Jean-Baptiste de La Salle

Transcription

Jean-Baptiste de La Salle
Des figures fondatrices
Jean-Baptiste de La Salle,
fondateur des Frères des écoles chrétiennes
Sa bibliographie, en quelques étapes…
1651 : naissance à Reims. Fils de bonne famille que l’on destine à
la prêtrise (il reçoit la tonsure à l’âge de onze ans !)
1679 : Jean-Baptiste, jeune chanoine de 28 ans (!), rencontre à
Reims Adrien Nyel qui veut développer des écoles gratuites de
garçons. Avec lui, il se met au service des enfants pauvres,
abandonnés, livrés à la rue. C’est une œuvre novatrice pour
l’époque ; il est le premier dans l’Eglise à offrir un enseignement
populaire et accessible à tous. Il va bientôt partager ses biens et
renoncer à ses fonctions de chanoine.
1684 : il fonde la Société des Frères des écoles chrétiennes
1686 : le noyau initial de maîtres s’étoffe. Ils décident de ne plus s’appeler « maîtres » mais
« frères des écoles chrétiennes ». « Ce nom de Frères leur dit que devant se regarder
comme les frères aînés de ceux qui viennent recevoir leurs leçons, ils doivent exercer ce
ministère de charité avec un cœur charitable. »
1691-1712 : période difficile pour Jean-Baptiste de La Salle : il est calomnié, remis en cause
par beaucoup, y compris par les frères eux-mêmes.
1719 : il meurt le jour du vendredi-saint.
Jean-Baptiste de La Salle, un pédagogue…
Pour son temps, il a fait preuve de novation en rompant avec les habitudes de l’époque et en
rassemblant des trouvailles de ses devanciers.
Retenons de tout cela les principes qui restent toujours valables dans notre approche de la
pédagogie aujourd’hui :
- Le caractère global de l’éducation : elle est à la fois chrétienne, intellectuelle,
pratique, morale…
- La nécessaire connaissance de chaque enfant pour que notre attitude éducative s’y
adapte.
- La participation active et la responsabilisation de l’élève : le maître fait participer
l’élève à son enseignement (il demande un effort personnel, pose des questions,
laisse chercher l’élève, demande des travaux pratiques, fait travailler sur des
contrats… ainsi qu’à la vie de l’école par tout un système de services pour la
communauté. Il s’agit ainsi de préparer les enfants à la vie.
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Une pédagogie qui donne sa place aux apprentissages de base que sont la lecture,
l’écriture, le calcul, l’usage de la répétition et du contrôle régulier. La lecture se fera
désormais dans la langue maternelle (jusque là, elle se faisait en latin). Il est fait
appel également à l’enseignement simultané avec le travail par groupes de niveau.
La nécessaire formation des maîtres, tant dans le domaine pédagogique que sur le
plan chrétien. La bonne volonté des enseignants ne peut pallier leur impréparation.
Jean-Baptiste de La Salle, un maître spirituel…
On retiendra deux aspects de son message, même si sans doute bien d’autres points
pourraient nous intéresser.
- L’école est pour lui un lieu de vie où s’accomplit la vocation chrétienne de tout
éducateur. C’est donc dans l’accomplissement des tâches professionnelles et
éducatives que l’éducateur rencontre Dieu. L’expérience de Dieu se vit dans ce
quotidien tissé par les relations avec les jeunes, les collègue, les parents, Il faut donc
que chaque éducateur apprenne à reconnaître cette présence de Dieu et de son
œuvre au cœur de la réalité qu’est l’école.
- Dans la vie de chaque éducateur, il est nécessaire de donner place à la prière, à la
conversation avec Dieu, de se mettre à l’écoute de sa Parole. Dans la Bible, Dieu
converse avec les homes et avec son peuple. Il poursuit ce dialogue avec nous
aujourd’hui et la conversation de l’éducateur avec Dieu portera sur les réalités vécues
par les familles des es élèves, par les jeunes, par les autres éducateurs.
Laissons la parole à Jean-Baptiste de la Salle…
Ne leur parlez jamais qu'avec douceur et taisez-vous quand vous craignez de leur parler
autrement. (Méditation 65, 2)
Votre zèle à l'égard des enfants que vous instruisez serait peu étendu, et n'aurait que peu de
fruits et de succès, s'il ne se terminait qu'à des paroles. Il faut pour le rendre efficace que
votre exemple soutienne vos instructions, et c'est une des principales marques de votre zèle.
(Méditation 202, 3)
Si vous avez envers eux la fermeté d'un père pour les éloigner du désordre, vous devez
aussi avoir pour eux la tendresse d'une mère pour les recueillir et leur faire tout le bien qui
dépend de vous. (, Méditation 101-3)
Ce doit être une des principales attentions de ceux qui sont employés à l'instruction des
autres, de savoir les connaître et de discerner la manière dont on se doit conduire à leur
égard : car il faut plus de douceur à l'égard des uns, et plus de fermeté à l'égard des autres ;
il y en a qui demandent qu'on ait beaucoup de patience, d'autres qu'on les pousse et qu'on
les anime ; il est nécessaire, à l'égard de quelques-uns, qu'on les reprenne et qu'on les
punisse pour les corriger de leurs défauts ; il s'en trouve sur lesquels il faut continuellement
veiller pour les empêcher de se perdre ou de s'égarer. (Méditation 33-1)
Vous êtes, par votre état, chargés d'instruire les pauvres enfants : avez-vous de l'amour pour
eux ? ( Méditation 133-3)
Que toutes les paroles qu'ils leur diront soient claires et faciles à comprendre. ( Méditation
193-3)
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Il est de votre devoir de monter tous les jours à Dieu par l'oraison, pour apprendre de lui tout
ce que vous devez leur enseigner, et que vous descendiez ensuite vers eux, en vous
accommodant à leur portée, pour les instruire de ce que Dieu vous aura communiqué pour
eux, tant dans l'oraison que dans les Livres saints remplis des vérités de la religion et des
maximes du saint Évangile.
L'amour de Dieu doit vous presser... Puisque vous êtes les ambassadeurs de Jésus-Christ, il
faut aussi que vous fassiez voir à l'Église quelle charité vous avez pour elle... Faites en
sorte, par votre zèle, de donner des marques sensibles que vous aimez ceux que Dieu vous
a confiés comme Jésus-Christ a aimé son Église.
Yvon Garel
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