aRthROScOPie du GenOu - Agir Thrombose, agir sur la thrombose
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aRthROScOPie du GenOu - Agir Thrombose, agir sur la thrombose
ARTHROSCOPIE DU GENOU Conseils aux patients Réalisé avec le concours du Dr Patrick DJIAN Président de la Société Française d’Arthroscopie Sommaire Introduction (Dr Patrick DJIAN) Anatomie du genou Arthroscopie du genou p. 7 La technique p. 8 Quels risques ? Si vous devez bénéficier d’une arthroscopie du genou p. 10 Avant l’arthroscopie • « Préparer » le genou • Soulager le genou • L’anesthésie • Le matin de l’intervention p. 12 Après l’arthroscopie • La douleur • Le genou • Retour à une activité normale • Fils et agrafes p. 14 De retour à domicile • Lutte contre la douleur et le gonflement • Récupération • Cicatrisation • Reprise du travail conclusion RÉFÉRENCES Introduction Le genou est une articulation complexe permettant une mobilité dans les trois plans de l’espace. Cette articulation est soumise à des contraintes importantes dans la vie sportive, où la mobilité doit se conjuguer avec la stabilité. Les accidents peuvent être de deux types : soit des traumatismes vrais, importants, soit des microtraumatismes. Dans la vie courante, le genou est aussi soumis à des contraintes et l’arthrose peut révéler une usure cartilagineuse. L’arthroscopie est actuellement une technique courante. Son principe est d’aborder l’articulation par de mini-incisions qui permettent l’utilisation de caméras et d’instruments miniaturisés, et le traitement de certaines pathologies. Dr Patrick DJIAN Président de la Société Française d’Arthroscopie Anatomie du genou L’articulation du genou est la plus grosse articulation du corps humain. Elle comprend : > les os du membre inférieur, qu’elle relie entre eux : • la partie basse du fémur[1] (l’os de la cuisse) • la partie haute du tibia[2] (l’os principal de la jambe) Ces deux parties sont recouvertes de cartilage[3], pour leur permettre de glisser l’une sur l’autre > des rubans élastiques appelés ligaments pour maintenir en place ces deux parties de l’articulation : • en avant : le ligament rotulien[4], qui inclut un os, la rotule[5] • sur les côtés : les ligament collatéral médial[6a] (en dedans) et ligament collatéral latéral[6b](en dehors) • en arrière : 2 tendons, le tendon du poplité et le tendon arqué. Le creux poplité est le creux situé à l’arrière du genou • dans l’articulation même : les ligament croisé antérieur[7a] (LCA) et ligament croisé postérieur[7b] (LCP) > des petites tampons en forme de croissant, jouant le rôle d’amortisseurs : les ménisques interne[8a] et externe[8b] > une membrane tapissant l’intérieur de l’articulation, la membrane synoviale[9], qui sécrète un liquide lubrifiant pour l’articulation, le liquide synovial > une poche qui entoure l’ensemble de l’articulation et maintient en place le liquide synovial, appelée capsule articulaire. NB : les numéros en encadrés [1], [2], etc. dans le texte ci-dessus correspondent aux légendes des illustrations de la page ci-contre. Coupe du genou Fémur [1] Ligament rotulien[4] (tendon du quadriceps) Rotule[5] Cartilages articulaires[3] Cavité articulaire Membrane synoviale [9] Membrane synoviale [9] Ligament rotulien[4] Tissu graisseux Bourses séreuses Ménisque externe[8b] Tibia [2] Vue postérieure du genou droit Fémur [1] Condyle fémoral interne Ménisque interne[8a] Ligament collatéral médial[6a] Tibia [2] Ligament croisé postérieur [7b] Ligament croisé antérieur [7a] Condyle fémoral externe Ligament collatéral latéral[6b] Ménisque externe[8b] Tête du péroné Arthroscopie Arthroscopie du genoudu genou L’arthroscopie est une technique chirurgicale qui permet : > d’explorer l’intérieur de l’articulation > de traiter certaines lésions de cette articulation : •d es ligaments : la réparation ligamentaire se fait actuellement sous arthroscopie. La chirurgie du ligament croisé antérieur et même celle du ligament croisé postérieur s’effectuent régulièrement. Les greffes utilisées sont le tendon rotulien, les tendons ischio-jambiers principalement. •d es ménisques : il est possible de faire une méniscectomie c’est-à-dire d’enlever partiellement le ménisque. Plus rarement, la conservation du ménisque est possible et une suture pourra être envisagée. •d u cartilage : la chirurgie cartilagineuse commence à se développer sous arthroscopie. La régularisation d’une lésion cartilagineuse s’effectue à l’aide de cette technique. L’ablation d’un corps étranger est facilitée par l’arthroscopie. Le bilan cartilagineux est très précis. Un peu d’étymologie Arthroscopie vient des mots grecs arthron, signifiant ‘articulation’ et scopein signifiant ‘observer’. L’arthroscopie permet donc un ‘examen de l’intérieur de l’articulation’ L’arthroscopie du genou présente de nombreux avantages par rapport à la chirurgie classique qu’elle a supplantée dans un certain nombre d’interventions : diminution de la douleur, reprise facilitée des activités, risque moindre d’infections, durées de l’hospitalisation et de la rééducation raccourcies… En France, l’arthroscopie du genou représente le 1er acte chirurgical de chirurgie orthopédique : en 2002, environ 200 000 arthroscopies du genou ont été réalisées. La technique On introduit par une petite incision (de 3 à 4 mm) un instrument d’arthroscopie appelé arthroscope à l’intérieur de l’articulation. L’arthroscope est constitué de : > un petit tube métallique comportant des fibres optiques, que l’on introduit dans l’articulation > une caméra miniaturisée, reliée aux fibres optiques > un écran de télévision (moniteur), relié à la caméra On pratique aussi une 2e petite incision, de l’autre côté du genou, permettant notamment de passer les instruments chirurgicaux miniaturisés dont le chirurgien peut avoir besoin pendant l’intervention (ciseaux, bistouri, crochet, pinces, etc). Arthroscopie Arthroscopie du genoudu genou Une anesthésie est nécessaire pour réaliser une arthroscopie. Plusieurs types d’anesthésies sont possibles : > anesthésie générale, où l’on est endormi complètement > anesthésie péridurale, où l’on n’endort que le bas du corps, en faisant une piqûre dans le dos > anesthésie loco-régionale, permettant de n’insensibiliser que le genou Comment est choisie l’anesthésie ? Le type de l’anesthésie est décidé en fonction des recommandations du chirurgien, de l’anesthésiste, du type de lésion du genou, de l’état de santé général du patient, et du souhait du patient. La durée de l’arthroscopie dépend de nombreux facteurs (type d’intervention, méthode utilisée, gestes associés, …). Elle est habituellement de 40 minutes à 2 heures, auquel il faut ajouter la préparation, le réveil, etc… Quels risques ? L’arthroscopie est une véritable intervention, et si les complications en sont rares, il ne s’agit pas pour autant d’un acte “anodin” ; des problèmes peuvent survenir : > des douleurs ou une raideur du genou, après l’intervention, survenant environ chez un patient sur six > des complications liées à l’anesthésie > des complications rares, voire exceptionnelles : •t echniques : bris ou panne du matériel • l ésions pendant l’opération (ligamentaire, nerveuse, vasculaire). • complications dans les suites de l’opération : - p hlébite (ou ‘thrombose veineuse profonde’) : un caillot de sang bouche une veine de la jambe. - infection : une infection de l’articulation se manifeste par une fièvre ou un gonflement de l’articulation. Elle doit être traitée en urgence. - a lgodystrophie : c’est une réaction douloureuse et enraidissante de l’articulation après l’intervention. -h émarthrose : saignement à l’intérieur de l’articulation. Il se manifeste par un gonflement très douloureux du genou. -c icatrices : les cicatrices peuvent poser des petits problèmes locaux, tels que rougeur, retard de cicatrisation, sensations désagréables. Ce risque est réduit, compte tenu de la petite taille des incisions. Si vous Si devez vous devez bénéficier bénéficier d’uned’ En cas d’atteinte de l’articulation du genou, une arthroscopie peut être programmée : comment s’y préparer au mieux ? Voici quelques conseils. Avant l’arthroscopie > “Préparer” le genou Il peut être utile de “préparer” le genou avant l’opération, en renforçant les muscles et en l’assouplissant, par une rééducation appropriée effectuée avec un kinésithérapeute, voire la pratique raisonnable de certains sports adaptés (marche, piscine, vélo). Cela peut permettre une meilleure récupération après l’intervention. Néanmoins, il est impératif de consulter votre médecin ou votre chirurgien à ce propos, qui seuls peuvent vous conseiller utilement. > Soulager le genou En cas d’excès de poids, il est toujours utile de maigrir, pour soulager le genou qui supporte une partie de ce surpoids. Parlez-en à votre médecin pour qu’il vous conseille à ce propos. Poids normal ou surpoids ? Quelques rondeurs font-elles un surpoids ? Pour le savoir, il suffit de calculer son indice de masse corporelle : IMC = poids (kg) / taille (m)2. Si celui-ci est supérieur à 25 : il y a surpoids ! La formule est compliquée ? Demandez à votre médecin de le calculer pour vous. 10 ’une arthroscopie arthroscopie du du genou genou > L’anesthésie Quelques jours avant l’opération, vous aurez rendez-vous avec un médecin anesthésiste. Après vous avoir examiné et posé plusieurs questions sur votre santé, il vous prescrira probablement des examens complémentaires. Il est essentiel de signaler à l’anesthésiste tous les médicaments que vous prenez habituellement, notamment l’aspirine ou les anti-coagulants. > Le matin de l’intervention Le genou, la jambe, le pied ainsi que les orteils doivent être très propres et sans aucune plaie. Vous devrez avoir pris le jour même un bain ou une douche avec un savon antiseptique. Pensez à apporter vos examens : • radiographies, IRM ou scanner (compte-rendu) • analyses de sang • autres examens complémentaires éventuels 11 Si vous devez bénéficier d’une Après l’arthroscopie > La douleur Après une arthroscopie, la douleur est en général limitée, et très bien contrôlée par des médicaments antalgiques et/ou anti-inflammatoires. N’hésitez pas à en parler à l’équipe soignante, si vous ressentez une douleur importante. Des médicaments antalgiques vous sont prescrits pour les premiers jours après votre sortie de l’hôpital. > Le genou Il peut être gonflé pendant quelques jours, voire quelques semaines, suivant l’intervention. En fonction du geste effectué lors de l’arthroscopie, le genou peut être immobilisé avec une attelle, pendant quelques semaines ; ce n’est pas systématique. L’attelle peut être retirée temporairement pour se doucher ou pour dormir. L’appui immédiat est autorisé mais il est souvent difficile pendant les premiers jours. Il est recommandé de se munir de cannes béquilles lors de la sortie, qui vous permettent de soulager votre genou s’il est douloureux. Là encore, n’hésitez pas à en parler à votre chirurgien ou votre médecin. 12 arthroscopie du genou > Retour à une activité normale Les suites varient en fonction de l’intervention : Intervention sur un ménisque* Retour à domicile • Le soir même ou le lendemain. • Retour immédiat à une activité normale, mais prudente. Réparation d’un ligament* (ligamentoplastie) • Quelques jours après l’intervention, ou 2 à 3 semaines plus tard si passage par un centre de convalescence. • Marche possible les premiers jours, parfois avec cannesbéquilles. Rééducation • Non systématique • Par un kinésithérapeute en • Par un kinésithérapeute en ville ville, à l’hôpital (de jour) ou en • L’utilisation normale du genou centre de rééducation. dans la vie courante (marche) • 2 à 3 séances par semaine. est une excellente rééducation * ces 2 cas sont donnés à titre d’exemple, mais seul votre chirurgien est habilité à vous expliquer précisément les mesures adaptées à votre cas. La rééducation permet de : • faire travailler les muscles • préserver la souplesse du genou • diminuer les éventuelles douleurs > Fils et agrafes Ils sont retirés après cicatrisation, après environ une dizaine de jours. 13 De retour à domicile > Lutte contre la douleur et le gonflement Le traitement antalgique et anti-inflammatoire est à poursuivre. Vous pouvez également glacer régulièrement votre articulation, la surélever (poser le pied ou la jambe sur une chaise lorsque vous êtes assis), et la mettre au repos, surtout en fin de journée si le genou a tendance à gonfler. > Récupération Quand le genou est indolore et non gonflé, vous pouvez faire quelques mouvements de flexion et d’extension, de contraction des muscles de la cuisse, toujours sans forcer. > Cicatrisation Durant la cicatrisation, c‘est-à-dire jusqu’à l’ablation des fils, des agrafes ou des petits pansements, il vous est déconseillé de prendre des bains. Votre genou devra être protégé de l’humidité lors de la toilette. > Reprise du travail Celle-ci dépend bien évidemment de l’importance des gestes réalisés lors de l’arthroscopie. Dans tous les cas, c’est votre médecin ou votre chirurgien qui décidera de la durée de cet arrêt professionnel en fonction de la pénibilité de votre emploi et de l’importance des lésions. 14 Conclusion L’arthroscopie est une technique chirurgicale permettant de traiter de nombreux problèmes articulaires du genou. Elle offre de nombreux avantages par rapport à la chirurgie classique, qu’elle a supplantée dans de nombreuses indications, comme les opérations des ménisques par exemple. Elle n’est pas pour autant “anodine” et reste un acte chirurgical pouvant comporter certains risques, dus à l’anesthésie, ou à l’intervention elle-même, et dont le patient doit être averti. Nous espérons que ce guide vous aura aidé à mieux connaître cette technique et à mieux vous y préparer, afin que l’intervention et les suites se passent au mieux pour vous. 15 - 181 615 - 02/08 cachet du médecin
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