L`homme qui rétrécit
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L`homme qui rétrécit
L’HOMME QUI RETRECIT Jack Arnold CARLITOPOLIS Luis Nieto – France – 2006 – 03’10 – Public : Dès 6 ans Un étudiant présente son projet de fin d’études devant un jury. Cet acte banal se transforme peu à peu en une performance absurde et trompeuse au cours de laquelle une petite souris de laboratoire appelée Carlito subit toutes sortes d’expériences. Un mélange de prises de vue réelles et d’images de synthèse nous fait douter de la véracité des images, mais aussi des mots. Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? Filmer l’impossible L’homme qui rétrécit et Carlitopolis se rejoignent dans une réflexion commune autour du caractère trompeur des images : - Spectacle : Court et long travaillent la manipulation du spectateur par la mise en scène d’un spectacle extraordinaire et surréaliste (rétrécissement d’un homme dû à l’inhalation d’un pesticide, expérimentation plastique en direct sur une souris). Le trucage : Pour donner corps à l’effet de rétrécissement de Scott, L’homme qui rétrécit mobilise des techniques de trucage comme le cache contre-cache, la surimpression ou encore le tournage à partir de maquettes. Carlitopolis s’inscrit alors dans le prolongement du film à trucs, basant son film sur la démonstration d’effets spéciaux numériques autour du corps et de sa malléabilité plastique (taille, forme, aspect). Thèmes communs au court et au long : Thèmes : Animaux, Magie, Nouvelles technologies, Fantastique Questions : Comment brouiller les niveaux de réalité ? Comment le film questionne-t-il les genres ? Comment le film questionne-t-il les limites du corps au cinéma ? Comment le film trompe-t-il le spectateur ? Comment mettre en évidence que le cinéma est une illusion ? Que produit la distanciation ? LES ESCARGOTS René Laloux – France – 1965 – Animation – 11’ – Public : Dès 9 ans Un paysan pleure sur ses chétives salades... celles-ci grandissent démesurément. Les escargots mangent les salades ... Eux aussi grandissent en détruisant le paysage. Le calme renaît. Le paysan rescapé pleure sur ses chétives carottes ... Attention aux lapins...! Renverser le réel Géant ou microscopique, les personnages et les objets du monde ne cessent de se transformer à travers des jeux d’échelles surréalistes : - - Mouvement des corps : Court et long font le récit de mystérieuses transformations plastiques à travers le rétrécissement microscopique d’un homme dans le long, et à travers le grossissement effrayant des légumes et des animaux dans le court. Le rapport au gigantisme se joue à travers ces deux films, servi par un travail de variations des échelles entre personnages et environnement. Technique : Si le long métrage use de différentes techniques de trucages pour mettre en image l’impossible (la surimpression notamment), le court, par le biais de l’animation, reconfigure le réel en donnant forme à un imaginaire fantasmé. Rapports de force : Les films se caractérisent par une mise en conflit entre les hommes et les choses (objets, animaux), dont l’inversion des échelles et des rapports de domination habituels bouleversent le réel. La toute puissance de l’homme face aux éléments se voit remise en question à travers ces retournements de situations respectifs et se trouve à l’origine de la dimension angoissante des films. Thèmes communs au court et au long : Thèmes : Ville, Animaux, Monstre, Alimentation, Conflit, Peur, Fantastique, Science-fiction Questions : Comment filmer la transformation ? Comment interroger les rapports de force ? PLANET Z Momoko Seto – France – 2011 – Expérimental – 09’30 – Public : Dès 6 ans Quelque part... La PLANET Z. La végétation commence à s’installer sur la planète, et tout semble vivre en harmonie. Mais un champignon gluant envahit petit à petit ce monde idyllique. Phénomène L’apparition d’un phénomène fantastique au sein du récit, à l’origine de la transformation plastique des éléments, rassemble le court et le long dans un voyage mystérieux : - - Echelle : Court et long travaillent les jeux d’échelle par l’alternance entre représentation macro et microscopique. Le contraste entre ces deux échelles créé le trouble, participe au brouillage des niveaux de réalité et rend aux éléments un caractère monstrueux (chat géant dans le long, transformation des matières organiques dans le court). Espace : La difficulté à aborder le réel rassemble les deux récits et tient dans la modification du rapport à l’espace par la spécificité du point de vue adopté. La grande - proximité de la caméra à son sujet (l’homme et les objets dans long, la planète dans le court) et les cadrages serrés modifient notre appréhension du monde. Tension : La tension nait de la perte de repères spatio-temporels, qui plonge les deux récits dans un univers angoissant et inscrit les films dans un sous-genre de la sciencefiction. Thèmes communs au court et au long : Thèmes : Terre, Alimentation, Science-fiction Questions : Comment construire un film autour de motifs visuels ? Comment créer de la tension ? Comment filmer la transformation ? Comment filmer le quotidien ? Comment la texture des sons modifie-elle le rapport au réel ? Comment l’espace est-il modifié par le point de vue ? Comment rendre expressifs les lieux et les objets ? Que produisent les changements d’échelle de plan ? Que produit l’usage du gros plan ? EN CHEMIN Mikhail Kobakhidze – France – 2002 – Fiction – 12’ – Public : Dès 6 ans Un homme marche, chargé de tous les biens qu'il a amassé sa vie durant. Alors qu'il perd tout ce qu'il possède, il perçoit enfin la liberté qui lui manquait jusque-là. Corps prisonnier La problématique du corps « empêché » rassemble le court et le long par les différents handicaps qui contraignent les personnages : - - Handicap : Petitesse dans le long, poids des souvenirs et des choses matérielles dans le court, les personnages masculins se voient contraints par une absence de liberté : Scott se bat pour survivre dans l’espoir de regagner sa taille normale, l’homme du court tente de se délester du passé pour parvenir au bonheur. Réflexion métaphysique : Les films se rejoignent dans leur dimension philosophique, dans la mesure où le long se clôt sur une réflexion sur l’infiniment grand et le rapport de l’homme au monde, le court sur la quête de la liberté au dépend de la notion de propriété. Thèmes communs au court et au long : Thèmes : Solitude Questions : Comment chorégraphier les mouvements des personnages ? Comment le film questionne-t-il les genres ? Comment rendre compte des contraintes qui pèsent sur le corps du personnage ? Comment rendre expressifs les lieux et les objets ? Quel usage le film fait-il du noir et blanc ? Qu’exprime le corps du personnage ? LE CYCLOPE DE LA MER Philippe Julien – France – 1998 – Animation – 13’ – Public : Dès 6 ans Pour tromper sa solitude, le cyclope de la mer, gardien de phare de haute mer, s'invente une compagnie d'êtres de bois et de liège auxquels il donne vie. Tout bascule le jour où il recueille un poisson échoué sur la plate-forme. Isolés Sur les thèmes de l’isolement et de la solitude se retrouve certains éléments esthétiques du court et du long : - - - Echelle : Le travail de variation d’échelle de plans se trouve au centre de la mise en scène des deux films afin de figurer la solitude des personnages. Si le long joue sur le contraste entre la taille de Scott et le monde qui l’entoure, le court fait varier les gros plans sur le bocal du poisson et les plans larges du phare perdu en pleine mer. Solitude : Esseulé par sa petite taille, le personnage de L’homme qui rétrécit décide, à la fin du film, d’explorer le monde de l’infiniment petit en se détachant de la compagnie des hommes. De la même manière dans le court, le cyclope est coupé du monde, isolé sur son phare. La rencontre avec le poisson, l’ayant trompé sur une amitié possible, le replonge dans la solitude et l’abandon à la fin du récit. Huis-clos : C’est au sein d’un espace restreint que se déroulent les aventures de Scott et du cyclope. Si le personnage de L’Homme qui rétrécit ne peut parcourir qu’un espace limité dû à sa petite taille, le cyclope, isolé au milieu de l’océan, ne peut quitter son phare. Cette mise en scène en huis-clos renforce les sentiments de solitude et d’enfermement éprouvés par les personnages principaux. Thèmes communs au court et au long : Thèmes : Animaux, Monstre, Ennui, Solitude Questions : Comment filmer la rencontre ? Comment filmer la transformation ? Comment interroger les rapports de force ? Comment le corps du personnage détermine-t-il son rapport au monde ? Comment les personnages secondaires enrichissent-ils le personnage principal ? Comment l’espace est-il modifié par le point de vue ? Comment mettre en scène le huis-clos ? Que produisent les changements d’échelle de plan ?