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Services Chien
Une randonnée qui a du chien
En montagne avec mon chien (2e partie)
Vous avez choisi votre chien et l’avez préparé
physiquement? Il vous reste à planifier votre
randonnée en anticipant les besoins de votre
animal en montagne.
Côté matériel
Texte: Peggy Frey
«Je suis un solitaire qui aime la montagne. Mon chien m’apporte une présence sympathique et rassurante quand je pars
seul en randonnée.» Croisé sur un sentier du vallon de Réchy,
Jean-Marc Schwab évoque la complicité qui le lie à son compagnon quadrupède. «J’ai toujours aimé marcher avec un
chien: sa joie me motive. Gaïan est mon quatrième animal.
Comme je ne connais pas encore très bien ses réactions en
montagne, je préfère le tenir en laisse et l’éduquer avant de
le lâcher.»
Matériel léger pour rando canine
Comme son maître, le berger australien porte un sac à dos.
«Nous partons pour trois jours, et il transporte ses croquettes», commente Jean-Marc. Faire porter une charge à un
chien? Les avis divergent sur cette pratique de plus en plus
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vétérinaire à Sion. Le chien peut vite avoir mal au dos, ou
rester coincé à cause du sac.»
Chaussons de marche, harnais de levage, laisses diverses,
gamelle pliable, manteau de pluie et couverture outdoor, la
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de s’élargir. Si certains de ces objets sont nécessaires, d’autres
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(voir encadré).
Dans l’absolu, un chien n’a pas besoin de grand-chose pour
marcher à la journée. Sur les sommets du Jura, Jaïrut tire sur
sa longe. «Comme elle est jeune et peu obéissante, nous de-
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1 Laisse: Les modèles multipositions, extensibles ou attachables à
la ceinture conviennent aux chiens
qui tirent. Le comportement de
l’animal varie beaucoup selon la
longueur de sa laisse: la longe
amène un sentiment de liberté,
alors qu’une laisse courte contraint
l’animal à adapter son pas à celui de
son maître.
2 Harnais: Le collier a un effet
contraignant pour un chien qui tire
beaucoup. En montagne, le harnais
offre une bonne alternative. Il permet en outre de porter ou hisser le
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3 Bottines: Un chien n’a pas besoin
de chaussons de protection pour
randonner. Avec un entraînement
progressif, la peau des coussinets
va s’affermir. Il existe des crèmes
tannantes pour renforcer les coussinets. Les terrains rocheux et enneigés sont plus abrasifs pour les
pattes.
4 Manteau et imperméable: Inutile
de faire porter un manteau à son
chien. Son pelage d’hiver lui tient
chaud et la graisse qui couvre ses
poils le protège partiellement de la
pluie.
Emmener son chien en montagne
est synonyme de défoulement
pour tous les deux. Si l’on évolue
dans une zone de protection de la
nature, comme ici dans le Patrimoine
mondial de l’UNESCO, le chien doit
être tenu en Juillet
laisse.
Photo: StockShot / Alamy
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Jaïrut, une jeune femelle husky de
10 mois, ne mesure pas toujours sa
force. Sa maîtresse Manon préfère
l’attacher à sa ceinture plutôt que
de la tenir à bout de bras.
Photo: Peggy Frey
Face aux troupeaux
A l’approche d’un troupeau, il est préférable d’attacher le chien pour le
maintenir à distance des autres animaux. Se tenir éloigné du bétail permet aussi d’éviter la confrontation
avec les chiens de protection des troupeaux.
Plus d’infos sur www.agridea.ch et
www.protectiondestroupeaux.ch;
voir aussi l’article «Chiens à toison de
mouton», in: «Les Alpes» 5/2015
vons l’attacher. Sa laisse et son harnais sont indispensables
en balade», font savoir Manon et Yoan, les maîtres de cette
femelle husky de 10 mois. Dans leur sac à dos, ils transportent
aussi de l’eau, de la nourriture et quelques sachets pour ramasser les excréments.
La liste du matériel peut s’allonger pour une randonnée plus
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mieux tenir et de soulever l’animal. En Corse, dans les parties
escarpées du GR 20, Hélène et Pierrot Descombes ont souvent
hissé leur épagneul breton. «C’était le seul moyen de retenir
Fun en cas de chute et de l’aider à franchir les passages délicats.» Pour une randonnée de plusieurs jours, si l’on opte
pour le bivouac au-dessus de la limite des forêts, une attache
type tire-bouchon permet d’attacher les chiens fugueurs. En
terrain glaciaire ou sur la neige, l’animal sera plus à l’aise sur
un tapis de sol ou dans la tente de son maître.
En cabane, chiens au bûcher!
Peggy Frey
Journaliste libre et photographe à ses heures.
Pour cette nomade passionnée de hauteur,
voyage rime avec montagne.
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La nuitée avec un chien peut se compliquer en refuge. «Les
animaux sont interdits dans les dortoirs des cabanes du CAS,
et le gardien décide de leur éventuelle admission dans les
salles à manger», précise Bruno Lüthi, responsable marketing/communication Cabanes au CAS. Le site Internet de
l’association indique dans quelles cabanes les chiens sont
admis en principe.
Toutefois, il est conseillé d’appeler le gardien avant de vouloir
séjourner en refuge avec son chien. «Les cabanes les plus accessibles sont très fréquentées par les randonneurs. Les
chiens peuvent être nombreux au même endroit, ce qui peut
poser problème», commente Bruno Lüthi.
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Côté santé
Des panneaux indiquent les endroits où les troupeaux sont gardés
par des chiens de protection.
Photo: Peggy Frey
En milieu alpin, le souci est plus rare. «En moyenne, nous
accueillons un animal tous les 15 jours, estime Fabienne Debossens, gardienne à la cabane de Susanfe. Infranchissable
pour la plupart des chiens, le Pas d’Encel fait le tri à la montée!» Fabienne évite cependant d’accepter plusieurs chiens
en même temps et leur interdit totalement l’accès à l’intérieur du refuge. «La nuit, ils dorment au bûcher! On ne peut
pas les laisser dehors, car ils aboient et dérangent tout le
monde.»
Les télécabines, télésièges et autres installations interdisent
parfois les animaux. Là aussi, il est utile de se renseigner au
préalable.
Double distance pour le chien
Pour une ou plusieurs journées de marche, reste à préparer
son itinéraire. «Quand je pars en randonnée avec mon chien
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tracé sur une carte, explique Fabienne Debossens. Comme je
ne peux pas porter Névé, un obstacle infranchissable pour lui
nous forcerait à rebrousser chemin.»
Bien évaluer la distance et estimer la fatigue de son animal
comptent aussi dans la préparation de l’itinéraire. «Par ses
va-et-vient constants, un chien double ou triple la distance
QBSDPVSVFQBSTPONBÈUSF•FTUJNFŁPNBT,FTTMFS4JQMVsieurs jours de marche sont prévus, le vétérinaire conseille
de tenir l’animal en laisse fréquemment pour qu’il s’économise, puisse récupérer et tenir sur la durée.
&OǸOJMFTUJNQPSUBOUEnÄUSFBUUFOUJGBVYTFDUFVSTSÃHMFNFOtés qui peuvent jalonner un itinéraire. Dans les zones de tranquillité, les 42 districts francs fédéraux et les zones de pro-
1 Un examen des coussinets permet de détecter les échauffements
(rougeurs) et les blessures. Elles
doivent être désinfectées et protégées par un bandage maintenu par
du tape. Raccourcir les étapes, si la
randonnée doit se poursuivre le
lendemain.
Les blessures doivent être désinfectées. Comme le chien se lèche, il
faut les soigner avec des produits
adaptés.
2 Le coup de chaleur est marqué,
entre autres, par un halètement
très marqué, une forte salivation
mousseuse et une baisse de la vigilance… Lorsqu’il fait chaud et que
l’effort est trop intense, un chien
peut souffrir d’hyperthermie. Des
pauses fréquentes pour reprendre
TPOTPVǷFFUVOFCPOOFIZESBUBtion évitent le coup de chaleur.
Quant au rayonnement solaire, le
chien en est protégé par ses poils.
3 La déshydratation se détecte par
un pincement léger de la peau du
chien. Elle ne reviendra pas immédiatement dans sa position initiale
si l’animal n’est pas bien hydraté. Il
faut alors le faire boire correctement.
4 6ODIJFOQPSUFEJǵDJMFNFOUVOF
casquette ou des lunettes de soleil,
même si ces accessoires existent
en version canine. Une randonnée
au soleil sur terrain enneigé peut
provoquer des problèmes ophtalmiques (œil rouge, kératite,
conjonctivite). Ils se détectent par
un clignement exagéré des yeux.
«Il faut alors orienter l’animal vers
une zone ombragée. Au besoin, il
faudra hydrater l’œil au sérum
physiologique et au gel ophtalmique au retour», explique le docUFVS,FTTMFS
5 Au retour d’une randonnée, surtout
en milieu forestier, surveiller la
présence de tiques.
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Moins à l’aise en terrain
difficile, les chiens de petite
taille trouvent en revanche plus
facilement une place dans
le sac. Photo: Christian Kober/Alamy
Avalanche!
En cas d’avalanche, l’aide apportée par
un chien est quasi nulle. Au mieux, ses
jappements alerteront d’autres randonneurs. Mais sans entraînement au
sauvetage, un chien ne creusera pas
instinctivement la neige pour sauver
son maître.
Pour le sauvetage en avalanche, la formation de conducteur de chien amène
une complicité particulière entre le
maître et son animal. Ouvert aux
chiens de 12 à 48 mois, l’apprentissage
de trois ans est proposé par le Secours
alpin suisse (SAS). Responsable du
domaine cynophile du Secours alpin
romand, Mattia Corti précise: «Pour
former un chien au sauvetage, il faut
environs 800 heures de travail!» Plus
d’infos sur www.alpinerettung.ch
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tection, les chiens doivent être tenus en laisse impérativement.
Plus stricte encore, dans la zone centrale du Parc national des
Grisons, tout comme dans certaines réserves naturelles spéDJǸRVFTJMTTPOUJOUFSEJUT4PVWFOUJHOPSÃFTPVQFVSFTQFDtées, certaines directives cantonales réglementent aussi la
pérégrination canine. «Pour ne pas déranger la faune sauvage
dans son habitat naturel, les chiens doivent être tenus en
laisse pendant la période de reproduction, principalement
d’avril à juillet, dans la plupart des cantons», mentionne Nicolas Wüthrich, de Pro Natura. En zone forestière, il est
même recommandé de tenir son chien en laisse toute l’année.
Hydraté et bien nourri
Eté comme hiver, un chien boit beaucoup en montagne.
«Même quand il fait froid, l’air y est plus sec, et le vent désIZESBUFMnBOJNBMSFOTFJHOFMFEPDUFVS,FTTMFS*MGBVESBJUMF
faire boire toutes les 45 minutes environ. Pour l’abreuver, on
peut soit emporter de l’eau, soit le laisser boire dans les torrents et les lacs, s’il y en a sur l’itinéraire.» Une surconsommation d’eau très minéralisée peut cependant entraîner des
problèmes gastriques, des diarrhées et des vomissements.
Certaines eaux stagnantes peuvent aussi être impropres à la
consommation. A savoir également: croquer de la neige ne
TVǵUQBTºIZESBUFSVODIJFO
Pendant l’effort, le chien doit être nourri fréquemment. «Il
ne doit pas s’empiffrer. Si l’exercice est long et intense, on
peut lui donner des aliments énergétiques spéciaux. Mais
attention, ils ne conviennent pas à tous les chiens, précise le
vétérinaire. Mieux vaut favoriser les aliments riches en
graisse et en protéines, car le chien digère mal les sucres
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Bien préparés, chiens et maîtres
partageront de grands moments
de randonnée. Photo: Martin Thomas
Photography/Alamy
lents.» Au besoin, la ration quotidienne peut être légèrement
augmentée les jours de grande randonnée. Attention aussi
à tout ce que mange un chien sur son parcours de balade.
Entre les crottes, les charognes et les restes de pique-nique,
le chien peut rallonger ses repas et avoir quelques soucis de
digestion.
Au secours, mon
chien!
L’intervention des secouristes et les
hélicoptères de la REGA sont réservés
aux humains.
D’autres services peuvent venir en
aide à un chien blessé en montagne et
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garde faune, secours alpin, colonnes
de secours du CAS lui viendront éventuellement en aide. Mais les frais d’intervention seront à la charge du propriétaire.
Des ambulances spécialisées se
chargent du transport des animaux.
Informations sur www.stmz.ch
Dans son sac de bât, Gaïan transporte
sa réserve de croquettes pour une
randonnée de plusieurs jours entre
val d’Hérens et d’Anniviers. Un chien
ne devrait pas transporter plus de
10% de son poids. Photo: Peggy Frey
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