L`avenir est aux PULMA
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L`avenir est aux PULMA
Bulletin de l’Association des Pilotes de PULMA Ÿ n° 39 Ÿ 12/2005 Ÿ 3,20 € L’avenir est aux PULMA ! L a hausse continue et irréversible du prix des carburants ne sera pas, dans un temps proche, sans incidence sur les moyens de pratiquer le vol en ULM. Bien entendu, ceux qui ont les moyens de s’offrir un «ULM» compris entre 20 et 80000 euros, obligatoirement très gourmand en carburant et en entretien, ne vont pas être de sitôt privés de vol ! Ils constituent d’ailleurs l’exclusive clientèle des constructeurs professionnels. Mais à l’APPULMA, les courriels et échanges téléphoniques toujours plus nombreux de ceux qui abandonnent l’ULM en raison de son coût d’acquisition et de pratique, nous rappellent qu’au-delà d’une minorité fortunée existent aussi des passionnés au revenu moyen ou modeste à la recherche d’une solution alternative, plus en conformité avec leur budget et leur concept de vol. D’où l’intérêt grandissant porté aux PULMA, paramoteurs et pendulaires notamment, combiné à celui porté par les pilotes de delta et de parapente. La diffusion continue des plans du PULMA 2000 et le succès grandissant de la construction amateur de paramoteurs l’attestent. Il est vrai que la faible consommation des PULMA repousse un peu plus loin dans le temps leur utilisation à coût raisonnable, en attendant une autre solution de propulsion soucieuse de l’environnement et de la quiétude des terriens. Pour l’heure, l’APPULMA poursuit avec opiniâtreté son action sur le dossier test de la propulsion électrique du harnais motorisé. La faisabilité de ce projet est aujourd’hui réelle compte tenu, d’une part, de l’avancée technologique qui permet une réduction de la masse des batteries tout en augmentant leur capacité d’embarquement d’énergie et, d’autre part, l’existence de moteurs électriques fiables issus notamment du modélisme. Demeure le problème du financement de son développement. Des pistes sérieuses existent et l’APPULMA est ouverte à toute proposition crédible en ce domaine. Mais, pour que le développement des PULMA et des ULM légers soit réel et libre, il doit être fondé sur la totale responsabilisation de leurs usagers, donc sur une totale déréglementation. D’autant plus que les risques à l’endroit des tiers sont quasi inexistants. Car les pilotes concernés sont aujourd’hui en aptitude de gérer de manière organisée, autonome et responsable leur loisir aérien, sportif ou non, dans le respect des règles de l’air et de l’environnement. Ce nouveau statut permettrait aussi une démarche responsable essentielle : la mise en œuvre d’une vraie formation déliée d’intérêts commerciaux étroits et une vraie maîtrise d’un mouvement alors bien identifié, maître de sa défense et donc de sa vie. La totale déréglementation des PULMA instituée en 2005 au Royaume Uni, pays de grande fermeté administrative à l’endroit des ULM, valide notre position. Elle est aussi celle de la Fédération Européenne des Loisirs Aériens. L’avenir est donc incontestablement aux PULMA. Il sera d’autant plus garanti que leurs pilotes auront une conscience collective suffisamment forte, validée en organisation adéquate, pour en garantir la pérennité. Dans le cas contraire, les PULMA disparaîtrons sous la pression des plus gros qu’eux, qui seront entrés dans le mortel système de la certification. Bonne et heureuse année. Et une bonne santé pour de bons et beaux vols prudents. Régis Cottet D’ICI ET D’AILLEURS Toujours des nouvelles constructions amateur de PULMA delta, et dans le monde entier ! L’IMPACT motorisé : quelle gueule ! L’ATF La cage de l’ESC XT de Guggenmos sera-t-elle longtemps sans motorisation auxiliaire ? http://www.drachenbau-guggenmos.de/index.htm Le chariot pour MINIPLANE Top 80 12 kg L’alliance très réussie d’une excellente motorisation auxiliaire et d’un chariot ultra-léger. Pratique pour jambes fatiguées ! INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 2 www.top80.be/et_plus.html LA VIE DE L’APPULMA L’AG 2005 de l’APPULMA T raditionnellement tenue chaque année durant l’Euro PULMA, l’AG a unanimement validé la bonne santé de l’association exprimée par le rapport moral du président puis par le rapport financier. Une fois n’est pas coutume, l’APPULMA a très activement participé à l’action positive des fédérations aéronautiques délégataires (officielles) contre la mise en place de redevances applicables aux usagers de l’aviation légère et sportive. De quoi s’agit-il ? Sous le prétexte que ces usagers ne sont soumis à aucune redevance (ex : non paiement de la délivrance du Brevet de Pilote d’ULM par la DGAC), la loi organique relative aux lois de finance (LOLF) qui entre en vigueur dès le 1er janvier 2006 prévoit que les activités de prestation de services du budget annexe de l’aviation civile doivent être financées par la perception de redevance auprès des utilisateurs. Argument officiel : ce mode de financement apparaît juste puisqu’il inscrit le principe de paiement d’un service rendu par l’usager concerné. Il s’agit donc de payer deux fois un service public : une fois par l’impôt et la taxation, une autre fois par une redevance sur les brevets et qualifications. Et sans avoir le choix du prestataire ! Devant la détermination des usagers et de leurs représentations, notamment exprimée par une adresse massive aux parlementaires qui — pour la plupart — ont positivement réagi, le Ministre des Transports a décidé de suspendre la perception de cette redevance pour 2006, afin qu’une « concertation approfondie » soit menée entre l’administration et les fédérations « afin de définir, d’une part le périmètre des prestations qui doivent donner lieu au paiement de redevances et qui seront en tout état de cause en nombre limité, et d’autre part le niveau de ces redevances ». Ce qui signifie qu’il ne s’agit que d’un recul… pour mieux sauter et mieux taxer ! U ne splendide météo a donné à la 32ème Coupe Icare un éclat comme on l’aime : des couleurs, des activités et une ambiance qu’on ne trouvent qu’ici. Record d’affluence sur la plateforme PULMA dirigée par Régis Cottet. Plus de 50 paramoteurs ! Et, pour la première fois, l’évolution groupée d’un quinzaine d’entre-eux, chaque soir, devant le grand public, après les déguisements. Malheureusement, un accident mortel de voltige en delta a, pour la première fois, endeuillé la fête. Le stand de l’APPULMA a permis de nouer de nombreux et fructueux contacts et de diffuser des plans du PULMA 2000. Une borne interactive installée par notre ami Thierry Garçon permettait aux enfants de se familiariser avec les dirigeables ultralégers. Fait marquant de cette Coupe Icare : l’arrivée de John Caston et de Michel Carnet au terme de leur raid Brighton—St-Hilaire, soit près de 900 km en 3 jours. 147 dossiers de plans du PULMA 2000 ont été diffusés. Un vrai succès ! Par ailleurs, l’AG établi un calendrier prévisionnel des rassemblements pour 2006 (voir ci-après) et validé le principe de la tenue de l’Euro PULMA autour du 15 août. Les membres du Conseil d’Administration élus ou réélus à l’unanimité : Joël BOULARD (relais Ile-de-France), Benoit BUYS (relais PACA), Jean CHAPEL (relais Rhône-Alpes), Régis COTTET (Président— relais PoitouCharentes), Rémy DEVOUGE (relai Centre), Eric DOUCET (Trésorier—relais Ile-de-France), Etienne DUMANS (relais PACA), Claude GAROT (Secrétaire), Frédéric HERAUDEAU (relais Rhône-Alpes), Richard LAURENT (Vice-Président—relais Rhône-Alpes)), Jean-Michel LEMOINE (relais Normandie), Patrick ROUSSEAU (Relais Centre). Calendrier PULMA & Paramoteur 2006 Dates Lieu Nature Contacts 25 — 28 MAI Aérodrome de Montélimar-Ancône (Drôme) Rassemblement PULMA et Paramoteurs Frédéric HERAUDEAU 04 75 51 48 05 (soir) 25 — 28 MAI Base ULM de Courseulles (Calvados) Rassemblement PULMA et Paramoteurs Jean-Michel LEMOINE 02 31 64 11 87 (soir) 03 — 05 JUIN Base ULM Saint André de l’Eure (Eure) Rassemblement PULMA et Paramoteurs Joël BOULARD 06 30 51 60 18 14 — 16 JUILLET Buxy (Saône et Loire) LOISIRS AERO 2006 Toute l’aviation ultra-légère [email protected] [email protected] FELA 33 (0)5 49 54 88 42 www.fela.asso.fr Fédération Européenne des Loisirs Aériens [email protected] Régis COTTET 08 75 35 62 55 / 06 75 25 82 27 12 — 15 AOÛT Base ULM Saint-Exupéry Montpezat d’Agenais (Lot et Garonne) EURO PULMA 2006 21 — 24 SEPTEMBRE ST-HILAIRE-DU-TOUVET (Isère) 33ème COUPE ICARE Stand APPULMA AG de l’APPULMA le 14 [email protected] Régis COTTET 05 49 45 68 76 / 06 75 25 82 27 [email protected] AUTRES MANIFESTATIONS SYMPA 23 — 25 JUIN BASSE-HAM (Moselle) Mondial du Paramoteur INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 3 Jean-Claude LUDWIG 03 82 56 49 97 / 06 88 18 70 18 www.grandair.fr LA VIE DE L’APPULMA Du 7 au 15 août, près de 50 pilotes sont venus découvrir la Drôme à partir du vaste aérodrome de Montélimar-Ancône, toujours aussi accueillant pour tout ce qui vole. Fred Héraudeau a mis à disposition de tous son hangar récemment terminé. Merci Fred ! Les appareils disposaient aussi de place dans le vaste hangar de l’Ecole de pilotage ULM « Espace Aérien ». Merci Pierre-Emmanuel Leclère ! Ce confort a permis d’éviter la cuisson des ailes… et des hommes, tant la chaleur et le rayonnement solaire de milieu de journée étaient difficilement supportables. Pourtant, tôt le matin et tard le soir, de superbes vols ont été vécus. Le reste de la journée étant consacré — en pareilles circonstances climatiques — à… ne rien faire et/ou à… bien rigoler selon le taux de résistance à chaleur ! Comme d’habitude dans les rassemblements PULMA. Pendant ce temps, femmes et enfants visitaient la Drôme en terriens. Un département superbe entre Ardèche et Vercors. L’aérodrome de Montélimar-Ancône étant menacé — lui aussi — par la pression immobilière… sur les politiques, voilà une bonne raison supplémentaire de participer nombreux et activement aux rassemblements PULMA qui y sont organisés par l’APPULMA et son relais local Fred Héraudeau. Fred Héraudeau : des milliers d’heures sur PULMA et ULM de sa conception. Des dizaines de photos sur : www.appulma.asso.fr INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 4 RECIT B on. Ça y est ! C'est reparti pour le 3ème raid Montaigu - St-Blancard ! Cette année je fais partie de l'équipe "Los Craignos" avec Jean loup Bouche et Daniel Auduc. Eliane Bouche fait l'assistance. Pour éviter que les équipes les plus rapides fassent le raid sans bivouaquer - c'est le charme de ce genre de raid - le départ a été reporté à 17h. D'après les prévisions, on devrait avoir du vent favorable pour la soirée, mais la météo annonce du vent contraire peu de temps après notre départ, ce qui veux dire qu'il ne faut pas perdre de temps pour profiter du vent favorable... Pour le repas de midi, on se retrouve tous comme d'habitude au BIOCAT de Jean Paul (fidèle membre de l'équipe AtlanticParamoteur), et on se remémore les anecdotes des éditions précédentes. Retour au terrain de stGeorges de Montaigu à 15H pour le briefing où Ludo nous rappelle les consignes pour les terrains/étapes de St-Blancard et Belvès. Ensuite, vérification des coordonnées GPS des deux étapes (surtout celle de Belvès ou je ne suis pas encore allé). A 16H30, on sent la pression monter. Les machines sont installées en ligne, et on contemple toutes ses voiles multicolores étalées sur tout le terrain. 16H55, on va à pied de l'autre coté de la piste, puis alignement pour un départ style 24 Heures du Mans ! 17H. Top départ ! Tout le monde s'élance vers sa machine en poussant un cri de guerre, mais, arrivés aux paramoteurs, on prend le temps de bien s'installer dans la sellette. Il y a juste ce qu'il faut comme vent pour gonfler face à la voile, Daniel ouvre le bal, je le suis sans traîner, mais Jean-Loup loupe son déco alors que le vent tombe. Finalement, il ne décolle qu'un quart d'heure plus tard une fois le vent revenu... Cap sur Angoulême en passant 50m en dessous d'un gros motoplaneur qui est en train d'enrouler, et on se fait brasser... A tel point que je subis une belle petite fermeture d'un quart d'aile en voyant Daniel devant moi qui fait le yoyo; quelques gouttes de pluie sont ressenties... Décision est prise de monter plus haut pour sortir de ces turbulences. Arrivé à 600m l'air devient calme. On continue jusqu'à 800m pour grappiller encore quelques km/h, on détrime, et on prend les gants car on commence à avoir sérieusement froid... Vitesse de 40-50 km/h en survolant les plaines vendéennes. En arrivant sur le Marais Poitevin, Eliane, qui a de l’avance sur nous, s'est arrêtée à Coulon et nous voit arriver au dessus d'elle. Je jette un coup d'oeil sur mon réservoir, je ne vois quasiment plus d'essence, alors nous décidons de nous poser dans un chaume au bord de la route en sortie de Coulon. Comme d'habitude dans ce genre de situation, quelques voitures s'arrêtent au bord de la départementale, avec des gens tout étonnés de voir ces trois engins venus d'ailleurs se poser au milieux de nulle part... En ravitaillant les machines on pense aussi à ravitailler les pilotes avec un peu d'eau et des barres de céréales. Nous en profitons aussi pour ajouter une épaisseur de vêtements supplémentaires. Vingt minutes plus tard, décollage facile pour les trois grâce à un bon petit vent. Au début, vol véritablement « en crabe », mais nous reprenons vite de l'altitude pour trouver un vent plus favorable. Arrivé à 650m, je regarde sur mon GPS l'heure prévue pour arriver à Angoulême : si on continue à cette vitesse on y sera à 22h11. Le soleil se couche à 21h40, donc la nuit aéronautique commence à 22h10 : ça risque d'être très limite pour se poser à Angoulême dans les temps... 45 minutes plus tard, le GPS m'annonce une arrivée probable pour 22h09... mais, surtout, nous commençons à ressentir des gouttes d'eau, alors que nous sommes sous un ciel uniformément gris, qui ne laisse pas particulièrement présager ce phénomène... Finalement, à 20km d'Angoulême nous décidons de nous poser, car le soleil se couche, la pénombre arrive vite. Une arrivée pile poil à l'heure de la nuit aéronautique avec peu de visibilité serait un peu « risquée ». Voilà un champ sympa en bordure de Marcillac-Lanville et, à peine posés, on se retrouve entourés d'une quinzaine de personnes ! Explication du fonctionnement de l'engin tout en pliant les voiles et en téléphonant à notre assistance pour venir nous retrouver. A 23h les machines sont sur la remorque, et direction Génac où nous pourrons trouver un camping. Arrivée à 23H15 au camping. Pas de barrière. Nous entrons discrètement pour ne pas déranger. Finalement nous apercevons un petit restaurant dans un coin du camping. Malgré l'heure tardive on nous sert un très bon poulet au curry ! Le lendemain matin, lever à 6H (oui certains décollent à cette heure là, mais, en ce qui nous concerne, nous n’avons pas envie de «trop» forcer...). 7h15. les tentes sont pliées et nous sommes dans un nouveau champ avec une belle pente face au vent (faible). 4-5L d'essence dans les réservoirs, les voiles sont étalées puis nous décollons dos à la voile. Une fois en l'air, ça n'avance qu'à 10-15km/h en ressentant quelques turbulences. Décision de monter à 500m, puis on détrime pour, finalement, voler à 15/20km/h... En arrivant aux abords de d'Angoulême, Pierre Dabreteau nous contacte à la radio pour nous dire de descendre car il y aurait moins de vent plus bas... J'ai des doutes, et je ne suis pas encore en finesse du terrain, mais je suis quand même le conseil du local de l'étape. Bilan, en descendant, voici les turbulences, donc on retrime, ce qui fait qu'on n'avance plus qu'à 10km/h et on se fait brasser pendant 5 minutes... Merci le Diableteau... Finalement on se pose sans encombre à côté de la manche à air, et un bon café nous est offert. On note le mot de passe de l'étape : «JESUS» ... Forcément, on aurait du s'en douter ! Pendant ce temps, Robert s'approche, mais il n'avance quasiment plus et décide finalement de se poser à 2km, puis nous rejoint à la base. Voyant ce vent, nous décidons sagement de ne pas repartir, et restons à la base. En fait, nous seront les seuls à nous poser à Angoulême ce matin là, et nous apprendrons que l'équipe belge est arrivée à St-Blancard vers 10H du matin !!!! (non sans avoir, au préalable, fait annuler l'étape de Belvès en faisant trop de bruit vers 6 h du mat au dessus des riverains... Dans la matinée on voit quelques équipes (A voile et à Vapeur, Apesanteur Attitude...) nous rejoindre à Angoulême, mais en voiture (plus au nord le vent est plutôt fort et il pleut...). On discute, on mange, je fais un peu de gonflage avec Pierre puis, finalement, voyant que la météo risque de ne pas s'améliorer, nous décidons de filer plus au sud pour trouver des conditions plus clémentes. Paramoteurs rangés, nous filons à Vergt en se disant qu'on va faire un vol local le soir s’il y a encore du vent contraire et qu'on repartira pour le raid lundi matin. Finalement le vent est encore bien soutenu et on laisse tomber le vol du soir. On se retrouve donc à 4 équipes dans le camping de Neufont, pour une bonne soirée tranquille entre paramotoristes (et dire qu'on était parti pour un « raid »... Le lendemain matin, réveil vers 6H30, pliage des tentes, petit-déjeuner, puis la route vers le sud sans destination précise, en se disant qu'on s'arrêtera quand on trouvera un terrain sympathi- INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 5 RECIT que pour repartir. A un moment on aperçoit une manche à air ! Cool ! On se dit qu'on vient de tomber sur une petite base ULM. En fait, il s'agit d'un petit terrain privé à 5km au nord de Lalinde. Mais le vent est perpendiculaire à la piste... Nous décidons finalement de tenter le décollage en partant sur la pelouse de la maison du propriétaire du terrain : zone très courte, légèrement en montée avec des On sort les machines, et on étale les voiles en voyant le vent baisser et passer de plus en plus souvent en travers.... Je prépare ma traîne de 200m, alors que Daniel loupe son décollage pour la première fois depuis le début du raid... Vu que le vent est désormais complètement de travers, j'attend que la manche soit verticale pour décoller sans vent, ma voile monte bien j'accélère, et dévale la pente à une vitesse folle en pensant que je vais me casser la gueule. Mais non, ça décolle ! La traîne sort de son sac tranquillement, et 10 minutes plus tard nous sommes tous les trois en l'air en formation en ligne, Daniel à gauche, Jean-Loup à droite et moi au centre avec la traîne. Nous volons vers 500m. Le sol doit osciller entre 100 et 200m d'altitude. Nous voyons un avion de tourisme 4 places nous doubler par dessous (il a du être étonné en voyant la traîne....) Au bout d'une heure trente de vol nous approchons de St-Blancard et resserrons la formation pour un meilleur effet visuel, une fois au dessus du terrain je sors de la formation pour faire quelques ronds au dessus du petits buissons au bout et une petite prairie en pente derrière (mais moins pratique pour décoller car avec des arbres au bout). On laisse Jean-Loup tenter le premier un décollage, mais il loupe trois fois de suite. Donc je tente à mon tour de décoller pendant qu'il se repose. Malgré la courte distance je détrime un peu pour favoriser la montée de voile car le vent est faible, la voile monte bien, j'accélère, cours, freine la voile, et passe au dessus des buissons. Ensuite Jean Loup retente sa chance en se positionnant au même endroit que moi. Cette fois si c'est bon, mais il est un peu long et quelques épine des buissons vont laisser des traces sur son hélice... Daniel décolle sans problèmes comme d'halac. Je vais de l'autre coté pour faire coucou au "canard fou" et à ceux qui sont au camping, puis je reprend de l'altitude pour finir avec une belle descente en spirale au dessus de l'attroupement qui vient de se former autour de mes deux coéquipiers. Je me pose ensuite à coté d'eux en apercevant les premiers éclairs qui éclatent sous les gros cunimbs plus loin au sud... Ça y est, on a fini le raid ! Bon OK on n’a pas tout fait en vol... Mais bon, cette année on a décidé de faire une version «cool» sans trop s'embêter, mais surtout bien décidés à se faire plaisir ! Et, pour ça, c'est une réussite ! Maintenant, le programme c'est «REPOS» et petits vols tranquils autour du lac de St-Blancard, entrecoupés bitude, et on est repartis tous les trois plein sud vers 10H (et dire qu'on s'est levés à 6H30 !). Le plafond est uniformément gris mais, comme il fait chaud, on commence à sentir un début d'activité thermique, et cette sensation se confirme lorsqu'on aperçoit des petits cumulus qui commencent à se former vers 800 - 1000m. Nous volons toutefois tranquillement vers 500 - 600m en se faisant bercer par cet air qui commence à se réveiller. Une heure trente plus tard nous apercevons Villeneuve-surLot, et décidons de trouver un terrain à l'est de la ville. En discutant, nous voyons un engin à réaction très effilé passer à toute vitesse sous nos pieds ! Quelques secondes plus tard, il est déjà à l'autre bout de la ville en train de faire un virage sur la tranche ! Epoustouflant ! Vers midi, nous nous posons finalement au bord d'une grande route et d'un immense supermarché dans un chaume. 10 minutes plus tard Eliane nous rejoint en voiture. Nous chargeons les machines et allons manger quelques kilomètre plus loin à l'ombre, au bord du Lot avec des canards. Nous reprenons la route vers le sud pour trouver une forêt fraîche et calme pour faire une bonne sieste. Plus tard, nous reprenons la route pour trouver un terrain de décollage à 50-60km au nord de St-Blancard afin de faire un dernier vol et d'atterrir à St-Blancard. Nous trouvons un beau champ en chaume bien pentu face au vent vers Brugnens, à 5km à l'est de Fleurance. de très bons repas venant du "canard fou" et une soirée bretonne sur le terrain de José! J'ai aussi profité de ces petits vols pour accrocher les deux traînes de 200m ensembles, et tester ainsi une nouvelle traîne de 400m ! C'est vraiment long et quand je tire dessus en vol pour voir quel traînée ça représente, j'ai bien l'impression de soulever un poids de 10-15kg! Visuellement c'est sympa, mais c'est très encombrant surtout pour la remettre au sol sans l'emmêler dans les arbres... Finalement la longueur de 200m est un bon compromis... Jeudi, c'était la dernière journée exploitable, car on levait le camp vendredi matin. On décide de faire un vol le matin avant l'orage prévu pour la fin d'aprèsmidi, je loupe deux déco dos voile sans vent avec la voile trempée de rosée, et décide de prendre sagement mon petit déjeuner avant retenter l'expérience avec plus de vent. Pendant ce temps, Alain réussi à casser son hélice en remontant en radada le chemin qui viens du lac, mais la pente était plus forte que son taux de montée... Quelques instants plus tard, Daniel se prépare à décoller, il lève sa voile, accélère, et sent son moteur monter sans lui (cuissardes oubliées : fatigue et distraction par un piéton qui est venu lui poser une question), il arrête tout, mais sa voile retombe sur son hélice qui n'est pas encore tout à fait arrêtée : 2 caissons déchirés..... Bref, la fatigue se fait ressentir pour l'en- semble des pilotes. La plupart vont passer l'aprèsmidi dans les gorges à coté de St-Blancard pour se reposer au frais. Mais en fin d'après-midi le tonnerre gronde et la pluie menace. Nous rentrons au terrain pour fermer les tentes et mettre ce qui traîne à l'abris. Une demi-heure plus tard, l'orage est passé mais il a laissé des traces : la tente AtlanticParamoteur est déchirée en plusieurs endroits, celle de Daniel aussi ; les tables de camping sont éventrées, la remorque de Ludo est transpercée, et toutes les voitures ont des impacts et/ou le parebrise fêlé ! En fait, ça n’était pas un orage, mais un vrai bombardement de grêlons dont les plus gros ressemblaient à des balles de tennis ! On colmate les trous, on rapatrie les paramoteurs sous le hangar de José, et on file prendre le repas de clôture dans la salle de fêtes dont la verrière en plastique viens de recevoir un bâche pour boucher les trous laissés par les grêlons... Le repas de clôture se passe dans la bonne humeur avec les délicieux plats toujours nouveaux de Werner, et tout le monde s'échange des anecdotes concernant le raid. De retour au campement, ont subi de nouveau un orage très violent mais heureusement sans grêle ! Ca y est: c'est vendredi, et l'heure du départ ! Vivement l'année prochaine! Merci à Daniel, Jean-Loup, Eliane, Ludo, Alain, José, Laurence, Werner, ..... et tous les autres pour nous avoir fait passer ces bons moments ! A l'année prochaine! INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 6 Texte Frédéric Mallard Photos Pierre Dabreteau RECIT L 'espace aérien de la Jordanie est totalement réglementé ; ce pays est au coeur d'une belle poudrière et tout mouvement suspect pourrait être mal interprété.... Pour notre bonheur le roi Abdallah, qui a succédé à Hussein en 1999, est un passionné de sports aériens! Le directeur du Royal Aerosports Club of Jordan, Ziad Hamzeh, nous invite à survoler la Jordanie en paramoteurs. Muni de sa lettre d'invitation frappée du sceau royal, l’aventure commence début octobre 2005 pour François Lagarde, Guillaume Chauvet et moi-même afin de découvrir les multiples facettes de ce pays. Guillaume vient d'équiper son Adventure F3 d'un kit puissance (pot accordé et culasse renforcée) sous l'Elle Estive de 30 m2. François étrenne le Snap 100 de Fly Castellucio avec une Action de 25 m2. Pour ma part je vole avec un Ros 100 de Backbone et la Tomahalk 2 d'ITV de 27 m2 ; la facilité de la voile et la puissance sans faille du moteur me permettra de décoller quelque soit l’altitude et même en l’absence de vent dans les endroits délicats. A peine arrivés à l'aéroport d'Amman nous sommes arrêtés par les douaniers intrigués par nos paramoteurs... mais l'invitation royale nous ouvre toutes grandes les portes de la Jordanie ! Sitôt débarqués, le cap est mis au sud. La route s'enfonce dans d'imposants massifs de grès rouge hauts de plusieurs centaines de mètres posés sur un sable ocre. Le capitaine Khaled, pilote ballon, nous accueille au Club et met à notre disposition un pick-up double cabine et un chauffeur. Les 3 paramoteurs et notre équipement y logent exactement : Royal ! Aux premiers rayons du soleil, un vol de reconnaissance nous lance sur les traces de Lawrence d'Arabie, dans le désert du Wadi Rum. A l'entrée de la vallée, nous longeons les piliers de la Sagesse, majestueuses falaises rouges qui se dressent à 300 m de hauteur. L'ombre des massifs s'efface progressivement alors que le soleil pénètre Le Wadi Rum assistons, avec les derniers préparatifs, au départ de cette randonnée équestre partie plusieurs jours sillonner le désert. Avec les vœux de bon voyage, nous promettons d’essayer de les retrouver au hasard de nos vols afin de bivouaquer ensemble. Pour l’heure, le vent soufflant en bourrasque, levé par des thermiques puissants, nous rejoignons Aqaba pour passer les heures chaudes au bord de la Mer Rouge. C'est l'unique façade maritime de la Jordanie. Longue de 20 Kms seulement, elle fait l'objet d'un boom touristique. La mer à 26 degrés est accueillante... la barrière de corail est bien préservée, et coraux et poissons resplendissent de couleurs étonnantes. Le soir, à notre retour dans le Wadi Rum, le ciel, constellé d'étoiles, est parcouru de comètes fulgurantes. Nous dormons à l’orée du désert, au Captain Camp délicieusement abrité par la falaise : Sous les tentes de bédouins plantées autour d’un grand feu, un lit, simplement éclairé par des bougies est posé sur des tapis à même le sable. La nuit est peuplée de rêves d’expéditions aventureuses entreprises par les armées levées par le Lieutenant Lawrence pour retrouver l’honneur perdu du grand royaume arabe oc c upé p ar l es Turcs… Vol du soir à Petra au fond des vallées. L’atterrissage s’effectue en bordure du petit village de Rum après avoir repéré un groupe d'une quinzaine de cavaliers. Nous Nous mettons à profit les jours suivants pour poursuivre notre exploration de la région : Les vols nous emmènent un peu plus profondément dans le désert. De larges vallées sablonneuses variant du rouge au jaune, bordées de montagnes aux a-pics formidables présentant aussi une gamme de couleurs extraordinaires du noir au jaune clair avec toujours cette prédominance de terre cuite. Les plages de vol sont limitées : tôt, très tôt le matin, entre 6 et 7 heures, lorsque la nuit a apaisé toutes les masses d’air avant que les rafales n’occupent soudainement l’espace, chaque jour à des moments différents de la matinée : gare à celui qui n’a pas senti l’aile se chercher et est toujours en l’air à cet instant là ! Le soir est une loterie, parfois violement rafaleux, mais permettant autrement des vols bénis à l’heure où les ombres s’allongent, comme pour fuir l’astre qui pourtant s’évanouit devant nos yeux émerveillés… Vers la Mer Morte Lorsque notre véhicule croise les traces de chevaux, nous décidons de suivre leurs pistes qui nous emmènent à proximité de la frontière saoudienne : C'est la fin du Wadi Rum, les grès rouges font place à des massifs gris, tourmentés et peu accueillants. Un vol magique, toléré par la brise qui, pour cette fois, acceptera notre présence et nous permettra de retrouver la cavalerie ; nous décidons joyeusement de partager le bivouac : soirée féerique, où nous échangeons nos récits de voyages chacun selon son mode de déplacement mais avec la même passion des grands espaces. Il est temps de remonter vers Petra : Patrimoine de l'humanité décrit par Hergé et Tintin dans "Coke and Stoke", puis par Steven Spielberg et Indiana Jones dans « la Dernière Croisade». Le premier repérage est plutôt inquiétant. Le relief tourmenté est couvert de rochers et chardons : pas le moindre terrain propice au décollage, et encore moins de terrain de sécurité en cas de panne moteur… Nous finissons par découvrir en haut de la montagne qui surplombe le village voisin de Little Petra un décollage parapente... envahi par les épineux. Le vol est sympathique mais la lumière déclinante ne permet qu’un aperçu général. Le lendemain matin, il faut savoir profiter de la dernière brise nocturne pour partir à l’arrière du décollage parapente, face au mamelon voisin ! Mais dès INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 7 RECIT Mais dès que le soleil s’arrache de l’horizon, des bouffes irrégulières s'installent doucement en s'orientant en travers de la pente. Guillaume et François se retrouvent dans les turbulences et sont obligés de prudemment renoncer après plusieurs tentatives infructueuses. Heureusement la visite à pied du site est un enchantement. La rivière, maintenant asséchée, qui empruntait la gorge sur plus d'un kilomètre, avait été détournée par les Nabatéens. Nous empruntons le lit de cette rivière pavé par les premiers habitants puis les Romains. Et soudain apparaît le "Kazneh", baigné par les derniers rayons du soleil du matin. Plus loin la vallée s'élargit, entourée de parois creusées d'une multitude d'autres sépultures. Le soir, forts de l’expérience du matin, nous décollons d'un promontoire au sud du village de Wadi Musa ; le lieu, encombré d’enclos de chèvres, est vite envahi d’une multitude d’enfants curieux et ne laisse que peu de place pour l’erreur, mais l’aérologie est moins scabreuse et nous laisse un peu de lumière pour faire des photos. La vision du site est fantastique ; peut-être moins spectaculaire qu’enfermés dans la gorge, elle permet par contre une vision d’ensemble impressionnante. Après quelques passages devant les monuments, nous avisons, perché dans les hauteurs, un monastère surplombant une faille. D’une tire-d'aile nous évitons l'épreuve des 800 marches qui y mènent. Le vent est maintenant Après une nuit de repos à Amman, cap à l’est : la route menant en Iraq s'étire sur un plateau désertique sans fin. Au milieu de nulle part apparaît le premier château du désert : cet ancien caravansérail mérite un petit vol local, mais pas beaucoup plus qu'une photo! Sliman, le chauffeur, conduit maintenant l’équipe vers le nord ; nous visitons le fort ottoman d'Ajlun avant de rejoindre Jerash pour survoler, en plein centre de la nouvelle ville, les vestiges extrêmement bien conservés de l'ancienne cité romaine : le forum et ses colonnades, l'arc de triomphe et l'amphithéâtre avant d'emprunter le stade à quelques mètres du sol sous les menaces des policiers : nous leur répondons par de chaleureux saluts... et nous éclipsons pour une fois plutôt que de leur présenter le laisser-passer royal. En partenariat avec la Société ULteam (Xavier Vergès) l’APPULMA met en place une opération d’achat groupé de parachutes de secours exclusivement réservée à ses adhérents. L’offre s’adresse uniquement aux pilotes de PULMA (harnais motorisés et paramoteurs), de delta et de parapente. Bain dans le Mer Morte Le vol de clôture passe au dessus de la forteresse de Makawir où se dressait le château d'Hérode Antipas qui fit couper la tête de St-Jean-Baptiste. La météo favorable nous permet de rejoindre en navigation la ville de Madaba à une trentaine de kilomètres. Aussitôt posés, nous sommes cueillis, c’est désormais la routine par les militaires puis la police... mais une fois de plus le sceau royal transforme les cerbères en agneaux dociles ! Il ne restait qu’à pousser jusqu’à l'église orthodoxe St Georges de Madaba pour retrouver au sol les étapes de notre périple sur la splendide mosaïque du 5ème siècle représentant la carte de la Palestine… c'était écrit ! : Inch Allah… Le formulaire de réservation est à demander à l’APPULMA 11, rue Henri Dunant F-86000 Poitiers Tél. 33 (0)875 356 255 (sans surtaxe) [email protected] Texte et Photos de Raymond Philibien Vous Makawir complètement tombé et nous en profitons pour nous engager dans le défilé qui nous mène au campement et nous nous posons… devant la tente! Il faut quitter à regret cet endroit fabuleux et nous rejoignons le Mont Nebo, où serait mort Moïse. Le monastère franciscain se détache sur la Mer Morte qui s'étend à une dizaine de kilomètres. Nous volons à 900 m d'altitude et rêvons de rejoindre 1300 mètres plus bas la Mer Morte. Malheureusement la proximité de la frontière israélienne ne nous autorise pas à faire ce vol unique à 400 mètres sous le niveau de la mer, altitude de la Mer Morte qui continue de baisser inexorablement ! Nous restons en l’air dans une atmosphère biblique, en savourant le soleil qui décline sur la terre d’Israël. Le traditionnel bain dans la Mer Morte permet de compenser notre frustration de ne pouvoir voler au-dessus, mer qui porte chaque jour un peu mieux son nom : à force de prélèvement d'eau son niveau baisse d'un mètre par an ! La poussée d'Archimède vitaminée par la salinité de cette mer nous propulse comme des bouchons au milieu des touristes et de femmes en bikini ou entièrement voilées, contraste de la société Jordanienne. avez vécu un moment fort en vol ou en lien avec le vol, dans un rassemblement ou dans l’exquise solitude ? Vous construisez ou avez construit votre appareil ? Etc. Pensez à en faire le récit pour INFORM’AILES, accompagné si possible de photos. Pas besoin d’être écrivain ni de vouloir ressembler à Robert Doisneau ! Si nécessaire, la rédaction adapte le texte. Alors, à vos plumes et à vos archives de photos ! Adressez le tout à l’APPULMA, soit par courriel, soit par La Poste (les photos sont scannées puis retournées à leur expéditeur). La liasse des plans, port compris : • France métropolitaine : 33 € • DOM : 35 € - TOM : 38 € • Autres pays d’Europe : 38 € • Reste du monde : nous consulter; prix en fonction des frais de port. APPULMA 11, rue Henri Dunant F-86000 POITIERS Tél. (0)875 356 255 [email protected] D’avance, merci ! INFORM’AILES n° 39 * 12/2005 * page 8