Du sport, de la boue un vrai parcours de titans
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Du sport, de la boue un vrai parcours de titans
Raid Sarre-Moselle 110 Lundi 8 Octobre 2012 C’était un peu la folie sur la Sarre dans la cité de la Faïence. Les concurrents ont dû se frayer un chemin avec leurs canoës. Delepine fait encore parler de lui Romaric Delepine et Grégoire Piquard, qui a habité à Woustviller dix ans durant, sont les vainqueurs de cette dixième édition. Rien, absolument rien ne fera perdre Romaric Delepine. Un parcours boueux, après de grosses averses matinales ? Des Dijonnais prêts à tout pour faire tomber le vainqueur de cinq éditions ? Non, rien, le coureur de Zimming a tracé son chemin, fidèle à lui-même, fidèle au rendez-vous aussi. Pour sa huitième participation, il a bouclé le parcours en 2 h 34 avec Grégoire Piquard. « Je sais gérer mes efforts, confie le vainqueur, et choisir mes coéquipiers. J’avais un capital confiance. Mais Dijon a fait des kilomètres pour croiser le fer. Ils étaient au rendez-vous. » Du fil à retordre Effectivement, Gér ald Lenourry et Timoté Gaugry leur ont donné du fil à retordre. Les deux duos se sont courus après. Tout le temps. Jusqu’au dernier kilomètre. A Woustviller. Timoté Gaugry chute en vélo. « Un coup du sort, enchaîne Romaric Delepine, quand les esprits se sont échauffés. On en a profité pour prendre la poudre d’escampette. On termine par notre sport de prédilection. » « C’était hard » Aujourd’hui à Belfort, Grégoire Piquard est un ancien membre du Vélo-club de Woustviller. Le terrain, il le connaît bien. Un atout. « Mais c’était hard. Je suis tombé en entrant dans la forêt. Je me suis accroché, jusqu’au bout. Romaric avait Gérald Lenourry et Timoté Gaugry ne sont pas venus en Moselle pour rien. Ils n’ont pas fait de la figuration, seconds à l’arrivée. confiance en moi. Il m’a encouragé. Je ne voulais pas le décevoir. J’ai pris la tête. Mais les Dijonnais sont descendus trop vite. Ils nous ont dépassés et sont tombés. » Grégoire Piquard a aussi fait la différence en canoë. Du monde il y en avait sur la ligne de départ hier matin à NoussevillerSaint-Nabor. Il y en avait aussi pour organiser ce raid jusqu’à Woustviller. Pas moins de 110 personnes ont été mobilisées. Les bénévoles de l’association Vivez Sport, des clubs de canoë-kayak de Sarreguemines et de Grosbliederstroff, mais aussi un médecin, sur le qui-vive en cas de blessure, les secours de la Croix-Rouge. 1 SRG 8 Nicolas et John sont de Schmittviller. « C’était génial. La course à pied était facile, ça descendait tout le temps. Par contre, le canoë, c’était long. » La dixième édition du raid Sarre-Moselle valait le détour. Un parcours du combattant a été aménagé spécialement à Grosbliederstroff. Du sport, de la boue un vrai parcours de titans Philippe et Frédéric, de Spicheren : « Le parcours en VTT était dur. Le terrain gras. Les escaliers cassants. Ça donnait des crampes. On roulait à 2 à l’heure. » Le dixième raid Sarre-Moselle a tenu toutes ses promesses hier entre Nousseviller-SaintNabor et Woustviller. Un parcours du combattant, de la boue, la convivialité. Du vrai sport, quoi ! Second comme l’année dernière Gérald Lenourry avait déjà terminé en seconde position l’année dernière, en compagnie de Grégory Greff. « Greg m’a fait découvrir cette épreuve, on devait la refaire ensemble cette année, mais il s’est blessé », confie le Bourguignon. Cette fois, il a fait équipe avec Timoté Gaugry. Sur le circuit, ils étaient bien briffés. Mais ils n’étaient pas au bout de leurs surprises. « La course à pied était rapide. Mais on était étonnés de voir Romaric revenir si vite. On s’est tiré la bourre. » L’épreuve de canoë n’était pas une partie de plaisir. « Je n’ai quasiment jamais mis les fesses dans un bateau, enchaîne le second. Mais on a l’habitude de nager, on fait travailler le haut du corps. » Sur le fil du rasoir Les deux Dijonnais prennent les devants en VTT. « On était plus efficaces. Mais on était une nouvelle fois surpris de voir Romaric et Grégoire revenir. On a pris des risques pour les dépasser. Timoté est tombé. Sa chaîne s’est enroulée. C’est le jeu. On a attaqué. Il fallait essayer quelque chose. » Gaël et Bernard sont de Niederbronn. « On l’a déjà fait l’an dernier. On est là pour prendre du plaisir. La variété des épreuves nous plaît bien. Surtout que le parcours change chaque année. » 308 coureurs ont pris le départ du raid SarreMoselle hier matin à NoussevillerSaint-Nabor. Elles n’ont jamais aussi nombreuses. B ranle-bas de combat, hier matin, au cœur de Nousseviller-Saint-Nabor. Pas moins d’un millier de personnes s’agitent autour de la salle polyvalente. Des sportifs, des supporters aussi. Les participants au dixième raid Sarre-Moselle s’échauffent une dernière fois. Certains courent autour du stade encore mouillé. Les autres se réchauffent. Participation record 308 duos sont sur la ligne de départ. Olivier Ehl, cheville ouvrière de l’association Vivez sport, en est heureux. « Ça nous fait super plaisir de voir autant Pas une seconde à perdre. Les concurrents reprennent quelques forces, sans jamais s’arrêter. Le chrono tourne… Venus de Bibiche, les deux frères Patrick et Eric défendent les couleurs du CA Malling. « Ça fait cinq ans qu’on vient. C’est toujours difficile. Mais c’est bien. On court toujours ensemble. » de monde. On augmentait chaque année, d’une dizaine d’équipes environ. Cette fois, on fait un bond d’une trentaine d’équipes. On a même dû en refuser. Les gens se souviennent de l’année dernière. Il faisait 25, 26 degrés, il faisait super-chaud, l’épreuve était belle. » Coriaces David, Julien et Jérémie, venus de Courcelles-Chaussy, Metz et Thionville, grillent une dernière cigarette, avalent les ultimes gorgées d’eau. « J’ai déjà fait cette épreuve en 2009, avoue le premier, j’en garde un super-bon souvenir. C’est vrai- ment sympa. » Ses deux camarades ne savent pas encore à quelle sauce ils vont être mangés. Car c’est du sport, du vrai, ce raid. 9,5 km de marche jusqu’à Sarreguemines, 7,5 km de canoë sur la Sarre jusqu’à Grosbliederstroff, 25 km de vélo jusqu’à Woustviller. Et de nouvelles épreuves, coriaces, pour cette dixième édition. A quatre pattes A Grosbliederstroff, les sportifs ont dû s’engouffrer dans des boyaux longs de 12 mètres, sauter d’un camion, monter sur une plateforme de 4 mètres, ramper ou être à quatre pattes. Un vrai parcours du combattant. « Un peu comme à l’armée », plaisante Jérémie. Et ce n’est pas tout. Sur la Sarre, à Sarreguemines, les sportifs ont dû passer deux barrages, en canoë. « On n’a vraiment pas l’habitude de ce genre d’épreuves, j’ai dû faire trois fois du canoë l’année dernière », glisse Gérald, qui a pourtant terminé en seconde position. Epreuve pimentée Les participants croyaient avoir tout vu. Et non… Vers Alsting, avec leur VTT, ils ont dû prendre leur courage à deux mains pour monter une bonne centaine de marches. « Ça mettait un peu de piment », confie Gaël. « Mais c’était tuant. Les escaliers étaient cassants, enchaîne Philippe. On n’arrivait plus à enchaîner. On avait des crampes, les jambes raides. » Il fallait encore avaler 25 km de sentiers boueux jusqu’à la ligne d’arrivée, derrière le stade de Woustviller. « La pluie n’a rien arrangé, reconnaît Olivier Ehl. Elle a ralenti les vététistes, qui ont dû pousser fort. » Et s’accrocher. Mais tous en ont tiré un plaisir. Intense. Jonathan BREUER et Thierry NICOLAS. Changement de parcours David et Stéphane, de Morsbach : « On l’a déjà fait. Le parcours n’est pas trop coriace, même s’il glissait bien. Du vrai VTT. On a chuté deux fois. » Les concurrents devaient parcourir 28 km en VTT. En réalité, ils n’en ont fait que 25. Et pour cause, le parcours a été modifié à la dernière minute par les organisateurs. « Des arbres ont été coupés il y a trois semaines à Woustviller, sur un sentier juste avant l’arrivée, explique Olivier Ehl, membre de l’association Vivez Sport. Nous avons donc pris des chemins de travers. » Qu’à cela ne tienne, les amoureux de tout terrain se sont régalés. Avec un parcours des plus boueux. José et Stéphane sont de Hombourg-Haut. « On est des vététistes. On ne s’est pas entraîné à la course à pied. C’était donc difficile. On est partis derniers. » Les sportifs ont dû s’accrocher sur les sentiers boueux, en pleine forêt. De nombreuses chutes ont été signalées, même parmi les vainqueurs…