi un actif. C'est une chose de s'endetter pour financer
les infrastructures et l'investissement de demain, cela en
est une autre de s'endetter pour financer les dépenses courantes.
Le tout est que la valeur de cet actif justifie celle du passif.
Et au passif, je mets bien sûr les coûts financiers, mais aussi,
cela est une nouveauté, les coûts environnementaux. Avant
d’engager la collectivité dans de nouveaux chantiers, je demande donc que l’on engage une réévaluation précise projet
par projet du bilan économique et environnemental global
de chaque infrastructure, pour ne retenir que celles qui ont
un bilan réellement positif en termes de développement et
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de développement durable. Les deux mots ont un sens, c'est
pour le développement que l'on fait cela, mais un développement durable. C'est-à-dire un développement qui ne sacrifie pas les intérêts de notre planète et les intérêts de votre
santé.
De ce passage au crible, il restera j’en suis sûr une politique
ambitieuse, en particulier pour le report du transport vers
les modes les plus propres. Le Premier ministre et moi-même
fixons donc Jean-Louis BORLOO un objectif simple et précis
- enfin, simple à fixer : au fond, Jean-Louis, j'aime mieux
être à ma place qu'à la tienne- parce que pour les cinq ans
qui viennent il faut augmenter d’un quart d’ici 2012 la part
de marché du fret non routier. La France ne peut pas continuer à être traversée de tous les côtés,
Dominique, par les camions que les autres ont interdits sur leur territoire.
par deux en dix ans ! Ainsi il ne faut pas changer les choses.
Enfin, à Valence, ils créent des emplois, des milliers d'emplois. A Anvers, ils créent des milliers d'emplois. Pendant ce
temps, nous, on divise par deux la part de marché de nos
ports dans le trafic containers. Ce n'est pas une situation
que j'accepterai. Nous nous en sortirons par une vraie politique d’investissements et par une réforme de nos ports autonomes, j'ai prononcé un gros mot : leur statut doit
changer, leur organisation sont d’un autre siècle, cela va
changer, pas pour faire de la peine à qui que soi, cela va
changer, parce que je n'ai pas été élu pour assister les bras
croisés,à la régression de secteurs économiques décisifs pour
votre emploi et pour votre croissance. Cela fait trop longtemps qu'on laisse une minorité empêcher une majorité de
travailler.
“Cette charte, je
souhaite qu'elle
soit un accord
gagnant-gagnant :
des riverains
mieux protégés,
et en même
temps de réelles
perspectives de
développement
pour Roissy.”
A une telle échéance, ce n’est pas seulement une affaire d’infrastructures. En
quatre ans seulement, entre 2002 et
2006, le fret ferroviaire, et cela est incroyable, a perdu en France un cinquième de ses volumes, plus de 9
millions de tonnes-kilomètre, un cinquième de son volume. Mais moi je n’ai
pas remarqué que l'on ait arraché des
voies, je n'ai pas remarqué que l'on ait
fermé des gares, je n'ai pas remarqué
que l'on ait rasé des triages. La vérité,
c’est qu’il y a aussi un problème de
coût et de service, et que le fret ferroviaire français ne trouvera sa croissance que dans la réorganisation
qu’engage la SNCF, et dans le développement de la concurrence, avant
d’avoir besoin de nouvelles infrastructures. A ce sujet, je crois qu’il faut
maintenant donner au secteur ferroviaire une organisation adaptée à un
marché ouvert. Les sillons ferroviaires
sont un bien rare, qui doit être attribué de façon impartiale entre les opérateurs et entre le fret et les voyageurs. Le montant du
péage des voies ferrées, tellement central pour la compétitivité des entreprises, doit faire lui aussi l’objet d’une proposition objective fondée sur des critères transparents. C'est
pour ces diverses raisons, que je crois nécessaire de confier
à une autorité indépendante la régulation du secteur ferroviaire.
L’autre secteur où la France n’est pas à la hauteur de sa réputation dans la gestion d’infrastructures, ce sont les ports.
Vous allez me dire, mais vous inaugurez un aéroport ? Oui,
mais enfin, on a bien le droit de parler d'autre chose aussi
quand même, c'est un ensemble, une cohérence. C’est tout
de même dommage. Voici un secteur, les ports, qui profite
massivement de la mondialisation, est c’est précisément
celui où nous sommes faibles. Rien qu’entre 2003 et 2005,
sur la seule logistique des conteneurs, Valence a créé 4 000
emplois, Anvers a créé 13 000 emplois ! Tenez-vous bien, la
part de marché de Marseille sur les conteneurs a été divisée
Pour terminer, -c'est une matinée, avec
ce que je dis, généreuse en amis nouveaux. Vous savez, je suis très serein,
je veux le meilleur pour notre pays. Je
ne veux pas le moins bien. Alors je regarde ce qui ce passe ailleurs. Il n'y a
aucune raison que les Belges créent des
emplois, que les Espagnols créent des
emplois et que nous on en perde. Je
n'ai pas été élu pour cela.- Je voudrais
revenir à la région où nous sommes aujourd’hui. S’il y a bien –toute ma vie,
j'ai été élu de cette région- un endroit
où l’on peut démontrer ce que signifie
l’aménagement durable, c’est bien l’Ilede-France. Mais l'Ile-de-France elle a
connu à l’époque du Général de
GAULLE une ambition extraordinaire :
cet aéroport en est le témoignage et
son nom un hommage mérité. En l’espace de très peu d’années le Général de
GAULLE, sous l’impulsion de Paul DELOUVRIER, excusez du peu, a lancé les
villes nouvelles, le redécoupage départemental, la création du schéma directeur, le réseau express régional – le
RER, pour ceux qui auraient oublié son
nom - Voilà ce qu'ils ont fait nos prédécesseurs. Voilà ce
qu'ils ont bougé nos prédécesseurs ! Alors là, on me dit :
"mon Dieu, vous prenez beaucoup d'initiatives". Mais moi,
je trouve que je n'en prends pas assez. Quand vous voyez ce
que nos prédécesseurs ont fait, on n'est pas simplement là
pour gérer à la petite semaine. On n'est pas simplement là
pour faire des équilibres du mois. On est là pour penser à
notre pays, à vingt ans, à trente ans, à quarante ans.
Nous vivons encore aujourd’hui en 2007 sous l'impulsion du
Général de GAULLE et de Paul DELOUVRIER qui ont structuré
de manière très profonde cette région. Mais la meilleure manière d’être fidèle à cet héritage doit être de penser à notre
tour à ce que doit être l’aménagement de l’Ile-de-France
pour répondre à d’autres défis. C’est une mission qui revient
bien sûr au conseil régional, qui n’a plus la même place en
2007 qu’en 1965. Mais l’État peut-il se priver d’avoir un projet, une stratégie pour la région économiquement la plus
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puissante d’Europe, qui produit 28% de la richesse nationale
de notre pays ? Je ne le pense pas.
Je vois en somme deux grands enjeux pour l’Ile-de-France
en 2007 : la cohésion et la croissance.
Retrouver la cohésion, c’est simplement reconstruire une
ville équilibrée à partir d’une agglomération en voie d’éclatement. L’éclatement ce sont ces familles qui vont habiter
à une heure et demie de voiture parce que le logement est
trop cher. L’éclatement ce sont ces
quartiers qui ne sont reliés au monde
que par un bus qui passe tous les
quarts d’heure quand il ne se fait pas
caillasser. L’éclatement ce sont ces artères démesurées qui libèrent les voitures mais enferment les riverains.
Aux origines de cette agglomération,
lorsque Paris s’est constitué, les choses
se sont faites différemment. Le mur de
CHARLES V est devenu les grands Boulevards, le mur des Fermiers généraux
est devenu le boulevard Saint-Jacques
et l’avenue Kléber, les fortifications de
Thiers les boulevards des maréchaux.
On ne créait pas seulement des rocades, mais des places, des carrefours.
Mais un fois le Périphérique construit,
et franchi, cette ambition, perdue,
dans un autre monde.
A gauche :
Arrivée du secrétaire d’Etat aux
transports, Dominique Bussereau,
accueilli par le préfet
de Seine-Saint-Denis
Au centre :
L’A380 était venu spécialement se
garer sur le S3 ce jour-là
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Il faut aussi une ambition de croissance. Quand j'étais ministre de l’Aménagement du Territoire, je n’ai jamais voulu
mélanger l’ambition essentielle de créer des métropoles
fortes en province, et l’ambition inavouable de provincialiser l’Île-de-France. Il n’y aura pas de France forte et ambitieuse si l’Île-de-France se recroqueville
sur elle-même. Si elle renonce à
construire les plus hautes tours d’Europe. Si elle renonce à attirer les meilleurs chercheurs du monde. Si elle
renonce à son ambition d’être une
place financière de premier plan. C'est
quand même curieux que la grande
place financière d'Europe soit Londres
où ils n'ont pas d'euros ! C'est curieux
! On a fait l'Europe pour être au cœur
de la vie financière et monétaire et non
pas pour en être exclus. Les grandes
villes de province ont pris un élan démographique, économique, culturel extraordinaire ces dernières années. Je ne
vois pas de honte à ce que la métropole
parisienne les imite. Mais j’en verrais
une à ce qu’elle se laisse distancer par
Shanghai, par Londres ou par Dubaï.
“Je vois en
somme deux
grands enjeux
pour
l’Ile -de-France
en 2007 :
la cohésion
et
la croissance.”
Je crois qu’il faut la retrouver. Retrouver l’esprit du préfet HAUSSMANN
dans le Paris de 1860 et de PierreCharles L’ENFANT dans le Washington
de 1800. Plutôt que de vouloir comme
ALPHONSE ALLAIS construire les villes à la campagne, pourquoi ne pas construire une vraie ville dans nos banlieues ?
Elles ne manquent pas de l’espace nécessaire, mais de volonté politique et d’une vision coordonnée de l’organisation
urbaine, appuyée sur les pouvoirs nécessaires pour la mettre
en œuvre. Pour ne pas toujours construire des logements
sociaux là où il y a déjà des logements sociaux. Pour ne pas
faire passer systématiquement l’intérêt de chaque commune
avant celui d’une métropole, -excusez du peu-, peuplée de
11 millions d’habitants.
20
Pour développer une vision globale d’aménagement pour la
Seine-Saint-Denis, si proche d’ici, mais si isolée du reste de
la communauté nationale par ses difficultés exceptionnelles.
A droite :
Nouveaux commerces de la
Galerie Parisienne
Pour finir et pour avancer, j’identifie
quatre leviers de changement.
D’abord les infrastructures. Construisons enfin des transports en commun
circulaires, comme le projet Métrophérique qui reliera tous les terminaux des lignes de métro.
Construisons Charles-de-Gaulle Express. Engageons d’autres
projets ambitieux et efficaces. Un pays qui n'a plus de projets est un pays qui n'a pas d'ambition. C'est donc un pays
qui n'a pas d'avenir. On va retrouver des grands projets et on
va mobiliser les synergies nationales au service de ces
grands projets. Cela me semble plus ambitieux et plus important que de raisonner sur la carte orange gratuite pour
nos compatriotes qui sont au RMI. Il vaut mieux investir
pour qu'ils aient un emploi, qu'ils quittent le RMI plutôt
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que de les enserrer dans une politique d'assistance. Parce
que, lorsque l'on est au RMI, même lorsque l'on a le transport gratuit, on n'est pas très heureux.
Deuxième levier de changement, c'est l’urbanisme. J’en ai
parlé. La densité de logement des maisons de ville est la
même que celle des barres. Pourquoi se contenter de faire un
échangeur alors qu’on pourrait faire une place ? La question
de la mobilisation du foncier, des choix en matière de logement est centrale. Je me suis toujours demandé pourquoi
en centre-ville, il y avait encore des maisons particulières et
dans les villes nouvelles, il y avait des tours. C'est plutôt
l'inverse. L'habitat collectif en centre-ville. L'habitat individuel, en périphérie de nos villes. Il faut que l'on repense la
ville.
L’attractivité dans tous les domaines. La recherche et l’enseignement supérieur. En fait de grands scientifiques et de
laboratoires de pointe, nous avons atteint depuis longtemps
la masse critique, mais la réaction en chaîne n’a pas commencé. Le monde connaît plus la Sorbonne de Gerson et
Saint Thomas d’Aquin que le plateau de Saclay et sa profusion d’institutions brillantes mais totalement cloisonnées.
C'est extraordinaire, Saclay. Il n'y a pas de campus. Il n'y a
pas de transports en commun. Il n'y a pas un endroit où
tout ce monde là peut se retrouver. Pourquoi, d'ailleurs, les
seuls campus attractifs, on les voit à l'étranger ? Pourquoi,
nous, on doit avoir des universités où les bibliothèques sont
fermées le dimanche ? C'est curieux ! Où il n'y a pas d'espace
sportif, où il n'y a pas d'espace culturel. Pourquoi, quand
les familles qui ont quelques moyens veulent envoyer leurs
enfants dans une université, les envoient-elles à l'étranger
? Pourquoi renoncer à doter la France des meilleures universités au monde ? Moi, je veux en France les meilleures universités du monde. Je veux que chaque université puisse
avoir un campus. Je veux que chaque université soit une
zone franche pour que les étudiants de cette université qui
veulent monter leur entreprise puissent la monter sur le
campus de l'université comme dans les grandes universités
du monde. En fait, à quoi cela sert d'être la cinquième puissance au monde, si on n'est pas capable de réformer notre
enseignement supérieur et notre système de recherche ?
Il faut enfin l’organisation des pouvoirs. Enfin, Paris est la
seule agglomération de France à ne pas avoir de communauté urbaine. Alors qu’elle est la plus grande et la plus stratégique des régions, l’intercommunalité y crée des
périmètres sans substance réelle. Quant aux départements,
qui peut comparer le rôle d’un département de petite couronne et celui d’un département rural, mais ils ont les
mêmes pouvoirs, la même fiscalité, la même structure ?
Tout ceci forme un champ de réflexion immense, mais indispensable. Je ne souhaite pas qu’on adopte un nouveau
schéma directeur de la région Île-de-France avant d’être allé
au bout de ces questions et d’avoir défini une stratégie efficace. Une stratégie, ce n'est pas un gros mot. Je propose
donc que l’ensemble des administrations concernées soient
mobilisées dès l’automne 2007 sous l’œil attentif du Gouvernement pour préparer les propositions d’actions nécessaires dans les champs que je viens d’évoquer, et qu’un
comité interministériel d’aménagement du territoire dédié à
l’Île-de-France se tienne fin 2008 pour adopter ce nouveau
plan stratégique et le schéma directeur correspondant, ainsi
que les textes législatifs et réglementaires nécessaires. C'est
curieux de résonner en termes d'aménagement du territoire
pour les autres régions que pour la première région de
France où vivent presque 12 millions de personnes.
J’arrive au terme de survol trop bref de sujets très lourds.
J’ai voyagé un peu loin de ce bâtiment magnifique et je voudrais en remercier tous ceux qui ont travaillé, mais j’y atterris pour conclure. Un aéroport international, c’est un
endroit magique. C’est un concentré de la planète et une
mosaïque d’ailleurs. C’est le cœur battant de la mondialisation. Je souhaite à tous ceux qui en pousseront les portes,
que ce soit pour s’envoler ou pour y travailler, pour y attendre leurs proches, de respirer le même parfum de merveilleux
qu’en ce jour d’inauguration. Je félicite Aéroports de Paris
de ce grand succès. Je voudrais vous dire que vous avez compris que j'ai une grande ambition pour notre pays. Parce que
j'ai le sentiment que la France peut, à nouveau, étonner le
monde. C'est bien de cela dont il s'agit. Nous sommes un
pays qui a une longue histoire. Mais ils nous manquaient un
peu d'énergie, un peu d'enthousiasme, un peu d'espérance.
Les peuples qui ont de l'enthousiasme et de l'énergie peuvent bâtir de grandes choses. Durant ces cinq années, on va
faire de grands projets pour une raison, c'est que la France
et les Français le méritent.
Je vous remercie.
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Après
en attenda
les canto
Yves Albarello
de Seine-et-Marn
sur le pôle de Ro
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Yves Albarello,
lors de l’inauguration du S3
par N.Sarkozy, en juin dernier.
Allez ! Ce qui est bien avec Yves Albarello
(« Alba » pour les intimes), c’est qu’il est naturel
et sympathique. La langue de bois, on ne sait
pas ce que c’est chez le maire de Claye-Souilly.
Je m’en suis rendu compte depuis notre première
entrevue, qui est restée mémorable (voir BN 20
page 88). Toujours disponible, répond toujours
au téléphone…Et, quand je le rencontre au Sofitel de Roissy après sa brillante élection
(46,41% au premier tour, 55, 49% au second),
dans la 7ème circonscription de Seine-et-Marne
(Claye, Chelles, Villeparisis, etc.), il ne me cache
pas sa joie d’être enfin devenu parlementaire. Je
veux ses impressions. « Je suis content, mais j’ai
eu, je ne te le cache pas, une pointe d’angoisse
par rapport aux responsabilités nouvelles ». Et la
première rentrée dans l’hémicycle ? « En entrant,
j’ai senti le poids de l’Histoire. Tant de grandes
choses se sont déroulées dans ce lieu. C’est impressionnant », raconte cet homme de 55 ans,
entré en politique en 76, à la fondation du RPR.
« D’autant, rajoute-t-il, qu’il va y en avoir, des
changements. Et j’en suis ravi : j’ai été élu pour
travailler et je vais faire un gros travail à l’Assemblée ». Il s’est inscrit d’emblée à la Commission
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CHOSES PUBLIQUES
ès les législatives,
dant les municipales et
tonales l’année prochaine
lo, nouveau député
arne, veut s’investir
Roissy
des affaires économiques, de
l’environnement et du territoire. Une commission importante, et qui lui va comme un
gant : natif d’Aulnay-sous-Bois,
c’est un homme d’entreprise (il
fut directeur administratif de
Fecomme, la grande imprimerie
de Claye), et un élu local (maire
de Claye depuis 1995).
Une grande partie de sa circonscription est située dans le
pôle de Roissy, stricto sensu, et
quand je lui pose la question
qui m’intéresse, savoir s’il va se
préoccuper de «Roissy » (son
prédécesseur, Charles Cova,
n’était pas vraiment branché
sur le sujet), la réponse est rapide. « Bien sûr, je suis
conscient de l’importance du potentiel du pôle de Roissy. En
plus, de nombreuses personnes
habitant la circonscription travaillent ou sur l’aéroport ou
dans les zones d’activité environnantes. Je compte bien m’investir dans les débats à venir,
faire avancer la région. Et je me
situe évidemment dans le droit
fil du discours de Nicolas Sarkozy, le 26 juin dernier, lors de
l’inauguration du S3, à laquelle
j’ai participé. Le Président nous
a tracé une feuille de route pour
Roissy : développer l’aéroport,
infrastructure majeure, et rédiger une Charte du développement durable dans le délai d’un
an ».
On ne peut que s’en réjouir. Et
nos colonnes relaieront volontiers ses initiatives.
EV
Son blog : www.albarello.info
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CHOSES PUBLIQUES
Le pôle de Roissy e
J.P Blazy (P
A
Dépouillement express à Epiais-lès-Louvres (95) : 54 électeurs inscrits.
On ne vous abreuvera pas de chiffres, déjà vieux,
sur les dernières élections nationales, présidentielles et législatives, mais il nous faut revenir
ici sur les tendances et mentionner les vainqueurs (et un grand vaincu) dans la région qui
nous intéresse : le pôle de Roissy.
Les candidats de l’UDF Modem 95, autour de Guy Messager, à Louvres
24
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25
L’évènement politique des législatives fut la victoire de Paternotte (UMP)
contre Blazy (PS). Ici les deux concurrents lors d’une inauguration
à Fontenay-en-Parisis
Questions présidentielles, ici comme ailleurs, Nicolas Sarkozy a fait un tabac, particulièrement au
2ème tour. Ce qui a donné, comme d’habitude, une
« prime » aux candidats se réclamant (ou plutôt
adoubés) par la majorité présidentielle. RoissyMail
a suivi en grande partie la campagne électorale, ce
qui a contribué à accroitre son audience, (et le
nombre de ses abonnés), nous nous en réjouissons
en se concentrant, (un peu trop aux goûts de certains lecteurs) sur la 9ème circonscription du Val
d’Oise. Plusieurs raisons à cela : nous y sommes
installés (à Epiais-lès-Louvres) et nous connaissions particulièrement bien les candidats. En outre
nous ne pouvions pas, matériellement, « suivre »
correctement toutes les circonscriptions. Enfin,
celle-ci est la plus « emblématique » concernant la
problématique du pôle de Roissy et était la plus
« ouverte », comme son résultat l’a montré. Et, at
last but not least, j’ai pensé pendant longtemps
m’y présenter, en tant que candidat indépendant,
mais le temps, plus que les moyens, m’a manqué.
Croyez que je le regrette bien.
Le résultat global, si l’on se réfère à la carte des circonscriptions du pôle que nous avions éditée dans
le BN 24, le « bleu » a fortement progressé territorialement avec la victoire, inattendue, du moins
au début de la campagne, de Yanick Paternotte
(UMP) qui a battu le député sortant J.P Blazy. A
part cela pas de changement au niveau politique.
Exceptée quand même la victoire de Daniel Goldberg (PS) qui a conquis le siège de Muguette Jacquaint (PCF, qui ne se représentait pas) dans la 3ème
de Seine-Saint-Denis (La Courneuve, Le Bourget..).
Petit tour d’horizon, département par département.
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CHOSES PUBLIQUES
sy en bleu.
y (PS) perd son siège,
Asensi (PC) sauve le sien.
Val d’Oise :
3 députés. Paternotte
bat Blazy. DSK gagne
de justesse.
Chartier dans
un fauteuil.
Dans la 7ème (Domont, Ecouen, Sarcelles sud-ouest, Viarmes) Jérôme
Chartier, maire de Domont et député sortant a été réélu. Ce président de l’UMP 95, jeune loup aux
dents longues, n’ a pas eu de mal à
garder son siège. Ce qui ne fut pas
le cas de D. Strauss-Kahn, qui a
bien failli perdre le sien au profit de
Sylvie Noachovitch (UMP) la célèbre
avocate de l’émission de Julien
Courbet. Elle a d’ailleurs déposé un
recours en annulation auprès du
Conseil constitutionnel.
Mais le « clou » de cette partie valdoisienne du pôle de Roissy fut la
9ème circonscription. Celle-ci est
très étendue. Elle regroupe 27 communes dont Roissy-en-France, Louvres et les 12 autres communes de
la Communauté Roissy Porte de
France, Gonesse, Goussainville…
Une grande partie de CDG et de Paris
Nord 2 est sur ce territoire, ainsi que
le « triangle de Gonesse » en plein
développement. C’était J.P Blazy,
maire (PS) de Gonesse qui était, depuis deux mandats, son député. A
droite, aucune personnalité notable
ne se détachait, si l’on excepte Guy
Messager, le maire de Louvres,
conseiller général et patron de l’UDF
95, qui s’était déclaré de bonne
heure pour être candidat. Le maire
de Roissy, André Toulouse (divers
droite), lassé des attaques de « son »
député, et ses amis cherchaient à
promouvoir une candidature UMP.
Ils firent alors des propositions, à Yanick Paternotte, maire de Sannois
(95) mais premier vice président du
Conseil général et président du
CEEVO, le comité d’expansion économique du Val d’Oise, qu’ils connaissent bien depuis quelques années et
qui avait l’avantage d’avoir une position positive sur le développement
de « Roissy ». Cela tombait bien pour
Paternotte, qui n’a jamais caché son
intention de devenir parlementaire
(voir le portrait que nous avions fait
de lui dans le BN 3), qui avait tenté,
sous l’étiquette « démocratie libérale
», en 2002, de devenir député de la
6ème circonscription (Sannois, Enghien…). Mais il avait été battu au
premier tour par le candidat soutenu
par l‘UMP qui n’était autre que François Scellier, son président du
Conseil général. Décemment, il ne
pouvait recommencer. Il a donc été
facilement investi par l’UMP (qu’il
avait rejointe à sa fondation) sur la
9ème. Paternotte a fait une bonne
campagne, bénéficiant d’emblée du
soutien de nombreux maires, et surtout de celui d’A. Toulouse, qui présida son comité de soutien. Dès le
début de la campagne, J.P Blazy se
mit sur la défensive, attaquant son
rival, qualifié de « parachuté ». Paternotte fit bien marcher ses ré-
seaux, se servant notamment du
projet Carex, pour élaborer une démarche « équilibrée » entre l’appui
au développement de CDG et la prise
en compte des problèmes d’environnement. Gêné, Blazy, continuait sa
démarche contre « le tout Roissy »,
qui avait fait son succès lors des
deux dernières législatives. Guy
Messager, lui, menait pendant ce
temps une campagne assez morne.
Le moment fort de la campagne fut
le choc de l’annonce, par « Le Parisien », de la garde à vue, suivi de la
mise en examen pour « abus de faiblesse » de Paternotte et de son
épouse dans une affaire de donation d’un bien immobilier. C’était
quelques jours avant le premier
tour. L’affaire avait « sonné » tout
le landernau politique et médiatique du Val d’Oise, puis donné lieu
à un vif échange entre Paternotte
et l’auteur de ces lignes, via RoissyMail (voir encadré). Bien que les socialistes eussent essayé de tirer
profit de l’affaire, Paternotte l’emporta, de justesse (290 voix
d’écart), davantage porté par les maladresses (le discours « anti Roissy »
ne passe plus) de Blazy que par la
vague bleue, les députés socialistes
ayant été presque tous réélus, les socialistes gagnant même quelques
sièges au niveau national.
25
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CHOSES PUBLIQUES
Seine-et-Marne :
2 députés.
Copé au premier tour,
Albarello succède
à Cova
Dans la 6ème (Meaux nord, Dammartin, Mitry-Mory, Moussy…) l’ancien
ministre Copé, maire de Meaux fut
réélu au premier tour, laissant loin
derrière lui la candidate socialiste
Monique Papin, maire de Dammartin et arrivant en tête même à
Mitry-Mory, encore fief communiste
(Sarko ayant fait 51% !). Il est aujourd’hui président du puissant
groupe UMP à l’Assemblée. Dans la
7ème (Chelles, Claye-Souilly…), Yves
Albarello a succédé sans peine à
Charles Cova et compte bien (voir
l’autre article) s’investir sur le pôle
de Roissy.
Seine-Saint-Denis :
Asensi miraculé,
Gaudron gagne
la primaire UMP,
Lagarde conforté.
Les communistes
en sursis
dans le département.
Six députés donc, dans cette partie
séquano-dionysienne du pôle, très
peuplée. A l’extrémité sud-est, Eric
Raoult (maire UMP du Raincy)
garde facilement la 12ème circonscription (Montfermeil, LivryGargan…). La 10ème (Aulnay-sousBois, les Pavillons-sous-Bois) a vu
se dérouler une primaire au sein de
l’UMP. Le député sortant et ancien
maire, le rusé Jean-Claude Abrioux
(UMP) a soutenu, en étant son candidat suppléant, le sénateur maire
JE VEUX RECEVOIR BENEFICE.net
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31 euros (j'aime vraiment bien)
76 euros (ou plus) (je soutiens l'association).
signature :
des Pavillons, le bouillant Philippe
Dallier, contre la hiérarchie UMP
qui avait choisi Gérard Gaudron,
héritier d’Abrioux à la mairie
d’Aulnay. On ne connaît pas les tenants et les aboutissants de cette
division, mais on peut imaginer
une mésentente entre l’ancien et
le nouveau maire d’Aulnay. Quant
à Dallier, qui s’était présenté avec
succès aux dernières sénatoriales
contre l’avis de l’UMP 93, dirigée
par l’inénarrable Eric Raoult, il
s’imaginait sûrement recommencer
l’exploit. Mais ça n‘a pas marché et
Gaudron l’emporta au premier tour
puis fut élu au second.
Dans la 11ème, (Tremblay-SevranVillepinte) Asensi a été finalement
réélu. Un miracle dans la situation
du PCF nationalement et même
dans le 93, et compte tenu de la
sociologie de la circonscription, et
de Tremblay en particulier. C’est
que cette fois, les socialistes,
menés par le candidat Christophe
Borgel, voulaient en découdre sérieusement avec lui. Mais ils ont
payé les années d’allégeance, plutôt de soumission- compromission
(j’en témoigne) avec l’ancien dirigeant des Jeunesses communistes.
Quant à la candidate UMP, la maire
de Villepinte Martine Valleton, elle
n’a pas su, une fois de plus, capitaliser le succès de l’UMP aux présidentielles. Asensi s’en sort bien.
Les attaques socialistes, après ces
années de docilité, n’ayant pas atteint le député communiste qui,
par ailleurs, « laboure » très bien
sa circonscription, jour après jour.
Quoi qu’on puisse penser de lui, il
faut avouer sa perspicacité politicienne. Ce qui n’empêche pas que
le sort des communistes en SeineSaint-Denis soit fixé : les socialistes
sont en embuscade, comme l’a montré
la victoire de Daniel Goldberg, dans
l’ex fief communiste de Muguette
Jacquaint dans la 3ème (La Courneuve, Aubervilliers…).
J'ai bien noté que les statuts sont disponibles à l'adresse de :
26
BN
25
“BENEFICE.net”,
1 Clos du Thillay - 95380 Epiais-lès-Louvres à laquelle j'envoie le présent bulletin.
Logiquement, le PCF devrait perdre
la présidence du Conseil général
aux prochaines élections, en 2008.
Marie-Georges Buffet a néanmoins
sauvé son siège dans la 4ème (Le
Blanc-Mesnil, Stains…).
A Drancy, dans la 5ème, Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy et
député sortant UDF a réussi l’exploit de se faire réélire quasiment
sans étiquette, pour échapper au
cruel dilemme Modem/Nouveau
Centre. Mais il siège désormais au
sein du groupe Nouveau Centre.
Tout cela est bien compliqué…
Mais c’est un bon, on l’aime bien,
ici et on essaiera de lui demander
un entretien dans le prochain BN
26, pour y voir plus clair.
Oise :
Eric Woerth,
ministre
des comptes
Dans la 4ème de l’Oise (Chantilly,
Senlis, Nauteuil…), c’est le député sortant, Eric Woerth, maire
de Chantilly, ancien trésorier de
l’UMP qui a été réélu. Puis
nommé tout de suite au gouvernement où il occupe le poste de
ministre du budget, des comptes
publics et de la fonction publique. Il est remplacé au siège de
député par son suppléant, Christian Patria, adjoint au maire de
Senlis et conseiller général de
l’Oise. Le ministre a gardé la mairie et la présidence de la Communauté de Communes de l’Aire
Cantilienne…
En conclusion, le résultat des
élections est plutôt une bonne
chose pour notre région de
Roissy : deux nouveaux députés
(Paternotte et Albarello) vont
s’impliquer (enfin, on jugera sur
pièces) pour soutenir le développement de l’aéroport et du pôle.
Jusqu’à présent, aucun député ne
le faisait, Asensi et Blazy étant
les seuls à intervenir à l’Assem-
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CHOSES PUBLIQUES
blée sur le sujet, mais s’opposant,
par pure idéologie, au développement de Roissy (Asensi avait voté
contre la privatisation d’ADP,
contre la Communauté aéroportuaire, etc.). Et ce n’est pas notre
bon Roger Boullonnois qui,
lorsqu’il était député de Seine-et-
Marne, en tant que remplaçant de
Copé, arrangeait les choses : il
n’est jamais intervenu dans les débats sur « Roissy »…
Et puis, on perd un ministre du
budget (Copé), mais on en gagne
un autre (Woerth).
E.V.
Yanick Paternotte et moi.
par Eric Veillon
Il y a eu polémique
entre Yanick Paternotte et moi pendant
la campagne, au moment de « l’affaire »
de sa récente garde à
vue et de sa mise en
examen pour abus de
faiblesse. En découvrant, avec stupeur,
EV et Y. Paternotte, l’an passé à Epiais. cette histoire incompréhensible, j’ai tout
de suite appelé le candidat UMP, avec lequel j’entretenais des relations professionnelles cordiales depuis des années, (en tant que
président du CEEVO), pour lui dire ma stupeur, ignorant à ce moment, en l’absence d’explications de sa part, le fond de l’affaire et
même ma sympathie. En effet, je crains toujours le complot ou
l’erreur judiciaire. Le lendemain, je vois dans la presse et sur Vo TV
ses propres déclarations comme quoi, effectivement, il avait accepté, voici quelques années, une donation d’un bien immobilier
de la part d’une vieille dame de Sannois, ville dont il est le maire.
Là, je tombe des nues : comment un maire peut-il accepter, à titre
personnel, un bien d’une vieille dame qui veut léguer une propriété ? Puisqu’il venait d’avouer publiquement cette donation,
j’écris dans RoissyMail que je trouve cela inacceptable de la part
d’un élu, et aussi indigne d’un candidat à la députation. Quelques
minutes après la diffusion de ce RoissyMail (numéro 242) je reçois
sur mon téléphone portable, une bordée d’insultes de l’intéressé,
qui coupe la ligne aussitôt après. Je réagis en dénonçant publiquement dans RM ce comportement. Et en mettant aussi en cause
François Scellier, président du Conseil général du Val d’Oise et député, venu au secours de son vice président, et qui avait crié à la
« magouille politique », l’invitant à aller jusqu’au bout et à en dire
plus.
Quelques jours après, je reçois une lettre sibylline du directeur du
CEEVO comme quoi l’organisme public retirait sa publicité (pourtant
payée un an à l’avance) dans RoissyMail et annulait l’ordre d’insertion pourtant dûment signé dans ce Bénéfice.net.
Que les choses soient claires. Je maintiens ce que j’ai écrit sur le
caractère indigne, pour un élu, un maire, d’accepter personnellement un bien en donation d’une de ses administrées. Si cette personne veut à tout prix donner, le bien peut être accueilli par la
Ville ou par ses œuvres sociales. C’est l’avis de tous les maires que
j’ai rencontrés depuis cette affaire. Et de toute personne censée.
Quant au complot politique, à ce jour, François Scellier n’a, à ma
connaissance rien dit de plus. Enfin, s’agissant de la mise en examen de Y . Paternotte pour « abus de faiblesse », a aucun moment
je n’ai évoqué sa possible culpabilité, ayant la « présomption d’innocence » à fleur de peau. En revanche j’ai posé, et je pose, ce
type de question : puisque Paternotte clame son innocence, pourquoi une telle procédure à son encontre : policiers venus, sur commission rogatoire, à son domicile le matin de bonne heure,
emmenant lui et son épouse pour une garde à vue de 24H et se
voir signifier par le juge, son épouse y compris une mise en examen pour abus de faiblesse ? De deux choses l’une, ou Patenotte
est innocent et alors la procédure est abusive : la justice aurait pu
l’interroger d’une autre manière. Dans ce cas, il faudrait dénoncer
l’abus de procédure, en s’appuyant tout simplement sur l’article 9
de la Déclaration des Droits de l’Homme (Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est
jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas
nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement
réprimée par la loi). Or, rien n’a été dénoncé publiquement à ce
jour, aucune action contre la procédure n’a, en tout cas publiquement, été entreprise, ni par Paternotte, ni par Scellier sur le plan
de la « magouille politique ». D’autant que le pouvoir est confortablement acquis par l’UMP…Ou…
Paternotte a été néanmoins élu député et je n’ai évidemment plus
de contact avec lui, attendant toujours des excuses pour les insultes. Quant aux représailles sur la publicité du CEEVO, il y aurait
beaucoup à dire sur le mélange des genres, entre affaire politique
et personnelle et gestion d’un organisme public (le statut d’association loi 1901 du Ceevo ne change rien à l’affaire, puisqu’il est
financé par le Conseil général et les communes adhérentes), où
siège à son Conseil d’Administration des élus de toutes tendances.
Non, le CEEVO n’appartient pas à M. Paternotte, fusse-t-il devenu
député. Et l’affaire ne changera rien à la bonne appréciation que
nous avons toujours eue sur l’action efficace du Comité d’expansion du Val d’Oise, comme en témoigne encore l’article sur les
« apéritifs débats » dans ce numéro. Bénéfice.net, tant qu’il garde
la confiance de ses lecteurs et de ses annonceurs, multiples et variés, ne se laissera pas intimider de la sorte. Y. Paternotte, qui me
connait bien devrait le savoir…
E.V.
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SALON DU BOURGET
Succès incontestable
et incontesté
du 47ème salon
international de
l'aéronautique et de
l'espace (organisé par
le Gifas groupement
des industries
françaises
aéronautiques et
spatiales, voir encadré),
qui s'est déroulé au
Bourget du 18 au 24
juin. Tous les acteurs
sont unanimes, les
superlatifs fusent.
L'euphorie économique
est à son comble :
« c'est le plus grand
salon aérospatial du
monde. Les retombées
économiques sont
quasiment
pharaoniques, les
carnets de commandes
bien remplis et les
contacts noués
excellents ».
L'occasion pour nous
de dresser un bilan et
de laisser la parole à
nos acteurs locaux
largement impliqués
grâce notamment à
l'ARD (Agence
Régionale de
Développement de la
région Ile-de-France)
qui coordonne la
participation de ses
partenaires
départementaux,
d'entreprises
franciliennes et du
cluster aéronautique
Astech Paris Région.
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«Tous les recor
le 10
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SALON DU BOURGET
ords battus, on attend
ème
100 anniversaire
dans 2 ans »
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LE BOURGET
SALON
DU BOURGET
L’Agence régionale de
développement avait
mis le paquet : un
stand de 2000m2
Stand du Comex 93 : La
Seine-Saint-Denis chez elle
Ceevo 95 : nous avons
retrouvé avec plaisir,
April Dubois, du GWI
(Greater Washington
Initiative) sur le salon.
L’aéroport du Bourget :
souvenirs, souvenirs...
Ouvert en 1919, l'aéroport du Bourget aujourd'hui l'Aéroport
de l'aviation d'affaire par excellence, fut le premier aéroport
civil de Paris et resta l'unique jusqu'à la construction d'Orly.
En 1938 (Air France naît en 1935) 138 000 passagers y embarquent. En 1952, face à l'accroissement du trafic une partie
des mouvements est transférée sur Orly. En 1977 Roissy CDG
met fin au trafic commercial « classique » du Bourget. C'est
la reconversion. L'aviation d'affaire devient sa spécialité et quelle spécialité !
C'est au Bourget que s'est posé Charles Lindbergh, à l'âge de 25 ans, au terme de sa traversée
de l'Atlantique à bord du « Spirit of Saint Louis ». Il arriva le 21 mai 1927 après avoir parcouru
5 800 kilomètres en 33h30. Sur les pistes 200 000 spectateurs l'attendaient.
30
BN
25
L'aérogare historique est signée par l'architecte Georges Labro à l'issue d'un concours organisé
par le ministère de l'Air en 1935. Ouvert en 1937 pour l'exposition internationale de Paris,
il fut sérieusement endommagé pendant la seconde guerre mondiale, fut reconstruit à l'identique et servit jusque dans les années 1970. Aujourd'hui, il abrite la fabuleuse collection du
Musée de l'Air et de l'Espace. Enfin, notons qu'une statue a été érigée dans l'aéroport en
l'honneur de la française Raymonde de Laroche, qui fut la première femme à obtenir une licence de pilote.
Le 47ème salon de l'aéronautique et
de l'Espace du Bourget, organisé tous
les 2 ans, (128 000 m2 d'exposition
couverte, 192 000 m2 d'exposition, 2
000 exposants venus de 42 pays, 150
délégations officielles « Défense »
venues de 60 pays, 40 délégations
« Transport Aviation civile » venues
de 20 pays plus de 3 500 journalistes) a confirmé cette année sa
place de premier salon aérospatial du
monde. Plus de 400 000 visiteurs
(tout public) ont visité le salon dont
153 920 visites professionnelles, soit
12% de plus qu'en 2005. Selon le
commissaire général M. Louis Le
Portz, « ce salon a bénéficié d'une
conjoncture favorable, comme en témoignent les annonces quotidiennes
de commandes: 425 ventes fermes enregistrées par Airbus, 35 lanceurs
Ariane5 commandés à Astrium par
Arianespace, pour ne citer qu'eux».
Les services proposés pour la première fois aux professionnels ont rencontré un engouement auprès des
donneurs d'ordres et des PME puisque
5 000 professionnels ont participé à
plus de 6 000 « rendez-vous d'affaires
et technologiques et à de multiples
conférences ». Le Gifas donne d'ores
et déjà rendez-vous à tous les visiteurs en 2009. Le salon (SIAE), organisé que les années impaires, fêtera
alors ses 100 ans puisque la première
édition s'est déroulée en 1909 au
Grand-Palais à Paris et la première
fois au Bourget en 1953.
2 000 m2 de stand
pour l'ARD
L'Agence Régionale de Développement
d'Ile-de-France, qui a bénéficié d'une
surface d'exposition de 2 000 m2 au sein
du hall4, sous la bannière de Paris-Région, fédère les acteurs territoriaux, les
chambres de commerce, des acteurs économiques tels le Ceevo (Val-d'Oise), le
Comex (Seine-Saint-Denis), Seine-etMarne-Développement mais aussi le
cluster aéronautique Astech Paris-Région qui associe plus de 100 partenaires
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SALON DU
LE BOURGET
mélant grands groupes, PME et
instituts de formation-recherche.
L'objectif est d'accroître en Ilede-France les positions de leader
européen dans les secteurs transport spatial, d’aviation d'affaires.
Objectif également, faire croître
les 100 000 emplois franciliens de
l'industrie aérospatiale en ciblant
ceux à plus forte valeur ajoutée
(chercheurs, bureaux d'étude). La
région rassemble les principaux
acteurs de la filière aéronautique,
spatial et défense : sièges sociaux, centres de recherche et de
développement, sites de production d'envergure européenne,
transports aériens, services et infrastructures aéroportuaires.
Concentrant 38,5% des emplois
directs et 46% des chercheurs de
la filière, la région IDF offre aux
entreprises un site d'excellence
mondial pour leur développement
en Europe. Lors du salon, les rendez-vous d'affaires et technologiques, les « B to B meetings »
ont remporté un vif succès ainsi
que les conférences « opportunités pour les PME dans le monde » :
présentation du pôle aéronautique de Villaroche par Seine-etMarne Développement, de 7
entreprises « pointues » de SeineSaint-Denis sur le stand du
Comex ou organisé par le Ceevo
« Aéronautique et spatial: développer vos affaires grâce à un réseau international » qui a réuni
plus de cent participants.
Bilan du Comex 93 :
que du bonheur !
Dans son bilan de fin de salon,
Gilbert Roger, premier vice-président chargé du développement
économique, est clair, net et précis : « certaines entreprises ont pu
développer des contacts commerciaux sur le stand ou en participant aux "B to B" meetings.
D'autres ont renforcé leurs liens
avec leurs clients. Exemple, les
rendez-vous quotidiens organisés
par l’entreprise Cargoworld ou le
petit-déjeuner de l'association Entreprendre à Tremblay. Cette édition est de loin, la meilleure que
nous ayons connue, aussi bien en
terme d'image que d'affaires réalisées ou en passe d'être concrétisées ». Au total, ce sont sept
PME-PMI de Seine-Saint-Denis
qui présentaient leur savoir faire
sur le stand Comex.
Bilan du Ceevo :
que du positif !
Jean-François Benon, directeur
général du Ceevo est aux anges,
un DG comblé ! « Nous avions
notre propre stand afin de promouvoir le département et nous
avons activement participé à la
dynamique collective du nouveau
pôle de compétitivité Astech centré sur le développement de l'innovation
de
l'aérospatiale
francilienne et sur les marchés
d'excellence au niveau mondial:
l'aviation d'affaires, le transport
spatial et la propulsion. Je tiens
à vous confirmer que le premier
ministre François Fillon a labellisé
ce nouveau pôle qui va s'appuyer
sur des partenaires dans le Val
d'Oise: des industriels, de la recherche publique et des outils de
soutien. Le tissu industriel valdoisien du secteur de l'aéronautique
s'appuie notamment sur la présence d'acteurs industriels majeurs de la filière, tels que
Dassault Aviation à Argenteuil ou
Dassault Falcon Services à Bonneuil-en-France. Par ailleurs, le
tissu industriel d'équipementiers
est particulièrement dense en Val
d'Oise avec des acteurs tels que
Goodrich Actuation Systems, Lisi
Aerospace, Axson et Tyco Electronics, SDS à Cergy-Pontoise… Enfin
des PME telles que Atlas Copco Applications Industrielles, Cefival,
Aip, Ateliers Laumonier ou Chromalloy jouent un rôle important
au sein de cette filière. Pour les
partenaires de la recherche publique, plusieurs unités de recherche valdoisiennes travaillent
déjà sur des thématiques en lien
avec le pôle Astech : le laboratoire
de Physicochimie des Polymères et
des Interfaces, le laboratoire
Satie, les équipes Ecime et ECS.
Pour le soutien de la filière aéronautique du département, le club
« Val d'Oise Sat » rassemble des
sociétés dont l'activité intègre des
applications ou des prestations de
services liées à la filière de la
conception, de la fabrication ou
du fonctionnement des satellites;
l'incubateur « TSI Val d'Oise Incubation », ouvert au secteur de la
défense, du spatial et de l'aéronautique ». Et Jean-François
Benon, à l'instar de tous les acteurs du salon du Bourget, dans
l'euphorie ambiante mais bien
réelle et palpable : « non seulement ce salon est très positif pour
le Val d'Oise qui a organisé diverses conférences avec World
Cities Alliance et Greater Washington Initiative (qui ont établi de
nombreux contacts avec des PME
valdoisiennes), mais notre département a enregistré depuis 6 mois
1 000 emplois dans l'aéronautique
et les carnets de commandes sont
pleins. Le salon du Bourget a
confirmé voire amplifié l'excellente santé économique internationale du secteur. Cette année
2007 est un grand millésime pour
le Val d'Oise ».
Satisfecit général, le 47ème salon
du Bourget restera dans les annales. L'environnement économique international est certes
favorable mais le savoir faire et le
savoir chercher du monde aéronautique français (cocorico !) est
incontestablement un des atouts
majeurs. Tous les acteurs du salon
se décarcassent et sont désormais
incontournables. Et on a tous
rendez-vous en 2009 pour le centième SIAE du Bourget et ses 100
bougies !
Joël Chevreau
Les organisateurs :
le Gifas et sa filiale PLBpe
Le salon international de l’Aéronautique et de l’Espace - Paris Le Bourget - est organisé par le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales
(Gifas) au travers de sa filiale PLBpe. Louis Le Portz, membre du
bureau et du conseil d’administration du Gifas, est PDG de PLBpe
et commissaire général du salon. Créé en 1908, le Gifas est un
organisme professionnel qui regroupe plus de 240 sociétés depuis les grands maîtres d’œuvre et systémiers jusqu’aux PME spécialisées dans l’étude, le développement, la réalisation, la
commercialisation et la maintenance de tous programmes et matériels aéronautiques et spatiaux, civils et militaires ainsi que
des systèmes d’électronique de défense et de sécurité : avions,
hélicoptères, moteurs, engins et missiles, véhicules spatiaux et
leurs moyens de lancement, grands systèmes et équipements,
les systèmes d’électronique de défense et de sécurité. Le président du Gifas est M. Charles Edelstenne, président directeur général de Dassault Aviation. Son délégué général est M. Guy
Rupied.
Contacts : 8 rue Galilée - 75 116 Paris - www.gifas.asso.fr
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SALON DU BOURGET
« Le maire du Bourget,
Vincent Capo-Canellas,
en compagnie de J.L Borloo,
ministre du Développement durable,
au cours du Salon. »
Vincent Capo-Canellas, maire du Bourget :
«c'est tout bon pour la ville!»
32
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Le salon
du Bourget :
« une vitrine
pour Le Bourget »
nous confie
Vincent
Capo-Canellas,
le maire de
la ville
« C’était un très beau salon »,
s’exclame Vincent Capo-Canellas, maire (libéral) du Bourget.
« Il y a eu beaucoup de monde,
les retombées commerciales
pour les opérateurs aéronautiques ont été excellentes et la
visite du Président de la République a réellement boosté le
tout », continue-t-il d’un ton
enthousiaste, « c’est un élément
essentiel pour la notoriété de la
ville. Et cette année, l’organisation a été vraiment au « top ».
Au-delà du salon, l’aéroport s’est
nettement amélioré, au niveau
du « look » (bâtiments, signalétique…) et nous nous en réjouissons ». Vincent Capo-Canellas,
qui est aussi membre du conseil
d’administration d’ADP, ne
crache pas dans la soupe et se
sert volontiers de l’image de
l’aéroport (au moment où
l’aviation d’affaire est en haut
de son cycle, précise-t-il) pour
se faire le VRP de la ville, grâce
à ses contacts privilégiés. La
construction d’un immeuble de
bureaux (20 000 m2) au pied du
RER va pouvoir se faire grâce à
l’investissement de CBRE, venant conforter le parc de l’Espace, (qui comprend 2 000m2
de bureaux activités) développé par Nexity.
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SALON DU BOURGET
L'avis d'un éminent spécialiste
Olivier de Lestoile (DFS) :
«du jamais vu !»
Comme tous les
protagonistes du 47ème
salon du Bourget,
le sympathique et
chaleureux M. Olivier
de Lestoile, président
d'honneur de
l'association française
EBAA affiche une
immense satisfaction.
Aujourd'hui lobbyiste
international reconnu
et fier de l'être, M. de
Lestoile parle de
miracle et emploie
volontiers des
superlatifs pour
qualifier cette
quarante septième
édition qui restera à
jamais gravée dans les
cœurs et les mémoires.
« Avant le salon du Bourget, j'avais
un petite crainte car se déroulait
quatre semaines auparavant à Genève le salon Ebace organisé tous les
ans. Mais en fait, Genève n'a aucunement impacté le Bourget qui fut
d'une facture exceptionnelle.
Personnellement, j'étais présent tous
les jours et dès 7h30. Les entreprises,
c'est incontestable, ont engrangé les
commandes. L'aviation d'affaires est
en plein boum. Il faut savoir que les
carnets de commandes des constructeurs sont archi-pleins et que ces
mêmes constructeurs ont du mal à
suivre notre évolution. C'est une période non prévue, extraordinaire. Du
jamais vu pour l'aviation d'affaires et
pour Dassault, ce n'est un secret pour
personne, ce salon fut plus qu'excel-
lent. » Une conjoncture euphorique
qui s'explique en partie au fait que
tous les grands du monde, Chine,
Inde, USA et dans une moindre mesure l'Amérique Latine retrouvent
des situations économiques saines
et que le dynamisme a succédé à la
morosité. Mais M. de Lestoile tient
également à souligner que « les
accès au salon ont été largement
améliorés et que la fluidité dans l'enceinte même était beaucoup mieux
organisée. Par ailleurs, la plate-forme
a aujourd'hui un réel destin. Le Bourget, rénové, une réussite, est la douzième plate-forme du monde, la
première en Europe pour l'aviation
d'affaires. Aujourd'hui on compte
1 900 Falcon en service. L'aéroport
ne cesse de se développer. Grâce au
travail de M. De Ronne (directeur
ADP du Bourget) et de ses équipes,
la circulation, la sécurité, la signalétique ont été très largement améliorés, des façades rénovées, un
terminal flambant neuf, etc. Sincèrement, le Bourget a changé de look et
en bien, il a pris un coup de jeune et
tout le monde s'en félicite. En matière
de sûreté, d'énormes progrès sont à
noter, l'identification des passagers,
le port de badge et le trafic bien évidemment. Actuellement, nous travaillons sur l'environnement en
étroite collaboration avec les riverains et réalisons des études d'impact
du bruit. Nous enregistrons moins de
plaintes mais nous demeurons très
ouverts en matière d'environnement
et nous étudions tout ce qui est possible pour réduire au maximum les
nuisances. C'est un travail de longue
L’excellent Olivier de Lestoile, fervent
« lobbyiste » de l’aviation d’affaires,
chez Dassault Falcon, au Bourget, et
dans le monde entier…
haleine qui doit se dérouler dans la
concertation et l'écoute d'autrui.»
Une nouvelle
aérogare d'affaires
Idéalement située sur l'esplanade de
l'air et de l'espace, la nouvelle aérogare est visible dès l'arrivée sur la
plate-forme. En forme de parallélépipède, elle est composée d'un rez-dechaussée, de 2 étages et d'un
entresol donnant sur une cour anglaise paysagée. Sa surface totale est
de 3 200m2 et elle propose une terrasse en teck de 400m2 avec vue sur
les pistes, une salle de conférence
avec outils de communication dernier cri, des bureaux et un parking
(60 places). Le bâtiment accueille
des nouvelles compagnies dont
Flying Group, compagnie gestionnaire d'avions d'affaires en copropriété qui lance un vaste programme
en France. Rappelons qu'aujourd'hui,
ce sont plus de 100 entreprises implantées au Bourget qui emploient
directement 4 200 personnes. Parmi
les plus grands, citons Dassault Falcon Service, Air France Industries,
Flight Safety International, Embraër,
Cessna Aircraft, Eurocopter. Parallèlement, toute la signalétique de la
plate-forme a été revue et corrigée.
Désormais, toutes les rues sont baptisées du nom d'une capitale européenne et il est quasiment
impossible de s'y perdre, puisque
des bornes vous renseignent. Le
La nouvelle aérogare du Bourget,
très jolie, mais à moitié vide
après un an de mise en service…
La nouvelle signalétique de l’aéroport
aide désormais à se repérer.
tout est agréablement fleuri et
c'est aujourd'hui un plaisir de circuler sur l'aéroport car cette nouvelle signalétique est une véritable
réussite. Le Bourget se rénove petit
à petit et les anciens ne le reconnaisse plus tant le lifting qui se
poursuit est efficace. Aujourd'hui,
le Bourget « a de la gueule ! »
J.C
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SALON DU BOURGET
L’hôtel Campanile à Roissy-en-France, (un excellent buffet, au passage…)
Retombées économiques locales :
«L’ hôtellerie fait
un carton !»
34
BN
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Une ritournelle :
Complet !
Complet !
Malheur à ceux
qui n'avaient
pas réservé
leurs chambres
pour le salon
du Bourget.
Tous les hôtels,
Paris y compris
affichaient
complets et
refusaient du
monde.
Le Salon du
Bourget pour
les hôteliers du
pôle et au-delà,
c'est une
manne!
Ils s'en frottent
encore les
mains...
Pour Vincent Müller, directeur de
l'hôtel Campanile, allée des Vergers à Roissy-en-France, tout est
au mieux dans le meilleur des
mondes : « le salon du Bourget
c'est pour nous du bon business,
de l'excellent business ! Nous avons
très, très bien travaillé pendant 56 jours. Taux de remplissage 100%
et si nous avions eu le double de
chambres, elles auraient toutes été
réservées. Tous les hôtels du secteur et jusqu'à Paris affichaient
complets. Contrairement à il y a
deux ans, les gens sont restés dîner
le soir et notre restaurant affichait
complet également. Auparavant,
ils partaient plus volontiers dîner
sur Paris. Cette fois, dissuadés par
les embouteillages ils sont restés
sur place. Pour moi, c'est le meilleur salon. Et de loin ! Je n'ai qu'un
seul et unique regret, sincèrement,
c'est qu'il ne soit organisé qu'une
fois tous les deux ans. Tous les ans
ce serait parfait... ». Et avec beaucoup d'humour, de conclure « si
vous pouviez faire quelque
chose… ».
J.C
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SALON DU BOURGET
Le stand d’AirEmploi au Salon a connu l’affluence des grands jours.
Le stand d’AirEmploi au Salon a connu
l’affluence des grands jours.
AirEmploi
« espace
orientation »
était au 47e
salon
international.
Que ce soit
durant les
journées
professionnelles
ou les journées
grand public,
l'association a
distribué 4 200
plaquettes de
présentation.
Le stand
grouillait de
monde en
quête
d'information.
Outre les 4 200 plaquettes, AirEmploi, très sollicitée, a distribué 250 affiches, 48 dossiers de
presse, ainsi que d’autres documentations plus spécifiques, soit
plus de 4 400 contacts directs.
Cela reste sans compter le nombre de contacts professionnels
que l’équipe d’AirEmploi a pu établir de manière formelle ou informelle avec des centres de
formation, des entreprises de l’industrie aéronautique, et d’autres
acteurs incontournables de ce
secteur. Lors des journées grand
public, et de manière plus générale tout au long du salon, l’association a été très sollicitée par un
public très hétérogène. En effet,
des collégiens, des parents
d’élèves, des professeurs, des étudiants, des demandeurs d’emploi,
des militaires, des salariés, des
retraités, des exposants et des
professionnels du secteur, sont
venus chercher des renseignements concernant un métier, une
orientation, une formation, et
parfois même, une possibilité de
reconversion.
AirEmploi :
8 ans déjà...
L’espace orientation AirEmploi a
été crée en 1999 (8 ans) à l’initiative du groupe Air France, de
la Fnam (fédération nationale de
l’aviation marchande) et du Gifas
(groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), en partenariat avec
l’Armée de l’Air et Aéroports de
Paris. L'association est avant tout
un lieu d’accueil pour toute personne souhaitant s’informer,
s'orienter vers les métiers du
transport aérien et de l’industrie
aéronautique et spatiale : collégiens, lycéens, étudiants, parents
d'élèves, salariés, demandeurs
d’emploi... La structure vous informe sur les activités des entreprises, la réalité des métiers et
les compétences requises. C'est
un lieu d’information, d’orientation, et d’aide à l’insertion professionnelle. L’espace orientation
AirEmploi accueille tous ceux qui
souhaitent faire carrière dans la
maintenance et la construction
aéronautique, le transport civil et
militaire. Situé symboliquement
au Dôme, RoissyPôle, AirEmploi
propose des accompagnements
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RÉSEAUX
Jean-François Benon, directeur du Ceevo, a lancé
les apéritifs contacts en 1991.
Une soixantaine de
participants ont
assisté à l'apéritif
contacts du 30 mai.
«Nous sommes déjà
montés jusqu'à cent
quarante personnes
», affirme Jean-François Benon.
Après le débat,
les participants
peuvent se
restaurer au
buffet et échanger
leurs cartes de
visite.
36
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Intervenants:
Jean-François
Benon, au micro,
avait invité trois
intervenants pour
animer le débat du
30 mai: Didier
Debons, Eric
Seulliet et Dany
Allaoui (de gauche
à droite).
« 16 ans
au C
favoriser le
Depuis seize ans, le Ceevo
organise les apéritifs
contacts. Cette durée,
preuve de réussite, n’est
pas banale et méritait bien
un article. Ces conférences
à thème, qui ont lieu à
l'heure du déjeuner et sont
suivies d’un buffet, permettent aux entrepreneurs
d'enrichir leur carnet
d'adresses sans perdre
de temps.
C’est bien connu, les chefs d’entreprises sont
souvent débordés et ont peu de temps pour faire
connaissance.
Pour leur faciliter la tâche, le Comité d’expansion
économique du Val-d’Oise (Ceevo) organise depuis seize ans des apéritifs contacts. Tout en les
informant sur des sujets précis, ces conférences
sont l’occasion pour les entrepreneurs et les responsables économiques de se rencontrer et ainsi
de développer leurs réseaux. « A la différence de
la province, ici les chefs d'entreprise ne se
connaissent pas. Souvent, ils n'habitent pas dans
la ville de leur société et ne savent pas ce qui ce
fait dans le secteur. Je me souviens d'un patron
qui, par méconnaissance, achetait ses composants électroniques à l'autre bout de la France
alors qu'une entreprise locale en fabriquait.
C'est pour éviter ce genre de choses que nous
avons lancé les apéritifs contacts », explique
Jean-François Benon, directeur général du
Ceevo, l’agence de développement économique
départementale qui a pour objectifs de favoriser
le dynamisme du territoire et d’accueillir de nouvelles sociétés.
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RÉSEAUX
s d’apéritifs contacts
CEEVO ou comment
le « networking »…
Prévus une fois par mois le
mercredi, sauf en juillet et
août, ces rendez-vous conviviaux ont la particularité de se
dérouler à l’heure du déjeuner.
Une façon de joindre l’utile à
l’agréable. L’apéritif contacts
débute à 12 h 30 par une
conférence thématique d’environ trois quarts d’heure, suivie
d’un débat de quinze voire
trente minutes où les intervenants échangent avec les participants. « La conférence ne
dure certes pas longtemps mais
le but n’est pas d’être exhaustif.
Nous essayons de donner des
clés aux chefs d’entreprises sur
certaines problématiques »,
souligne Jean-François Benon.
Pains surprise
et petits fours
A l’issue des discussions, le public
peut aller se restaurer au buffet mis
à disposition par le Ceevo. Au programme : canapés, cacahuètes,
pains surprise et petits fours sucrés.
« Cela permet de briser la glace.
Avec un verre à la main, les gens
sont plus détendus. Ils se parlent
davantage et échangent volontiers
leurs cartes de visite. Je passe aussi
beaucoup de temps à faire les présentations. Comme le public est
varié, cela crée un véritable mail-
lage. La hiérarchie disparaît », explique Jean-François Benon.
Le directeur du Ceevo avoue avoir
découvert ce concept en assistant
à une réunion de la Drire (Direction
régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement),
dans l'Essonne il y a une vingtaine
d'années : « J'ai trouvé l’horaire pratique. Il permet aux entrepreneurs
de ne pas retourner trop tard sur
leur lieu de travail ».
Mercredi 30 mai, lors de l'avant dernière conférence avant les vacances, les personnes rencontrées
lors du cocktail ne l'ont pas démenti. « L’horaire est très bien. Le
problème des réunions le soir, c’est
que l’on rentre tard chez soi », estime Yama Akbar, avocat d'affaires
parisien de 37 ans, qui assistait
pour la première fois à un apéritif
contacts. « Pour les gens pressés, le
buffet, c'est bien. On peut se servir
et repartir quand on veut », renchérit Heike Painchaud, 48 ans,
consultante free lance dans le domaine du développement international. « C’est génial ! Ca permet de
se tenir au courant des innovations
et d’avoir un œil sur la concurrence. Et puis, ça ne dure pas trop
longtemps. Il n’est que 14 h 30, je
ne vais pas rentrer très tard au
boulot », jubile Liliane Helt, 46
ans, fondatrice d’un cabinet de
conseil en ressources humaines.
Ce jour-là, l'apéritif contacts a réuni
une soixantaine de participants au
Conseil général du Val-d’Oise.
« Nous sommes déjà montés jusqu'à
cent quarante personnes. Cela dépend des thèmes », précise JeanFrançois Benon.
Du côté des intervenants, Danny
Allaoui, directeur associé de la
S.A.R.L Luminances, Eric Seulliet,
président de la Fabrique du futur,
et Didier Debons, président de la
société Intersigne, étaient présents
pour apporter des réponses à la
question: « Dirigeants de PME-PMI,
comment trouver ou créer vos avantages concurrentiels ? »
Un événement
récurrent
« Au total, nous avons environ
soixante-dix thèmes en stock. Nous
en réactualisons certains et souvent des entrepreneurs nous font
des propositions de sujets », affirme Jean-François Benon. Le
Ceevo a déjà vu passer des intervenants de renommée nationale
comme Hervé Serieyx, enseignant
à l'Ecole des Mines, président de la
Fédération françaises des groupements d'employeurs et auteurs de
nombreux ouvrages sur les entreprises.
La diversité des thèmes et des intervenants constitue l'autre atout
des apéritifs contacts. Christian Didier, 57 ans, avoue « piocher dans
les conférences en fonction de ce qui
l’intéresse ». Ce Valdoisien qui bénéficie d’une double casquette, à la
fois maire adjoint aux Finances de
Montmorency et conseiller en investissement en Chine, a toutefois
des propositions pour améliorer les
apéritifs contacts. « Ce serait bien
qu’il y ait davantage d’intervenants.
On pourrait alors faire des pôles
d’experts que le public irait consulter
librement ».
Ce n'est pas à l'ordre du jour. Néanmoins, Jean-François Benon prévoit une nouveauté lors des
prochains rendez-vous. « A chaque
session, nous remettons des badges
et nous distribuons la liste des participants. C'est bien mais ce n'est
pas suffisant. A l'avenir, nous souhaitons mentionner davantage
d'informations sur les personnes
présentes concernant la société
dans laquelle il travaille par exemple. Ainsi, chacun peut feuilleter la
documentation lors du débat, et cibler les participants avec lesquelles
il ou elle souhaite faire connaissance. » Forts de leurs seize années
d'ancienneté et comptant sur un
public fidèle, les apéritifs contacts
sont devenus un événement récurrent dans l'agenda de la vie locale.
Le directeur du Ceevo en a déjà
programmé quatre pour les mois
de septembre, octobre, novembre
et décembre (voir encadré).
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Ludovic LUPPINO
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RÉSEAUX
Les apéros contacts font des émules
Inspirés des Etats-Unis, les apéritifs contact ont fait des émules dans la région. Créé en 1998-1999, le Groupement d’intérêt public « emploi
» Roissy-CDG, sous l’impulsion de son ancien directeur Nourredine Cherradi, s’était mis à organiser des salons sur le même principe. Les communautés de communes du Val-d’Oise, Val-de-France ou encore la Cavam (Communauté d’agglomération de la Vallée de Montmorency), pour
ne citer qu’elles, ont également mis en place des réunions d’entreprise avec déjeuner. Plus récemment, l’association Pays de Roissy-CDG, créée
en 2003, qui rassemble élus, chefs d’entreprise, personnalités associatives, proches de la plate-forme aéroportuaire, a lancé ses petits-déjeuners. Organisé une fois par mois, à 8 h 30, à l’hôtel Sofitel de Roissy-CDG, ces rendez-vous sont aussi l’occasion pour les entrepreneurs de
faire connaissance et développer des réseaux. A l’étranger, les réunions de ce genre existent également. En Suisse, par exemple, un club d’affaires, le « Cercle des dirigeants d’entreprises » organise des apéritifs contact. Le programme : une discussion à bâtons rompus avec cacahuètes,
chips, olives et biscuits.
APERITIFS-CONTACTS : Programme du second semestre 2007
DATE
THÈME DE LA CONFÉRENCE
INTERVENANTS
Mercredi 19 septembre
« La formation professionnelle,
outil de management ou comment transformer une contrainte en atout pour l’entreprise ? »
AMIPEQ
Monsieur André DUCAT
Monsieur Alain DE SAINT ESTEBAN
« PME-PMI : Comment réussir son
implantation en Asie ? »
AXSON FRANCE
Monsieur Marc-Olivier LEVY
Directeur Financier
Mercredi 28 novembre
« PME-PMI : Comment mettre en
pratique une stratégie de
développement durable ? »
CCIV
Monsieur Gérard MARIE
Conseiller
Mercredi 19 décembre
« Le recrutement : Quels outils,
quelles méthodes et quelles
stratégies ? »
TALENDYS
Madame Valérie RENARD
Consultante
Mercredi 24 octobre
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SALONS PRO
7
On peut bien situer, sur cette carte, le projet d’extension (à noter, au Nord, l’autre projet Aéroville). Source : mairie de Tremblay.
Le Parc des Expositions
de Paris-Nord Villepinte, ouvert en
1982 ne cesse de grandir et
souhaite atteindre une dimension
mondiale. Après plusieurs tranches
de travaux entre 1986 et 1999,
l'inauguration en janvier dernier
du hall 7, il est le premier site
français d'accueil de congrès
internationaux (200 à 250 congrès
par an, plus de 200 salons,
assemblées générales et
conventions d'entreprises).
L'objectif à terme de la CCIP est de
lui donner une capacité d'accueil de
350 000 m2. Elle se porte acquéreur
de 70 hectares, à l'Est du site, sur la
commune de Tremblay-en-France.
(20 ha déjà acquis, 50 à négocier).
40
BN
25
Les rencontres professionnelles,
au premier rang desquelles figurent les foires, congrès et salons, jouent un rôle essentiel
dans le développement des entreprises et des régions qui les
accueillent. Ainsi, les retombées économiques annuelles du
secteur pour la région Paris Ilede-France atteignent 4,5 milliards d’euros par an et
concernent près de 100 000
emplois.
Pour renforcer cette filière, la
CCIP a l’ambition d’augmenter
« significativement » la capacité
d’accueil du Parc afin qu’il soit
encore plus attractif pour les
grands salons. Lieu d’innovation et de tendances, il accompagnera
également
le
développement de nouveaux
concepts et anticipera les attentes des exposants et visiteurs,
en
permanente
évolution.
Le projet d’extension sera réa-
lisé grâce à l’acquisition de
70 ha, situés à l’Est du site actuel, sur la commune de Tremblay-en-France. Il s’intègre dans
un vaste projet d’aménagement
qui devrait permettre de prendre pleinement en compte les
besoins futurs des exposants et
des visiteurs. Il offrira des dessertes et des accès performants
par les transports collectifs et
individuels, garantira l’harmonie architecturale et la continuité entre le Parc existant et
les nouvelles surfaces d’expositions. Il favorisera également
les synergies avec les activités
implantées sur le territoire (future zone d’activité internationale de Tremblay-Villepinte,
plate-forme aéroportuaire de
Roissy, etc.).
« L’enjeu est de taille puisqu’il
s’agit de conforter le statut
envié de première destination
mondiale pour l’accueil de
congrès internationaux mais
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SALONS PRO
Parc d'expositions de Paris-Nord Villepinte :
Extension pour une
dimension mondiale,
70 hectares en acquisition
sur Tremblay-en-France.
aussi d’une des plus importantes
places internationales pour la tenue
de salons et événements professionnels », indiquait Pierre Simon, président de la CCIP, lors de
l’inauguration du Hall 7 « Cette extension, qui concerne un secteur stratégique pour l’Ile-de-France, doit être
l’occasion de réaliser une opération
exemplaire. Le projet s’inscrit résolument dans la logique des pôles de
compétitivité ».
« Une Cité
de l'Exposition »,
des parkings,
des hôtels...
L’objectif de la CCIP est de donner à
terme au Parc d’expositions une capacité d’accueil de 350 000 m2 de surfaces couvertes et un niveau
d’équipements suffisant pour en faire
« le parc français de dimension mon-
diale ». Selon la CCIP, « son extension
permettra de renforcer son rayonnement et sa compétitivité internationale, en favorisant le développement
des salons déjà présents, en accueillant de nouveaux salons professionnels et grand public et en offrant les
prestations les plus performantes ».
Les nouveaux équipements envisagés seront conçus pour répondre
aux besoins des clients dont la demande, en perpétuelle évolution,
exige des prestations haut de gamme.
Les installations et équipements à
l’étude sont des surfaces nouvelles
d’expositions couvertes de 100 à
150 000 m2 réparties dans des halls de
plain-pied de 20 à 30 000 m2 et une
zone de démonstration extérieure, sur
des sols naturels ou sur des sols bitumés le tout avec un transport en site
propre pour faciliter l’orientation et la
circulation des visiteurs. Le Parc aura
sa « Cité de l’Exposition », véritable
pôle d’excellence réunissant des structures de formation et des professionnels de l’exposition et de
l’évènementiel (standistes, techni-
ciens, logisticiens, prestataires de la
restauration, agences d’hôtesses,
équipementiers, transporteurs spécialisés, etc.), composé de bureaux et locaux d’activités avec des espaces
permettant d’implanter les équipements techniques, le stockage des
matériaux et mobiliers, un pôle de tri
sélectif et d’évacuation des matériaux.
Il aura aussi un « Centre d’Affaires »
pour organiser des conventions et
réunions d’entreprises, les salles
pouvant être louées pendant les périodes ou en dehors des périodes de
salons. Ce centre sera au service de
toute la zone Sud de Roissy. Un
complexe d’hôtels et d’activités de
loisirs sera créé pour inciter les visiteurs et exposants à séjourner sur le
site. Un nouvel accès « monumental » sera érigé, (place d’entrée circulaire au Nord) pour les exposants et
les prestataires aux abords duquel
seront implantés la « Cité de l’Exposition » et le « Centre d’Affaires ».
Enfin, plus de 7 000 nouvelles places
de stationnement pour les visiteurs, dont la moitié sur terrain
« végétalisé », reliées par navette bus
aux halls, seront créées ainsi que
2 000 places pour les exposants. Le
nombre de places total sera ainsi porté
à près de 12 000 pour les visiteurs et
6 000 pour les exposants. Notons
qu'un espace de 10 ha sera conservé
et arboré à l’Est du site pour accroître
si besoin les capacités de stationnement visiteurs et assurer une liaison
douce avec les espaces naturels à préserver aux abords du Vieux-Pays de
Tremblay. Selon Philippe Bertin, directeur des opérations et relations
clients du Parc : « il est un peu tôt
pour parler de ce fabuleux projet. Des
discussions sont en cours. Actuellement aucune décision ferme et définitive n'est arrêtée. Tout devrait être
décidé fin 2007, courant 2008. Tout
sera bouclé d'ici 10-15 ans mais dans
3 ans, 45 000m2 d'exposition sortiront
de terre. Ce projet est gigantesque, il
tient à cœur à tous les professionnels.
Rendez-vous en 2008, nous pourrons alors en dire plus ».
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Joël Chevreau
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SALONS PRO
Les surfaces d’expositions
Paris-Nord Villepinte c'est actuellement, 210 000 m2 de surfaces d'expositions divisés en 8 halls de plain-pied et totalement interconnectés. Halls
1 et 2, 16 000 m2 chacun, pour les salons de petites et moyennes dimensions. Halls 3 et 4, 19 000 m2 chacun, en liaison directe avec les halls 2
et 5A, les plus proches du centre de conventions, la solution optimale pour les congrès-expositions. Hall 5A, 48 000 m2 construits autour d'un
patio. De larges verrières diffusent une lumière naturelle et abondante. Hall 5B, 27 000 m2 sans piliers. Originalité de la façade ondulée en cuivre
oxydé, chaleur du bois, un espace haut de gamme idéal pour les événements prestigieux. Hall 6, 46 000 m2 surplombés par une mezzanine bordée
d'oliviers, animée par une fontaine, éclairée par une verrière. Un hall pour les salons d'envergure. Hall 7, 15 000 m2 aux portes du RER, adapté
pour accueillir l'amphithéâtre Europa, habillé d'une façade « végétalisée », un espace incontournable pour la création de salons grand public et
d'événements insolites. Existe également le centre de conventions, c'est 3 amphithéâtres : « Europa », amphithéâtre mobile et aménageable
dans tous les halls, de 800 à 2 000 places, l'amphithéâtre « 401 », 630 places, entièrement équipé (son, vidéo, lumière) et l'amphithéâtre « 402 », entièrement équipé riche de 42 salles de réunions modulables.
J.C.
Le hall 7 construit en 8 mois !
Le hall 7 inauguré en janvier dernier, répond aux besoins engendrés par la croissance de certains salons et à l’attente des
clients du Parc d’Expositions de Paris-Nord Villepinte. Il est
également dédié à l’accueil de conventions d’entreprises et
d’événements. Avec ses 15 000 m2 d’expositions, le nouveau
hall 7, construit dans le délai record de 8 mois, permet au
Parc d’atteindre 210 000 m2 de surface totale, ce qui le place
dans le club des dix plus grands parcs au monde. Le coût de
sa construction s’élève à 17 M€ HT. Le bâtiment forme un enLe nouveau hall 7 du Parc
semble de 189 m de long sur 78 m de large permettant de
configurer deux espaces : du côté Nord, un volume de 7 200 m2 (dont 6 000 m2 sans poteaux) pour des salons ou des événements. D’une hauteur
de 12 m, il permettra l’installation temporaire d'un amphithéâtre mobile « Europa », de 800 à 2 000 places. Du côté Sud, un volume de 7 800 m2
plus particulièrement dédié aux salons et aux expositions (hauteur de 9 m). Ses façades transparentes de 200 m de long et de 9 m de hauteur,
qui forment une serre végétalisée, seront visibles par les visiteurs et les voyageurs du RER, en particulier le soir où elles seront mises en valeur
par un éclairage approprié.
J.C.
Quelques problèmes :
la circulation routière et Airapolis
42
BN
25
On ne peut que se réjouir de ces projets d’extension du parc d’expositions, qui datent de longtemps (au moins de 1990, si ma mémoire est bonne), maintes fois remisés puis reparus. Dans une autre
mesure, mais importante, l’activité « salons » apporte à la région
de Roissy (et au-delà) des retombées économiques substantielles,
tant en tourisme d’affaires (les hôtels et restaurants de la région se
réjouissent de la tenue de ces grands salons) qu’en activité de soustraitance de toutes sortes. Des questions peuvent se poser toutefois :
vu l’importance du projet d’extension de « Villepinte-Tremblay »,
Voici une vue d’artiste qui illustre le projet (attention, ce n’est pas ce qui quid du projet Airapolis de Roissy-en-France , l’important centre de
se fera, mais ça donne une idée). convention, show room et d’affaires, imaginé et initié par Heinz
Gloor puis activement soutenu, sur le plan foncier, par la commune
de Roissy et la communauté de communes Roissy Porte de France. Les deux projets sont-ils compatibles, sur le plan de la rentabilité ?
Par ailleurs, tant ce projet, que celui d’Aéroville, situé à côté, (voir la carte) vont générer un flux supplémentaire de trafic automobile dans
un secteur déjà fort encombré, pour ne pas dire asphyxié à certaines heures. Or, à notre connaissance, aucune étude prospective n’a été
menée à ce propos. Ce qui refait penser au manque de gouvernance globale du pôle de Roissy.
E.V.
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SALONS PRO
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ARGENT
Retour vers l’argent
« Il y a deux règles dans les placements.
La première est : ne perdez pas votre argent.
La seconde : n’oubliez pas la première ».
Benjamin Graham (1894-1976)
Cette phrase du célèbre professeur d’investissement de l’université de Columbia, qui fut l’inspirateur et l’ami du non moins célèbre richissime Warren
Buffet méritait d’inaugurer la reprise de notre rubrique « Argent », que
nous avions ouverte dès le premier BN, mais négligée dès la fin de la
« bulle Internet ». A tort d’ailleurs. Le nom même de cette rubrique, dans
un pays où parler d’argent n’est pas encore chose facile (demandez à votre
voisin combien il gagne et vous verrez. Ah, notre « background » catholique, plus que judéo-chrétien…) a connu du succès : il a été repris par
« le Monde », qui publie depuis quelques années un supplément ainsi
nommé. Signe des temps, sûrement… L’ancien gouvernement était
conscient du problème en mettant en place un « Institut pour l’Education
Financière du Public » (IEFP) qui « a été créé pour aider chacun à acquérir
les bases de connaissances nécessaires pour se sentir plus à l’aise avec les
questions financières et pour prendre en toute connaissance de cause les
décisions qui le concernent ». Un site internet (www.lafinancepourtous.com )
a été créé qui s’adresse au grand public et aux enseignants et formateurs.
Le plus drôle, c’est que son premier président fut Philippe Herzog, ex-député européen mais surtout ex-« chef » économiste du Parti communiste
français, et, à ce titre ex-pourfendeur du « Capitalisme monopoliste d’Etat »,
théorie fumeuse résumée dans un ouvrage paru en 1971 aux éditions sociales, qui fut la « bible » qui a fourvoyé des générations de communistes
pendant au moins une vingtaine d’années. Un ex-communiste nommé par
un gouvernement de droite pour expliquer la Bourse au peuple, ça vaut
quand même son pesant de cacahuètes, à défaut d’or…
A propos de Bourse, nous avons choisi d’y revenir dans cette première nouvelle rubrique. Tout d’abord nous avons fait la connaissance, par RoissyMail,
d’un jeune analyste financier, Crésus Trésor (ça ne s’invente pas) qui travaille au sein d’un célèbre établissement d’investissement, spécialiste des
marchés financiers et filiale d’un grand courtier américain. Il a accepté
d’écrire cette première rubrique en rappelant le principe de la Bourse, et en
nous livrant des analyses de certaines sociétés cotées du pôle de Roissy.
Nous en analyserons d’autres, dans les prochaines éditions, qui n’ont pas
leur siège social ici, mais qui sont des acteurs importants sur le pôle, comme
Fedex, DHL ou encore Socomie. Notre objectif est désormais, sous cette rubrique, de « suivre » ces sociétés, en faisant le point sur le cours de leurs
actions. De son côté, RoissyMail vous informera (elle a commencé à le faire
avec l’action ADP ou les infos sur Sperian, Petit Forestier) quand il y aura
des faits notables.
Mais la rubrique a aussi vocation à traiter d’autres sujets financiers et de
placement (club d’investisseurs, fiscalité incitative –notamment les nouveaux dispositifs d’investissement dans le PME- etc.). Nous le ferons, bien
sûr, avec des spécialistes, et nous l’espérons, sous le sponsoring d’organismes financiers locaux : banques, assurances, etc. L’appel est lancé !
Bons investissements, et gagnez beaucoup d’argent, faites des bénéfices nets !
EV
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BN
25
NB : la plupart des chiffres cités sous cette rubrique sont en date de la
deuxième semaine d’août 2007.
Les en
de Roiss
La bourse, Casin
L’actualité boursière et financière semble avoir envahi
la vie des entreprises. Les particuliers que nous
sommes semblent également démunis par rapport à un
univers qui semble autant intéressant en termes de
possibilités d’enrichissement que risque en termes de
possibilités de perte de son épargne. Qu’en est-il réellement ? La bourse est-elle ce casino apatride qui soumet les entreprises aux caprices de golden boys aussi
jeunes qu’irresponsables, ou bien au contraire s’agit-il
d’une activité permettant aux agents économiques de
se financer ?
1) LA BOURSE : UN MARCHE DE
L’ARGENT
Présentation : la bourse est un
marché de l’argent
La bourse est un lieu autrefois matérialisé par le Palais
Brogniart à Paris où des opérateurs de marché faisaient
se confronter physiquement l’offre et la demande de
titres financiers. Aujourd’hui, les choses ont évolué
(tout est informatisé) mais elles restent fondamentalement similaires : la bourse est un marché de l’argent
avec des participants et des règles. Du point de vue
pratique, la bourse est divisée en plusieurs compartiments homogènes (les marchés) ou tel ou tel type
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ARGENT
t
ntreprises du pôle
ssy cotées en bourse
sino ou club ?
d’entreprise est cotée. Avant
2005, la bourse de Paris était divisée entre : 1er marché (grandes
entreprises), 2nd marché (sociétés de taille moyenne), nouveau
marché (entreprises à forte croissance) et marché libre. Depuis
2005, la bourse est organisée en
3 compartiments (Eurolist A :
plus de 1 milliard de capitalisation boursière, Eurolist B : de 150
millions à 1 milliard) et Eurolist C
(moins de 150 millions), plus un
marché dédié aux entreprises à
forte croissance, Alternext., plus
encore le marche libre (non réglementé, prudence !)
Offre et demande
de capitaux
Certains agents économiques ont
des projets d’investissement potentiellement profitables alors
que d’autres détiennent des capitaux. La bourse est un des
moyens créés pour se faire rencontrer cette offre et cette demande
de
capitaux.
Typiquement, les entreprises et
les Etats cherchent des capitaux
tandis que les particuliers notamment cherchent des investissements.
La majorité des investissements
passent par les banques : on dit
qu’ils sont « intermédiés ». Par
contre, quand les entreprises lèvent directement des fonds en
bourse, on parle de financement
« désintermédié ».
Les entreprises émettent des actions ou des obligations, et les
états et collectivités uniquement
des obligations.
Le risque
Tous les titres cotés en bourse
sont risqués, leur valeur peut
éventuellement tomber à zéro.
Mais alors que les actions sont
des titres de propriété qui donnent droit à une part d’une entreprise, les obligations ne sont
que des reconnaissances de
dettes émises par un agent. Les
actions sont les plus risqués des
titres, parce que potentiellement
cela peut rapporter plus : une
obligation a une rémunération
(l’intérêt) définie à l’avance une
fois pour toutes, alors que l’action peut non seulement s’apprécier en fonction de l’évolution
des perspectives de la société,
mais elle peut aussi donner lieu
à des dividendes, qui sont une
partie du bénéfice net de la société distribué aux actionnaires.
La valeur des titres
Le but des entreprises est donc
de convaincre les investisseurs
que leurs perspectives sont susceptibles de donner lieu à une
appréciation de leurs actions,
alors que le but d’un émetteur
obligataire est de rassurer sur son
risque encouru. Une fois que tous
ces titres sont émis et détenus
par les investisseurs, ils sont librement négociés, de manière
complètement indépendante de
la société. C’est pourquoi il arrive
que la valeur d’une action puisse
potentiellement être déconnectée des « fondamentaux » (la
santé financière et les perspectives de la compagnie).
Les bourses
aujourd’hui
Cela se sait peu, mais les bourses
ne sont plus les associations ou
les services publics d’autrefois. Il
s’agit d’entreprises privées, souvent très rentables, parfois cotées
en bourse elles-mêmes ! Euronext
(fusion de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne et des dérivés
de Londres LIFFE) est coté, le
London Stock Exchange est coté,
la bourse allemande Deutsche
Borse est cotée, la bourse scandinave OMX est cotée (récemment
rachetée par le Nasdaq), la bourse
de Milan veut se faire coter… et
aux Etats Unis le NYSE notamment est coté (récemment fusionné avec Euronext). Plus une
bourse négocie de titres, plus elle
a des chances d’être efficace et
rentable, d’où toutes ces fusions !
Les bourses ont donc des problématiques d’entreprises normales :
conquêtes de parts de marché,
marketing, contrôle des coûts …
45
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ARGENT
2) L’INVESTISSEUR
PARTICULIER ET LA
BOURSE
Le particulier qui veut investir en
bourse est confronté à un univers
apparemment ésotérique, où les
expressions anglo-saxonnes et les
sigles ponctuent le discours des intervenants. La raison est liée au
fait que non seulement les professionnels, anglo-américains (notamment mais pas uniquement) sont
beaucoup plus actifs que les particuliers, mais encore que les intermédiaires financiers ont adopté
l’anglais comme langue de travail,
(en attendant le cantonais…).
Le marché, désormais dématérialisé, implique l’usage d’intermédiaires, que ce soient pour les
investisseurs ou les émetteurs.
Les intermédiaires
Mais ces intermédiaires facilitent
l’approche de la bourse. Pour le particulier, il s’agit soit de sa banque,
soit d’un courtier en ligne (Boursorama, Bourse Direct, Direct Finance,
CRP Online, Fortuneo, etc.).
Le travail de l’intermédiaire est de
répondre aux ordres du client,
acheter ou vendre des titres, et de
gérer les aspects administratifs
(conservation, fiscalité). Pour
cela, l’intermédiaire se rémunère
sur un taux de courtage, généralement un peu plus élevé dans
votre banque habituelle que chez
un intermédiaire spécialisé : il
faut comparer les prix !
S’informer
46
BN
25
CPour acheter, il faut s ‘informer.
Les sources légales d’information
sur une entreprise sont : le site
Internet de l’entreprise, son rapport annuel (papier ou en ligne),
la presse généraliste, spécialisée
ou financière, les rapports et études
d’analystes, les bases de données
publiques sur la santé financière des
entreprises. Les sources sont donc
nombreuses, une des premières
tâches des investisseurs est de trouver la bonne.
Il convient d’être extrêmement
méfiant face aux sources initiées
(salariés de l’entreprise), face aux
ragots (forum boursiers sur Internet), face aux recettes miracles
(newsletters de « gourous » des
marchés) et se souvenir que « les
conseilleurs ne sont pas les payeurs ».
En bourse plus qu’ailleurs, il faut
distinguer le vrai du faux. Notons
qu’en plus, les investisseurs particuliers sont en concurrence avec
d’autres acheteurs, professionnels,
qui font comme tout le monde
quand ils veulent acheter une entreprise, à savoir étudier la bourse.
Ces acteurs, fonds d’investissement, fonds de « private equity »
et autres spécialistes, peuvent passer des semaines entières à étudier
une seule société avant de lancer
un ordre d’achat.
Les méthodes
d’analyse
Il existe deux grandes méthodes
de prise de décision en bourse :
l’analyse fondamentale et l’analyse technique ou chartiste. Les
investisseurs fondamentaux cherchent à comparer les perspectives
financières chiffrées de la compagnie avec sa valorisation boursière (le cours). Si le cours est
inférieur à l’objectif de cours issu
de la projection financière, on
achète. La projection financière
mélange les techniques comptables et l’analyse économique.
Les chartistes, eux, ne se concentrent pas sur la compagnie mais
étudient uniquement le comportement de l’action et fixent des objectifs de cours en étudiant le
graphique de l’action.
Les performances de ces deux méthodes ne mettent pas d’accord les
spécialistes car elles dépendent de
l’horizon d’investissement, mais ce
qui est certain c’est qu’à long
terme, une action converge vers sa
valeur fondamentale.
Passer un ordre
Pour passer un ordre à son intermédiaire financier, il faut : l’identifiant de la valeur (code ISIN ou code
Reuters), la quantité, le sens (achat
ou vente) et il faut préciser quel
type d’ordre on veut : ordre limite,
à la meilleure, limite, au marché, à
seuil de déclenchement, à plage de
déclenchement. Le plus sûr est l’ordre limité, puisque le prix est sûr.
Dans d ‘autres situations, l’investisseur peut participer aux introductions en bourse ou apporter ses
titres qui font l’objet d’une offre publique d’achat (OPA) à l’acquéreur.
Dans tous les cas, l’investisseur se
sert soit de son compte titre
(compte courant) ou alors de son
compte plan épargne actions
(PEA). Toutes les actions ne sont
pas éligibles aux PEA (seules certaines actions de sociétés européennes, certificats d’investissement et bons de souscriptions de
ces mêmes sociétés, SICAV, FCP
sont éligibles aux PEA qui donne
droit à des avantages fiscaux). A
la fin de l’année fiscale, si tout va
bien (bénéfice), l’administration
fiscale vous demandera de payer
des impôts sur les plus values.
En conclusion, on voit que la
bourse est un vaste univers dont les
actions ne sont qu’une composante,
à côté des obligations, des devises,
voire des matières premières. Il est
difficile pour un particulier d’en appréhender tous les aspects aisément, c’est pourquoi il convient
d’aborder la bourse avec prudence,
c’est-à-dire en commençant avec
des actions connues de société en
bonne santé financière (même si
elles ne sont pas à l’abri de forts retournements !). En revanche, la
bourse constitue une excellente opportunité pour les entreprises à la
recherche de capitaux, y compris
pour les plus petites d’entre elles.
En bourse, FC Istres peut potentiellement intéresser autant que Manchester United ! Ouverte et
réglementée bien qu’exigeante, la
bourse n’est plus désormais le club
du XIXème siècle ni le casino des
années de la bulle de 1999-2000.
Le nombre d’entreprises sérieuses
du pôle de Roissy qui ont fait le
choix de la bourse en atteste.
Liste des intermédiaires financiers agréés :
www.amf-france.org/bio/rech_sg.aspx?lang=fr&Id_Tab=1
Lexique financier
www.cedef.minefi.gouv.fr/sitotheque/banque-assurance.htm
Entreprises de la région de Roissy cotées
Aéroports de Paris
Air France KLM (Tremblay-en-France)
Sperian, (ex Bacou Dalloz) (Paris Nord 2)
Encres Dubuit (Mitry-Compans)
Petit Forestier (Villepinte)
Par ailleurs, il existe quelques autres entreprises cotées, françaises
ou étrangères, qui n’ont pas leur siège dans la région mais qui y ont
une activité ou des établissements : ainsi Prologis, Socomie, DHL,
Fedex, Delphi, etc. Sans parler de toutes les banques et assurances)
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ARGENT
Quelques exemples concrets
Pour illustrer les propos théoriques, rien ne vaut la pratique, ou plus concrètement, qu’apporte la bourse aux entreprises de la région
de Roissy, et faut-il en devenir les actionnaires ?
Nous prendrons les exemples locaux d’Aéroports de Paris, d’Air France et de Sperian (ex Bacou Dalloz), de Petit Forestier et d’Encres Dubuit.
Qui sont-ils ?
Aéroports de Paris est une société anonyme de droit français
employant 10 000 personnes.
En 2006, Aéroports de Paris a réalisé un chiffre d’affaires de 2,1
milliards d’euros pour un bénéfice net de 152 millions d’euros,
soit une marge nette de 7.32% ou
encore 1.64 euro par action.
Aéroports de Paris a distribué
0.94 euro de dividendes par action en 2006, soit 57% du bénéfice. C’est un opérateur
aéroportuaire, c’est-à-dire qu’il
gère des pistes, des hangars et
des aérogares afin d’offrir aux
compagnies aériennes désireuses
de se poser à Paris et à leurs
clients des prestations diverses.
Aéroports de Paris réalise la moitié de son chiffre d’affaires en
prestations purement aéroportuaires (réglementées par l’Etat)
et effectue le reste par le biais
des parkings, de l’immobilier, des
commerces, des télécoms.
La part de ces diversifications est
appelée à progresser, d’autant plus
que l’un des soucis opérationnels
d’Aéroports de Paris réside dans les
pertes chroniques de ses activités
liées à l’assistance en piste.
Que font-ils à Roissy ?
Roissy-CDG est la principale « bu-
Roissy représente 68.1% des passagers d’ADP, 69.7% des mouvements
commerciaux, 71% des revenus
d’ADP et 88% des investissements du
groupe. C’est dire si ADP est
conscient de la qualité de son actif !
Comment sont-ils
valorisés en bourse ?
Aéroports de Paris appartient à
68.4% à l’Etat Français, à 2.4% à
ses salariés et à 29.2% au public
dont toute une série de banques
et de fonds d’investissement
(Macquarie, BNP Paribas, Fidelity,
Groupama…).
Ces actionnaires ont plutôt de quoi se
réjouir : l’action a progressé de
93.52% depuis son introduction en Juin
2006, en passant de 45
euros à près de 90 euros.
7.9% pour l’année en cours !
Cette forte valorisation est due à
l’optimisme des investisseurs qui
pensent que les bénéfices d’Aéroports
de Paris vont très fortement progresser au cours des prochaines années.
Quelles sont les
perspectives de la
société et de l’action ?
Les analystes financiers spécialistes
des aéroports sont partagés sur ce
point : leurs estimations de cours
s’étirent de 64 euros à 106 euros.
Aucun analyste ne recommande
d’acheter aux cours actuels.
Mais pour avoir une idée du potentiel d’ADP, il convient de mettre en parallèle l’amélioration des
opérations (meilleure organisation, hausse de la productivité)
et évolution future du cours. ADP
a encore de la réserve car la société peut mieux exploiter son
domaine immobilier, rationaliser
(ou même céder) le « ground
handling », faire progresser les
dépenses des touristes dans les
boutiques au fur et à mesure que
des boutiques se créent, ou encore
optimiser la recette tirée de ses
parkings. En outre, ADP tirera une
part croissante de chiffre d’affaires
à l’international, car le groupe possède la volonté de mettre en avant
capacité à construire et à gérer des
concessions aéroportuaire, à travers
ses filiales ADPi (ingénierie) et
ADPm (management).
Enfin, le futur d’ADP est intimement lié à la volonté ou non de
l’Etat de se désengager : si l’Etat
vend à un opérateur privé, cet
acquéreur pourra soit dégager des
synergies avec, par exemple, sa
branche BTP, soit changer la
structure financière d’ADP par la
dette, soit vendre certains actifs
(la somme des parties vaut un
peu plus que le groupe, actuellement. Ainsi, si l’action ADP se négocie cher en ce moment en
bourse, elle conserve un attrait
spéculatif en cas de cession par
l’Etat. On conserve aux cours actuels. Toutefois, dans son discours de juin 2007 à Roissy, le
président Sarkozy a clairement
laissé entendre que l’Etat resterait majoritaire.
Aeroports de Paris
90,00
En terme plus boursiers, aux cours actuels, Aéroports de
Paris, est plutôt
chère : son PER (ratio
cours sur bénéfice)
est estimé à 38x pour
l’année en cours. Le
rendement de ses
fonds propres (l’argent des actionnaires) est estimé à
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
/0
30 6/0
/0 6
14 6/0
/0 6
28 7/0
/0 6
11 7/0
/0 6
2 5 8/0
/0 6
8
8/ / 0 6
0
2 2 9/0
/0 6
9
6/ / 0 6
1
2 0 0/0
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0
3/ / 0 6
11
17 /06
/1
1
1/ /06
1
1 5 2/0
/1 6
29 2/0
/1 6
12 2/0
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26 1/0
/0 7
1
9/ / 0 7
0
2 3 2/0
/0 7
2
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0
2 3 3/0
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3
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0
2 0 4/0
/0 7
4
4/ /07
0
18 5/0
/0 7
5
1/ /07
0
15 6/0
/0 7
29 6/0
/0 7
13 6/0
/0 7
27 7/0
/0 7
7/
07
Prix : 87.45 euros (au 07/08/2007)
Code ISIN : FR 010340141
Siege Social : 391 Boulevard
Raspail, Paris 14ème
siness unit » d’ADP. Ses 3257 hectares et ses 4 pistes en font l’une
des plateformes aéroportuaires européennes et globales qui présentent l’un de meilleurs potentiels
car Roissy est bien connecté (TGV,
RER, autoroute) et surtout non saturé (usage de 87.5% de la capacité maximale de mouvements en
heures de pointes actuellement).
16
Aéroports de Paris S.A
47
BN
25
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ARGENT
Prix 34.42 euros (au 07/08/2007)
Code ISIN : FR0000031122
Siege Social :
45 rue de Paris 95 747
Tremblay-en-France Roissy CDG
Qui sont-ils ?
Air France KLM est une société
anonyme de droit français employant 103 000 personnes.
En 2006-2007 (exercice décalé),
Air France KLM a réalisé un chiffre d’affaires de 23 milliards d’euros pour un bénéfice net de 891
millions d’euros, soit une marge
nette de 3.86% ou encore 3.05
euros par action.
Air France KLM a distribué 0.48
euro de dividendes par action en
2006-2007 soit 15% du bénéfice.
Air France KLM est une holding
qui exploite deux compagnies aériennes, Air France et KLM, sur
trois métiers : transport de passagers, transport de fret et services
de maintenance et d’entretiens
aéronautiques.
Le capital d’Air France est détenu par
l’Etat (17.8 %), le public (81.7 %), et
autocontrôle (0.5 %).
Que font-ils à Roissy ?
48
BN
25
Roissy est la clef du développement futur d’Air France KLM. Il
existe globalement deux types de
compagnies aériennes rentables
dans le monde actuellement. D’un
côté les low cost qui exploitent de
manière intensive des avions monotypes sur des distances courtes,
de point à point entre aéroports
secondaires. De l’autre des compagnies aériennes globales, membres d’alliances, bien implantées
sur un hub et un marché « régions », capables d’offrir un grand
nombre de connections. Air
France KLM appartient au
deuxième type car la compagnie
franco-néerlandaise a bénéficié
d’un grand nombre de facteurs favorables : l’attachement des Fran-
çais à la marque Air France, le
soutien de l’Etat français durant
les années 90, l’absorption réussie
d’ UTA, d’Air Inter puis de compagnies régionales, une politique
intelligente des couvertures kérosène mais aussi la non saturation
de Roissy Charles de Gaulle, ce qui
a permis à la fois de multiplier les
correspondances et de limiter les
retards à l’arrivée ou pertes de bagages.
Air France KLM représente la moitié du chiffre d’affaires d’Aéroports de Paris en ce qui concerne
les prestations aéroportuaires
stricto sensu et 53% des mouvements de passagers. Le poids d’Air
France est donc déterminant
même si, inversement, Air France
KLM pouvant difficilement se passer de Roissy, ADP a également
plus que son mot à dire.
Comment sont-ils
valorisés en bourse ?
La hausse d’Air France KLM est récente, l’action a longtemps oscillé
entre 15 et 20 euros alors qu’elle valait 5 fois plus en euros courants
durant la première moitié des années 1990. Il faut dire que les compagnies aériennes ne sont pas à la
mode en bourse, globalement.
Le transport aérien est un secteur très
cyclique, concurrentiel et difficile.
Difficile parce que, en dépit de
l’impression générale, les compagnies
aériennes n’ont pas
des marges durable- 40,00
ment très élevées,
par rapport à d’au- 35,00
tres secteurs, l’économie notamment, 30,00
et font face à beaucoup de charges 25,00
fixes (du moins à
court terme) : les sa- 20,00
laires, la location
des avions. Les fac- 15,00
teurs proportionnels
sont souvent non 10,00
négociables car les
prix sont très souvent fixés par
les fournisseurs : kérosène, redevances aériennes, coût des crédits
bancaires.
Du coup, si avec un PER de
10.22x, Air France n’est pas plus
chère que ses concurrentes directes (Lufthansa 10.28, Iberia
30, SAS 33.17, sans parler de Ryanair 17.75), c’est surtout que Iberia est en difficulté, Alitalia est
dans le rouge tandis que Ryanair
peut le justifier par ses marges incroyables (20% de marge nette
après impôts).
La très forte progression des
cours d’Air France KLM depuis
août 2006 s’explique à la fois par
le fait que les milieux boursiers
saluent la qualité de la gestion
d’Air France (position attentiste
sur le dossier Alitalia, par exemple) mais aussi les perspectives de
la compagnie, soutenues par le
tourisme en France et la reprise
économique en Europe.
Quelles sont les
perspectives de la
société et de l’action ?
Plusieurs facteurs devraient peser
sur Air France KLM les prochains
mois. D’une part, du côté des revenus, la concurrence s’aiguise :
les relatives difficultés d’Air
France en Europe ne devraient pas
s’amenuiser étant donné que les
concurrents restent agressifs et
que le train à grande vitesse
étend et renforce son réseau.
Paris Londres, par exemple, est
une destination clef pour Air
France et pour Roissy (4% du trafic total vers Londres et le succès
ou non de la nouvelle destination
« London City Airport » sera crucial.
De plus, en Afrique du Nord et de
l’Ouest, où Air France KLM était
jusqu’à présent en quasi-monopole, la concurrence devient crédible avec Royal Air Maroc, Brussel
Airlines et d’autres acteurs.
Qui plus est encore, en ce qui
concerne les passagers à haute
contribution des classes première
et business, le succès des jets privés NetJet ne se dément pas tandis que des nouvelles compagnies
se spécialisent sur la single business class (comme « l’Avion »).
Ainsi, Air France est sérieusement
attaquée sur chacun de ses points
forts : la France et la très proche
Europe (Bruxelles, Genève, Amsterdam), l’Afrique/Moyen-Orient
et le transatlantique business.
Pourtant, les analystes restent
optimistes puisque la plupart ont
un objectif de cours entre 40 et
48 euros pour la plupart, sauf
quelques opinions très notablement divergentes (30 a 34 euros).
Air France est donc risquée.
Air France KLM
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Air France-KLM
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ARGENT
Que font-ils ?
Sperian est une société anonyme
de droit français employant 5 972
personnes.
En 2006, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 736 millions d’euros pour un
bénéfice net de 41.1 millions d’euros,
soit une marge nette de 5.58% ou encore 3.05 euros par action.
L’entreprise a distribué 1.05 euro
de dividendes par action en
2006-2007 soit 15% du bénéfice.
Elle est leader mondial des Equipements de Protection Individuelle. La société est organisée
autour de trois pôles d’activités,
la protection de la tête, la protection antichute et la protection du
corps. Elle est en particulier n°1
mondial de la protection oculaire
et de la protection antichute et
n°2 de la protection auditive.
PETIT FORESTIER
Siege Social : Villepinte
Cours au 1er août 2007 : 93 euros
Qui sont-ils ?
Petit Forestier est une société
spécialisée dans la location de camions frigorifiques en Europe
(France, Benelux, Suisse, Pologne, Allemagne, Angleterre).
Nous l’avions décrite.
Petit Forestier a pour métier de
mettre en place des solutions de
long terme pour ses clients, c est-
Le siège social de Sperian se situe
à Paris Nord 2. Le groupe est issu
de la fusion entre le Groupe
Bacou et la société Christian Dalloz en septembre 2001. Ses autres actifs industriels se situent
notamment en Bretagne (Plaintel
dans les Côtes d’Armor).
Comment sont-ils
valorisés en bourse ?
Jusqu'à présent, les
actionnaires de Bacou
Dalloz (Flottant 52%,
Essilor 15.2%, Famille
Dalloz 13.3%, Famille
Bacou 6.8%, UEI
5.7%, Fidelity 4.6%,
CDC 2.5%.) n’ont pas
spécialement
été
contents.
L’action
Bacou Dalloz a connu
un pic en février 2002
à 138 euros puis s’est
effondrée à 46 euros
en mars 2003 avant de
se reprendre tranquillement. Les investis-
seurs ont surestimé les perspectives
de l’après 11 septembre.
Quelles sont les
perspectives de la
société et de l’action ?
Apres une bonne première moitié
2007, Bacou Dalloz ne semble pas
chère en 1ere approche : l’action
capitalise 14 fois les bénéfices estimés pour l’année 2007. Les
perspectives opérationnelles semblent bien orientées, malgré une
concurrence internationale qui se développe. Les analystes estiment l’action entre 103 et 128 euros, ce qui
signifie que leur optimisme est me-
suré, pourquoi ?
D’une part, Sperian est un peu endettée et il s’agit d’une « mid cap » (capitalisation boursière entre 150
millions et 1 milliard). Ce genre de société est relativement sensible à la remontée des taux.
D’autre part, l’émergence d’un sérieux
concurrent venu d’Asie n’est pas du
tout à exclure à moyen terme, même
si le facteur confiance jouera encore
un moment pour Bacou Dalloz devenue Sperian donc, un nom plus « international ».
On conserve malgré tout l’action.
Sperian (Bacou Dalloz)
120,00
115,00
110,00
105,00
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95,00
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Prix 110.50 Euros (au 07/08/2007)
Code ISIN FR0000060899
Siege Social : Immeuble EDISON,
Paris Nord 2
33 rue des Vanesses, Villepinte
Concrètement Sperian fabrique des
masques de soudure et des lunettes de travail, des harnais, des
vêtements de protection ou encore
des chaussures de sécurité.
13
SPERIAN
(ex Bacou Dalloz)
à-dire de définir les besoins puis
de fournir du matériel opérationnel en courte, moyenne et longue
durée. Petit Forestier s’inscrit
donc dans le mouvement de flexibilité accrue des relations entre
les producteurs et la distribution.
Petit Forestier a une longue histoire derrière elle : la société a
été créée en 1907. Elle est implantée à Villepinte depuis 1972.
La cotation en bourse de Petit Forestier date de 1999.
Petit Forestier a eu un chiffre
d’affaires de 352 millions d’euros
en 2006 pour un parc de 27 857
véhicules loués à 15 000 clients.
2 149 employés font fonctionner
la société. En 2006, PF a réalisé
un bénéfice de 15.6 millions
d’euros, dont 4.9 ont été distribués aux actionnaires, soit 26%
du bénéfice, soit encore 0.84
euro par action.
Le capital est détenu à 56.7% par
la holding familiale et par Tocqueville Finance (6.7%), le reste
est dans le public. Mais les choses
sont en train de changer.
Actualités
Décidément les investisseurs
belges aiment Roissy ! Après
Quick Restaurant, longtemps détenu par le financier belge Albert
Frère et récemment racheté en
LBO (achat avec endettement)
par la Caisse des Dépôts et Consignations, c’est au tour de Petit
Forestier de faire l’objet d’intérêt
d’un investisseur d’outre-Quiévrain.
Sofina, une holding basée a
Bruxelles, veut prendre une participation dans ce leader de la location de camions frigorifiques
qu’est Petit Forestier (voir RoissyMail n° 265).
Sofina va participer à une augmentation de capital à 95 euros
mais le management actuel devrait rester en place.
49
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ARGENT
Cours au 1er août 2007 :
7,11 euros
Qui sont-ils ?
Encres Dubuit est l’une des plus
petites sociétés cotées en bourse
de Paris présente sur le pôle de
Roissy. Tant par le chiffre d’affaires, la capitalisation boursière
ou le nombre d’employés, Encres
Dubuit est ce qu’on appelle en
langage boursier une small cap,
une petite capitalisation boursière.
Encres Dubuit est une société au
chiffre d’affaires de 25 millions
d’euros pour un effectif de 194
personnes.
Encres Dubuit vaut 22,3 millions
d’euros en bourse, environ une
fois le chiffre d’affaires. En 2005,
le résultat a été d’1 million
d’euros, mais il a chuté en 2006 à
700 000 euros. Du coup, le dividende servi est passé de 60 cents
à 30…
50
BN
25
Petite taille ne signifie pas
manque d’ambitions : Encres Du-
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
buit est un acteur clef de son secteur avec une présence globale :
Encres Dubuit possède des implantations en Espagne, au Québec, à Shanghai et même au
Brésil.
Le capital est détenu par la famille à 55.6%, par le mangement
à 10.8 et les salariés à 2.1. Le
reste dans le public (28.8) et en
auto-détention.
Que font-ils à Roissy ?
Encres Dubuit est une PME ultraspécialisée puisqu’elle produit des
encres spécifiques pour les supports industriels de type emballages,
bâches
publicitaires
ou
électronique. Toutefois, en dépit de 9,50
son expertise, Encres Dubuit est
comme toutes les
8,50
PME très sensible à
la conjoncture, ce
qui fait que son
chiffre d’affaires et 7,50
ses marges opérationnelles
fluctuent
assez
fortement d’une 6,50
année sur l’autre.
En outre, comme la
concurrence, américaine notamment, est sérieuse, il est très difficile d’établir des prévisions pour
Encres Dubuit, y compris pour le
management qui doit surveiller de
nombreux signaux. Si on ajoute à
cette situation le fait que les PME
font traditionnellement l’objet
d’une très faible couverture de la
part des analystes financiers, tant
à cause du manque de communication que des faibles retombées
des études sur ces sociétés, alors
on comprend pourquoi il est difficile de trouver des études sur Encres Dubuit.
A 7,11 euros, l’action est très loin
de ses plus hauts atteints il y a
deux ans, à plus de 14 euros. Ce
genre de situation ne reste jamais
très longtemps sans conséquence
en bourse, que cela se traduise
par un plan de réorganisation industrielle ou financière ou une
offre de la part d’un fonds.
D’où un pari, celui de miser sur
une compagnie qui possède des
brevets, des clients, une ancienneté également.
Encres Dubuit
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Siege Social : Mitry Mory
90,00
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ENCRES DUBUITS
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Concrètement, la croissance de Petit Forestier
est telle que soit les banques soit des nouveaux
investisseurs doivent ramener des capitaux.
C’est le sens de l’arrivée de Sofina dans le capital
de Petit Forestier. Autrement dit, les perspectives sont plutôt bien orientées chez Petit Forestier. Par contre, si en septembre la holding
contrôlée par Sofina détient 95% des actions,
alors Petit Forestier sortira probablement de la
bourse car Sofina détiendra le droit de faire une
offre de retrait obligatoire sur les 5% restants !
Petit Forestier
13
Le siège de Villepinte ne bougera pas non plus,
les Belges n’ayant pas l’intention de déplacer le
siège à Bruxelles ni de s’immiscer dans la gestion courante.
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DOSSIER
ANCE
R
F
R
I
A
R
E
I
S
S
SUITE DO
global de libéralisation permis par
la généralisation des accords de
ciel ouvert entre grandes zones
géographiques, quitte à aller se
développer localement ailleurs
qu’en Europe ».
« Il ne peut y avoir
de développement
durable sans
développement »
Le PDG explique que pour arriver
à ces objectifs, « des obstacles
sont à surmonter ». Et de pester
contre les taxes (« le T.A croule
sous les taxes »). Qu’il s’agisse de
la sûreté (qui est financée en
France par le voyageur, mais aux
USA par l’argent public) ou des
investissements : les compagnies
aériennes payent, par les redevances, les services liés à l’utilisation des aéroports ou de la
navigation aérienne. Alors que ce
n’est pas le cas pour les autres
moyens de transport, et notamment pour le rail, qui est dans le
collimateur du PDG. Et de rappeler plusieurs points mal connus :
« aujourd’hui le rail français
coûte aux finances publiques autant que le déficit de la Sécurité
sociale. Avec 11 milliards d’argent
public alloué chaque année au
rail français, la France se trouve
dans une situation que l’Europe ne
semble pas pressée de corriger ».
En gros, il peste contre le rail, (il
n’est jamais facile d’abandonner
une situation de monopole…). Et
réclame même, (humour ou pas ?)
le droit pour Air France d’affréter
des TGV de voyageurs (« tout le
monde devrait y trouver son
compte », pour, certainement,
compenser les pertes sur certaines distances desservies par le
train à grande vitesse, dans des
conditions donc de concurrence
inégale. De même, dans un dernier point, il contre-attaque sur
les « mauvais arguments de l’effet
de serre », en démontrant que le
rail et le train sont de plus gros
pollueurs que l’avion, qui n’émet
que 2 à 3% du Co2 total. Anticipant peut-être le prochain procès
du T.A accusé de pollution (un
« bouc émissaire », il rappelle
que AF KM « milite activement en
faveur des permis d’émission négociables (ETS) » et termine ainsi son
brillant exposé : « Un pays qui ferait le choix de tuer son transport
aérien n’aurait comme probable récompense que de pénaliser son économie, sans avoir pour autant résolu
le problème posé par les 98% de
l’émission de Co2 restants…
Comme aurait pu dire Monsieur de
La Palice : « il ne peut y avoir de
développement durable sans développement ».
Un nouvel établissement d’Air France Industrie, à CDG (Mesnil-Amelot)
Le terminal 2 F à CDG est consacré à Air France / Photo AF Michel Urtado
Résumé : EV
Quelques sites internet d’Air France :
Air France Corporate : www.airfrance.com/corporate
Air France-KLM Finance : www.airfranceklm-finance.com
Air France Emploi : http://emploi.airfrance.com/FR/fr/home/home_accueil.jsp
Air France Cargo-KLM Cargo : www.af-klm.com/cargo/b2b/wps/portal/b2b/
Air France Industries : http://airfranceindustries.airfrance.com/fr/home/home.htm
Air France Consulting : http://airfranceconsulting.airfrance.com/fr/home/home.htm
Air France Développement durable : http://developpement-durable.airfrance.com/FR/fr/local/accueil/accueil.htm
Musée Air France : www.airfrancemusee.org/
Histoire d’Air France : http://airfrancelasaga.com
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SORTIR À PARIS
Eloge
de
Cette rubrique « Sortir
et importante la proxim
Roissy. D’abord parce q
Je pense à ceux (des ce
professionnels, des « sé
dans les nombreux hôte
et habitent à Paris, et j’
d’hôtel…), et, bien sûr à
travail, pour affaires, le
La rue de Belleville
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SORTIR À PARIS
e des Hauts
de Belleville
ortir à Paris », mériterait d’être plus régulière, tant est proche
oximité de la capitale française de (et pour) notre région de
rce que de nombreux visiteurs du pôle de Roissy s’y rendent.
es centaines de milliers par an) qui viennent pour des salons
« séminaires » ou autres réunions d’entreprises et qui logent
hôtels du pôle de Roissy. Mais aussi à ceux qui travaillent ici
et j’en connais beaucoup (notamment un célèbre directeur
sûr à tous ceux qui habitent ici et se rendent à Paris pour leur
es, les loisirs ou la culture.
J’ai souhaité vous montrer
cette fois un quartier étonnant
que je connais (assez) bien :
les Hauts-de-Belleville. Quand
je ne suis pas dans la région de
Roissy (où je passe le plus clair
de mon temps –et parfois le
plus foncé…-), je suis là-bas.
Depuis… 1990. Suffisamment
pour évoquer ce quartier de
Paris, intéressant à beaucoup
de points de vue.
Je le dis d’autant plus volontiers qu’en arrivant dans celuici, je n’étais pas très content.
J’habitais auparavant rue de la
Roquette, près de la fameuse
rue de Lappe, quartier devenu
terriblement animé et noctambule depuis la construction de
l’opéra Bastille. Le choc fut
rude en descendant au métro
Jourdain ou « Place des fêtes »,
qui desservent mon appartement avenue Taillade, dans le
20ème (à ce propos ladite avenue est une impasse et c’est la
plus petite avenue de Paris),
où j’avais dû émigrer. Immeubles noircis de pollution, peu
elleville, en descendant vers
l’église du Jourdain.
Les surprenantes maisons derrière la place des
Fêtes dans le quartier de la Mouzaïa.
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SORTIR À PARIS
de commerces, à part la rue de
Belleville, aspect lugubre de la
soi-disant « Place des Fêtes »,
où les dealers traînaient leurs
mines louches et patibulaires
aux abords du métro. La police
a depuis nettoyé ce nid de pour-
voyeurs de mort, la place des
Fêtes a été (péniblement) reloockée, mais à mon avis, rien à
faire, cette place est l’endroit le
plus moche de Paris, à mon avis.
Je n’en parlerai donc pas.
Le quartier
dont je veux vous parler est
situé, en gros, un kilomètre autour de l’église du Jourdain, de
part et d’autre de la rue de Belleville et des stations de métro
de la ligne 11, (Châtelets-Les
Lilas), qui la suit sous la terre :
Belleville, Pyrénées, Jourdain,
Place des Fêtes, Télégraphe.
Cette dernière est le plus haut
point de Paris (128 m). C’est à
cet endroit que le physicien
Claude Chappe installa son
tachygraphe à la fin de 18ème
siècle. On y arrive, en venant
de Roissy, en quittant le périf’
extérieur à Porte des Lilas, en
venant de l’A3. C’est pratique
car l’autre solution, pour arriver
à Paris, c’est de prendre porte
de Bagnolet, et là, c’est toujours bouché…
« Aujourd’hui
y a des vignes,
il y pousse
du raisin… »
Une des animations : les Flaneries de
Belleville, en juin dernier.
Le cours des Halles du 157 rue de Belleville :
constance dans le choix, la fraîcheur, les prix.
C’est
un
quartier populaire, dans
le meilleur
sens
du
terme. Il faut
se souvenir
que Belleville
fut une commune à part
entière, qui fut
divisée en deux
et annexée à
Paris en 1860
«
e
Le Zéphyr, l’endroit « branché » du quartier.
Apr
l
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L’excellent « A la Bière »
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SORTIR À PARIS
par le baron Haussmann, méfiant
à l’égard de sa population ouvrière
potentiellement révolutionnaire.
Le nord de la rue de Belleville
échut au 19ème arrondissement, le
sud au 20ème. Ces deux arrondissements comptent aujourd’hui
quelques 360 000 habitants. C’est
le quartier de la mythologie ouvrière : les populations pauvres
participèrent activement aux
journées de 1848, et plus encore,
à la commune de Paris : l’émotion
est toujours vive au Père-Lachaise, du côté du Mur des Fédérés, qu’il faut visiter ! On n’est
pas loin de Ménilmontant et de la
chanson, que je fredonne souvent : « la Butte Rouge, c’est son
nom, l’baptême s’fit un matin. Où
tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin. Aujourd'hui y a
des vignes, il y pousse du raisin.
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang
des copains… » (Montheus/Krier,
1923). Presqu’aux larmes… Autre
caractéristique de Belleville : son
importante population étrangère.
Depuis le 19ème siècle et jusqu’à
maintenant, Belleville est une
terre d’accueil, qui a suivi les
soubresauts de l’Histoire. Depuis
plus d’un siècle, Juifs d’Europe
centrale, Arméniens, Grecs, Italiens Polonais, Nord Africains,
Noirs Africains… Puis récemment, Asiatiques (Belleville rivalise avec le 13ème), Turcs et
Kurdes. Ce qui est bien, à Belleville, c’est que les communautés
se côtoient sans vraiment de problèmes. Certes, il y a des voyous
comme partout, gaulois ou étrangers, (certains jeunes d’origine
maghrébine et d’Afrique noire se
comportent vraiment mal, qui
font du vrai racisme « antiblancs, parfois avec violence. On
aimerait que les associations » les
dénoncent ; je le fais ici), mais
cela n’a rien à voir avec ce qui se
passe en banlieue. C’est, à mon
avis, dû aux politiciens de la capitale qui, contrairement à leurs
collègues de banlieue,
ne caressent pas les
« jeunes » dans le sens
du poil… Et les
« étrangers » qui
sont là apprécient
l’hospitalité de la
France et vaquent
à leurs occupations, cherchant à
s’élever socialement, par les
études et le travail… Ils sont
venus pour ça et sont heureux.
Ce que je vous dis est plus intuitif
que reposant sur une grande expérience. Je ne participe pas,
faute de temps sur place, à la vie
locale. Et, autant je suis « sociable » ici, à Roissy, que je vais volontiers vers les autres, autant à
Paris, j’apprécie l’anonymat. Des
exemples : j’ai du mal à citer les
noms des députés et des maires
locaux (je vote depuis 1996 sur le
pôle de Roissy) et nous avons eu
une voisine de palier pendant 14
ans : je l’ai croisée 3 fois pendant
cette période ! Ca a changé un
peu depuis que, lors de ma première visite au Tuz Gölü, le restaurant turc (kurde) dont j’ai
parlé dans Roissymail et Bénéfice.net, j’ai peu à peu fait la
connaissance de certains Turcs
(dont beaucoup de Kurdes) et appris à les comprendre : outre le
patron du Tuz et sa famille, celui
de mon « pressing » et Hassan,
le meilleur couturier que je
connaisse, leurs amis… Ce sont
des gens très intéressants (on
parle même politique et je me
marre secrètement, parfois, en
pensant à la prise de Constantinople, le sinistre 29 mai 1453…),
attachants, tolérants, travailleurs, accueillants, commerçants… Qu’ils soient ici remerciés
pour leur gentillesse. Et il n’en
faudrait pas beaucoup pour
que je devienne partisan de
l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne…
Mais non…
« Ma boucherie » :
excellentes viandes !
Après les « Chinois »,
les « Japonais »…
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SORTIR À PARIS
Un quartier idéal
pour les promenades,
des commerces sympas
Depuis une quinzaine d’années,
tous ces quartiers dans et
autour des « Hauts de
Belleville », ce
sont bonifiés :
immeubles neufs, façades ravalées,
commerces nouveaux ou revigorés,
services municipaux en (presque)
progression, mis à part la propreté,
qui se relâche. Les promenades sont
nombreuses : outre le toujours
vieux, splendide et populaire Parc
des Buttes-Chaumont, celui de Belleville, avec sa vue imprenable sur
Paris et la Tour Eiffel, que l’on atteint par la rue des Envierges, entre
autres. Il faut aussi traîner, derrière
l’horrible Place des Fêtes (qui devient acceptable les jours du marché) où l’on trouve des maisons
individuelles incroyables et insoupçonnées, comme la Villa Eugène Leblanc (foto), dans
ce joli quartier de la
Mouz a ï a .
Pour les
amateurs, on trouve de nombreux
ateliers d’artistes, de théâtre, un
peu partout… Mais en prenant
son temps, chaque pâté de maisons recèle des trésors : jardins secrets, ruelles aussi charmantes
que cachées...
Allez-y : il y a de quoi passer une
journée agréable, pleine de surprises. Ca vaut mieux que certaines
« bases de loisir » et ça ne vous coûtera pas cher, même en famille. En
plus, avec Vélib, maintenant, vous
faites tout ça à vélo : le bonheur...
Et je vous livre ici quelques tuyaux
perso, de valeurs, concernant les
commerces locaux.
Les commerces sont concentrés rue
de Belleville, entre les métros Télégraphe et Belleville. J’en cite
quelques-uns, pardon aux oubliés,
dont les Ets Langlassé, en face
de l’agence BNP (celle
qui m’avait par erreur « interdit
bancaire » il y a
quelques années, les an-
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« L’Imprévu » et son patron Abdel
servent un couscous toujours excellent.
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SORTIR À PARIS
ciens lecteurs de BN (n°12), en
2001 s’en souviendront) qui depuis
des dizaines d’années équipent les
foyers du coin en articles électroménagers, et tous mes autres, ma
vendeuse de journaux, aussi charmante que son magasin est un bordel inimaginable, à côté duquel
mon bureau est celui d’un maniaque du rangement… En premier
autour de l’église du Jourdain, dans
le désordre : d’abord, un des derniers tripiers de Paris, situé en face
du Monoprix. Le gérant n’as pas
voulu que je prenne de fotos, à tord
à mon avis, car il a eu une expérience malheureuse. Excellentes andouillettes, tête de veau, foie de
veau, etc. Plus un pâté « landais »
qui vous bouscule les papilles trop
endormies avec les produits industriels. Plus haut, la boucherie « La
Bellevilloise », qui sert des
viandes exceptionnelles et chez
qui je m’approvisionne quand je
trouve le temps de recevoir : la
dernière
«bouffe»
que j’ai
faite à
Epiais fut un succulent bœuf bourguignon acheté chez eux. Avant
j’avais fait la même chose avec un
« osso bucco » dont j’ai le secret...
Que de la qualité, qu’on est prêt à
payer. Un peu plus haut, c’est
« l’Imprévu », en face du « G20 »
ex-Franprix, de la boulangerie « au
140», (qui était fournisseur, s’enorgueille-t-elle, en 2001 du palais de
l’Elysée), en face aussi d’un fromager « new look » le « Beillevaire »
(je n’aime pas le fromage, malheureusement, mais il a un fromage
blanc, de la crème fraîche –et un
coulis de fruits rouges- et du riz-aulait, du crémet nantais, tout cela
d’une extrême fraîcheur et … avec
du goût !) .« L’Imprévu », c’est mon
« bar couscous » préféré de Paris.
Abdel, le patron (un Kabyle, tout
comme l’ancien patron, qu’on avait
connu), un grand type super
sympa, toujours souriant, toujours
prêt à rendre service, sert, avec la
complicité de son serveur-cuisi-
nier marocain Abderramin un des
couscous les meilleurs de la capitale (vous pouvez me croire). J’y
ai emmené nombre de gens de
« Roissy », ils (elles) se reconnaîtront et aucun ne m’a démenti.
Je vous le conseille pour la balade. Juste un peu plus haut, il y
a un « cours des halles », tenu
par des Arabes (ou des Kabyles ?),
tout simplement génial. J’y vais
depuis des années : toujours un
choix important, une fraîcheur
que c’est même pas la peine d’en
parler et des prix qui m’ont fait
définitivement quitter le marché
du dimanche matin de la place
des Fêtes (qui, décidément, ne
trouve plus aucune grâce à mes
yeux). Mais toute la rue à ce niveau, et même plus bas, regorge
de commerces de proximité, alimentaires ou non, de qualité. Il
faut voir le site www.bellevillevillage.com fait par l’association
des commerçants locale, très bien
conçu, même s’il
gagnerait à être
mis à jour plus
souvent. Dom-
mage que tous les commerçants du
quartier n’y soient pas référencés, mais je compati : je connais
la dure réalité des associations de
commerçants ! Celle-ci est très
dynamique et organise plein
d’animations, notamment les Flâneries de Belleville, au printemps, qui associe promotion
commerciale et culture.
« La Belle vit
la belle vie
à Belleville »
Avant de remonter vers le Nord,
je dois impérativement vous parler de « La Bière ». Ce bar-restaurant, situé non loin de la place du
Colonel Fabien (où vous pouvez
toujours admirer le siège du futur
défunt PCF, construit par Oscar
Niemeyer, l’architecte futuriste
de Brasilia) est extraordinaire.
Une cuisine française
Au Tuz Golu :
magnifique !
2007
p, Paris
© Adag
Le pochoir de Miss Tic,
rue de Pixerécourt.
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SORTIR À PARIS
classique (escalope de –vrai-veau
normande, salade de gésiers, basse
côte bordelaise, langue de bœuf,
etc, sans parler des fondues bourguignonnes et savoyardes) aussi
copieuses que délicieuses (je
parle, pour moi de la bourguignonne…). Le tout pour des prix
incroyables mais vrais. Avec du
service et de la gentillesse en
plus. C’est mon fils Alain qui me
l’a fait connaître, voici quelques
années. On y est allé plusieurs
fois, toujours impeccable. Je ne
connais pas le patron, mais chapeau ! Et en plus c’est ouvert 7/7,
toute l’année. Comme quoi on
peut faire de la qualité, même en
restauration française… Je vous
le recommande et, comme je fais
rarement, (mais je n’ai jamais
perdu), si vous n’êtes pas satisfait,
je vous rembourse…
Le quartier, le long de la rue de
Belleville, comporte aussi, de plus
en plus, de « resto-traiteurs » chi-
nois, qui sont tous très bons et
pas chers. Certains se sont mis au
« Japonais », très lucratif, mais là
ils exagèrent un peu question
prix. J’ai calculé, la bouchée de
sushi équivaut presque à celle du
caviar. On y trouve aussi de plus
en plus de bar-restos « branchés »
disait-on il n’ya pas si longtemps,
mais « bo-bo » aujourd’hui. Attention, ce ne sont pas des bo-bo
style 14ème, friqués et tout. Non,
ce sont des bo-bo à l’image du
quartier : popu et sympa, des ptits
bo-bo, quoi... Y’en a même plein
qui ont voté Sarko au premier
tour… Parmi ces établissements,
citons le Zéphyr, non loin de
l’église du Jourdain, cadre agréable, un peu cher à mon goût, mais
très « chouette », superbe salle
style « art déco », et qui existe
depuis longtemps. En face il y a
une vraie librairie très bien fournie, tenue par de vrais libraires
qui connaissent les livres, ce qui
fait d’eux une exception. Citons
Quelques bonnes adresses :
A la Bière. 104 avenue Simon Bolivar 19ème
01 42 89 88 25
Le Zéphir. 1 rue du Jourdain. 20ème
01 46 36 65 81
Le Tuz Gölü. 83, rue Pixerécourt 20ème
01 46 36 73 74
L’Imprévu. 151 rue de Belleville 19ème
01 42 08 71 81
Voir le site des commerçants :
www.belleville-village.com
Le site de la boulangerie « Au 140 » :
www.au140.com
Le site de Miss Tic, où vous pourrez, entre autres,
voir tous ses « pochoirs » : www.missticinparis.com
58
BN
25
Sur le quartier de la Mouzaïa, un blog d’un habitant,
un peu bizarre, mais intéressant : www.mouzaia.net
encore, toujours pas loin de
l’église, le « Cosmos », qui a succédé à un ancien restaurant « la
Perdrix Rouge », où l’on mange
bien, pas cher, sympa, et où l’on
rencontre de nombreuses et belles
bo-bottes
célibataires
et
très…conviviales. Plus bas, s’est
même ouvert un bar resto fréquenté par des gays (mais pas
seulement) : j’y suis allé deux fois :
ambiance sympa comme seuls les
homosexuel(le)s savent faire...
Et puis, il faut, si c’est un vendredi ou un samedi soir, terminer
votre balade bellevilloise par le fameux Tuz Gölü, ce restaurant turc,
(kurde !) dont on vous a parlé
souvent. Ces soirs-là c’est danse
orientale (comprenez
« danse du ventre »). Toujours au
top : bonne cuisine variée (et
beaucoup plus légère qu’on ne
croit), spectacle et danse toute la
nuit, dans une ambiance du tonnerre. Et pas cher ! Vous serez
toujours bien reçus par le patron
Dilbaz (alias Saladin !) et son
beau frère Mehmed (alias le playboy), mais si vous y allez de notre
part, vous aurez sûrement un
bonus. En face, il y a un joli bar
tenu par un Kabyle (je crois) où je
suis allé traîner quelque fois : toujours sympa et bonne ambiance,
avec de jolies filles…
Belleville, c’est bien… « Miss Tic »,
la célèbre « tagueuse », qu’elle me
pardonne ce raccourci (mais néanmoins poète et plasticienne) avait
peint, sur un mur de la rue Pixerécourt, à côté du « Tuz Gölü »,
un splendide pochoir intitulé :
« La Belle vit la belle vie à Belleville », dont on a voulu, avec l’accord de l’artiste, vous faire profiter
pour illustrer cet article… C’est
bien vrai.
E.V.
B
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Bénéfice.net n°26 : “Roissy et l’Afrique”
Le prochain Bénéfice.net fera date !
Consacré aux relations entre le pôle de Roissy et l’Afrique, il évoquera des
liens insoupçonnés ou mal connus. Pourtant nombreuses sont les connections entre notre région et le continent africain : liaisons aériennes, bien sûr,
avec l’arrivée de nouveaux opérateurs, aéroports (et ports) africains, relations inter-entreprises, coopérations « décentralisées » entre
collectivités locales, et relations
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Ce numéro exceptionnel sera
envoyé un peu partout, en
Afrique, dans les organismes
multilatéraux (ONU, CNUCED,
NEPAD, Union africaine,
etc..) dans les CCI africaines… Une bonne occasion pour vous faire
connaître, de part et d’autre de la Méditerranée.
Suivez la
préparation du
magazine sur
www.roissymail.com
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Le 1 juin 2007 : un
er
Premier atterrissage de l’A380 à CDG : s
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n évènement !
G : sur le territoire d’Epiais-lès-Louvres.
Photo : Philippe Lohat
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AVIONS
Lors des discours :
de gauche à droite :
Pierre Graff,
Dominique Bussereau,
Louis Gallois,
Pierre-Henri Gourgeon.
L’ A380 s’est posé
pour la première fois
à CDG,
sur le territoire
d’Epiais-lès-Louvres
Ca a été un grand jour, ce vendredi 1er
juin. Le nouvel avion d’Airbus était attendu
en milieu de matinée à CDG, pour y effectuer une série de tests pendant deux jours.
Beaucoup de monde était venu attendre
l’avion qui venait de Toulouse, transportant
notamment des enfants de la région de
Roissy. ADP avait affrété pour l’occasion
deux bus à ciel ouvert pour transporter au
pied de la piste 3 (nord) les nombreux journalistes venus couvrir l’évènement, dont
votre serviteur. Auparavant, dans le Pavillon d’honneur de CDG, Louis Gallois,
alors patron d’Airbus, avait signé une
« charte » avec les sous traitants, histoire
de rassurer les industriels, en ces temps de
crise provoquée par les retards dans la production et par le plan « Power 8 ».
De nombreuses
personnes s’étaient
massées autour de
l’aéroport.
62
BN
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L’avion s’est posé en douceur, mitraillé par
les photographes, sur le territoire de la
commune d’Epiais-lès-Louvres, dont le village est situé tout à côté de la piste 3. En
douceur est bien le mot car vraiment
l’avion n’est pas bruyant (moitié moins
bruyant que le 747, affirme Airbus). Puis il
s’est lentement dirigé vers le Pavillon
d’honneur où l’attendaient les pompiers
d’ADP qui l’ont correctement baptisé, selon
la tradition, et où les « batmen » (et batwomen) lui ont fait une ovation. De nombreuses personnalités attendaient à la
sortie de l’avion, notamment le secrétaire
d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, Pierre Graff et René Brun d’ADP,
Pierre-Henri Gourgeon, d’Air France. On notait aussi la présence d’André Toulouse,
maire de Roissy-en-France. Discours et le
traditionnel cocktail termina la cérémonie.
Dans un document d’ADP, Pierre Graff a déclaré que CDG allait devenir la « cour de
jeu » de l’A380. En effet, ADP, et CDG particulièrement, s’est bien préparé pour accueillir le plus gros avion du monde. Son
envergure impressionnante nécessitant
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AVIONS
entres autres équipements, des aires de stationnement spéciales. Bénéfice.net n°20 avait d’ailleurs consacré tout un dossier à cette
préparation, dès 2005.
En juillet 2007, ce sont au total 165 appareils qui
ont été commandés, dont 12 pour Air France, 47
pour Emirates, 20 pour Qantas…Seule ombre au
tableau, Fedex a annulé sa commande de 10 A380
Cargo, à cause des retards…
Mais laissons parler les photos. La grande photo
a été prise depuis la tour de contrôle Nord, par un
contrôleur aérien de CDG : Philippe Lohat, passionné de photos d’avions, qui nous a autorisés à
la publier : qu’il en soit vivement remercié. Et, si
vous voulez voir des photos inoubliables de l’arrivée de l’ A380 ce jour-là, allez consulter le site
www.spotting.fr. C’est un site, comme son nom
l’indique, de « spotters », ces passionnés d’avions.
Il est magnifique. Voir aussi, pour se tenir informé, le site www.airbus.com.
EV
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RESTAURANTS
Helmut et
une histoir
Helmut, personnage incontournable du pôle de Roissy. Il fallait bien
qu’on en parle un jour dans BN !
Le plus gaulois des Suisses,
d'origine allemande, Helmut,
qu’un certain Eric Veillon, afflige
affectueusement du sobriquet
« d'Obélix », tient table au MarieFeuchère, un bon p'tit resto, sympa
et haut en couleurs à Louvres (95).
Helmut, c'est d'abord un
personnage, « une gueule d'ange »
à l'accent prononcé, que tout
artiste peintre aimerait accrocher
à son chevalet et à sa palette. Il est
tout en couleurs; humour et
gentillesse cohabitent chez ce
cuistot du cru qui aime à recevoir,
écouter et dire...
64
BN
25
Helmut, c'est un Suisse, un
fort gaillard, maître du
piano... Culinaire! Vous le
croisez et tac : vous pensez à
la pub Ricolas, « c'est qui ?
C'est les Suisses qui l'ont inventé! «». Le quintal affiché,
même si Monsieur par coquetterie n'aime pas divulguer son poids, mais lâche
subrepticement « je suis un
poids-lourd », passe de tables
en tables, l'œil averti, le sourire coquin. Helmut Lauk, la
barbichette frissonnante, un
tantinet farceur, né en 1957
en Allemagne du Sud, de nationalité Suisse, est une figure emblématique du pôle
de Roissy. Et comme il aime à
dire avec délectation et
qu'elle est belle cette formule, c'est un hymne à la région « j'habite à Vémars, mon
cœur est à Roissy et je travaille à Louvres au Marie-Feuchère. » De Roissy et de ses
expansions, il connait tout
ou presque, c'est une encyclopédie vivante ! « Moi, j'ai
voyagé car j'ai toujours voulu
être cuisinier et mon père m'a
asséné à coups de casserole; mon fils pour être un vrai
chef, tu dois passer par la
France-. » Réajustant ses petites lunettes qui lui confèrent le style intello-malin :
« Il avait raison. De 1972 à
1975, j'ai fait mon apprentissage dans un grand relais
château en Allemagne à proximité de Baden-Baden. A 20
ans, j'ai parcouru l'Europe
pour découvrir les cuisines et
m'initier à différentes techniques. En 1975, pas un mot
de français en poche, sur recommandations, je débarque
à Lyon chez Pierre Chigot,
sous-directeur du Holiday Inn.
Et là patatras... Je suis déçu
par la qualité cuisine. Par politesse je fais 6 mois. Mais
M. Chigot marié à une Allemande, me propose de faire
une saison à Monaco, au
Beach Plaza 4 étoiles luxe. Là,
je m'éclate. Puis je repars à
Baden-Baden chef entremétier
pour 6 mois et retourne à Monaco en 1977, pour une saison.
Je reçois un télex de Pierre Chigot, -je suis directeur général
du Holiday Inn à Roissy-EnFrance (ndlr: c'est le premier
hôtel de Roissy-En-France), 125
chambres, j'ai besoin de toi- Je
débarque à Roissy. »
Un attachement
viscéral à la région
A Roissy, Helmut le Suisse est
successivement second souschef et chef de cuisine. Il
baigne dans le bonheur. Et
puis en 1981, coup de tabac,
avis de tempête dans sa tête,
il monte à Strasbourg pour se
rapprocher de sa femme Sylvie. De ses yeux d'un marron
noisette, rictus aux lèvres : «
Je reste neuf mois. Le temps
d'un accouchement. » Eclats
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RESTAURANTS
et Marie-Feuchère :
oire d'Amour... gauloise...
de rire... Le Holiday Inn de Roissy le rappelle,
problèmes à la restauration. Helmut revient
et participe à toutes les implantations du
groupe en France; 1985 ouverture d'Ibis à
Roissy, il est chef de cuisine des deux hôtels,
1988 il est directeur plate-forme cuisine
Roissy, Orly, Vélizy. « Fin 1989, je quitte l'exploitation pour le siège social HIM et suis directeur achat et qualité pour le groupe (9
hôtels en France et 2 en Belgique). En 1993,
le groupe est racheté par Cuin Moat House et
je suis remercié. En 1996, je reprends le restaurant Marie-Feuchère à Louvres qui était
fermé depuis 2 ans. J'ai acheté les murs en
2006 et je travaille avec mes deux fils. Moi,
la région, je l'ai dans la peau, je me sens chez
moi et puis j'ai assisté à tout le développement, c'est fantastique, merveilleux ! »
Le Marie-Feuchère, cuisine traditionnelle, familiale, établissement discret, prisé des personnels aéroportuaires et de fidèles de la
plate-forme Roissy CDG, est ouvert du lundi
au vendredi, midi et soir avec des formules
sympas, comme le patron; le samedi et le dimanche sur réservations pour des repas familiaux, mariages, communions, anniversaires,
banquets, (180 couverts). Ah! J'oubliais, pendant qu'Helmut s'affère aux fourneaux, logiquement à la rentrée, il servira une
choucroute, une vraie, alsacienne traditionnelle. Pour l'heure, c'est dans les tuyaux. Il
semblerait qu'avant, le gastronome, Eric
Veillon soit testeur... Rendez-vous dans un
prochain RoissyMail, Eric, fin palais ne manquera de commenter... Et de juger le bel Helmut alias « Obélix ».
Une des salles de Marie Feuchère, idéale pour les petits groupes.
Une autre salle, plus grande, est à l’étage.
Joël Chevreau
Restaurant Marie-Feuchère :
88 rue de Paris à Louvres (95)
Tél 01 34 72 45 45
www.mariefeuchere.com
65
Dans la salle du restaurant. Tables toujours bien nappées.
Et c’est ouvert le soir, contrairement à beaucoup
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RESTAURANTS
Service à table : pas de p
« Mais regar
l
On s’en était déjà plaint, dans ces
colonnes. Il s’agit du service dans
nos restaurants. Et bien on peut
dire que les choses, globalement,
ne se sont pas arrangées. Il ne
s’agit pas ici de distribuer des
bons et des mauvais points, ni de
citer les établissements. Bien sûr
il y a des exceptions, notables,
que beaucoup connaissent et où
le service à table est bien, très
bien, ou au moins correct. Mais
le compte n’y est pas pour tous,
pour le moins. Et c’est dommage.
Notre région de Roissy, qui
compte plus de 500 restaurants,
toutes catégories confondues,
voit passer un nombre important
de touristes : touristes d’affaires,
comme on dit, à l’occasion des
salons ou des déplacements professionnels (dont beaucoup
d’étrangers), voyageurs aériens,
(sur la plate-forme, bien sûr).
Sans parler des milliers de personnes qui mangent tous les
jours, au moins le midi, au restaurant. Pour les premiers, le service exécrable fournit par
beaucoup de nos établissements,
ne donne pas une bonne image
de notre pays, un des plus « gastronomes » de la planète.
66
BN
25
Pour des raisons professionnelles
nombreuses et variées (VPP, cette
rubrique, et la rubrique resto de
RoissyMail) je déjeune quasiment
tous les jours au restaurant, de-
puis des années ici. Au-delà des
rencontres
professionnelles,
j’aime, comme beaucoup, faire un
bon « break » le midi. Peu importe le « niveau » du restaurant,
on apprécie toujours le rapport
qualité prix. Or ce rapport, s’’il est
bon (et quand il est bon !) est
souvent cassé par le mauvais service et, au lieu d’avoir passé un
bon moment, vous sortez plus
énervé qu’autre chose. Quand
l’addition est élevée, c’est encore
pire. J’ai des exemples à la pelle.
Un jour, dans un grand hôtel de
la région, je réserve un midi pour
3 (en plus, je suis invité et je
choisis le resto). On arrive un peu
tard (14h15 : on avait prévenu,
mais le restaurant est « all day dining ». Personne pour nous accueillir, je dis bien personne. On
attend, montre en main, 7 minutes, ce qui, quand vous vous
apprêtez à déjeuner avec des
gens qui vous invitent et qui vous
laisse le choix du resto, est intenable. Il a fallu que j’appelle un
responsable de l’établissement
sur son portable pour que les
choses évoluent… Et je ne donne
pas d’autres détails sur la suite
car on reconnaitrait ledit établissement. Ailleurs, tout est à l’avenant : attente, pas d’accueil, pas
de bonjour (encore moins d’au revoir, merci), ou, au contraire une
obséquiosité pesante, qui ne dure
pas, heureusement, l’obséquieux
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RESTAURANTS
e progrès !
ardez, au moins,
les clients ! »
en question disparaissant en général de la salle. Un whisky sans
glace ? Une fois sur trois, on m’y
met de la glace et une fois sur
cinq le serveur maintient que j’ai
demandé de la glace, alors que ça
fait 20 ans que je le bois comme
ça et que je précise toujours. En
fait, pas d’écoute. Attente trop
longue pour la prise de commande (la plupart du temps, les
serveurs ne savent pas ce qu’il
manque à la carte). Recherche
désespérée, du sel, du poivre ou
de la moutarde. Prières pour du
pain. Attente trop longue pour le
plat principal ou, au contraire, on
vient vous débarrasser quand
vous n’avez pas encore fini l’entrée… Une critique sur une
viande littéralement calcinée
(demandée « bleue ») est incompréhensible pour le serveur du
restaurant d’un autre grand hôtel,
qui vous explique, limite fâché,
que c’est comme ça qu’on la
mange ! Quant à voir, la salière,
le pain et autres reliefs retirés
avant le dessert ou le café…
Seuls les « vieux » se souviennent
de cette pratique simple et
confortable, mais qui n’a presque
plus cours. Et, souvent, grande
lutte finale pour obtenir l’addition. Et encore, quand, au bout
des efforts (il faut souvent se
lever), le « serveur » ne la donne
pas d’office au premier convive
qu’il trouve à portée de main sur
votre table, ce qui, que vous
soyez « l’inviteur » ou « l’invité »
est toujours du meilleur effet.
Mais la plupart du temps, vous
faites la queue à la caisse, ce qui
est scandaleux. Cendriers ? Heureusement, le problème ne se posera plus l’année prochaine, mais
c’est, la plupart du temps : pas de
cendrier, après qu’on vous ait demandé « fumeur ou non fumeur »
(il faut se lever). Quand il y en a
un, ou le serveur fait du zèle et
vous le change au premier
mégot, ou, c’est le plus courant,
le cendrier dégueule (vous me
direz, ya qu’à pas fumer et vous
aurez raison).
Retour
au pourcentage ?
Comment en est-on arrivé là ?
Même si les CAP de serveurs se font
désormais en 2 ans au lieu de 3, il y
a de quoi se poser des questions
multiples : sur la qualité de la formation initiale, certainement. Mais
aussi sur l’encadrement. Dans les
« grands » établissements d’ici, il y
a-t-il encore des maîtres d’hôtel, des
chefs de rangs ? La plupart du
temps vous êtes servis par plusieurs
personnes, au gré du passage des
serveurs, un coup du « chef », un
coup d’une personne qui assurément n’a jamais servi dans un restaurant, et on la laisse intervenir,
sans surveillance (je sais comment
sont recrutés certains « serveurs »),
un coup d’un autre encore parce
qu’il passait par là, visiblement par
hasard. Mais cela se passe dans les
autres établissements aussi, plus
« petits ». Sans parler de certains
restos « chinois »ou « asiatiques »
dont les serveurs (et les patrons) feraient bien de retourner faire un
stage de courtoisie dans leurs pays
d’origine ! (Tiens, j’me l’étais promise depuis longtemps celle-là).
Le problème vient-il aussi d’unequestion de rémunération ? Sûrement. Je continue à penser qu’il
faudrait revenir au pourcentage. Un
serveur, quelque « niveau » qu’il ait,
serait bien motivé ainsi et penserait
au moins à « regarder » ses clients si
une partie de sa paye en dépendait.
Et il gagnerait plus d’argent. Mais
les patrons le veulent-ils ?
Une table…
ronde ?
A ce propos, n’avez-vous pas remarqué que, sauf exception bien sûr,
ceux qui préposés au service (par
moment je n’ose les appeler « serveurs ») ne regardent pas du tout
les gens à table. Ils regardent ou en
bas, ou en haut, ou devant, mais sur
une ligne d’horizon toujours très
lointaine. Une anecdote parmi d’autres : un jour, le nouveau directeur
d’un grand hôtel, d’une chaine internationale réputée m’invite à déjeuner. Ca faisait longtemps que je
n’étais pas allé manger dans ce restaurant, qui a, globalement, une
assez bonne cote. Je me souviens
avoir pris une excellente entrecôte.
On en vient à discuter, justement,
du service à table. Le jeune directeur est d’accord avec mes critiques,
mais pour s’empresser en même
temps de me vanter la qualité et la
formation des serveurs chez lui. Je
lui redis que tout cela n’est pas très
compliqué (le service à table n’étant
plus, la plupart du temps, ce qu’il
était, avec ses règles tatillonnes,
service à droite, à gauche, découpe
etc.). Et qu’il suffit que les serveurs
regardent au moins si les clients ont
besoin de quelque chose. Il acquiesce, d’un air de dire que chez
lui, c’est d’une évidence. Or, et que
je sois foudroyé si je mens (je ne
mens jamais, d’ailleurs), pendant
toute cette discussion, le pain manquait ; la jolie serveuse en charge de
la table du patron passait et repassait devant nous, de près, je la cherchais du regard à chaque fois, rien à
faire. Il a fallu que j’interrompe la
conversation cherchant toujours à
capter, plus ostensiblement le regard de la serveuse pour que le directeur me demande ce qu’il y
avait...C’est lui qui a dû l’appeler. Il
ne savait plus où se mettre…
Si quelqu’un a des idées pour que la
situation s’améliore, moi je suis à
sec…Restaurateurs, serveurs, directeurs, consommateurs, nos colonnes
vous sont ouvertes. Une suggestion :
j’organise une « table ronde » avec
des serveurs, des clients, des directeurs de la restauration, des patrons
de restaurant, des formateurs, on
cause de tout ça et j’en rends
compte dans le prochain BN. Ok ?
Appelez-moi :
Eric Veillon
01 30 29 04 32
[email protected]
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TRANSPORT AÉRIEN
Au cours de
Le siège de la Fnam est situé dans ce bâtiment, rue de Châteaudun à Paris.
De gauche à droite : Jean-Pierre Le Goff, délégué général de la Fnam, Laurent Magnin, PDG
d’XL Airways (compagnie adhérente de la Fnam) et Lionel Guerin, président de la Fnam,
lors de l’assemblée générale de la fédération.
Environnement : la FNAM s’inscrit dans les
propositions de Nicolas Sarkozy
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BN
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En matière de développement durable, la FNAM entend suivre le président de la
République. Reprenant les termes de Nicolas Sarkozy, prononcés lors de l’inauguration du satellite S3 de Roissy-CDG, le président de la fédération, Lionel
Guérin, a affiché ses ambitions : « concilier la croissance, le confort, la mobilité,
le pouvoir d’achat et la qualité de vie ».
Dans un discours décomplexé, il a reconnu l’impact du transport aérien sur l’environnement tout en insistant sur les progrès technologiques qui ont permis de
le réduire. « Sur la période 1990-2002, au niveau mondial comme au niveau national, les émissions de CO2 ont augmenté deux fois moins rapidement que le trafic. Pour chaque passager kilomètre transporté, elles ont diminué, en moyenne,
au rythme de 1,6 % par an au niveau mondial et de 2,3 % par an au niveau national », a-t-il expliqué.
A l’horizon 2020, il espère une réduction de 50 % du CO2 et propose deux autres mesures pour limiter les gaz à effet de serre : « l’optimisation de la gestion
du trafic et des aéroports pour réduire la consommation globale de kérosène »
et « l’instauration de quotas d’émissions ». Sur la question du bruit, Lionel
Guérin préconise de « prendre en compte les problèmes, les contraintes et les
souhaits des riverains, des acteurs publics et des entreprises pour qu’ils puissent
tous bénéficier de l’activité du transport aérien ».
Le président de la FNAM s’est réjoui du projet de charte du développement durable de l’aéroport de Roissy-CDG annoncé par Nicolas Sarkozy. « Nous y sommes
favorables et prendrons notre part au débat et à l’action concrète sur toutes ces
questions », a-t-il déclaré. L’idée est de préparer des propositions dans le cadre
du fameux « Grenelle de l’environnement », promis par le gouvernement et qui
aura lieu à l’automne.
«La FNA
La FNAM (Fédération
Nationale de
l’Aviation Marchande),
qui regroupe huit
corps de métiers du
secteur aérien et
compte 220
entreprises
adhérentes,
entreprend une
vaste campagne de
communication
pour se faire
connaître.
Ignorée du grand public, la Fédération
nationale de l’aviation marchande
(Fnam) emploie les grands moyens pour
se faire connaître.
« Nous vous avons invité aujourd’hui,
pour que vous puissiez vous faire les relais de nos actions », a affirmé son président, Lionel Guérin, aux journalistes
qu’il avait spécialement invités lors de
l’assemblée générale vendredi 28 juin.
Pour s’ouvrir, l’association, qui rassemble différents corps de métiers aéroportuaires, ne compte pas uniquement sur
les médias. Après avoir
publié un manifeste sur les enjeux du
transport aérien, elle a recruté cette
année de nouveaux permanents dans
son siège situé rue de
Châteaudun à Paris (IXe arrondissement)
qui préparent notamment le lancement
d’un nouveau site Internet.
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TRANSPORT AÉRIEN
de son Assemblée générale
NAM a affiché
ses ambitions »
Une production
de 17 milliards d’euros
Défaut d’harmonisation
européenne
Créée en 1990 sous l’impulsion de
la Chambre syndicale du transport
aérien (CSTA), du Syndicat national des industriels et professionnels de l’aviation général (SNIPAG)
et du Syndicat national des exploitants d’hélicoptères (SNEH), la
Fnam est la principale organisation
professionnelle du secteur aérien
en France. Au travers de sept groupements professionnels, elle fédère
huit corps de métiers : transport
aérien de passagers, aviation d’affaires, transport aérien de fret,
transport par hélicoptère, services
aéroportuaires, formation aéronautique, maintenance aéronautique
et travail aérien. Elle compte 220
entreprises adhérentes, dont Air
France et Fedex. « Au total, dans un
secteur dont la production est évaluée à plus de 17 milliards d’euros et
qui emploie près de 115 000 salariés,
80 % de la flotte et des activités
du secteur aérien français sont représentés au sein de la Fnam »,
fait valoir Jean-Pierre le Goff, délégué général. Ses missions :
« anticiper et analyser l’évolution
des métiers », « connaître et faire
connaître ses métiers » et « adapter l’offre de formation aux besoins de l’entreprise » tout en
participant « au développement
de l’aviation commerciale ».
Lors de son assemblée générale,
la Fnam a comme chaque année
convié tous ses partenaires pour
« faire le bilan sur les actions passées et préparer ensemble celles à
venir ». Campagne de communication oblige, la fédération a voulu
marquer le coup. Pour la première
fois de son histoire, elle a organisé
son rendez-vous annuel au pavillon
d’Armenonville, un hôtel cossu du
XVIe arrondissement de Paris situé
à la lisière du Bois de Boulogne,
bordé d’un lac et de jardins.
Le matin, Lionel Guérin a égrainé
les enjeux du futur. « Nous devons
convaincre nos interlocuteurs et démontrer simplement que nos entreprises seront compétitives. Plus
nous investirons, plus nous créerons d’emplois à forte valeur ajoutée, plus nous formerons de jeunes,
et plus nous contribuerons au développement de l’économie française », a-t-il déclaré. Puis il a
beaucoup insisté sur « l’implication
dans le débat environnemental »,
rappelant les propos du président
de la République Nicolas Sarkozy
lors de l’inauguration du nouveau
satellite d’embarquement de
Roissy-CDG trois jours auparavant
(lire encadré).
La sûreté aérienne a également occupé une grande place dans le dis-
cours du président de la Fnam. Lionel Guérin a pesé le pour et le
contre du système mis en place depuis le 11 septembre 2001. « Les
moyens ont été considérablement
accrus et plus de 9 000 agents de
sûreté sont déployés sur les aérodromes nationaux. L’accumulation
des mesures en fait un système
complexe dont une meilleure cohérence doit être recherchée », a-t-il
constaté. Evoquant la situation en
Allemagne ou aux Pays-Bas, il a
souligné « la rigidité des mesures
françaises de sûreté pour la plupart
des frets hors gabarit » et le coût
élevé du dispositif qui s’apparentent selon lui à « un défaut d’harmonisation
européenne
».
Promouvoir et défendre la compétitivité du secteur aérien en France
fait également partie des objectifs
de la Fnam. Ainsi, son président a
exposé « deux grands équilibres
prioritaires : renforcer l’attractivité
de la France, grâce à une offre aéroportuaire et de transport performante ; créer un environnement
fiscal, social et réglementaire favorable aux entreprises basées en
France ».
Organisation
d’un colloque
Enfin, Lionel Guérin a présenté la
politique d’emploi et de formation
de la fédération qu’il souhaite am-
plifier, rappelant que la Fnam est
habilitée depuis 2002 à collecter la
taxe d’apprentissage et qu’elle a
été pour la première fois présente
au forum air et espace « métiers et
formation » dans le cadre du Salon
du Bourget. « Nous souhaitons
promouvoir la formation en alternance dans le domaine. Ainsi, nous
travaillons avec l’Education nationale, notamment dans les académies de Versailles et de Créteil et
organisons des journées d’information au collège pour les élèves de
troisième », a souligné Jean-Pierre
Le Goff.
L’après-midi, un atelier de travail
a été consacré à cette thématique
et a réuni des pilotes et des écoles
de pilotage. « Cela permet de réunir les employeurs et les formateurs
autour d’une table et de contribuer
ainsi à une insertion professionnelle des jeunes », affirme Lionel
Guérin.
Pour aller plus loin, la Fnam a
même prévu de consacrer son premier colloque annuel, organisé le
12 septembre prochain, aux emplois aéroportuaires. « Nous espérons en faire tous les ans avec des
sujets à chaque fois différents.
Nous voulons que cela devienne un
événement récurrent », argue
Jean-Pierre Le Goff.
Un rendez-vous qui devra avant
tout permettre à la Fnam de sortir
de l’ombre.
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Ludovic LUPPINO
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TRANSPORT AÉRIEN
Lionel Guérin :
l’homme tombé du ciel
Lionel Guerin est président de la Fnam
depuis 2003.
Âgé de 50 ans, Lionel Guérin est président
de la FNAM depuis 2003. Il a entamé son
second mandat en 2006. Ce grand amoureux du ciel a une belle carrière derrière
lui. Passionné très tôt par le vol à voile, il
décroche à 16 ans son brevet de planeur
puis un an plus tard celui de pilote privé.
Souhaitant devenir pilote de ligne, Lionel
Guérin suit d’abord des études d’ingénieur
à l’Ecole nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique (ENSMA) à Poitiers. Après un premier job dans
l’aéronautique chez Europe aéro services,
une compagnie charter alors basée à Orly,
il parvient à réaliser son rêve en intégrant
l’Ecole nationale de l’aviation civile (Enac).
Comme pilote de ligne, il entre fin 1986
chez Uni air au Bourget avant d’être embauché par Air Inter où il participe à la
mise en ligne du premier A 320. Successivement chargé de mission, instructeur,
responsable des standards européens, il est
passé de l’A320 à l’A330 comme commandant de bord. En 1999, il quitte l’entreprise, deux ans alors après son rachat par
Air France, et crée sa propre compagnie,
Airlinair, dont il est toujours le président
directeur général (PDG). Cette compagnie
régionale, basée à Orly, a la particularité
d’avoir un seul type d’avion, le turbopropulseur franco-italien ATR. Durant les trois
premières années, Airlinair sous-traite essentiellement les vols réguliers d’Air
France, d’Air liberté, de Britair ou d’Europe
Airpost. Début 2002, elle effectue sa première liaison sous son propre pavillon, un
Paris-Périgueux, et s’est depuis spécialisée
dans les lignes subventionnées à faible capacité entre la capitale et la province.
Devenu incontournable dans le secteur aérien français, Lionel Guérin est élu président de la FNAM et de la Chambre
syndicale du transport aérien (CSTA) le 30
juin 2003. En 2006, il devient président du
directoire de Transavia.com France. Ce
n’est donc pas le fruit du hasard si la compagnie low cost, filiale d’Air France, a
adhéré cette année à la FNAM.
L.L.
Jean-Pierre Le Goff,
une carrière dans le
transport aérien
Jean-Pierre Le Goff, 56 ans, est délégué général de la Fnam. Il chapeaute une
dizaine de permanents au siège de la fédération à Paris. Originaire de Rennes
(Ile-et-Villaine), il a effectué l’essentiel de sa carrière dans le transport aérien.
Après des études en école de commerce, il entre au service de l’UTA (Union
de transports aériens), l’ancienne compagnie aérienne française héritière de
l’UAT (Union aéromaritime de transport) et de la TAI (Transports aériens intercontinentaux), absorbée par Air France en 1990.
Durant ses huit ans passés à l’UTA, Jean-Pierre Le Goff occupe différentes
fonctions dans le domaine du marketing et travaille aux Etats-Unis, au Japon,
en Afrique et en Océanie. Cette vie de globe trotter l’influence dans la suite
de sa carrière. En effet, en 1983, il crée Aircalin (Air Calédonie international)
dont il est tour à tour directeur commercial et directeur général. Equipée de
quatre appareils, la compagnie aérienne dessert aujourd’hui plus de dix destinations dans le Pacifique sud, dont la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Japon
et les Iles Fidji.
A son retour en métropole, Jean-Pierre Le Goff rejoint la Chambre syndicale
70 du transport aérien (CSTA) et participe à la création de la FNAM. Il en devient
BN délégué général en 1995, poste qu’il n’a plus quitté depuis.
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Jean-Pierre Le Goff a participé à la création de la Fnam et
en est devenu délégué général en 1995.
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roissymail
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