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Pharma-News Juillet 2004 Le journal de l'équipe officinale Numéro 16 Sommaire Nouveautés : PANADOL° EXTRA SIMCORA° KLACID° ONE LISITRIL°, PRINIL°, LISOPRIL° un nouvel anti-douleurs à éviter le premier générique du ZOCOR° une légère simplification du traitement génériques du ZESTRIL° Pharmacovigilance : CIPRALEX° : le point de vue de la Revue Prescrire Coqueluche à l'âge adulte Pour en savoir plus : La coqueluche La sclérose en plaques Analgésiques pendant la grossesse et l'allaitement En bref : CIALIS° - OLFEN° dispersible - OPIDOL° - BRIVEX° BUVENTOL° et BECLOMET° - Nettoyage des plaies Editorial Vive les vacances ! Nous vous présentons dans ce dernier numéro avant l'été plusieurs nouveautés, dont le premier générique du ZOCOR° qui pourrait faire le même carton que ceux de l'ANTRA° à l'automne passé, puisqu'il permet une économie de près de 60% dans certains cas, voire 80% en tirant parti de la sécabilité des comprimés ! Vous pourrez aussi découvrir dans ce numéro le deuxième article de notre série sur le conseil pharmaceutique pendant la grossesse (qui traite ce mois des analgésiques) et un article de fond sur la sclérose en plaques. Nous vous souhaitons une bonne lecture, de bonnes vacances et vous donnons déjà rendezvous pour le mois de septembre ! Pierre Bossert Marie-Thérèse Guanter Caroline Mir Christophe Rossier Martine Ruggli Marie-Laure Savoia Bossert © Pharma-News page 1 Numéro 16, Juillet 2004 Nouveautés PANADOL° EXTRA (paracetamol+caféine) Après la révision du groupe des analgésiques par Swissmedic, PANADOL° élargit sa gamme avec PANADOL° EXTRA contenant 65 mg de caféine e npl usduPANADOL°t r a di t i onne l .Ave cl ’ uni que indication de traitement des maux de tête d’ i nt e ns i t él é g è r eàmodé r é e et de courte durée, PANADOL° EXTRA, essaye-t-il de se profiler pour une autre clientèle ? On trouve actuellement quelques spécialités contenant du paracétamol (500 mg) et de la caféine (50 mg) mais dont les indications sont élargies aux douleurs aiguës du type maux de dents, de dos, de tête, menstruations, fièvre (DIALGINE°, SANALGIN° N, KAFA° PLUS (en poudre)), de même on trouve pour des indications similaires le CONTRE-DOULEURS° PLUSc ompos éd’ a s pi r i ne( 500mg )e tdec a f é i ne( 50mg) 1. Le rôle de la caféine associée à un analgésique, comme ici le paracétamol, devrait être d’ a ug me nt e rs one f f e ta nt a l g i que ,ma i sc e t t epr opr i é t édel ac a f é i nen’ e s tpa sdé mont r é e ,bi e n que certaines études effectuées après un acte chirurgical ou obstétrique montrent une e f f i c a c i t és upé r i e ur emi ni medel ’ a s s oc i a t i onpa rr a ppor ta upa r a c é t a mols url afréquence 2 d’ a ppa r i t i ondel adoul e ur( ma i spa ss urs oni nt e ns i t é ). La caféine en elle-mê men’ aa uc un effet antalgique ni antipyrétique, mais elle possède des propriétés stimulantes du SNC, s t i mul a ntl ’ é ve i le ta ugme nt a ntl ’ a c t i vi t é me nt a l e .El l e pour r a i ta ug me nt e rl ’ a bs or pt i on d’ e r g ot a mi ne ,d’ oùs ona s s oc i a t i o na ve cc e l l e -ci pour soulager les migraines, et elle est s ouve nta s s oc i é eàde sa na l g é s i que sc ommel ’ a s pi r i nee tl epa r a c é t a mola ve c ,c omme mentionné plus haut, une efficacité douteuse 3. Par contre l ac a f é i nen’ e s tpa sdé nué ed’ effets secondaires : son influence sur les troubles du sommeil est bien connue; elle peut également provoquer des irritations gastro-intestinales, de l ’ a nxi é t é ,de spa l pi t a t i onse tàha ut e sdos e sde sma uxdet ê t e3. De plus, une consommation prolongée de plus de 500 mg/jour de caféine peut provoquer une dépendance physique et donc u ns y ndr ome de s e vr a g eàl ’ a r r ê tdu t r a i t e me nt( c é pha l é e s ,a nxi é t é ,na us é e s , vomissements) pouvant persister une semaine 4. Il faut aussi tenir compte de la consommation dec a f é i nea ppor t é epa rl ’ a l i me nt a t i onquivae nc or ea ug me nt e rl er i s qued’ e f f e t ss e c onda i r e s . Pour exemple, une tasse de café contient entre 60-80 mg de caféine (donc l'équivalent d'un comprimé de PANADOL° EXTRA), une tasse de thé environ 40 mg et les boissons du type Coca-Cola° entre 25-100 mg par verre 4. Au vu de ce qui précède, PANADOL EXTRA° ne semble pas apporter de bénéfice suffisant pour justifier son utilisation plutôt que le paracétamol seul. On peut même dire qu'il serait préférable de prendre deux comprimés de PANADOL° plutôt qu'un comprimé de PANADOL° EXTRA, car les premiers seront vraisemblablement plus efficaces, tout en présentant moins de risques d'effets secondaires. 1 Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA La Revue Prescrire 1997 ; 17 (171) : 183 3 Martindale 2002, 33th edition 4 La Revue Prescrire 1998 ; 18 (182) : 189-190 2 © Pharma-News page 2 Numéro 16, Juillet 2004 La posologie de PANADOL EXTRA° est la même que celle du PANADOL°, à savoir : pour l e sa dul t e s1à2c ompr i mé sj us qu’ à4f oi spa rj o ur ,s oi tunma xi mum de8c ompr i mé spa rj our (= 4 g de paracétamol et 520 mg (!!!) de caféine). De plus, il est recommandé de ne pas dépasser 5 jours de traitement en automédication, ce qui diminuerait le risque d’ a c c ou t u ma nc e .A c a us edel apr é s e nc edel ac a f é i ne ,i le s tpr é f é r a bl edene pas prendre PANDOL EXTRA° peu avant le coucher et il faut être prudent lors de troubles du rythme c a r di a que , d’ ut i l i s a t i on de s y mpa t homi mé t i que s , de t hé ophy l l i ne e t de t hy r oxi ne (ELTROXIN°, EUTHYROX°). PANADOL EXTRA° est contre-i ndi quél or sd’ a l c ool i s me , d’ a f f e c t i onshé pa t i que se tr é na l e sàc a us edel at oxi c i t éc onnuedupa r a c é t a mol pour ces deux organes 1.Lor sdel ag r os s e s s ee tdel ’ a l l a i t e me nt ,l epa r a c é t a mol( s e ul! )r e s t el ’ a na l g é s i que de premier choix. PANADOL° EXTRA - A retenir pour le conseil : association de paracétamol et de caféine pour le traitement des céphalées n’ a ppor t epa sdebé né f i c es uf f i s a ntpa rr a ppor ta uPANADOL°pourj us t i f i e rs on utilisation posologie identique à celle du paracétamol 500 mg (max. de 8 comprimés par jour) attention aux effets secondaires non négligeables de la caféine (ne pas prendre avant l ec ouc he ràc a us edur i s quedet r oubl ed’ e ndor mi s s e me nt ) contre-i ndi quél or sd’ a f f e c t i onshé pa t i que se tr é na l e se tl or sd’ a l c ool i s me SIMCORA° (simvastatine) Le SIMCORA° est le 1er générique du ZOCOR°. Il s'agit d'un hypolipémiant du type statine, commercialisé aux dosages de 20 et de 40 mg par la maison Ecosol. Il existe sur le marché d'autres statines, dont le SORTIS°, le SELIPRAN°, le MEVALOTIN° et le LESCOL°. Les statines sont les hypolipémiants les plus utilisés pour diminuer le taux de cholestérol (voir PN 1, février 2003). Le traitement hypolipémiant est un traitement essentiel pour diminuer le risque cardiovasculaire chez les patients souffrant de maladies coronaires, cardiovasculaires ou de diabète. La simvastatine est très bien étudiée et a démontré son efficacité pour diminuer la mortalité, le risque d'attaque cérébrale et d'infarctus 5. Mais une diminution efficace du risque cardiovasculaire ne peut être atteinte que par une prise en charge complète du patient, en ajoutant au traitement hypolipémiant d'autres mesures telles que le traitement de l'hypertension, du diabète, la cessation tabagique, l'exercice physique, la perte de poids, etc. Le SIMCORA° doit être pris une fois par jour, de préférence le soir. Le grand avantage du SI MCORA°pa rr a ppor ta uZOCOR°e s tl ef a i tqu' i ls oi ts é c a bl e ,doncqu’ onpui s s ep r e ndr e des demi-comprimés de 40 mg pour avoir une dose de 20 mg, par exemple. Les effets indésirables les plus fréquents sont les troubles gastro-intestinaux, tels que nausées, flatulences, douleurs abdominales ainsi que des maux de tête 6. Les statines exposent aussi à un risque d'effet secondaire très rare, mais potentiellement très dangereux : la 5 6 La Revue Prescrire, 2003; 23 (238): 287-293 Base de la thérapeutique médicamenteuse, 2001 © Pharma-News page 3 Numéro 16, Juillet 2004 rhabdomyolyse 7.C’ e s tunea t t e i nt emus c ul a i r es ema ni f e s t a nt d'abord par des douleurs et une faiblesse musculaires, des courbatures, des crampes, liées souvent à un oedème. Au stade extrême, les cellules musculaires peuvent être détruites, entraînant une insuffisance rénale sévère et des troubles Dernière minute ! cardiaques pouvant provoquer la mort. Il est donc Entre la période de rédaction de cet extrêmement important d'être à l'écoute de plaintes de article et le bouclement du PharmaNews, quatre autres génériques du patients pour des douleurs ou de la faiblesse musculaires ZOCOR° sont apparus sur le lors de traitement par statines. marché. Il s'agit de : - ADIPUR° (Medika) Le risque de rhabdomyolyse peut être augmenté par la prise - SIMVASIN° (Spirig) concomitante de médicaments inhibant les cytochromes - SIMVAST° (Streuli) P450 comme le KLACID°, le DILZEM° ou ses génériques, - SIMVASTIN° MEPHA (Mepha) l'ISOPTIN° ou ses génériques, le SPORANOX°, le NIZORAL°, etc... Ces médicaments vont diminuer le métabolisme de la simvastatine, ce qui augmente les concentrations de celle-ci et peut provoquer une aggravation des effets secondaires 8. La co-prescription de fibrates comme le GEVILON° (autre classe d'hypolipémiants) peut aussi péjorer les atteintes musculaires. Les statines sont contre-indiquées durant la grossesse et l'allaitement. SIMCORA° - A retenir pour le conseil : hypolipémiant, premier générique d'une statine sécable et très bon marché prise 1 fois par jour, le soir attention aux plaintes de douleurs musculaires risque d'interactions KLACID° ONE (clarithromycine) La firme Abbott lance la forme retard KLACID° ONE à prendre 1 fois par jour (au lieu de 2 fois par jour avec la forme standard KLACID°). Le principe actif est la clarithromycine dosée à 500 mg, un antibiotique de la classe des macrolides, comme l'érythromycine (ERYTHROCINE°), la spiramycine (ROVAMYCINE°), la roxithromycine (RULID°) et l'azithromycine (ZITHROMAX°) (cf. Tableau I) 9. Pour mémoire, ces antibiotiques sont (ou devraient être) principalement utilisés lorsque une pénicilline est contre-indiquée (en cas d'allergie, par exemple) 10. Le spectre d'action antimicrobien est bien sûr identique à celui du KLACID° puisque le principe actif est le même, mais les indications reconnues se limitent pour l'instant à celles qui ont fait l'objet d'études surl ’ ê t r ehuma i n,às a voi rl abronchite et la sinusite d'origine bactérienne. Ces études ont montré que KLACID°ONE 1x/jour et KLACID° 2x/jour sont équivalents tant sur le plan de l'efficacité que de la tolérance 11,12. 7 La Revue Prescrire, 2003; 23 (241) : 537-539 Hansten &Horn, update avril 2004 9 Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA 10 British National Formulary, 44th ed, 2002, p. 259. 11 Guay D. et al., Clinical Therapeutics 2001, 23 (4) : 566-577 (Abstract) 8 © Pharma-News page 4 Numéro 16, Juillet 2004 Les effets secondaires des macrolides sont surtout d'ordre gastro-intestinaux (diarrhées, nausées, douleurs abdominales); ils peuvent provoquer en outre des modifications du goût et de l'odorat et parfois des céphalées 13. Les macrolides ont un fort potentiel d'interactions. La clarithromycine, comme l'érythromycine (le risque est plus faible avec le ROVAMYCINE° et le ZITHROMAX°), inhibe certaines enzymes du cytochrome P450 qui métabolisent de nombreux autre médicaments (p.ex. TEGRETOL°, DIHYDERGOT°, SINTROM°, SANDIMMUM°, DIGOXINE°, PREPULSID°, DORMICUM°, HALCION°, statines, etc.), ce qui entraîne une augmentation sensible des taux plasmatiques de ces substances et peut aboutir à un Marge thérapeutique étroite 14 surdosage. Les risques d'interactions qui La marge thérapeutique d'un médicament est dite étroite lorsque la dose toxique est proche s'ensuivent peuvent être graves, voire mortels de la dose thérapeutique. C'est le cas par (atteintes cardiaques lors d'associations KLACID°exemple des digitaliques (DIGOXINE°). Une PREPULSID° !), ceci en particulier avec des variation même faible de l'élimination (en particulier lors de métabolisation inhibée par substances à marge thérapeutique étroite (p.ex. une autre substance) peut alors rapidement digoxine, théophylline (THEOLAIR°, UNIFYL°), entraîner un surdosage toxique. 14 c a r ba ma z é pi ne( TEGRETOL° ) ,…) . KLACID°ONE est destiné aux adultes (dès 12 ans); il est contre-indiqué chez la femme enceinte et durant l'allaitement. La posologie recommandée est de 1 à 2 comprimés en une fois toutes les 24 heures pendant 5, 7 ou 14 jours (lors de sinusite d'origine bactérienne) 13. Les comprimés doivent être avalés sans être croqués; la prise pendant un repas assure une meilleure absorption, ce qui n'est pas le cas avec les autres macrolides qui doivent être pris à j e un( e xc e pt él eZI THROMAX°quipe utê t r epr i sn’ i mpor t equa nd)9. Tableau I: Les macrolides commercialisés en Suisse Nom de Spécialité ERYTHROCINE° ERIOS° KLACID°, KLACIPED° KLACID°ONE ROVAMYCINE° RULID° ZITHROMAX° principe actif Prises journalières érythromycine 2à3 clarithromycine spiramycine roxithromycine azithromycine 2 1 2 2 1 (traitement de 3 jours) KLACID° ONE - A retenir pour le conseil : forme retard du KLACID°, à prendre 1 fois par jour pendant un repas (traitement de 5, 7 ou 14 jours) indications officielles pour l'instant limitées à deux infections respiratoires (bronchite et sinusite) destiné aux patients dès 12 ans, contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement effets secondaires surtout gastro-intestinaux et modifications du goût nombreuses interactions potentiellement graves 12 Jay L. et al, and Murray J. et al., Clinical Therapeutics 2000, 22 (12) : 1410-1432 (Abstracts) Compendium suisse des médicaments, Supplément 2/04, Documed SA 14 La Revue Prescrire 1999, 19 (n°195) : pp. 371-377 13 © Pharma-News page 5 Numéro 16, Juillet 2004 LISITRIL°, PRINIL° et LISOPRIL° (lisinopril) Ce début d'été voit l'arrivée de trois génériques du ZESTRIL° (lisinopril) : le PRINIL°, le LISOPRIL° et le LISITRIL°, commercialisés à 5, 10 et 20 mg. Ils font partie de la classe des IECA (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine), médicaments utilisés pour le traitement de l'hypertension (voir PN 5, juillet 2003), de l'insuffisance cardiaque et chez les coronariens (personnes ayant eu un infarctus ou une angine de poitrine) 15. Le prix des trois nouvelles spécialités mises sur le marché est très similaire Sur le marché suisse il existe de nombreux IECA, comme le RENITEN° et ses génériques, le LOPIRIN° et ses génériques, le CIBACEN°, l'INHIBACE°, le FOSITEN°, le ZOFENIL°, le COVERSUM°, l'ACCUPRO°, le TRIATEC, ... Les conclusions de plusieurs études montrent que les IECA diffèrent entre eux sur quelques points qui n'ont que peu d'importance en pratique. Ils ne montrent pas de différence significative en ce qui concerne leur effet antihypertenseur 16. Il est cependant préférable d'utiliser les IECA qui ont été le mieux étudiés, dont fait partie le lisinopril 17. Le lisinopril se prend une fois par jour, de L' œdè medeQui nc ke préférence le matin. Les repas n'influencent pas C'est une réaction allergique touchant les son absorption. Les effets indésirables les plus muqueuses de la bouche, les voies respiratoires fréquents sont la toux et le trouble du goût qui supérieures (lèvres, langue, pharynx, larynx) et les paupières. Il se manifeste par un peuvent être présents chez près de 15% des gonflement délimité sans démangeaisons avec personnes prenant des IECA. Dans ce cas, il est une sensation de cuisson. Sa localisation nécessaire de changer de classe de médicaments possible dans la gorge entraîne une gêne r e s pi r a t oi r ea v e cunr i s qued’ a s p hy x i equidoi t (par exemple donner un diurétique ou un A2A à la être traité en urgence (injection d'adrénaline). place de l'IECA). Bien que rare (environ Les facteurs déclenchants sont essentiellement 7 patients sur 1000), l'effet le plus grave, parfois les aliments (fraises, fruits de mer, …) ,l e s pi q ûr e s d’ i ns e c t e s e t l e s mé di c a me nt s mortel, est l'angioedème ou œdè medeQui nc k e18. ( p é n i c i l l i n e , a s p i r i n e , I E C A , …) . Là aussi, il peut se produire sous n'importe quel IECA et nécessite une prise en charge médicale immédiate. Tous les IECA sont contre-indiqués durant la grossesse et l'allaitement. LISITRIL°, PRINIL°, LISOPRIL° - A retenir pour le conseil : génériques du ZESTRIL° traitement de l'hypertension et de l'insuffisance cardiaque, utilisé aussi parfois chez les coronariens prise 1 fois par jour effets secondaires fréquents : toux et trouble du goût effet secondaire rare mais grave : angioedème 15 La Revue Prescrire, 2003; 23 (23): 171 The Medical Letter, 1999; 21: 25-26 17 JAMA, 2002; 228 (23): 2981-97 18 The pharmacist's letter, 2002; # 181103 16 © Pharma-News page 6 Numéro 16, Juillet 2004 Pharmacovigilance CIPRALEX° (escitalopram) : le point de vue de la Revue Prescrire 19 Dans le Pharma-News n° 2dumoi sd’ a vr i l2003, nous vous avons parlé de la mise sur le marché du CI PRALEX° , l ’ i s omè r e a c t i f du SEROPRAM° (citalopram). La revue Prescrire nous donne son avis au sujet de ce nouveau mé di c a me ntc omme r c i a l i s éde pui spl usd’ une année en Suisse : CIPRALEX° est un antidépresseur de la famille des ISRS comme SEROPRAM°, ZOLOFT °, DEROXAT°, FLUCTINE° et génériques Il est indiqué pour le traitement des épisodes dépressifs majeurs et la prévention des attaques de panique SEROPRAM° (citalopram) est un mélange à proportions égales de deux isomères, la forme S-citalopram et la forme R-c i t a l opr a m( voi rPN2) .L’ i s omè r eRé t a nti na c t i f ,l a forme S-citalopram (esc i t a l opr a m)aé t éc omme r c i a l i s é ee t10mgd’ e s c i t a l opr a m (CIPRALEX°) sont jugés équivalents à 20 mg de citalopram (SEROPRAM°) De se s s a i sc l i ni que ss ur8s e ma i ne s( a l or squ’ i lf a utque l que s s e ma i ne spourquel ’ a nt i d é pr e s s e urs oi tvr a i me nte f f i c a c ee t Voi rl ’ a r t i c l es ur" la que les traitements sont en général de 6 mois minimum ! )n’ ont dépression" dans le PN 2, pp.12-13 pa smont r édedi f f é r e nc ed’ e f f i c a c i t ée nt r el e SEROPRAM° et le CIPRALEX° pour le traitement de la dépression D’ a ut r e se s s a i sontc ompa r éCI PRALEX°àEFEXOR°a ve ct ouj our sunee f f i c a c i t é similaire Dans le traitement des attaques de panique,CI PRALEX°n’ apa smont r éunee f f i c a c i t é supérieure au SEROPRAM° Les effets secondaires du CIPRALEX° sont les mêmes que ceux observés sous citalopram à savoir des céphalées, des nausées, des diarrhées, des troubles de l ’ é j a c ul a t i on,del ’ i ns omni ee tdel as omnol e nc e Les interactions s onts i mi l a i r e s .Duf a i td’ unr i s que de crise hypertensive et de syndrome sérotoninergique,l ’ a s s oc i a t i onduCI PRALEX°( ouduSEROPRAM° )a ve c l ’ AURORI X°e s tdé c ons e i l l é e ;demê me ,i lf a utê t r et r è spr ude ntl or sd’ a s s oc i a t i on avec des médicaments entraînant un risque de syndrome sérotoninergique, tels que les triptans, le lithium, le millepertuis et le TRAMAL° 20 Le syndrome sérotoninergique 20 I lc ons i s t ee nl ' a p pa r i t i o npa r f oi sbr u t a l ed’ a umoi nst r oi sde ssymptômes suivants (confusion, agitation, myoclonies, s uda t i o n,f r i s s ons ,t r e mbl e me nt s ,di a r r hé e s ,hy pe r t he r mi e ) ,c oï nc i da nta v e cl e dé butd’ u nt r a i t e me ntou un e augme nt a t i onr é c e nt ede sdos e sd’ un médicament sérotoninergique, en l'a bs e nc ed’ a ut r ec a us ee ts a nsa dj onc t i o nou a ugme nt a t i onde sd os e sd’ unn e ur ol e pt i que( c a rl es y ndr omes é r ot on i ne r g i quee s tpa r f oi sdi f f i c i l eàdi s t i ng ue rdu syndrome malin des neuroleptiques :hy pe r t he r mi e ,r i g i di t émus c ul a i r e ,t r ou bl e sdel ac ons c i e nc e ,…) .Lapl upa r tde s c a ss ontbé ni ns ,ma i sde sc ompl i c a t i onss é v è r e st e l l e squ’ unehy pe r t he r mi e ,de sc onv ul s i ons , voire le décès, peuvent survenir. La cause est toujours médicamenteuse, le plus souvent due àl ’ a s s oc i a t i ondede uxmé di c a me nt sa y a ntune f f e t sérotoninergique comme les IMAO (AURORIX°), les opiacés, le lithium, les antidépresseurs ISRS, les antidépresseurs tricycliques, les triptans, le LEPONEX° ou le TRAMAL°. Le traitement est symptomatique. © Pharma-News page 7 Numéro 16, Juillet 2004 En conclusion :c ommenousl ’ é c r i vi onsda nsl ePha r ma -News n°2, CIPRALEX° a une e f f i c a c i t éc ompa r a bl ea uxa ut r e sa nt i dé pr e s s e ur se ti ln’ of f r epa sd’ a va nt a g e spa rr a ppor ta u SEROPRAM° .I le xpos ea uxmê me se f f e t ss e c onda i r e s ,a uxmê me si nt e r a c t i onse tn’ a p por t e pas de progrès thérapeutique par rapport au citalopram. CIPRALEX° semble plutôt être une s t r a t é g i e pour r e mpl a c e r SEROPRAM° e tl ut t e rc ont r el ’ a r r i vé e de s e sg é né r i que s (CITALOPRAM MEPHA° et CITALOPRAM ECOSOL°). A noter que selon le centre scientifique de la SSPh, de petites études récentes laissent supposer une action plus rapide pour le CIPRALEX° que pour le citalopram avec un délai d’ a c t i on d’ e nvi r on une s e ma i ne ,a i ns iqu’ uneefficacité meilleure dans les dépressions d’ i nt e ns i t émodé r é es ur8s e ma i ne sdet r a i t e me nt21.Af f a i r eàs ui vr e … CIPRALEX° - A retenir pour le conseil : CI PRALEX°e s tuna nt i dé pr e s s e urdel af a mi l l ede sI SRSe tl ’ i s omè r ea c t i f du SEROPRAM° i ln’ apa smont r éj us qu’ àpr é s e ntd’ a va nt a ge spa rr a ppor ta uSEROPRAM° , s on e f f i c a c i t é ,s e sr i s que sd’ e f f e t ss e c onda i r e se ts e si nt e r a c t i onsé t a nt comparables cette commercialisation peut apparaître comme une stratégie pour remplacer SEROPRAM°e tl ut t e rc o n t r el ’ a r r i vé ede ses génériques Coqueluche à l'âge adulte Dans plusieurs pays (France, Pays-Bas, Australie, Canada, Etats-Unis) où la couverture vaccinale est importante, on a observé une résurgence de la coqueluche. Celle-ci touche plutôt les adolescents et les adultes, souvent anciennement vaccinés, pouvant ainsi contaminer les nourrissons non vaccinés 22,25,26. Une étude française incluant des adultes dès 18 ans ayant une toux évoluant depuis plus de 7 jours sans cause évidente a confirmé la coqueluche dans presque la moitié des cas alors que le 60% de ceux-ci a va i e nté t éva c c i né sc ont r el ac oque l uc hepe nda ntl ’ e nf a nc e25,26.L’ i mmuni t és uite à une infection ou à une première vaccination et un rappel vaccinal ne protègent donc pas à vie (mais les récidives sont discrètes et souvent inaperçues) 23,d’ oùl ’ ut i l i t éé ve nt ue l l ederappels 22 vaccinaux c he zl ’ a dul t ee tc he zl ’ a dol e s c e nta f i ndepr ot éger les nourrissons . Voir notre rubrique "Pour en savoir plus" sur la coqueluche dans ce numéro, en p. 9 En Suisse, la primo-vaccination se fait par trois injections à 2, 4 et 6 mois suivies de deux rappels, vers 18 mois (entre 15-24 mois) et a va ntl ’ e nt r é eàl ’ é c ol ee nf a nt i neoupr i ma i r e( e nt r e4e t7 ans); un 24 r a ppe ls uppl é me nt a i r en’ e s tpa se nc or er e c omma ndé . Aux USA on obs e r ved’ a i l l e ur sl e smê me sr e c omma nda t i ons23. 19 La Revue Prescrire 2004 ;24 (250) :325-328 La Revue Prescrire 2000 ;20 (207) :442-443 21 Cercles de qualité SSPh 2004, Système nerveux central SNC I 22 www.pasteur.fr 23 Manuel Merck 1999, 3ème édition française 24 Manuel pratique du pharmacien suisse 2003/2004, p.228-229 20 © Pharma-News page 8 Numéro 16, Juillet 2004 En conclusion : lac oque l uc hedo i tê t r eé voqué el or sdet ouxpe r s i s t ant edel ’ adul t ee t l ’ adol e s c e nt,mê meva c c i né spe nda ntl ’ e nf a nc e .Depl us ,pourl i mi t e rl er i s quedec ont a g i on, les adultes qui toussent de façon persistante sans cause évidente devraient éviter le contact avec les nouveaux-nés et les nourrissons non vaccinés 22,25,26. Coqueluche à l'âge adulte - A retenir pour le conseil : de sc a sdet ouxpe r s i s t a nt e sc he zl ’ a dul t ee tl ’ a dol e s c e ntontmont r éune résurgence de la maladie et donc, par contamination, une augmentation des cas chez les enfants également lors des y mpt ôme sdet ouxpe r s i s t a nt ec he zl ’ a dul t ee tl ’ a dol e s c e nt ,l er i s que de coqueluche ne doit pas être négligé, même si une vaccination pendant l ’ e nf a nc eae ul i e u les malades devraient éviter le contact avec les nourrissons P o u r e n s a v o i r p l u s … La coqueluche 272829, ,30 La coqueluche est une maladie infectieuse due à la bactérie Bordetella pertussis qui atteint essentiellement les enfants de moins de 5 ans non vaccinés (71% des cas) et qui est dangereuse surtout pour les nourrissons. La coqueluche –se transmettant par voie aérienne (toux, éternuements) – est très contagieuse 23,28,29. Après une i nc ubat i ond’ e nvi r onuneà deux semaines ,l ’ a f f e c t i onpa s s epa r3s t a de s: 1. Stade catarrhal :I ns i di e ux,s o u ve ntdi f f i c i l eàdi s t i ng ue rd’ un r e f r oi di s s e me nt ,d’ une br onc hi t eoud’ unegr i ppe( é c oul e me ntna s a l ,f i è vr emodé r é evoi ra bs e nt ee tunet ou x 23,29 sèche à prédominance nocturne pouvant provoquer des vomissements) . 2. Stade paroxystique : Après quelques jours (8-15 jours en moyenne), la toux prend un aspect caractéristique appelé "chant du coq" qui se manifeste par une violente quinte, s ouve nts ui vi e d’ une pa us er e s pi r a t oi r ea ve c cyanose e td’ une r e pr i s ei ns pi r a t oi r e 23,29 bruyante, profonde et précipitée. Les vomissements suite aux quintes sont fréquents . Chez le jeune enfant il y a parfois des pauses respiratoires La cyanose a ve cc y a nos ema i ss a nst ou x,e tc he zl ’ a dul t e ,unet ou x 27 C'est une coloration bleutée de persistante peut être la seule manifestation de la maladie . 25 La Revue Prescrire 2004 ; 24 (248) : p.220 Pharmavista 15.04.2004 27 Manuel Merck 1999, 3ème édition française 28 Bactériologie médicale 1989, 13ème édition, A.Ferron, p.207-211 29 Larousse médical 1995, p.242 30 Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA 26 © Pharma-News page 9 la peau, prédominant sur les ongles et les lèvres, due à un t a uxt r o pé l e v éd’ hé mog l obi ne non oxygénée dans les vaisseaux capillaires de la peau ou, plus simplement, à unma nqued’ ox y g è neda nsl e sang. Numéro 16, Juillet 2004 3. Phase de convalescence : Elle débute généralement au bout de 4 semaines; les quintes et les vomissements diminuent et l'état général du malade s'améliore. La coqueluche dure l ong t e mps( 7s e ma i ne se n moy e nne ma i spa r f oi sj us qu’ à 3 moi s!) et est souvent pr ol ong é ed’ unet ouxi s o l é e28,29. La coqueluche est une maladie infantile parfois grave chez le nourrisson car elle peut se c ompl i que rd’ uné pui s e me nt ,d’ unedé s hy dr a t a t i on,d’ unes ur i nf e c t i onpul mona i r e ,d’ une a s phy xi eoud’ unee ncéphalite. La plupart des décès sont dus aux broncho-pneumonies et aux complications cérébrales, essentiellement chez les nourrissons et les vieillards et surtout dans les pays en voie de développement 23,29. De plus, les anticorps anti-c oque l uc he uxd’ or i g i ne ma t e r ne l l enet r a ve r s e ntpa sl epl a c e nt a ,c ont r a i r e me ntàd’ a ut r e sma l a di e sc ont a g i e u s e sde l ’ e nf a nc e ;l enour r i s s onn’ e s tdoncpa spr ot é g épe nda ntl e spr e mi è r e ss e ma i ne sdevi e ,p é r i ode où la maladie est la plus grave 28. Le traitement s ef a i tpa rl apr i s ed’ antibiotiques (érythromycine : ERYTHROCINE°, ERY°) qui peuvent améliorer la maladie si ils sont pris pendant le stade catarrhal (stade 1). Pris après l ’ a ppa r i t i onde squi nt e sdus t a depa r oxy s t i que ,i l sn’ ontquepe ud’ e f f e t se tl e ura dmi ni s t r a t i on vise surtout à prévenir les surinfections pulmonaires et à limiter la transmission 23. Les sédatifs de la toux ou les expectora nt ss ontd’ unee f f i c a c i t édi s c ut a bl e23. Chez les nourrissons de moi n s de 6 moi se tc he zl e se nf a nt sc y a nos é s( du à un ma nque d’ oxy gè ne ) , l ’ hos pi t a l i s a t i one s tder i g ue ur28,29. La prévention s ef a i tpa rl ’ isolement des enfants malades et surtout par la vaccination s y s t é ma t i que dè sl ’ â ge de 2 moi s( va c c i n c ombi né di pht é r i e -tetanos-coqueluche(poliomyélite)-(haemophilus influenza B)-(hépatite B)) 30. Vaccins combinés disponibles contre la coqueluche 30: SPECIALITES diphtérie tétanos coqueluche polio Haemophilus Hépatite B influenzae B INFANRIX DTPa° X X X INFANRIX DTPa-IPV° TETRAVAC° INFANRIX DTPa-IPV+Hib° * PENTAVAC° * INFANRIX HEXA° HEXAVAC° X X X X X X X X X X X X X X X * vaccins principalement utilisés pour la primo-vaccination en Suisse La coqueluche - A retenir pour le conseil : la coqueluche est une maladie bactérienne qui touche surtout les enfants de moins de 5 ans et qui par ses complications (pulmonaires et cérébrales) est dangereuse pour les nourrissons non-vaccinés la maladie évolue en trois stades, dont le plus caractéristique est le stade paroxystique que l'on reconnaît à ses quintes de toux en "chant du coq" le traitement se fait par antibiotiques, généralement l'érythromycine la coqueluche étant très contagieuse, les principales mesures de prévention consistent en l'isolement des malades et surtout la vaccination © Pharma-News page 10 Numéro 16, Juillet 2004 La sclérose en plaques 31, 32, 33 La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique et inflammatoire du système nerveux relativement fréquente (8 à 10'000 malades en Suisse, soit environ 1 °/°° de la population) qui touche un peu plus les femmes que les hommes et débute généralement entre 20 et 40 ans. Les nerfs du cerveau et de la moelle épinière sont nor ma l e me nte nt our é sd’ uneg a i nedemyéline formant une enveloppe protectrice. Celle-ci joue un rôle essentiel dans la c onduc t i oné l e c t r i quedel ’ i nf l uxnerveux. La SEP se caractérise par la destruction progressive de la gaine de myéline qui laisse alors la place à des "foyers de démyélinisation" appelés plaques. Lorsque la plaque cicatrise, elle se sclérose et il se crée une altération de la structure des fibres nerveuses, provoquant des lésions définitives. L'évolution des plaques est variable : il peut y avoir réparation plus ou moins totale ou destruction irréversible de la myéline ou des fibres nerveuses elles-mêmes. L’ or i g i nedel aSEPe s ti nc onnue( donc pas héréditaire non plus) et son diagnostic très délicat, c a rl e ss y mpt ôme spe uve ntva r i e rc ons i dé r a bl e me ntd’ unpa t i e ntàl ’ a ut r ee ta uc und’ e nt r ee ux n’ e s ts pé c i f i queàc e t t ema l a di e .Onpour r a i tpr e s quea f f i r me rqu' i le xi s t ea ut a ntdef or me sde SEP que de patients. La SEP débute souvent insidieusement par des troubles sensitifs (fourmillements, sensations de décharges électriques, etc.), des troubles moteurs (jambes faibles, perte de force de la main, du bras, etc.), des troubles oculaires avec bais s edel avi s i on,de st r oubl e sdel ’ é qui l i br ee tde la marche. Au cours de l'évolution, d'autres symptômes peuvent apparaître :pa r a l y s i e sd’ un ou plusieurs membres, tremblements, perte de la coordination des mouvements, anomalies de la voix ou de l'écriture. Des difficultés de la marche sont fréquentes. La maladie évolue par poussées irrégulières qui correspondent à l'apparition de nouvelles plaques ou à l'extension des plaques déjà existantes. Dans sa forme la plus courante, elle débute par des poussées totalement régressives avec disparition complète des troubles entre les poussées. Puis la régression des troubles peut devenir incomplète lors des poussées ultérieures, avec Société suisse de la sclérose a ppa r i t i on des é que l l e s( c ’ e s t -à-dire une persistance des en plaques troubles même en dehorsde spous s é e s ) .C’ e s tl af or medi t e - Secrétariat central récurrente/rémittente (SEP-R). Après quelques années, la SEP-R peut changer de nature et adopter une forme dite secondairement progressive (SEPSP). Les poussées franches diminuent d'intensité et une aggravation régulière des troubles apparaît. Ce passage de la phase récurrente/rémittente à la phase secondairement progressive s'effectue chez environ 12% des patients après 5 ans, chez 40% après 10 ans, chez 66% après 25 ans. Il existe encore des formes dites progressives primitives (SEP-PP),oùl ’ é vol ut i ons ef a i td’ uns e ult e na ntpa rune aggravation régulière. Ces formes sont rares chez les personnes jeunes. D'autre part, certains malades n'ont que Brinerstrasse 1, 8036 Zurich Tél. 01/466.69.99 Fax. 01/466.69.90 [email protected] - Secrétariat romand Rue de Poudrières 137 CP 2006, 2000 Neuchâtel Tél. 032/730.64.30 Fax. 032/721.34.18 [email protected] Adresse Internet - Plate-forme de discussion suisse http://www.ms-forum.ch 31 La revue du Praticien, 1999,49,1883-89 Pharmactuel, 2001, no 4 33 www.doctissimo.fr 32 © Pharma-News page 11 Numéro 16, Juillet 2004 de rares poussées très espacées et vivent de nombreuses années sans invalidité majeure. D' a ut r e snef e r ontmê mequ’ uneoupe udepous s é e sda nsl e urvi es a nse nga r de rdes é que l l e s . Le traitement de la SEP comporte deux phases selon le moment de la maladie : le traitement de la poussée et le traitement de fond. A coté de ces traitements, s'ajoute le traitement symptomatique des différents troubles souvent associés. Le traitement de la poussée l ’ a dmi ni s t r a t i ondec or t i c oï de si . v.àha ut e sdos e spe nda nt3à5j our s( e np r i nc i p ea ve c hospitalisation) représente le traitement de premier choix lors de poussées (par ex. SOLU-MEDROL°). Le traitement de fond a pour but de tenter de diminuer la fréquence et la gravité des poussées et de freiner la progression des handicaps neurologiques. Cependant, chaque malade répond plus ou moins bien aux différents traitements. En Suisse, on utilise actuellement les classes de médicaments suivantes : Les immunomodulateurs : Interférons bêta-1a ou bêta-1b (se différencient par leur méthode de production et leur structure) Administration Fréquence AVONEX° (bêta-1a) i.m. 1x/semaine REBIF° (bêta-1a) s.-c. 3x/semaine BETAFERON° (bêta-1b) s.-c. 1 jour/2 Ces divers produits présentent souvent des problèmes de tolérance, notamment des symptômes pseudo-grippaux et des réactions au site d'injection pour les médicaments sous-cutanés. Ces effets indésirables peuvent être réduits grâce aux mesures suivantes: Pratiquer l'injection le soir avant le coucher. Avaler 600 mg d'ibuprofène ou 500-1000 mg de paracétamol une demi-heure avant l'injection. Changer systématiquement de site d'injection (face arrière du bras, abdomen sous la ceinture, fesse, cuisse) et ne réutiliser le même site qu'après 1-2 semaines. Refroidir éventuellement le site d'injection (compresse, gel, etc.) COPAXONE° (glatiramer) / (s.-c., une fois par jour) Comme les interférons, il permet de réduire la fréquence des poussées mais son effet ne se manifeste qu'après 6 mois de traitement environ. C'est une alternative en cas d'intolérance majeure ou de contre-indication à l'interféron. Les immunosuppresseurs : IMUREK° (azathioprine), NOVANTRON° (mitoxantrone), METHOTREXATE°, etc. Utilisés depuis de nombreuses années pour le traitement de la SEP, les immunosuppresseurs ont depuis le milieu des années 90 laissé la place aux immunomodulateurs. Ils sont actuellement réservés à des formes particulièrement agressives ou en cas d'échec avec les interférons. © Pharma-News page 12 Numéro 16, Juillet 2004 Les traitements symptomatiques visent notamment les troubles urinaires, la raideur (spasticité ou hypertonie musculaire) et la fatigue qui accompagnent généralement la SEP. Le traitement des troubles urinaires vise surtout à éviter de trop fortes pressions sur le muscle vésical (detrusor), à préserver une capacité suffisante de la vessie et à obtenir une évacuation d'urine satisfaisante pour diminuer le risque d'infection. Les médicaments utilisés sont par exemple DITROPAN°, DETRUSITOL°, MINIRIN°, XATRAL°, HYTRIN BPH°. Des mesures non médicamenteuses doivent également être entreprises: boire au moins 2 litres par jour (à répartir sur la journée) aller aux toilettes toutes les 2 à 3 heures sans en avoir forcement besoin gymnastique du périnée Le traitement de la raideur musculaire consiste en premier lieu en une prise en charge physiothérapeutique pour prévenir les rétractions musculaires. Certains médicaments peuvent également être utilisés : LIORESAL°, SIRDALUD°, MYDOCALM°, benzodiazépines, toxine botulinique A. Le traitement de la fatigue consiste surtout en l'économie des efforts physiques. Certains médicaments tels que le SYMMETREL° (amantadine) ou des antidépresseurs ISRS comme FLUCTINE° (fluoxétine) peuvent être utiles. D'autres troubles tels que douleurs, tremblements, troubles sexuels, intestinaux accompagnent également fréquemment la SEP. Ils nécessitent tous une pharmacothérapie ciblée. Il va sans dire qu'un soutien psychologique peut être nécessaire à certaines phases de la maladie et qu'une prise en charge multidisciplinaire du patient est indispensable. La sclérose en plaques (SEP) - A retenir pour le conseil : la SEP est une maladie chronique du système nerveux qui évolue souvent par poussées ses causes sont encore inconnues et aucune guérison ne peut être envisagée pour l ’ i ns t a nt l e st r a i t e me nt sàdi s pos i t i onpe r me t t e ntder a l e nt i rl ’ é vol ut i ondel ama l a di e l aSEPn’ est pas contagieuse ni héréditaire le traitement des poussées se fait en milieu hospitalier avec des corticoïdes le traitement de fond utilise surtout des immunomodulateurs les différents troubles accompagnant la SEP nécessitent des traitements symptomatiques © Pharma-News page 13 Numéro 16, Juillet 2004 Analgésiques pendant la grossesse et l'allaitement Des douleurs diverses peuvent être fréquentes chez la femme enceinte, en particulier les douleurs dorsales et les céphalées dues à la grossesse, mais également celles consécutives à des soins dentaires, une otite, une s i nus i t e ,uné t a tg r i ppa l … Ce ta r t i c l e ,l es e c onddenot r es é r i es url e s médicaments de conseil pendant la grossesse (cf. Pharma-News n°15, juin 2004), est destiné à vous aider à soulager une femme enceinte soufrant de douleurs. Les douleurs lombaires et articulaires apparaissant au cours de la grossesse sont dues en partie à la surcharge pondérale, au déplacement du centre de gravité et à un relâchement des articulations du bassin. Avant d'avoir recours aux médicaments, il est recommandé d'envisager d'autres méthodes thérapeutiques pour soulager ces douleurs, telles que gymnastique aquatique, massages, application locale de froid et de chaud, ou encore manipulations (par un chiropraticien ou un ostéopathe) de l'articulation sacro-iliaque 34. Concernant les médicaments, si un anti-douleurs s'avère nécessaire, le paracétamol reste l'analgésique de choix en premier recours pendant la grossesse et l'allaitement car il n'entraîne de ris qu enipourl ef œt us ,ni pour la mère, aux doses thérapeutiques 35. Les AINS tels que l'ibuprofène (ALGIFOR°, BRUFEN°, DOLO-SPEDIFEN°, etc...), l'acide méfénamique (PONSTAN° et génériques) et le diclofénac (VOLTARENE° et génériques) peuvent être utilisés en cas de nécessité durant les 2 premiers trimestres et la période d'allaitement 36. Par contre, tous les AINS sont formellement contre-indiqués durant le 3ème trimestre de la grossesse (c'est-à-dire dès 24 semaines d'aménorrhée), car ils ont été reconnus responsables de c a s de mor t sf œt a l e s( in utero) ou néonatales (durant les premiers jours après l'accouchement) lors de prise par la mère en fin de grossesse. En effet, les AINS inhibent la synthèse des pr os t a g l a ndi ne sa us s ib i e nc he zl amè r equec he zl ef œt use tl enouve a u-né; ceci pe ute nt r a î ne rde se f f e t sva s oc ons t r i c t e ur snot a mme nts url e sr e i ns( i ns uf f i s a nc er é na l ef œt a l e et/ou néonatale) et l'appareil cardio-pulmonaire : une fermeture du canal artériel in utero peut provoquer une insuffisance cardiaque et/ou une hypertension artérielle pulmonaire pouvant e nt r a î ne rl amor tduf œt usoudunouve a u-né. Ces atteintes peuvent apparaître déjà après un seul jour de prise à la posologie usuelle et sont d'autant plus graves que l'exposition est proche de l'accouchement 35. Au vu de la gravité des effets décrits, nous devons être particulièrement attentifs et informer les femmes enceintes pour éviter toute automédication avec des AINS pendant cette période à risque. L'aspirine est, quant à elle, contre-indiquée pendant toute la grossesse et la période d'allaitement aux doses thérapeutiques. Ceci parce qu'en plus de cet effet sur les prostaglandines, une prise régulière à des doses thérapeutiques (dès 500 mg/jour) peut entraîner des hémorragies t a ntc he zl amè r equec he zl ef œt us ,a i ns iqued' a ut r e se f f e t st e l s qu'anémie chez la mère, dépassement de terme, accouchement prolongé, retard de développement intra-ut é r i n,… L' a s pi r i nepa s s ee nt i è r e me ntda nsl el a i tma t e r ne l et peut interférer avec la fonction des plaquettes du sang chez le nouveau-né. Par contre, l'utilisation de l'aspirine aux doses "cardio" a été employée dans de nombreuses indications sans augmenter les risques de complications materno-f œt a l e s36. 34 Revue Pharm. de Galexis, 03/2004: pp 21-23 Pharmavista, Drug Safety, 23.01.2004 et 08.03.2004 36 Médicaments grossesse et lactation, J.-F. Delaloye, P. De Grandi, Y. Vial, P. Hohlfeld; Editions Médecine et Hygiène, Genève, 1997 35 © Pharma-News page 14 Numéro 16, Juillet 2004 L'indométhacine (INDOCID°) et le métamizole (NOVALGINE°) sont contre-indiqués au 3ème trimestre comme les autres, mais également au 1er trimestre car ils sont potentiellement responsables de certaines malformations. Les coxibs (inhibiteurs de la COX-2 : p.ex. CELEBREX°, VI OXX° ,BEXTRA° , …)a ppa r us plus récemment sur le marché inhibent également la synthèse des prostaglandines et ne doivent donc pas être utilisés durant le 3ème trimestre. On ne dispose pas d'assez de recul pour évaluer les risques potentiels pendant les deux premiers trimestres 35,37. Le tramadol (TRAMAL°) n'est pas contre-indiqué durant la grossesse et la lactation (catégorie B), de même que les analgésiques opiacés ( mor phi ne ,f e nt a ny l ,pe t hi di ne , …)qui ne provoquent pas de malformations mais peuvent cependant causer une dépression respiratoire et entraîner une dépendance chez le nouveau-né (syndrome de sevrage), en particulier si la mère allaite 36. En ce qui concerne le traitement de la migraine, les triptans (p.ex. IMIGRAN°, ZOMIG°, NARAMIG°, MAXALT°, RELPAX°) ne doivent en principe pas être prescrits à une femme enceinte (recul insuffisant), ni pendant l'allaitement (ou éventuellement en l'interrompant pendant les 24 heures qui suivent l'administration du triptan) 37; les dérivés d'ergotamine (p.ex. DIHYDERGOT°) sont formellement contre-indiqués car foeto-toxiques 36 et la caféine à fortes doses (> 300 mg/j) peut entraîner une réduction du poids à la naissance 34. Cela dit, rappelons que chez 60-70% des femmes souffrant de migraine, les accès migraineux diminuent ou disparaissent durant la grossesse (cf. Pharma-News n° 8). Analgésiques et grossesse - A retenir pour le conseil : l'analgésique de choix tout au long de la grossesse et de l'allaitement est le paracétamol ibuprofène, diclofénac et acide méfénamique peuvent être utilisés pendant les deux premiers trimestres en cas de nécessité (si paracétamol insuffisant) l'aspirine est contre-indiquée durant toute la grossesse et l'allaitement, excepté aux doses "cardio" tous les AINS sont interdits au 3ème trimestre de la grossesse les coxibs et triptans devraient être évités, car on n'a pas encore suffisamment de recul les dérivés de l'ergotamine sont interdits, la caféine à hautes doses est déconseillée en cas de douleurs dorsales ou articulaires, penser aux mesures thérapeutiques non médicamenteuses (massages, gym aquatique, chiropra t i c i e n,os t é opa t he ,…) 37 Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA © Pharma-News page 15 Numéro 16, Juillet 2004 E n b r e f … CIALIS° Ce médicament de la même classe que son bleu cousin le VIAGRA° vient de sortir enfin en Sui s s e ,a l or squ’ i lé t a i ta nnonc éde pui sl ong t e mps .Nousvousr a ppe l onsquenousa vi onsf a i t un article complet dessus dans le PN n° 2, p.8. BRIVEX° Connue de pui sl ong t e mps ,l ’ i nt e r a c t i on e nt el e BRI VEX° e tde s médicaments à base de pydimidine (traitement des cancers ou mycoses; p.ex. FLUOROURACIL°) est maintenant portée à la connaissance du grand public, puisque la f i r meMe na r i niadé c i dédel ’ i ns c r i r edi r e c t e me nts url ’ e mba l l a g e . OLFEN° dispersible Me phaé l a r g i ts ag a mmedec opi e sduVOLTARENE°e nc r é a ntl ’OLFEN°di s pe r s i bl e ,de s c ompr i mé ss edi s s ol va ntda nsl ’ e a u( ma i snone f f e r ve s c e nt s!) en moins de 2 minutes. La s us pe ns i onquie ndé c oul eaung oûtne ut r e( e tunpe upl â t r e uxdel ’ a vi sdur é da c t e ur …) .Le s c ompr i mé ss ontdos é sà50mg ,c equin’ a ppa r a î tpa sc l a i r e me nts url ’ e mba l l a ge . OPIDOL° Cet opioïde indiqué pour le traitement des douleurs très fortes change à présent de nom pour PALLADON° ,nom s ousl e que li le s tdé j àc omme r c i a l i s éda nsd’ a ut r e spa y se ur opé e ns .La composition reste la même. Ce changement concerne toutes les formes du médicament (capsules et capsules retard). BUVENTOL° et BECLOMET° La firme Ecosol a repris ces deux médicaments et a changé leur nom. Désormais, le BUVENTOL Easyhaler°, copie du VENTOLIN° ( br onc hodi l a t a t e ur )s ic en’ e s ts af or me ga l é ni que ,s ’ a ppe l l e r aECOVENT Easyhaler° et le BECLOMET Easyhaler°, équivalent du BECODISK° (cort i c oï depourl et r a i t e me ntdef onddel ’ a s t hme ) ,s ’ a ppe l l e r aBECECO Ea s y ha l e r ° .Le Easyhaler° est une forme de dispensation aérienne du médicament sans gaz propulseur, tout comme le Turbuhaler, p.ex. BUVENTOL Easyhaler° BECLOMET Easyhaler° ECOVENT Easyhaler° BECeco Easyhaler° Le saviez-vous ? Le nettoyage des plaies peu étendues par l ’ eau du robinet (dans les pays industrialisés) ne donnepa spl usder i s qued’ i nf e c t i o nquel ene t t oy a gea ve cde ss ol ut i onss t é r i l e s38. Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. 38 La Revue Prescrire, avril 2004; 24 (249) : 294 © Pharma-News page 16 Numéro 16, Juillet 2004