sweet home côté jardin
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SAMEDI 10 JUILLET 2010 NR 3 sweet home côté jardin « On aurait peut-être dû moins investir dans les titres services et s’occuper d’avantage de l’encadrement humain dans les maisons de repos... » Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur. VITE DIT Bon pied bon œil identiques. Ils sont même accrus par période de grosse chaleur… » La vérité d’un bien être, pour un résident, c’est l’autonomie. Donc de savoir encore se déplacer. Pas question à Temploux d’imaginer une série de chambres où les personnes resteraient alitées toute la journée : quatre kinésithérapeutes sont actifs dans l’institution : « Tout le monde pose le pied à terre au moins une fois par jour… » Tu es de ma famille À la maison de repos Saint-Joseph à Temploux, on est plutôt coulant sur les horaires de visite. « Nous disons systématiquement aux familles qu’elles peuvent venir quand elles le souhaitent, que ce soit pour une simple visite ou pour partager une activité », dit Caroline Guffens, la directrice. Las : cette latitude ne se traduit que par peu de présence de parents dans l’institution. « Les résidents sont très solitaires. Ne prenez pas cela comme un jugement : nous ne connaissons pas les histoires personnelles des familles. Mais c’est un constat. » Help ! Caroline Guffens lance un appel enthousiaste aux bénévoles qui souhaiteraient s’investir dans la maison de repos. « L’été, par exemple, nous avons beaucoup de personnel en congé, mais les besoins sont toujours L’homme qui leur fait chaque jour une fleur Un hectare de jardin pour les résidents de Saint Jospeh à Temploux. (En médaillon : la directrice Caroline Guffens) « Tu verras, tu seras bien » «J Treize résidences-service l’année prochaine édA Cédric FLAMENT 472803 ’aurais bien voulu te prendre/Avec nous comme autrefois/Mais Suzy m’a fait comprendre/Qu’on est un peu à l’étroit/Il faut être raisonnable/Tu ne peux plus vivre ainsi/Seule si tu tombais malade/On se ferait trop de souci/…Tu verras tu seras bien » Les poètes disent si bien les choses : en 1980, c’est Jean Ferrat qui racontait en musique et en tendresse le « placement », comme l’on disait alors – et comme l’on dit encore si cruellement aujourd’hui – d’une maman dans un home. Alors que paraît l’épaisse brochure de l’UCP, le mouvement social des aînés, « Envie de vie : produire de qualité de vie en maison de repos, ça ne s’improvise pas », une visite à Saint-Joseph à Temploux rappelle combien le service public investit énormément dans Saint-Joseph : 92 lits agréés dont 40 MRS (maison de repos et de soin) et 11 lits de court séjour. ses infrastructures pour les C.F. papys et les mamys. ■ Dans le vaste plan de redéploiement du CPAS de Namur et de ses infrastructures, il est prévu l’installation de 13 résidences-services dans le fond du grand jardin de Saint-Joseph. Le président Philippe Defeyt a rappelé ce projet cette semaine, qui permettra à des personnes encore valides de bénéficier de certains services d’encadrement — médicaux, sanitaires — sans pour autant perdre toute autonomie. (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 édA cédric FLAMENT 472806 «L es gens de la terre sont toujours têtus, mais ne s’enterrent jamais. » Le dicton est d’André Duchemin, ce vieux baroudeur des jardins qui, aujourd’hui en bénévole, collabore à l’entretien et l’organisation du (fabuleux) parc de SaintJoseph. Dans cet hectare de pelouses, de lieux sauvages et de plantations diverses, André Duchemin taille sur mesure un écrin végétal et minéral pour les résidents de Saint-Joseph. « Tout est permis. Ils peuvent venir se promener, bien sûr. Mais aussi cueillir des fleurs, ou des fruits. Seuls, ou avec leur famille. Le but, comme avec ce beau bougainvillier que vous voyez là, c’est de créer l’appétence. Le désir. » C’est ici, entre le symbolique gingko biloba et la plante d’agastache, que les résidents viennent sentir la terre et les feuilles, à quelques pas d’une fontaine qui calme cette chaude journée d’été, et dans un silence presque absolu malgré la proximité, de l’autre côté du bâtiment, de la route de Nivelles. Dans le ciel, seul un petit avion en vol vers le proche aérodrome perturbe de temps en temps le vol des hirondelles, des chardonnerets ou des bouvreuils. Chapeau de paille – marque indéfectible du jardinier – et lunettes de soleil : André Duchemin, le verbe haut et la gouaille sans faille, est un homme heureux, qui symbolise les bienfaits d’une complicité, au sein d’une maison de repos, entre profession- André Duchemin, devant un magnifique bougainvillier, dans le parc de Saint Joseph. nels et bénévoles. Cet ancien responsable des jardiniers de la province de Namur connaît bien le lieu : son grand-père maternel y a fermé les yeux. Et quand le papa Duchemin produisait son tabac, c’est ici que les surplus étaient amenés. L’époque était différente : des sœurs géraient l’institution. Maintenant que le CPAS de Namur en a repris la conduite, André Duchemin est resté fidèle. Et derrière les lunettes noires, on sent les yeux un peu rieurs ou humides quand il évoque « ses » résidents. Pour qui il plante ici un rosier gloire de Dieu, là un hortensia. « Ce qu’on fait, c’est juste créer un désordre organisé, pour qu’ils et elles soient heureux. » ■ C.F.
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