Le bois déchiqueté ou plaquette

LA PLAQUETTE (OU BOIS DECHIQUETE) BOIS ENERGIE
EN RHONE-ALPES
La région Rhône-Alpes possède une grande variété de forêts feuillues et résineuses, les résineux étant
principalement situés dans les massifs montagneux.
La forêt représente 38% du territoire régional (1,6 million d’hectares) et elle s’accroît tous les ans en
surface (7 000 ha/an).
On dispose d’environ 283 millions de m3 de bois sur pied qui s’accroissent de 9 millions de m3/an soit 7
millions de tonnes.
Ces forêts fournissent deux produits directement valorisables en bois énergie : le bois bûche et la plaquette
forestière.
La forêt va aussi alimenter la filière bois qui va générer des sous-produits valorisables eux aussi en bois
énergie.
 LA PLAQUETTE FORESTIERE : LE GISEMENT LE PLUS IMPORTANT
Elle est obtenue par broyage des branches ou tiges non
commercialisables prélevées en forêt. Les techniques de
prélèvement seront variables et dépendront de la nature de
la forêt et de son stade de maturité. Dans la plupart des cas,
la production de bois énergie ne pourra pas être déconnectée
de la production de bois d’œuvre.
Le bois extrait de la forêt est broyé, transporté sur des
plateformes où il sera stocké, séché pour des livraisons
postérieures.
Il existe aussi une filière en flux tendu direct de la forêt à la chaufferie sans passage par une plateforme.
Cette filière se développe fortement avec l’arrivée de chaufferies de fortes puissances s’accommodant
d’un combustible encore humide.
Elle est obtenue par broyage des branches ou tiges non
commercialisables prélevées en forêt. Les techniques de
prélèvement seront variables et dépendront de la nature de la
forêt et de son stade de maturité. Dans la plupart des cas, la
production de bois énergie ne pourra pas être déconnectée de la
production de bois d’œuvre.
Le bois extrait de la forêt est broyé, transporté sur des
plateformes où il sera stocké, séché pour des livraisons
postérieures.
C’est ce secteur qui sera susceptible de fournir la part de combustibles supplémentaires identifiée dans le
cadre du Grenelle et de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, à condition de ne
pas surexploiter les massifs déjà accessibles.
Ce développement du bois énergie devrait s’accompagner d’un développement de plateformes de
transformation et de stockage de la matière bois.
Ces plateformes devraient assurer un maillage suffisant sur le territoire et devraient être en mesure de
couvrir la demande et d’assurer une certaine flexibilité et sécurité d’approvisionnement.
La capacité de stockage des plateformes en Rhône-Alpes, estimée à 150 000 tonnes de bois en 2012, est en
train d’augmenter fortement avec la mise en place de nouvelles installations.
Plaquette forestière en Rhône-Alpes
Origine : toutes forêts mais résineuses mais aussi feuillues (produisant aussi du bois bûche)
Filière : les acteurs de la filière bois (entrepreneurs, coopératives, propriétaires forestiers, ONF) et des
filiales d’opérateurs énergétiques, petites et grosses structures (140 structures)
Combustible : produit sec ou humide (dépendant de la taille de la chaufferie),
Données de production : 80 000 tonnes (23 ktep) en 2008 et 173 000 tonnes (50 ktep) en 2013 et la part
continue à s’accroître (pour mémoire, le scénario SRCAE1 2020 fixe la part de la plaquette forestière en
Rhône-Alpes à 232 ktep)
Données de consommation : la consommation en 2013 a été de 300 000 t (les données de production ne
sont pas encore connues) et la DRAAF estime les besoins pour 2014 à 423 000 t au minimum.
Source : www.draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_observation_offre-demande_BEV3signee_cle8a515c.pdf
 Difficultés et opportunités :
La forêt dispose d’une ressource importante non exploitée. Mais deux principales barrières bloquent le
développement de la filière : un déficit chronique d’accessibilité aux parcelles ainsi qu’à la matière et la
difficulté d’implantation de plateformes sur le territoire.
Différents facteurs sont à l’origine des difficultés de prélèvement :
- La forêt morcelée : 450 000 propriétaires détiennent 69% de la
forêt, 330 000 ha seulement sont aux collectivités ou à l’Etat et sont
gérés par l’ONF.
- Les pentes, et l’absence de pistes d’accès : 2/3 du volume sur
pied en Rhône-Alpes (187 millions de m3) sont situés en zone
difficile ou très difficiles à exploiter dans des zones à forte pente et
des territoires sans piste. Les conditions difficiles d’exploitation
engendrent un surcoût important.
- Le transport du bois dépendra aussi de l’accessibilité des
routes aux camions.
Les difficultés d’implantation de plateformes sont de plusieurs ordres :
-
L’activité forestière n’est pas reconnue comme une activité agricole et donc ne peut s’implanter en
zone agricole.
Les communes ne veulent pas d’une plateforme en zone industrielle qui nécessite de l’espace pour
peu d’employés au m2.
Les petites structures peinent à financer des investissements toujours plus importants imposés par
la réglementation.
L’effort demandé pour sortir du bois de la forêt demandera aussi plus de travailleurs en forêt, donc de la
formation de personnels compétents ainsi que de l’investissement dans du matériel de prélèvement. Des
entreprises se développent actuellement en ce sens.
Le prix du combustible devra être en adéquation avec les efforts déployés en forêt. Les acteurs de la filière
bois considèrent que le combustible n’est pas suffisamment rémunéré.
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SRCAE : Schéma régional climat air énergie
 LES PLAQUETTES ISSUES DE SOUS-PRODUITS DE SCIERIE
La filière bois transforme 2,2 millions de m3/an de bois ronds dont 1,8 millions de m3/an de sciages avec
90% de sciages résineux.
Dans un m3 scié, on va pouvoir récupérer 50%
de ce volume en sous-produits potentiellement
valorisables en bois énergie.
- Les traits de scie produisent la sciure valorisée
en granulés.
- Les dosses et délignures (chutes = parties
extérieures du billon) sont broyées en
plaquettes.
- Les écorces sont broyées.
- Les autres chutes de bois (partie de tronc,
base d’un billon…..) sont broyées.
Dans une scierie, ces sous-produits sont une source d’encombrement et doivent être évacués très
régulièrement. Des entreprises récupèrent ces sous-produits pour les valoriser en panneau, énergie ou pâte
à papier.
La filière panneau et papetière en Europe draine actuellement en Rhône-Alpes 250 à 300 000 m3 de bois
plaquette/an et environ 100 000 tonnes d’écorces (attention, l’écorce n’est pas utilisée par ces industries
comme un intrant dans le process de production mais comme source d’énergie comme l’entreprise
CASCADES signataire de la charte).
Depuis quelques années, les scieries prennent en compte le développement du bois énergie.
Une scierie a déjà mis en place un système intégré : récupération de la sciure pour faire du granulé,
cogénération bois (production de chaleur et d’électricité) à partir des plaquettes produites par la scierie
pour sécher la sciure et produire ce granulé. D’autres devraient lui emboîter le pas.
Sous-produits de scierie
Origine : scieries de Rhône-Alpes : écorces, plaquette et sciure
Filière : vente directe de bois énergie par le scieur ou revente à des sociétés intermédiaires assurant le
commerce de cette ressource
Combustibles : la sciure permettra de produire du granulé de bois, la plaquette utilisable dans toutes
chaufferies, les écorces dans des chaufferies >1 MW
Données :
Plaquettes produites en scieries à destination du bois énergie : en 2008 45 000t/an (11 ktep), en 2011
75 000 t (18 ktep).
Ecorces : 100 000 t valorisées en industrie (20 ktep)
 LA RECUPERATION DE BOIS PRODUISANT DU BOIS ENERGIE
Aujourd’hui, une majorité de déchets de bois propres (bois dits de classe A) sont récupérés, triés et
réutilisés en bois énergie par les acteurs du déchet qui ont
développé cette filière de valorisation. Il s’agit d’entreprises de
taille régionale ou des acteurs locaux qui accueillent des palettes
à broyer sur leur plateforme.
Cette matière a été l’une des premières ressources en RhôneAlpes mobilisée par les chaufferies bois de plusieurs mégawatts.
La plupart des récupérateurs de bois, assurent un tri à l’œil, puis
broient le bois et le déferraillent (pour enlever les clous).
La ressource supplémentaire semble assez réduite compte-tenu des efforts de récupération déjà entrepris.
Caractéristiques :
Origine : bois résineux de petit diamètre issus d’éclaircies transformés en palette ou autre cageot…
Filière : récupérateur de déchets, petites et grandes entreprises, activité dépendante de l’activité
économique et des autres types de palettes (plastique…),
Combustible : produit sec, sans peinture ni traitement chimique….
Données : 120 000 t récupérées en 2008 (40 ktep) et 245 000 t consommées en 2013 (72 ktep). On
dépasse déjà le scénario volontariste du SRCAE 2020 identifié à 46 ktep
 LA FILIERE PARC, JARDIN ENTRETIEN DES ROUTES ET ESPACES VERTS
Cette filière concerne la récupération de la
matière issue des parcs et jardins des particuliers
des entreprises et des collectivités.
Origines principales :
-
Déchetteries
-
Entretiens des bords de route ou
d’infrastructures
-
Entretien des espaces verts :
collectivités ou professionnels
Cette activité est bien souvent associée aussi à une plateforme de compostage.
Plaquette parc et jardin
Origine : arbres abattus, élagage, souches, bois broyé sur site
Filière : entreprises de recyclage, espaces verts, compostage
Combustible : produit humide ou sec
Les chiffres de productions sont associés à ceux de la plaquette forestière.
De multiples acteurs mobilisent cette plaquette, avec des techniques différentes pour deux types de
marchés : soit des grosses chaufferies capables de prendre un mélange de produits d’origine différentes
(pour des questions de coûts et de ressource), soit des petites chaufferies dans du tertiaire, petites
communes…
Dans ce cas, le combustible est plus « raffiné », il est sec (stocké sous hangar) calibré et de petite
dimension, adapté aux chaudières et donc à un coût supérieur.
Le métier du bois énergie pour la production de plaquette est technique, nécessite la conduite de matériel
de récolte, de broyage, de livraison et de stockage, c’est un nouveau métier en développement en RhôneAlpes.