Le Journal de l`Institut Curie - n°74

Transcription

Le Journal de l`Institut Curie - n°74
LE JOURNAL
DE
L’INSTITUT CURIE
COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER
ACTUALITÉS
Recherche :
coup de pouce à
l’immunothérapie
anticancéreuse
ENTRE NOUS
Courir pour la Vie :
113 communes
mobilisées pour plus
de 157 000 euros de dons
DOSSIER
Génétique
Des progrès
au bénéfice des patients
# 74 - MAI 2008 - 1,25 € - ISSN 1145-9131
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SOMMAIRE
ÉDITORIAL
Recherche : coup de pouce à l’immunothérapie
p. 3
anticancéreuse grâce à la génétique
Innovation : la chimiothèque,
réservoir de médicaments potentiels p. 4
Actualités générales
Soleil et peau : les bonnes
résolutions de l’été
Cancers colorectaux : le dépistage
pour maître mot
p. 5
p. 6
FICHE PRATIQUE
h
Don d’organes : du prélèvement à la greffe,
une grande chaîne de solidarité
p. 7
h DOSSIER
p. 8
Noak/Le Bar Floréal/IC
GÉNÉTIQUE :
DES PROGRÈS
AU BÉNÉFICE
DES PATIENTS
Questions au Pr François
Doz, de l’Hôpital
de l’Institut Curie
Décryptage : puces à ADN,
elles disent tout sur les gènes
La signature génomique
à l’épreuve du réel
p. 9
p. 10
p. 14
ENTRE NOUS
h
Initiatives
Courir pour la Vie : 113 communes mobilisées
p. 15
pour plus de 157 000 euros de dons
Mécénat : Areva finance un équipement
d’anesthésie et une salle de réveil p. 16
Soutenir autrement :
contre le cancer, vous êtes les meilleurs
p. 18
alliés de l’Institut Curie
Rétrospective
Balade dans Paris avec Marie Curie
p. 19
Noak/Le bar Floréal/Institut Curie
ACTUALITÉS
h
Institut Curie
Vaincre le cancer
avec l’Institut Curie
Ne serait-ce qu’en regardant autour
de moi, j’ai réalisé que nous sommes
tous des malades potentiels, et que certains
— trop nombreux — sont déjà touchés
par le cancer. C’est la raison pour laquelle
je soutiens la recherche. À l’Institut Curie,
Michel Desjoyeaux,
navigateur, le Centre de recherche fondamentale,
parrain bénévole les laboratoires de recherche appliquée
de l’Institut Curie et la structure hospitalière forment un tout.
La générosité des donateurs est ainsi,
au bout du compte, au bénéfice du malade ; « du producteur
au consommateur », s’il est possible de s’exprimer ainsi.
Ce qui est marquant à l’Institut Curie, c’est également
sa capacité d’innovation que j’ai constatée en visitant
ses laboratoires. Mais à quoi servent ces progrès ?
En voile comme en cancérologie, c’est pour gagner
du temps. Face à la maladie, il faut transférer au plus vite
les progrès de la recherche. Le sport nécessite de la volonté,
de l’engagement, de la pugnacité… autant de valeurs
auxquelles les malades et ceux qui les entourent sont attachés.
Mais la voile a cette particularité : quand on est seul au milieu
de l’océan, on ne peut décider d’arrêter brutalement,
de sortir du terrain pour rejoindre le vestiaire et prendre
une douche. Cet effort qui ramène le navigateur à la Terre
promise est aussi celui que fournissent les patients
atteints de cancer.
Au-delà de l’opération Une Jonquille pour la Vie1,
je me suis engagé à aider l’Institut Curie dans la durée,
à lui donner la visibilité qu’il mérite, tant ses enjeux
concernent notre société dans son ensemble.
1. Lire page 17.
ERRATUM
Dans l’éditorial de notre précédente édition, quant aux nouvelles dispositions fiscales,
il fallait lire : « Depuis la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat, dite loi Tepa,
les contribuables assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) peuvent déduire
de leur impôt 75 % des dons effectués, dans la limite de 50 000 euros ».
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT CURIE, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - FAX: 01 43 25 17 56 - JOURNAL.CURIE@CURIE.
FR - WWW.CURIE.FR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : PR CLAUDE HURIET - RÉDACTRICE EN CHEF : NATHALIE BOISSIÈRE – RÉDACTION : CÉLINE GIUSTRANTI, LAURENCE MAUDIT, MARIE-LAURE
MOINET – ICONOGRAPHIE : CÉCILE CHARRE (01 44 32 40 51) SAUF RUBRIQUE RÉTROSPECTIVE LENKA BROCHARD (01 55 43 14 74) - DONS ET ABONNEMENTS : YOVAN VUJOSEVIC (01 44 32 40 80) ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : ALAIN AURIAS, PR PIERRE BEY, PATRICIA DE CREMOUX, DR VERONIQUE DIERAS, PR FRANCOIS DOZ, PR DANIEL LOUVARD, DR LAURENT MIGNOT, DR SOPHIE
PIPERNO-NEUMAN, FRANCOIS RADVANYI, SERGIO ROMAN-ROMAN, ANNE VINCENT-SALOMON, DR GUDRUN SCHLEIERMACHER, BRIGITTE SIGAL, PR DOMINIQUE STOPPA LYONNET DE
L’INSTITUT CURIE – LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS, INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION EN CHEF ET N’ENGAGENT QU’ELLE (01 53 00 10 00) – FABRICATION : TCGRAPHITE
PHOTO DE COUVERTURE : GETTYIMAGES/MEDIOIMAGES - ABONNEMENT POUR 4 NUMÉROS/AN : 6 € - CRÉATION ET RÉALISATION :
(MONTREUIL) – IMPRESSION : LA GAILOTE PRENANT 70, RUE AUBERT 94783 VITRY-SUR-SEINE - NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE : 0907H82469 - DÉPÔT LÉGAL DU # 74 : MAI 2008 - CE NUMÉRO
A ÉTÉ IMPRIMÉ À 140 000 EXEMPLAIRES. Il est accompagné d’une information sur le don par prélèvement automatique pour certains adressés.
02,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
,RECHERCHE
Coup de pouce à
l’immunothérapie anticancéreuse
Depuis de nombreuses années, l’Institut Curie participe
activement au développement de stratégies innovantes
en immunothérapie, en particulier la vaccination
dite « thérapeutique ». Elle lance aujourd’hui un vaste
programme de recherche dans ce domaine.
h Avec un budget
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
U
n nouveau Programme incitatif et
coopératif (Pic) « Immunothérapie
et cancer » a été initié en janvier
dernier, avec pour objectif de coordonner
recherche fondamentale et clinique
sur l’immunothérapie des cancers et
de favoriser quatre projets communs
entre l’Institut Curie et l’Institut Pasteur.
Ces nouvelles stratégies de « vaccination
anticancéreuse » constituent un réel
espoir pour la prévention des rechutes
tumorales provoquées par les cellules
cancéreuses qui ont échappé aux
traitements classiques.
Les projets envisagés dans le cadre
de ce Pic font intervenir à la fois des
chercheurs fondamentaux et des
cliniciens, et seront réalisés en
collaboration avec le Département de
transfert de l’Institut Curie. D’une durée
de trois ans, ce programme représente
une belle opportunité de coordonner
et de mettre en commun les efforts
et les moyens des deux instituts dans
ce domaine. Le Pic « Immunothérapie
et cancer » bénéficie d’un budget
de 459 000 euros pour trois ans ; il est
entièrement financé par la générosité
publique1. Il constitue, une fois encore,
un remarquable exemple de l’étroite
et constante collaboration entre
les équipes médicales et scientifiques
de l’Institut Curie.
Mis en place à l’Institut depuis 1996,
ce type de programme mobilise
des médecins et des chercheurs
de 459 000 euros pour
trois ans, le programme
« Immunothérapie et
cancer » de l’Institut Curie
devrait permettre de
développer la stratégie de
vaccination thérapeutique,
porteuse d’espoir pour
les malades.
de différentes disciplines et favorise
les interactions entre les domaines
de recherche situés aux interfaces.
L’Institut Curie, l’un des plus importants
centres français de recherche clinique,
offre l’ensemble des compétences
scientifiques et médicales permettant
la mise au point de nouvelles
stratégies thérapeutiques comme
l’immunothérapie. Ainsi, à l’Institut
Curie, des protocoles innovants
d’immunothérapie sont à l’étude
avec la participation de patients traités
pour des mélanomes de l’œil
et des cancers du col de l’utérus.
Tadzio Lathière
1. Lire aussi p. 17 « Une Jonquille pour la Vie ».
VACCINATION THÉRAPEUTIQUE, OU COMMENT STIMULER
NOS DÉFENSES NATURELLES CONTRE LE CANCER
Le principe de la vaccination thérapeutique consiste à stimuler le système
immunitaire1 du patient pour qu’il s’attaque plus efficacement aux cellules
cancéreuses. L’essor de l’immunothérapie2 a débuté avec la découverte en
Belgique, en 1991, des premiers antigènes tumoraux. Ces molécules spécifiques
d’une cellule cancéreuse sont en effet capables de déclencher une réaction
immunitaire. Depuis, de nombreux antigènes ont été découverts.
Après avoir déterminé l’antigène tumoral à utiliser, celui-ci est introduit dans
l’organisme sous forme de fragment. Il va alors déclencher une cascade de
réactions qui vont aboutir à la mise en route du système immunitaire. Ce système
complexe, qui peut agir dans l’ensemble de l’organisme, va pouvoir traquer les
cellules cancéreuses où qu’elles soient. On parle ainsi de « vaccins thérapeutiques »
contre le cancer.
T. L.
h Pour en savoir plus
1. Conférence « Le système immunitaire », Les Mardis de l’Institut Curie, 27 mai 2008
(lire l’Agenda p. 16).
2. « Sur la piste des vaccins thérapeutiques » – Le Journal de l’Institut Curie #62.
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ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
h La chimiothèque
de l’Institut Curie abrite
déjà 10 000 molécules,
parmi lesquelles
certainement
des médicaments
de demain.
N. Marie/Institut Curie
EN BREF
LIVRE
TINO, LE CHAT,
LUTTE CONTRE LE
RÉTINOBLASTOME
L’association
Rétinostop
publie
Mon œil
nouveau,
un livret
destiné aux enfants
porteurs d’une prothèse oculaire.
Le chat Tino converse avec son
amie Mirabelle et communique
ainsi au jeune lecteur sa force
de vie face à l’implantation d’une
prothèse oculaire.
Le rétinoblastome est une
tumeur grave de l’œil qui
touche le jeune enfant et dont
le traitement nécessite dans
certains cas de remplacer l’œil
malade par une prothèse.
Ce livre devrait aider les parents
à trouver les mots dans cette
situation, heureusement rare.
h Mon œil nouveau, un petit livre pour en
,INNOVATION
La chimiothèque, réservoir
de médicaments potentiels
F
ruit de trente ans de recherche,
la chimiothèque du laboratoire
Conception, synthèse et vectorisation
de biomolécules CNRS/Institut
Curie compte aujourd’hui plus
de 10 000 substances chimiques
rassemblées dans une banque de
données unique. Elle permet de tester en
haut débit des candidats médicaments.
Récemment, une nouvelle classe
d’antiviraux a ainsi été découverte
grâce au criblage d’une collection
de molécules de cette chimiothèque par
les chercheurs de l’Institut de génétique
moléculaire de Montpellier. Il s’agit
de substances capables de bloquer
l’infection par le virus du sida VIH-1
en empêchant la maturation du génome
du virus et donc sa multiplication.
La chimiothèque de l’Institut Curie
occupe ainsi une position de leader
dans un grand nombre de domaines
des sciences médicales, notamment
en cancérologie.
Céline Giustranti
Source : Plos Pathogens, 26 octobre 2007.
,CANCÉROGÉNÈSE
parler, dessinateur, créateur : Jean-René
Ménard, distribué par les professionnels,
dès 2 ans, 24 p.
Pour en savoir plus : www.retinostop.org
GSK3, agent double
LEUCÉMIE
L
Source : Blood, 11 décembre 2007.
04,
Maxence Fischer
L’inactivation d’une des deux
copies du gène CDKN1B
contribue au développement de
la leucémie prolymphocytaire T,
une pathologie rare. Telle est
la découverte faite à l’Institut
Curie par une équipe de l’Unité
Inserm Génétique et biologie des
cancers. La copie non altérée
fonctionne normalement et
produit la protéine équivalente,
mais dans une quantité moindre
que la normale. Or cette réduction
quantitative est suffisante pour
participer à la transformation
tumorale des cellules.
de plusieurs gènes impliqués
es protéines Maf jouent
dans la migration cellulaire
un rôle important dans
et l’apparition de
la progression tumorale,
métastases cancéreuses.
particulièrement dans le
Mais, heureusement, un
myélome multiple : elles
rétrocontrôle automatique
sont en surnombre dans
entraîne ensuite la
la moitié de ces cancers
dégradation de MafA.
du sang. L’équipe
Autre présomption sur
Signalisation Raf et Maf
l’agent double : GSK3 est
dans l’oncogenèse et
déjà
connue pour réguler
le développement,
Interagissant avec l’ADN,
la protéine GSK3 est tantôt
l’activité d’autres protéines
UMR 146 CNRS/Institut
antitumorale, tantôt
et notamment pour bloquer
Curie vient de montrer que protumorale.
leurs pouvoirs tumoraux.
l’une d’entre elles, MafA,
Tantôt protumorale, tantôt antitumorale,
est sous la coupe d’un « agent double »
GSK3 constitue une cible thérapeutique
cellulaire, la protéine GSK3.
potentielle à manier avec dextérité.
Grâce à une modification chimique,
GSK3 augmente l’activité de MafA,
T. L.
Source : Molecular Cell, 30 novembre 2007.
ce qui entraîne notamment l’activation
h
QUAND UN GÈNE
MANQUE À L’APPEL…
de la progression tumorale
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ACTUALITÉS
GÉNÉRALES
,CANCER DU SEIN
À LIRE
Le numérique
LE MATCH DE
CHRISTOPHE PIGNOL
La mammographie numérique est
plus performante pour détecter les lésions
suspectes des seins denses.
élevé de cancer. L’image électronique
du sein peut également être facilement
stockée sur ordinateur, ou envoyée
pour être lue à distance.
Toutefois, certains radiologues estiment
que l’avenir du dépistage du cancer
du sein repose sur l’IRM mammaire qui
apporte une meilleure définition, mais
reste rare et très coûteuse. À suivre…
Alice Devaux
,SOLEIL ET PEAU
Gettyimages
Les bonnes résolutions de l’été
L
e soleil, sa douce chaleur, le teint
hâlé qu’il procure… Que du bonheur ?
Malheureusement, non. Les UV, solaires
ou en cabines, sont en effet responsables
de cancers de la peau1. Et, parmi les
diverses formes de cancers de la peau,
le mélanome – s’il n’est pas diagnostiqué
et traité à temps – est un cancer mortel
qui provoque en France environ
2 000 décès par an.
Comme chaque année depuis dix ans,
des dermatologues organisent une
Journée nationale de prévention et
de dépistage des cancers de la peau2.
Et, tout au long de l’année, les experts
rappellent la nécessaire surveillance
de toute lésion suspecte. Alors, si vous
aussi, vous avez des doutes sur un
grain de beauté qui change de forme
ou qui n’est pas « beau », n’hésitez pas,
consultez un dermatologue le plus vite
possible. Et, seconde bonne résolution,
préférez l’ombre au soleil !
Nathalie Boissière
1. Lire « Mélanome : mettre sa peau sous protection
rapprochée », Le Journal de l’Institut Curie #70.
2. Journée nationale de prévention et de dépistage des
cancers de la peau, le 15 mai 2008. Pour en savoir plus :
syndicatdermatos.com
Les amateurs
CHRISTOPHE
PIGNOL
de football se
souviennent de
lui. Championnats LE MATCH
DE MA VIE
de France pour
Nantes, Monaco,
puis Lille…
Mais l’ascension
LE RÉCIT POI
GNANT DE SON
de Christophe
COMBAT
CONTRE LA
LEUCÉMIE,
UN GÉNÉREUX
MESSAGE D’ES
POIR
Pignol s’arrête
là. 10 avril 2001,
une grande fatigue, une prise
de sang et l’annonce brutale
du diagnostic : leucémie aiguë.
Après l’abattement et l’angoisse,
la décision farouche de lutter :
son match, il le jouera contre
la leucémie.
Le footballeur nous livre ici
le récit poignant de son combat.
Un témoignage d’espoir,
complété de celui de ses
proches, entraîneurs, médecins.
Les droits d’auteurs sont
reversés à l’association qu’il
a créée en faveur des malades
atteints de leucémie.
PRÉFACE DE
WILLY SAGNOL
EDITION
S DU M
OMENT
h Le Match de ma vie, éditions
du Moment (204 p., 14,95 euros).
MON COMBAT DE FEMME
Conseillère en communication
et romancière, Thérèse Nehr
raconte son expérience, celle
qu’elle partage avec des milliers
de femmes, celle du cancer du
sein. « Cet absolu désespoir », elle
le raconte tout comme la chance
qu’elle a eue d’engager un
dialogue de confiance totale avec
les médecins (à l’Institut Curie
notamment) qui sont
« les artisans de [sa] guérison ».
Que son récit-témoignage
participe à promouvoir le
dépistage, à démystifier la
crainte de la maladie et à aider
les patientes à faire face.
h Vaincre le cancer du sein. Mon combat
de femme, éd. Privat (155 p., 14,90 euros).
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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DR
esdames qui vous rendrez bientôt
chez le radiologue pour une
mammographie (radiographie des seins),
ne soyez pas étonnées si le médecin
vous parle de nouvelles machines
et de nouvelles technologies.
La mammographie numérique
fait son apparition pour le dépistage
du cancer du sein.
Le passage au numérique va engendrer
des surcoûts (équipement, formation),
mais le ministère de la Santé entend
améliorer le dépistage. Cette
mammographie est en effet plus rapide
et plus fiable pour les femmes à risque
h
M
Garo/Phanie
participe
au dépistage
,05
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ACTUALITÉS
GÉNÉRALES
,CANCERS COLORECTAUX
h
vec plus de 36 000 nouveaux cas
estimés en France chaque année,
le cancer colorectal est le 3e cancer
le plus répandu après ceux du sein
et de la prostate, et sa fréquence ne
cesse d’augmenter.
Le dépistage permet de le détecter
tôt et donc de lutter plus efficacement.
Le test consiste à détecter la présence
de sang dans un échantillon de selles.
Un dispositif de dépistage organisé1
est déjà proposé aux hommes
et femmes âgés de 50 à 74 ans, dans
88 départements, et il sera étendu
d’ici à fin 2008 à tout le territoire.
Pour accompagner cette dernière phase
de déploiement, un bus pédagogique
présentant une exposition sur ce cancer
parcourt, jusqu’en juin 2008, les grandes
C. Charré/Institut Curie
Le dépistage pour maître mot
A
Le test de dépistage des cancers du côlon
et du rectum est en vente en pharmacie. Il est
entièrement pris en charge par l’Assurance
maladie pour les personnes ayant reçu une
invitation à participer au dépistage.
villes de France pour permettre aux
visiteurs de mieux comprendre l’intérêt
du dépistage et d’en connaître
les modalités pratiques.
Un nouveau guide2 sort également
en librairie pour informer sur ce cancer
et sensibiliser à l’importance de son
diagnostic précoce. D’autant que sont
identifiés des facteurs de risque
comme l’âge, l’hérédité ou des maladies
inflammatoires du tube digestif.
N. B.
1. Lire notre Fiche pratique, Le Journal
de l’Institut Curie #70.
2. Cancers du côlon et du rectum : savoir utile !,
Pr Michel Ducreux, Médi-Text éditions
(25 euros, 148 p). En librairie ou sur commande
directe à Médi-Text.
h Pour en savoir plus
Après Lyon, Saint-Nazaire, Strasbourg et
Montpellier, le bus-exposition sera les 16
et 17 mai à Aurillac, les 23 et 24 mai à Lens,
les 5 et 6 juin à Toulouse et les 13 et 14 juin
à Toulon. Informations pratiques :
www.e-cancer.fr ou Cancer Info Service :
0810 810 821 (prix d’un appel local).
,MÉDICAMENTS
LA MORTALITÉ PAR CANCER
EN BAISSE
Au cours des 25 dernières années,
l’incidence du cancer en France
a doublé, tandis que la mortalité
diminuait d’un quart.
Le nombre de nouveaux cas de
cancer en 2005 vient d’être estimé
à 320 000 : 184 000 chez les hommes
et 136 000 chez les femmes.
Le cancer le plus fréquent demeure
chez l’homme celui de la prostate,
et chez la femme le cancer du sein.
Ils sont suivis des cancers du
poumon et du côlon-rectum. Cette
augmentation est expliquée par la
croissance et le vieillissement de
la population française, les effets du
dépistage et du diagnostic précoce
et l’augmentation de l’importance
des facteurs de risque. Tandis que
les progrès médicaux participent
à la baisse de la mortalité.
h Pour en savoir plus : www.e-cancer.fr
06,
Moins chers et aussi efficaces :
les génériques
L
es Français sont de plus en plus
adeptes des génériques, et cela
devrait encore s’accentuer. Début 2008,
les prix de ces médicaments ont, en
effet, une nouvelle fois baissé (- 6 %)
sur l’initiative du gouvernement.
Les pharmaciens ont accepté de
régulariser leurs marges sur les
génériques, tout en les réduisant.
L’Assurance maladie espère ainsi
une économie d’environ 100 millions
d’euros. Les organismes
complémentaires et les patients
bénéficient également de cette baisse
pour environ 30 millions d’euros.
Les médicaments génériques
représentent 3,1 milliards d’euros
de chiffre d’affaires, soit plus de 17 %
du marché « remboursable »*.
em
1980-2005
Le
EN BREF
Tout médicament peut être remplacé
par son générique s’il existe.
C’est une copie tout aussi efficace que
le médicament original dont le brevet
est tombé dans le domaine public.
A. D.
* Source : Les entreprises du médicament (Leem).
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L’INSTITUT CURIE
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Photos : Benoît Rajau/Agence de la biomédecine
FICHE PRATIQUE
DON D’ORGANES
Du prélèvement à la greffe :
une grande chaîne de solidarité
Cœur, poumon, foie, rein, pancréas, intestin peuvent aujourd’hui être greffés. Mais leur faible disponibilité ne permet
pas de répondre à toutes les attentes. Cette pénurie entraîne plus de 200 décès chaque année, parce que les opportunités
de prélèvement restent rares, mais aussi parce que les proches ne connaissent pas toujours le souhait du défunt.
h DANS QUELS CAS LES
ORGANES PEUVENT-ILS ÊTRE
PRÉLEVÉS ?
Le prélèvement des organes
n’est envisagé qu’à partir
du moment où la personne
se trouve en état de mort
encéphalique. À la fois
rare et irréversible, cette
disparition brutale peut
être la conséquence d’un
accident vasculaire cérébral
ou d’un traumatisme
crânien, lorsque le sang
n’irrigue plus le cerveau.
Les médecins attestent
la mort encéphalique par
une angiographie.
h COMMENT CELA SE PASSET-IL AU MOMENT DU DÉCÈS ?
Les médecins s’assurent
de l’absence totale de
conscience, d’activité
motrice et de respiration
spontanée. Ensuite, les
coordonnateurs hospitaliers
recensent les défunts
susceptibles d’être donneurs
d’organes ou de tissus, pour
éventuellement prendre
la décision d’en parler avec
la famille, à condition que le
défunt ne soit pas inscrit au
EN PRATIQUE
Pour faciliter le travail des
équipes médicales, guider
ses proches dans des
décisions difficiles à prendre,
et aussi s’assurer que sa
volonté sera respectée,
vous pouvez vous procurer
une carte de donneur ou
vous inscrire sur le registre
des refus en composant le
Numéro vert : 0 800 20 22 24
(appel gratuit).
registre national des refus.
La famille est accueillie
par le médecin et une
infirmière de coordination
des prélèvements. Pendant
ce temps, le donneur
potentiel est pris en
charge médicalement et
ses activités cardiaque et
respiratoire sont maintenues
pour préserver les organes
et rendre le prélèvement
possible. Le médecin
réanimateur répond à toutes
les questions de la famille.
L’équipe de coordination
s’efforce de recueillir le
témoignage de la volonté du
défunt auprès des proches,
qui prendront ou non la
décision.
La famille du défunt est
accueillie.
h QUELLES SONT LES
PRÉCAUTIONS PRISES ?
Pour le bon déroulement
des opérations, de multiples
vérifications, déplacements,
échanges d’informations
sont nécessaires avant le
prélèvement des organes
LE DON D’ORGANES
EN 2007 :
4 664 greffes réalisées.
1 562 donneurs prélevés.
4 606 organes greffés.
13 074 personnes en attente
de greffe.
231 personnes décédées faute
de greffons.
h
Y réfléchir et en parler
tout simplement avec son
entourage est une étape
indispensable. La faible
probabilité que cette
situation se produise ne
doit pas empêcher chacun
d’entre nous d’exprimer
ce qu’il en pense. Réfléchir
au don de ses organes,
c’est prendre une position
et la transmettre à sa
famille. Cela reste la seule
façon de s’assurer que sa
volonté sera bien respectée.
C’est aussi permettre aux
proches de pouvoir répondre
sereinement aux médecins,
si la question se pose un jour.
h
DE PARLER À SES PROCHES
DE SON SOUHAIT OU NON DE
DONNER SES ORGANES ?
h
h POURQUOI EST-IL UTILE
Les organes sont prélevés.
en vue de greffes. Un bilan
sanguin du donneur est
également effectué.
La recherche de maladies
transmissibles, comme
les maladies virales, est
systématiquement réalisée.
Des règles de sécurité
très strictes sont alors
appliquées pour garantir
les conditions de sécurité
sanitaire, mais aussi
pour rechercher la meilleure
compatibilité entre donneur
et receveur en fonction,
notamment, des groupes
sanguins.
Laurence Mauduit
SOURCE : AGENCE DE LA BIOMÉDECINE.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
GÉNÉTIQUE : DES PROGRÈS
AU BÉNÉFICE DES PATIENTS
Distinguer chaque tumeur par sa « signature génétique »,
afin de personnaliser les traitements et donc de mieux
soigner les patients : tel est l’objectif des recherches
actuelles en génétique des cancers. Déjà, des marqueurs
moléculaires participent au diagnostic, éclairent un
pronostic, ou prédisent la réponse d’un patient à un
traitement envisagé.
Dossier réalisé par Marie-Laure Moinet
08,
«
D
ans le cancer, c’est la division cellulaire qui est perturbée », résume
le D r Laurent Mignot, chef du
Département de médecine oncologique à l’hôpital de l’Institut Curie. Or
la division cellulaire est sous le contrôle des gènes.
Selon l’emplacement de la cellule dans l’organisme,
ou selon les moments de la vie, certains gènes s’expriment ou demeurent silencieux. Leur activité peut
dépendre de phénomènes dits « épigénétiques », qui
n’affectent pas la structure moléculaire de l’ADN
mais son environnement. Une molécule extérieure
ou une compaction de l’ADN peuvent ainsi bloquer
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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DOSSIER
GÉNÉTIQUE
h
La génétique
rencontre des succès là où
on ne l’attendait pas : dans
le diagnostic, le pronostic
et la mise au point de
traitements ciblés.
Séquençage
Le séquençage
permet de déterminer
précisément la
succession des
briques élémentaires
qui composent la
molécule d’ADN,
les nucléotides.
Les séquenceurs de
dernière génération
automatisent ce
déchiffrage avec
un très haut débit.
Une anomalie peut en cacher une autre
Pour pénétrer ces arcanes, il faut garder deux points
à l’esprit :
• Premièrement, comme les gènes, sont les artisans
originels des signaux cellulaires, ainsi que leurs
cibles, l’altération des uns se répercute sur la qualité et sur le message des autres. D’où l’importance
des outils d’analyse à grande échelle, dits de génomique, qui embrassent tous les acteurs d’un même
niveau : tous les gènes, tous les intermédiaires de
leur expression que sont les ARN, toutes les protéines, voire toutes les cellules d’un tissu… C’est le
va-et-vient entre la génomique, la génétique moléculaire et une troisième technique, le séquençage,
qui est fécond en découvertes (lire encadré p. 12).
La génétique, au sens large, s’intéresse donc autant
à l’expression du gène qu’à sa structure.
• Deuxièmement, la plupart des altérations qui déclenchent le cancer sont acquises au cours de la vie et
évoluent dans la tumeur. Certains changements modifient l’efficacité des traitements et il importe donc de
les reconnaître. Il importe également de s’assurer que
d’autres mutations ne viennent pas compromettre cette
efficacité. Ainsi, un médicament « antiprolifération »
indiqué dans le cancer du côlon, le panitumumab,
a été autorisé en décembre dernier sous réserve que
le médecin fasse effectuer, avant prescription, un test
génétique sur les cellules tumorales du patient. ■ ■ ■
QUESTIONS AU ...
Alexandre Lescure/Institut Curie
le signal nécessaire à l’expression du gène. Un
gène peut aussi subir des altérations intrinsèques.
Ce peut être des changements dans la composition
de l’ADN (mutations ponctuelles), des échanges
(translocations), des pertes (délétions) ou des gains
(amplifications) de fragments d’ADN.
« Prenons la division cellulaire. Certains gènes la
stimulent, ce sont des gènes activateurs de prolifération. D’autres l’inhibent, ce sont des gènes répresseurs de prolifération. L’équilibre entre ces deux
influences, stimulation et inhibition, fait que la division cellulaire, en temps normal, est suffisante pour
compenser les pertes cellulaires de l’organisme,
et est régulée pour ne pas s’emballer », poursuit
Laurent Mignot. Mais dans une cellule cancéreuse,
des altérations font que des gènes et signaux d’activation sont surexprimés, ou que des gènes et signaux
de répression sont défaillants ; l’équilibre se brise et
bascule vers un excès de division cellulaire. La perturbation d’autres voies de signalisation fait basculer
la cellule tumorale vers des défauts comme la perte
de différenciation, l’immortalité, la mobilité…
PR FRANÇOIS DOZ,
DIRECTEUR DÉLÉGUÉ
À LA RECHERCHE
À L’HÔPITAL
DE L’INSTITUT CURIE
Comment la
caractérisation
génétique
des tumeurs
aide-t-elle
le clinicien ?
Jusqu’ici, elle l’a
surtout aidé dans les formes de cancer
à déterminisme moléculaire relativement
simple. On peut citer à titre d’exemple
le gène à l’origine d’une tumeur de l’os, le
sarcome d’Ewing. Découvert et caractérisé
à l’Institut Curie1, c’est un gène de « fusion »,
créé à la suite d’un échange de fragments
de chromosomes. Sa recherche constitue
désormais un argument diagnostic majeur.
Et un test pronostique. Car cette technique
est assez sensible pour repérer la présence
du gène dans une seule cellule tumorale
parmi un million de cellules normales
du sang ou de la moelle osseuse.
Fournit-elle aussi des pistes
pour la thérapeutique ?
Oui. Toujours dans le sarcome d’Ewing,
en utilisant la technique des biopuces,
qui permet d’étudier simultanément un
grand nombre de gènes ou de leurs produits,
on a identifié des facteurs inactivés du fait
d’une protéine anormale. L’un de ces facteurs
est un puissant frein à la prolifération
cellulaire. Des essais cliniques vont tester
la possibilité de restaurer ce frein.
Plus généralement, la connaissance des
gènes tumoraux et de leurs mutations donne
les clefs de l’efficacité d’un médicament.
Et pour les tumeurs comme celles
du sein, du poumon, du côlon ?
Ces cancers ont une génétique complexe.
Parfois, ils ont un marqueur spécifique,
ou amplifié, à valeur pronostique et
potentiellement neutralisable par une
thérapie ciblée. Mais seule la biologie à
grande échelle2 livre une signature de leur
agressivité, ou de leur chimiosensiblilité.
Certaines signatures commencent à orienter
les protocoles pré ou postopératoires.
1. Lire Le Journal de l’Institut Curie, décembre 2007.
2. Biologie à grande échelle : par opposition à la biologie
moléculaire, la biologie à grande échelle s’intéresse
à l’expression simultanée de milliers de gènes sur
des centaines d’échantillons.
(Suite p. 11)
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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DÉCRYPTAGE
Puces à ADN :
elles disent tout sur les gènes
LES PUCES À ADN PERMETTENT D’AMÉLIORER DE MANIÈRE SPECTACULAIRE LA PRISE EN CHARGE DES CANCERS.
QUELS SONT LES SECRETS DE CES PETITES « BÊTES » ? EXEMPLE AVEC UNE PUCE DITE « TRANSCRIPTOME » QUI RÉVÈLE
L’EXPRESSION DES GÈNES DANS UNE CELLULE DONNÉE.
ARN
1
Cellules
tumorales
Avant tout, des cellules sont prélevées dans
la tumeur. L’ARN en est extrait. Cette molécule,
dérivée de l’ADN, véhicule l’information génétique
depuis le noyau de la cellule jusqu’au lieu de
synthèse des protéines. Elle est donc le reflet
qualitatif et quantitatif de « l’expression »
des gènes à un instant donné.
3
La puce à ADN elle-même est préalablement préparée :
une lame de verre ou de plastique de quelques
centimètres sur laquelle sont accrochés des fragments
d’ADN, appelés sondes. Une seule puce peut accueillir
plusieurs dizaines de milliers de sondes différentes,
correspondant à autant de gènes, bien alignées
par un robot selon une grille précise.
4
Les échantillons d’ARNc issus de cellules cancéreuses sont
déposés sur la puce. Ils ont la faculté de s’accrocher aux
sondes correspondant à leur gène. Cette faculté repose
sur une caractéristique de l’ADN : deux brins d’ADN
complémentaires l’un de l’autre peuvent en effet « s’hybrider »
pour former un ADN double brin, comme peuvent se lier
les deux côtés d’une fermeture à glissière. De la streptavidine,
associée à une molécule fluorescente, est ajoutée.
Elle a la propriété de s’accrocher à la biotine.
ARNc
2
À partir de cet ARN, des molécules d’ARNc
(complémentaire) sont synthétisées.
Des molécules du nom de biotine y sont fixées.
Elles permettront ensuite de réaliser
un marquage fluorescent.
C’est ici que réside la
révolution des puces à ADN :
permettre des dizaines de
milliers d’analyses génétiques
en une seule manipulation.
5
Les puces sont alors passées sous l’œil
d’un scanner qui détectera la fluorescence
émise. Plus un gène est exprimé, plus
la fluorescence sera intense.
Un ordinateur analyse les résultats.
En comparant le profil d’expression des
gènes obtenu pour ces cellules à celui
d’autres cellules (cellules normales,
cellules d’un autre cancer, cellules après
traitement…), des différences fines
apparaissent. Elles permettent de mieux
classer les cancers, de mieux les
diagnostiquer, de déterminer leur réponse
au traitement.
Sylvie Dessert
À terme,
le traitement peut être
adapté aux caractéristiques
génétiques de la tumeur.
DAVID GENTIEN, RESPONSABLE DE LA PLATE-FORME AFFYMETRIX DU DÉPARTEMENT
DE TRANSFERT ET DE RECHERCHE PRÉCLINIQUE, INSTITUT CURIE.
10,
LE JOURNAL DE
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DOSSIER
GÉNÉTIQUE
(Suite de la p. 9)
■ ■ ■ Il s’agit de vérifier qu’un gène, appelé KRAS,
est intact chez le patient, sinon il enclenche un signal
de prolifération cellulaire, en aval de la cible du médicament. Lequel, dans ce cas, n’a aucune efficacité !
Or 40 % des patients ont cette mutation tumorale.
La génétique au service de la prévention
Parfois, les cancers sont liés à un gène de prédisposition transmis de façon héréditaire. Depuis dix ans,
on a identifié une cinquantaine de ces gènes. Les
plus connus sont le gène RB1, qui prédisIndividualisation
pose au rétinoblastome, une tumeur de la
rétine qui touche les enfants, et deux gènes
et optimisation
BRCA1, qui prédisposent les femmes à des
des traitements
cancers du sein particulièrement agressifs.
La recherche de telles mutations héréditaianticancéreux
res requiert une simple prise de sang pour
l’analyse. L’Institut Curie est un centre de référence
international pour cette détection (lire encadré ci-dessous). Ainsi, les progrès de la génétique ne débouchent
pas sur la réparation de gènes défectueux, comme
certains ont pu l’espérer dans les années 1980 avec la
thérapie génique. Mais ils permettent déjà une nouvelle prise en charge des malades, l’individualisation
des traitements anticancéreux et leur optimisation.
Les gènes comme signature diagnostique
Certaines anomalies sont tellement caractéristiques
de la tumeur que leur détection signe, à elle seule, le
diagnostic. C’est le cas de la protéine Abelson dans
la leucémie myéloïde chronique ou du facteur de
transcription EWS/FLI-1 identifié à l’Institut Curie
et spécifique d’un cancer de l’os nommé sarcome
d’Ewing (lire interview p. 9). Souvent, de tels marqueurs sont également éléments de pronostic. Par
exemple, les récepteurs aux hormones œstrogènes,
présents sur le noyau de la cellule à des niveaux
variables, dans 70 % des cancers du sein, sont
spécifiques de cancers hormonodépendants.
Ils ont donc donné lieu, en 1975, à la première
chimiothérapie ciblée, le tamoxifène, suivie depuis
par d’autres médicaments antihormonaux.
Un autre récepteur, HER2, situé cette fois à cheval
sur la membrane cellulaire, est surexprimé ■ ■ ■
1. (BReast CAncer, pour cancer du sein)
Affaire Myriad Genetics
h
Présents dans le patrimoine génétique
de tous les individus, les gènes BRCA
(BReast CAncer, pour cancer du sein)
doivent leur nom à leur propriété quand
ils sont mutés : prédisposer à un risque
élevé de cancer du sein ou de l’ovaire.
Deux gènes majeurs ont été identifiés
en 1994 et 1995, BRCA1 et BRCA2.
Ce sont des gènes de grande taille,
dont on connaît aujourd’hui plus de
1 500 mutations différentes responsables
de ce risque héréditaire. La première
recherche de mutation dans une famille
est techniquement très difficile.
Le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet,
chef du Service de génétique oncologique
à l’Institut Curie, a démontré, en 2001,
que certaines mutations échappaient
au crible de la méthode industrielle de
séquençage direct, choisie par la société
Myriad Genetics. Grâce à son expertise,
les prétentions abusives de cette société
américaine sur des brevets de BRCA1
et sur un monopole des tests génétiques
afférents ont été rejetées en appel
par l’Office européen des brevets,
le 1er octobre 2007.
Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
La recherche internationale peut continuer
grâce à la mobilisation de l’Institut Curie
Le test génétique de recherche de prédisposition au cancer du sein, développé
à l’Institut Curie, a démontré sa plus grande fiabilité face à son concurrent américain.
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DOSSIER
GÉNÉTIQUE
Profil génomique :
expression souvent
employée à propos
des paramètres
génétiques associés
à la tumeur, traits
« somatiques »,
non héréditaires,
exclusivement acquis
et transmis par les
cellules tumorales.
dans 20 % des cancers du sein. C’est un marqueur de mauvais pronostic. Mais un bien pour un mal
– c’est une cible de choix. Les chercheurs ont trouvé
deux parades pour le neutraliser : le trastuzumab (herceptine®), qui bloque le récepteur du côté extérieur de
la cellule ; et plus récemment, le lapatinib, qui entre
dans la cellule et désactive le récepteur de l’intérieur.
Depuis quatre ans, les traitements en –mab (pour
monoclonal antibody), en –nib (pour inhibiteur) et
autres thérapies ciblées se multiplient. Car souvent,
les oncogènes leur donnent une prise, résultant,
par exemple, d’anomalies amplifiant le nombre de
copies du gène présent en cinq, dix ou cent copies
au lieu de deux. C’est le cas du susnommé gène
de HER2 ou de gènes caractéristiques de cancers
des tissus mous, les sarcomes. Ces gènes amplifiés
sont, là encore, des facteurs pronostiques : ainsi
dans les liposarcomes, les chercheurs observent
l’amplification constante de MDM2 et CDK4. Ces
■■■
h
Alexandre Lescure/Institut Curie
Pour des analyses à
grande échelle, l’Institut
Curie a créé son service de
bio-informatique en 2003.
tumeurs bien différenciées sont d’assez bon pronostic, sauf lorsque Jun est lui aussi amplifié : récemment identifiée par l’équipe d’Alain Aurias dans
l’Unité Inserm Génétique et biologie des tumeurs à
l’Institut Curie, cette amplification de Jun entraîne
une dédifférenciation des cellules graisseuses et une
agressivité de la tumeur. Un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), regroupant les
instituts Curie à Paris, Gustave-Roussy à Villejuif,
Bergonié à Bordeaux et le Centre Léon-Bérard à
Lyon, coordonné par Alain Aurias, a démarré en
septembre 2007 pour étudier l’intégration de ces
caractéristiques biologiques des tumeurs à la prise
en charge initiale des patients adultes atteints de sarcome des tissus mous.
La désescalade thérapeutique devient possible
Le profil génomique est aussi d’une importance
cruciale dans les neuroblastomes, un cancer de
l’enfant. La répétition du gène n-myc, présente chez
25 à 30 % des patients, est de mauvais pronostic.
Cette information oriente vers une chimiothérapie
lourde. « Chez les enfants qui n’ont pas cette amplification, la tumeur, une fois sur deux, présente un
profil génomique favorable », explique Gudrun
Schleiermacher, pédiatre à l’Institut Curie. Dans
ces cas, on pourrait envisager une « désescalade
thérapeutique ». Grâce à la plate-forme de génétique moléculaire de l’Institut Curie, coordonnée par
Olivier Delattre, le Dr Schleiermacher anime un
PHRC qui intègre le profil génomique tumoral dans
le protocole des traitements, avec pour objectif d’en
tenir compte, surtout chez les nourrissons.
« Les possibilités qu’offre la génomique en termes
d’application clinique sont immenses, s’enthou-
L’accélération des perfectionnements technologiques
L’étude du génome humain est en pleine
effervescence depuis plus de trente ans.
Les technologies avancent à grands pas,
les découvertes suivent.
h Autour de 1980, la biologie moléculaire
tient le haut du pavé ; elle épingle les
anomalies du génome, à l’origine des
premières protéines anormales ou
surexprimées visées par les thérapies
ciblées. Certains envisagent la thérapie
génique comme médecine du futur
particulièrement appropriée au cancer.
h En 1995, la biologie cellulaire revient
en force. Elle offre une vue synthétique
sur les points chauds de l’initiation
et de la progression tumorale,
et multiplie les cibles potentielles.
h Avec l’arrivée des « puces »,
la génomique permet d’embrasser
toutes les modifications anormales de
chromosomes (puces CGH) ou d’expression
des gènes (puces à ADN). Elle inaugure
l’ère des analyses à grande échelle. Les
tumorothèques (collections d’échantillons
de tumeurs classifiées et annotées des
informations cliniques liées) livrent leurs
signatures, grâce à la bio-informatique,
indispensable pour traiter la masse
de données ; l’Institut Curie structure
son service de bio-informatique en 2003,
qui prend une nouvelle dimension et est
soutenu par l’Inserm et l’École des mines
en janvier 2008. Le pouvoir de résolution
des puces augmente à toute vitesse.
h Par ailleurs, le projet Génome humain,
lancé en 1990, dope le séquençage.
Le premier « brouillon », sorti en 2004,
a coûté 3 milliards d’euros ; l’entreprise
coûte aujourd’hui mille fois moins,
et mille fois plus que dans cinq ans.
Car les séquenceurs de nouvelle
génération font mieux et plus vite.
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DOSSIER
GÉNÉTIQUE
siasme le biologiste François Radvanyi, chef de
l’Équipe oncologie moléculaire à l’Institut Curie.
Elle permet, par exemple, d’éclater en différents
sous-groupes des cancers touchant un même
organe, comme ceux du sein, du côlon, du cerveau,
de la vessie… À la lumière de cette grille, il devient
possible de différencier les tumeurs au vu de leur
signature moléculaire, et de les combattre avec une
meilleure efficacité. »
De fait, « pour les cancers à génétique complexe,
une combinaison de molécules en dit plus pour
le pronostic ou la prédiction d’une réponse à un
traitement qu’une seule molécule », confirme le
Dr François Bertucci, clinicien oncologue à l’Institut Paoli-Calmettes (Marseille). Ayant vécu, en
1998, l’introduction en France des puces à ADN,
il est l’un des pionniers dans leur maniement. Ces
laboratoires miniatures sont rapidement devenus
les principaux outils d’analyse génomique. Ils peuvent dévoiler le niveau d’expression de dizaines
de milliers de gènes simultanément (puces transcriptome, cf. Décryptage, p. 10). D’autres puces,
apparues en France au début des années 2000, examinent tout l’ADN : ce sont les puces CGH, qui
permettent de localiser et d’identifier les pertes et les
gains de fragments d’ADN (puces génome).
Le chercheur, pour explorer le vivant, a besoin de
puces qui explorent le génome ou le transcriptome de
manière fine et exhaustive ; le médecin, au contraire,
a besoin d’une puce simplifiée, n’explorant que la
zone concourant à la signature recherchée.
Aussi y a-t-il deux types d’analyses :
• L’analyse « non supervisée » : elle passe en
revue, sans a priori, les centaines de tumeurs
conservées dans les tumorothèques. L’exemple du
cancer du sein est instructif. Depuis l’an 2000, les
études de transcriptome font ressortir cinq classes
distinctes. La comparaison avec les
annotations cliniques et histologiques
Dévoiler le niveau
montre que cette nomenclature classe les
d’expression de dizaines
patients de façon nouvelle et pertinente.
Parmi ceux-ci, un profil est de pronostic
de milliers de gènes
plutôt favorable ; un autre est connu pour
être plus agressif.
• L’analyse « supervisée » part, quant à elle, de deux
groupes de patients distingués par un critère, par
exemple la survenue ou non d’une récidive, la sensibilité ou non à une thérapie ciblée, etc. Et elle pose
une question précise : existe-t-il une signature génétique qui distingue ces deux groupes ? Si la réponse
est oui, l’étape suivante est de vérifier que ■ ■ ■
h
Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
Puce CGH :
Minidispositif portant
des milliers de sondes
faites de fragments
d’ADN jalonnant le
génome humain.
Plus ces fragments
sont rapprochés et
nombreux, plus la puce
est sensible et apte
à découvrir de faibles
amplifications ou
délétions dans le
génome analysé.
Les puces à très
haute densité, ou
puces SNPs (prononcer
snip), portent jusqu’à
un million de sondes.
Des chercheurs et radiothérapeutes de l’Institut Curie
travaillent à la mise au point de tests prédictifs
d’une hypersensibilité à la radiothérapie, pour laquelle
des prédispositions génétiques seraient impliquées.
GÉNÉROSITÉ
Carte d’Identité
des Tumeurs® :
les cancers sont fichés
Créé et piloté par la Ligue nationale contre le
cancer sous l’impulsion du Pr François Sigaux,
directeur de l’Institut d’hématologie à l’hôpital
Saint-Louis (Paris) et vice-président chargé de
la recherche au sein du conseil d’administration
de l’Institut Curie, la Carte d’Identité des Tumeurs®
est un programme de recherche dont le but est
d’initier un répertoire des événements touchant
les gènes et leur expression, qui sont associés
au développement d’une tumeur donnée.
Ainsi, depuis 2003, ce programme fédère
un réseau d’études génomiques menées selon une
méthodologie standardisée. Les données acquises
sur près de 4 000 tumeurs sont ainsi comparables
et permettent des études transversales d’un type
de cancer à l’autre… En émerge une classification
nouvelle, qui affine le diagnostic, le pronostic
et le choix des thérapies.
En 2008, 20 projets sont en cours et autant sont
terminés. L’un d’eux, réussi avec le concours
de l’équipe d’Olivier Delattre à l’Institut Curie,
est en cours d’étude clinique à l’hôpital de la PitiéSalpêtrière (Paris) : les profils génomiques des
tumeurs cérébrales permettent d’identifier
des sous-groupes distincts, corrélés à la survie
des patients.
LE JOURNAL DE
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, 13
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DOSSIER
GÉNÉTIQUE
■ ■ ■ cette signature est meilleure que les techniques standard pour orienter le choix thérapeutique.
Si tel est le cas, la dernière étape, dite du « transfert »,
consistera à fabriquer une puce spécifique de cette
signature et utilisable en « routine ».
Plusieurs puces à ADN coexistent déjà pour attribuer un pronostic lors d’un cancer du sein. Parmi
elles, la puce Mammaprint® a été choisie pour faire
l’objet d’un essai prospectif international baptisé
Mindact (lire encadré ci-dessous). L’objectif de
l’essai, mené par les trois centres franciliens de
lutte contre le cancer, est de mettre au point une
puce prédisant la sensibilité des patientes à un traitement néoadjuvant2.
Ainsi, de même que l’antibiothérapie a bénéficié
d’un meilleur classement des germes infectieux, la
recherche et l’industrie pharmaceutique explorent
Essai prospectif :
Par opposition à une
analyse rétrospective
qui compare des
résultats passés,
il s’agit d’un essai
contrôlé, randomisé
(les paramètres
à comparer sont
distribués par tirage
au sort), en double
aveugle sur des
recrues volontaires,
qui donnera ses
résultats « en grandeur
réelle » à la fin
de l’essai.
2. Chimiothérapie donnée quelques mois avant l’opération
chirurgicale pour réduire la taille d’une tumeur.
GRÂCE
À VOUS
Plus de
7 millions d’euros
pour l’innovation
En 2008, ce sont plus de 7 millions d’euros réunis
grâce à la générosité publique qui financent
les programmes de recherche clinique ou de
transfert de l’Institut Curie, sur un budget total
de plus de 23 millions. La recherche clinique et
la recherche translationnelle sont une priorité à
l’Institut Curie, fidèle à l’héritage de Marie Curie
valorisant la continuité entre une recherche
fondamentale performante et des soins
innovants de qualité.
Clé de voûte de l’innovation médicale et de
la mise à disposition des nouvelles stratégies
de diagnostic, de traitement et de suivi des
patients, la recherche clinique bénéficie du
soutien de l’Institut Curie qui entend en faire l’un
des premiers centres de recherche clinique en
cancérologie en France : 8 % des patients traités
à l’Hôpital de l’Institut participent à des essais ;
l’objectif est, à terme, d’atteindre les 15 %.
Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
h Selon les résultats,
l’essai clinique
international Mindact,
auquel contribue
l’Institut Curie, pourrait
éviter à des milliers de
femmes un traitement
chimiothérapeutique
difficile et inutile.
aujourd’hui le champ du classement des cancers.
La génétique est sur ce point prometteuse et les
précautions sont à la hauteur de l’enjeu. « Le développement jusqu’au stade clinique d’un marqueur
ou d’une signature fait appel au même professionnalisme que celui d’un médicament, car sa fiabilité est tout aussi nécessaire », rappelle Patricia de
Crémoux, présidente de la Commission des études
et de la recherche clinique de l’Institut Curie. ■
Début d’un nouvel essai clinique
La signature génomique à l’épreuve du réel
L’Institut Curie participe à l’essai
prospectif Mindact1. Cette grande étude
internationale a pour objectif de confirmer
que, pour prédire l’agressivité d’une
tumeur sans envahissement
ganglionnaire, sa signature moléculaire
est d’une valeur pronostique supérieure à
celle des critères classiques. Il s’agit donc
de vérifier, dans les six ans à venir, qu’une
signature favorable (risque faible de
récidive) pourrait préserver un grand
nombre de femmes d’une chimiothérapie
adjuvante2 lourde, coûteuse et surtout,
dans leur cas, inutile.
Le test proposé est une puce à ADN
simplifiée, qui analyse l’expression
simultanée de 70 gènes, le profil résultant
étant prédictif d’un risque bas ou d’un
risque élevé de récidive. C’est la
« signature d’Amsterdam », établie en
2002 au Netherlands Kancer Institute (NKI)
et validée dans deux études rétrospectives.
Ses auteurs ont d’ailleurs créé la société
Agendia, émanation du NKI, pour effectuer
et interpréter leur test, nommé
MammaPrint®, le premier du genre agréé
par les pouvoirs publics américains. Appel
est lancé aux femmes volontaires pour
participer à l’étude. Elles devront être
6 000, dont 600 en France, pour garantir la
qualité de l’étude qui pourrait permettre
d’éviter à moyen terme de « surtraiter »
au moins 10 à 20 % des patientes.
1. Mindact : Microarray In Node-negative Disease may
Avoid ChemoTherapy (la puce ADN pour
les tumeurs sans envahissement ganglionnaire
peut éviter une chimiothérapie).
2. Chimiothérapie prescrite en complément
de l’intervention chirurgicale.
LE JOURNAL DE
14 , L’INSTITUT CURIE
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ENTRE NOUS
INITIATIVES
VOTRE FONDATION
À l’Institut Curie, nous disposons de l’expertise, des structures et des ambitions nécessaires pour
« prendre le cancer de vitesse ». La continuité de la recherche et des soins dans un même lieu, unique
en son genre, stimule l’innovation, favorise les échanges et le travail en commun des chercheurs,
médecins et soignants pour accélérer la mise à disposition des nouveaux traitements. Notre volonté de
progresser est encouragée par le soutien et la générosité de nos donateurs, testateurs et partenaires.
Pr Claude Huriet, président de l’Institut Curie
Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
,COURIR POUR LA VIE
113 COMMUNES
MOBILISÉES POUR PLUS
DE 157 000 EUROS DE DONS
E
n 2007, ils ont été 16 765 à participer à ce grand élan national qu’est
l’opération annuelle Courir pour
la Vie, Courir pour Curie. Des représentants de ces participants au grand cœur
étaient présents le 20 février dernier lors
de la cérémonie officielle de remise des
fonds. Près de 124 000 euros, auxquels
s’ajoute un don de 5 000 euros de l’association Courir pour la Vie, Courir pour
Curie, ont ainsi été remis au président
centres de Rennes, Montpellier et Rouen.
« En vingt ans d’existence, cette manifestation a permis de récolter plus de
4,2 millions d’euros pour la lutte contre
le cancer à l’Institut Curie, a déclaré
Dominique Ancelin, président de l’association Courir pour la Vie, Courir pour
Curie. Nous sommes fiers d’être devenus, grâce à l’indéfectible participation
des communes, le premier donateur de
l’Institut Curie. »
Celles et ceux qui soutiennent l’Institut Curie honorés
Ce mouvement de soutien à
l’Institut Curie n’existerait pas
sans la générosité des habitants,
l’implication des élus et la ténacité des
organisateurs. L’association Courir
pour la Vie, Courir pour Curie décerne
ainsi des trophées récompensant
les plus méritants.
• UN TROPHÉE FINANCIER a été remis
aux communes du Theil-Nolent (Eure),
de Rivarennes (Indre) et de Janzé,
associée à 26 communes de son canton
(Ille-et-Vilaine) ;
• UN TROPHÉE SPORTIF a été remis
aux communes de Freneuse (Yvelines),
de Boeschepe (Nord) et de Villefranchesur-Cher (Loir-et-Cher) ;
A. Lescure/Institut Curie
GRÂCE
À VOUS
de l’Institut Curie, le P r Claude Huriet.
Les fonds contribueront au financement
du programme de développement du
diagnostic précoce et des traitements
du rétinoblastome, cancer de la rétine
touchant les jeunes enfants.
Selon le même concept du double défi
financier et sportif, certaines communes
ont remis la moitié de leur collecte au centre de lutte contre le cancer de leur région,
soit près de 34 000 euros répartis sur les
• UN TROPHÉE D’HONNEUR a été remis
aux communes de Mareil-Marly
(Yvelines) et de Pennautier (Aude).
• UN TROPHÉE DE FIDÉLITÉ a également
été décerné cette année, pour les 20 ans
de l’association, aux communes de
Braine (Aisne), Cesson-Vert-Saint-Denis
(Seine-et-Marne), Chirac (Lozère),
Confolens (Charente), Courgivaux
(Marne), Freneuse (Yvelines),
Grenade-sur-l’Adour (Landes),
Herbitzeim (Bas-Rhin), Janzé (Ille-etVilaine), La Motte-d’Aveillans (Isère),
Le Theil-Nolent (Eure), Lichères-prèsAigremont (Yonne), Lisses (Essonne),
canton d’Outarville (Loiret), Pennautier
(Aude), Ploubezre (Côtes-d’Armor),
Rivarennes (Indre), Roissy-en-Brie
(Seine-et-Marne), Saint-Denis-lesRebais (Seine-et-Marne), Saint-Léonard
(Seine-Maritime), Saint-Pierre-d’Autils
(Eure), Villefranche-sur-Cher
(Loire-et-Cher) et Vitry-en-Artois
(Pas-de-Calais).
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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, 15
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ENTRE NOUS
INITIATIVES
,MÉCÉNAT
,TÉMOIGNAGES
AREVA
Jacques-Emmanuel Saulnier,
directeur de la communication
d’Areva, porte-parole du groupe.
« Lorsqu’en 2004, l’Institut Curie a proposé à Areva de soutenir le développement de la protonthérapie en France et
de rejoindre les mécènes de son centre
spécialisé à Orsay, notre enthousiasme a été immédiat. En
effet, cette technologie de pointe est née autour d’un accélérateur de physique nucléaire historique, construit en 1954
à l’initiative d’Irène et Frédéric Joliot-Curie, eux-mêmes à
l’origine du formidable développement de l’énergie nucléaire
en France. Passer du synchrocyclotron au traitement de cancers chez les enfants, en préservant au maximum les organes
sains encore en phase de croissance, ne pouvait être un plus
bel exemple de haute technologie au service du mieux-être.
Encourager une équipe passionnée et entièrement dédiée
au cancer est, au-delà de notre partenariat avec l’Institut
Curie, une expérience humaine riche de sens pour Areva. »
Noak/Le Bar Floréal/I.C.
AREVA FINANCE UN ÉQUIPEMENT D’ANESTHÉSIE
ET UNE SALLE DE RÉVEIL
Pierre Renié, directeur
délégué du Centre
de protonthérapie
de l’Institut Curie.
« Chaque jour, deux enfants en
moyenne bénéficient de meilleures conditions de traitement grâce à ce mécénat d’entreprise. L’apport financier
d’Areva a permis à notre centre d’être le premier en France
à s’équiper du matériel médical permettant d’anesthésier
les jeunes enfants traités par protonthérapie (radiothérapie par protons) et de suivre leur phase de réveil en toute
sécurité. La précision millimétrique de cette « chirurgie
par rayonnements » est en effet conditionnée, notamment
par le bon positionnement du patient et sa stricte immobilité, naturellement difficile pour les enfants. L’absence
d’équipements et de salles de réveil en France avait pour
conséquence une expatriation médicale, vers les États-Unis
par exemple. Ce financement va nous permettre également
de transférer la salle de réveil dans la future aile du centre,
qui accueillera à terme tous les équipements déjà acquis
et toujours performants. »
,PARTENARIAT
À VOS AGENDAS
SOUTENEZ L’INSTITUT CURIE EN
FAISANT VOS ACHATS SUR INTERNET
L
’Institut Curie s’est associé à Soliland, un
portail Internet qui encourage les achats
solidaires. Vos achats réalisés sur Internet
auprès d’un commerçant partenaire permettent
désormais de soutenir l’Institut Curie, sans dépenser plus. Pour cela, il suffit de vous connecter sur
notre site curie.fr. Vous pourrez alors télécharger
le logiciel humanitaire Soliland. Une fois le logiciel
installé, à chaque fois que vous ferez des achats
en ligne dans l’une des 400 enseignes partenaires,
jusqu’à 15 % du montant de vos achats seront
automatiquement reversés à l’Institut Curie, sans aucun surcoût pour vous. N’hésitez
pas à réaliser vos achats en ligne par Soliland et à encourager vos proches à le faire, en
choisissant l’Institut Curie comme association bénéficiaire.
h curie.fr (rubrique Soutenir l’Institut Curie/Acheter solidaire)
h soliland.fr/telechargement/InstitutCurie
Conférences
Les Mardis de l’Institut Curie
12 rue Lhomond, Paris 5e, 18 h.
Entrée libre dans la limite des places
disponibles. Enregistrements audio
des conférences disponibles quelques
jours après sur curie.fr/conferences
h 27 mai 2008
« Comment le système immunitaire
protège l’organisme »,
par Sebastian Amigorena, membre de
l’Académie des sciences, directeur de
l’unité Inserm/Institut Curie Immunité
et cancer.
h 24 juin 2008
« Imagerie médicale : de nouveaux
moyens d’investigations »,
par le Dr Sylvia Neuenschwander, chef
du Département d’imagerie médicale
de l’Institut Curie.
LE JOURNAL DE
16 , L’INSTITUT CURIE
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ENTRE NOUS
INITIATIVES
,UNE JONQUILLE POUR LA VIE
Photos : Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
UNE 5E ÉDITION PARTICULIÈREMENT RÉUSSIE
L
’opération Une Jonquille pour la Vie,
s’est tenue du 20 au 30 mars partout
en France. Grâce à une mobilisation
de plus en plus forte, au moins 150 000 euros
ont été collectés dans le jardin, chez les
fleuristes partenaires de l’opération dans
toute la France, auprès des clients des
magasins Truffaut, dans les entreprises…
Et ce n’est pas terminé, puisque l’opération se poursuit sur Internet.
Du 21 au 23 mars, pour la cinquième
année consécutive, le Panthéon a pris un
air printanier et festif. Le public, fidèle
au rendez-vous, est venu se promener
dans un champ fleuri et coloré de 50 000
jonquilles, en solidarité avec la recherche
sur le cancer. Le vendredi, journée inaugurale, les parrains bénévoles de l’édition
1
2
2008 sont venus apporter leur soutien aux
patients, aux médecins et aux chercheurs
de l’Institut Curie. Durant les trois jours,
plus de 30 000 visiteurs ont cueilli des
jonquilles en échange d’un don au profit
de la recherche à l’Institut Curie, pendant
que danseurs, musiciens et autres échassiers-acrobates déambulaient parmi les
jonquilles, pour le plaisir des petits et des
grands.
Cette année, les fonds collectés vont financer un programme de recherche sur la
« vaccination thérapeutique » ou immunothérapie, qui consiste à stimuler le système
immunitaire pour détruire les cellules
cancéreuses disséminées dans l’organisme (lire p.3). Rendez-vous en mars
2009 pour une nouvelle édition.
3
4
ILS SOUTIENNENT L’OPÉRATION UNE JONQUILLE POUR LA VIE
• Parrains 2008 : Michel Desjoyeaux (1), navigateur, spécialiste de la voile en
solitaire, Thierry Gilardi, journaliste sportif sur TF1, Gérard Holtz, journaliste
sportif sur France 2, Hervé Mathoux (3), journaliste sportif sur Canal+,
Henri Sannier (4), journaliste sportif sur France 3.
• Ambassadeurs 2008 : Bernard Giraudeau, acteur, réalisateur et écrivain,
Bernard Hinault (2), champion cycliste.
LES JONQUILLES DE
LA SOLIDARITÉ
Un grand merci à tous les bénévoles,
à l’association Rétinostop et à la
fondation Air France qui se sont
mobilisés au Panthéon. Et merci à
toutes les entreprises et institutions
qui soutiennent l’Institut Curie et
lui ont permis d’étendre son action
au niveau national : les partenaires
officiels, Truffaut et le Centre des
monuments nationaux ; les partenaires
media : France Télévisions et Mon
Jardin & Ma Maison ; et les partenaires
soutiens : la Fédération française de
rugby, la RATP, Disney, la mairie
du 5e arr. et la mairie de Paris.
JARDINEZ SUR LE WEB
« Plus de recherche, plus d’espoir »,
« Un soutien à tous ceux qui souffrent
et courage à tous ceux qui soignent »,
« Que ces rayons de soleil égaient vos
journées et vous apportent l’espoir
de guérir ! ». Voici quelques-uns des
messages d’encouragement déposés
par les internautes qui ont déjà planté
plusieurs milliers de jonquilles
« virtuelles » sur le site de l’opération.
Pour continuer à fleurir ce cyberjardin (2 euros la jonquille), connectezvous sur jonquille.curie.fr. Les fonds
recueillis iront à la recherche sur
l’immunothérapie, menée à l’Institut.
h jonquille.curie.fr
> Au moment d’imprimer, nous apprenons avec tristesse la disparition de Thierry Gilardi.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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, 17
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ENTRE NOUS
INITIATIVES
,SOUTENIR AUTREMENT
CONTRE LE CANCER,
VOUS ÊTES LES MEILLEURS ALLIÉS
DE L’INSTITUT CURIE
LES ACTIONS DE COLLECTE :
TISSER DES LIENS DE SOLIDARITÉ
Toutes vos initiatives en matière de collecte privée sont précieuses. Partout en
France, des événements caritatifs voient
DR
h
Chaque année,
plusieurs ventes
aux enchères sont
organisées au profit
de l’Institut Curie.
h
V
Les revenus d’un bien
immobilier (loyers) peuvent être
reversés au profit de l’Institut
Curie dans le cadre d’une
donation temporaire d’usufruit.
DR
otre présence aux côtés de l’Institut Curie est essentielle au développement de ses programmes
de recherche. Vous êtes les partenaires
indispensables de la lutte que nous
livrons contre le cancer. Mais savez-vous
que vous avez la possibilité d’accompagner les progrès de nos chercheurs et
de nos médecins par d’autres manières
qu’un don ponctuel ?
Il existe en effet de nombreuses et belles
façons d’exprimer votre générosité et
d’assurer la continuité de votre soutien.
Ensemble, nous avons concrétisé bien
des avancées, mais nous pouvons aller
plus loin encore.
régulièrement le jour : de la course à
pied au concert de jazz, de la vente aux
enchères au gala… Des donateurs fidèles
à notre combat se rassemblent et réunissent des fonds. Ils permettent de financer
des projets de recherche ou des innovations médicales prometteuses. Votre
engagement en faveur de l’Institut Curie
ne se dément jamais : en juin dernier, la
vente de la collection d’art moderne et
contemporain de Jean et Huguette Pierre
a rapporté 960 000 euros. Si cette donation
est exceptionnelle, toutes les initiatives
traduisent cependant votre attachement
durable à la pérennité de notre action.
DONATION TEMPORAIRE D’USUFRUIT :
STIMULER L’INNOVATION
Ce type de donation est un geste d’une portée considérable pour nos chercheurs et
nos médecins. Une marque de confiance
qui peut accélérer la mise au point de nouveaux traitements. Un acte qui témoigne
profondément des valeurs qui vous animent. La donation temporaire d’usufruit
consiste à offrir à l’Institut Curie, pour
une durée minimale de trois ans, tout ou
partie des revenus d’un bien immobilier
(loyers) ou des revenus d’actions (dividendes). Une façon astucieuse fiscalement et
généreuse de favoriser l’exploration de
futures stratégies thérapeutiques et de
contribuer à l’amélioration de la prise en
charge des patients.
LEGS ET ASSURANCE-VIE :
TRANSMETTRE UN MESSAGE
D’ESPOIR
Léguer totalement ou partiellement
votre patrimoine à l’Institut Curie ou le
désigner comme bénéficiaire d’une assurance-vie, c’est lancer un signe d’espoir
et construire l’avenir. Notre fondation est
reconnue d’utilité publique et ainsi exonérée de droits de succession ; vous avez
donc la certitude que vos biens seront
intégralement consacrés au combat des
nombreuses pathologies cancéreuses.
Pour les patients qui bénéficieront plus
rapidement des progrès de la recherche,
votre don est un message de vie.
h Pour en savoir plus sur le legs, la donation et
l’assurance vie, contactez madame Ginette Busson,
tél. : 01 44 32 40 58 / 40 65 - [email protected]
h Si vous souhaitez faire bénéficier notre
fondation d’une action de collecte privée,
contactez madame Annick Bas, chargée
de communication événementielle,
tél. : 01 53 10 55 01 – [email protected]
LE JOURNAL DE
18 , L’INSTITUT CURIE
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ENTRE NOUS
RÉTROSPECTIVE
,IL Y A 115 ANS
BALADE DANS PARIS
AVEC MARIE CURIE
aris 19e arr. – De la gare du Nord au
92 rue d’Allemagne*
Sur un quai de la gare du Nord,
par une matinée de novembre 1891, une
jeune femme de vingt-trois ans aux cheveux blond cendré et aux yeux gris-bleu
descend d’un compartiment de quatrième
classe. Marya Sklodowska voyage depuis
trois jours. Elle a parcouru mille cinq
cents kilomètres, quittant sa ville natale,
Varsovie en Pologne, pour venir vivre dans
la capitale française. Elle attendait ce
départ depuis des mois, voire des années…
depuis qu’elle ressent le désir d’étudier
coûte que coûte les sciences à l’université.
Mais, en Pologne, les femmes ne sont pas
admises sur les bancs des facultés. Il lui
fallait donc franchir les frontières.
Ce matin-là, son beau-frère, Kazimierz
Dluski, est venu l’accueillir. Sa sœur,
Bronia Dluski, et son mari, tous deux
médecins polonais exilés, vivent avec leur
enfant dans un quartier ouvrier entre la
gare du Nord et les abattoirs de la Villette.
ACJC
Novembre 1891, Marya Sklodowska arrive gare du Nord.
Elle a quitté sa Pologne natale motivée par le désir d’apprendre
les sciences. Le guide Balade parisienne avec Pierre et Marie
Curie*, édité par l’Institut Curie, propose de découvrir ces lieux
de Paris où Pierre et Marie Curie ont habité ou travaillé,
au temps de la Belle Époque et des Années folles. Extraits.
h
DR/P.Clavier/Coll.Archives de Paris
La gare du Nord, Paris 10e arr.
h
P
h
ACJC
Marie sur le balcon de l’appartement
des Dluski, rue d’Allemagne, en 1892.
Les sœurs Sklodowska : Marya (à gauche)
et Bronia.
Leur appartement est au premier étage
de l’immeuble, au no 92 de la rue d’Allemagne* du 19e arrondissement de Paris.
Marya a un toit à Paris. Enfin, le rêve de la
jeune Polonaise va pouvoir se réaliser…
Paris 5e arr. – Boulevard Saint-Michel,
Quartier latin
Marie Sklodowska prend chaque matin
l’omnibus à impériale. Cette voiture tirée
par des chevaux avec une plate-forme
pouvant recevoir des voyageurs est un
transport en commun de la fin du XIXe siècle. Le trajet sur la chaussée pavée est épique et long : il faut compter une heure pour
se rendre depuis le nord de Paris jusqu’au
« Boul’ Mich’ ». Le Boul’Mich’, c’est ainsi
que les étudiants surnomment le boulevard Saint-Michel. Ici, c’est leur quartier,
le Quartier latin, celui des facultés et des
grandes écoles.
La Sorbonne ouvre ses amphithéâtres à la
toute nouvelle étudiante polonaise qui se
prénomme désormais Marie. Elle a francisé son prénom sur sa fiche d’inscription
à la faculté des sciences. Les laboratoires
sont flambant neufs, ils viennent d’être
rénovés par l’architecte de la Sorbonne,
Henri-Paul Nénot. L’avenir s’annonce sous
les meilleurs augures !
Extrait de Balade parisienne avec Pierre et
Marie Curie, Nathalie Huchette, éd. Institut Curie.
* Aujourd’hui, 92 avenue Jean-Jaurès.
À LIRE
PARCOURS SANS FAUTE
De la gare du Nord, en passant par la
Sorbonne, l’Institut de France, bifurquant
pour un petit détour par le théâtre de
l’Œuvre et se terminant à l’Institut Curie,
le lecteur part sur les traces du premier
couple de savants prix Nobel français.
h Balade parisienne avec Pierre et Marie
Curie, collection Les Carnets du Musée
Curie, édités par l’Institut Curie (52 pages,
14,90 euros). En vente au Musée Curie.
Les bénéfices de la vente sont reversés
au bénéfice de la lutte contre le cancer
menée à l’Institut Curie.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
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15/04/08
17:59
Page 1
À l’Institut Curie,
avec votre don mensuel,
nous faisons plus
qu’avancer.
Optimus
CURIE205X264 V2(v.4)3
Grâce au prélèvement mensuel, vous nous apportez
le plus efficace des soutiens en nous donnant
les moyens de construire nos projets à long terme
et vous soutenez activement nos programmes
de recherche.
Avec votre soutien régulier, nous serons plus forts
pour, ensemble, aller toujours plus loin pour
prendre le cancer de vitesse !
✂
Coupon à compléter et à adresser avec votre RIB, dans l’enveloppe ci-jointe à : Institut Curie - 26 rue d’Ulm - 75248 PARIS Cedex 05.
❏ Je choisis d’aider régulièrement l’Institut
Curie en faisant un don mensuel de :
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Autorisation de prélèvement en faveur de l’Institut Curie
Bénéficiaire
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462 498
26 rue d’Ulm - 75248 Paris Cedex 05
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8 euros
15 euros
Mes coordonnées
20 euros
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J’autorise l’établissement teneur de mon compte
à prélever, directement à partir de ce dernier,
mon don mensuel en faveur de l’Institut Curie le
5 de chaque mois. Je pourrai suspendre cet
accord à tout moment.
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