Dossier du spectacle

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Dossier du spectacle
 © Wonge Bergmann
Jan Fabre
Le Pouvoir des folies théâtrales
[6 – 12 février 2015]
Représentations : mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 19h30, dimanche à 15h
relâche lundi
Tarifs : de 7€ à 24€
Réservation : sur place ou par téléphone au 01 41 32 26 26 / du mardi au samedi de 13h à 19h
ou [email protected] et en ligne sur : www.theatre2gennevilliers.com
Relations avec le public :
Sophie Bernet – 01 41 32 26 27 – [email protected]
Juliette Col – 01 41 32 26 18 – [email protected]
Stéphanie Dufour – 01 41 32 26 21 – [email protected]
Théodora Le Meur – [email protected]
Jan Fabre
Le Pouvoir des folies théâtrales
[6 – 12 février 2015]
conception, mise en scène, chorégraphie et lumière, Jan Fabre
musique, Wim Mertens
costumes, Pol Engels, Jan Fabre
réalisation costumes 2012, Katarzyna Mielczarek
avec
Maria Dafneros, Piet Defrancq, Mélissa Guérin, Nelle Hens, Sven Jakir, Carlijn Koppelmans,
Georgios Kotsifakis, Dennis Makris, Lisa May, Giulia Perelli, Gilles Polet, Pietro Quadrino,
Merel Severs, Nicolas Simeha, Kasper Vandenberghe
durée : 4h20 (navette retour vers Paris tous les soirs)
Production Troubleyn/Jan Fabre
Coproduction deSingel (Anvers), Romaeuropa Festival (Rome)
avec le soutien des Autorités flamandes, de la Ville dʼAnvers
LʼArche est éditeur et agent théâtral de Jan Fabre.
Le Pouvoir des folies théâtrales a été créé en 1984, à la Biennale de Venise,
recréé en 2012 à Impulstanz Festival de Vienne et repris lors du Festival dʼAvignon 2013.
Le Théâtre de Gennevilliers est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication,
la Ville de Gennevilliers et le Conseil Général des Hauts-de-Seine.
Le Pouvoir des folies théâtrales
Majestueuse et festive, superbe et arrogante, cette oraison funèbre sonne le
glas des formes passées pour célébrer celles à venir dans un élan salutaire
et joyeux. La scène livrée aux larmes, à la sueur, à la chair mise à nue est
scandaleusement érotique.
De lʼart dʼenterrer avec faste et superbe un théâtre qui fut et nʼest plus. De lʼart de rendre hommage tout
en claquant la porte au nez de ses aînés. En signant en 1984 cette pièce majeure de son répertoire, Le
Pouvoir des folies théâtrales, Jan Fabre, artiste turbulent, réfractaire au joli, aux connivences de bon
aloi, à la frilosité, entérinait, une fois pour toutes, la mort des scènes empesées, corsetées, formatées,
croulant sous les froufrous et suintant le moisi à cent lieues à la ronde. Il ne faut pas moins de 4h20
pour que sʼopère, sur scène, ce programme de reconfiguration qui affranchit du XIXème siècle et de ses
avatars un plateau en quête urgente de vitalité dont le seul credo semble être « lʼici et maintenant ».
Cʼest ce à quoi sʼemploient les interprètes qui vont aux limites de lʼépuisement physique, exténuant
dans dʼinnombrables répétitions les noms de pièces, dʼauteurs, de dates sur lesquels sʼarqueboute
lʼhistoire de la représentation. Ils sont en uniformes, costumes cravates, nus, portent des couronnes
dorées sur la tête, courent comme des dératés, halètent comme des chiens. Ils ressuscitent avec un
zest de perversité un théâtre muséifié qui nʼautorise aucune transgression. Et ce faisant, ils lʼachèvent
dans un geste total mêlant vidéo, corps, texte et musique. Du conflit ainsi activé entre passé et présent
émerge une forme qui ne doit quʼà elle-même sa légitimité. Une forme tourbillonnante dont on sort droit
comme un i, avec la certitude que nos pendules internes viennent dʼêtre remises à lʼheure.
© Wonge Bergmann
Le Pouvoir des folies théâtrales
par Luk Van den Dries
Le Pouvoir des folies théâtrales (De macht der theaterlijke
dwaasheden) : le titre ressemble à une pose solennelle sur
lʼautel du théâtre. La grandeur passée du théâtre y est
célébrée avec de nombreux froufrous, des fauteuils carmin
et des dorures clinquantes. Le titre évoque lʼécho des
rumeurs dans les loges, le tintement des flûtes à
champagne dans les salles de bal majestueuses,
lʼexaltation à lʼégard dʼacteurs et dʼactrices en quête de
sentiment, lʼégarement de la scène théâtrale baroque.
Le théâtre du XIXème siècle y est montré comme le
délassement de choix de la bourgeoisie que ces
hallucinations enchanteresses agréent. Les illusions
présentées ne sont plus théâtrales, elles sont « theaterlijk » (comme du théâtre;
littéralement : théâtre cadavre), un
néologisme Fabrien qui, en
néerlandais, sʼannonce comme un
service funèbre : le cadavre du
théâtre est exposé sur lʼautel de la
salle de spectacle. Dans ce
funérarium, nous lui disons adieu
avec une ode qui à la fois chante
les louanges du défunt et le bannit
pour lʼéternité dans son caveau.
« Le Pouvoir… » est avant tout
une pièce historique. Elle écrit
lʼhistoire. Non seulement dans
lʼœuvre de Fabre même – la
production confirme définitivement
sa percée internationale – mais
elle dévoile également le point
final auquel est arrivée lʼéconomie
de lʼillusion, pour mieux le
dépasser. Comme moment clé
dans lʼhistoire de lʼillusion
théâtrale, Fabre choisit la plus
grande création de Wagner :
LʼAnneau du Nibelung. Non
seulement Wagner transforme le genre de lʼopéra en
Gesamtkunstwerk, il est aussi le premier à éteindre la
lumière dans la salle et à affranchir ainsi un média
populaire en produit esthétique autonome. Le Pouvoir des
folies théâtrales cite ce moment de basculement dans une
scène extrêmement longue et douloureuse au cours de
laquelle une actrice se voit brutalement refuser lʼaccès à la
scène. Elle griffe, mord, séduit, jure et hurle, mais lʼacteur
qui garde la scène la tire et la traîne, et la repousse
toujours plus violemment. Ce nʼest que lorsquʼelle répond à
lʼénigme sans cesse répétée – « 1876 ? » – en
mentionnant la date de la première de « LʼAnneau… », que
lʼaccès à la scène, berceau des apparences théâtrales, lui
est accordé. Parallèlement à cette évocation de lʼhistoire
du théâtre, Fabre donne vie au conte de fées Les habits
neufs de l'empereur dʼAndersen. Au centre se trouve un
empereur, armé dʼun sceptre et dʼune couronne, drapant
son costume invisible autour de son corps nu et tentant
ainsi dʼimpressionner ses sujets. Pendant presque toute la
représentation, il marche à grands pas sous notre regard,
impressionnant et aveuglant. Avec la démonstration de ce
sublime mensonge, de cette ultime mascarade, Fabre met
en scène un regnum au bout du rouleau. Son geste est à la
fois une évocation et une destruction. Dʼinnombrables
scènes montrent les fastes du mensonge. Nous voulons
tant croire en ces grenouilles qui se transforment en
princes ou en héros qui vénèrent leur princesse. Fabre
crée sa propre Gesamtkunstwerk en projetant un
enchevêtrement écrasant de tableaux de lʼécole
maniériste, avec des citations des œuvres musicales de
Richard Wagner, Richard Strauss, Othmar Schoeck,
Bizet… et avec la musique minimaliste de Wim Mertens,
alors que sur scène dominent des
gestes épurés. Cʼest un tout
remarquablement éclectique,
dominé par la pose, lʼemphase et
le maniérisme. Toute cette pompe
est toutefois écrasée sur scène
par le sens des réalités ; par une
répétition interminable et une
accélération fanatique, les héros
et les princesses deviennent des
masses suantes, et un ballet
dégénère en chorégraphie de plus
en plus chancelante. La durée de
lʼaction en temps réel envoie ainsi
au tapis le mensonge de la fiction.
Dans Le Pouvoir des folies
théâtrales, Fabre déploie les
principes du pouvoir. Avec une
référence à Foucault, il dresse le
portrait de la systématique de la
discipline. La résistance physique
des acteurs est constamment
poussée dans ses dernières
limites. Lʼuniformité des
mouvements et des habits
sʼempare du moindre signe dʼindividualité. Ordre et
soumission régissent les actes sur scène. Mais à travers
cette violence, ou grâce à elle, le pouvoir dʼun nouveau
théâtre contemporain émerge. Au-delà de Wagner. Au-delà
de tous les innovateurs cités de nombreuses fois tout au
long de la pièce, de Béjart à Brook, de Mabou Mines à
Müller. À la fin de la représentation, un acteur prend une
actrice sur ses genoux et frappe ses fesses nues jusquʼau
moment où elle ne peut plus le supporter, elle donne alors
la réponse à son énigme : « 1982 ? »: « C'est du théâtre
comme il était à espérer et à prévoir », hurle lʼactrice, les
fesses rouges. Fabre sʼinscrit lui-même dans lʼhistoire du
théâtre. Dans le rouge, lʼor et les froufrous du théâtre,
formidable machine à rêves, il dissimule la mèche du real
time/real action de la performance. Lʼexplosion sʼentend à
des kilomètres à la ronde.
© Wonge Bergmann
© Claudine Doury
Jan Fabre, biographie
Homme de théâtre
Fin des années soixante-dix, le jeune Jan Fabre défraie la chronique
avec ses Money performances où il brûle des liasses de billets que le
public lui prête en bonne foi pour créer des dessins avec les cendres
ainsi obtenues. En 1982, il pose avec Cʼest du théâtre comme cʼétait
à espérer et à prévoir une bombe à fragmentation qui ébranle les
fondations du théâtre de lʼépoque.
Deux ans plus tard, il est invité à participer à la Biennale de Venise où
il persiste et signe avec Le Pouvoir des folies théâtrales. Ces deux œuvres entrent dans les annales du théâtre contemporain et
font le tour du monde. Depuis, Fabre sʼest taillé une place parmi les artistes les plus multidisciplinaires de la scène artistique
internationale. Il rompt avec les canons du théâtre classique en y introduisant des « real time performances » – quʼil qualifie
parfois dʼinstallations vivantes – et explore les possibilités chorégraphiques radicales pour revisiter la danse traditionnelle.
Le corps sous toutes ses formes est au centre de sa démarche depuis le début des années quatre-vingt. Ses productions (e.a.
Je suis Sang, Ange de la Mort, Quando lʼuomo principale, Orgy of tolerance…) ont eu un accueil très favorable à lʼéchelle
internationale. Il est clair que lʼinvitation à participer comme artiste associé à lʼédition 2005 du Festival dʼAvignon peut être vue
comme une consécration (toute provisoire) de sa carrière théâtrale.
Jan Fabre (né à Anvers, en 1958) est connu, tant en Belgique quʼà lʼétranger, pour être lʼun des artistes les plus dʼavant-garde
et protéiformes de sa génération. Depuis 30 ans, il se distingue en tant quʼartiste de performance, forgeron de théâtre et
dʼopéras, chorégraphe, auteur et artiste plasticien. Quel que soit le genre quʼil aborde, il en déplace systématiquement les
frontières.
Auteur
La plupart des textes de Fabre étaient initialement destinés à être portés à la scène. Au début des années soixante-dix, Jan
Fabre se met à écrire pour consigner ses idées qui sont déjà le fruit dʼune imagination débridée. Ces textes resteront pendant
des années au fond dʼun tiroir avant dʼêtre publiés au moment où leur auteur décidera de les mettre lui-même en scène.
Dʼautres textes voient le jour durant le processus de répétitions. Il sʼagit de textes entièrement improvisés par les acteurs ou
dʼun mélange de textes dʼauteur et dʼimprovisations.
Dʼautres encore consistent en des monologues, souvent écrits pour Els Deceukelier, son actrice fétiche. Ou en des dialogues
aux allures de monologues car dans les œuvres théâtrales de Fabre, rares sont les répliques et anecdotes réalistes. Ses textes
sont plutôt conceptuels et poétiques. Ils sʼarticulent autour de rituels primitifs et de thèmes qui fascinent leur auteur, de
questions philosophiques qui lʼobsèdent. Mais ils respirent aussi la violence et la joie que procure une vie vécue pleinement, le
vécu à géométrie variable de la beauté, de lʼérotisme et de la fête qui transportent Fabre dʼun extrême à lʼautre.
Les œuvres littéraires de Jan Fabre trahissent également sa conception du théâtre. Pour lui, le théâtre est une œuvre dʼart
intégrale dans laquelle le mot occupe une place fonctionnelle mûrement réfléchie aux côtés de la danse, de la musique, du
chant, de la performance et de lʼimprovisation. La sobriété avec laquelle Fabre use du médium « texte » induit une autre
approche du théâtre. Les metteurs en scène qui, ces dernières années, ont été de plus en plus nombreux à porter ses textes à
la scène le confirment : les textes de Fabre sont réfractaires à toute distillation théâtrale traditionnelle.
En 2012, Jan Fabre a présenté 4 solos au T2G – Théâtre de Gennevilliers :
Drugs kept me alive
L'Empereur de la perte
Étant donnés mis en scène par Markus Öhrn
Preparatio mortis
Infos pratiques
T2G - Théâtre de Gennevilliers
Fondateur Bernard Sobel
Direction Pascal Rambert
41 avenue des Grésillons
92230 Gennevilliers
Standard + 33 [0]1 41 32 26 10
www.theatre2gennevilliers.com
Réservation
sur place ou par téléphone au +33 [0]1 41 32 26 26
du mardi au samedi de 13h à 19h
télépaiement par carte bancaire
Vente en ligne sur :
www.theatre2gennevilliers.com
Revendeurs habituels :
Fnac — Carrefour 0 892 683 622 (0,34 euros/min), fnac.com,
Theatreonline.com, 0 820 811 111 (prix dʼune communication locale),
Starter Plus, Billetreduc, Kiosque jeune, Crous et billetteries des Universités Paris III, VII, VIII, X,
Maison du Tourisme de Gennevilliers, Maison du Tourisme dʼAsnières-sur-Seine
Accessibilité
Salles accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Navettes retour vers Paris
Certains soirs, après la représentation, une navette gratuite vous raccompagne vers Paris.
Arrêts desservis : Place de Clichy, Saint-Lazare, Opéra, Châtelet et République.
Accès Métro
Ligne [13 ] direction Asnières-Gennevilliers, station Gabriel Péri [à 15 mn de Place de Clichy] sortie [1] puis suivre les
flèches rayées rouges et blanches de Daniel Buren
Accès Bus
Ligne [54] direction Gabriel Péri ; arrêt Place Voltaire
Accès voiture
- Depuis Paris - Porte de Clichy : Direction Clichy-centre. Tourner immédiatement à gauche après le Pont de Clichy,
direction Asnières-centre, puis la première à droite, direction Place Voltaire puis encore la première à droite, avenue
des Grésillons.
- Depuis lʼA 86, sortie n° 5 direction Asnières / Gennevilliers-centre / Gennevilliers le Luth.
Parking payant gardé à proximité.
Le FoodʼArt
Restaurant au sein du T2G, ouvert avant et après le spectacle
Tel. + 33 [0]1 47 93 77 18