ACT explicatif 2 CM2-6ème

Transcription

ACT explicatif 2 CM2-6ème
ACT explicatif n°2
Témoignage de M. C.,, écolier dans le bassin de Longwy dans les années
1950.
Je suis le cadet d'une famille de quatre enfants. J'ai deux sœurs qui sont mariées depuis longtemps et
qui ont des enfants et un frère qui lui, a travaillé aussi dans la sidérurgie. (...) La voie était tracée :
c'était le centre d'apprentissage, école communale, école primaire, à l'époque, l'école secondaire
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n'existait pas, c'était ce qu'on appelle les collèges, on partait en sixième mais
mais c'était déjà une classe à
part. Il y avait déjà un peu une ségrégation au niveau des études parce que pour nous pas question
d'aller apprendre dans un collège... ce n’était pas comme maintenant. Alors c'était tout tracé, c'était
le centre d'apprentissage de l'usine. D'ailleurs, on passait l'examen au centre, on nous préparait déjà
à l'école primaire pour un peu préparer l'examen d'entrée au centre d'apprentissage, on était à peu
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près une quarantaine. Chaque usine avait son centre. Pour nous à Réhon, c'était
c'éta la Providence.
Moi, j'ai démarré en 58 ; j'avais mon frère qui avait fait la même filière juste avant, on avait un an
d'écart donc on s'est toujours suivi (...). Chaque usine avait son centre. On passait l'examen d'entrée
puis on partait pour quatre années
années d'apprentissage. Donc la première année, c'était une année de
pré-apprentissage
apprentissage pour nous mettre sur le métier, pour voir nos compétences, ça démarrait depuis le
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métier de fabrication c'est-à-dire
dire de haut-fourniste,
haut fourniste, I‘aciériste, il y avait aussi le maçon
maç fumiste, tous
des métiers qui avaient un rapport avec la sidérurgie, construction ou entretien des postes des hautshauts
fourneaux, des trucs comme ça. A côté, il y avait ce qu'on appelle des métiers d'entretien : ajusteurs,
fraiseurs, tourneurs, électriciens,
s, dessinateurs, chimistes...
Il y avait une hiérarchie au niveau de vos capacités. C'était sûr que si vous n'étiez pas bon en maths,
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en dessin, ce n'était pas la peine d'y compter, ni l'électricité. Si vous n'étiez pas trop bon en théorie,
c'était ce qui était fabrication, parce que la fabrication, à l'époque, ne demandait pas des gens très
compétents au niveau réflexion, mais ce qu'il fallait c'est des gens qui en voulaient sur le tas.
(...) Moi j'ai préparé un CAP de tourneur. A l'époque, on m'avait dit tourneur sur métaux, c'est bien,
t'es tranquille, t'es sur ta machine. Moi j'étais moyen. Disons que j'étais dixième sur la promo de 40,
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j'aurais pu mieux faire, j'aurais dû au moins être électricien. Ça me plaisait mais j'avais peur, j'avais
une appréhension
ion des maths et je ne sais pas pourquoi j'ai pris tourneur mais enfin, ça m'a pas joué
un "tour" finalement parce que ça s'est bien passé. Après trois ans d'apprentissage on passait le CAP.
Je l'ai eu du premier coup, puis c'était la filière usine. Vous aviez
aviez une place à l'usine. (...)
D'après Jean-Luc DESHAYES, Les territoires de l'éducation et de la formation des enfants d'une génération de
sidérurgistes du Bassin de Longwy,, 2004