Pharma-News

Transcription

Pharma-News
Pharma-News
Juillet 2004
Le journal de l'équipe officinale
Numéro 16
Sommaire
Nouveautés :
PANADOL° EXTRA
SIMCORA°
KLACID° ONE
LISITRIL°, PRINIL°, LISOPRIL°
un nouvel anti-douleurs à éviter
le premier générique du ZOCOR°
une légère simplification du traitement
génériques du ZESTRIL°
Pharmacovigilance : CIPRALEX° : le point de vue de la Revue Prescrire
Coqueluche à l'âge adulte
Pour en savoir plus : La coqueluche
La sclérose en plaques
Analgésiques pendant la grossesse et l'allaitement
En bref :
CIALIS° - OLFEN° dispersible - OPIDOL° - BRIVEX° BUVENTOL° et BECLOMET° - Nettoyage des plaies
Editorial
Vive les vacances !
Nous vous présentons dans ce dernier numéro avant l'été plusieurs nouveautés, dont le
premier générique du ZOCOR° qui pourrait faire le même carton que ceux de l'ANTRA° à
l'automne passé, puisqu'il permet une économie de près de 60% dans certains cas, voire 80%
en tirant parti de la sécabilité des comprimés !
Vous pourrez aussi découvrir dans ce numéro le deuxième article de notre série sur le conseil
pharmaceutique pendant la grossesse (qui traite ce mois des analgésiques) et un article de
fond sur la sclérose en plaques.
Nous vous souhaitons une bonne lecture, de bonnes vacances et vous donnons déjà rendezvous pour le mois de septembre !
Pierre Bossert
Marie-Thérèse Guanter
Caroline Mir
Christophe Rossier
Martine Ruggli
Marie-Laure Savoia Bossert
© Pharma-News
page 1
Numéro 16, Juillet 2004
Nouveautés
PANADOL° EXTRA (paracetamol+caféine)
Après la révision du groupe des analgésiques par Swissmedic,
PANADOL° élargit sa gamme avec PANADOL° EXTRA contenant
65 mg de caféine e
npl
usduPANADOL°t
r
a
di
t
i
onne
l
.Ave
cl
’
uni
que
indication de traitement des maux de tête d’
i
nt
e
ns
i
t
él
é
g
è
r
eàmodé
r
é
e
et de courte durée, PANADOL° EXTRA, essaye-t-il de se profiler
pour une autre clientèle ?
On trouve actuellement quelques spécialités contenant du paracétamol (500 mg) et de la
caféine (50 mg) mais dont les indications sont élargies aux douleurs aiguës du type maux de
dents, de dos, de tête, menstruations, fièvre (DIALGINE°, SANALGIN° N, KAFA° PLUS
(en poudre)), de même on trouve pour des indications similaires le CONTRE-DOULEURS°
PLUSc
ompos
éd’
a
s
pi
r
i
ne(
500mg
)e
tdec
a
f
é
i
ne(
50mg) 1.
Le rôle de la caféine associée à un analgésique, comme ici le paracétamol, devrait être
d’
a
ug
me
nt
e
rs
one
f
f
e
ta
nt
a
l
g
i
que
,ma
i
sc
e
t
t
epr
opr
i
é
t
édel
ac
a
f
é
i
nen’
e
s
tpa
sdé
mont
r
é
e
,bi
e
n
que certaines études effectuées après un acte chirurgical ou obstétrique montrent une
e
f
f
i
c
a
c
i
t
és
upé
r
i
e
ur
emi
ni
medel
’
a
s
s
oc
i
a
t
i
onpa
rr
a
ppor
ta
upa
r
a
c
é
t
a
mols
url
afréquence
2
d’
a
ppa
r
i
t
i
ondel
adoul
e
ur(
ma
i
spa
ss
urs
oni
nt
e
ns
i
t
é
). La caféine en elle-mê
men’
aa
uc
un
effet antalgique ni antipyrétique, mais elle possède des propriétés stimulantes du SNC,
s
t
i
mul
a
ntl
’
é
ve
i
le
ta
ugme
nt
a
ntl
’
a
c
t
i
vi
t
é me
nt
a
l
e
.El
l
e pour
r
a
i
ta
ug
me
nt
e
rl
’
a
bs
or
pt
i
on
d’
e
r
g
ot
a
mi
ne
,d’
oùs
ona
s
s
oc
i
a
t
i
o
na
ve
cc
e
l
l
e
-ci pour soulager les migraines, et elle est
s
ouve
nta
s
s
oc
i
é
eàde
sa
na
l
g
é
s
i
que
sc
ommel
’
a
s
pi
r
i
nee
tl
epa
r
a
c
é
t
a
mola
ve
c
,c
omme
mentionné plus haut, une efficacité douteuse 3.
Par contre l
ac
a
f
é
i
nen’
e
s
tpa
sdé
nué
ed’
effets secondaires : son influence sur les troubles du
sommeil est bien connue; elle peut également provoquer des irritations gastro-intestinales, de
l
’
a
nxi
é
t
é
,de
spa
l
pi
t
a
t
i
onse
tàha
ut
e
sdos
e
sde
sma
uxdet
ê
t
e3. De plus, une consommation
prolongée de plus de 500 mg/jour de caféine peut provoquer une dépendance physique et
donc u
ns
y
ndr
ome de s
e
vr
a
g
eàl
’
a
r
r
ê
tdu t
r
a
i
t
e
me
nt(
c
é
pha
l
é
e
s
,a
nxi
é
t
é
,na
us
é
e
s
,
vomissements) pouvant persister une semaine 4. Il faut aussi tenir compte de la consommation
dec
a
f
é
i
nea
ppor
t
é
epa
rl
’
a
l
i
me
nt
a
t
i
onquivae
nc
or
ea
ug
me
nt
e
rl
er
i
s
qued’
e
f
f
e
t
ss
e
c
onda
i
r
e
s
.
Pour exemple, une tasse de café contient entre 60-80 mg de caféine (donc l'équivalent d'un
comprimé de PANADOL° EXTRA), une tasse de thé environ 40 mg et les boissons du type
Coca-Cola° entre 25-100 mg par verre 4.
Au vu de ce qui précède, PANADOL EXTRA° ne semble pas apporter de bénéfice suffisant
pour justifier son utilisation plutôt que le paracétamol seul. On peut même dire qu'il serait
préférable de prendre deux comprimés de PANADOL° plutôt qu'un comprimé de
PANADOL° EXTRA, car les premiers seront vraisemblablement plus efficaces, tout en
présentant moins de risques d'effets secondaires.
1
Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA
La Revue Prescrire 1997 ; 17 (171) : 183
3
Martindale 2002, 33th edition
4
La Revue Prescrire 1998 ; 18 (182) : 189-190
2
© Pharma-News
page 2
Numéro 16, Juillet 2004
La posologie de PANADOL EXTRA° est la même que celle du PANADOL°, à savoir : pour
l
e
sa
dul
t
e
s1à2c
ompr
i
mé
sj
us
qu’
à4f
oi
spa
rj
o
ur
,s
oi
tunma
xi
mum de8c
ompr
i
mé
spa
rj
our
(= 4 g de paracétamol et 520 mg (!!!) de caféine). De plus, il est recommandé de ne pas
dépasser 5 jours de traitement en automédication, ce qui diminuerait le risque
d’
a
c
c
ou
t
u
ma
nc
e
.A c
a
us
edel
apr
é
s
e
nc
edel
ac
a
f
é
i
ne
,i
le
s
tpr
é
f
é
r
a
bl
edene pas prendre
PANDOL EXTRA° peu avant le coucher et il faut être prudent lors de troubles du rythme
c
a
r
di
a
que
, d’
ut
i
l
i
s
a
t
i
on de s
y
mpa
t
homi
mé
t
i
que
s
, de t
hé
ophy
l
l
i
ne e
t de t
hy
r
oxi
ne
(ELTROXIN°, EUTHYROX°). PANADOL EXTRA° est contre-i
ndi
quél
or
sd’
a
l
c
ool
i
s
me
,
d’
a
f
f
e
c
t
i
onshé
pa
t
i
que
se
tr
é
na
l
e
sàc
a
us
edel
at
oxi
c
i
t
éc
onnuedupa
r
a
c
é
t
a
mol pour ces deux
organes 1.Lor
sdel
ag
r
os
s
e
s
s
ee
tdel
’
a
l
l
a
i
t
e
me
nt
,l
epa
r
a
c
é
t
a
mol(
s
e
ul!
)r
e
s
t
el
’
a
na
l
g
é
s
i
que
de premier choix.
PANADOL° EXTRA - A retenir pour le conseil :
association de paracétamol et de caféine pour le traitement des céphalées
n’
a
ppor
t
epa
sdebé
né
f
i
c
es
uf
f
i
s
a
ntpa
rr
a
ppor
ta
uPANADOL°pourj
us
t
i
f
i
e
rs
on
utilisation
posologie identique à celle du paracétamol 500 mg (max. de 8 comprimés par jour)
attention aux effets secondaires non négligeables de la caféine (ne pas prendre avant
l
ec
ouc
he
ràc
a
us
edur
i
s
quedet
r
oubl
ed’
e
ndor
mi
s
s
e
me
nt
)
contre-i
ndi
quél
or
sd’
a
f
f
e
c
t
i
onshé
pa
t
i
que
se
tr
é
na
l
e
se
tl
or
sd’
a
l
c
ool
i
s
me
SIMCORA° (simvastatine)
Le SIMCORA° est le 1er générique du ZOCOR°.
Il s'agit d'un hypolipémiant du type statine,
commercialisé aux dosages de 20 et de 40 mg par
la maison Ecosol. Il existe sur le marché d'autres
statines, dont le SORTIS°, le SELIPRAN°, le
MEVALOTIN° et le LESCOL°. Les statines sont les hypolipémiants les plus utilisés pour
diminuer le taux de cholestérol (voir PN 1, février 2003). Le traitement hypolipémiant est un
traitement essentiel pour diminuer le risque cardiovasculaire chez les patients souffrant de
maladies coronaires, cardiovasculaires ou de diabète. La simvastatine est très bien étudiée et a
démontré son efficacité pour diminuer la mortalité, le risque d'attaque cérébrale et
d'infarctus 5. Mais une diminution efficace du risque cardiovasculaire ne peut être atteinte que
par une prise en charge complète du patient, en ajoutant au traitement hypolipémiant d'autres
mesures telles que le traitement de l'hypertension, du diabète, la cessation tabagique,
l'exercice physique, la perte de poids, etc.
Le SIMCORA° doit être pris une fois par jour, de préférence le soir. Le grand avantage du
SI
MCORA°pa
rr
a
ppor
ta
uZOCOR°e
s
tl
ef
a
i
tqu'
i
ls
oi
ts
é
c
a
bl
e
,doncqu’
onpui
s
s
ep
r
e
ndr
e
des demi-comprimés de 40 mg pour avoir une dose de 20 mg, par exemple.
Les effets indésirables les plus fréquents sont les troubles gastro-intestinaux, tels que
nausées, flatulences, douleurs abdominales ainsi que des maux de tête 6. Les statines exposent
aussi à un risque d'effet secondaire très rare, mais potentiellement très dangereux : la
5
6
La Revue Prescrire, 2003; 23 (238): 287-293
Base de la thérapeutique médicamenteuse, 2001
© Pharma-News
page 3
Numéro 16, Juillet 2004
rhabdomyolyse 7.C’
e
s
tunea
t
t
e
i
nt
emus
c
ul
a
i
r
es
ema
ni
f
e
s
t
a
nt d'abord par des douleurs et une
faiblesse musculaires, des courbatures, des crampes, liées souvent à un oedème. Au stade
extrême, les cellules musculaires peuvent être détruites,
entraînant une insuffisance rénale sévère et des troubles
Dernière minute !
cardiaques pouvant provoquer la mort. Il est donc
Entre la période de rédaction de cet
extrêmement important d'être à l'écoute de plaintes de
article et le bouclement du PharmaNews, quatre autres génériques du
patients pour des douleurs ou de la faiblesse musculaires
ZOCOR° sont apparus sur le
lors de traitement par statines.
marché. Il s'agit de :
- ADIPUR° (Medika)
Le risque de rhabdomyolyse peut être augmenté par la prise
- SIMVASIN° (Spirig)
concomitante de médicaments inhibant les cytochromes
- SIMVAST° (Streuli)
P450 comme le KLACID°, le DILZEM° ou ses génériques,
- SIMVASTIN° MEPHA (Mepha)
l'ISOPTIN° ou ses génériques, le SPORANOX°, le
NIZORAL°, etc... Ces médicaments vont diminuer le
métabolisme de la simvastatine, ce qui augmente les concentrations de celle-ci et peut
provoquer une aggravation des effets secondaires 8. La co-prescription de fibrates comme le
GEVILON° (autre classe d'hypolipémiants) peut aussi péjorer les atteintes musculaires. Les
statines sont contre-indiquées durant la grossesse et l'allaitement.
SIMCORA° - A retenir pour le conseil :
hypolipémiant, premier générique d'une statine
sécable et très bon marché
prise 1 fois par jour, le soir
attention aux plaintes de douleurs musculaires
risque d'interactions
KLACID° ONE (clarithromycine)
La firme Abbott lance la forme retard KLACID°
ONE à prendre 1 fois par jour (au lieu de 2 fois par
jour avec la forme standard KLACID°). Le principe
actif est la clarithromycine dosée à 500 mg, un
antibiotique de la classe des macrolides, comme
l'érythromycine (ERYTHROCINE°), la spiramycine
(ROVAMYCINE°), la roxithromycine (RULID°) et l'azithromycine (ZITHROMAX°) (cf.
Tableau I) 9. Pour mémoire, ces antibiotiques sont (ou devraient être) principalement utilisés
lorsque une pénicilline est contre-indiquée (en cas d'allergie, par exemple) 10.
Le spectre d'action antimicrobien est bien sûr identique à celui du KLACID° puisque le
principe actif est le même, mais les indications reconnues se limitent pour l'instant à celles qui
ont fait l'objet d'études surl
’
ê
t
r
ehuma
i
n,às
a
voi
rl
abronchite et la sinusite d'origine
bactérienne. Ces études ont montré que KLACID°ONE 1x/jour et KLACID° 2x/jour sont
équivalents tant sur le plan de l'efficacité que de la tolérance 11,12.
7
La Revue Prescrire, 2003; 23 (241) : 537-539
Hansten &Horn, update avril 2004
9
Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA
10
British National Formulary, 44th ed, 2002, p. 259.
11
Guay D. et al., Clinical Therapeutics 2001, 23 (4) : 566-577 (Abstract)
8
© Pharma-News
page 4
Numéro 16, Juillet 2004
Les effets secondaires des macrolides sont surtout d'ordre gastro-intestinaux (diarrhées,
nausées, douleurs abdominales); ils peuvent provoquer en outre des modifications du goût et
de l'odorat et parfois des céphalées 13. Les macrolides ont un fort potentiel d'interactions. La
clarithromycine, comme l'érythromycine (le risque est plus faible avec le ROVAMYCINE° et
le ZITHROMAX°), inhibe certaines enzymes du cytochrome P450 qui métabolisent de
nombreux autre médicaments (p.ex. TEGRETOL°, DIHYDERGOT°, SINTROM°,
SANDIMMUM°, DIGOXINE°, PREPULSID°, DORMICUM°, HALCION°, statines, etc.),
ce qui entraîne une augmentation sensible des taux
plasmatiques de ces substances et peut aboutir à un
Marge thérapeutique étroite 14
surdosage. Les risques d'interactions qui
La marge thérapeutique d'un médicament est
dite étroite lorsque la dose toxique est proche
s'ensuivent peuvent être graves, voire mortels
de la dose thérapeutique. C'est le cas par
(atteintes cardiaques lors d'associations KLACID°exemple des digitaliques (DIGOXINE°). Une
PREPULSID° !), ceci en particulier avec des
variation même faible de l'élimination (en
particulier lors de métabolisation inhibée par
substances à marge thérapeutique étroite (p.ex.
une autre substance) peut alors rapidement
digoxine, théophylline (THEOLAIR°, UNIFYL°),
entraîner un surdosage toxique.
14
c
a
r
ba
ma
z
é
pi
ne(
TEGRETOL°
)
,…) .
KLACID°ONE est destiné aux adultes (dès 12 ans); il est contre-indiqué chez la femme
enceinte et durant l'allaitement. La posologie recommandée est de 1 à 2 comprimés en une
fois toutes les 24 heures pendant 5, 7 ou 14 jours (lors de sinusite d'origine bactérienne) 13.
Les comprimés doivent être avalés sans être croqués; la prise pendant un repas assure une
meilleure absorption, ce qui n'est pas le cas avec les autres macrolides qui doivent être pris à
j
e
un(
e
xc
e
pt
él
eZI
THROMAX°quipe
utê
t
r
epr
i
sn’
i
mpor
t
equa
nd)9.
Tableau I: Les macrolides commercialisés en Suisse
Nom de Spécialité
ERYTHROCINE°
ERIOS°
KLACID°, KLACIPED°
KLACID°ONE
ROVAMYCINE°
RULID°
ZITHROMAX°
principe actif
Prises journalières
érythromycine
2à3
clarithromycine
spiramycine
roxithromycine
azithromycine
2
1
2
2
1 (traitement de 3 jours)
KLACID° ONE - A retenir pour le conseil :
forme retard du KLACID°, à prendre 1 fois par jour pendant un repas
(traitement de 5, 7 ou 14 jours)
indications officielles pour l'instant limitées à deux infections respiratoires
(bronchite et sinusite)
destiné aux patients dès 12 ans, contre-indiqué pendant la grossesse et
l'allaitement
effets secondaires surtout gastro-intestinaux et modifications du goût
nombreuses interactions potentiellement graves
12
Jay L. et al, and Murray J. et al., Clinical Therapeutics 2000, 22 (12) : 1410-1432 (Abstracts)
Compendium suisse des médicaments, Supplément 2/04, Documed SA
14
La Revue Prescrire 1999, 19 (n°195) : pp. 371-377
13
© Pharma-News
page 5
Numéro 16, Juillet 2004
LISITRIL°, PRINIL° et LISOPRIL°
(lisinopril)
Ce début d'été voit l'arrivée de trois génériques du
ZESTRIL° (lisinopril) : le PRINIL°, le LISOPRIL° et
le LISITRIL°, commercialisés à 5, 10 et 20 mg. Ils
font partie de la classe des IECA (inhibiteurs de
l'enzyme de conversion de l'angiotensine),
médicaments utilisés pour le traitement de
l'hypertension (voir PN 5, juillet 2003), de l'insuffisance cardiaque et chez les coronariens
(personnes ayant eu un infarctus ou une angine de poitrine) 15. Le prix des trois nouvelles
spécialités mises sur le marché est très similaire
Sur le marché suisse il existe de nombreux IECA, comme le RENITEN° et ses génériques, le
LOPIRIN° et ses génériques, le CIBACEN°, l'INHIBACE°, le FOSITEN°, le ZOFENIL°, le
COVERSUM°, l'ACCUPRO°, le TRIATEC, ... Les conclusions de plusieurs études montrent
que les IECA diffèrent entre eux sur quelques points qui n'ont que peu d'importance en
pratique. Ils ne montrent pas de différence significative en ce qui concerne leur effet
antihypertenseur 16. Il est cependant préférable d'utiliser les IECA qui ont été le mieux
étudiés, dont fait partie le lisinopril 17.
Le lisinopril se prend une fois par jour, de
L'
œdè
medeQui
nc
ke
préférence le matin. Les repas n'influencent pas
C'est une réaction allergique touchant les
son absorption. Les effets indésirables les plus
muqueuses de la bouche, les voies respiratoires
fréquents sont la toux et le trouble du goût qui
supérieures (lèvres, langue, pharynx, larynx) et
les paupières. Il se manifeste par un
peuvent être présents chez près de 15% des
gonflement délimité sans démangeaisons avec
personnes prenant des IECA. Dans ce cas, il est
une sensation de cuisson. Sa localisation
nécessaire de changer de classe de médicaments
possible dans la gorge entraîne une gêne
r
e
s
pi
r
a
t
oi
r
ea
v
e
cunr
i
s
qued’
a
s
p
hy
x
i
equidoi
t
(par exemple donner un diurétique ou un A2A à la
être traité en urgence (injection d'adrénaline).
place de l'IECA). Bien que rare (environ
Les facteurs déclenchants sont essentiellement
7 patients sur 1000), l'effet le plus grave, parfois
les aliments (fraises, fruits de mer, …)
,l
e
s
pi
q
ûr
e
s d’
i
ns
e
c
t
e
s e
t l
e
s mé
di
c
a
me
nt
s
mortel, est l'angioedème ou œdè
medeQui
nc
k
e18.
(
p
é
n
i
c
i
l
l
i
n
e
,
a
s
p
i
r
i
n
e
,
I
E
C
A
,
…)
.
Là aussi, il peut se produire sous n'importe quel
IECA et nécessite une prise en charge médicale
immédiate. Tous les IECA sont contre-indiqués durant la grossesse et l'allaitement.
LISITRIL°, PRINIL°, LISOPRIL° - A retenir pour le conseil :
génériques du ZESTRIL°
traitement de l'hypertension et de l'insuffisance cardiaque,
utilisé aussi parfois chez les coronariens
prise 1 fois par jour
effets secondaires fréquents : toux et trouble du goût
effet secondaire rare mais grave : angioedème
15
La Revue Prescrire, 2003; 23 (23): 171
The Medical Letter, 1999; 21: 25-26
17
JAMA, 2002; 228 (23): 2981-97
18
The pharmacist's letter, 2002; # 181103
16
© Pharma-News
page 6
Numéro 16, Juillet 2004
Pharmacovigilance
CIPRALEX° (escitalopram) : le point de vue de la Revue Prescrire 19
Dans le Pharma-News n°
2dumoi
sd’
a
vr
i
l2003,
nous vous avons parlé de la mise sur le marché
du CI
PRALEX°
, l
’
i
s
omè
r
e a
c
t
i
f du
SEROPRAM° (citalopram). La revue Prescrire
nous donne son avis au sujet de ce nouveau
mé
di
c
a
me
ntc
omme
r
c
i
a
l
i
s
éde
pui
spl
usd’
une
année en Suisse :
CIPRALEX° est un antidépresseur de la famille des ISRS comme SEROPRAM°,
ZOLOFT °, DEROXAT°, FLUCTINE° et génériques
Il est indiqué pour le traitement des épisodes dépressifs majeurs et la prévention des
attaques de panique
SEROPRAM° (citalopram) est un mélange à proportions égales de deux isomères, la
forme S-citalopram et la forme R-c
i
t
a
l
opr
a
m(
voi
rPN2)
.L’
i
s
omè
r
eRé
t
a
nti
na
c
t
i
f
,l
a
forme S-citalopram (esc
i
t
a
l
opr
a
m)aé
t
éc
omme
r
c
i
a
l
i
s
é
ee
t10mgd’
e
s
c
i
t
a
l
opr
a
m
(CIPRALEX°) sont jugés équivalents à 20 mg de citalopram (SEROPRAM°)
De
se
s
s
a
i
sc
l
i
ni
que
ss
ur8s
e
ma
i
ne
s(
a
l
or
squ’
i
lf
a
utque
l
que
s
s
e
ma
i
ne
spourquel
’
a
nt
i
d
é
pr
e
s
s
e
urs
oi
tvr
a
i
me
nte
f
f
i
c
a
c
ee
t Voi
rl
’
a
r
t
i
c
l
es
ur"
la
que les traitements sont en général de 6 mois minimum !
)n’
ont dépression" dans le
PN 2, pp.12-13
pa
smont
r
édedi
f
f
é
r
e
nc
ed’
e
f
f
i
c
a
c
i
t
ée
nt
r
el
e SEROPRAM° et
le CIPRALEX° pour le traitement de la dépression
D’
a
ut
r
e
se
s
s
a
i
sontc
ompa
r
éCI
PRALEX°àEFEXOR°a
ve
ct
ouj
our
sunee
f
f
i
c
a
c
i
t
é
similaire
Dans le traitement des attaques de panique,CI
PRALEX°n’
apa
smont
r
éunee
f
f
i
c
a
c
i
t
é
supérieure au SEROPRAM°
Les effets secondaires du CIPRALEX° sont les mêmes que ceux observés sous
citalopram à savoir des céphalées, des nausées, des diarrhées, des troubles de
l
’
é
j
a
c
ul
a
t
i
on,del
’
i
ns
omni
ee
tdel
as
omnol
e
nc
e
Les interactions s
onts
i
mi
l
a
i
r
e
s
.Duf
a
i
td’
unr
i
s
que de crise hypertensive et de
syndrome sérotoninergique,l
’
a
s
s
oc
i
a
t
i
onduCI
PRALEX°(
ouduSEROPRAM°
)a
ve
c
l
’
AURORI
X°e
s
tdé
c
ons
e
i
l
l
é
e
;demê
me
,i
lf
a
utê
t
r
et
r
è
spr
ude
ntl
or
sd’
a
s
s
oc
i
a
t
i
on
avec des médicaments entraînant un risque de syndrome sérotoninergique, tels que les
triptans, le lithium, le millepertuis et le TRAMAL°
20
Le syndrome sérotoninergique 20
I
lc
ons
i
s
t
ee
nl
'
a
p
pa
r
i
t
i
o
npa
r
f
oi
sbr
u
t
a
l
ed’
a
umoi
nst
r
oi
sde
ssymptômes suivants (confusion, agitation, myoclonies,
s
uda
t
i
o
n,f
r
i
s
s
ons
,t
r
e
mbl
e
me
nt
s
,di
a
r
r
hé
e
s
,hy
pe
r
t
he
r
mi
e
)
,c
oï
nc
i
da
nta
v
e
cl
e dé
butd’
u
nt
r
a
i
t
e
me
ntou un
e
augme
nt
a
t
i
onr
é
c
e
nt
ede
sdos
e
sd’
un médicament sérotoninergique, en l'a
bs
e
nc
ed’
a
ut
r
ec
a
us
ee
ts
a
nsa
dj
onc
t
i
o
nou
a
ugme
nt
a
t
i
onde
sd
os
e
sd’
unn
e
ur
ol
e
pt
i
que(
c
a
rl
es
y
ndr
omes
é
r
ot
on
i
ne
r
g
i
quee
s
tpa
r
f
oi
sdi
f
f
i
c
i
l
eàdi
s
t
i
ng
ue
rdu
syndrome malin des neuroleptiques :hy
pe
r
t
he
r
mi
e
,r
i
g
i
di
t
émus
c
ul
a
i
r
e
,t
r
ou
bl
e
sdel
ac
ons
c
i
e
nc
e
,…)
.Lapl
upa
r
tde
s
c
a
ss
ontbé
ni
ns
,ma
i
sde
sc
ompl
i
c
a
t
i
onss
é
v
è
r
e
st
e
l
l
e
squ’
unehy
pe
r
t
he
r
mi
e
,de
sc
onv
ul
s
i
ons
, voire le décès, peuvent
survenir. La cause est toujours médicamenteuse, le plus souvent due àl
’
a
s
s
oc
i
a
t
i
ondede
uxmé
di
c
a
me
nt
sa
y
a
ntune
f
f
e
t
sérotoninergique comme les IMAO (AURORIX°), les opiacés, le lithium, les antidépresseurs ISRS, les antidépresseurs
tricycliques, les triptans, le LEPONEX° ou le TRAMAL°. Le traitement est symptomatique.
© Pharma-News
page 7
Numéro 16, Juillet 2004
En conclusion :c
ommenousl
’
é
c
r
i
vi
onsda
nsl
ePha
r
ma
-News n°2, CIPRALEX° a une
e
f
f
i
c
a
c
i
t
éc
ompa
r
a
bl
ea
uxa
ut
r
e
sa
nt
i
dé
pr
e
s
s
e
ur
se
ti
ln’
of
f
r
epa
sd’
a
va
nt
a
g
e
spa
rr
a
ppor
ta
u
SEROPRAM°
.I
le
xpos
ea
uxmê
me
se
f
f
e
t
ss
e
c
onda
i
r
e
s
,a
uxmê
me
si
nt
e
r
a
c
t
i
onse
tn’
a
p
por
t
e
pas de progrès thérapeutique par rapport au citalopram. CIPRALEX° semble plutôt être une
s
t
r
a
t
é
g
i
e pour r
e
mpl
a
c
e
r SEROPRAM° e
tl
ut
t
e
rc
ont
r
el
’
a
r
r
i
vé
e de s
e
sg
é
né
r
i
que
s
(CITALOPRAM MEPHA° et CITALOPRAM ECOSOL°).
A noter que selon le centre scientifique de la SSPh, de petites études récentes laissent
supposer une action plus rapide pour le CIPRALEX° que pour le citalopram avec un délai
d’
a
c
t
i
on d’
e
nvi
r
on une s
e
ma
i
ne
,a
i
ns
iqu’
uneefficacité meilleure dans les dépressions
d’
i
nt
e
ns
i
t
émodé
r
é
es
ur8s
e
ma
i
ne
sdet
r
a
i
t
e
me
nt21.Af
f
a
i
r
eàs
ui
vr
e
…
CIPRALEX° - A retenir pour le conseil :
CI
PRALEX°e
s
tuna
nt
i
dé
pr
e
s
s
e
urdel
af
a
mi
l
l
ede
sI
SRSe
tl
’
i
s
omè
r
ea
c
t
i
f
du SEROPRAM°
i
ln’
apa
smont
r
éj
us
qu’
àpr
é
s
e
ntd’
a
va
nt
a
ge
spa
rr
a
ppor
ta
uSEROPRAM°
,
s
on e
f
f
i
c
a
c
i
t
é
,s
e
sr
i
s
que
sd’
e
f
f
e
t
ss
e
c
onda
i
r
e
se
ts
e
si
nt
e
r
a
c
t
i
onsé
t
a
nt
comparables
cette commercialisation peut apparaître comme une stratégie pour remplacer
SEROPRAM°e
tl
ut
t
e
rc
o
n
t
r
el
’
a
r
r
i
vé
ede ses génériques
Coqueluche à l'âge adulte
Dans plusieurs pays (France, Pays-Bas, Australie, Canada, Etats-Unis)
où la couverture vaccinale est importante, on a observé une résurgence
de la coqueluche. Celle-ci touche plutôt les adolescents et les adultes,
souvent anciennement vaccinés, pouvant ainsi contaminer les
nourrissons non vaccinés 22,25,26. Une étude française incluant des adultes
dès 18 ans ayant une toux évoluant depuis plus de 7 jours sans cause
évidente a confirmé la coqueluche dans presque la moitié des cas alors que le 60% de ceux-ci
a
va
i
e
nté
t
éva
c
c
i
né
sc
ont
r
el
ac
oque
l
uc
hepe
nda
ntl
’
e
nf
a
nc
e25,26.L’
i
mmuni
t
és
uite à une
infection ou à une première vaccination et un rappel vaccinal ne protègent donc pas à vie
(mais les récidives sont discrètes et souvent inaperçues) 23,d’
oùl
’
ut
i
l
i
t
éé
ve
nt
ue
l
l
ederappels
22
vaccinaux c
he
zl
’
a
dul
t
ee
tc
he
zl
’
a
dol
e
s
c
e
nta
f
i
ndepr
ot
éger les nourrissons .
Voir notre rubrique
"Pour en savoir plus"
sur la coqueluche dans
ce numéro, en p. 9
En Suisse, la primo-vaccination se fait par trois injections à 2, 4 et 6
mois suivies de deux rappels, vers 18 mois (entre 15-24 mois) et
a
va
ntl
’
e
nt
r
é
eàl
’
é
c
ol
ee
nf
a
nt
i
neoupr
i
ma
i
r
e(
e
nt
r
e4e
t7 ans); un
24
r
a
ppe
ls
uppl
é
me
nt
a
i
r
en’
e
s
tpa
se
nc
or
er
e
c
omma
ndé . Aux USA on
obs
e
r
ved’
a
i
l
l
e
ur
sl
e
smê
me
sr
e
c
omma
nda
t
i
ons23.
19
La Revue Prescrire 2004 ;24 (250) :325-328
La Revue Prescrire 2000 ;20 (207) :442-443
21
Cercles de qualité SSPh 2004, Système nerveux central SNC I
22
www.pasteur.fr
23
Manuel Merck 1999, 3ème édition française
24
Manuel pratique du pharmacien suisse 2003/2004, p.228-229
20
© Pharma-News
page 8
Numéro 16, Juillet 2004
En conclusion : lac
oque
l
uc
hedo
i
tê
t
r
eé
voqué
el
or
sdet
ouxpe
r
s
i
s
t
ant
edel
’
adul
t
ee
t
l
’
adol
e
s
c
e
nt,mê
meva
c
c
i
né
spe
nda
ntl
’
e
nf
a
nc
e
.Depl
us
,pourl
i
mi
t
e
rl
er
i
s
quedec
ont
a
g
i
on,
les adultes qui toussent de façon persistante sans cause évidente devraient éviter le contact
avec les nouveaux-nés et les nourrissons non vaccinés 22,25,26.
Coqueluche à l'âge adulte - A retenir pour le conseil :
de
sc
a
sdet
ouxpe
r
s
i
s
t
a
nt
e
sc
he
zl
’
a
dul
t
ee
tl
’
a
dol
e
s
c
e
ntontmont
r
éune
résurgence de la maladie et donc, par contamination, une augmentation des
cas chez les enfants également
lors des
y
mpt
ôme
sdet
ouxpe
r
s
i
s
t
a
nt
ec
he
zl
’
a
dul
t
ee
tl
’
a
dol
e
s
c
e
nt
,l
er
i
s
que
de coqueluche ne doit pas être négligé, même si une vaccination pendant
l
’
e
nf
a
nc
eae
ul
i
e
u
les malades devraient éviter le contact avec les nourrissons
P
o
u
r
e
n
s
a
v
o
i
r
p
l
u
s
…
La coqueluche
272829, ,30
La coqueluche est une maladie infectieuse due à la bactérie Bordetella
pertussis qui atteint essentiellement les enfants de moins de 5 ans non
vaccinés (71% des cas) et qui est dangereuse surtout pour les nourrissons.
La coqueluche –se transmettant par voie aérienne (toux, éternuements) –
est très contagieuse 23,28,29.
Après une i
nc
ubat
i
ond’
e
nvi
r
onuneà deux semaines ,l
’
a
f
f
e
c
t
i
onpa
s
s
epa
r3s
t
a
de
s:
1. Stade catarrhal :I
ns
i
di
e
ux,s
o
u
ve
ntdi
f
f
i
c
i
l
eàdi
s
t
i
ng
ue
rd’
un r
e
f
r
oi
di
s
s
e
me
nt
,d’
une
br
onc
hi
t
eoud’
unegr
i
ppe(
é
c
oul
e
me
ntna
s
a
l
,f
i
è
vr
emodé
r
é
evoi
ra
bs
e
nt
ee
tunet
ou
x
23,29
sèche à prédominance nocturne pouvant provoquer des vomissements)
.
2. Stade paroxystique : Après quelques jours (8-15 jours en moyenne), la toux prend un
aspect caractéristique appelé "chant du coq" qui se manifeste par une violente quinte,
s
ouve
nts
ui
vi
e d’
une pa
us
er
e
s
pi
r
a
t
oi
r
ea
ve
c cyanose e
td’
une r
e
pr
i
s
ei
ns
pi
r
a
t
oi
r
e
23,29
bruyante, profonde et précipitée. Les vomissements suite aux quintes sont fréquents
.
Chez le jeune enfant il y a parfois des pauses respiratoires
La cyanose
a
ve
cc
y
a
nos
ema
i
ss
a
nst
ou
x,e
tc
he
zl
’
a
dul
t
e
,unet
ou
x
27
C'est une coloration bleutée de
persistante peut être la seule manifestation de la maladie .
25
La Revue Prescrire 2004 ; 24 (248) : p.220
Pharmavista 15.04.2004
27
Manuel Merck 1999, 3ème édition française
28
Bactériologie médicale 1989, 13ème édition, A.Ferron, p.207-211
29
Larousse médical 1995, p.242
30
Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA
26
© Pharma-News
page 9
la peau, prédominant sur les
ongles et les lèvres, due à un
t
a
uxt
r
o
pé
l
e
v
éd’
hé
mog
l
obi
ne
non oxygénée dans les
vaisseaux capillaires de la
peau ou, plus simplement, à
unma
nqued’
ox
y
g
è
neda
nsl
e
sang.
Numéro 16, Juillet 2004
3. Phase de convalescence : Elle débute généralement au bout de 4 semaines; les quintes et
les vomissements diminuent et l'état général du malade s'améliore. La coqueluche dure
l
ong
t
e
mps(
7s
e
ma
i
ne
se
n moy
e
nne ma
i
spa
r
f
oi
sj
us
qu’
à 3 moi
s!) et est souvent
pr
ol
ong
é
ed’
unet
ouxi
s
o
l
é
e28,29.
La coqueluche est une maladie infantile parfois grave chez le nourrisson car elle peut se
c
ompl
i
que
rd’
uné
pui
s
e
me
nt
,d’
unedé
s
hy
dr
a
t
a
t
i
on,d’
unes
ur
i
nf
e
c
t
i
onpul
mona
i
r
e
,d’
une
a
s
phy
xi
eoud’
unee
ncéphalite. La plupart des décès sont dus aux broncho-pneumonies et aux
complications cérébrales, essentiellement chez les nourrissons et les vieillards et surtout dans
les pays en voie de développement 23,29. De plus, les anticorps anti-c
oque
l
uc
he
uxd’
or
i
g
i
ne
ma
t
e
r
ne
l
l
enet
r
a
ve
r
s
e
ntpa
sl
epl
a
c
e
nt
a
,c
ont
r
a
i
r
e
me
ntàd’
a
ut
r
e
sma
l
a
di
e
sc
ont
a
g
i
e
u
s
e
sde
l
’
e
nf
a
nc
e
;l
enour
r
i
s
s
onn’
e
s
tdoncpa
spr
ot
é
g
épe
nda
ntl
e
spr
e
mi
è
r
e
ss
e
ma
i
ne
sdevi
e
,p
é
r
i
ode
où la maladie est la plus grave 28.
Le traitement s
ef
a
i
tpa
rl
apr
i
s
ed’
antibiotiques (érythromycine : ERYTHROCINE°, ERY°)
qui peuvent améliorer la maladie si ils sont pris pendant le stade catarrhal (stade 1). Pris après
l
’
a
ppa
r
i
t
i
onde
squi
nt
e
sdus
t
a
depa
r
oxy
s
t
i
que
,i
l
sn’
ontquepe
ud’
e
f
f
e
t
se
tl
e
ura
dmi
ni
s
t
r
a
t
i
on
vise surtout à prévenir les surinfections pulmonaires et à limiter la transmission 23. Les
sédatifs de la toux ou les expectora
nt
ss
ontd’
unee
f
f
i
c
a
c
i
t
édi
s
c
ut
a
bl
e23. Chez les nourrissons
de moi
n
s de 6 moi
se
tc
he
zl
e
se
nf
a
nt
sc
y
a
nos
é
s(
du à un ma
nque d’
oxy
gè
ne
)
,
l
’
hos
pi
t
a
l
i
s
a
t
i
one
s
tder
i
g
ue
ur28,29.
La prévention s
ef
a
i
tpa
rl
’
isolement des enfants malades et surtout par la vaccination
s
y
s
t
é
ma
t
i
que dè
sl
’
â
ge de 2 moi
s(
va
c
c
i
n c
ombi
né di
pht
é
r
i
e
-tetanos-coqueluche(poliomyélite)-(haemophilus influenza B)-(hépatite B)) 30.
Vaccins combinés disponibles contre la coqueluche 30:
SPECIALITES
diphtérie
tétanos
coqueluche
polio
Haemophilus Hépatite B
influenzae B
INFANRIX DTPa°
X
X
X
INFANRIX DTPa-IPV°
TETRAVAC°
INFANRIX DTPa-IPV+Hib° *
PENTAVAC° *
INFANRIX HEXA°
HEXAVAC°
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
* vaccins principalement utilisés pour la primo-vaccination en Suisse
La coqueluche - A retenir pour le conseil :
la coqueluche est une maladie bactérienne qui touche surtout les enfants de
moins de 5 ans et qui par ses complications (pulmonaires et cérébrales) est
dangereuse pour les nourrissons non-vaccinés
la maladie évolue en trois stades, dont le plus caractéristique est le stade
paroxystique que l'on reconnaît à ses quintes de toux en "chant du coq"
le traitement se fait par antibiotiques, généralement l'érythromycine
la coqueluche étant très contagieuse, les principales mesures de prévention
consistent en l'isolement des malades et surtout la vaccination
© Pharma-News
page 10
Numéro 16, Juillet 2004
La sclérose en plaques 31, 32, 33
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique et
inflammatoire du système nerveux relativement fréquente
(8 à 10'000 malades en Suisse, soit environ 1 °/°° de la
population) qui touche un peu plus les femmes que les
hommes et débute généralement entre 20 et 40 ans.
Les nerfs du cerveau et de la moelle épinière sont
nor
ma
l
e
me
nte
nt
our
é
sd’
uneg
a
i
nedemyéline formant une
enveloppe protectrice. Celle-ci joue un rôle essentiel dans la
c
onduc
t
i
oné
l
e
c
t
r
i
quedel
’
i
nf
l
uxnerveux. La SEP se caractérise par la destruction progressive
de la gaine de myéline qui laisse alors la place à des "foyers de démyélinisation" appelés
plaques. Lorsque la plaque cicatrise, elle se sclérose et il se crée une altération de la structure
des fibres nerveuses, provoquant des lésions définitives. L'évolution des plaques est
variable : il peut y avoir réparation plus ou moins totale ou destruction irréversible de la
myéline ou des fibres nerveuses elles-mêmes.
L’
or
i
g
i
nedel
aSEPe
s
ti
nc
onnue(
donc pas héréditaire non plus) et son diagnostic très délicat,
c
a
rl
e
ss
y
mpt
ôme
spe
uve
ntva
r
i
e
rc
ons
i
dé
r
a
bl
e
me
ntd’
unpa
t
i
e
ntàl
’
a
ut
r
ee
ta
uc
und’
e
nt
r
ee
ux
n’
e
s
ts
pé
c
i
f
i
queàc
e
t
t
ema
l
a
di
e
.Onpour
r
a
i
tpr
e
s
quea
f
f
i
r
me
rqu'
i
le
xi
s
t
ea
ut
a
ntdef
or
me
sde
SEP que de patients.
La SEP débute souvent insidieusement par des troubles sensitifs (fourmillements, sensations
de décharges électriques, etc.), des troubles moteurs (jambes faibles, perte de force de la main,
du bras, etc.), des troubles oculaires avec bais
s
edel
avi
s
i
on,de
st
r
oubl
e
sdel
’
é
qui
l
i
br
ee
tde
la marche. Au cours de l'évolution, d'autres symptômes peuvent apparaître :pa
r
a
l
y
s
i
e
sd’
un
ou plusieurs membres, tremblements, perte de la coordination des mouvements, anomalies de
la voix ou de l'écriture. Des difficultés de la marche sont fréquentes. La maladie évolue par
poussées irrégulières qui correspondent à l'apparition de nouvelles plaques ou à l'extension
des plaques déjà existantes.
Dans sa forme la plus courante, elle débute par des poussées totalement régressives avec
disparition complète des troubles entre les poussées. Puis la régression des troubles peut
devenir incomplète lors des poussées ultérieures, avec
Société suisse de la sclérose
a
ppa
r
i
t
i
on des
é
que
l
l
e
s(
c
’
e
s
t
-à-dire une persistance des
en plaques
troubles même en dehorsde
spous
s
é
e
s
)
.C’
e
s
tl
af
or
medi
t
e
- Secrétariat central
récurrente/rémittente (SEP-R).
Après quelques années, la SEP-R peut changer de nature et
adopter une forme dite secondairement progressive (SEPSP). Les poussées franches diminuent d'intensité et une
aggravation régulière des troubles apparaît. Ce passage de
la phase récurrente/rémittente à la phase secondairement
progressive s'effectue chez environ 12% des patients après
5 ans, chez 40% après 10 ans, chez 66% après 25 ans. Il
existe encore des formes dites progressives primitives
(SEP-PP),oùl
’
é
vol
ut
i
ons
ef
a
i
td’
uns
e
ult
e
na
ntpa
rune
aggravation régulière. Ces formes sont rares chez les
personnes jeunes. D'autre part, certains malades n'ont que
Brinerstrasse 1, 8036 Zurich
Tél. 01/466.69.99
Fax. 01/466.69.90
[email protected]
- Secrétariat romand
Rue de Poudrières 137
CP 2006, 2000 Neuchâtel
Tél. 032/730.64.30
Fax. 032/721.34.18
[email protected]
Adresse Internet
- Plate-forme de discussion suisse
http://www.ms-forum.ch
31
La revue du Praticien, 1999,49,1883-89
Pharmactuel, 2001, no 4
33
www.doctissimo.fr
32
© Pharma-News
page 11
Numéro 16, Juillet 2004
de rares poussées très espacées et vivent de nombreuses années sans invalidité majeure.
D'
a
ut
r
e
snef
e
r
ontmê
mequ’
uneoupe
udepous
s
é
e
sda
nsl
e
urvi
es
a
nse
nga
r
de
rdes
é
que
l
l
e
s
.
Le traitement de la SEP comporte deux phases selon le moment de la maladie : le traitement
de la poussée et le traitement de fond. A coté de ces traitements, s'ajoute le traitement
symptomatique des différents troubles souvent associés.
Le traitement de la poussée
l
’
a
dmi
ni
s
t
r
a
t
i
ondec
or
t
i
c
oï
de
si
.
v.àha
ut
e
sdos
e
spe
nda
nt3à5j
our
s(
e
np
r
i
nc
i
p
ea
ve
c
hospitalisation) représente le traitement de premier choix lors de poussées (par ex.
SOLU-MEDROL°).
Le traitement de fond a pour but de tenter de diminuer la fréquence et la gravité des
poussées et de freiner la progression des handicaps neurologiques. Cependant, chaque
malade répond plus ou moins bien aux différents traitements. En Suisse, on utilise
actuellement les classes de médicaments suivantes :
Les immunomodulateurs :

Interférons bêta-1a ou bêta-1b (se différencient par leur méthode de production et
leur structure)
Administration
Fréquence
AVONEX°
(bêta-1a)
i.m.
1x/semaine
REBIF°
(bêta-1a)
s.-c.
3x/semaine
BETAFERON°
(bêta-1b)
s.-c.
1 jour/2
Ces divers produits présentent souvent des problèmes de tolérance, notamment des
symptômes pseudo-grippaux et des réactions au site d'injection pour les médicaments
sous-cutanés. Ces effets indésirables peuvent être réduits grâce aux mesures suivantes:
Pratiquer l'injection le soir avant le coucher.
Avaler 600 mg d'ibuprofène ou 500-1000 mg de paracétamol une demi-heure
avant l'injection.
Changer systématiquement de site d'injection (face arrière du bras, abdomen sous
la ceinture, fesse, cuisse) et ne réutiliser le même site qu'après 1-2 semaines.
Refroidir éventuellement le site d'injection (compresse, gel, etc.)

COPAXONE° (glatiramer) / (s.-c., une fois par jour)
Comme les interférons, il permet de réduire la fréquence des poussées mais son effet
ne se manifeste qu'après 6 mois de traitement environ. C'est une alternative en cas
d'intolérance majeure ou de contre-indication à l'interféron.
Les immunosuppresseurs :

IMUREK° (azathioprine), NOVANTRON° (mitoxantrone), METHOTREXATE°,
etc. Utilisés depuis de nombreuses années pour le traitement de la SEP, les
immunosuppresseurs ont depuis le milieu des années 90 laissé la place aux
immunomodulateurs. Ils sont actuellement réservés à des formes particulièrement
agressives ou en cas d'échec avec les interférons.
© Pharma-News
page 12
Numéro 16, Juillet 2004
Les traitements symptomatiques visent notamment les troubles urinaires, la raideur
(spasticité ou hypertonie musculaire) et la fatigue qui accompagnent généralement la SEP.
Le traitement des troubles urinaires vise surtout à éviter de trop fortes pressions sur le
muscle vésical (detrusor), à préserver une capacité suffisante de la vessie et à obtenir
une évacuation d'urine satisfaisante pour diminuer le risque d'infection. Les
médicaments utilisés sont par exemple DITROPAN°, DETRUSITOL°, MINIRIN°,
XATRAL°, HYTRIN BPH°.
Des mesures non médicamenteuses doivent également être entreprises:
boire au moins 2 litres par jour (à répartir sur la journée)
aller aux toilettes toutes les 2 à 3 heures sans en avoir forcement besoin
gymnastique du périnée
Le traitement de la raideur musculaire consiste en premier lieu en une prise en charge
physiothérapeutique pour prévenir les rétractions musculaires. Certains médicaments
peuvent également être utilisés : LIORESAL°, SIRDALUD°, MYDOCALM°,
benzodiazépines, toxine botulinique A.
Le traitement de la fatigue consiste surtout en l'économie des efforts physiques.
Certains médicaments tels que le SYMMETREL° (amantadine) ou des antidépresseurs
ISRS comme FLUCTINE° (fluoxétine) peuvent être utiles.
D'autres troubles tels que douleurs, tremblements, troubles sexuels, intestinaux accompagnent
également fréquemment la SEP. Ils nécessitent tous une pharmacothérapie ciblée.
Il va sans dire qu'un soutien psychologique peut être nécessaire à certaines phases de la
maladie et qu'une prise en charge multidisciplinaire du patient est indispensable.
La sclérose en plaques (SEP) - A retenir pour le conseil :
la SEP est une maladie chronique du système nerveux qui évolue souvent par poussées
ses causes sont encore inconnues et aucune guérison ne peut être envisagée pour
l
’
i
ns
t
a
nt
l
e
st
r
a
i
t
e
me
nt
sàdi
s
pos
i
t
i
onpe
r
me
t
t
e
ntder
a
l
e
nt
i
rl
’
é
vol
ut
i
ondel
ama
l
a
di
e
l
aSEPn’
est pas contagieuse ni héréditaire
le traitement des poussées se fait en milieu hospitalier avec des corticoïdes
le traitement de fond utilise surtout des immunomodulateurs
les différents troubles accompagnant la SEP nécessitent des traitements
symptomatiques
© Pharma-News
page 13
Numéro 16, Juillet 2004
Analgésiques pendant la grossesse et l'allaitement
Des douleurs diverses peuvent être fréquentes chez la femme enceinte,
en particulier les douleurs dorsales et les céphalées dues à la grossesse,
mais également celles consécutives à des soins dentaires, une otite, une
s
i
nus
i
t
e
,uné
t
a
tg
r
i
ppa
l
… Ce
ta
r
t
i
c
l
e
,l
es
e
c
onddenot
r
es
é
r
i
es
url
e
s
médicaments de conseil pendant la grossesse (cf. Pharma-News n°15,
juin 2004), est destiné à vous aider à soulager une femme enceinte
soufrant de douleurs.
Les douleurs lombaires et articulaires apparaissant au cours de la grossesse sont dues en partie
à la surcharge pondérale, au déplacement du centre de gravité et à un relâchement des
articulations du bassin. Avant d'avoir recours aux médicaments, il est recommandé
d'envisager d'autres méthodes thérapeutiques pour soulager ces douleurs, telles que
gymnastique aquatique, massages, application locale de froid et de chaud, ou encore
manipulations (par un chiropraticien ou un ostéopathe) de l'articulation sacro-iliaque 34.
Concernant les médicaments, si un anti-douleurs s'avère nécessaire, le paracétamol reste
l'analgésique de choix en premier recours pendant la grossesse et l'allaitement car il n'entraîne
de ris
qu
enipourl
ef
œt
us
,ni pour la mère, aux doses thérapeutiques 35. Les AINS tels que
l'ibuprofène (ALGIFOR°, BRUFEN°, DOLO-SPEDIFEN°, etc...), l'acide méfénamique
(PONSTAN° et génériques) et le diclofénac (VOLTARENE° et génériques) peuvent être
utilisés en cas de nécessité durant les 2 premiers trimestres et la période d'allaitement 36.
Par contre, tous les AINS sont formellement contre-indiqués durant le 3ème trimestre de
la grossesse (c'est-à-dire dès 24 semaines d'aménorrhée), car ils ont été reconnus responsables
de c
a
s de mor
t
sf
œt
a
l
e
s(
in utero) ou néonatales (durant les premiers jours après
l'accouchement) lors de prise par la mère en fin de grossesse. En effet, les AINS inhibent la
synthèse des pr
os
t
a
g
l
a
ndi
ne
sa
us
s
ib
i
e
nc
he
zl
amè
r
equec
he
zl
ef
œt
use
tl
enouve
a
u-né; ceci
pe
ute
nt
r
a
î
ne
rde
se
f
f
e
t
sva
s
oc
ons
t
r
i
c
t
e
ur
snot
a
mme
nts
url
e
sr
e
i
ns(
i
ns
uf
f
i
s
a
nc
er
é
na
l
ef
œt
a
l
e
et/ou néonatale) et l'appareil cardio-pulmonaire : une fermeture du canal artériel in utero peut
provoquer une insuffisance cardiaque et/ou une hypertension artérielle pulmonaire pouvant
e
nt
r
a
î
ne
rl
amor
tduf
œt
usoudunouve
a
u-né. Ces atteintes peuvent apparaître déjà après un
seul jour de prise à la posologie usuelle et sont d'autant plus graves que l'exposition est proche
de l'accouchement 35. Au vu de la gravité des effets décrits, nous devons être particulièrement
attentifs et informer les femmes enceintes pour éviter toute automédication avec des AINS
pendant cette période à risque.
L'aspirine est, quant à elle, contre-indiquée pendant toute la grossesse et la période
d'allaitement aux doses thérapeutiques. Ceci parce qu'en plus de cet effet sur les
prostaglandines, une prise régulière à des doses thérapeutiques (dès 500 mg/jour) peut
entraîner des hémorragies t
a
ntc
he
zl
amè
r
equec
he
zl
ef
œt
us
,a
i
ns
iqued'
a
ut
r
e
se
f
f
e
t
st
e
l
s
qu'anémie chez la mère, dépassement de terme, accouchement prolongé, retard de
développement intra-ut
é
r
i
n,… L'
a
s
pi
r
i
nepa
s
s
ee
nt
i
è
r
e
me
ntda
nsl
el
a
i
tma
t
e
r
ne
l et peut
interférer avec la fonction des plaquettes du sang chez le nouveau-né. Par contre, l'utilisation
de l'aspirine aux doses "cardio" a été employée dans de nombreuses indications sans
augmenter les risques de complications materno-f
œt
a
l
e
s36.
34
Revue Pharm. de Galexis, 03/2004: pp 21-23
Pharmavista, Drug Safety, 23.01.2004 et 08.03.2004
36
Médicaments grossesse et lactation, J.-F. Delaloye, P. De Grandi, Y. Vial, P. Hohlfeld; Editions Médecine et
Hygiène, Genève, 1997
35
© Pharma-News
page 14
Numéro 16, Juillet 2004
L'indométhacine (INDOCID°) et le métamizole (NOVALGINE°) sont contre-indiqués au
3ème trimestre comme les autres, mais également au 1er trimestre car ils sont potentiellement
responsables de certaines malformations.
Les coxibs (inhibiteurs de la COX-2 : p.ex. CELEBREX°, VI
OXX°
,BEXTRA°
,
…)a
ppa
r
us
plus récemment sur le marché inhibent également la synthèse des prostaglandines et ne
doivent donc pas être utilisés durant le 3ème trimestre. On ne dispose pas d'assez de recul pour
évaluer les risques potentiels pendant les deux premiers trimestres 35,37.
Le tramadol (TRAMAL°) n'est pas contre-indiqué durant la grossesse et la lactation
(catégorie B), de même que les analgésiques opiacés (
mor
phi
ne
,f
e
nt
a
ny
l
,pe
t
hi
di
ne
,
…)qui
ne provoquent pas de malformations mais peuvent cependant causer une dépression
respiratoire et entraîner une dépendance chez le nouveau-né (syndrome de sevrage), en
particulier si la mère allaite 36.
En ce qui concerne le traitement de la migraine, les triptans (p.ex. IMIGRAN°, ZOMIG°,
NARAMIG°, MAXALT°, RELPAX°) ne doivent en principe pas être prescrits à une femme
enceinte (recul insuffisant), ni pendant l'allaitement (ou éventuellement en l'interrompant
pendant les 24 heures qui suivent l'administration du triptan) 37; les dérivés d'ergotamine
(p.ex. DIHYDERGOT°) sont formellement contre-indiqués car foeto-toxiques 36 et la caféine
à fortes doses (> 300 mg/j) peut entraîner une réduction du poids à la naissance 34. Cela dit,
rappelons que chez 60-70% des femmes souffrant de migraine, les accès migraineux
diminuent ou disparaissent durant la grossesse (cf. Pharma-News n° 8).
Analgésiques et grossesse - A retenir pour le conseil :
l'analgésique de choix tout au long de la grossesse et de l'allaitement est le
paracétamol
ibuprofène, diclofénac et acide méfénamique peuvent être utilisés pendant les deux
premiers trimestres en cas de nécessité (si paracétamol insuffisant)
l'aspirine est contre-indiquée durant toute la grossesse et l'allaitement, excepté aux
doses "cardio"
tous les AINS sont interdits au 3ème trimestre de la grossesse
les coxibs et triptans devraient être évités, car on n'a pas encore suffisamment de
recul
les dérivés de l'ergotamine sont interdits, la caféine à hautes doses est déconseillée
en cas de douleurs dorsales ou articulaires, penser aux mesures thérapeutiques non
médicamenteuses (massages, gym aquatique, chiropra
t
i
c
i
e
n,os
t
é
opa
t
he
,…)
37
Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA
© Pharma-News
page 15
Numéro 16, Juillet 2004
E
n
b
r
e
f
…
CIALIS°
Ce médicament de la même classe que son bleu cousin le VIAGRA° vient de sortir enfin en
Sui
s
s
e
,a
l
or
squ’
i
lé
t
a
i
ta
nnonc
éde
pui
sl
ong
t
e
mps
.Nousvousr
a
ppe
l
onsquenousa
vi
onsf
a
i
t
un article complet dessus dans le PN n° 2, p.8.
BRIVEX°
Connue de
pui
sl
ong
t
e
mps
,l
’
i
nt
e
r
a
c
t
i
on e
nt
el
e BRI
VEX° e
tde
s
médicaments à base de pydimidine (traitement des cancers ou mycoses;
p.ex. FLUOROURACIL°) est maintenant portée à la connaissance du
grand public, puisque la f
i
r
meMe
na
r
i
niadé
c
i
dédel
’
i
ns
c
r
i
r
edi
r
e
c
t
e
me
nts
url
’
e
mba
l
l
a
g
e
.
OLFEN° dispersible
Me
phaé
l
a
r
g
i
ts
ag
a
mmedec
opi
e
sduVOLTARENE°e
nc
r
é
a
ntl
’OLFEN°di
s
pe
r
s
i
bl
e
,de
s
c
ompr
i
mé
ss
edi
s
s
ol
va
ntda
nsl
’
e
a
u(
ma
i
snone
f
f
e
r
ve
s
c
e
nt
s!) en moins de 2 minutes. La
s
us
pe
ns
i
onquie
ndé
c
oul
eaung
oûtne
ut
r
e(
e
tunpe
upl
â
t
r
e
uxdel
’
a
vi
sdur
é
da
c
t
e
ur
…)
.Le
s
c
ompr
i
mé
ss
ontdos
é
sà50mg
,c
equin’
a
ppa
r
a
î
tpa
sc
l
a
i
r
e
me
nts
url
’
e
mba
l
l
a
ge
.
OPIDOL°
Cet opioïde indiqué pour le traitement des douleurs très fortes change à présent de nom pour
PALLADON°
,nom s
ousl
e
que
li
le
s
tdé
j
àc
omme
r
c
i
a
l
i
s
éda
nsd’
a
ut
r
e
spa
y
se
ur
opé
e
ns
.La
composition reste la même. Ce changement concerne toutes les formes du médicament
(capsules et capsules retard).
BUVENTOL° et BECLOMET°
La firme Ecosol a repris ces deux médicaments et a changé leur nom.
Désormais, le BUVENTOL Easyhaler°, copie du VENTOLIN°
(
br
onc
hodi
l
a
t
a
t
e
ur
)s
ic
en’
e
s
ts
af
or
me ga
l
é
ni
que
,s
’
a
ppe
l
l
e
r
aECOVENT
Easyhaler° et le BECLOMET Easyhaler°, équivalent du BECODISK°
(cort
i
c
oï
depourl
et
r
a
i
t
e
me
ntdef
onddel
’
a
s
t
hme
)
,s
’
a
ppe
l
l
e
r
aBECECO Ea
s
y
ha
l
e
r
°
.Le
Easyhaler° est une forme de dispensation aérienne du médicament sans gaz propulseur, tout
comme le Turbuhaler, p.ex.
BUVENTOL Easyhaler°
BECLOMET Easyhaler°


ECOVENT Easyhaler°
BECeco Easyhaler°
Le saviez-vous ?
Le nettoyage des plaies peu étendues par l
’
eau du robinet (dans les pays industrialisés) ne
donnepa
spl
usder
i
s
qued’
i
nf
e
c
t
i
o
nquel
ene
t
t
oy
a
gea
ve
cde
ss
ol
ut
i
onss
t
é
r
i
l
e
s38.
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
38
La Revue Prescrire, avril 2004; 24 (249) : 294
© Pharma-News
page 16
Numéro 16, Juillet 2004