Koutsou - Botsiou communication - CRESS Rhône
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ICA European Research Conference “Les contributions des coopératives à une économie plurielle” 2-4 September 2010 Lyon Workshop : Développement local, communautés et empowerment des femmes Titre : « Les organisations d’économie sociale dans la campagne grecque : le rôle des femmes rurales Étude de cas dans le département de l’Evros » Auteurs : Stavriani Koutsou1 et Maria Botsiou2 Résumé La campagne se caractérise de nos jours par dépopulation, chômage et déclin de la vie sociale, en particulier dans les zones montagneuses et défavorisées. Le secteur public ne peut y créer un nombre important d’emplois et elle n’intéresse que médiocrement le secteur privé, en raison même de ses caractéristiques fonctionnelles (isolement, manque d’infrastructures et de main d’œuvre qualifiée etc.). Cette désaffection a comme conséquence le chômage, surtout dans certaines couches sociales, comme les jeunes et les femmes. Dans ce cadre, les entreprises d’économie sociale peuvent apporter une solution aux problèmes de la campagne et réveiller la « vitalité cachée » de l’emploi rural, ainsi que animer la vie sociale locale. Dans la campagne grecque, les femmes se mobilisent à travers deux types d’entreprises d’économie sociale: d’une part les « Coopératives agro-touristiques féminines » et, de l’autre, les « Associations féminines ». Dans ce travail, nous examinons ces deux formes d’organisation au sein d’un département grec, celui de l’Évros. Des études de cas font apparaître qu’elles jouent un rôle de promotion des reformes économiques, sociales et institutionnelles nécessaires dans les campagnes. 1 Institut d’Enseignement Technologique de Thessaloniki, Grèce email: [email protected] 2 Institut d’Enseignement Technologique de Thessaloniki, Grèce Email : [email protected] 1. Introduction Après une longue période de vagues migratoires intenses, la campagne, dans les pays développés, se caractérise aujourd’hui par les traits suivants : dépopulation, chômage (de quelques catégories sociales surtout, comme les femmes et les jeunes), déclin de la vie sociale (dû au vieillissement de la population), perte de la cohésion sociale, effilochage progressif des liens entre population résidente et migrants. Sous ces conditions, la campagne est menacée de perdre son identité territoriale. La question qui se pose actuellement pour l’espace rural est celle de son développement, tant économique que social. Or, en ce qui concerne l’aspect économique, à part les exploitations agricoles du secteur primaire, l’installation d’entreprises des secteurs secondaire et tertiaire est difficile en raison des caractéristiques mêmes de la campagne. D’un côté, cette dernière n’est pas attractive pour le secteur privé, parce qu’elle ne dispose ni des infrastructures indispensables, ni d’une main d’œuvre qualifiée. De l’autre, elle ne l’est pas davantage pour le secteur public, car elle se caractérise par la faible densité de sa population. Par conséquent, si développement il doit y avoir, il faut que ce soit un développement différent, endogène, autrement dit qui proviendra de la mobilisation et des initiatives de la population locale, ainsi que de la valorisation des ressources locales. Le développement endogène est réalisable, à condition que la population locale le veuille bien et décide d’entreprendre des actions. Selon Desroche, « le développement rural est idéalement endogène, coopératif et villageois » (Draperi 2007, p. 51). Cet auteur considère la coopération comme un outil ou une dimension du développement d’une société locale et définit sa place particulière dans le développement local, endogène ou autocentré. La volonté des personnes de répondre collectivement à des besoins partagés conduit à la naissance de l’économie sociale (Draperi, 2005a). L’économie sociale exige, par définition, des coopérations entre les acteurs locaux, tant individus qu’instances. La condition préalable est la confiance entre ces acteurs, c'est-à-dire le capital social. Aujourd’hui la vie économique et sociale est dominée par le risque, ce qui fait de la confiance une nouvelle valeur indispensable à la cohésion sociale. Le capital social apparaît désormais comme absolument nécessaire au développement économique. La confiance est une notion qui touche toutes les sociétés, aussi bien celles qui sont développées que celles qui sont en voie de développement, et elle constitue l’élément qui permet d’envisager des changements historiques, à l’échelle planétaire. Mais la confiance naît de la création d’une culture de coopération tant au travail que dans la vie (Tsobanoglou, 2009). Cela signifie que l’économie sociale existe comme objet de pensée avant même d’être une organisation. Même si elle se construit en relation avec les transformations socioéconomiques, cette pensée projective possède sa propre dynamique et est constitutive de l’économie sociale. (Draperi, 2007). Selon Desroche, l’association coopérative ne se définit ni à partir d’un statut juridique, ni à partir d’une mesure économique, ni même à partir de principes fondateurs, mais à partir de l’animation de groupes sociaux définis. L’importance de cette animation coopérative permet de distinguer une économie sociale instituante et une économie sociale instituée (Draperi, 2007, p. 54). Dans de nombreux cas d’échec des politiques centrales économiques ou sociales, on retrouve une action insuffisante du secteur associatif. Les organisations d’économie sociale ont une production d’utilité, qui a plusieurs dimensions, économique, sociale, institutionnelle. Selon Mathieu (1995), ces organisations sont capables de faire apparaître dans les campagnes la « vitalité cachée de l’emploi rural ». En outre, les fonctions des organisations d’économie sociale à la campagne sont l’occasion de générer des surplus économiques et sociaux, puisque ces organisations permettent d’éviter des situations de crise grâce à leur action préventive et réflexive (Garrabé, 2007 ). Mais ce qui les caractérise est que, à part l’utilité économique, identifiée par les productions relativement traditionnelles des entreprises du secteur (surplus marchand total), elles ont aussi une utilité sociale, ce qui représente une véritable spécificité. Selon le « Groupement National de la Coopération », « une entreprise est d’utilité sociale si sa finalité distincte de l’entreprise traditionnelle est la valorisation maximale du capital social ». (Garrabé M., 2007, p. 85) Une autre dimension de l’utilité sociale est que les organisations d’économie sociale constituent un facteur de cohésion sociale. Pour les sociétés rurales, ce besoin est encore plus aigu en raison du dépeuplement des campagnes. Le secteur de l’économie sociale est souvent le lieu d’une certaine innovation, au niveau non seulement économique et social, mais aussi institutionnel. Cette fonction d’innovation contribue à promouvoir d’autres formes d’organisation que les sociétés de capitaux, articulant l’économique et le social. (Garrabé, 2007). L’entreprise d’économie sociale est par excellence le lieu où les citoyens exercent leur responsabilité politique dans l’économie (Draperi, 2005b, p. 107). Pour Tocqueville, « l’association volontaire, quel que soit son objet, est une école de démocratie qui élargit l’horizon des participants, stimule la prise de parole et le débat, apprend à agir en commun, sur un pied d’égalité » (Garrabé, 2007). De ce point de vue, ces organisations contribuent à l’émergence d’une gouvernance locale. La création de certaines facilités dans une commune rurale ou la valorisation des biens locaux communs dépend de la capacité de ses membres à s’organiser, coopérer, créer des partenariats et satisfaire leurs revendications. L’engagement effectif communautaire est lié à la participation active des membres de la communauté. La promotion de l’engagement communautaire est étroitement liée à celle du « citoyen actif ». Selon ce discours, « les individus ont le droit de rechercher les solutions à leurs problèmes, mais ont en même temps la responsabilité de s’activer à la réalisation de leurs objectifs». Ainsi, on passe du « gouvernement rural » à la « gouvernance rurale » (Woods, 2005). Le fonctionnement des organisations d’économie sociale dans les zones rurales constitue un paramètre de la gouvernance rurale. Les structures à travers lesquelles les espaces ruraux sont gouvernés varient d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre, en fonction du cadre institutionnel, de l’idéologie politique dominante et de l’histoire propre à chacun ou à chacune. Du paternalisme, les sociétés rurales de l’Europe occidentale sont passées au « gouvernement rural » et, depuis les années 90, à la « gouvernance rurale » (Woods, 2005), qui inclut non seulement les institutions de gouvernement existantes, mais aussi l’émergence d’une pléthore de partenaires, initiatives communautaires, coopératives, associations locales etc., introduisant une nouvelle forme d’organisation des sociétés locales. H. Desroche estime que la seconde moitié du XXe siècle se caractérise par l’essor de la coopération dans les sociétés rurales du sud. (Draperi, 2007, p. 51). Les formes traditionnelles d’organisation du secteur de l’économie sociale dans les espaces ruraux sont les coopératives agricoles et les associations. Les coopératives agricoles ont une place particulière dans le développement rural de l’Europe occidentale du vingtième siècle, car elles ont joué un rôle déterminant dans la modernisation de l’agriculture. Actuellement, les coopératives agricoles sont en mauvaise posture. Elles perçoivent moins de subventions qu’auparavant et, du fait de la libéralisation des marchés agricoles, elles sont de plus en plus souvent soumises à un environnement commercial toujours plus concurrentiel. Les bénéfices pour les membres sont en diminution et, dans bien des cas, les agriculteurs délaissent les coopératives (Garrabé, 2007). Cependant, les communautés rurales qui disposent du capital social indispensable réussissent à coopérer sous de nouvelles formes et à s’adapter aux nouvelles conditions du marché, en s’orientant vers les nouvelles demandes des consommateurs -en produits ou en services- (Koutsou et Vounouki, 2009). Très nombreuses dans les campagnes et poursuivant une grande diversité d’objectifs (sociaux, culturels et, dernièrement, environnementaux), les associations, « rurales » ou « locales » sont pourtant moins bien connues. Selon Epagneul et Mathieu (2000, p.16), les associations produisent de la solidarité. Cette production de solidarité aurait même un caractère alternatif en débouchant sur la création d’emplois et l’insertion des personnes en difficulté, par la formation et par le travail. Bien qu’il s’agisse de formes innovantes, le but des associations est de préserver l’identité de la société locale. Cela n’a rien de contradictoire, car l’innovation peut (et doit) s’articuler autour d’éléments stables identitaires, comme des valeurs et des pratiques (Garrabé, 2007) Par son action en faveur du développement local, le secteur joue un rôle déterminant dans la préservation de l’identité territoriale. Ce maintien de l’identité n’a rien à voir avec la conservation figée d’une situation donnée, mais implique le plus souvent une conception dynamique du changement à l’intérieur d’une permanence constituée par le cadre de vie, les valeurs et les relations sociales locales (Garrabé 2007, p. 43). La préservation de l’identité territoriale s’accompagne fréquemment de la sauvegarde du patrimoine local. Certaines catégories sociales jouent parfois un rôle spécifique dans la naissance et le développement des organisations d’économie sociale en zone rurale. Les femmes constituent une telle catégorie : exclues des activités agricoles par la modernisation de l’agriculture (ce qui signifie, dans la majorité des cas, leur exclusion de la vie économique active), elles assument désormais, par le biais des coopération, un rôle actif dans la vie économique et sociale locale. Dernièrement il y a un intérêt accru pour les organisations féminines à l’espace rural. L’intérêt pour la question du genre tient à une position éthique et une position économique. La première s’attache à contester d’un point de vue moral, la situation de second rang des femmes dans les institutions. La seconde pragmatique, constate que les politiques de développement ont tout à gagner à optimiser l’utilisation des ressources que les femmes représentent. L’activité des femmes occupe une place importante dans la problématique du changement économique et social de la campagne (Garrabé, 2007). Dans le présent travail, nous étudions les organisations d’économie sociale dans la campagne grecque, et plus précisément celles qui sont créées par des femmes rurales. Il s’agit de coopératives de production et d’associations, fondées au cours de ces trois dernières décennies. Nous recherchons les conditions de leur création, leur évolution dans le temps et surtout leur rôle dans l’animation de la vie économique et sociale locale. Etant donné le manque de données au niveau national, nous circonscrivons notre enquête à un département du Nord-est du pays : celui de l’Évros. Une recherche aux archives des trois Unions des Coopératives Agricoles et des deux Tribunaux de 1ère instance nous donne une image des organisations d’économie sociale existant dans le département, dans l’espace urbain aussi bien que rural. Nous focalisons notre étude sur les organisations féminines de la campagne et, à travers des études de cas (trois coopératives et trois associations), nous tentons de répondre aux questions de la recherche. 2. L’économie sociale en Grèce Le terme d’économie sociale n’a commencé à être utilisé en Grèce qu’au cours de ces dernières années, dans certains milieux scientifiques, sans pour autant être connu dans des cercles plus larges de la société et sans être défini conceptuellement. D’où un manque d’informations statistiques au niveau national. Bien que des organisations d’économie sociale existent depuis longtemps, elles ne font pas l’objet d’une classification et il n’y a pas de données connues pour chaque type au niveau national. Les informations dont on dispose sont partielles, anciennes et incomplètes. Font partie, en Grèce, de ces organisations d’économie sociale les coopératives, les associations/fondations et les organisations environnementales. Il n’existe pas de mutuelles, parce que les services d’assurance sont effectués exclusivement par des sociétés anonymes ou par des coopératives (Klimi et Papageorgiou, 2010). Les coopératives s’identifient en Grèce aux coopératives agricoles. Leur fondation a commencé au début du vingtième siècle, conformément à la Loi 602/1915. Un grand nombre a ainsi été fondé, dans pratiquement chaque village, afin de faciliter la production et la commercialisation des denrées agricoles. La Grèce compte aujourd’hui 6.376 coopératives agricoles (et 112 Unions de Coopératives Agricoles), ce qui constitue un record à l’échelle de l’Union Européenne (Papageorgiou, 2004). Ces organismes ont largement contribué à moderniser l’agriculture hellénique et ont été dans une certaine mesure l’outil de la politique agricole nationale (Louloudis et Maraveyias, 1999). Après l’adhésion du pays à la Communauté Européenne, ce sont les coopératives agricoles qui ont, pour une grande part, géré les subventions communautaires attribuées à la production agricole, ayant aussi l’occasion de se moderniser à travers des investissements subventionnés. Cependant, des raisons liées à la conjoncture internationale (mondialisation du marché des produits agricoles), à la transformation de la Politique Agricole Commune (PAC), ainsi qu’à la mauvaise gestion de leurs dirigeants ont conduit ces organismes à une situation financière inextricable. Leur échec a des conséquences négatives non seulement au niveau économique, vu que certains problèmes organisationnels du secteur primaire ne trouvent plus de solution, mais aussi au niveau social, puisque le capital social des sociétés rurales est désormais entamé, ce qui signifie que la population des campagnes n’est plus disposée à coopérer, malgré les problèmes importants auxquels elle se trouve confrontée - problèmes dont certains, justement, pourraient être résolus à travers des coopérations (Koutsou et Vounouki, 2009). Un deuxième type de coopérative en milieu rural est constitué par les « Coopératives féminines agrotouristiques ». Leur fondation a commencé à la fin des années 1980, à l’initiative du « Secrétariat Général pour l’Égalité ». Les femmes de certaines communes rurales ont été sensibilisées et mobilisées, si bien qu’il existe aujourd’hui 140 coopératives de ce type (Ministère du Développement rural et de l’Alimentation, 2008), dispersées dans le pays, en zone tant littorale que continentale. Au niveau national, elles sont appelées « coopératives féminines agrotouristiques », parce qu’ « elles visent à promouvoir la culture locale afin de contribuer au développement de l’agrotourisme ». Ce sont des coopératives de production, dont l’activité consiste à générer des produits traditionnels alimentaires, artisanaux ou hôteliers. La grande majorité (75%) d’entre elles offrent des produits alimentaires traditionnels locaux, 18,6% concernent des produits artisanaux et 6,4% disposent de gîtes ruraux (Ministère du Développement rural et de l’Alimentation, 2008). Ces dernières livrent parallèlement des produits de terroir qu’elles vendent sur place, ce qui vient porter le pourcentage de la première catégorie à 81,4% de l’ensemble. La constitution de coopératives féminines spécialisées dans la production de denrées de terroir va de pair avec l’efflorescence plus générale d’entreprises de ce type animées par des femmes dans l’espace rural grec, où elles viennent répondre au retour des consommateurs à des produits traditionnels sains (Anthopoulou, 2010). En milieu urbain, on observe deux sortes de coopératives : les banques coopératives (la première a été créée en 1994 et il y en a aujourd’hui 16) et lesdites coopératives urbaines. Apparues à partir des années 60 et 70, ces dernières représentent trois groupes professionnels: électriciens, plombiers et pharmaciens. Ces deux types d’organisations sont très actifs et ont le vent en poupe ces dernières décennies. La catégorie des associations-fondations comprend des organisations présentant une grande variété d’objectifs (culture, santé, minorités, volontariat/bénévolat etc.). Il existe un très grand nombre d’associations culturelles dans plusieurs communes rurales, fondées pour protéger et sauvegarder la culture locale et le patrimoine. Parallèlement, on rencontre dans les centres urbains des associations de même type, fondées par les migrants du monde rural; elles sont pour mission de préserver des liens avec le lieu d’origine. Certaines de ces associations culturelles sont très actives. On estime que leur nombre s’élève à quelques milliers, mais on ne dispose pas d’informations au niveau national. Ces deux dernières décennies ont vu apparaître un nouveau type d’association, les associations environnementales, suivant l’évolution des intérêts des sociétés modernes. Certaines sont très actives et ce sont presque les seules associations à créer des emplois. Selon les données disponibles, on en comptait 210 en 2002. Tableau 1. Organisations d’économie sociale en Grèce Organisation nombre Coopératives agricoles (en 2008) 6.376 Coopératives agrotouristiques 140 féminines (en 2008) Coopératives urbaines (en 2008) 83 Banques coopératives (en 2008) 16 Associations-Fondations* 1554 (en 2002) Organisations environnementales 210 (en 2002) Total 8.379 Source: Klimi et Papageorgiou 2010, Chrysakis 2002. * compte non tenu des associations culturelles % 76,1% 1,7% 1,0% 0,2% 18,5% 2,5% 100% Mesurer le poids de l’économie sociale est nécessaire pour connaître l’influence réelle qu’exerce sur la société ce secteur trop mal connu du point de vue statistique. Or les données dont nous disposons, partielles et anciennes, ne prennent en compte que les aspects économiques traditionnels de ce genre d’évaluation : tantôt les postes d’emploi, tantôt le nombre des adhérents… Par ailleurs, comme Epagneul et Mathieu le soulignent (2000, p. 45), tout ce qui relève de la production indirecte, c'est-à-dire des effets d’entraînement au développement est encore plus mal connu. Une estimation plus fine ne peut se réaliser qu’à travers des études de cas précis. Selon une publication du CIRIEC (2000) concernant la contribution de l’économie sociale à l’emploi, au niveau national, dans les pays membres de la Communauté Européenne, ce taux (0,77%) est très faible en Grèce ; il représentait 68.779 postes d’emploi en 1997. C’est le plus faible, avec celui du Luxembourg (Chrisakis, 2002), et il doit actuellement être encore minoré, en raison de la fermeture de plusieurs coopératives agricoles et de la diminution du nombre de leurs unions. En dehors du chiffre global mentionné ci-dessus, la seule catégorie pour laquelle nous disposons de données sur le nombre des postes d’emplois est constituée par les associations environnementales (328 personnes en 2002) et par les coopératives féminines agrotouristiques qui, en tant que coopératives de production, fournissent un travail à leurs membres (aujourd’hui près de 3.000). Basées sur le principe du bénévolat, les associations ne créent pas d’emplois. En plus de leur rôle économique, de nombreuses organisations –et particulièrement celles qui agissent dans le domaine de la culture et du sport- jouent un rôle social très important, puisqu’elles se développent en assurant la diffusion du sport et des loisirs dans les classes moyennes et populaires (Archambault et Kaminski, 2009), tout en réalisant une œuvre considérable pour la préservation de la culture et la sauvegarde du patrimoine local. L’explosion du nombre des associations au cours de ces trente dernières années a été largement accompagnée par les pouvoirs publics. Á partir des années 80, la Communauté Européenne, l’Etat et les collectivités locales (départements, municipalités etc.) encouragent systématiquement l’économie sociale en facilitant les regroupements, en augmentant subventions et donations, en accordant des avantages fiscaux aux associations et à leurs sponsors, en incitant enfin, au moyen de séminaires spéciaux, la population à coopérer (Archambault et Kaminski, 2009 ; Koutsou et all. 2009) 3. L’économie sociale dans le département de l’Evros Le manque de renseignements portant sur la date de fondation et le but des organisations de l’économie sociale au niveau national nous a obligée à faire une enquête au niveau départemental. Des informations se trouvent dans les archives des Unions des Coopératives Agricoles (pour les coopératives) et des Tribunaux de 1ère instance (pour les associations). Pour notre enquête, nous avons choisi le département de l’Évros, situé au Nord-est du pays. D’après les résultats de l’enquête effectuée aux archives des trois « Unions des Coopératives Agricoles » et de deux tribunaux de 1ère instance, il existe dans le département de l’Évros 1615 organisations d’économie sociale, fondées depuis le début du siècle dernier (la région a été réunie à l’État grec en 1920) jusqu’à aujourd’hui. 178 d’entre elles (11%) sont des coopératives et 1.437 (89%) des associations. Á travers leur date de fondation et leurs objectifs, nous pouvons lire l’histoire récente de la société grecque, qui suit de près celle des sociétés des pays de l’Europe occidentale (Archambault et Kaminski, 2009). Dans les années 20 et 30, juste après l’incorporation de la région à l’État grec, les agriculteurs du département (en grande majorité, des réfugiés de Thrace orientale) fondent des coopératives agricoles dans tous les villages, afin de mieux organiser la production agricole. Le but des coopératives est de rendre divers services à leurs membres (approvisionnement des exploitations agricoles, octroi de crédit) et d’optimiser la commercialisation de cette production. D’après l’enquête, jusqu’à aujourd’hui ont été fondées 170 coopératives agricoles, rassemblant 13.138 producteurs et constituant trois « Unions des Coopératives Agricoles ». Le nombre des communes rurales (de moins de 2.000 habitants) existant dans le département s’élève à 163. En dehors des coopératives agricoles, qui sont exclusivement « masculines », on assiste, à partir des années 90, à la création de coopératives féminines, dont le but est de produire des denrées alimentaires traditionnelles, en utilisant les ressources agricoles locales, ou encore des objets artisanaux. Il existe aujourd’hui dans le département neuf coopératives de ce type. Des associations commencent à voir le jour après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Dans les années 50, certaines sont créées par des victimes des conflits (Deuxième Guerre mondiale et Guerre civile). Dans les années 60 sont fondées des associations professionnelles, destinées à protéger les intérêts de chaque secteur d’activité, puisqu’on ne signe pas encore de conventions collectives de travail. Par la suite, durant la dictature (1967-1974), les associations abandonnent tout objectif politique pour se tourner vers les sports, la religion ou montrer leur sympathie envers la police ou l’armée. Après la chute du régime des colonels et surtout après l’arrivée au pouvoir du parti socialiste (1981), on assiste à une explosion des associations culturelles, qui va de pair avec la tendance, alors générale dans la société grecque, à chercher à retrouver ses racines, à redécouvrir tradition et culture populaires, tandis que s’exprime également un intérêt extrêmement vif pour les questions éducatives, à travers la création d’associations de parents d’élèves du primaire et du secondaire. Depuis le milieu des années 90 jusqu’à aujourd’hui, on observe en outre une sensibilisation particulière aux questions touchant à l’environnement (la région abrite le delta de l’Évros et la forêt de Dadia, tous deux protégés par la Convention de Ramsar), aux minorités (en raison de l’arrivée dans le département de migrants originaires d’autres pays), au bénévolat, aux groupes sociaux défavorisés ou aux handicapés etc. Tableau 2. Les organisations d’économie sociale dans le département de l’Evros en 2010 Type de l’organisation But de l’organisation Nombre Coopératives agricoles 170 Coopérative* Coopératives féminines 9 agrotouristiques 179 Total Culture 425 Profession 386 Sport 277 Parents 174 Loisir 67 Association** Volontariat 43 Victimes des guerres 19 Environnement 18 Minorités 9 Sympathie à l’armée 8 Religion 6 Handicapés 5 Total 1.437 Total général 1.616 Sources : *Unions des Coopératives agricoles d’Évros, Traitement des données par les auteurs **Tribunaux de 1ère instance du département de l’Évros, Traitement des données par les auteurs Tableau 3. Evolution du nombre des associations dans le département de l’Evros Décennie Nombre % 1945-1950 58 4,04 1951-1960 49 3,41 1961-1970 122 8,49 1971-1980 194 13,50 1981-1990 343 23,87 1991-2000 352 24,50 2001-2010 319 22,20 Total 1437 100,00 Source : Tribunaux de 1ère instance du département de l’Évros, 2010, Traitement des données par les auteurs. En ce qui concerne le poids économique de l’économie sociale dans le département de l’Évros, l’information dont nous disposons est celle qui concerne les postes d’emplois. Les coopératives agricoles, dont le siège est aux communautés rurales, n’occupent pas de personnel. Les « Unions des Coopératives Agricole », dont le siège est aux centres urbains du département, occupent aujourd’hui 113 personnes à plein temps et 74 à temps partiel. Les coopératives féminines regroupent 95 personnes (leur emploi peut se caractériser plutôt comme à temps partiel). Les associations, enfin, n’occupent pas de personnel et elles sont basées sur le bénévolat. Selon les résultats de l’enquête, la majorité des associations (60,1%) ont leur siège dans les centres urbains du département et 39,9% dans des communes rurales. On remarque que plus on s’éloigne du grand centre urbain (en l’occurrence, Alexandroupoli, chef-lieu du département), plus les associations se multiplient dans les communes rurales. 4. Les organisations féminines d’économie sociale dans les campagnes de l’Evros Parmi les organisations d’économie sociale existant dans la zone rurale du département de l’Évros, les plus actives sont celles dont les membres sont des femmes rurales: il s’agit de coopératives de production et d’associations. Selon la classification de Tchernogof , les associations féminines appartiennent au secteur «Loisirs et Sociabilité » (Garrabé, 2007, p. 21). Ces organisations féminines ont commencé à apparaître dans les années 80 et 90, à une époque marquée dans la région de notre recherche par de profonds changements sur le plan économique et social. Au niveau économique, l’agriculture avait été complètement modernisée, ce qui signifiait pour les femmes leur quasiexclusion des activités agricoles, qui dans la plupart des cas coïncidait avec leur éloignement de la vie économique active, puisque les possibilités de trouver un emploi en dehors du secteur agricole étaient particulièrement limitées. Au niveau social, se trouvaient désormais en régression les grands courants de l’exode rural (dirigés vers les pays de l’Europe occidentale et vers les centres urbains du pays) qu’avait connus la région et qui avaient provoqué le dépeuplement des campagnes, les privant de leur jeunesse, et désorganisant ainsi totalement leur vie sociale (Koutsou, 1996). Dans ce cadre, les agricultrices résidant en permanence dans les régions agricoles ont décidé de se mobiliser collectivement afin de résoudre quelques-uns des problèmes évoqués ci-dessus. Elles ont fondé des coopératives de production, afin de se créer des emplois pour elles mêmes, et des associations afin de réanimer la vie sociale locale. Pour mieux comprendre leur action et leur rôle dans la société locale, nous avons interrogé les présidentes de trois organisations représentatives de chaque catégorie. 4.1. Les coopératives féminines agrotouristiques Il existe dans le département neuf coopératives féminines, une au nord, une dans l’île de Samothrace et les autres au sud. Elles ont vu le jour durant les années 90, à l’initiative d’instances locales qui, valorisant les programmes communautaires et nationaux, ont incité les femmes à se « créer des emplois » pour elles-mêmes. Leur action comprend deux axes, les séminaires spéciaux, dans un premier temps, destinés à sensibiliser les femmes et, par la suite, les programmes de subvention, visant à les mobiliser. Parallèlement, les agricultrices ont été largement soutenues par les instances locales (municipalités), qui leur ont offert un bâtiment public abritant leurs ateliers et constituant un lieu de vente pour leurs produits. D’habitude, il s’agit de l’ancienne école primaire, désormais fermée en raison du manque d’effectifs. Selon les trois présidentes interrogées, le nombre des femmes – sociétaires des trois coopératives s’élève à 63 et la majorité d’entre elles a plus de 45 ans. Ce sont des femmes qui possèdent « le savoir faire et la patience nécessaires pour produire ces denrées », nous ont-elles dit. En plus de ces produits qu’elles vendent soit sur place, dans l’atelier de la coopérative, soit sur les marchés des centres urbains, elles assurent l’organisation de diverses manifestations de la société locale (mariages, baptêmes, cérémonies commémoratives etc.). Les bienfaits de cette collaboration ne se limitent pas exclusivement aux membres de la coopérative, mais se répandent aussi dans toute la société locale. Les matières premières nécessitées sont achetées aux producteurs de la région. Les hommes du village cueillent dans la montagne les plantes et les fruits de la forêt, qu’ils vendent ensuite à la coopérative. On ressuscite aussi des cultures qui avaient été abandonnées, celle de la noix par exemple ; les fruits sont désormais achetés par la coopérative pour fabriquer une spécialité locale de confit. Cependant, au-delà des résultats économiques immédiats, les coopératives féminines contribuent à préserver les traditions gastronomiques de l’endroit, en confectionnant des produits selon des techniques anciennes qui se perdent avec le temps. Ces denrées sont très recherchées, aussi bien par les visiteurs de la région que par ceux qui en sont originaires, car «elles leur rappellent leur enfance» (Anthopoulou et Koutsou, 2010). Ainsi, les coopératives féminines deviennent une affaire qui ne concerne plus leurs seuls membres, mais l’ensemble de la société locale, et pas uniquement. Les revenus que tirent les femmes membres de ces coopératives ne sont pas particulièrement élevés : selon les responsables interrogées, ils sont inférieurs au salaire de base d’un ouvrier spécialisé (SMIG). Cependant, pour ces femmes, ils représentent quelque chose d’important, car « c’est leur unique rentrée d’argent réelle et bien à elles », comme le déclarent les trois présidentes interrogées. Ce fait contribue à les émanciper de leur environnement familial, car après leur éviction des travaux agricoles, leur participation au revenu familial n’était plus visible. Il contribue également à les émanciper de l’ensemble social, puisqu’elles constituent dorénavant un groupe capable de garantir ne serait-ce que de petits revenus à la société locale, tout fournissant des services à l’ensemble du corps social. Cependant, comme elles- mêmes le déclarent, au-delà des revenus, « c’est pour nous l’occasion de tirer parti du temps libre dont nous disposons largement et de nous sentir productives». 4.3. Les associations féminines de «loisirs et sociabilité » La création des associations féminines a commencé au début des années 80 et s’est intensifiée durant la décennie suivante. Aujourd’hui, il existe une association féminine dans 40,1% des communes rurales du département et leur nombre total s’élève à 66. Plus on s’éloigne des centres urbains, plus le nombre de ces associations augmente, ce qui montre le besoin qu’ont les communes rurales isolées de voir leur vie sociale s’animer. L’initiative appartient aux femmes rurales elles-mêmes. Après la création, en 1981, de la première association de ce type par un groupe de « pionnières », des organisations féminines se sont mises à essaimer dans les villages du département. Selon les trois présidentes interrogées, les membres de ces associations sont des femmes résidant de manière permanente dans les campagnes et âgées, dans leur grande majorité, de plus de 50 ans. Les trois présidentes interviewées ont 55, 62 et 68 ans et les associations qu’elles dirigent ont respectivement 84, 46 et 70 membres. Il résulte des réponses apportées que les associations mènent toute une diversité d’actions, fondées exclusivement sur le volontariat ; elles exercent ainsi un rôle culturel et social, tout en participant également à la gouvernance locale. Parallèlement, elles contribuent à maintenir des liens entre la population résidente et ses migrants. Plus précisément, leurs actions sont les suivantes : - résurrection de la grande fête annuelle des villages, qui avait disparu dans beaucoup d’entre eux depuis assez longtemps. - résurrection des coutumes et des fêtes locales - organisation d’excursions dans le pays - invitation des personnes originaires des villages et ayant émigré à la ville ou à l’étranger à se retrouver pour une « rencontre annuelle ». Leur action ne se limite pas au domaine des festivités. Elles complètent l’œuvre des services publics locaux (par exemple, nettoyage des bâtiments d’usage collectif, comme l’église, plantations d’arbres etc.), elles organisent des actions de bénévolat (dons du sang), mènent des actions charitables en faveur de membres appartenant non seulement à la société locale, mais à d’autres régions ou pays, elles collaborent avec les services de l’administration départementale pour informer le public et/ou réclamer des mesures pour les besoins de la commune en services publics (santé, prestations sociales etc.). L’une des associations que nous avons étudiées a joué un rôle de premier plan dans la création d’un musée des arts et traditions populaires dans une commune rurale. Certaines de leurs actions ont un caractère périodique (ainsi, les fêtes et la résurrection des coutumes locales), tandis que d’autres, comme les excursions, dépendent de leurs ressources. Ces dernières proviennent tant de leurs activités propres que de dons effectués par différentes instances publiques (département, municipalité, clergé) ou par des particuliers. En ce qui concerne leurs propres activités, les ressources proviennent de l’organisation de fêtes, de la vente des produits qu’elles préparent et vendent elles-mêmes lors des différentes manifestations, ainsi que de leurs cotisations annuelles à l’association. «Ces associations sont pour nous une occasion de veiller à notre lieu d’origine et de l’empêcher de disparaître », ont-elles déclaré. Discussion des résultats Les femmes qui ont créé coopératives de production et associations dans les campagnes du département de l’Evros constituent une catégorie de la population rurale qui, bien qu’elle ait vécu l’exode par l’activité agricole, elle n’a pas vécue l’exode géographique. Il s’agit de femmes qui ont décidé qu’elles étaient capables de résoudre, à travers des actions collectives, certains des problèmes économiques et sociaux auxquels elles étaient confrontées. Cependant, le fait que ces actions collectives ne soient pas un phénomène généralisé à tout l’espace rural du département prouve la difficulté de semblable entreprise. Les actions collectives des femmes rurales ne constituent pas les seules à être menées au sein des communautés rurales. Mais, selon une des présidentes interrogées, « les coopératives agricoles représentent pour les sociétés locales une histoire ancienne, masculine et dépassée, alors que les organisations des femmes (coopératives et associations) représentent une histoire nouvelle, féminine et fraîche». Les femmes des campagnes qui, avec les exigences actuelles accrues du marché du travail, sont presque totalement exclues de ce dernier (car relativement âgées, d’un niveau culturel assez bas, privées de capitaux, hésitant à prendre des risques financiers et personnels, isolées dans de petites agglomérations rurales) (Koutsou et all, 2009), ont trouvé leur place à l’intérieur de ce cadre, saisissant des occasions (programmes de subventions, prestations offertes par des instances locales), tout en valorisant les nouveaux modèles de consommation, transformant ainsi leurs inconvénients en avantages comparatifs. Ce qui différencie les associations féminines des coopératives féminines est que la création des premières est le résultat d’une action « botton-up », tandis que celle des secondes est le résultat d’une action « top-down ». Quel que soit le point de départ, ce qui est important, c’est le rôle que jouent finalement ces actions collectives pour les sociétés locales. Si l’on entend, par développement rural, l’amélioration non seulement des indices économiques (postes d’emploi, revenus), mais aussi de la vie sociale des sociétés locales et de la gouvernance, les organisations féminines apportent une contribution importante au développement rural. Le rôle des organisations féminines d’économie sociale dans les campagnes grecques renferme le sens réel de l’économie sociale, car les bienfaits résultant des activités de ces organisations ne se limitent pas à leurs sociétaires, mais se diffusent parmi les membres de la société locale, et même au-delà. Parallèlement, elles contribuent à bâtir un capital social au sein des sociétés rurales. Les organisations d’économie sociale des femmes rurales jouent un rôle de promotion des reformes économiques, sociales et institutionnelles nécessaires dans les campagnes. Le fonctionnement des ces organisations féminines favorise l’émergence de ce que l’on pourrait appeler l’identité économique et sociale féminine, non pas que la femme n’ait pas un rôle économique et social important dans les communes rurales, mais celui-ci ne fait pas l’objet d’une reconnaissance en tant que tel. L’apparition de cette identité favorise la diminution de la pression sociétale et un certain changement dans les pratiques sociétales (Garrabé, 2007). BIBLIOGRAPHIE Anthopoulou Th., 2010, « Rural women in local agrofood production. Between entrepreneurial initiatives and family strategies. A case study in Greece”, Journal of Rural Studies, DOI:10.1016, JRURSTUD. 20.1003.004, pp. 1-10. Anthopoulou Th., Koutsou S., 2010, “Local agri-food products of women’s cooperatives. The “feminine side” of quality (Greece)”, 9th European IFSA Symposium, Vieena “Building sustainable rural futures”, Vienna, 4-7 July. 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