Rapport d`activités 2009

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Rapport d`activités 2009
CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES
CENTRUM VOOR ALGEMEEN WELZIJNSWERK
ASBL BRABANTIA VZW
Rue de la Charité, 43
Liefdadigheidstraat, 43
1210 Bruxelles-Brussel
RAPPORT D’ACTIVITES 2009
ACTIVITEITENVERLAG 2009
- version française-
Centre d’Aide aux Personnes agrée et subsidié par la
Commission Communautaire Commune de Bruxelles-Capitale
Centrum voor Algemeen Welzijnswerk erkend en gesubsidieerd door de
Gemeenschappelijke Gemeenschapscommissie
1
Avant-propos :
4
Executive summary :
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1ère partie : La situation de l’accueil à Bruxelles et dans nos services sociaux
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1. Les principes généraux de l’accueil au Centre d’Aide aux Personnes Brabantia
2. Les différentes organisations de l’accueil dans nos services sociaux
2.1. L’organisation de l’accueil au service social de Caritas International
2.2. L’organisation de l’accueil au service social de Bruxelles Accueil Porte-Ouverte
2.3. L’organisation de l’accueil au Service Social pour Stagiaires et Etudiants Etrangers
2.4. L’organisation de l’accueil au service social de l’Entraide de Saint-Gilles
2.5. L’organisation de l’accueil au service social de Cureghem
2.6. L’organisation de l’accueil au service social de Caritas Molenbeek
3. Les difficultés liées à l’accueil dans nos services sociaux en 2009
3.1. Généralités
3.2. Les effets de la campagne de régularisation sur notre accueil
3.3. Les effets de l’arrivée massive de nouveaux usagers sur l’accueil
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4. Les difficultés rencontrées dans l’accueil par les pouvoirs publics
4.1. L’accueil des demandeurs d’asile
4.2. L’accueil des usagers dans les administrations communales
4.3. L’accueil des usagers dans les CPAS
4.4. L’accueil des étrangers dans le cadre du regroupement familial
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2ème partie : Présentation des services sociaux du CAP Brabantia
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1. Le service social de quartier de l’Entraide de Saint-Gilles
1.1. Description
1.2. Activité
1.3. Focus 2009 et perspectives 2010
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2. Le service social de quartier de Cureghem
2.1. Description
2.2. Activités
2.3. Focus 2009 et perspectives 2010
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3. Le service social de quartier de Caritas Molenbeek
3.1. Description
3.2. Activités
3.3. Focus 2009 et perspectives 2010
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4. Le service social de Caritas International
4.1. Description
4.2. Activités
4.3. Focus 2009 et perspectives 2010
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5. Le service social de Bruxelles Accueil-Porte Ouverte (BAPO)
5.1. Description
5.2. Activités
5.3. Focus 2009 et perspectives 2010
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2
6. Le service social pour Etudiants et Stagiaires Etrangers (SESE)
6.1. Description
6.2. Activités
6.3. Focus 2009 et perspectives 2010
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Les données statistiques globales pour 2009
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Conclusions et perspectives pour 2010
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Annexes :
Implantation du CAP Brabantia
Situation géographique des antennes à Bruxelles
Le Conseil d’Administration au 31/12/2009
L’organigramme du CAP Brabantia
Les organes de subsidiation
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Avant-propos :
En première partie de ce rapport BRABANTIA 2009, nous avons choisi de relire les activités de nos 6
antennes à la lumière d’une réalité essentielle : « l’accueil », ce fondamental du travail social, ce premier
contact, ce préalable à la relation de confiance.
Nous observerons, d’abord, l’accueil au sein même de nos services, ses divers modes de fonctionnement
et aussi les nombreuses difficultés rencontrées.
L’accueil, ensuite, tel que nous le constatons, au sein des différentes structures de service public :
administrations communales et CPAS, Fedasil pour les demandeurs d’asile, ambassades et
administration chargée des demandes de regroupement familial.
La deuxième partie du rapport présente les activités de chaque antenne.
Celles-ci montrent que, souvent, l’accueil débouche sur une double frustration :
- Frustration des usagers, qui arrivent, de plus en plus nombreux, dans nos services, en état de
paupérisation croissante, de santé mentale vacillante ou de perte de confiance, ou avec un statut très
précaire … et qui rêvent de réponses immédiates !
- Frustration des travailleurs sociaux devant leur grande impuissance. Ils ne voient plus de réponses
structurelles à proposer et retrouvent difficilement le sens de leur travail social.
Dans la conclusion, nous essayons de ne pas perdre espoir et de nous mobiliser, avec d’autres, pour un
accueil de qualité de ces milliers d’usagers qui viennent à nous et
qui y ont droit.
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Executive summary :
1. Les activités du Centre d’Aide aux Personnes Brabantia en 2009 :
L’accueil à toute personne sans restrictions ou conditions de race, de langue, de religion, d’opinion
politique ou philosophique, et dans des conditions dignes et humaines, c’est ce que le Centre d’Aide aux
Personnes Brabantia offre depuis 1974 aux milliers d’usagers qui s’adressent à lui .
En 2009, notre trentaine de travailleurs sociaux, lors des différentes permanences des 6 services sociaux
qui composent le CAP, ont accueilli des usagers originaires de 125 pays différents, et venus
principalement d’Afrique (43%) et d’Europe (30%), mais également d’Amérique du Sud (15%) et
d’Asie (12%) : les usagers marocains (15 ,%), belges (14,2%), brésiliens (10%) furent les plus
nombreux.
Parmi l’ensemble des usagers, 2/3 d’hommes pour 1/3 de femmes et dont 60% étaient âgés de 26 à 45
ans, 58% étaient en situation régulière, tandis que les autres étaient en situation irrégulière (personnes
déboutés de la procédure d’asile ou n’ayant jamais demandées l’asile).
Plus de la moitié d’entre eux étaient isolés, les autres étant en couple avec ou sans enfants, ou encore des
isolés avec enfant(s).
Plus d’un tiers de nos usagers étaient sans ressources, un peu moins d’un tiers bénéficiait d’une
allocation de remplacement, alors que seulement 15,5% vivaient d’un revenu issu du travail.
Au travers de plus de 41000 interventions, effectuées dans près de 4700 dossiers et touchant près de
10000 personnes, nos travailleurs sociaux ont apporté une aide concrète sous forme d’information
(66%), d’aide administrative et juridique (15,5%), d’aide matérielle ou financière (6%), d’orientation
(5%), de médiation (5%) de soutien psychologique ou autre (2.5%).
Les causes qui ont amené ces usagers à franchir la porte de nos services sociaux furent multiples et
souvent se cumulèrent, et majoritairement socio-économique (30%), liées à la méconnaissance et à la
complexité des lois et des procédures (30%) ou encore au statut de séjour (15,5%).
2. Les constats de nos travailleurs sociaux :
Ce rapport d’activités transversal de nos différents services sociaux analyse plus particulièrement le
thème de l’accueil des usagers dans nos services, dans les administrations et par les pouvoirs publics, et
ce, au travers du travail effectué en 2009 par nos différents services sociaux, et des constats qui en
ressortent.
L’accueil dans nos services sociaux :
-
Il y a en 2009 une augmentation du nombre d’usagers, et une augmentation de la fréquence des
visites de beaucoup d’entre eux.
-
Les situations individuelles et collectives des usagers se complexifient de plus en plus,
l’obligation de travailler dans l’urgence s’accentue, et face à certaines problématiques (ex :
hébergement), il y a de moins en moins de solutions concrètes à proposer.
-
La campagne de régularisation a augmenté le nombre d’usagers et la charge de travail des
travailleurs sociaux, au détriment des autres demandes sociales, des services et des activités
proposés dans certains des services sociaux.
-
L’arrivée en nombre de nouveau type d’usagers perturbe l’accueil organisé dans les services
pour le public habituel et nécessite des réorganisations provoquant parfois des tensions et du
mécontentement.
-
Lors d’arrivées en nombre de nouveaux types d’usagers, nos services sociaux manquent souvent
de moyens humains, financiers et d’infrastructures pour les accueillir, garantir une aide efficace,
et les travailleurs sociaux doivent alors parer au plus pressé.
5
-
La crise économique en Europe a amené dans nos services sociaux des personnes ayant un titre
de séjour en Italie ou en Espagne et venues en Belgique dans l’espoir de travailler ou de
bénéficier d’une allocation.
L’accueil des demandeurs d’asile :
- L’accueil est assuré par notre service social pour les personnes en procédure d’asile, mais
Fedasil n’assure aucun encadrement des familles qui doivent quitter les structures d’accueil suite
à la désignation d’un CPAS compétent ou des nouveaux arrivants qui n’ont pas reçu de
désignation faute de places libres dans la structure d’accueil.
- Nos services ont été confrontés à une catégorie de demandeurs d’asile qui ont aussi droit à un
accueil de qualité mais ne le reçoivent pas. Ce sont les familles hébergées dans des hôtels qui
sont contraintes de vivre dans des conditions précaires voire inacceptables, au mépris de certains
droits humains fondamentaux. Aucun suivi social ne leur est offert.
L’accueil dans les administrations communales et les CPAS :
-
Les délais d’attente pour les nouveaux arrivants dans une commune pour leur inscription, pour
la délivrance ou la prorogation d’un document par l’administration communale ont souvent des
conséquences dramatiques pour les usagers qui se voient empêchés d’accéder rapidement aux
aides ou aux droits auxquels ils peuvent légitimement prétendre.
-
La charge de travail à laquelle doivent faire face les travailleurs sociaux des CPAS entraine de
long temps d’attente et souvent une écoute réduite au minimum des nécessités de l’enquête
sociale pour l’octroi ou non de l’aide sociale demandée.
L’accueil dans le cadre du droit au regroupement familial :
-
L’accueil dans certaines ambassades belges à l’étranger est parfois mal organisé, et cela prend
du temps avant d’être reçu, ce qui allonge le temps d’une procédure déjà longue.
-
Les frais prévus ou imprévus à assumer dans le cadre d’une demande de regroupement familial
et de l’accueil des membres de la famille sont très élevés, et mettent dans des situations
d’endettement ces usagers qui bien souvent exercent un travail à faible rémunération ou vivent
d’une allocation, et soutiennent déjà la famille restée au pays.
L’accueil en attente d’un retour volontaire
-
Vu la crise de l’accueil, nous ne pouvons offrir aucune place d’hébergement aux personnes en
attente d’un retour volontaire. Même si elles vivent en situation irrégulière, nous estimons que le
retour au pays d’origine se préparerait mieux si elles étaient hébergées.
L’accueil de Mineurs Etrangers Non Accompagnés (MENA)
- Nous constatons que fin 2009, des MENA se retrouvaient également à la rue. Seules des procédures
judiciaires qui condamnent Fedasil peuvent débloquer l’accueil de ces jeunes souvent très fragilisés.
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1ère partie : L’accueil dans nos services sociaux et la situation de l’accueil à Bruxelles :
1. Les principes généraux de l’accueil au Centre d’Aide aux Personnes Brabantia :
Les travailleurs sociaux des 6 services du Centre d’Aide aux Personnes Brabantia s’efforcent
d’accueillir les usagers dans le respect de chaque individu, et dans les conditions de dignité les
meilleures possibles. Une écoute permanente, une approche humaine ainsi que la promotion de relations
humaines de qualité sont des outils essentiels de cet accueil. Les usagers s’adressant à nos services
sociaux sont, pour la plupart, fragilisés et dans des situations précaires : nous nous efforçons donc de
veiller à la dimension humaine de notre accueil.
Si ces principes de l’accueil de nos usagers sont communs à nos 6 services sociaux, chacun d’entre eux
l’organise sur le terrain d’une manière propre, en répondant aux spécificités de son public cible et à
certains objectifs définis par le service.
2. Les différentes organisations de l’accueil dans nos services sociaux :
2.1. L’organisation de l’accueil au service social de Caritas International :
L’organisation de l’accueil des usagers s’articule autour de permanences journalières qui ont lieu du
lundi au vendredi entre 8h30 et 12h. Le service social dispose, au rez-de-chaussée, d’une salle d’attente
pour accueillir les usagers, et dans laquelle ceux-ci peuvent attendre avant d’être reçus par les
travailleurs sociaux.
Chaque personne qui se présente pour le service social durant les heures d’ouverture est d’abord
immédiatement accueillie par un travailleur social chargé quotidiennement d’organiser la permanence.
Son rôle est fondamental puisque c’est lui, d’une part, qui va être le premier contact entre l’usager et le
service social, et d’autre part, qui va assurer la répartition des usagers entre les travailleurs sociaux
présents. Dans un premier temps il va écouter et décoder la demande de l’usager. Ensuite, en fonction de
celle-ci il va soit réorienter l’usager vers un service plus à même d’y répondre, soit procéder à
l’inscription de l’usager chez un de nos travailleurs sociaux. Pour assurer une répartition des usagers la
plus efficace possible, il va tenir compte d’une série d’éléments tels que la langue parlée par l’usager
(nos travailleurs sociaux ont des connaissances linguistiques multiples), le type de demande formulée
(certains de nos travailleurs sociaux sont spécialisés dans certaines matières), ainsi que la charge de
travail de chaque travailleur social.
Vu l’exigüité de la salle d’attente, et par respect pour l’usager, nous essayons, dans la mesure du
possible, de réduire au maximum le temps d’attente avant d’être reçu, ce qui n’est pas toujours possible
certains jours de grande affluence : dans ce cas, nous expliquons à l’usager pourquoi une attente longue
sera nécessaire. Le dialogue avec l’usager est donc un élément essentiel de notre accueil.
Si un usager se présente en dehors des heures de permanences, en fonction de l’urgence du problème
qu’il soumet, soit il est reçu immédiatement soit il lui est demandé de revenir durant une permanence.
Nous appliquons également un principe de souplesse pour les usagers qui veulent venir pour la première
fois et qui ne savent pas se présenter à une permanence parce que, par exemple, ils travaillent : nous
donnons alors des rendez-vous en fonction de leurs possibilités.
Tous ces éléments sont donc pris en compte pour essayer de garantir une qualité de l’accueil et de l’aide
auxquels ont droit les usagers du service social.
Nous devons toutefois bien admettre que nous devons régulièrement adapter et bousculer cet accueil en
fonction des circonstances de grande affluence d’usagers ou de nécessité de travail dans l’urgence.
2.2. L’organisation de l’accueil au service social de Bruxelles Accueil Porte-Ouverte :
Bruxelles Accueil-Porte Ouverte propose un accueil libre tous les jours de 10h à 18h, pendant ces
heures d’ouverture, nos travailleurs sociaux assurent des permanences généralistes, excepté le mercredi
et le vendredi après-midi.
La maison qui abrite le service social de BAPO est très petite : l’accueil des usagers demande donc une
certaine organisation car il ne dispose pas de salle d’attente proprement dite.
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Depuis cette année 2009, la permanence du mardi matin se fait exclusivement sur rendez-vous (de même
que celle du jeudi après-midi depuis janvier 2010), pour éviter les attentes trop inconfortables, et pour
éviter qu’il y ait trop de personnes dans la petite pièce du rez-de-chaussée, dans laquelle s’exerce
également l’accueil des usagers des autres services de la maison. Les travailleurs sociaux qui se relaient
au service social de BAPO offrent un accueil social individuel. Les usagers sont accueillis dès l’entrée,
et écoutés par un accueillant bénévole officiant à BAPO ou par un assistant social assurant l’accueil. Le
travailleur social dispose à l’étage d’un local dans lequel il reçoit, en toute confidentialité, les usagers
pour lesquels un entretien ou des démarches plus approfondies sont nécessaires.
2.3. L’organisation de l’accueil au Service Social pour Stagiaires et Etudiants Etrangers:
Le SESE est un petit service ouvert aux étudiants et stagiaires étrangers dont l’accueil est assuré et
organisé par l’unique travailleur social à mi-temps qui y officie et y occupe un bureau individuel. Le
service fonctionne sur base de deux permanences hebdomadaires, uniquement sur rendez-vous. Les
usagers qui s’y présentent sont donc généralement attendus puisqu’ayant un rendez-vous. Les personnes
se présentant sans rendez-vous sont reçues en fonction des possibilités du jour ou se voient donner un
rendez-vous fixe. Pour ce petit service qui est fermé ou à certaines heures de la journée ou certains jours
de la semaine, un outil précieux de fonctionnement est le répondeur téléphonique sur lequel les usagers
peuvent laisser un message et leurs coordonnées afin d’être recontactés par le travailleur social
ultérieurement.
2.4. L’organisation de l’accueil au service social de l’Entraide de Saint-Gilles :
L’Entraide de Saint-Gilles est un service social ouvert sur le quartier qui propose quotidiennement un
accueil cordial à toute personne qui le souhaite et ce sans aucune connotation philosophique ou
religieuse.
Toute personne est la bienvenue à l’Entraide pourvu qu’elle respecte des règles de vie essentielles
basées principalement sur le respect de chacun et de soi-même.
Notre principale philosophie de travail est basée sur un accueil inconditionnel. Ainsi, nous sommes
ouverts à tous, pour peu que la personne se présente dans un état acceptable.
Cet accueil inconditionnel se manifeste notamment via notre porte toujours ouverte qui permet à
quiconque de rentrer et de sortir à sa guise.
Voici nos différents objectifs d’accueil :
Reconnaissance de la personne
La première chose, est de pouvoir reconnaître chaque personne en tant qu’être humain. Les personnes
que nous accueillons sont en manque de reconnaissance sociale. Elles n’ont pas de logement, pas de
papiers, pas ou peu de famille,…
L’une des actions les plus importantes de la journée, est simplement de dire « bonjour » et « au revoir »
à toutes les personnes qui passent la porte de l’Entraide. Dire « bonjour » et prendre des nouvelles sont
les premières paroles de la journée, les premiers gestes qui leur montrent qu’à l’Entraide, ils ne sont plus
anonymes. S’ils ne viennent pas pendant quelques jours, on le constate et on leur demande des
nouvelles. Aujourd’hui, il n’est pas rare que certains habitués préviennent quand ils ne sauront pas venir,
parce qu’ils savent qu’on va s’inquiéter pour eux.
Les premiers jours, avec les nouveaux arrivants, les « bonjour », « au revoir », « bonne journée » restent
dans le vide. Puis, petit à petit, les usagers finissent par se retourner et sourire, comme s’ils entendaient
ces mots pour la première fois.
Cette première étape a des répercussions sur le bon déroulement du reste de la matinée.
Nous avons tenté de maintenir cette reconnaissance tout au long de l’année 2009 même si cela n’a pas
toujours été évident à cause de la barrière linguistique.
Donner une place, responsabiliser
Un autre objectif est d’essayer de responsabiliser les usagers. Plusieurs choses sont quotidiennement
mises en place afin de tendre vers cet objectif.
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Le café est volontairement proposé en self-service. Cela permet notamment de sensibiliser les usagers
sur leur consommation de café (il faut qu’il en reste pour les nouveaux arrivants).
Nous leur demandons régulièrement un petit coup de main, pour décharger les courses pour l’épicerie,
ou apporter des vêtements à notre vestiaire social, la Malle aux Chiffons.
Cette responsabilisation a, à nouveau, été quelque peu mise à mal par le nombre croissant de personnes.
Nous avons ainsi dû limiter la distribution de café et être plus vigilants quant à la consommation.
Observation
L’observation est un outil indispensable dans l’anticipation et la gestion des conflits.
Les usagers se trouvent dans de telles situations de précarité qu’un regard, une demande mal formulée
peut vite dégénérer. Nous faisons face également à des personnes présentant des troubles de santé
mentale importants et qui vivent dans une autre réalité et qui sont souvent l’objet d’incompréhension et
de conflits.
Nous pouvons aisément tempérer ces tensions en intervenant au moindre comportement qui trahit l’état
de nervosité ou de santé mentale des personnes.
L’observation est la première chose apprise dans les formations sur la Communication Non Violente.
L’écoute, l’expression de ses propres sentiments face à la situation qui nous met en difficulté,
l’expression de ses besoins et la formulation d’une demande claire sont les autres étapes qui permettent
de gérer la plupart des conflits de l’accueil mais qui permet surtout de donner une place aux personnes.
2.5. L’organisation de l’accueil au service social de Cureghem :
Le service social de Cureghem est situé au cœur du quartier dans une petite maison proche du CPAS
d’Anderlecht. Nous y accueillons, durant les heures de permanence toute personne qui le souhaite et
dans la pratique principalement des gens du quartier. La porte est ouverte et une petite salle d’attente
conviviale et lumineuse permet à l’usager de se sentir à l’aise dans l’attente d’être reçu par une
assistante sociale.
Depuis quelques années, un bénévole propose le café ou le thé et des biscuits aux personnes qui se
présentent chez nous. C’est l’occasion de les faire parler entre-elles ou avec lui avant l’entretien attendu.
Seules avec le bénévole, certaines personnes en profitent pour s’ouvrir de leurs drames personnels: ainsi,
cette dame algérienne qui vit en Belgique avec un mari et ses cinq fils dans une pauvreté extrême et
pourtant s’y trouve mieux que dans son pays natal où elle était riche, vivait dans une grande maison au
milieu d’un grand jardin, mais dans une peur constante qui l’empêchait de dormir.
Elle avait besoin de se libérer en décrivant des scènes de violence auxquelles ses jeunes enfants ont
assisté.
En groupe, peuvent surgir des débats, comme celui sur les différences d’éducation entre les familles
belges, les familles musulmanes et les familles originaires d’Afrique noire. A d’autres, c’est une
présence silencieuse qui convient et qu’il faut donner.
Cette animation de la salle d’attente a lieu le lundi et le mercredi matin. Nous observons que ce projet
rencontre toujours autant de succès.
Cet accueil chaleureux apaise les esprits agités et crée des contacts. Il permet à certaines personnes de
venir discuter autour d’une tasse de café. Même si elles n’ont pas besoin, ce jour-là, d’une aide sociale,
elles viennent passer un bon moment, rencontrer une oreille attentive, briser la solitude quotidienne.
Cette écoute et cette ambiance préalable à l’entretien qui va permettre l’expression de la demande
permet de rassurer la personne, la mettre dans de bonnes conditions, pré-établir la confiance
indispensable et évite tant que faire se peut les tensions et les dérapages.
Le vestiaire social également géré par des bénévoles, ouvert à tous, permet également l’écoute, le
contact humain et la compréhension mutuelle sans jugement. La confiance existe, les usagers reviennent
de semaine en semaine, les points de vue peuvent se confronter, les conseils se donner.
2.6. L’organisation de l’accueil au service social de Caritas Molenbeek :
L’accueil de notre public au sein du service social de Caritas Molenbeek a été plusieurs fois la source de
réflexions quant à la meilleure manière d’organiser un accueil adapté aux attentes des usagers.
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Il est important que les usagers reçoivent un accueil de qualité au service d’une compétence
professionnelle. Améliorer la qualité de l’accueil, c’est bien souvent aussi améliorer d’abord
l’organisation du travail.
Le plus gros souci au niveau du travail au sein du service social Caritas Molenbeek repose en effet sur
le manque de moyens d’accueil de notre public.
En effet, aucune personne à proprement dit n’est chargée de cette fonction. C’est donc aux assistants
sociaux de gérer cette partie du travail et cela nécessite un déploiement d’énergie plus important et
engendre une grosse perte de temps. Cela rend donc les permanences plus lourdes à gérer.
L’ouverture de la porte est l’aspect le plus dérangeant. En effet, par souci de sécurité, il n’est pas
possible de laisser la porte ouverte constamment.
Cela est très ennuyeux lors des permanences en matinée car la sonnette ne cesse de retentir et les
assistants sociaux doivent donc interrompre à plusieurs reprises leurs entretiens afin d’accueillir la
personne au sein du service social. Cela ne rencontre pas un travail réellement professionnel et la
concentration est très vite perdue ainsi que le fil des idées.
Nous avons réfléchi à la façon de remédier à ce problème et nous avons notamment pensé à la possibilité
d’installer un parlophone. Cela permettrait d’éviter le déplacement du travailleur social jusqu’à la porte
d’entrée. A cela s’ajoute les communications téléphoniques incessantes en pleine permanence..
Les permanences sont ouvertes de 9h à 11h. Nous recevons beaucoup de monde en matinée et
accueillons certaines matinées jusqu’à 25 personnes.
Lorsque la salle d’attente est pleine, il est également compliqué de savoir qui est arrivé le premier. A la
fin de son entretien, l’assistant social se rend dans la salle d’attente mais ne connait pas l’ordre de
passage des usagers qu’elle doit recevoir. Les usagers contrôlent donc eux-mêmes l’ordre d’arrivée et
cela devient petit à petit source de tensions.
Il est donc également nécessaire qu’une personne puisse les inscrire selon l’ordre d’arrivée et cela dans
un but de gérer au mieux l’ordre de passage. Etant donné le nombre important de personnes reçues en
matinée, le temps d’attente est parfois long.
Nous réfléchissons donc au meilleur moyen de limiter ce temps d’attente qui n’est pas toujours justifié.
En effet, des personnes patientent parfois plus d’une heure pour l’explication d’un simple courrier.
Afin de rendre l’accueil plus chaleureux, la salle d’attente s’est vue redynamisée et réaménagée de
manière bien plus accueillante et confortable. En effet, quasi l’entièreté du mobilier des locaux fut
remplacée.
Les bureaux des assistantes sociales ont été rafraichis et égaillés de nouvelles couleurs.
Dans un souci d’information, nous avons placé dans la salle d’attente toute une série de dépliants,
brochures, renseignements, sur le réseau social et sur notre service afin que la salle d’attente soit un réel
lieu d’information.
Nous avons réfléchi petit à petit à travailler avec des bénévoles qui sont présents une à deux fois par
semaine. Ils soulagent donc le travail en ouvrant la porte d’entrée lors des permanences sociales,
lorsqu’une personne se présente à notre service.
C’est un moment de convivialité également car ils partagent une tasse de café avec les usagers,
échangent, discutent dans la salle d’attente. Cela détend tout de suite l’atmosphère.
Le souhait de l’équipe serait de pouvoir mobiliser davantage de bénévoles afin de permettre un service
continu en matinée sur toute la semaine et limiter de ce fait, la surcharge de travail des assistants
sociaux.
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3. Les difficultés liées à l’accueil dans nos services sociaux en 2009 :
3.1. Généralités :
Constats :
- Il y a en 2009 une augmentation du nombre d’usagers, et une augmentation de la
fréquence des visites de certains d’entre eux.
- Les situations individuelles et collectives des usagers se complexifient de plus en plus,
l’obligation de travailler dans l’urgence s’accentue, et face à certaines problématiques
(ex : hébergement), il y a de moins en moins de solutions concrètes à proposer.
Bien que nos services sociaux aient chacun, en fonction de leur public et de leurs spécificités, une
organisation propre de leur accueil, nous avons observé des constantes dans les causes qui ont eu une
influence sur celle-ci en 2009.
La crise de l’accueil des demandeurs d’asile, la campagne de régularisation, l’afflux de sans-papiers
d’origine indienne, la complexification des matières, les difficultés liées à l’hébergement d’urgence et au
logement durable… sont autant d’évènements phares de cette année 2009, qui se sont traduits
concrètement sur le terrain de plusieurs manières, et qui ont eu des conséquences importantes sur
l’organisation de l’accueil et sur le déroulement des permanences sociales dans nos différents services.
D’une manière générale, nous avons d’abord observé, non seulement, une augmentation du nombre
d’usagers s’adressant à nos services, mais également, dans certains cas, une augmentation de la
fréquence des visites d’un même usager : par exemple, la campagne de régularisation a eu pour effet
d’augmenter le nombre d’usagers se présentant quotidiennement à l’accueil et à nos permanences
sociales.
Nous avons également constaté que nos entretiens avec les usagers étaient de plus en plus longs et
complexes, et que la complexification ou la nouveauté des matières nous demandait de plus en plus de
temps dans notre propre formation ainsi que dans nos recherches d’informations à transmettre aux
usagers : par exemple, la campagne de régularisation a nécessité un temps d’étude pour une
compréhension effective des critères de régularisation de séjour, pour pouvoir orienter et aider
efficacement les candidats à la régularisation.
Nous avons enfin souvent vécu la difficulté de trouver des solutions concrètes à proposer à nos usagers,
et nous avons du faire face à des situations devenant de plus en plus urgentes à traiter : par exemple,
nous avons été confrontés dans certains de nos services à la difficulté de proposer des solutions
concrètes aux demandeurs d’asile à la rue et aux réfugiés reconnus devant quitter leur structure
d’accueil, en matière d’hébergement d’urgence ou de logement durable.
Une situation de fait s’est alors imposée : nous avions moins de disponibilité pour les usagers, alors que
le nombre de situation étaient plus urgentes qu’avant. Ce travail dans l’urgence a souvent été le lot
quotidien de nos équipes, car dans beaucoup de domaines, les résultats devaient être rapides et
immédiats : par exemple en matière de régularisation, il y avait l’exigence de la date butoir pour des
dossiers à constituer et à rédiger. Autre exemple, en matière de retour volontaire, traiter le dossier le plus
rapidement possible pour un départ le plus rapide possible, tout le monde voulant partir rapidement. Ou
encore, l’urgence pour les demandeurs d’asile ou les réfugiés reconnus sans hébergement qui, avant,
avaient un toit et la nourriture, et qui, maintenant, étaient dans la rue et sans nourriture…
Nos travailleurs sociaux ont donc constaté une pression accrue dans leur travail, et la qualité de l’accueil
que nous nous efforcions d’offrir a parfois été mise à mal : notre accueil des usagers n’a plus été, à
certains moments, adapté à leur nombre croissant, et nos travailleurs sociaux ont eu moins de temps et
de disponibilité pour les écouter.
Ces situations de crise nous ont d’une part obligés à adapter notre accueil pour y faire face, et d’autre
part, permis de mesurer les limites de nos accueils et les modifications ou les améliorations nécessaires
et possibles.
L’impact des difficultés liées à l’accueil, au sens large, sur nos permanences sociales et notre accueil,
ainsi que les adaptations nécessaires de celui-ci ont a été spécifiques à chacun de nos services sociaux.
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3.2. Les effets de la campagne de régularisation sur notre accueil :
Constats :
- la campagne de régularisation a augmenté le nombre d’usagers et la charge de travail des
travailleurs sociaux, au détriment des autres demandes sociales, des services et des
activités proposés dans certains des services sociaux
- les réorganisations de l’accueil nécessaires dans certaines antennes pour parer l’afflux des
candidats à la régularisation a parfois créé des tensions et du mécontentement chez le
public habituel
La campagne de régularisation qui s’est déroulée dans les 4 derniers mois de l’année 2009 a fortement
bouleversé l’organisation de l’accueil et les permanences sociales dans tous nos services sociaux. En
effet il faut tenir compte de toutes les conséquences de cette campagne : l’augmentation du nombre
d’usagers, la nécessité pour nos travailleurs sociaux de consacrer du temps à se former à la connaissance
et à la compréhension des critères de régularisation, le temps consacré à la constitution des dossiers
(collecte et inventaire des pièces nécessaires et utiles au dossier) et à la rédaction des demandes, la prise
de contact avec les avocats, …Tout cela a demandé à chacun beaucoup de temps, souvent au détriment
des autres usagers et des activités habituelles.
Par exemple, durant cette campagne, à la permanence sociale du service social de Caritas International,
l’afflux d’usagers dans la salle d’attente était tel tout au long de la matinée, qu’il fallait rapidement, soit
recevoir soit renvoyer à un autre jour les usagers : pour éviter d’accroitre les tensions avec et entre les
usagers, pour éviter aux travailleurs sociaux d’être complètement débordés, et pour continuer à garantir
à nos usagers une qualité minimum dans notre travail : un système de rendez-vous a du être mis sur pied
et appliqué pour les usagers qu’il était impossible de recevoir le jour même. Il a fallu également
organiser l’accueil des usagers en fonction du degré d’urgence de leur situation…
Ce système, qui n’était pas l’idéal, a parfois créé du mécontentement chez certains usagers, chacun
considérant souvent que sa situation était la plus urgente, et donc parfois également de la tension
supplémentaire à l’encontre des travailleurs sociaux.
Autre exemple, durant la campagne de régularisation, les permanences sociales du service social de
l’Entraide de Saint-Gilles ont été surchargées, parfois au détriment des usagers habituels, d’une part, par
les candidats à la régularisation en quête d’information et de soutien, et d’autre part, par des demandes
d’attestation de fréquentation de notre association (document pouvant appuyer une demande de
régularisation) : ainsi, le nombre d’usagers venant aux permanences sociales a augmenté d’un gros tiers,
au point que certains jours, l’équipe de la permanence sociale, débordée, a souvent du refuser des
personnes. Concernant les attestations, dans un premier temps, il a été décidé de délivrer l’attestation
aux usagers qui étaient repris dans les dossiers « papiers » et informatiques, ensuite la délivrance des
attestations a été élargie aux usagers fréquentant uniquement l’accueil, mais finalement, devant l’afflux
des demandes, il a été décidé de stopper l’octroi de ces attestations, pour laisser place aux autres usagers
et aux autres demandes sociales. Nous avons du faire preuve de beaucoup de patience et prendre
également du temps pour expliquer à notre public habituel pourquoi les permanences étaient aussi
chamboulées.
Autre exemple encore : cette campagne de régularisation a également eu des conséquences concrètes
sur l’accueil du public habituel de notre service social de quartier de Caritas Molenbeek, ainsi que sur
son travail de première ligne. La place prise par ce nouveau public des candidats à la régularisation a
limité le temps que nos travailleurs sociaux pouvaient consacrer aux demandes d’aide habituelles et
basiques. Il a également été nécessaire d’adapter l’offre d’aide au public habituel, en réduisant très
fortement le système de visites à domicile et d’accompagnements à l’extérieur.
Un autre phénomène a pu être également observé à partir de la mi-août, dans le cadre de cette campagne
de régularisation ; l’arrivée d’Italie, de France, mais surtout d’Espagne, de ressortissants marocains et
algériens : ces personnes se retrouvaient à la rue souvent pour la première fois, avec un sentiment de
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déception. Ils espéraient en effet trouver en Belgique l’occasion de travailler, d’avoir un logement et
une vie meilleure, et leurs espoirs se sont très vite envolés. Cela a bien sûr engendré de l’agressivité, de
la fatigue et un ras le bol général chez beaucoup d’entres eux. A l’antenne de L’Entraide Saint-Gilles,
certaines de ces familles dans le besoin ont d’ailleurs pu bénéficier de l’accès à l’épicerie sociale.
Certains usagers habituels fréquentant l’accueil café de l’Entraide ont eu beaucoup de difficultés à
s’habituer à la présence de tant de personnes : l’équipe a alors du faire face à de l’impatience, à des
revendications de droits, mais également à du racisme et de la violence verbale : son travail à l’accueil a
donc souvent été synonyme de gestion et d’apaisement de conflits mais aussi de dialogue afin de trouver
des solutions pour chacun.
3.3. Les effets de l’arrivée massive de nouveaux types d’usagers sur l’accueil :
Constats :
- l’arrivée en nombre de nouveaux types d’usagers perturbe l’accueil organisé dans les
services pour le public habituel et nécessite des réorganisations provoquant parfois des
tensions et du mécontentement
- lors d’arrivées en nombre de nouveaux types d’usagers, nos services sociaux manquent
souvent de moyens humains, financiers et d’infrastructures pour les accueillir, garantir
une aide efficace, et les travailleurs sociaux doivent alors parer au plus pressé
- la crise économique en Europe a amené dans nos services sociaux des personnes ayant un
titre de séjour en Italie ou en Espagne et venues en Belgique dans l’espoir de travailler ou
de bénéficier d’une allocation
Cette année 2009 a vu également des épisodes d’arrivées assez importantes de personnes en Belgique et
dans nos services sociaux. Nous avons déjà évoqué plus haut le cas de ces étrangers venus d’autres pays
européens, dans l’espoir d’une régularisation, mais d’autres situations ont été également vécues cette
année.
Le service social de l’Entraide Saint-Gilles a vu un début d’année 2009 marqué par l’arrivée massive
d’un public d’origine indienne, qui a engendré une grande perturbation de l’organisation de son accueil
café.
Fin 2008, un réseau de traite des êtres humains fût démantelé à Bruxelles. Ce dernier avait pour but de
faire passer illégalement environ 200 indiens en Angleterre. Après avoir été arrêtées puis contrôlées, ces
personnes ont été mises à la rue par les autorités, sans argent, sans repères, sans passeurs et sans
accueil... C’est ainsi que chaque matin, en plus de son public habituel, l’Entraide a du accueillir une
soixantaine de ces indiens.
Cette augmentation considérable du nombre de personnes accueillies quotidiennement a engendré de
nombreuses difficultés. D’une part, des problèmes liés à l’infrastructure : des locaux trop petits pour
accueillir un nombre aussi important de personnes, une seule toilette servant souvent de « salle de bain »
et de petite wasserette,... D’autre part, une difficulté de communication, la plupart des indiens ne parlant
pas le français, et le peu d’entre eux ayant des notions d’allemand ou d’anglais se faisant comprendre
très difficilement. Enfin, les usagers habituels de l’Entraide, qui ne se sentaient plus à leur place,
menaçaient de quitter l’Entraide.
Grâce à la concertation et à la collaboration avec d’autres associations, certaines dispositions pour
faciliter le quotidien ont pu être prises : dans un premier temps, une série de besoins premiers tels que
celui de nourriture et de vêtements ont pu être rencontrés. Le Clos-Sainte-Thérèse, restaurant social pour
personnes sans-abri, donnait de la nourriture qui permettait l’organisation à l’Entraide de « petits
déjeuners ». Grâce aux nombreux dons de vêtements chauds et de couvertures une campagne de
redistribution a pu être organisée pour ces usagers.
Malheureusement, ces actions ont été rapidement freinées tant par la masse d’usagers que par la
limitation des moyens financiers et structurels. L’équipe a alors du remettre en question le travail, les
actions entreprises par rapport aux objectifs de l’Entraide Saint-Gilles : est-il encore possible de
proposer ces déjeuners tout en sachant que nous n’en avons pas assez pour tout le monde ?
Peut-on encore se permettre de donner un accès aux ordinateurs sachant que cela crée des conflits pour
ceux qui n’obtiennent pas la place ? Continue-t-on à distribuer du café jusqu’à 11h sachant que c’est
extrêmement difficile à gérer avec tant de monde ?
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L’équipe a dû réfléchir, remettre en question son travail et ses objectifs, et mettre en balance ce qui
fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. La décision de limiter certains des services tels que le libre
accès aux ordinateurs ou encore le déjeuner quotidien a été prise, ce qui a permis d’avoir une meilleure
gestion des autres services et de maintenir la qualité du travail et les objectifs de l’Entraide. Petit à petit,
des sous groupes d’Indiens se sont également organisés suite à des accords avec des associations. Ces
derniers s’organisaient alors par groupe de 10 personnes dans chaque association et « tournaient » de
l’une à l’autre en fonction de leur besoin. Cette nouvelle organisation, bien que pas toujours au point, a
permis de mieux appréhender le quotidien et d’avoir une meilleure gestion des services proposés.
Certains de nos services sociaux, notamment celui de Molenbeek, ont également constaté l’arrivée de
nombreux étrangers ayant un titre de séjour en Italie et en Espagne, et décidant de migrer vers notre
pays, poussés par la crise et le manque de perspectives de travail dans ces pays. Ils espéraient donc
trouver plus facilement en Belgique un travail ou le bénéfice d’une allocation du CPAS ou du chômage.
Notre rôle a alors été de les informer sur la réalité de la vie dans notre pays, sur ce qu’ils pouvaient ou
non en attendre, de les guider dans les démarches telles que la recherche de cours de langue, les contacts
avec les organismes de sécurité sociales, …
4. Les difficultés liées à l’accueil organisé par les pouvoirs publics :
4.1. L’accueil des demandeurs d’asile :
Constats :
- Fedasil n’assure aucun encadrement des familles qui doivent quitter les structures
d’accueil suite à la désignation d’un CPAS compétent ou des nouveaux arrivants qui
n’ont pas reçu de désignation faute de places libres dans la structure d’accueil
- Fedasil n’assure aucun suivi social des familles hébergées dans des hôtels, et qui sont
contraintes de vivre dans des conditions précaires voire inacceptables, au mépris de
certains droits humains fondamentaux.
La loi accueil du 12 avril 2007 définissait les modalités d’accueil des demandeurs d’asile en Belgique.
Or le réseau d ‘accueil est saturé depuis l’été 2008, et les effets s’en sont faits ressentir encore plus
durement au cours de l’année 2009. Toute une partie des bénéficiaires de cette loi accueil n’ont plus été
accueillis qu’en fonction des places disponibles : cela signifie qu’une partie des demandeurs d’asile se
sont retrouvés à la rue, ainsi que les familles en situation irrégulière avec des enfants mineurs, qui
pouvaient bénéficier, jusque-là, de l’hébergement dans ces structures d’accueil et qui, elles, ont été
automatiquement refusées. L’année 2009 a donc été synonyme de crise de l’accueil, et Fedasil a pris une
série de mesures, en matière d’accueil, qui ont eu une influence sur la population cible concernée ainsi
que sur notre travail quotidien d’accueil dans nos services sociaux.
Une des mesures prises par Fedasil fut que des familles hébergées, et répondant à certaines conditions,
s’inscrivent elles-mêmes à un CPAS désigné, et qu’elle quitte donc la structure d’accueil endéans les 2
mois. Ces familles se trouvèrent confrontées à la difficulté de trouver un logement, les CPAS ne donnant
pour la plupart pas de soutien dans cette recherche, et aux problèmes récurrents en matière de logement :
peu de logement abordables disponibles, discrimination sur le marché du logement. De plus, des
familles ont du quitter leur structure d’accueil avec un statut précaire : en effet, certaines d’entre elles
étaient encore en procédure au Conseil d’Etat, et donc démunies de papiers, ce qui rendait la recherche
de logement encore plus difficile, et risquait de les faire tomber entre des mains de propriétaires peu
scrupuleux.
Certains de nos services sociaux eurent donc à soutenir dans l’urgence cette masse d’usagers dans leur
recherche d’hébergement ou de logement durable, ainsi que dans leurs démarches administratives auprès
des communes et des CPAS : tant que l’on n’est pas inscrit à la commune, le CPAS n’aide pas, or pour
être inscrit à la commune il faut y avoir un logement… Tout ce travail supplémentaire au bénéfice de
gens particulièrement démunis et angoissés pesa lourd dans le travail quotidien.
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Une deuxième mesure prise par Fedasil, déjà fin 2008, fut de décider de faire appel à des hôtels pour y
loger les demandeurs d’asile pour lesquels aucune place disponible n’avait pu être trouvée dans les
structures d’accueil prévues. En 2009, Fedasil a fait pratiquement systématiquement appel à ce système
d’hébergement, au point qu’en septembre, plus de 1200 demandeurs d’asile étaient hébergés dans des
hôtels, pour certains depuis plusieurs mois. Certains de nos travailleurs sociaux ont participé avec
d’autres services sociaux à un système de visite dans ces hôtels, constatant que Fedasil n’y avait
organisé aucun suivi social, procédural ou médical digne de ce nom. De plus, nos travailleurs sociaux y
ont été confrontés à des situations difficiles, voire parfois inacceptables : des demandeurs d’asile ne se
connaissant pas devant partager la même chambre, voire le même lit, des personnes souffrant de
problèmes médicaux graves laissées sans suivi (exemple : un patient diabétique n’ayant plus reçu son
insuline depuis une semaine, en raison d’un problème administratif au sein de la cellule médicale de
Fedasil…), des enfants n’étant pas inscrits à l’école depuis plusieurs mois malgré l’obligation scolaire,
des demandeurs d’asile n’ayant reçu aucune information concernant la procédure d’asile, ou encore la
nourriture qui consistait en des chèques repas de 6 euros par personne par jour…
En septembre 2009, vu cette crise de l’accueil sans fin et vu le manque de volonté politique à créer de
nouvelles places d’asile, Fedasil prit une troisième mesure : ne plus donner de désignation aux
demandeurs d’asile pour lesquels aucune place d’accueil dans les structures d’accueil ou dans des hôtels
n’avait pu être trouvée . Concrètement, cela signifiait que ces gens étaient à la rue, sans même tenir
compte d’un possible état de vulnérabilité (des femmes enceintes, des personnes malades, furent donc
même jetées à la rue). Certains de nos travailleurs sociaux ont consacré du temps pour participer au
projet « point soupe » et « point info » organisé par Vluchtelingwerk Vlaanderen et le Cire : notre rôle a
consisté à informer ces demandeurs d’asile à la rue de la procédure d’asile et de donner des informations
concernant l’introduction de recours contre Fedasil qui ne respectait pas la loi accueil en les laissant
dans la rue avec rien.
En novembre 2009, 5 ONG décidèrent d’allier la symbolique à l’utile, face à l’urgence de la situation, en
montant, au cœur de Bruxelles, un camp de réfugiés pour accueillir les demandeurs d’asile, et pour
mettre une pression sur les autorités. Certains de nos travailleurs sociaux ont donc consacré du temps
pour être à l’écoute de ces demandeurs d’asile hébergés dans ce camp.
Face à cette faillite de l’accueil des demandeurs d’asile en Belgique, dont nous avons constaté les
conséquences néfastes sur les gens ne va pas, à notre avis, résoudre cette crise, nos services devront
donc rester sur la brèche pour soutenir cette population.
4.2. L’accueil des usagers dans les administrations communales :
Constat : les délais d’attente pour l’inscription, pour la délivrance ou la prorogation d’un
document par l’administration communale ont souvent des conséquences dramatiques pour les
usagers qui se voient empêchés d’accéder rapidement aux aides ou aux droits auxquels ils
peuvent légitimement prétendre.
Une des premières constatations que nous avons pu faire au niveau de la plupart administrations
communales est le très long temps d’attente auquel doivent faire face les usagers se présentant au service
des étrangers : nous avons souvent constaté le peu de guichets ouverts pour ce service alors que la masse
de personnes s’y adressant est importante.
Cela a pour conséquence souvent une attente de plusieurs heures pouvant entrainer des tensions : par
exemple, à la commune d’Anderlecht, un incident lié à cette situation a eu lieu dans la salle d’attente,
des stewards ont alors été engagés.
Une seconde constatation concerne la difficulté d’entrer en communication avec le bureau des étrangers
de certaines communes souvent injoignables : pour un simple renseignement, il faut donc de nouveau
faire la file pour avoir un interlocuteur, ce qui a pour conséquence une nouvelle perte de temps et une
contribution à un engorgement des salles d’attente.
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Nous avons également constaté que certaines administrations communales trainent dans le traitement
des demandes d’inscription, de la délivrance et de la prorogation des titres de séjour. Le délai de passage
d’un agent de quartier suite à une demande d’inscription à la commune était bien souvent également très
long.
Les conséquences de ces délais d’attente sont souvent catastrophiques pour les usagers qui en sont
victimes.
En effet, cela entraine des difficultés et des retards dans l’octroi des aides telles que le revenu
d’intégration, l’allocation chômage, l’allocation de la mutuelle, les allocations familiales,… Mais
pendant ces délais d’attente qui s’allongent, les usagers doivent assurer le paiement de leur loyer et de
leurs factures… : certains d’entre eux cumulent alors les retards de paiement de loyer, des factures à
Electrabel, ou à d’autres créanciers. Nous avons également constaté l’impossibilité d’ouverture de
certains droits causée par le retard dans la délivrance d’un document d’identité pour les étrangers ayant
obtenu un statut : impossibilité d’ouvrir un compte en banque, impossibilité de s’inscrire à la mutuelle,
impossibilité d’accéder à la gratuité des transports en commun, …
Certaines administrations communales trainent également dans le traitement des prorogations des titres
de séjour des étrangers ayant obtenu une régularisation : nous avons rencontré des cas où l’usager
étranger a perdu son travail car ses documents de séjour n’étaient plus en règle, suite au retard de la
commune pour les proroger, et que le permis de travail ne pouvait donc plus être renouvelé.
Les délais très longs de certaines communes dans la délivrance de titres de séjour entrainent également,
dans certains cas, des retards et des complications pour avoir accès à l’école, alors que celle-ci est
obligatoire pour les enfants, ou pour avoir le bénéfice des allocations familiales : nous avons souvent
constaté que dans le cadre du regroupement familial, à l’issue d’un processus de demande de visa déjà
très long, et alors que les enfants arrivent en Belgique avec un visa en bonne et due forme, certaines
communes exigent encore des documents complémentaires pour délivrer les titres de séjour : or sans
eux, une inscription dans une école ou l’octroi des allocations familiales sont compromis, l’enfant lui est
là…
Cette situation de retards dans les actes que doivent poser les communes est une constante depuis des
années mais qui semble encore s’être aggravée en 2009, qui empêche les usagers d’accéder à leurs
droits, et qui plonge certains dans des situations dramatiques de survie même.
4.3. L’accueil des usagers dans les CPAS :
Constat : la charge de travail à laquelle doivent faire face les travailleurs sociaux des CPAS
entraine de longs temps d’attente et souvent une écoute réduite au minimum des nécessités de
l’enquête sociale pour l’octroi ou non de l’aide sociale demandée
Une partie de la population qui s’adresse à nos services sociaux émarge au CPAS ou est en droit d’y
demander une aide sociale.
Nos travailleurs sociaux ont constaté les mauvaises conditions d’accueil des usagers dans certains
CPAS. Il faut souvent arriver très tôt le matin pour avoir une chance d’être reçu, les conditions d’attente
sont souvent inadéquates, et le temps d’attente avant de pouvoir rencontrer un assistant social souvent
très long : cela peut entrainer de l’énervement et des tensions.
Le personnel accueillant est parfois mal formé à l’accueil et, dépassé par les événements, il peut
développer des attitudes impolies voire agressives, qui parfois débouchent sur des altercations, ou
entraînent de la violence.
Nos travailleurs sociaux ont également noté que des assistants sociaux de certains CPAS étaient
tellement pris par le temps et débordés de travail, que leurs entretiens étaient réduits au strict minimum :
récolter les informations de base nécessaires à l’introduction d’une demande d’aide au Comité.
Beaucoup d’usagers nous ont également confié avoir très souvent l’impression de devoir se justifier de
tout lors d’entretiens souvent basés uniquement sur l’enquête : la suspicion l’emporte sur l’écoute et
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l’empathie. Dans ces cas, nous constatons donc un fossé qui se creuse entre les attentes légitimes d’un
usager s’adressant à un service d’aide, et l’aide réelle prodiguée par ce service. A travers nos propres
contacts avec les CPAS, nous avons été nous-mêmes parfois confrontés à des attitudes peu
collaborantes, voire parfois irrespectueuses, de la part de certains de leurs travailleurs, et qui, si elles
peuvent en partie s’expliquer, doivent être néanmoins remises en question.
4.4. L’accueil des étrangers dans le cadre du regroupement familial :
Constats :
-
l’accueil dans certaines ambassades belges à l’étranger est parfois mal organisé, et cela
prend du temps avant d’être reçu, ce qui allonge le temps d’une procédure déjà longue.
les frais prévus ou imprévus à assumer dans le cadre d’une demande de regroupement
familial sont très élevés et mettent dans des situations d’endettement ces usagers qui bien
souvent exercent un travail à faible rémunération ou vivent d’une allocation, et
soutiennent déjà la famille restée au pays.
Dans le cadre du regroupement familial, nous avons également constaté que des problèmes liés à
l’accueil existent déjà au niveau de certaines ambassades et de certains consulats belges, auxquels les
usagers doivent s’adresser pour introduire leur demande de visa. Nos travailleurs sociaux on constaté
des constantes dans certains bureaux et ambassades avec lesquels ils ont été en contact ; ce fut le cas par
exemple avec le bureau visa de Conakry, l’ambassade de Belgique à Dakar ou encore l’ambassade de
Belgique à Kinshasa.
Un problème récurrent consiste à obtenir un premier rendez-vous sûr et dans un délai raisonnable : files
interminables, délais de rendez-vous parfois très long, le fait d’avoir un rendez-vous ne garantit pas
d’être reçu : nous sommes par exemple intervenus auprès du Ministère des Affaires Etrangères pour une
famille qui s’était présentée à 6 reprises au bureau de Conakry pour obtenir un rendez-vous sans
succès…
Ces délais d’attente avant de pouvoir être reçu et de pouvoir introduire une demande de visa peuvent
avoir des conséquences fâcheuses et parfois même graves pour les usagers qui en sont victimes. Outre le
fait que cela allonge d’autant une procédure qui va déjà être un long parcours du combattant pouvant
durer plusieurs années, cela peut avoir également de graves conséquences sur la constitution du dossier
de demande d’obtention d’un visa : par exemple, les réfugiés reconnus qui sont dispensés de produire
une assurance maladie pour les membres de la famille qu’ils veulent faire venir, et une attestation de
logement suffisant, se voient obligés de les produire si la première année depuis l’obtention de leur
statut est dépassée.
De nombreux témoignages de ressortissants guinéens et congolais révèlent également une pratique qui
consiste à devoir glisser un peu d’argent dans la main de certains gardes locaux pour obtenir plus
facilement un rendez-vous : il ne nous appartient pas de juger de la véracité ou non de ces pratiques,
nous tenions néanmoins à en faire état puisqu’elles nous ont été rapportées à de très nombreuses
reprises.
L’accueil de ces futurs nouveaux belges, nous l’avons constaté plus haut n’est déjà pas toujours très
chaleureux et engageant, que cela soit dans certaines de nos représentations à l’étranger, dans certains
de nos CPAS ou communes… que dire alors du prix à payer ? En juillet 2009, les frais de visa ont
doublé, pour passer de 90€ à 180€.
A cela il faut ajouter les frais de passeport, d’actes d’état civil, de légalisation de documents, de visite
médicale sur place, de tests ADN lorsqu’ils sont demandés (200 euros par personne).
Enfin lorsqu’il n’existe pas ou plus de représentation diplomatique belge dans le pays, et que le
demandeur doit s’adresser à celle d’un autre pays, les dépenses se gonflent des frais de voyage et de
séjour : ce fut le cas cette année pour un grand nombre de guinéens, suite à la fermeture en juillet du
poste belge à Conakry. Cette fermeture, qui devait être provisoire, est devenue « définitive » suite aux
évènements du 28 septembre 2009 durant lesquels les militaires guinéens tirent sur la foule…
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L’ambassade de France met la clé sous le paillasson, et les espoirs de voir le poste belge rouvrir
s’amenuisent.
Dès la fermeture en juillet 2009, ces familles guinéennes, candidates au regroupement familial, se sont
retrouvées devant un dilemme : attendre une aléatoire réouverture du poste belge ou aller à Dakar
introduire leur demande de visa… le coût du voyage, la saison des pluies, l’absence de famille ou de
connaissances à Dakar, ont été autant d’éléments guidant la décision de chacun. Mais à partir du 28
septembre, il n’était plus question de choix : il fallait aller introduire sa demande à Dakar… La présence
de tous les membres de la famille étant exigée tant lors de l’introduction de transport et de séjour à
Dakar de la demande de visa que lors du retrait du visa accordé, les frais supplémentaires ont été
énormes pour des familles dépendant en grande partie du maigre revenu du parent se trouvant en
Belgique.
Ajoutons à cela les nombreux problèmes de dossiers ou d’instructions incomplets ou non transmis de
Conakry à Dakar : le chemin de croix s’est enrichi pour certains de nombreuses nouvelles stations, et
nos travailleurs ont dû batailler ferme dans de nombreux cas avec les postes diplomatiques, l’Office des
Etrangers et le Ministère des Affaires Etrangères.
Nous ne pouvons donc que constater que l’accueil de ces futurs citoyens et compatriotes, que cela soit
au départ de leur pays d’origine ou lors de leur arrivée en Belgique, est souvent rendu très compliqué, et
il en découle que la première image que beaucoup de nos autorités et administrations leur montrent est
ternie et peu porteuse d’espoir en un avenir meilleur.
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Présentation des services sociaux du CAP Brabantia :
1. Le service social de quartier de l’Entraide de Saint-Gilles :
1.1. Présentation du service social :
L’Entraide de Saint-Gilles est un service social ouvert sur le quartier qui propose quotidiennement un
accueil cordial à toute personne qui le souhaite et ce sans aucune connotation philosophique ou
religieuse.
Toute personne est la bienvenue à l’Entraide pourvu qu’elle respecte des règles de vie essentielles
basées principalement sur le respect de chacun et de soi-même.
Les objectifs de l’association sont principalement définis dans l’arrêté d’exécution relatif aux centres et
services d’aide aux personnes de la commission communautaire commune :
- Aider la personne dans sa globalité et dans toutes ses possibilités d’intégration en offrant un premier
accueil, en analysant la situation de l’usager, en assurant son accompagnement et son suivi.
- Développer le lien social et un meilleur accès des personnes aux équipements collectifs et à leurs droits
fondamentaux. Agir sur l’ensemble des facteurs de précarisation sociale.
- Solliciter la participation active des personnes aidées, les intégrer, elles et leur famille dans la vie
citoyenne.
- Lutter contre les exclusions et favoriser la promotion d’action d’intégration sociale.
- Orienter au besoin les usagers vers des institutions spécialisées pour résoudre des situations critiques
spécifiques.
- Elaborer un travail de réseau et de partenariat avec d’autres services (principalement à Saint-Gilles)
afin d’établir une analyse collective des situations problématiques qui apparaissent à travers l’exercice
de notre action sociale en mettant en évidence l’évolution des phénomènes sociaux.
- Signaler aux autorités compétentes les dysfonctionnements institutionnels et réglementaires décelés et
formuler des propositions pour les pallier (principalement via CAP Brabantia et ses antennes).
1.2. Les activités :
1.2.1. L’accueil-café :
Le service d’accueil de l’Entraide a été amplement décrit ci-avant dans ce rapport. Pour rappel, il est
quotidiennement ouvert à tous dans le respect de chacun et de soi-même et dans le postulat de base de la
porte ouverte. Un café est proposé, des jeux de société sont à disposition, le journal, une écoute
proactive permanente… Près de 20000 passages ont été enregistrés en 2009 (une moyenne de 80 par
jour) dont environ 16000 uniquement pour l’accueil, à savoir les personnes qui ne sont pas en demande
sociale individuelle via la permanence sociale.
1.2.2. La permanence sociale :
Les permanences sociales sont assurées par deux assistantes sociales chaque matin. Les usagers qui
désirent les rencontrer s’inscrivent à l’accueil avant 11h. Il n’est pas nécessaire de prendre un rendezvous à l’avance exception faite pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer en matinée.
Les problématiques traitées pourraient être classées comme suit :
• Aide matérielle
• Orientation et information
• Questions de droit (droit des étrangers, droit du travail, droit de la famille, droit sociaux, ....)
• Scolarité/études/formation
• Services publics
• Etc.
Dès la mi-septembre, nous avons ainsi vu la moyenne des personnes pour la permanence passer d’une
vingtaine à une trentaine voir plus de personnes.
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Leurs demandes étaient surtout axées sur les questions de droit (Comment introduire une demande de
régularisation? Où l’introduire ? Quels sont les critères ? Comment cela fonctionne-t’il avec les contrats
de travail ? ...).
Nous avons également été confrontés à un problème lié aux demandes d’attestation. Ainsi, il nous était
quotidiennement demandé de rédiger des documents mentionnant que les personnes demandeuses de
régularisation fréquentaient notre association depuis de nombreuses années alors que souvent nous ne
les avions jamais vues.
Dans un premier temps, nous avons alors fixé la condition qu’ils devaient se trouver dans notre fichier
informatique. Ensuite, nous avons élargi cela aux personnes qui fréquentaient l’accueil (qui elles ne sont
pas reprises dans les dossiers).
Devant l’afflux de demandes, nous avons décidé de stopper leur octroi pour laisser place aux autres
personnes et donc aux autres demandes sociales. Nous étions en effet confrontés à une double demande :
celle d’attestations pouvant aller jusqu’à une vingtaine de demandes par jour et celle des suivis
quotidiens. Nous nous retrouvions donc avec une permanence très (ou trop) chargée et avec un manque
de temps certain.
1.2.3. L’Epicerie sociale :
L’épicerie sociale de l’Entraide est un service d’aide matérielle destiné aux familles défavorisées de
Saint-Gilles. Les assistantes sociales se basent sur un barème pré-établi afin d’éviter toute discrimination
ou abus des usagers.
Les personnes, une fois inscrite à l’épicerie, pourront y trouver des produits alimentaires de base et des
produits d’hygiène à 50% du prix du marché ainsi que différentes promotions issues de dons.
L’accès à l’épicerie s’obtient via le service social et les décisions d’accès se font collégialement lors des
réunions d’équipe sur base de présentation d’un rapport social établi par les assistantes sociales.
Au premier accès, la personne reçoit 1 rendez-vous tous les 15 jours et ce pendant 3 mois. Si la personne
est légale, elle pourra obtenir une prolongation si cela lui est toujours nécessaire.
Il s’agit d’une aide matérielle réelle dans le cadre du budget nourriture des ménages en difficulté
financière. Ce soutien matériel est effectué dans le cadre d’un projet global de résolution des difficultés
et des problématiques d’une famille.
Nous accordons une importance particulière au respect de la dignité des personnes dans le cadre d’une
aide alimentaire : choix des aliments, magasin comme un autre, paiement des aliments,… Dans cette
optique, nous réactualisons régulièrement notre offre de produits.
Nous veillons également à maintenir la « philosophie sociale » du magasin. C’est-à-dire que nous
prenons également le temps de discuter avec les personnes, de nous informer de leur état de santé, de
leur situation,... Au cours de l’année 2009, nous avons ainsi accueilli quelques 125 familles soit une
vingtaine de familles en plus par rapport à l’an passé. 29 familles ont bénéficiés d’une prolongation de
leur accès.
1.2.4. L’atelier informatique
Chaque mercredi après-midi, nous accueillons 9 personnes à notre atelier informatique. Ces personnes
viennent soit pour une assistance informatique (écrire un C.V., rechercher un logement et/ou un travail,
…) soit pour un moment de détente (consultation des e-mails, lecture du journal local,…).
Auparavant, nous proposions également un accès aux ordinateurs en matinée. Nous avons dû le réduire
pour ensuite le supprimer à cause du trop grand nombre de personnes fréquentant l’accueil.
1.2.5. Cours de français langue étrangère (FLE)
De janvier à juin 2009, les cours de français langue étrangère ont été donnés à un groupe de FLE
débutant comme l’année précédente.
Grâce à l’arrivée de nouveaux collègues, nous avons pu créer une deuxième classe de FLE.
Dès lors depuis octobre, nous fonctionnons avec un groupe de FLE niveau 1 d’une dizaine d’élèves et un
groupe de FLE niveau 2 ( soit le groupe qui avait eu cours l’an passé en niveau 1) d’une dizaine d’élèves
également à raison de 2 fois 2h15/semaine de cours par groupe.
20
Une formation à la méthode « Pourquoi Pas » (Lire et Ecrire), suivie par 3 des 4 membres de l’équipe
nous a permis d’avoir de nouvelles pistes et méthodologies de travail.
1.2.6. Vestiaire social
La Malle aux Chiffons est le vestiaire social qui a été créé par l’Entraide en partenariat avec le CPAS de
Saint-Gilles et l’asbl Aiguillage (service d’aide administrative assuré par des bénévoles).
Il s’agit d’un magasin de vêtements de seconde main proposé à des prix symboliques allant de 0.50€ à
2.00 maximum.
Ils sont issus de dons de particuliers ou de paroisses ou encore de partenariats organisés avec d’autres
associations
Durant le premier semestre de l’année 2009, le vestiaire social, a été très peu, voire pas du tout ouvert en
raison d’un manque d’effectifs.
Grâce à un nouvel engagement (art.60 du cpas de St-Gilles) en cours d’année, le vestiaire a pu rouvrir à
raison de 5 matinées par semaine au lieu des 3 précédemment.
1.2.6. Activités collectives
Cette année encore, nous avons organisé nos traditionnelles activités telles que l’excursion de printemps
à la côte belge, le repas et le petit déjeuner de fin d’année et la Saint-Nicolas des enfants au cirque
Bouglione.
L’accueil-café et l’équipe de l’Entraide se sont exportés, l’espace d’une matinée, à la station de métro
Porte de Halle dans le cadre d’une journée associative. Cette dernière, organisée à l’initiative de «
l’Ambassade de prévention » a pour but de présenter au public des stations de métro jugées sensibles, les
associations présentes aux alentours. Dès lors, nous avons pu expliquer ce en quoi consistait le travail de
l’Entraide autour d’une tasse de café que nous proposions gratuitement aux navetteurs.
1.2.7. La coordination sociale
L’Entraide s’est, cette année encore, investie dans la Coordination Sociale de Saint-Gilles, mise en place
en 2006. Elle participe aux réflexions et échanges de différents groupes.
Les informations recueillies lors de ces rencontres sont ensuite retransmises à l’équipe.
Le 2 avril 2009, l’équipe a participé au « Printemps du Social » organisé par la Coordination qui
travaille depuis des mois sur un rapport décrivant l’état de la pauvreté et les moyens d’action existant sur
le territoire Saint-Gillois.
1.3. Focus 2009 et perspectives 2010 :
Il est évident que pour l’Entraide, les faits marquants de cette année 2009 ont été explicités ci-avant dans
la description des événements qui ont jalonnés la vie de notre accueil-café. Nous avons du nous adapter
rapidement sous peine de mettre en péril notre travail auprès des usagers. Par ailleurs, nous avons pu
bénéficier d’une nouvelle dynamique d’équipe puisque celle-ci s’est vue renforcée en milieu d’année et
compte maintenant quatre équivalent temps plein auxquels s’ajoute le coordinateur du service,
également coordinateur Brabantia.
En 2010, nous avons pour volonté de réfléchir à la manière dont fonctionnent les différents services
actuellement. Ainsi, nous pensons revoir le fonctionnement de l’accueil mais également celui de
l’épicerie sociale.
Nous souhaitons également parfaire nos connaissances sur des sujets tels que ceux de la santé mentale
ou encore sur les méthodologies des cours de français.
Dans cette optique, nous restons attentifs aux différentes formations organisées.
Dans un autre contexte, nous avons également pour volonté d’être plus « polyvalent » au sein de
l’équipe. Ainsi, nous souhaitons organiser des tournantes au sein de l’équipe éducateurs / assistantes
sociales afin que tout le monde puisse être attelés aux différents services. Cela pourra notamment se
faire via les guidances budgétaires et les accompagnements extérieurs pris en charge par un des
21
éducateurs et une tournante au niveau des permanences sociales et de l’accueil via une des éducatrices
qui est également diplômée assistante sociale.
Pour cette année, nous poursuivrons également le travail mis en place dans les différents services afin de
l’optimaliser. Nous resterons bien sûr actifs au sein de la Coordination Sociale et nous restons ouverts à
tout événement pouvant mettre en avant nos activités.
2. Le service social de quartier de Cureghem :
2.1. Présentation du service social :
Ce service est destiné aux seuls habitants de Cureghem, à l’exception des personnes qui quittent le
quartier après avoir établi une relation avec notre service. Nous continuons à les suivre, si elles le
souhaitent. Dans cette double maison s’organisent les activités suivantes : les permanences sociales
individuelles, le vestiaire pour enfants, la distribution de colis alimentaires, l’animation de la salle
d’attente et des réunions.
Statutairement, l’objet de l’association est de «répondre aux problèmes sociaux individuels ou collectifs
par l’information, l’accompagnement, la guidance ou en stimulant la solidarité au sein du quartier ».
Les principes de base qui définissent l’esprit dans lequel nous essayons de travailler peuvent se résumer
de la manière suivante :
- Favoriser l’autonomie des personnes
- Favoriser un travail de proximité (notion de quartier et de disponibilité)
- Favoriser la solidarité entre les personnes
- Considérer la personne dans sa globalité
Pour mener à bien ses objectifs, l’équipe sociale se compose de 2 assistantes sociales à temps plein et
d’1 assistante sociale engagée à temps partiel.
Le service social fonctionne toujours sans coordinateur. Une répartition des tâches a été effectuée entre
les assistantes sociales avec une assistante sociale de référence pour chaque activité.
L’action menée par les bénévoles est importante : une dizaine de bénévoles assurent la distribution de
colis alimentaires, la tenue d’un vestiaire pour enfants et l’animation de la salle d’attente.
2.2. Les activités :
2.2.1. Les activités de type individuel :
a) La permanence sociale polyvalente :
La permanence sociale est accessible librement quatre matinées par semaine : du lundi au jeudi de 9h à
11h ou sur rendez-vous.
Lors des permanences, l’aide apportée aux gens se décline de différentes manières. Cela va de
l’information, de l’orientation, de l’aide administrative à l’accompagnement et à l’intervention
matérielle sous forme d’aide alimentaire ou vestimentaire.
Etant régulièrement confrontées à des problèmes avec les différents services communaux (CPAS,
Bureau des étrangers et police locale) ou à des demandes d’information sur leur fonctionnement, nous
avons décidé de mettre en place une permanence conjointe avec le médiateur communal. Il a, de par sa
fonction, le pouvoir d’intervenir directement auprès de ces instances. De son côté, le médiateur est
souvent confronté à des demandes qui ne relèvent pas de ses compétences. En faisant ces permanences
conjointes, les personnes ne doivent plus se déplacer d’un service à l’autre et nous pouvons plus
facilement accéder aux différentes informations communales.
b) La distribution de colis de vivres :
La distribution des colis de vivres est assurée tous les vendredis matins par une équipe de 6 bénévoles.
Les produits distribués proviennent de diverses sources : la banque alimentaire Bruxelles - Brabant, les
surplus européens, des collectes en nature effectuées dans des écoles et des paroisses, enfin, des achats
directs effectués dans la grande distribution, financés par des dons. Au total, environ 15 tonnes de
produits alimentaires sont distribuées chaque année. L’octroi de colis est toujours basé sur l’enquête
financière dont les critères n’ont pas été modifiés cette année.
22
L’aide alimentaire est accordée pour deux ans au maximum, ce qui permet de laisser la place à d’autres
personnes qui en ont besoin.
c) Le vestiaire :
Un vestiaire pour enfants de 0-14 ans; « la Manne à Linge » a débuté en mai 1999. Celui-ci est ouvert 3
demi-journées par semaine. Trois dames bénévoles gèrent cette «boutique ».
2.2.2. Les activités de type collectif :
a) Animation dans la salle d’attente les lundis et mercredis matins :
Cfr chapitre sur l’accueil.
b) Fête de St Nicolas :
Cette année encore, nous avons pu organiser une fête de St Nicolas. Cette fête était ouverte à tous. Pour
les enfants, une distribution de bonbons était organisée. Une animation était assurée par 2 musiciens
faisant participer les enfants. Ceux-ci pouvaient également se faire grimer. Une petite restauration était
prévue avec la contribution des usagers.
Cette fête connaît chaque année un franc succès car elle permet :
- aux personnes isolées de briser leur solitude
- aux parents d’offrir à leurs enfants un moment inoubliable
- aux assistantes sociales de rencontrer les usagers dans un cadre plus agréable
c) Activités culturelles :
Cet été, nous avons organisé une journée à la mer avec les usagers. Pour certains d’entre eux, c’était la
première fois qu’ils voyaient la mer du Nord. D’autres en ont profité pour se baigner. Nous avons visité
l’Earth Explorer et offert une collation à chacun. Nous en gardons un souvenir mémorable car cette
excursion permet d’avoir une relation différente avec nos usagers et nous offre une approche
relationnelle privilégiée.
2.2.3. Les activités de type associatif :
a) Collaboration avec Logement Pour Tous :
Pour aider, très modestement, les personnes face à l’énorme crise du logement, nous avons un
partenariat avec une agence immobilière sociale « Logement pour Tous ».
Dans ce cadre-là, nous nous chargeons d’y inscrire les candidats sur base d’une visite à domicile. Cela
implique également que nous nous chargions du suivi social de ces personnes. Les agences
immobilières sociales fonctionnent également sur base d’une liste d’attente avec un délai assez
important.
b) Réunions du Réseau- Het Netwerk-Anderlecht :
Pratiquement, tous les 2 mois, nous assistons à une réunion du Réseau qui rassemble les représentants
des associations actives au niveau social à Anderlecht. C’est un lieu d’échange et de réflexion dans un
cadre interdisciplinaire
L’objectif de ces rencontres est de débattre de nos pratiques professionnelles et des aspects
institutionnels qui y sont liés. Elles nous permettent également de questionner les différentes politiques
sociales existantes et leurs implications sur le terrain.
c) Réunions « concertation aide alimentaire » organisée par la FCSS :
La Fédération des Centres de Services Sociaux à mis sur pied des réunions où les différents acteurs
impliqués dans l’aide alimentaire (colis, restaurants sociaux,…) se rencontrent. L’année 2009 a été
consacrée à la réalisation d’une charte invitant les différentes associations à la promouvoir dans leurs
services.
23
L’objectif de cette Charte est d’offrir un cadre commun permettant aux associations et aux intervenants
d’apprécier la conduite à adopter pour garantir la qualité de l’aide alimentaire et le respect de ceux qui la
sollicitent.
d) Réunions de coordination sociale :
Le CPAS a remis sur pied une coordination sociale. Celle-ci a pour objectif d’aborder des thèmes
communs à différentes associations. A ces réunions sont présents différentes associations
anderlechtoises communales ou autres ainsi que le président du CPAS et le responsable du service
social général du CPAS.
2.3. Focus 2009 et perspectives 2010 :
Cette année encore, nous avons pu constater que nos usagers connaissaient les mêmes types de
problème. Les problèmes financiers et matériels sont récurrents. Le choix entre payer son loyer et ses
factures ou manger reste toujours un dilemme pour nos familles.
Avec la vague de régularisations, nous avons été confrontées à de nombreuses demandes d’information
et d’attestations de fréquentation.
Suite aux différents problèmes rencontrés avec les institutions communales, nous avons sollicité un
rendez-vous chez le bourgmestre. Celui-ci nous a écoutées attentivement et nous a orientées vers les
différents échevins responsables afin d’en discuter avec eux. Cela n’a pas encore pu être fait à cause des
agendas chargés de chacun et des élections. Pour ces différents dysfonctionnements, nous comptons
continuer notre mouvement engagé avec les 2 autres services sociaux généraux présents sur Anderlecht.
Par contre, nous avons mis en place une permanence conjointe avec le médiateur social. En effet, lors de
nos permanences, nous avons souvent des demandes relatives aux instances communales (informations
sur leur fonctionnement ou problèmes de communication avec le personnel). De son côté, le médiateur
est souvent confronté à des demandes qui ne relèvent pas de ses compétences. En faisant ces
permanences conjointes, les personnes ne doivent plus se déplacer d’un service à l’autre et nous pouvons
plus facilement accéder aux différentes informations de ces services. Nous avons pu constater que cela
fonctionnait bien et nous comptons continuer ce travail commun en 2010.
3. Le service social de quartier de Caritas Molenbeek :
L’antenne Caritas Molenbeek est un service social de première ligne situé au cœur de la commune de
Molenbeek-St-Jean.
3.1. Permanences sociales :
Caritas Molenbeek est un service social polyvalent et de proximité qui s’adresse à tous les habitants de
Molenbeek-Saint-Jean et qui propose une écoute, une information, une aide et un accompagnement dans
diverses démarches :
- Soutien administratif divers : Allocations familiales, mutuelle, chômage, CPAS, Energie, Pension,
assurances….
- Aide juridique
- Guidance budgétaire
- Logement
- Aide à la recherche de formations, cours d’alphabétisation, soutien dans la recherche d’emploi,…
- Problèmes liés à la régularisation, naturalisation, regroupement familial…
- Aide matérielle : Octroi de colis alimentaires en partenariat avec le Snijboontje bis.
Les permanences sociales ont lieu du lundi au jeudi de 9h à 11h.
L’objectif du service est de favoriser l’autonomie des personnes afin de les rendre acteurs de leur propre
existence tout en les accompagnant dans leurs démarches personnelles.
Nous analysons la situation et réfléchissons ensemble aux pistes d’action à mettre en place afin de voir
leur situation évoluer et si nécessaire, nous orientons également notre public vers des services
spécialisés afin de répondre de manière plus efficace à leurs besoins.
24
Nous effectuons également des visites à domicile pour les personnes à mobilité réduite.
3.2. Permanences collectives :
Le service social Caritas a mis en place des permanences collectives destinées aux usagers qui
permettent d’informer, de sensibiliser sur différents thèmes et sur des questions que peuvent se poser les
habitants du quartier mais également d’autonomiser la population par rapport à ses besoins.
Les thèmes sont choisis en fonction de la demande des usagers et des difficultés auxquelles ils sont
confrontés mais également de notre constat en permanences individuelles de toutes demandes répétitives
sur certains sujets. Dans un souci d’autonomisation de notre public, nous avons réfléchi à pouvoir traiter
ces demandes en permanences collectives.
3.2.1. Bourses d’études
Nous avons réitéré les permanences collectives avec le thème des bourses d’études en 2009.
Le but étant d’autonomiser les usagers par rapport à leurs difficultés, nous avons décidé de leur donner
l’occasion de pouvoir compléter leurs formulaires de demande de bourse d’études en néerlandais avec
l’assistance des assistants sociaux et non plus de compléter pour eux étant donné le nombre important de
ce genre de demandes en permanence individuelle.
3.2.2. Séance d’information sur la recherche d’emploi
Conscients qu’un nombre important de nos usagers est en recherche d’un emploi, nous avons invité à
deux reprises deux travailleurs de la mission locale de Molenbeek-St-Jean afin qu’ils puissent présenter
leurs services et leur champ de travail.
3.2.3. Tri des papiers
Nous avons organisé des permanences collectives avec comme thème le tri des documents
administratifs. Un nombre important des personnes qui fréquentent notre service ne savent pas comment
trier leurs documents. Ils ont donc tendance à tout stocker dans des sacs et cela peut avoir des
répercussions étant donné qu’ils ont du mal à retrouver certains documents très importants.
Cela permettait aux personnes ne sachant pas lire de pouvoir identifier un organisme d’après le logo qui
figurait sur l’intercalaire donc de pouvoir gérer leur classement de manière autonome par la suite.
3.3. Partenariats et participation à certains projets
Guidance sociale énergétique :
En septembre 2009, nous avons eu l’occasion de collaborer au projet de guidance sociale énergétique
qui se poursuit sur une durée de un an. Ce projet est à l’initiative de la Fédération des Centres de Service
Social ( FCSS)
En effet, 5 ménages suivis par notre antenne ( Caritas Molenbeek) ont eu l’opportunité d’avoir un
accompagnement à domicile dans le cadre de leur consommation de gaz, d’électricité et d’eau.
Le but du projet est de sensibiliser les personnes à la question de la consommation d’énergie et
également de pouvoir, par ce suivi, diminuer leur consommation de 20% et/ou d’augmenter le confort
dans l’habitation.
3.4. Fête de fin d’année
Le 22 décembre 2009, le service social est allé en visite au restaurant “Het Snijboontje”, dans le cadre
d’un repas de Noël comme l’année précédente. Les bénéficiaires pouvaient découvrir le restaurant, pour
ceux qui ne l’avaient pas encore fait, mais pouvaient jouir d’un très bon repas pour un prix dérisoire.
Pour la plupart des bénéficiaires, peu avaient les moyens de se préparer un repas de fête. Ils purent
partager l’expérience avec d’autres bénéficiaires et constatèrent qu’ils n’étaient pas les seuls.
25
L’accueil chaleureux et festif, les belles décorations et la crèche portaient au rêve, comme si les
bénéficiaires y avaient de nouveau leur place.
3.5. Épicerie Amphora
A côté de l’aide en colis alimentaires apportée à nos usagers, nous collaborons également avec l’épicerie
sociale de Molenbeek Amphora vers laquelle nous pouvons orienter des usagers qui fréquentent notre
service dans le cadre d’une guidance budgétaire.
Les personnes les plus fragilisées peuvent dès lors se fournir en produits de base à un prix raisonnable.
3.6. Collaboration avec d’autres services sociaux
Nous orientons nos usagers vers des services plus spécialisés et collaborons également avec les services
repris ci-dessous dans le cadre de nos suivis.
- La porte Verte : service social ; aide alimentaire, cours d’alphabétisation, crèche…
Maison médicale La savonnerie : suivi médical
Bonnevie et La Rue : difficultés en matière de logement
Antenne J : questions juridiques
CPAS : aide sociale et financière
Association des locataires de Molenbeek-Koekelberg : Logement
Le piment : formations, alphabétisation
Mission locale de Molenbeek : recherche d’emploi
SAMPA : aide aux primo-arrivants
Solidarité Savoir : service social
Le Foyer : aide juridique et droit des étrangers
Commune de Molenbeek : action sociale
3.7. Focus 2009 et perpectives 2010 :
L’année 2009 a fait place à de nombreux changements à tout point de vue, c’est pourquoi nous voulions
vous faire partager notre expérience au sein du service social Caritas Molenbeek pour cette année 2009.
Cela fait une année que les locaux ont été remis à neuf, notre objectif qui était de créer un réel lieu
convivial, a été atteint. Nous remarquons cela par le fait que les personnes reviennent souvent vers notre
service et qu’elles nous font part de leurs sentiments par rapport à l’aide qu’elles reçoivent.
En effet, nous pensons que pour une grande partie des personnes que nous recevons, notre service social
est un lieu d’écoute, d’information, un lieu où l’usager peut installer une relation de confiance et de
respect avec l’assistant social. Nous constatons que la relation de confiance se crée petit à petit et que le
service social est un lieu de repère pour un grand nombre de personnes qui fréquentent le service.
L’objectif principal du service social Caritas Molenbeek est de favoriser l’autonomie de nos usagers afin
de les rendre acteurs de leur propre existence tout en les accompagnant dans leurs démarches
personnelles.
Nous essayons également d’établir un travail en réseau avec les différents services sociaux sur
Molenbeek.
Le travail de collaboration a une place importante dans notre travail car nous travaillons avec les
ressources et compétences des différentes structures sur Molenbeek. Ceci permet de faire un travail sur
l’ensemble de la situation des personnes.
Nous avons pu également travailler avec des nouvelles populations, ce qui a donné une nouvelle
dynamique au travail. Nouvelles réflexions, nouvelles méthodologies, nouveaux rythmes. Il a fallu
composer avec des nouvelles problématiques telles que la régularisation, l’accompagnement des
demandeurs d’asile ainsi que de nouveaux migrants venant d’Europe.
L’aide alimentaire reste toujours une aide importante pour les usagers en situation difficile.
Malheureusement nous constatons que la demande est de plus en plus forte.
26
Notre service est donc devenu un service social de référence pour les différents habitants du quartier.
Avec le réseau et les bénévoles nous voulons rester dans une dynamique dans laquelle la participation
des usagers est possible. Un accompagnement global de personnes tout en tenant compte des capacités
de la personne et de son environnement.
4. Le service social de Caritas International :
4.1. Présentation du service social :
Le service social de Caritas International est un service social qui s’adresse à tout étranger non
ressortissant de l’Union Européenne (UE), qu’il soit demandeur d’asile, réfugié reconnu, régularisé,
résident permanent ou mineur étrangers non accompagné ainsi que les personnes en situation irrégulière
sur notre territoire.
Toutefois deux exceptions : nous aidons également les ressortissants des derniers pays entrés dans l’UE,
et ce dans le cadre du retour volontaire, ainsi que les belges dans le cadre du regroupement familial.
Nos travailleurs sociaux sont des généralistes qui procurent un accompagnement psychosocial, juridique
et administratif, et qui traitent toutes les matières concernant la législation sur les étrangers.
4.2. Les activités :
L’action de nos travailleurs sociaux sur le terrain et au profit de nos usagers est en partie menée au
travers des projets initiés et confiés à notre service social par Caritas International.
4.2.1. L’accueil de 1ère ligne :
Quotidiennement, lors des permanences sociales qui ont lieu de 8h30à 12h, nos travailleurs sociaux
accueillent, orientent ou prennent en charge toute personne qui se présentent au service social. Aide
administrative, aide en matière de procédures liées au séjour, aide en matière de logement, de santé ou
tout simplement se subsistance, … les problématiques et les difficultés que nous soumettent les usagers
sont aussi variées que multiples.
Cet accueil généraliste, au travers duquel est assuré un soutien à l’usager, est également le point de
départ à la mise en œuvre d’autres projets tels que l’aide au retour volontaire et l’aide au regroupement
familial
4.2.2. Le projet « retour volontaire » :
Depuis de nombreuses années, le service social collabore avec l’Organisation Internationale pour la
Migration (OIM) pour aider les étrangers qui le désirent à rentrer dans leur pays d’origine.
Nos assistants sociaux établissent avec l’usager la demande pour obtenir un billet d’avion auprès de
l’OIM pour quitter la Belgique. Dans certains cas, il est également possible pour l’usager d’obtenir une
prime de départ qui les aidera lors de l’arrivée au pays.
4.2.3. Le projet « retour volontaire avec réintégration durable » :
Dans ces dossiers, en plus de la collaboration avec l’OIM décrite ci-dessus, nos travailleurs sociaux
aident ces usagers à réfléchir et à construire un projet réaliste, en collaboration avec le service
réintégration de Caritas International.
4.2.4. Le projet « convention » :
Caritas International a conclu une convention avec Vluchtelingwerk Vlaanderen et le Cire pour l’accueil
de demandeurs d’asile dans des logements gérés par Caritas International.
Dans le cadre de ce projet, l’accompagnement psychosocial de ces familles est assuré par deux
travailleurs sociaux Brabantia en collaboration avec les responsables régionaux du service logement de
27
Caritas. L’accent est mis sur l’accueil individuel des personnes et l’aide à leur intégration dans notre
société.
4.2.4. Le projet « tutelle des mineurs non-accompagnés » :
Depuis juin 2005, Caritas International a développé un projet lié à l’exercice de la tutelle de mineurs
étrangers non accompagnés (MENA) se trouvant sur le territoire belge.
Trois travailleurs sociaux de Brabantia ont suivi la formation organisée par le Service Public Fédéral
Justice (SPFJ), et exercent donc le rôle de « tuteur MENA » sous mandat du SPFJ.
Le tuteur assure donc le suivi du jeune tant au niveau juridique que psychosocial, mais aussi en ce qui
concerne la recherche d’une solution durable dans l’intérêt du mineur.
4.2.5. Le projet « aide au regroupement familial » :
Notre service social assure également l’aide en matière de regroupement familial. Nous procurons un
soutien juridique et psychosocial aux familles pendant cette longue procédure, mais également après la
réunion effective des membres de la famille.
Nos travailleurs sociaux accompagnent les familles dans les différentes démarches nécessaires à
l’obtention de visa et à l’arrivée des membres de la famille en Belgique.
4.2.6. Les aides financières accordées sous forme de prêts :
Dans le cadre du suivi social de certains dossiers, nos travailleurs sociaux ont la possibilité d’introduire
auprès de Caritas International des demandes d’aide financière au profit des usagers, et ce dans des
situations bien particulières.
Ces aides financières sont accordées sous forme de prêts sans intérêts. Nos travailleurs sociaux analysent
les demandes, rédigent et motivent, pour celle qui est fondée, la demande qu’ils transmettent à la
direction de Caritas.
4.3. Focus 2009 et perspectives 2010 :
Cette année 2009, par rapport à 2008, nous avons enregistré une forte augmentation du nombre
d’usagers (près de 11%) qui se sont présentés à ces permanences.
Plus de la moitié de nos usagers (57%) étaient des personnes en situation irrégulière dont plus de deux
tiers nous ont demandé de les aider à retourner dans leurs pays d’origine ; via notre partenariat avec
l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) ainsi que notre collaboration avec le service
Réintégration de Caritas International, nous avons pu les aider efficacement. L’autre tiers de ces
personnes en situation irrégulière est majoritairement venu pour avoir une information ou une aide en
matière de demande de régularisation, et notamment dans le 4ème trimestre de l’année pendant lequel
s’est déroulée la campagne de régularisation.
Durant cette année 2009 nos travailleurs sociaux ont intensivement aidé en matière de regroupement
familial, et ont du faire face à des usagers qui bien souvent étaient dans le désarroi et le découragement
face à une procédure qui se complexifie d’année en année, et qui rend bien compliquée l’obtention d’un
visa ainsi que l’arrivée en Belgique de ces futurs nouveaux belges.
Nous avons également accueilli de nombreux usagers bien souvent désemparés face à des problèmes de
logement, de soins de santé, de subsistance, face à des administrations ou des ministères, et ce, qu’ils
soient en situation irrégulière ou régulière.
D’un point de vue plus pratique, nous avons été contraints en fin d’année, face aux effets de la
campagne de régularisation de réajuster notre premier accueil en mettant en place provisoirement un
système de rendez-vous : en effet il était, lors de certaines permanences, impossible à nos travailleurs
sociaux de prendre en charge tous les usagers qui s’y présentaient, en raison de leur nombre plus élevé
mais également en raison du volume de travail supplémentaire que représentaient l’information, la
28
constitution et la rédaction de ces demandes de régularisation. Nous nous sommes donc efforcés de faire
le maximum, sachant que ce système n’était pas l’idéal.
Un autre problème récurrent, mais encore plus aigu cette année, fut celui du logement durable et de
l’hébergement d’urgence, exacerbé par la crise de l’accueil que nous avons vécu en 2009 : les centres
d’hébergement d’urgence étant saturés, nos travailleurs sociaux furent bien démunis de réponses réelles
à donner aux sans papiers et sans domicile, ainsi qu’aux demandeurs d’asile victimes de cette crise de
l’accueil, et logés dans des hôtels, dans un camp de fortune ou mis à la rue, livrés à eux-mêmes avec un
papier désignant un CPAS responsable pour les aider…
5. Le service social de Bruxelles Accueil-Porte Ouverte (BAPO) :
5.1. Description :
BAPO se situe en plein Centre Ville entre la Grand-Place et la Bourse.
Parmi ses diverses missions, dont le point commun est l’écoute des personnes, Bruxelles Accueil Porte
Ouverte comporte un service social de première ligne auquel s’adressent des personnes d’origine belge
ou étrangère, quel que soit leur origine, leur statut et leur lieu de résidence. Les demandes sont donc
extrêmement variées, avec une prédominance pour ce qui touche au droit des étrangers, à l’information
sociale ou juridique, à l’aide administrative et parfois financière.
5.2. Activités :
BAPO est un lieu d’accueil et d’écoute. Les personnes sont reçues par une des 3 assistantes sociales qui
se relaient à temps partiel (correspondant à l’équivalent d’un TP). Elles sont secondées chaque année par
un(e) stagiaire AS.
L’accueil social à BAPO est individuel. Vu qu’il s’agit d’un service de première ligne et que l’éventail
des problématiques, la collaboration et le partenariat avec d’autres services sont importants.
Les assistantes sociales participent à des intervisions où l’occasion leur est donnée de réfléchir avec
d’autres services sociaux à la manière la plus opportune d’aider les usagers.
5.3. Focus 2009 et perspectives 2010 :
5.3.1 Droit des étrangers :
Bruxelles Accueil c’est l’accueil de l’étranger. En 2009, nous en étions bien servis. Les questions
d’ordre juridique et administratif, liées, en particulier, à l’autorisation de séjour, occupaient une place
importante dans notre travail de tous les jours. Ceci, nous semble-t-il, est en rapport avec les accords du
gouvernement de régulariser les sans papiers soit par l’ancrage local, le travail ou une longue procédure
d’asile.
Si les premiers mois de l’année étaient consacrés plutôt à l’information, mais, dès le mois de juillet, nous
avons enregistrés un flux de demandes à introduire et des dossiers à compléter en vue de les rentrer dans
le temps qui avait été fixé (15/09/09 au 15/12/09). Il a fallut également rédiger des lettres de
recommandations pour certains qui étaient connus du service de longue date.
Cette année encore, il a fallu déplorer le retard de certaines administrations communales dans le
traitement des demandes d’inscription et/ou la prorogation des titres de séjour. Ceci engendre des retards
énormes dans la régularisation de séjour et, par conséquent, dans l’aide attribuée : CPAS, chômage,
mutuelle, allocations familiales, abonnement, aide médicale, logement social adéquat…etc.
En conséquence, les allocataires cumulent les retards de paiement de loyer ou des factures d’Electrabel,
voire certains perdent leur travail parce que leur permis de travail est périmé. Pour le renouveler, il faut
être en règle de séjour.
Ce qui entraîne la spirale des « cercles vicieux » et l’angoisse des personnes dont la situation est déjà si
précaire.
29
En ce qui concerne les relations avec les CPAS, il a fallut constater, surtout les derniers mois de
l’année, des demandes liées à la mauvaise volonté de la part de certains CPAS surtout en ce qui
concerne la suppression du code 207. Des AS sont allés jusqu’à menacer les demandeurs d’aide de ne
plus les recevoir s’ils allaient chercher des informations ou de l’aide ailleurs.
Dans toutes ces situations, l’assistante sociale tente d’agir en médiatrice afin de tenter de dénouer des
situations bloquées par ces administrations.
5.3.2. Aide administrative :
Un autre volet important des activités du service social est celui de l’aide administrative au sens large :
téléphoner, rédiger, aider à comprendre un courrier reçu, être médiateur à l’égard d’un propriétaire, d’un
service, d’une administration ou passer le relais à un autre service plus spécialisé…
5.3.3. Logement :
Nous avons été également sollicitées par plusieurs demandes pressantes de logement, provenant soit de
personnes à petits revenus (mutuelle, chômage, CPAS, pension…) dont le bâtiment où elles résident, a
été mis en vente ; elles doivent trouver un logement dans les 3 ou 6 mois qui suivent, soit des squatteurs
illégaux à qui on a accordé le séjour. Pour bénéficier de l’aide du CPAS, il faut être domicilié quelque
part. Les loyers actuels étant bien élevés pour ces personnes-là, elles vivent avec grande angoisse en se
demandant ce qu’elles allaient devenir. Elles ont peur de ne pas trouver un logement dans leurs prix et
dans les délais nécessaires.
Plusieurs personnes nous ont sollicités cette année en raison du refus des propriétaires de leur louer un
logement réservé exclusivement à ceux qui peuvent produire une fiche salariale ! Même des personnes
aidées par le CPAS, la mutuelle ou qui sont pensionnées se voient refuser des logements pour cette
raison.
La violence du renon, la pression des propriétaires, l’angoisse devant le prix des loyers actuels et la
perspective de ne pas retrouver un logement dans les délais, la nécessité de louer un garde-meubles
(coût !...)… invite à la réflexion sur le respect des plus faibles pour la location d’un toit, aussi modeste
soit-il.
Les logements sociaux, quant à eux, sont débordés. Les délais d’octroi sont beaucoup trop longs. Même
chez les agences immobilières sociales, les délais sont très longs par rapport aux préavis de 3 à 6 mois
que les locataires doivent prester.
Une autre population, autre que les demandeurs d’asile et les sans papiers, mais qui est propre au centre
Ville est celle des gitans, des sans abris et des migrants de passages en Belgique.
A BAPO, nous avons dû faire face à de multiples refus d’hébergements provisoires des sans abris car
les centres d’accueil étaient saturés.
5.3.4. Aide financière ponctuelle :
L’Eglise a toujours été sollicitée pour venir en aide financière aux gens. L’Unité pastorale du Centre,
composée de 4 paroisses, était desservie par une assistante sociale qui est partie à la retraite. On nous a
demandé d’assurer la relève.
Après analyse de la situation les demandeurs sont orientés vers le CPAS, le service social du quartier ou
la paroisse la plus proche de leur domicile. Certains sont orientés vers leur communauté d’origine,
lorsque celle-ci dispose d’un fonds d’aide.
Ce n’est qu’en cas de carence à ce niveau, et dans la mesure où la demande se justifie, que l’assistante
sociale introduit une demande d’aide financière ponctuelle auprès d’institutions caritatives ou
paroissiales qui interviennent dans le paiement de factures (mutuelle, Electrabel, hôpital, STIB…) et/ou
de loyers modérés afin de dépanner des personnes en difficulté.
30
6. Le service social pour Etudiants et Stagiaires Etrangers (SESE) :
6.1. Description :
Le Service pour Etudiants et Stagiaires Etrangers a pour mission de soutenir les étudiants originaires des
pays en voie de développement, porteurs d’un visa d’étude, qui sont inscrits en enseignement supérieur
universitaire ou non-universitaire dans une école reconnue par la Communauté Française ou Flamande à
Bruxelles, ou en Province.
Le service social est assuré par une assistante sociale à mi-temps (aidée par 2 aides bénévoles pour le
travail administratif et la comptabilité). Les permanences ont lieu sur rendez-vous 2 fois par semaine.
6.1. Activités :
L’assistante sociale reçoit les étudiants inscrits dans des Hautes Ecoles ou Universités à Bruxelles, mais
elle reçoit également des dossiers de demandes d’étudiants de province qui lui sont envoyés par les
assistants sociaux des Foyers pour étudiants étrangers de ces villes.
Il s’agit de demandes d’informations liées aux études, au séjour au droit; ou de soutien pour trouver un
job ou un logement. Mais ce sont avant tout les demandes d’aide financière qui nous sont adressées.
Deux Commissions/ an sélectionnent des étudiants finalistes (dernière année de bachelier dans une
Haute Ecole, ou avant-dernière et/ou dernière année de Master du 2ème cycle, ou de 6è et 7è médecine).
Des aides ponctuelles sont également attribuées de manière ponctuelle pour l’achat de matériel
didactique ou parfois d’un ordinateur, les frais de voyage dans le cadre de la recherche pour le travail de
fin d’études, la régularisation des cotisations de mutuelle ou d’une mise en demeure pour des factures
impayées... ou encore dans des situations exceptionnelles.
(Dans de tels cas, il arrive que nous aidions également des étudiants du 3ème cycle.
Les autres demandes concernent la recherche de logement, de job, de renseignements d’orientation
académique ou d’informations sociales ou juridiques, parfois il s’agit de demande d’aide pour le retour
définitif.
Depuis l’année académique 2008-2009, il est demandé aux étudiants aidés de signer un contrat
d’engagement de remboursement des sommes reçues en cas d’engagement de travail en Belgique à
l’issue de leurs études.
Le SESE est membre du Comité National d’Accueil (C.N.A.-N.K.O.) qui recevait des subsides de la
DGCD pour aider les étudiants étrangers finalistes, originaires des PVD, inscrits dans l’Enseignement
Supérieur et qui sont en difficultés financières, quel que soit le cycle. Ce subside a été une dernière fois
accordé en 2008-2009. Le non-renouvellement, au delà de 2008-2009 par la DGCD est justifié par le
faible taux de garantie de retour au pays à la fin des études.
D’autre part, une collaboration a été initiée avec Caritas International pour y orienter des étudiants
présentant un projet à réaliser au retour au pays, et pour lesquels Caritas propose un soutien à la
préparation du projet, finance le retour et offre un appui au pays par l’intermédiaire de collaborateurs
locaux.
6.3. Focus 2009 et perspectives 2010 :
Le SESE a reçu en 2009 les demandes de 146 étudiants dont 70 venaient pour la première fois et 76
avaient déjà un dossier.
Les statistiques nous indiquent par ailleurs, que notre population est principalement masculine (71 %), et
célibataire (84 %). La tranche d’âge la plus représentée étant celle des 26 à 45 ans (81 %) avec une
majorité entre 26 et 30 ans. Le droit de séjour étant un “ visa pour études ”(94 %).
Vu les conditions d’octroi d’une aide via le SESE, les étudiants sont majoritairement couverts par une
prise en charge d’un “ garant ”.. à 83 %, et parmi eux la plupart travaille durant l’année (max
20h/semaine sont autorisées avec un Permis de Travail C) pour vivre, le garant ne pouvant subvenir
réellement à leur besoins durant la durée de leurs études.
Les nationalités les plus représentées sont principalement originaires d’Afrique (92 %, dont 81 %
d’Afrique Noire) :
1. Le Cameroun :
39,04 % du total
31
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
La RDC :
17,12 %
Le Maroc :
15,75 %
Le Gabon :
4,11 %
Le Sénégal :
3,42 %
Le Rwanda et Népal 2,74 % chacun
La Guinée Conakry 2,05 %
1,37 % chacun : Algérie, Belge, Burundi, Niger
0,68 % chacun : Burkina Fasso, Centrafrique, Colombie, Equateur, Madagascar, Palestine, Pérou,
Tchad, Togo, Ukraine, et Vietnam.
Les problèmes traités au cours des contacts avec les étudiants ont été à 69,14 % des questions d’ordre
financier : 116 demandes d’aide financière dont 71 demandes ont reçu une réponse positive et 45
demandes ont été refusées.
Parmi ces aides financières octroyées, 81,90 % d’entre elles ont été distribuées par mensualités. Les
fonds provenant d’une part du CNA (solde 2008) , soit de la Commission interne d’Entraide Financière
pour Etudes pour l’année académique 2008-2009. Par contre 18,10 % des demandes ont été refusées,
considérées hors critères ou n’obtenant pas un score suffisant à la Commission.
Parmi les étudiants sélectionnés : 2 ont renoncé à l’aide qui leur était destinée car ils avaient plutôt un
projet de rester en Belgique après leurs si c’était possible, 1 autre a renoncé à 3 mensualités, et 3 n’ont
pas touché la dernière mensualité n’ayant pas fourni leurs résultats comme exigé pour le paiement du
solde.
Les demandes ou informations liées aux études occupent la seconde position (24,02 % des demandes).
Que ce soit le sujet de l’orientation académique, les questions liées aux études, aux résultats, aux
conditions de bourse d’études de la Communauté Française, ou aux “ jobs et kots-étudiants ”.
Changements en 2009 et perspectives pour 2010 :
1. La signature d’un contrat d’engagement de remboursement des sommes perçues si l’étudiant ne
retourne pas dans un pays du sud à l’issue de ses études, mais change de statut et travaille dans un de
nos pays industrialisés.
2. La perte d’une possibilité d’aide auprès d’un de nos donateurs qui permettait d’aider les étudiants
qui étaient en situation exceptionnelle.
3. L’arrêt à l’année académique 2008-2009 de subventions de la DGCD via le CNA-NKO qui nous
permettaient d’aider des étudiants finalistes quel que soit le cycle (y compris 3ème cycle) soit pour
une aide mensuelle (ETDI) soit pour financer le billet de retour définitif. Aucun nouveau dossier n’a
donc pu être introduit en fin d’année académique auprès du CNA pour l’année 2009-2010.
Pour 2010, le SESE prévoit de renforcer la collaboration avec le service retour volontaire de Caritas,
d’organiser un contact entre les étudiants finalistes et ce service pour leur faire connaître les appuis dont
ils pourraient y bénéficier à leur retour au pays. D’autres initiatives allant dans ce même sens d’appui au
retour vers les pays du Sud seront à examiner durant l’année 2010.
32
Les données statistiques globales pour 2009 :
Dans cette partie du rapport, afin de donner une vue d’ensemble chiffrée du travail de notre CAP, nous
avons compilé les données statistiques de nos 6 services sociaux. En 2008, notre service social de
BAPO, qui ne disposait pas du même programme d’encodage que nos autres services sociaux, en fut
doté, avec pour objectif après un an de rodage de pouvoir intégrer leurs données statistiques à
l’ensemble. Objectif atteint en 2009 puisque le CAP est désormais en mesure de proposer des
statistiques cohérentes et complètes concernant la totalité de son travail sur la Région Bruxelloise.
Le profil des usagers :
a) Nombre de dossiers :
Serv.Soc.
Saint-Gilles
Anciens
301
Nouveaux
464
Totaux
765
Serv.Soc.
Molenbeek
274
271
545
Serv.Soc.
Cureghem
227
182
409
Serv.Soc.
Sese
76
70
146
Serv.Soc.
CI
567
1723
2290
Serv. Soc
BAPO
154
388
542
Totaux
Brab.
%
1599
3098
4697
34%
66%
100%
La hausse du nombre de dossiers traités en 2009 s’explique évidement en partie par les statistiques du
service social de BAPO, qui s’ajoutent aux autres, par rapport à l’année dernière.
Toutefois, cela n’explique que partiellement cette augmentation : en effet, si on compare les 5 services
pour lesquels les chiffres étaient disponibles en 2008 (3689 dossiers), avec ceux de 2009 (4155 dossiers)
nous constatons une hausse de 466 dossiers traités en plus, soit une augmentation de 12,6% par rapport à
2008.
b) Sexe :
femmes
hommes
Totaux
Serv.Soc.
Saint-Gilles
271
494
765
Serv.Soc.
Molenbeek
314
231
545
Serv.Soc.
Cureghem
272
137
409
Serv.Soc.
Sese
42
104
146
Serv.Soc.
CI
772
1518
2290
Serv. Soc
BAPO
156
386
542
Totaux
Brab.
%
40%
60%
100%
1827
2870
4697
Par rapport à l’année 2008, nous constatons que le ratio hommes-femmes des usagers du CAP Brabantia
reste quasiment identique : en 2008, 57.7% d’hommes pour 42.3% de femmes, et en 2009, 60%
d’hommes pour 40% de femmes.
Dans tous les services la proportion d’hommes est plus élevée, à l’exception des services sociaux de
quartiers de Caritas Molenbeek et de Service Social de Cureghem.
c) Composition de ménage :
Serv.Soc.
S-Gilles
Isolé(e)
489
Couple +enfants
120
Isolé(e)+enfants
77
Couple
24
Cohab. famille
30
Autre cohab.
22
Inconnu
0
Institution
3
Famille élargie
0
Totaux
765
Serv.Soc.
Molenb.
137
210
99
64
26
5
4
0
0
545
Serv.Soc.
Cureghem
107
131
113
26
19
11
0
0
2
409
Serv.Soc.
Sese
85
9
1
7
6
14
3
11
10
146
Serv.Soc.
CI
1449
266
244
129
88
98
2
11
3
2290
Serv. Soc
BAPO
222
107
32
55
17
8
84
10
7
542
Totaux
Brab.
%
53%
18%
12%
6.5%
4%
3.4%
2%
0.7%
0.4%
100%
2489
843
566
305
186
158
93
35
22
4697
La proportion de personnes isolées est la même que l’année dernière 53%.Nous remarquons que dans les
services sociaux de quartiers de Caritas Molenbeek et de Service social de Cureghem, ce sont les
33
couples avec enfants, suivi des isolés qui sont les plus nombreux, à l’inverse des autres services où les
isolés sont les plus nombreux.
d) Origine des ressources :
Serv.Soc.
S-Gilles
Sans ressources
225
Travail
90
Aide sociale
79
Inconnues
222
Chômage
59
Charge Tiers
1
RIS
16
Centre d’accueil
0
Mutuelle
32
Pension
16
Alloc. handicap
24
Bourse d’étude
1
Totaux
765
Serv.Soc.
Molenb.
135
62
88
11
142
12
12
1
38
34
10
0
545
Serv.Soc.
Cureghem
92
27
101
1
73
8
40
2
33
22
10
0
409
Serv.Soc.
Sese
5
5
0
2
0
122
0
1
0
0
0
11
146
Serv.Soc.
CI
1099
437
253
115
78
58
88
142
10
7
0
3
2290
Serv. Soc
BAPO
115
109
43
94
34
47
55
11
9
13
9
3
542
Totaux
Brab.
%
1671
730
564
445
386
248
211
157
122
92
53
18
4697
35.5%
15.5%
12%
9.5%
8.2%
5.3%
4.5%
3.3%
2.6%
2%
1.1%
0.5%
100%
Plus d’un tiers de nos usagers sont sans ressources, suivi des usagers bénéficiant d’une allocation de
remplacement (RIS, aide sociale, mutuelle, chômage, pension, allocation d’handicapé) qui eux
représentent un peu moins d’un tiers, et enfin des usagers travaillant qui représentent 15.5%.
e) Statut :
Clandestin
Rés. permanent
Belge
Régularisé
Débouté
Dem. d’asile
Autre
Etudiant
Réfugié reconnu
Touriste
Pers. déplacée
Totaux
Serv.Soc.
S-Gilles
359
125
163
0
8
41
31
4
3
27
4
765
Serv.Soc.
Molenb.
65
230
151
28
12
16
23
1
12
6
1
545
Serv.Soc.
Cureghem
60
94
156
38
4
10
41
0
6
0
0
409
Serv.Soc.
Sese
2
1
1
0
2
1
2
137
0
0
0
146
Serv.Soc.
CI
1001
165
129
251
310
185
57
22
143
27
0
2290
Serv. Soc
BAPO
80
84
105
83
57
33
53
15
16
16
0
542
Totaux
Brab.
%
1567
699
705
400
393
286
207
179
180
76
5
4697
33.3%
15%
15%
8.5%
8.4%
6%
4.3%
4%
4%
1.5%
0.1%
100%
Ce tableau nous montre que 41.7% des usagers sans papiers, soit clandestins, soit déboutés. La
répartition entre les services sociaux de ce type d’usagers est inégales et reflète également certaines
spécificités de leur populations cibles : en effet, 28% de ces usagers se sont adressés au service social de
Caritas International, contre seulement 8% pour service social de l’Entraide de Saint-Gilles, 3% pour le
service social de BAPO, 1,7% pour le service social de Caritas Molenbeek, 1,4% pour le service social
de Cureghem, et moins de 0,1% pour le service social de SESE. Cela s’explique bien sûr d’une part par
le fait que le service social de Caritas International est le plus gros service du CAP Brabantia, et d’autre
part, qu’il est un service social pour étrangers.
34
f) Tranches d’âge :
De 26 à 45 ans
De 46 à 60 ans
De 18 à 25 ans
Inconnu
61 ans et plus
Moins de 18 ans
Totaux
Serv.Soc.
S-Gilles
499
156
64
11
31
4
765
Serv.Soc.
Molenb.
252
170
52
5
60
6
545
Serv.Soc.
Cureghem
232
105
22
6
44
0
409
Serv.Soc.
Sese
119
4
19
2
0
2
146
Serv.Soc.
CI
1512
383
290
25
56
24
2290
Serv. Soc
BAPO
165
73
19
265
20
0
542
Totaux
Brab.
%
2779
891
466
314
211
36
4697
59%
19%
9.9%
6.7%
4.5%
0.8%
100%
Les 26-45 ans sont comme les années précédentes les plus nombreux à s’adresser à nos services sociaux.
Le grand nombre d’âge « inconnu » au service social de BAPO s’explique par le fait que ce service
applique un principe de respect de l’anonymat, et n’a donc pas toujours tout les éléments du profil des
usagers à sa connaissance.
g) Origine géographique :
Serv.Soc.
S-Gilles
Afrique
358
Europe
246
Amérique
145
Asie
15
Océanie
1
Inconnu
0
Totaux
765
Serv.Soc.
Molenb.
245
261
2
25
0
12
545
Serv.Soc.
Cureghem
189
192
16
12
0
0
409
Serv.Soc.
Sese
134
3
3
6
0
0
146
Serv.Soc.
CI
975
534
520
254
0
7
2290
Serv. Soc
BAPO
109
169
7
238
0
19
542
Totaux
Brab.
%
2010
1405
693
550
1
38
4697
43%
30%
15%
12%
0%
0.9%
100%
Les usagers originaires du continent africain sont les plus nombreux, près de 2/5 des usagers, suivi des
européens, un peu moins d’un tiers.
Les usagers issus du continent américain sont en majorité des brésiliens (principalement des candidats
au retour volontaire qui se sont adressés au service social de Caritas International), et des équatoriens
(principalement au service social de l’Entraide de Saint-Gilles).
h) Le top 20 des nationalités :
Pays
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
Maroc
Belgique
Brésil
RD Congo
Guinée
Ukraine
Cameroun
Algérie
Equateur
Irak
Russie
Syrie
Moldavie
Roumanie
Togo
Rwanda
Espagne
Nombres
730
669
476
333
231
159
130
128
124
107
102
99
62
59
47
47
47
Pourcentage sur le total des dossiers
2009
15.5%
14,2%
10%
7%
5%
3.4%
2.8%
2.7%
2.6%
2.3%
2.2%
2.1%
1.3%
1.2%
1%
1%
1%
35
18
19
20
Pakistan
Italie
Bulgarie
43
40
37
0.9%
0.8%
0.7%
Les 4697 usagers qui se sont adressés à nos services sociaux sont originaires de 125 pays. Ce tableau
nous montre que ce sont les marocains qui furent les plus nombreux, devant les belges, les brésiliens et
les congolais. Bruxelles étant un ville avec une forte communauté marocaine et congolaise, ceci
explique cela. Les brésiliens eux sont pour la plupart des candidats au retour volontaire qui se sont
adressés à nous pour un retour dans le pays d’origine.
Les problématiques rencontrées en nombre de fois :
Administratifs
Financier/matér.
Juridiques
Regroup.familial
Retour/émigrat.
Logement
Santé
Scolarité
Travail
Familiaux
Autres
Totaux
Serv.Soc.
S-Gilles
2624
2838
2537
62
60
906
496
339
410
287
211
10770
Serv.Soc.
Molenb.
4021
4256
611
108
0
615
334
547
277
89
94
10952
Serv.Soc.
Cureghem
2602
3260
483
59
0
370
125
131
115
47
4
7195
Serv.Soc.
Sese
11
587
6
0
6
6
11
204
15
3
0
849
Serv.Soc.
CI
1953
5607
5538
6332
5585
1340
2288
718
160
548
40
30109
Serv. Soc
BAPO
687
508
959
251
37
183
129
47
98
83
66
3048
Totaux
Brab.
%
11898
17056
10134
6812
5688
3420
3383
1986
1075
1057
415
62923
19%
27%
16%
11%
9%
5.4%
5.4%
3.1%
1.7%
1.7%
0.7%
100%
Le tableau ci-dessus nous montre que les problématiques que nous soumettent nos usagers sont
le plus souvent liées à des difficultés de moyens financiers liés à la simple subsistance, des
difficultés liées aux complications administratives et des procédures en général.
Les interventions effectuées :
Infos transmises
Recherche infos
Aide administr.
Orientation
Médiation
Aide matérielle
Soutien psycho.
Aide juridique
Aide financière
Enquête
Colis/nourriture
Traduction
Autres
Aide vêtements
Epicerie
Total
Serv.Soc.
S-Gilles
1021
1849
377
309
476
0
56
36
26
8
0
45
48
41
1
4290
Serv.Soc.
Molenb.
1718
725
961
188
44
0
56
4
1
135
436
92
5
0
0
4365
Serv.Soc.
Cureghem
1772
1035
916
185
54
596
28
4
1
128
0
3
0
0
0
4722
Serv.Soc.
Sese
445
17
3
5
51
0
2
1
47
112
0
0
0
0
0
683
Serv.Soc.
CI
14517
2912
2539
1264
1208
842
556
145
363
13
0
199
43
0
0
24601
Serv. Soc
BAPO
964
321
699
113
95
2
63
274
17
45
0
8
4
0
0
2605
Totaux
Brab.
%
20437
6859
5495
2064
1928
1440
761
464
455
441
436
347
100
41
1
41266
49.5%
16.6%
13.3%
5%
4.7%
3.5%
1.8%
1.2%
1.1%
1.1%
1%
0.8%
0.2%
0.1%
0%
100%
36
A la lecture e de tableau, nous constatons l’importance de notre rôle de cherche d’information utile ou
primordiale, et de transmission de celles-ci à nos usagers : nous constatons que la complication des
règles, des lois et des procédures amènent souvent des usagers démunis face à la complexité, et désireux
d’y voir clair.
Les causes principales :
Socio-économ.
Méconnaissance et complexité des lois et des procédures
Statut
Autres
Carence admin.
Psycho-familial
Santé
Application loi
Carence loi
Totaux
Brabantia
4325
3913
2062
1045
859
739
142
51
35
%
33%
30%
15.5%
8%
6.5%
5.5%
1%
0.3%
0.2%
La majorité des causes qui ont amené les usagers à frapper à la porte de nos services est liée à des
difficultés économiques : nos usagers sont souvent soit des gens sans ressources, ou bénéficiaires d’une
allocation de remplacement, ou encore travailleurs à faible revenu.
La complexité des lois et des procédures est également une des causes principales, tout comme les
difficultés liées au statut, une partie importante de nos usagers étant des étrangers sans séjour légal, ou à
la recherche d’un titre de séjour.
37
Conclusions et perspectives 2010 :
La crise économique mondiale majeure que nous connaissons depuis 2 ans n’est pas finie. Nous
craignions dans notre rapport d’activités 2008 que l’année 2009 serait encore fort difficile pour nos
publics précarisés et cela s’est manifestement confirmé sur le terrain. Nos permanences sociales ont été
submergées de nouvelles demandes, nos structures d’accueil ont été mises à mal dans leurs habitudes de
fonctionnement et ont du s’adapter aux nouvelles conditions de travail. Nous ne sommes pas beaucoup
plus optimistes pour l’année qui vient. Des signes nous montrent déjà que les publics migrants vont
devoir traverser le même type de difficultés connues en 2009 et décrites dans ce rapport. La crise de
l’accueil amorcée fin 2008 et qui a connu sa « démesure » en 2009 risque fort de ne pas s’arrêter. Bon
nombre de familles se sont retrouvées à la rue faute d’un accueil cohérent au niveau fédéral et il
apparaît, malgré les adaptations effectuées que 2010 connaîtra également ce type de situation
dramatique. Les familles déjà les plus précarisées ne vont pas subitement voir leur situation socioéconomique s’améliorer, au contraire, il est fort probable que des familles qui s’en sortaient tant bien
que mal jusqu’à présent risquent de connaître également des difficultés jusque là évitées. Les publics les
plus précarisés, les personnes sous statuts précaires restent les premières victimes, restent les plus
vulnérables, sont les plus atteints
Ne nous méprenons pas sur nos propos. Il est important de souligner que la Belgique reste, quoiqu’on en
dise, un pays d’accueil des populations en difficultés. Nous vivons de fait dans un pays privilégié même
si la crise nous touche durement également. Cependant il apparaît que la Belgique qui s’est dotée d’une
réelle législation en matière d’accueil des migrants n’a pas ou plus les moyens de sa vocation de terre
d’accueil. Les circonstances macro économiques nous dépassent. L’élargissement de la communauté
européenne va immanquablement provoquer un afflux constant de populations en quête d’un avenir
meilleur, en recherche d’un pays de cocagne qui n’est finalement que fantasmé et qui ne répondra pas ou
peu à leurs attentes légitimes.
Les circonstances de travail décrites dans ce rapport, principalement au niveau de nos structures
d’accueil, nous ont obligés à nous adapter. Il a fallu travailler dans l’urgence, sans doute un peu plus
encore qu’auparavant. Nous avons du nous remettre en question, faire des choix méthodologiques
parfois douloureux. Même si les conditions de travail ont été difficiles, nous ne pouvons que profiter de
ces nouvelles dynamiques mises en place. Nous devrons en 2010 continuer notre travail d’autoévaluation de nos pratiques d’accueil et le cas échéant encore améliorer nos structures au bénéfice des
usagers.
2010 est l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Une part significative de
la population vit encore dans le dénuement. 78 millions de citoyens de l’Union européenne, parmi
lesquels ont compte 19 millions d’enfants, sont exposés au risque de pauvreté. Le Centre d’Aide aux
Personnes Brabantia participe à cette lutte au travers de ses différentes antennes et avec ses usagers
depuis de nombreuses années. Il sera important, tout au long de l’année, de mettre en évidence notre
travail, de participer avec les associations bruxelloises aux différents événements organisés et par làmême de mettre en lumière vis-à-vis de l’extérieur toutes nos actions en faveur des personnes les plus
défavorisées que nous rencontrons.
38
Les annexes :
Les implantations du CAP Brabantia :
Le secrétariat du CAP BRABANTIA asbl :
Il se situe rue de la Charité, 43 à 1210 Bruxelles
Tél : 02/2111053
E-mail : [email protected]
Les coordonnées des six services sociaux :
- CAP Brabantia asbl, service social de Caritas Molenbeek, service de quartier polyvalent : rue des
Quatre-Vents, 67 à 1080 Molenbeek 02/4105650.
- CAP Brabantia asbl, service social des Œuvres Paroissiales de Saint-Gilles, service de quartier
polyvalent : Entraide et Seniors Sans Frontières rue de l’Eglise, 59, 02/5384609.
- CAP Brabantia asbl, service social de Cureghem, service de quartier polyvalent : rue Van Lint, 77 à
1070 Anderlecht 02/5239364.
- CAP Brabantia asbl, service social de Caritas International, service pour étrangers : rue de la Charité,
43 à Saint-Josse-ten-Noode 02/2293611
- CAP Brabantia asbl, service social du Service pour Etudiants et Stagiaires Etrangers (SESE) : rue de
la Prévoyance, 60 à 1000 Bruxelles 02/5116943.
- CAP Brabantia asbl, service social de Bruxelles Accueil- Porte Ouverte (BAPO), service polyvalent de
1ère ligne : rue de Tabora, 6, 02/5118178.
39
40
Le Conseil d’Administration au 31 décembre 2010:
Président :
Secrétaire :
Trésorier :
Membres :
Monsieur Michel PEETERS
Madame Solange WAUCQUEZ
Monsieur Jules-Henri PONCELET
Monsieur Michel DE WEVER
Monsieur Gonzalo DOPCHIE
Madame Anne DUSSART
Monsieur Pierre BEHETS
Madame Marie-Paule MOREAU
Monsieur Daniel HACHEZ
41
Conseil d’Administration du CAP BRABANTIA CAW a.s.b.l.-v.z.w.
Service Social Entraide de St Gilles : Mr PEETERS (Président)
Bxl Accueil/ Porte Ouverte (BAPO): Mme MOREAU
Caritas International : Mr DOPCHIE, Mme DUSSART, Mr PONCELET (Trésorier)
Caritas Molenbeek: Mr BEHETS
Service Social pour Etudiants et Stagiaires Etrangers : Mr HACHEZ
Service Social Cureghem : Mme WAUCQUEZ
(Secrétaire)
Eglise de Bruxelles : Mr DEWEVER
Bureau
Administrateurs :
Mme DUSSART A.
Mr BEHETS P (Président)
Mr PEETERS M.
Mme WAUCQUEZ S.
Responsables d’antennes
Mr LEPERE D.
Mr VANSNICK B.
Responsable administratif
Mme BEUMIER J.
VANSNICK B.
Responsable administratif
Mme BEUMIER J.
Support Informatique:
Mr ENGELBORGHS C.
LEPERE D.
Brabantia Caritas International
Assistant Sociaux
Mme BAMPS I.
Brabantia Service Social
de Cureghem
Brabantia Caritas
Molenbeek
Melle AKKARKACH L.
Mme THILS K.
Melle Huyghe J.
Mme DEMARET C.
Mme VANDERHOEVEN
Mme BEZIRDJIAN M.
Brabantia
Bxl Accueil/ Porte Ouverte
Mlle DELWICHE E.
Mlle DEMOT S.
(BAPO)
Mme HENNEAU V.
Mme CZETWERTYNSKI M.
Mme LUPPENS S.
Mme FRANCIS H.
Mlle MARET A
Mme LUPPENS S.
Mr MEERT M.
Mme COURTOIS C.
Mme PAQUET C.
Mme STEFANOVIC E.
Mr VERHAEGEN W.
Brabantia Ouvres Paroissiales de Saint-Gilles
Tuteurs
Mr AIT HAMOU R.
Service Social Entraide de St Gilles
Mlle LEDRU
Melle MOTTET D.
Mr LOWYCK D.
Mlle MARLIERE S.
Mme BOGAERTS M .
Mme SAIDI B.
Mlle MORTIER A.
Mme VANHALLE I.
Aide administrative
Melle VANESTE V.
Mr LAWSON K.
Seniors sans Frontières
Mme EL IDRISSI R.
Brabantia
Service social pour Etudiants et Stagiaires Etrangers
Mme CZETWERTYNSKI. M.
42
Les modes de subsidiation :
Le Cap Brabantia est subsidié par :
La Commission Communautaire Commune de Bruxelles-Capitale (conseil consultatif de la santé et de
l'aide aux personnes) : les subsides proviennent de la région Bruxelloise.
Le Fond Maribel Social des Etablissements et des Services de Santé 330.02 : les subsides proviennent
du niveau fédéral.
Actiris.
43