La musique au Moyen-Age
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La musique au Moyen-Age
Arts, mythes et religion : Comment traduire en musique le sentiment religieux ? Depuis le Moyen-Age, deux sortes de musique coexistent : la musique profane et la musique religieuse. Cette époque voit naître l’écriture musicale et les premières partitions. La société du Moyen-Age accorde une place importante à la musique, présente à tous les moments de la vie. 1. Le Chant Grégorien Au Moyen-Age, seuls les moines savent lire et écrire. C’est grâce à leur travail de copistes que les premiers manuscrits de musique ont pu nous parvenir, ceux du chant grégorien. Le Chant Grégorien est un chant religieux dont le nom est un hommage au Pape Grégoire Ier, dit Grégoire le Grand (VIè siècle), qui fut le premier à réunir et organiser ce répertoire. Au IXè siècle, afin d’unifier leur empire, Pépin le Bref et Charlemagne décident de l’imposer dans tout le royaume. Cela est rendu possible grâce à l’apparition de l’écriture musicale, car avant le chant grégorien se transmettait uniquement à l’oral. Caractéristiques du Chant Grégorien : - toujours chanté à l’unisson - toujours chanté a cappella* - toujours chanté en latin - nombreuses et longues vocalises* - son rythme suit celui du texte, c’est un chant non pulsé qui donne le sentiment d'un temps infini. Alleluia, chant roman du VIIème siècle Quis dabit, chant monastique du XIIème siècle Le premier chant est plus ancien car il ne comporte qu’une seule mélodie : il est monodique*. Le second chant est à 2 voix mais la deuxième voix n’a pas de vraie mélodie, on entend toujours la même note : cela s’appelle un bourdon*. Les moines respirent à tour de rôle pour ne pas couper le son. Le chant grégorien n’évoluera pas davantage car il n’est pas destiné à être chanté en public mais dans l'intimité du monastère. C’est un chant qui inspire au recueillement et à la méditation, il doit donc rester simple et épuré pour que les moines se concentrent sur leur prière. -> C'est donc dans la messe que les compositeurs vont petit à petit exprimer leur talent et créativité, toute modification des chants grégoriens leur étant interdite. © fiche réalisée par G. Métrich - collège Gaston Bachelard 2011/2012 - HdA 5è 2. La Messe La Messe est ensemble de pièces musicales accompagnant les rites liturgiques catholiques. Elle comporte plusieurs parties, mais seules 5 sont généralement mises en musique : le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus-Benedictus et l'Agnus Dei. Les messes ont permis le développement de la polyphonie, interdite dans le chant grégorien : à mesure que les cathédrales s'élèvent et se font de plus en plus ornées, la musique religieuse se complexifie et les compositeurs rivalisent d'originalité et créativité. La Messe Notre Dame est une œuvre de musique religieuse à quatre voix, composée au XIVe siècle par le musicien et poète Guillaume de Machaut (c. 1300-1377). Elle est une des premières messes à avoir été écrite par un seul compositeur (beaucoup étaient le fruit de collaboration entre musiciens). Elle fut composée entre 1360 et 1365 mais on ne sait toujours pas avec exactitude à quelle occasion ni pour quelle circonstance. C'est une œuvre a cappella, comme le voulait la tradition à l'époque (l'Eglise interdisait la présence d'instruments pour éviter que les fidèles ne s'attachent plus à écouter la musique que la prière). Guillaume de Machaut est né à 39 kilomètres de Reims vers 1300 et mort à Reims en 1377. Ce fut l’écrivain et le compositeur français le plus célèbre du XIVe siècle. Il a influencé toute la production artistique en Europe pendant environ un siècle. Il maîtrise de nombreuses formes musicales (ballade, rondeau, chant royal …). Il est éduqué en partie à Reims où il rencontre de grands seigneurs. Il devient chanoine en 1337. Employé comme secrétaire de 1323 à 1346 par Jean Ier de Bohême, il accompagne souvent dans ses divers voyages à travers l'Europe. A la mort de son protecteur, en 1346, Machaut entre au service de grands seigneurs dont le futur roi de France, Charles V. Par chance, il survit à la Peste noire qui dévaste l'Europe et vécut ses dernières années à Reims, recopiant ses manuscrits et composant de la musique. Son œuvre mêle poésie et musique pour exprimer ses sentiments. Quelques moyens musicaux utilisés pour exprimer le sentiment religieux : - la langue latine. - l'utilisation d'un large ambitus* qui symbolise l'élévation vers Dieu. - l'emploi de vocalises pour renforcer la beauté du son. - la résonance des lieux de culte permet de prolonger le son pour qu'il monte vers Dieu et donne un sentiment d'infinité. A cappella : chanter sans accompagnement instrumental. Bourdon : son grave qui se prolonge pendant toute la durée de la mélodie. Chant monodique : chant qui ne comporte qu’une seule mélodie (= unisson) > < polyphonie. Vocalises : allongement des voyelles dans un chant (aaaalleeeeluuuuuiaaaaaa). Ambitus : ensemble des sons utilisés dans une musique, du plus grave au plus aigu. © fiche réalisée par G. Métrich - collège Gaston Bachelard 2011/2012 - HdA 5è