Esaïe Cid - La solitude du coureur de fond
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Esaïe Cid - La solitude du coureur de fond
La Cie la Lune et l’Océan présente La Solitude du coureur de fond de Alan Sillitoe mise en scène Patrick Mons direction musicale Esaïe Cid création et conception vidéo David Cid avec Esaïe Cid Patrick Mons Projet de création 2013 CIE LA LUNE ET L’OCEAN 9, villa de l’Industrie - 93400 Saint Ouen - 01 40 11 52 97 - [email protected] Siret : 451 517 874 00033 – APE : 9001Z – Licence : 2-1010511 SOMMAIRE La nouvelle......................................................................................p3 Intentions.........................................................................................p4 Allan Sillitoe....................................................................................p5 Art Pepper........................................................................................p6 Equipe artistique.............................................................................p7 Cie La Lune et l’Océan...................................................................p8 LA NOUVELLE « Sûr que des coureurs de fond dans une maison de correction, on voit pas ça tous les jours ! » Classique de la littérature britannique, cette nouvelle de 1959 est un texte moderne d’une grande musicalité qui se lit comme il semble avoir été écrit : d’une traite. Autorisé à courir en dehors de la maison de correction (!) où il séjourne, Colin Smith porte en lui les espoirs du directeur qui espère en faire un exemple de réhabilitation. Mais le jeune athlète n’est pas dupe de l’intérêt qu’il suscite ! Il est dans un autre combat, une autre logique. Il ne cherche à avoir le dessus sur personne : « Peut-être que quand on a le dessus sur quelqu’un, on meurt. » Smith court continuellement... ses pieds résonnent sur la terre dure des chemins et des champs gelés, seul le décor change. Et la foulée quotidienne du jeune «hors la loi» alimente une pensée haletante, une parole urgente qui fouille la mémoire, affole les rêves et construit son humanité. A tel point que par honneteté envers lui-même et ce qu’il devient alors, il décide de perdre la course... C’est l’antithèse de la mythologie du Winner qui doit vaincre, coûte que coûte. L’inverse d’une mythologie portée aux nues. Le sport est un lieu de lutte où la société tente de contrôler les corps et donc les esprits en les soumettant au culte de la médaille et de la performance. Smith n’a que faire du prix du Ruban bleu et va tout faire pour perdre une course qu’il pourrait aisément gagner. J’ai écrit une cinquantaine d’histoires jusqu’à maintenant, mais la plus importante pour moi est et sera toujours « la solitude du coureur de fond ». Colin Smith est une pure invention. Je l’ai fabriqué au fur et à mesure qu’il courait, qu’il entrait dans ma vie en courant. Il est devenu une telle part de moi que de temps en temps je me demande si je ne le connais pas malgré tout . Alan Sillitoe INTENTIONS Toute la pièce se déroule le temps d’une course... Le coureur apparaît au début par morceaux : la lumière isole le mouvement/ battement de ses pieds, la cadence de sa foulée, l’enroulement des bras, avant de le révéler entièrement comme le puzzle rassemblé d’une pensée qui se constitue “dans la foulée”. Avec toujours cette musique qui est comme l’image sonore de son âme. C’est un spectacle en forme de set comme on parle d’un set de jazz. La musique de Art Pepper sera la référence, le guide musical de ce projet. Jouée au saxophone par Isaie Cid, elle est à la fois le continuum et l’inspiratrice de la pensée du coureur, à la fois garante du rythme de la course et de l’emballement de la pensée. Elle crée aussi des moments de flottement, de suspension... Art Pepper est un musicien à la vie chaotique. Passé plusieurs fois par la case prison, il avait un sens de l’honnêteté proche de celle du héros de Sillitoe puisqu’il a toujours refusé d’être une «balance» pour s’épargner la détention. Cet état d’esprit transpire dans sa musique à la fois lyrique et énergique, parfois proche du free jazz. La conjonction du souffle et de la parole du coureur, du souffle et du timbre du saxophone seront les éléments, la pâte sonore de cette création. Smith court tout autant dans sa tête que sur le sol dans une chevauchée intérieure qui le construit à mesure qu’il avance. « Une course, c’est comme une vie, une petite vie bien sûr.... ». La vidéo prolonge le mouvement, le défilement des chemins, des champs, l’enroulement continuel de la foulée (elle est le regard extérieur et la vision intérieure, les souvenirs tels qu’imprimés dans l’esprit du coureur). Parce que cette course a parfois des allures de « méditation », parce qu’il n’y a ni fuite ni poursuite, le mouvement s’interrompt parfois au plateau et l’image prend le relais pour donner à voir un homme dont la pensée court toujours. A part les apparitions des personnages du directeur et du flic qui sont des résurgences, les images ombrées de ces personnages telles que renaîssant dans la mémoire de Colin Smith, la proposition vidéaste est d’apporter du concret, du “terreau”, de la matière sur le plateau... parce que le personnage du coureur naît quasiment, sort de terre. Les principes scénographiques et la création lumière sont guidés par l’opposition dedans/dehors et la temporalité (avec l’intention première que tout doit se jouer avec pour décor et accessoire une chaise et un lit à barreaux) : Le présent, lorsque Smith s’entraine à jeun le matin, premier et dernier homme sur terre. Le passé, lorsqu’il raconte les circonstances qui l’ont amené là. Le futur, lorsqu’il décrit cette coupe qu’il doit perdre pour rester honnête envers lui-même. Et le retour au présent pour la course et le dénouement final. ALAN SILLITOE Auteur de romans, de nouvelles, de recueils de poésie et d’ouvrages pour la jeunesse, Alan Sillitoe Sillitoe est né le 4 mars 1928 à Nottingham de parents ouvriers. Il est l’un des Angry Young Men (jeunes hommes en colère) des années 1950. Il quitte l’école à 14 ans et travaille dans une usine de cycles. En 1946, Sillitoe s’engage dans la Royal Air Force. Il est en poste en Malaisie péninsulaire où il contracte la tuberculose. C’est durant son hospitalisation, que va se développer chez lui le goût de la lecture et de l’écriture. Il quitte l’armée en 1949. C’est en 1955 à Majorque, en Espagne, où il vivait avec sa compagne, la poétesse américaine Ruth Fainlight, et au contact du poète Robert Graves que Sillitoe commença à travailler à Samedi soir, dimanche matin, qui fut publié en 1958 et porté à l’écran en 1960. Son ouvrage suivant La solitude du coureur de fond (prix Hawthornden en 1959), recueil de nouvelles sur un garçon dans une maison de redressement, paru en 1959, a connu le même destin cinématographique. Si ses premiers écrits ont été brûlés par sa mère, son oeuvre publiée reste le témoignage de ses origines ouvrières : Samedi soir, dimanche matin, d’un réalisme cinglant, en reste l’exemple le plus connu. Il comparait son travail d’écrivain à celui d’un mineur, dans son autobiographie Life withour Armour : « travailler comme un mineur des houillères, dans les grandes profondeurs... » ART PEPPER Arthur Edward Pepper, dit Art Pepper, est un saxophoniste et clarinettiste américain né le 1er septembre 1925 à Gardena en Californie. Enfant, Art Pepper étudie la clarinette puis le saxophone alto. Il commence sa carrière musicale dans les années 1940 en jouant avec Gus Arnheim, Benny Carter et Lee Young. Il entre ensuite dans l’ochestre de Stan Kenton. En 1952, il crée un quartet et a ses premiers ennuis avec les stupéfiants. Arrête, il refuse d’être « une balance » et écope de deux ans de prison. À sa sortie, il enregistre pour Pacific Jazz, Tampa, Pablo et Intro. Il devient alors l’un des plus grands représentants du Jazz West Coast avec entre autres Chet Baker, Gerry Mulligan ou Shelly Manne. A partir de 1959 ses séjours à San Quentin se succèdent. En 1966, il est libéré puis chute à nouveau. Il se soigne à la méthadone à partir de 1975, ce qui lui permet de faire un «comeback» remarqué. En 1977, il se produit au Village Vanguard avant une deuxième et triomphale tournée au Japon. En 1980, avec Winter Moon (Galaxy), il signe l’un des plus beaux disques de jazz avec cordes. Sa santé se dégrade et il décède en 1982 à Los Angeles. Art Pepper a été l’un des seuls altoistes des années 50, à s’affranchir de l’influence écrasante de Charlie Parker sur l’instrument. Ses années d’incarcération et le jeu de John Coltrane ont changé radicalement son style, presque free jazz par instant, comme dans Complete TV Studio Recordings enregistré en 1964. Un style intense et énergique, à la limite de la rupture dans les tempos rapides et passionné dans les ballades, à l’image de sa vie tumultueuse. EQUIPE ARTISTIQUE Patrick Mons Comédien, Patrick Mons a intégré le travail d’un grand nombre de compagnies à travers la France : dans des créations contemporaines de Cormann, Serge Ganzl, Hugo Clauss, Dario Fo ... sous la direction entre autres de Nicolas Lormeau (de la Comédie Française), Charles Lee, Laurent Vercelletto, Bernard Schmit, Patrick Blandin … Il a également fréquenté les textes du répertoire : Molière, Beaumarchais, Racine …; les vaudevilles : Feydeau, Courteline ; les adaptations : Buzzati, Flaubert, Hugo, … et les reprises comme «Les palmes de Monsieur Schutz» (rôle de Pierre Curie). En 2001 il crée la Cie la Lune et l’Océan avec laquelle il réalise l’adaptation et la mise en scène de “Hugoffenbach”, des “Fumées du Pape” de Dario Fo (Festival d’Avignon et tournée), de “ParisSéville, mon amour” (Espace 1789 St Ouen, Théâtre d’Abbeville, Vingtième Théâtre, Festival de Séville, Strasbourg…) et du “Beau temps menace” d’Emmanuel Chesne. Il allie souvent le travail de mise en scène à celui de l’adaptation avec un goût prononcé pour le dialogue entre théâtre et musique ainsi qu’une prédilection pour l’écriture contemporaine. Il a réalisé les mises de scène de “Leçon d’anatomie” de Larry Tremblay, “Une Saison en enfer” de Rimbaud (avec l’aide de la DRAC Auvergne), “Badonce et les créatures“ d’A. Vialatte (diffusé en intégralité sur France culture), “On efface tout et on ne recommence pas” d’Alain Deppe et “Mondéolino” - de Christian Oller et Patrick Mons (avec l’aide de la DRAC Rhône-Alpes). Esaïe Cid D’origine barcelonaise, le saxophoniste Esaie Cid débute sa carrière au sein de la « Barcelona Jazz Orchestra », big band dirigé par Oriol Bordas, avec lequel il enregistre et tourne avec Jesse Davis ainsi que Frank Wess. Arrivé en France en 2002 il fonde le groupe « Jazzpel », quintet jazz aux influences gospel avec trois albums à son actif et acclamé dans des nombreux festivals (Jazz à Juan, St Germain des Prés, St Louis au Sénégal, Enghien, Nice, Rhino Jazz etc). Installé à Paris depuis 2005, Esaie Cid tient le premier alto du big band de Jean Pierre Dérouard, également de la Red Star Jazz Orchestra (qui sort cette année le disque « Olivia Ruiz sings for the Red Star », chez Universal Music), et investit la scène parisienne avec des musiciens tels que François Biensan, Fabien Mary, Mourad Benhamou, Patrick Cabon, Jo Ann Pickens, Gilles Rea, China Moses, Damon Brown, Hugo Lippi, Rene Mailhes, Trocadéro Jazztet, etc. «…Esaie Cid, qui porte bien son nom tant sa façon de jouer s’inscrit dans l’héritage des maîtres» Félix W. Sportis, Jazzhot Discographie 1999 “ September in the rain” BJO featuring Jesse Davis (Swingfonic productions) / 2003 “Pa walloo!” (Jazzpel) / 2004 “Let them Talk (Jazzpel) / 2004 “We praise the Lord (The soul travelers) 2005 “Live à l’Archipel (Blue Saphir) / 2011- “Trocadéro Jazztet and Sisters” (auto prod) 2012 “Olivia Ruiz Sings for the Red Star (Universal Music) David Cid De 1976 à 1992, au Studio Andreu, studio d’animation traditionnel, il se forme comme réalisateur, technicien d’effets spéciaux, responsable de postproduction, directeur de photographie, entre autres... En 1993, il crée la boîte de production d’animation publicitaire FULL ANIMATION, dans laquelle il développe des techniques plus innovantes. Parmi ses clients, on compte les agences Young and Rubicam, Lintas Madrid, Tandem DDB Needham, McCann Erickson, Publicis FCB Arge, Bozell, Rodergas et Barrera, Bassat Ogilvy, Contrapunto... pour lesquels il réalise les campagnes de grandes entreprises comme Nestle, Danone, Kellogg’s, Telefonica... En 1995, il réalise la série d’animation Les Magilletres, de 26 chapitres, coproduit par TV3, Full Animation et Cromosoma. De 2001à 2012 il dirige l’atelier d’animation du Postgrado d’Illustration Créative et Techniques de Communication Visuel de Eina-Escola de Disseny i Art. Depuis 2002, il réalise les images pour les Arts Scéniques, devenu son domaine de prédilection : Auf den Marmorklippen, La Fura dels Baus (Nationaltheater Mannheim, 2002) Striptis, La Fura dels Baus (Festival Temporada Alta, 2007). Carmina Burana, La Fura dels Baus (Kursaal, San Sebastián, 2009) Naïf, Toti Toronell, clown (Teatre Principal d’Olot, 2010) Orfeo ed Euridice, La Fura dels Baus (Festival de Peralada, 2011) LA CIE LUNE OU L’OCEAN Créations 2012 « Le Beau temps menace » de Emmanuel Chesne mise en scène et adaptation de Patrick Mons, avec François Perrin co-production centre Atlas, Théâtre de Ménilmontant et représentations scolaires 2011 « Petites histoires du soir » Créée en 2001 à l’initiative de Patrick Mons, la Cie la Lune et l’Océan est née du désir de fusionner plusieurs formes d’expression artistique, le théâtre et la musique notamment. Elle concentre son travail sur l’adaptation de textes contemporains et puise aussi dans le répertoire des œuvres qui résonnent dans notre actualité. S’attachant à dépasser les frontières interdisciplinaires et géographiques, la Cie fédère autour de ses créations artistes et groupes de différents horizons, mêlant essentiellement la musique au théâtre. Plaçant la transmission et la rencontre au cœur de sa démarche, la Cie propose aussi la mise en place d’ateliers et de moments d’échange avec les publics autour de ses créations, dans les quartiers et le cadre scolaire. Depuis 2009, elle bénéficie d’une convention de permanence artistique avec la Région Île-de-France. d’après Dino Buzzati mise en scène de Patrick Mons, avec Patrick Mons, Raquel Castellano, Jean-Luc Larive Picolo Théâtre 2010 « Hugoffenbach », d’après Hugo et Offenbach mise en scène de Patrick Mons, avec Patrick Mons, Marie Blanc / Raquel Castellano, Thierry Garcia et Philippe Scagni Festival d’avignon et tournée (Paris, ChateauThierry, Toulon, Angoulême...) 2009 « Crédo » d’Enzo Cormann mise en scène de Patrick Mons, au Picolo Théâtre avec Joséphine Dechenaud Picolo Théâtre 2008 « Paris-Séville, mon amour » adaptation et mise en scène Patrick Mons, avec Raquel Castellano,Patrick Mons Espace 1789, Centre Culturel d’Abbeville, Festival d’Avignon, Vingtième Théâtre, Festival international de Séville, ... 2007 « Les Fumées du Pape » de Dario FO mise en scène Patrick Mons, avec Jean-Luc Larive et Patrick Mons Festival d’Avignon et tournée (Nancy, Paris, Beauvais, Chalons, Bougival...) 2005 « Dans la chambre » d’après Feydeau mise en scène de Nicolas Lormeau (de la Comédie Française), avec Isabelle Turschwell et Patrick Mons Théâtre le Funambule avec l’aide des ateliers de la Comédie Française 2004 « Le Rôdeur » de Enzo Cormann mise en scène de Charles Lee avec Patrick Mons Festival d’Avignon et tournée