la rarete de la petite monnaie en côte d`ivoire

Transcription

la rarete de la petite monnaie en côte d`ivoire
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE STATISTIQUE ET D’ECONOMIE
APPLIQUEE (ENSEA)
Division des Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE)
Rapport du Groupe de Travail
Thème
LA RARETE DE LA PETITE MONNAIE EN CÔTE D’IVOIRE
Sous la supervision :
Présenté par :
TEDONGAP NGUEFACK ROMEO RAYMOND
FEUNOU KAMKUI BRUNO
Elèves Ingénieurs Statisticiens Economistes
Mai 2003
1
GRANGER WILFRID
Docteur en Economie
Enseignant Chercheur à l’ENSEA
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
SOMMAIRE
SOMMAIRE ........................................................................................................................................................... 1
Avant Propos........................................................................................................................................................... 2
Introduction............................................................................................................................................................. 3
CHAPITRE 1
Le problème de la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. ........................................... 4
I-1
Rôle de la petite monnaie dans une économie ..................................................................................... 4
I-2
Revue de quelques travaux sur la rareté de la petite monnaie et faits stylisés .................................... 4
I-3
Les faits marquants de la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire................................................ 5
I-4
Intérêts d’une étude du phénomène de pénurie de la petite monnaie................................................... 8
CHAPITRE 2
Evidence statistique et causes de la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. ................ 9
II-1
Vue globale du phénomène dans la zone monétaire (UMOA)............................................................. 9
II-2
Vue du phénomène en Côte d’Ivoire ................................................................................................. 10
II-3
Construction d’un indicateur de mesure de l’ampleur du phénomène. .............................................. 13
II-4
Comparaison de l’évolution du phénomène dans tous les pays membres de l’UMOA ..................... 16
II-5
Etude économétrique expliquant les différences et les points communs des pays de l’UMOA en
matière de demande de petite monnaie par les agents économiques ................................................................ 17
CHAPITRE 3
Conséquences de la rareté de la petite monnaie................................................................... 21
III-1
Impact des coûts de transaction sur l’optimum du consommateur..................................................... 21
III-2
Le modèle .......................................................................................................................................... 22
III-3
Résolution du programme des ménages............................................................................................. 24
III-4
Implications des comportements des agents sur les fonctions de demande ....................................... 26
III-5.
Simulation ..................................................................................................................................... 29
Conclusion Générale ............................................................................................................................................. 36
Références Bibliographiques ................................................................................................................................ 38
ANNEXES STATISTIQUES ............................................................................................................................... 39
Liste des Tableaux
Tableau i.
Tableau ii.
Tableau iii.
Tableau iv.
Tableau v.
L’UMOA
Tableau vi.
Tableau vii.
Absorption de pièces par année dans l’UMOA........................................................................................... 9
Absorption de billets par année dans l’UMOA........................................................................................... 9
: Corrélations entre les parts des coupures de monnaie dans la circulation fiduciaire............................... 12
Modèle à effet commun expliquant l’indicateur de rareté de la petite monnaie........................................ 18
Modèle à effet fixe expliquant les différences entre les causes de la rareté entre les Pays membres de
19
Modèle à effet aléatoire relatant quelques causes de la rareté de la petite monnaie.................................. 20
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,75 fois supérieure à celle de la
grande monnaie et α = 0,4 .......................................................................................................................................... 40
Tableau viii.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,75 fois supérieure à celle de
la grande monnaie et α = 0,45 .................................................................................................................................... 44
Tableau ix.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,33 fois supérieure à celle de la
grande monnaie et α = 0,38 ........................................................................................................................................ 48
Tableau x.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,33 fois supérieure à celle de la
grande monnaie et α = 0,4 .......................................................................................................................................... 52
Liste des Figures
FigureI.
Evolution des principaux agrégats monétaires et réels de la Côte d’Ivoire de puis 1991............................... 10
FigureII.
: Pourcentages des pièces de monnaie dans la circulation fiduciaire.............................................................. 11
FigureIII.
: Pourcentages des pièces de 100 F CFA et des billets de 500 et 1000 F CFA dans la circulation fiduciaire 11
FigureIV.
: Evolution de la part de petite monnaie dans la circulation fiduciaire en fonction du nombre de transactions
nécessitant l’utilisation de petite monnaie ..................................................................................................................... 12
FigureV.
: Evolution des transactions nécessitant l’usage de petites coupures au cours du temps................................ 12
FigureVI.
Evolution de la quantité de petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de bien de
Consommation finale en Côte d’Ivoire .......................................................................................................................... 13
FigureVII.
Evolution de l’incidence de pauvreté à Abidjan ....................................................................................... 15
FigureVIII.
Schéma indiquant les zones de rareté de la petite monnaie....................................................................... 15
FigureIX.
Comparaison du phénomène dans tous les pays membres de L’UMOA........................................................ 16
FigureX.
Influences des coûts de transactions sur l’optimum du Consommateur ......................................................... 21
FigureXI.
Perte de l’activité économique due au phénomène de rareté de la petite monnaie......................................... 34
FigureXII.
Perte du bien être due au rationnement de la petite monnaie .................................................................... 35
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
1
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Avant Propos
Ce mémoire est le résultat d’un travail de recherche effectué sous la supervision de
Monsieur Wilfrid Granger sur le thème: la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. C’est
un travail qui répond à deux besoins. Le premier est qu’il est un moyen d’évaluation des
connaissances des élèves de la troisième année division des ingénieurs statisticiens
économistes de l’école nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée d’Abidjan
en Côte d’ivoire (ENSEA). Le second besoin est la nécessité d’expliquer et de donner les
conséquences d’un phénomène qui marque toute nouvelle personne arrivant en Côte d’Ivoire
Nous n’avons pas la prétention d’avoir cerné les contours du sujet, bien au contraire nous
pensons que plusieurs analyses peuvent encore être faites. Nous voulons que ce rapport soit
juste un plus par rapport aux travaux qui ont déjà été effectués par d’imminents chercheurs. Il
comporte probablement des lacunes tant au niveau de l’approche qu’au niveau technique. Les
données utilisées sont issues des annexes statistiques des rapports annuels de la BCEAO
(1991 à 2001).
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
2
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Introduction
Une économie où les petites activités sont prépondérantes nécessite également que les
petites coupures de monnaie soient facilement disponibles et en quantité suffisante pour
couvrir librement les transactions désirées par les agents. Les imperfections des politiques
économiques et les comportements de certains agents peuvent cependant nuire à la libre
circulation de la monnaie, entraînant des conséquences généralement néfastes sur l’activité
économique et le bien-être collectif : c’est ce que l’on observe de nos jours dans l’économie
ivoirienne.
Depuis près de cinq années, la petite monnaie de franc CFA est devenue une denrée
rare en Côte d’Ivoire, au point qu'elle est source de nombreux désagréments dans les échanges
commerciaux entre les populations, constate-on de plus en plus dans les principaux centres
urbains et ruraux du pays. Comme exemple, une grave pénurie est observée sur toutes les
lignes de dessertes de la Société des transports abidjanais (SOTRA), entreprise étatique de
transport urbain, occasionnant quelquefois des échauffourées entre employés et passagers.
Le problème des pièces de monnaie se pose en Côte d’Ivoire depuis 1996, soit deux
années après la dévaluation du F CFA par rapport au franc français, intervenue en janvier
1994. Dans les milieux financiers, on a soutenu que cette dévaluation du CFA était la
première cause de la rareté de la monnaie. Mais un autre son de cloche a été entendu en 1998,
émanant de la Fédération nationale des distributeurs (FENADIS). Celle-ci justifiait la rareté
de la petite monnaie par une rétention chez les petits commerçants et un trafic organisé par
ceux-ci. A cette époque, la FENADIS avait repéré environ 30 points de trafic de la monnaie à
Abidjan où les billets de banque étaient échangés contre la petite monnaie moyennant un
prélèvement de 10%.
Selon un correspondant de la PANA1, la pénurie de monnaie continue d'engendrer de
nombreux conflits entre clients et vendeurs de toutes sortes au point que le touriste, qui
débarque à l'aéroport d'Abidjan, pourrait se voir refuser les services d'un taximan pour
problème de monnaie.
Toutes ces observations suscitent un certain nombre d’interrogations : La quantité de
petite monnaie offerte par la banque centrale est-elle suffisante pour satisfaire les transactions
désirées par les agents économiques ? La dévaluation du franc CFA de 1994 aurait-elle été à
l’origine de la rareté de la petite monnaie, auquel cas le phénomène pourrait-il également être
présent dans tous les autres pays de la zone franc ? Quelles mesures de la perte subie par
l’économie ivoirienne peut-on mettre en évidence pour illustrer l’importance des
conséquences dues à ce phénomène ?
Le but de ce travail est d’essayer de fournir une réponse à toutes ces questions. La
rareté de la petite monnaie n’est pas un phénomène nouveau et des études théoriques ont déjà
été menées auparavant. Dans un premier chapitre, nous présenterons la littérature existante et
quelques faits stylisés relatifs à l’économie ivoirienne. Dans le second chapitre nous mènerons
une étude descriptive du phénomène étudié afin de mettre en exergue les principales causes.
Enfin dans le troisième chapitre, nous essaierons de quantifier les conséquences subies par
l’économie ivoirienne et ses agents, à travers un modèle simplifié d’équilibre général
calculable. Les annexes présentent les résultats des simulations obtenues en appliquant le
modèle aux données économiques et monétaires de la Côte d’Ivoire.
1
Panapress (Agence panafricaine de presse) : http://www.panapress.com
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
3
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
CHAPITRE 1 Le problème de la rareté de la petite monnaie
en Côte d’Ivoire.
I-1
Rôle de la petite monnaie dans une économie
Cette partie vient situer le rôle important que joue la monnaie dans une économie de
marché, et en particulier le rôle que joue la petite monnaie dans une économie africaine,
comme l’économie ivoirienne qui est caractérisée par une prédominance de l’économie
informelle.
Tout d’abord, il importe de définir la monnaie comme un intermédiaire aux échanges
contrôlé par la banque centrale et qui remplit dans la vie quotidienne une triple fonction : celle
de calcul économique, de paiement et de réserve de valeur.
La monnaie a connu plusieurs évolutions et n’est plus le seul instrument crée par la
banque centrale, mais elle est créée par d’autres institutions appelées banques commerciales.
Avec le développement du système financier, on assiste à d’autres formes d’actifs financier
beaucoup moins liquide que la monnaie.
Nous nous limiterons au système financier peu développé des pays de la zone franc, et
en particulier de la Côte d’Ivoire, et nous inclurons comme monnaie les éléments qui
composent l’agrégat monétaire M1 qui sont :
•
La monnaie divisionnaire (pièces)
•
La monnaie fiduciaire (pièces et billets)
•
La monnaie scripturale
Toutes ces formes de monnaies ont été conçues dans cet ordre au fur et à mesure du
développement du système financier.
La petite monnaie est principalement la monnaie divisionnaire (on peut y inclure une
petite partie –billet de 500FCFA- de la monnaie fiduciaire), et c’est par conséquent
l’instrument le plus ancien. Son émission est la plus coûteuse, et il importe aux autorités
monétaires de faire en sorte que sa valeur faciale soit supérieure à sa valeur intrinsèque.
L’évolution de la part de la petite monnaie dans la masse monétaire des pays de la zone est
restée constante, sinon est décroissante depuis la naissance de cette zone monétaire.
Pourtant dans une économie ivoirienne fortement influencée par l’économie
souterraine ou informelle et vue la faiblesse du pouvoir d’achat de la plus part des ivoiriens, il
y a une multiplicité de petites activités entraînant des petits échanges, et par conséquent la
forme de monnaie la plus liquide est la monnaie divisionnaire. Le premier fait marquant pour
toute nouvelle personne débarquant dans ce pays c’est ce problème de la rareté de la petite
monnaie
I-2
Revue de quelques travaux sur la rareté de la petite monnaie
et faits stylisés
La rareté de la petite monnaie n’est pas un phénomène typique à la Côte d’Ivoire. Elle
a été constatée dans plusieurs économies, des plus anciennes (Etats-Unis, France …) aux plus
jeunes (pays de la zone franc). C’est ainsi qu’entre 1917 et 1922, ce phénomène fût constaté à
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
4
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Nice, en France, paralysant ainsi le petit commerce2. Pour contourner cette difficulté, la
chambre de commerce de Nice apporta son concours. Cette opération fut aussi inhabituelle
que remarquable dans la mesure où l’émission de monnaie n’entre pas dans les attributions
traditionnelles des Chambres de commerce. La Chambre de Commerce de NICE suggérait la
mise en place d’un système de carnets de tickets auprès d’entreprises grosses consommatrices
de monnaie divisionnaire, telles que la Compagnie des Tramways ou les éditeurs de journaux.
La création de jetons-monnaies de substitution était envisagée et des exemplaires étaient
demandés à des fins d’étude à la ville de Nantes qui en avait fait fabriquer pour les besoins de
ses entreprises de transport public. Les Chambres de Commerce devraient disposer d’un
compte à la Banque de France sur lequel elles s’engageraient à déposer la valeur
correspondant aux coupures émises, valeur qu’elles pourraient ultérieurement récupérer
contre remise des vignettes.
Ces dernières années le phénomène s’est ressenti en Inde, il était la résultante d’une
combinaisons de facteurs dont le surpeuplement, le fait d’un manque d’implication des
banques commerciales dans la distribution de la monnaie métallique, le fait qu’il est possible
que plusieurs personnes soient en possession d’énorme quantité de petites pièces de monnaie.
Les Etats Unis ont été aussi victime de ce fléau en 2002, et c’est l’état de Philadelphie
via sa banque centrale qui a entrepris de modéliser la demande de chaque coupure de petite
monnaie, afin de prévoir dans le futur les demandes de monnaie. Une variété de modèles a été
proposée, testée et utilisée pour faire des prévisions. Dean Croushore et Tom Stark intitulé
(septembre 2002)3 décrivent les modèles, développent et examinent les prévisions.
Au Canada, ce qui attire notre attention, ce n’est pas le phénomène de rareté de la
petite monnaie, mais c’est l’estimation par la banque centrale du Canada par des méthodes
monétaire du poids dans le PIB des activités souterraines. Ces activités sont caractérisées par
une grande détention d’argent liquide, et donc par les transactions de l’économie souterraine
se font cash, c’est pour cette raison qu’une étape intermédiaire de l’estimation de l’économie
souterraine, consiste à la demande de numéraire. Cet article arrive à la conclusion qu’il est
vraiment difficile d’utiliser des informations monétaires pour estimer le poids de l’économie
souterraine, il est donc souhaitable d’utiliser l’information sur les comptes nationaux.
Par rapport à la rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire, plusieurs journaux ont
écrit des articles, relatant les manifestations concrètes dans le vécu quotidien des ivoiriens de
la rareté de la petite monnaie.
I-3 Les faits marquants de la rareté de la petite monnaie en Côte
d’Ivoire
La vie économique ivoirienne est marquée depuis 1996, après deux années
consécutives à la dévaluation du franc CFA, par le phénomène de carence ou de rareté de la
petite monnaie. Considérée au départ comme passagère et limitée à quelques types
d’opérations, aujourd’hui la situation s’est généralisée, se prolonge et ses conséquences
attirent aussi bien l’attention des institutions économiques, que l’agitation dans les milieux les
plus touchés.
A presque tous les échelons de l’économie, et principalement ceux où l’on retrouve les
petites transactions constituées d’achat de marchandises en détails ou de règlement des
2
(voir Yves BRUGIERE- Cercle numismatique de Nice, dans son article intitulé : « Au secours du petit commerce Niçois ;
Les actions monétaires de la Chambre de commerce de Nice (1917-1922) :Difficultés et réalisations »)
3
Croushore (D.). Stark (T.), September 2002- forecasting coin demand. Federal Reserve Bank of Philadelphia. working
paper no. 02-15.
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5
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
services élémentaires, les agents font face à la difficulté d’usage des pièces de monnaie. La
constitution du panier monétaire détenue par les agents économiques ne leur permet pas, aussi
facilement qu’elle le devrait, d’acheter à n’importe quel vendeur, ou rembourser un
quelconque acheteur à longueur de journée, sans concessions, ni pré-transformation coûteuse
des disponibilités monétaires. En effet, la détention de monnaie par les différents agents, pour
le motif de transaction, est plus forte en billets de banque qu’en pièces métalliques, et peu de
vendeurs acceptent le règlement d’achats par billets, dès lors que le remboursement
nécessiterait d’être composé de pièces de monnaie.
La priorité accordée aux détenteurs de petite monnaie, en particulier par les offreurs de
services habituels et les vendeurs en détails, entraînent une course vers celles-ci qui exprime
et explique à la fois sa pénurie au quotidien. La transformation des billets de banque en petite
monnaie, ne se fait pas sans coût. Les vendeurs utilisent leurs billets de banques pour acheter
des pièces de monnaies, afin d’effectuer les remboursements à la clientèle, tandis que les
acheteurs liquéfient leurs billets de banques au fur et à mesure d’achats multiples de biens de
réserve, souvent de biens non nécessaires, dans le seul but de s’approprier les pièces de
monnaies, afin d’être privilégiés pour certaines petites opérations commerciales prochaines.
Ces contraintes freinent et limitent le déroulement des échanges et créent des rapports
conflictuels entre les différents secteurs qui se rejettent la responsabilité de la disparition de la
monnaie de transaction. La perception du phénomène aux différents niveaux du circuit des
échanges permet de mieux comprendre son étendue. En effet, le grand problème de la petite
monnaie se vit tous les jours dans les rues de la capitale ivoirienne.
Les chauffeurs de wôrô-wôrô4 et de bus, exigent à leur clientèle d’avoir le montant
exact du règlement du service, ne requérant aucun remboursement, afin justement de limiter le
nombre de clients à rembourser. Il en est de même des chauffeurs de taxis compteurs, qui ne
connaissant a priori le montant de la course, privilégient les clients détenteurs de pièces de
monnaie pouvant faciliter le remboursement à destination. Dans plusieurs boutiques et
magasins de commerce, les montants des règlements sont arrondis au profit ou au détriment
de l’une ou l’autre partie, dès lors qu’elle consent à négliger l’écart par rapport au montant
effectif. Des passagers se mettent ensemble pour payer les tarifs et la plupart des clients des
banques réclament sans faveur des paiements en petites coupures. Même les petits
commerçants dont l’activité favorise les encaisses de petite monnaie, ne remboursent pas
toujours aisément certains de leurs clients, souvent à la fin de la journée. Ces exemples
montrent l’ampleur de ce problème crucial qu’il est urgent de résoudre pour éviter des
conséquences encore plus néfastes pour l’activité économique en Côte d’Ivoire
I-3-1 Le comportement de spéculation des agents économiques sur la
petite monnaie
En principe la petite monnaie doit être demandée juste pour assurer les petites
transactions, comme acheter un bout de pain, prendre le bus, le taxi etc. mais de nombreuses
personnes détiennent des stocks de petites monnaies chez elles pour plusieurs raison :
La première est que c’est une conséquence même de la pénurie de petite monnaie,
c’est donc un comportement de précaution. On peut donc dire que rareté de la petite monnaie
entraîne une augmentation de la détention de la petite monnaie par les agents ce qui entraîne
une augmentation de la pénurie de la petite monnaie. Ça semble être donc un cycle.
La deuxième raison, est un fait non prouvé, mais qui fait l‘objet de témoignage de
l’homme de la rue. Il paraît que la valeur intrinsèque de la pièce de monnaie soit plus élevée
4
Véhicule de transport urbain selon le langage courant
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6
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
que sa valeur faciale : des personnes font état d’un circuit de fonte de pièce de monnaie en
vue de la fabrication des bijoux.
La troisième raison, c’est le fait que la pénurie ait développer une activité parallèle qui
aggrave encore le phénomène : c’est la vente d’une somme de petite monnaie contre des
coupures de valeur beaucoup plus grande moyennant un intérêt. Les entreprises qui ont
besoins de petite monnaie se ravitaillent dans ce marché.
Le quatrième aspect, est le comportement des banques commerciales qui crée des
distorsions dans le circuit de distribution de la petite monnaie. Lors des retrait d’argent au
guichets des banques commerciales, chaque agent devrait normalement en demander une
partie en petite monnaie, malheureusement cette demande n’est presque jamais satisfaite, non
que les banques commerciales ne dispose pas de petites monnaies, mais plutôt parce que les
guichetiers s’en servent à des motifs de népotisme et de corruption. En effet ils les donnent à
une infime partie des clients de la banque, qui en retour leur donne un pourboire.
Le dernier aspect que nous tenons à mentionner ici, est le comportement de certaines
entreprises, des commerçants et des taximen, qui collectent de la petite monnaie à longueur de
journée, et vont plutôt la placer dans le marché parallèle cité plus haut.
I-3-2 La gestion quotidienne de la pénurie de petite monnaie par les
agents économiques ivoiriens
La monnaie des transactions courantes est globalement utilisée sous un angle
microéconomique. Même si les difficultés y afférents doivent être techniquement résolues de
façon macroéconomique, les agents économiques ivoiriens ont entre temps adopté des
réactions face à la rareté de la petite monnaie, qui sont aujourd’hui des comportements
économiques raisonnés dont le principal objectif est de se couvrir contre le risque d’échange.
Au cours des différents échanges de biens ou de services contre de la monnaie, la pénurie de
la petite monnaie peut engendrer des pertes de temps, d’argent ou de confiance par l’une ou
l’autre partie.
Pour illustrer la couverture contre le risque d’échange, nous faisons référence à
quelques exemples parmi les comportements les plus couramment constatés. Dans les
kiosques, les alimentations, les taxis compteurs, les bus et les wôrô-wôrô, on observe des
pancartes ou des autocollants qui délivrent des messages tel que « préparer la monnaie SVP»,
pour prévenir la clientèle sur les difficultés de remboursements. La monnaie de
remboursement recueillie par les ménages lors de certaines opérations d’achats est thésaurisée
pour satisfaire aux échanges plus fréquents avec ces unités. Cela évite aux clients d’attendre
longtemps sur place, le temps que le fournisseur de services aille à la recherche de la monnaie
de remboursement auprès de certains de ses homologues d’à côté, sans certitude de la trouver.
Un autre exemple est celui des supermarchés et des grandes boutiques commerciales
de détails, où les prix sont libellés de manière à exiger de la clientèle de fournir des petites
coupures lors du règlement des transactions, et si ce n’est pas le cas, d’accepter des unités
d’articles de faibles prix d’une gamme variée, prévues pour pallier ce défaut. La mise en
œuvre de ce procédé serait une des conséquences de l’incapacité des banques commerciales à
répondre totalement à la demande de petite monnaie de ces structures.
D’autres structures remettent à la clientèle des avoirs portant le montant du
remboursement exigé et valables pour une durée déterminée, le client pouvant avant
l’échéance, revenir se faire rembourser. Un tel procédé peut générer des contraintes pour la
clientèle. Cette méthode de remboursement par endettement équivaut par ailleurs à l’accord
de confiance, que certains boutiquiers des quartiers font avec leurs clients : le boutiquier laisse
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7
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
l’article au client quand celui-ci lui tend un gros billet et qu’il ne possède pas de monnaie de
remboursement, le client paie plus tard ; le client peut également laisser sa monnaie de
remboursement chez le boutiquier et repasser la chercher plus tard, ou l’utiliser pour acquérir
un autre article. Les deux agents peuvent se devoir alternativement, car on assiste à des
opérations de compensations à chaque transaction.
I-4 Intérêts d’une étude du phénomène de pénurie de la petite
monnaie
La carence des petites coupures du franc CFA favorisant les règlements des
transactions économiques ordinaires dans les milieux urbains et ruraux, peut être considérée
sous plusieurs angles faisant intervenir à la fois la création et la circulation monétaires. S’il y
en a assez dans l’économie pour faire tourner l’activité, le problème résiderait dans la
circulation de la petite monnaie, qui dans ce cas, ne suivrait peut-être pas librement le cycle
logique, des principaux percepteurs vers les banques qui satisferaient ensuite la demande de
leurs clients. Par contre, si la petite monnaie est à l’origine insuffisante, c’est au niveau de
l’émission par la banque centrale qu’il faudrait rechercher les sources de ce manque. Une
étude de la carence de la petite monnaie serait donc importante pour révéler lequel de ces
deux aspects semble expliquer le phénomène de rareté, et par quels moyens des mesures
peuvent être mises en œuvre pour rétablir les normes de circulation fiduciaire, dont l’absence
est nuisible au bon fonctionnement de l’économie restreinte. Il s’agit entre autres,
•
de rechercher les facteurs économiques essentiels de la pénurie des petites coupures de
monnaie,
•
d’identifier les principaux agents susceptibles d’être à l’origine de cette pénurie,
•
de décrire et d’analyser son impact sur les différents secteurs d’activité,
•
et surtout d’être éclairés sur les voies de résolution d’une telle crise.
Une telle étude pourrait également permettre d’élaborer des modèles prévisionnels afin
de quantifier périodiquement, les disponibilités en petites coupures indexées sur le niveau des
transactions, qui sont nécessaires pour répondre à la demande de tous les agents.
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8
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
CHAPITRE 2 Evidence statistique et causes de la rareté de
la petite monnaie en Côte d’Ivoire.
II-1
Vue globale du phénomène dans la zone monétaire (UMOA5)
Nous aurions voulu faire une analyse de la rareté de la petite monnaie en terme de net
flows ; c'est-à-dire la différence entre les entrées de pièces de monnaie et les sorties de pièces
de monnaie au guichet de la BCEAO6. Nous disposons effectivement de ces chiffres, mais au
niveau de l’agence central, ce qui fait qu’on ne pourra pas étudier des cas particuliers des
agences comme celles de la Côte d’Ivoire.
Tableau i.
pièces
250
100
50
25
10
5
1
Total
net flows
1991-1992
0
2764
5724
5688
14914
15762
4203
49055
net flows
1992-1993
-171
5016
7285
5074
15155
16241
4051
52651
Tableau ii.
Billets
10000
5000
2500
1000
500
Total
net flows
1991-1992
4575
8446
0
6125
-1281
17865
Absorption de pièces par année dans l’UMOA
net flows
1998
2631
10620
9404
9182
18110
12206
3240
65393
net flows
1999
239
9917
11564
10240
18638
14643
2899
68140
net flows
2000
-162
20291
12655
11307
19182
13852
1479
78604
net flows
2001
5
20069
12880
13746
20949
13782
1846
83277
Absorption de billets par année dans l’UMOA
net flows
1992-1993
14678
25979
-18684
27273
19897
69143
net flows
1998
-20891
-5292
4109
-10278
-12573
-44925
net flows
1999
2836
-16855
-4088
64709
16221
62823
net flows
2000
-24664
-9861
9661
1693
-5097
-28268
net flows
2001
-49863
9639
1701
12084
12330
-14109
Ces résultats donne un aperçu de la différence entre les demandes de chaque coupure
de monnaie et les retournements à l’agence de la BCEAO sur une durée de 1 an. Cette
différence représente ce que nous pouvons appelé le net flows ou bien la demande net de
monnaie par les agents économiques de la zone CFA. Il permet donc de traduire en quelque
sorte les préférences des agents en matière de coupure de monnaie. Bien que ce ne soit pas
des données de l’agence de la Côte d’Ivoire, elles permettent cependant de dégager un
certains nombres d’éléments d’analyse. Tout d’abord signalons que ces chiffres sont en
millier de signe monétaire. Un signe positif implique une demande nette positive, et un signe
négatif traduit le fait que les agents économiques n’ont vraiment pas besoins que la BCEAO
injecte ces coupures dans l’économie.
Si nous ne nous basons que sur le total des pièces, on se rend compte que de façon
générale les opérateurs économiques de l’UMOA ont des préférences pour les pièces, et qu’ils
en demandent de plus en plus. Une vue plus détaillée permet de constater que toutes les
coupures de pièces sont toujours de plus en plus demandées, à part quelques fois des pièces de
5
6
Union Monétaire Ouest-Africaine
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
9
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
250 qui ont souvent des net flows négatifs ; puisque les pièces de 250 sont les plus grandes
coupure en terme de valeur parmi les pièces de monnaie, ceci peut signifier que plus les
coupures sont grandes en valeur moins les agents en ont besoin. Ceci nous mène à jeter un
regard au niveau des billets. De façon générale, on constate que sur les 6 périodes que nous
avons examiné, le total de demande de billet est négatif pendant 3 périodes. Ces trois périodes
se situent tous aux moments où le phénomène se faisait ressentir avec une grande acuité en
Côte d’ Ivoire. Ceci nous amène à nous intéresser aux pièces de monnaie ; on remarque que
les demandes nets de pièces de monnaie sont très forte à partir de la période 1996, ce qui n’est
pas le cas pour les périodes avant la dévaluation du FCFA.
Ne disposant pas de données sur la circulation de pièces dans chaque pays de
l’UMOA, nous avons supposer que le pourcentage de pièces de monnaie dans la circulation
fiduciaire au sein de L’UMOA est la même dans tous les états membres, ce qui nous permet
donc d’avoir une idée sur les quantités de pièces en circulation dans chaque pays membre de
l’UMOA. Puisque c’est le cas particulier de la Côte d’Ivoire qui nous intéresse, nous allons
dans le paragraphe suivant de donner une évolution et un commentaire de certains agrégats
qui permette de vérifier de façon empirique le phénomène de rareté de la petite monnaie en
Côte d’Ivoire.
II-2
Vue du phénomène en Côte d’Ivoire
Dans cette analyse, nous regardons l’aspect de l’évolution en valeur des différentes
quantités suivantes : la masse monétaire, la circulation fiduciaire, la circulation de pièce (y
compris les billet de 500 et 1000 FCFA), le PIB, le PIB par tête et la consommation finale en
Côte d’Ivoire. L’évolution de la masse monétaire est presque monotone à partir de 1994
jusqu’en 1998, cependant il y a comme une déviation en 1996 que nous ne savons comment
expliquer. Elle change de sens en 1999, où elle est décroissance ; ceci peut s’expliquer par
une stagnation de l’activité économique en Côte d’Ivoire en 1999 (voir courbe de l’évolution
du PIB).
FigureI.
Evolution des principaux agrégats monétaires et réels de la Côte d’Ivoire de puis 1991
1800
700
1600
600
1400
500
1200
400
1000
300
800
200
600
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
100
91
M ASSE M ON ETAIR E
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
02
03
CIRCULATION FIDUCIERE
4500
110
100
4000
90
3500
80
70
3000
60
2500
50
40
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
CIRCULATION DE PIECE
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
2000
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
C ON SP
10
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
450
400
350
300
250
200
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
PIB par Tête
Le premier constat que nous faisons est que l’évolution de la masse monétaire (M2)
est presque la même que celle de la Circulation fiduciaire, à la seule différence qu’il y a
comme un choc en 1999. L’évolution de la circulation de pièce change un peu, c’est ainsi
qu’on se rend compte de la cassure que subit la tendance en 1996 sans toute fois changer de
sens. La rupture de 1999 est plus brusque que celle des autres quantités monétaires. On
remarque que la consommation finale est croissance en valeur, pourtant il y a une rupture
dans l’évolution de la circulation fiduciaire à partir de 1999. En principe la consommation
finale devrait croître avec la circulation fiduciaire en générale et la circulation des pièces de
monnaie en particulier, nous pensons que ceci est déjà un signe du fait que la monnaie soit
rare.
Comme nous l’avons signalé dans les précédentes parties, la prise de conscience de la
pénurie de petite monnaie n’aura lieu qu’en 1996 en Côte d’Ivoire. Dans cette partie de notre
travail, nous partons du principe que la rareté se faisait moins sentir au cours des années
antérieures proches de 1996, et de l’hypothèse que la circulation fiduciaire a lieu à vitesse
constante et librement c’est-à-dire sans rétention de signes monétaires. Le produit intérieur
brut de la Côte d’Ivoire ayant globalement accru de 1991 à 2001, et la circulation fiduciaire
devant croître toutes choses égales par ailleurs de manière presque proportionnelle, nous
essayons de trouver dans l’explication du phénomène de rareté, l’insuffisance de l’injection de
petite monnaie dans l’économie par la banque centrale, étant donné l’accroissement global des
petites transactions et les chocs sur circulation fiduciaire. Nous considérons par la suite que la
petite monnaie est constituée de tous les signes monétaires de la pièce de 5 F CFA au billet de
1000 F CFA. La part de la circulation de petite monnaie dans l’économie en pourcentage de la
circulation fiduciaire est répartie comme l’indique les graphiques suivants :
FigureII.
: Pourcentages des pièces de
monnaie dans la circulation fiduciaire
FigureIII.
: Pourcentages des pièces de
100 F CFA et des billets de 500 et 1000
F CFA dans la circulation fiduciaire
(excepté les pièces de 100 F CFA)
16
1.2
14
12
1.0
10
0.8
8
0.6
6
0.4
4
0.2
2
0
0.0
91
92
93
94
95
96
97
PRCP5
PRCP10
PRCP25
98
99
00
01
02
03
PRCP50
PRCP250
91
92
93
94
PRCP100
95
96
97
98
PRCB500
99
00
01
02
03
PRCB1000
On remarque qu’en dehors des pièces de 250 F CFA, qui ont dès leur mise en
circulation vers la fin de 1992 connu une hausse jusqu’en 1997 avant de décroître jusqu’en
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
11
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
2001, toutes les autres valeurs auraient subi une chute en 1994. Le premier soupçon alloué à
cette baisse considérable de petite monnaie coïncidant avec la dévaluation du franc CFA,
pourrait résulter des multiples conversions des devises appréciées en monnaie nationale, en
contrepartie d’une une création monétaire largement dominée par les grandes coupures. Le
second soupçon s’analyserait par le fait que les pièces de 250 F CFA évoluant en sens inverse
des autres valeurs c’est-à-dire de manière croissante, viendraient compenser leur baisse. Une
telle analyse mettant l’accent sur la substitution s’expliquerait beaucoup plus par la réduction
des coûts de fabrication des petites divisions de monnaie. La petite monnaie connaîtra ensuite
et tant bien que mal une baisse de sa proportion dans la circulation fiduciaire jusqu’en 2001.
Par ailleurs, la structure de la petite monnaie dans la circulation fiduciaire qu’il
convient toutefois de décrire est restée globalement inchangée, en dépit de l’avènement des
pièces de 250 F CFA. Les figures II et III montrent qu’hormis les pièces de 250 F CFA, les
signes monétaires sont d’autant plus rares que leur valeur est élevée. Leurs quantités restent
toutes fois corrélées comme l’indique le tableau iii ci-dessous. La forte corrélation négative
des pièces de 250 F CFA avec les autres coupures montrerait bien qu’elles se sont substituées
à ces dernières, renforçant l’idée de la seconde explication énoncée précédemment. Pour
terminer, la décroissance des parts de petite monnaie dans la circulation fiduciaire depuis
1994, décroissance pouvant trouver son origine dans l’insuffisance de son émission, serait
l’une des explications de la rareté des petites coupures. Nous illustrons mieux ce constat par la
courbe donnant l’évolution de la part de petite monnaie dans la circulation fiduciaire en
fonction du nombre de petites transactions (Figure IV). Nous avons par ailleurs approché les
petites transactions (c’est-à-dire la plupart des transactions nécessitant l’utilisation de la petite
monnaie), par celles liées à la consommation privée.
Tableau iii.
: Corrélations entre les parts des coupures de monnaie dans la circulation fiduciaire
PRCP5
PRCP10
PRCP25
PRCP50
PRCP100
PRCP250
PRCB500
PRCP5
1,00
PRCP10
PRCP25
PRCP50
PRCP100
PRCP250
PRCB500
1,00
0,99
0,98
1,00
-0,87
0,89
1,00
1,00
0,99
1,00
-0,87
0,89
1,00
1,00
1,00
-0,88
0,91
1,00
0,99
-0,88
0,91
1,00
-0,90
0,91
1,00
-0,91
1,00
PRCB1000
0,97
0,96
0,96
0,94
0,97
-0,90
0,89
FigureIV.
: Evolution de la part de petite monnaie
dans la circulation fiduciaire en fonction du nombre de
transactions nécessitant l’utilisation de petite monnaie
PRCB1000
1,00
FigureV.
: Evolution des transactions nécessitant
l’usage de petites coupures au cours du temps
4500
32
4000
PRCPM1000
28
3500
24
3000
2500
20
2000
91
16
2500
3000
3500
4000
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
CONSP
CONSP
Sous l’hypothèse d’une vitesse constante de circulation de la petite monnaie et d’une
circulation fiduciaire libre, l’on note qu’en Côte d’Ivoire, la part de petite monnaie dans la
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
12
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
circulation fiduciaire est une fonction décroissante du nombre de transactions associées
(Figure IV). La petite monnaie devient alors de plus en plus rare au cours du temps et vu le
nombre de transactions qui la nécessitent, ces transactions étant elles-mêmes croissantes au
cours du temps (Figure V).
II-3 Construction d’un indicateur de mesure de l’ampleur du
phénomène.
Il s’agit principalement dans ce paragraphe de construire un indicateur qui permettra
de comparer deux périodes données, c'est-à-dire de dire si le phénomène de rareté s’est
aggravé d’une période à une autre, ou s’il s’est stabilisé, ceci nous permettra de pouvoir juger
si une quelconque politique de d’éradication du phénomène a porté ses fruits. Etant donnée
que nous n’avons pas les données pour un pays membre de la BCEAO sur les prélèvements et
les versements de chaque coupure de monnaie aux guichets de la BCEAO, nous allons utiliser
une approche basée sur le flux des transactions.
L’idée c’est que dans l’achat des biens de consommation final, les ménages utilisent
un certain montant de petite monnaie. Donc à ce niveau on peut déjà calculer le rapport entre
la circulation de pièces et la consommation privée (déflatée)7 [nous l’avons nommé
PIECONS], il s’interprète de la façon suivante : pour 10000FCFA net de consommation
privée, les ménages ont besoins de PIECONS FCFA de pièce de monnaie. La figure suivante
nous donne une idée sur l’évolution de cet indicateur :
FigureVI.
Evolution de la quantité de petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de bien
de Consommation finale en Côte d’Ivoire
La valeur la plus grande est atteinte en 1993 juste avant la dévaluation, ce qui veut dire
que sur 10000 FCFA d’achat de biens de consommation à réaliser, les ménages ne disposaient
en 1993 que de 85 FCFA de petite monnaie pour faciliter leurs transactions. La valeur la plus
petite est atteinte en 1994 (décembre 1994) ce qui correspond à l’après dévaluation, en cette
période sur 10000FCFA d’achat de bien de consommation finale, les ménages ne disposaient
que de 42 FCFA de petite monnaie pour faciliter leur transaction. On remarque qu’en 1994,
date à laquelle il y a eu dévaluation, il y a eu un choc brusque et assez élevé sur le taux de
petite monnaie disponible dans une transaction. Après ce taux a quand même augmenté
jusqu’en 1998 avant d’amorcer une seconde phase de chute.
7
Ici nous avons utilisé le déflateur du PIB faute de l’indice des prix à la consommation.
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
13
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Enfin nous pouvons décomposer l’évolution de cette courbe en trois phases, la
première de 1991 à 1993 où la petite monnaie est assez abondante dans les transactions
quotidiennes des ménages (comparativement aux autres phases) dans cette phase les ménages
disposent de plus de 70FCFA pour un achat de 10000FCFA de biens de consommation finale.
La seconde phase va de 1994 à 1997, cette phase correspond à une période de grande rareté de
la petite monnaie, les ménages ont moins de 53 FCFA pour un achat de plus de 10000FCFA
de biens de consommation finale. Il y a enfin la dernière phase qui est l’intermédiaire des
deux précédentes, elle va de 1998 à 2001. Ici les ménages ont environ 60 FCFA de petite
monnaie pour faciliter leurs achats de 10000 FCFA de biens de consommation finale.
Nous aurions bien pu dire que cet indice montre à quel point la petite monnaie est rare,
mais ça aurait été une conclusion hâtive. Plusieurs autres facteurs que la rareté de la petite
monnaie peut expliquer le fait que ce taux soit aussi faible, ce sont par exemple le
développement de la structure financière, ce qui fait que les agents font de moins en moins
leurs transactions en numéraires. Il y a en plus la structure des prix des biens de
consommation qui fait que les agents peuvent avoir de moins en moins besoins de petite
monnaie pour effectuer leur transaction.
Il faut reconnaître que quel que soit le pays, quel que soit le développement de sphère
monétaires et financière, il y ait des biens dont l’achat nécessite forcément de la petite
monnaie. Et ces biens sont très variés dans les pays sous développés par rapport aux pays
développés, dans presque tous les articles ou biens de consommation commercialisables dans
une ville comme Abidjan, il y a de quoi satisfaire toutes les bourses. Même les vêtements
s’achètent à des valeurs de moins de 500FCFA, il est évident qu’ils sont de seconde main. En
plus même les biens qu’on imaginait pas indivisibles le sont de nos jours, tout est presque
détaillé dans les pays sous développés ; c’est ainsi que même l’huile de cuisine est détaillée et
vendu en sachet à Abidjan, de telle sorte que à tout les prix les agents peuvent se procurer une
certaine quantité de biens nécessaires pour satisfaire leurs besoins. Donc le problème se pose
actuellement en terme de développement de l’informel, et surtout de la croissance de la
pauvreté ; plus les ménages seront pauvres, plus ils développeront des réflexes d’acheteurs de
biens dans les marchés populaires et informels, ils vont vendre leurs véhicules (pour ceux qui
en avaient) et aller en bus, ce qui nécessite bien entendu de la petite monnaie afin que les
transactions soient aisées. Finalement le phénomène de rareté de la petite monnaie s’aggrave
si les ménages sont de plus en plus pauvres.
Donc la construction de notre indice nécessite l’introduction d’une variable qui relate
l’évolution du bien être des ménages à Abidjan. Nous avons pensé à plusieurs indicateurs du
bien être dont le PIB par habitant. Mais ce dernier qui est pourtant le seul que l’on dispose
pendant toute la période d’étude souffre de plusieurs critiques, et plusieurs études ont
démontré que le PIB par tête n’indiquait pas le niveau de bien être d’une population. C’est
ainsi que nous avons opté pour l’incidence de la pauvreté suivant les lignes 1$US et 2$US.
Nous rappelons que l’incidence de la pauvreté est la proportion de personnes qui gagne en
déca d’une ligne de pauvreté défini. La figure suivante nous donne une idée de l’évolution du
phénomène dans la ville d’Abidjan, malheureusement nous ne disposons pas d’information
après 1998.
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
14
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
FigureVII.
Evolution de l’incidence de pauvreté à Abidjan8
On constate que : quel se soit la ligne de pauvreté que nous adoptons pour la ville
d’Abidjan la pauvreté a toujours augmenté et s’est aggravée après la dévaluation du FCFA où
29,3% des ménages avait moins de 2$US de consommation privée par jour.
Compte tenu de cet état de fait, on comprend pourquoi la petite monnaie se fait de plus
en plus rare à Abidjan, le scénario est le suivant : De plus en plus de ménage gagne en déca de
1 ou 2$us par jour, pourtant le pourcentage de petite monnaie dans les émissions de la
BCEAO ne fait que décroître.
En 1995 par exemple beaucoup de ménages consomment moins de 1$US par jour, soit
environ 600FCFA, pourtant pour une consommation de 600 FCFA on a beaucoup plus besoin
de petite coupure de monnaie que de grande ; le paradoxe c’est que c’est justement cette
année que le taux de petite monnaie disponible dans les achats de biens de consommation
privé est le plus bas, ce qui implique bien évidement que la monnaie est extrêmement rare.
Finalement le schéma suivant résume quelque peut la situation :
FigureVIII. Schéma indiquant les zones de rareté de la petite monnaie.
A présent nous allons faire des comparaisons de la situation en Côte d’ Ivoire avec
celle des autres pays. Nous avons justifié la rareté de la petite monnaie par le fait que la
8
Cf. GRIMM (M.), GUENARD (C.), MESPLE-SOMPS (S.), 2001 Evolution de la pauvreté urbaine en Côte d’Ivoire: Une
analyse sur 15 ans d'enquêtes ménages. Document de travail (DT/2001/14). DIAL
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
15
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
pauvreté par grandissant et aussi par le fait que la BCEAO n’émet pas assez pour satisfaire la
demande ; ou encore par le choc de la dévaluation sur l’économie ivoirienne. Aucun de ces
facteurs cités plus haut n’est la seule caractéristique particulière de la Côte d’Ivoire ce sont
aussi des facteurs qui existent dans d’autres pays membres de la BCEAO. Pour autant dans
ces zones on s’en plein beaucoup moins qu’en Côte d’Ivoire, est ce que cela veut dire que les
quantités de petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de biens de
consommation finale y sont beaucoup plus grande ? Ou bien que la pauvreté évolue dans un
sens inverse à la Côte d’Ivoire.
Nous n’allons pas pouvoir répondre à la deuxième question faute de données sur
l’évolution de l’incidence de la pauvreté dans tous les pays membres de la BCEAO. Par
contre disposant de quelques données monétaires sur les pays membres de la BCEAO, nous
sommes en mesure de répondre à la première question.
II-4 Comparaison de l’évolution du phénomène dans tous les pays
membres de l’UMOA
La figure suivante donne une représentation qui permet de comparer les quantités de
petite monnaie disponible dans l’achat de 10000 FCFA de biens de consommation finale dans
tous les pays membres de l’UMOA.
FigureIX.
Comparaison du phénomène dans tous les pays membres de L’UMOA
Ce schéma permet de constater que dans tous les pays membres de l’UMOA l’année
1994 n’est pas l’année où notre indicateur atteint son niveau le plus bas. Ceci peut trouver une
explication sur le fait que la dévaluation a eu des impacts divers dans les pays membres de
l’UMOA. Une Etude de la banque mondiale effectuée en 2001 par Jean-Paul Azam Et Waly
Wane sur le sujet « Dévaluation et Pauvreté » a montré que la dévaluation de janvier 1994 a
accentué la pauvreté dans tous les autres pays de l’UMOA comparativement à la Côte
d’Ivoire ; c’est ainsi qu’au seuil de 125000 FCFA l’incidence de la pauvreté est passée de
41.8% en à 55.3% en Côte d’Ivoire, pourtant elle est passée de 54.6% à 80.8% au Niger.
Quand on observe le graphique précédent, on se rend compte que la Côte d’Ivoire fait partie
des pays de l’UMOA où la petite monnaie devrait être moins rare.
L’implication du paragraphe précédent est que la pauvreté, le développement de
l’informel, la non satisfaction de la demande des agents économiques par la BCEAO, la
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
16
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
dévaluation du FCFA sont peut-être des causes de la rareté de la petite monnaie, mais il y a
nécessité de trouver d’autres explications étant donnée que se basant sur les raisons
précédentes le phénomène devrait être le vécu quotidien de tous les pays membres de
l’UMOA. Finalement nous penchons beaucoup plus vers la mauvaise répartition de la petite
monnaie et la rétention de cette dernière à des fins de précaution et de spéculation en la Côte
d’Ivoire comme cause indéniable de la rareté de la petite monnaie. Il aurait été très pertinent
de rechercher une variable proxy qui peut aider à capturer les diverses comportements des
agents économiques en matière de petite monnaie et de l’inclure dans l’analyse.
II-5 Etude économétrique expliquant les différences et les points
communs des pays de l’UMOA en matière de demande de petite
monnaie par les agents économiques
Dans les paragraphes précédents, nous nous sommes attelés à présenter la situation de
la petite monnaie en Côte d’Ivoire et nous avons essayé de donner quelques explications au
phénomène de rareté de la petite monnaie. Un indice de rareté de la petite monnaie a été
construit, et à partir de quelques comparaisons avec les autres pays membres de l’UMOA, on
s’est rendu compte que la petite monnaie n’était en réalité pas si rare en Côte d’Ivoire. Ce qui
laisse croire que le phénomène est durement ressenti en Côte d’Ivoire à cause de plusieurs
distorsion dans le circuit de distribution de la petite monnaie, et surtout à causes des
comportements condamnables des agents économiques ivoiriens qui détiennent cette petite
monnaie afin de profiter de l’arbitrage qui se produit sur des marchés noirs.
Si nous outrepassons ces réalités pourtant cruciales et nous supposons que notre indice
(c'est-à-dire la petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de bien de
consommation finale) est un bon indicateur de rareté de la petite monnaie ; il est question
pour nous de donner une explication de cet indice et surtout de pouvoir expliquer ces
différences qui existent entre les pays d’un même union économique qu’est l’UMOA. Les
variables que nous allons prendre comme explications potentielles de l’indicateur de rareté de
la petite monnaie sont : l’indice des prix à la consommation (ne disposant pas de cette
variable, nous prendrons le déflateur du PIB), l’idée est de ce dire que plus l’inflation est
contrôlé plus la petite monnaie garde sa valeur et donc continue à être nécessaire pour les
transactions quotidiennes. Il y a ensuite le taux de petite activité ou le pourcentage de
l’informel dans le PIB (ne disposant pas de cette variable, nous prendrons directement le PIB,
car on peut se dire que l’informel évolue dans le même sens, sinon même plus que l’activité
économique dans les pays de l’Afrique au Sud su SAHARA), il y a en plus la masse
monétaire, la circulation fiduciaire, la consommation privée, le niveau de vie des ménages (ici
nous prendrons le PIB par habitant).
II-5-1 Méthode
Puisque il s’agit d’une série de 8 pays membres de l’UMOA sur 11 ans (1991—2001),
et que la variable à expliquer (indice de rareté de la petite monnaie) est continue ; nous allons
tour à tour estimer les modèles de données de panel suivant :
•
9
∑k =1 k kit it 9, l’idée de ce modèle à effet fixe est de dire
Modèle à Commun: it
que tous les pays de l’UMOA ont le même comportement en matière de rareté de la
petite monnaie, il n’y a pas de particularité, c'est-à-dire d’un effet caractéristique à un
pays particulier.
y =c+
6
β x +u
HURLIN (C.), L’Econométrie des Données de Panel. Ecole Doctorale Edocif.
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
17
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
yht = ∑ h =1 ch1{h =i} + ∑ k =1 β k xkit + uit
8
•
•
6
, contrairement à la
Modèle à effet fixe :
spécification précédente, il s’agit de se dire ici que certains pays ont des aspects fixes
(c'est-à-dire invariable) qui leurs sont propres et qui influence sur la rareté de la petite
monnaie.
y it = c +
∑
6
β x +u +ε
i
it
k =1 k kit
Modèle à effet aléatoire :
, la différence à la spécification
précédente est que le facteur particulier d’un pays est aléatoire, c'est-à-dire qu’il y a
des facteurs qui différencie un pays par rapport à un autre quand au phénomène de
rareté de la petite monnaie, mais qui ne sont pas répertoriés ou qui sont complètement
aléatoire.
II-5-2 Résultats de l’estimation
Tableau iv.
Modèle à effet commun expliquant l’indicateur de rareté de la petite monnaie.
Dependent Variable:.
Quantité de petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA
de bien de consommation privée
Method: Pooled Least Squares
Sample: 1991 2001
Included observations: 11
Number of cross-sections used: 8
Total panel (unbalanced) observations: 85
White Heteroskedasticity-Consistent Standard Errors & Covariance
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
C
143.5697
20.88756
6.873457
0.0000
Circulation fiduciaire
0.000144
7.31E-05
1.972343
0.0521
PIB par tête
-0.041555
0.063748
-0.651861
0.5164
Déflateur du PIB
-0.714470
0.147075
-4.857848
0.0000
Consommation privée
-0.050211
0.023734
-2.115622
0.0376
Masse monétaire
0.000115
3.07E-05
3.730308
0.0004
PIB
-0.011035
0.011762
-0.938199
0.3510
R-squared
0.477601
Mean dependent var
47.67942
Adjusted R-squared
0.437417
S.D. dependent var
24.29076
S.E. of regression
18.21941
Sum squared resid
25891.86
Log likelihood
-363.6687
F-statistic
11.88522
Durbin-Watson stat
0.732414
Prob(F-statistic)
0.000000
Sous cette hypothèse qu’il n’y a pas d’effet spécifique à un pays quand à l’explication
de la rareté de la petite monnaie dans les activités économiques, on se rend compte que la
variable proxy du bien être économique des population (PIB par tête) n’a pas d’influence sur
la rareté de la petite monnaie dans l’économie ; c’est pareil pour le niveau d’activité. En
d’autres termes le niveau d’activité qui existe dans un pays n’a pas d’influence sur la rareté de
la petite monnaie. Il aurait été pertinent d’inclure le niveau des transactions informelles qui
s’effectuent de façon générale en numéraire. Pour le reste la quantité de billets et pièces en
circulation a comme on l’aurait prédit un impact positif sur la disponibilité de la petite
monnaie dans l’économie ; c’est pareil pour la masse monétaire. Par contre l’augmentation de
la consommation privée augmente la pénurie de petite monnaie, de même qu’une inflation
augmente la rareté de la petite monnaie.
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
18
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Tableau v.
Modèle à effet fixe expliquant les différences entre les causes de la rareté entre les Pays
membres de L’UMOA
Dependent Variable
Indicateur de rareté de la petite monnaie
Method: Pooled Least Squares
Sample: 1991 2001
Included observations: 11
Number of cross-sections used: 8
Total panel (unbalanced) observations: 85
White Heteroskedasticity-Consistent Standard Errors & Covariance
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
Circulation fiduciaire
0.000268
5.51E-05
4.867717
0.0000
PIB par Tête
0.153375
0.096345
1.591925
0.1158
Déflateur du PIB
-0.627724
0.172959
-3.629324
0.0005
Consommation privée
-0.070637
0.015435
-4.576332
0.0000
Masse monétaire
4.54E-05
2.57E-05
1.764898
0.0819
PIB
-0.012948
0.007881
-1.642905
0.1048
Fixed Effects
BENIN--C
120.3484
BURKINA--C
140.6621
Côte d’IvoireI--C
187.2550
MALI--C
142.5152
NIGER--C
131.4967
SENEGAL--C
158.1303
TOGO--C
108.7360
GUINEE--C
128.6845
R-squared
0.673881
Mean dependent var
47.67942
Adjusted R-squared
0.614170
S.D. dependent var
24.29076
S.E. of regression
15.08826
Sum squared resid
16163.56
Log likelihood
-343.6440
F-statistic
29.34244
Durbin-Watson stat
1.065947
Prob(F-statistic)
0.000000
L’introduction d’un effet fixe à chaque pays change quelque peu la significativité de
quelques coefficients comme ceux du PIB et du PIB par tête ; on remarque que une
augmentation du niveau de vie dans un pays a pour impact la diminution de la rareté de la
petite monnaie. Ce résultat était prévisible dans la mesure où plus les gens sont riches, moins
il y a des personnes qui s’orientent vers la consommation des biens moins coûteux à l’instar
des bus, des vêtements de seconde main… hors ce sont ces derniers articles qui nécessitent de
façon générale de la petite monnaie.
Par contre une augmentation du niveau d’activité amplifie le phénomène de rareté de
la petite monnaie, nous avons prix pour principe que une augmentation de l’activité
économique résultait en grande partie sur une augmentation du flux des transactions
informelles et donc du nombre d’activité nécessitant la petite monnaie. En plus on se rend
compte qu’il y a réellement des réalités spécifiques et fixe à chaque pays qui contribuent à
l’explication du phénomène de rareté de la petite monnaie.
La Côte d’Ivoire se distingue par un effet fixe assez élevé et différent des autres, ceci
voudrait dire que la rareté de la petite monnaie trouve des explication tout à fait particulières
en Côte d’Ivoire ; nous pensons beaucoup plus au trafic de petite monnaie ; il aurait été donc
intéressant de disposer d’une variable qui puisse quantifier le niveau de trafic de petite
monnaie.
Le test de LM (Tableau vi ci-après) permet de voir si l’effet aléatoire a lieu réellement,
puisque la probabilité est inférieure à 5%, on peut donc conclure à une existence d’un effet
aléatoire spécifique à chaque pays par rapport au phénomène de rareté de la petite monnaie.
Ceci veut dire que dans chaque pays, il y a des phénomènes caractéristiques du pays en
question que le modèle n’a pas pu expliqué et qui pourtant influence la quantité de petite
monnaie disponible dans les transactions courantes.
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
19
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Tableau vi.
Modèle à effet aléatoire relatant quelques causes de la rareté de la petite monnaie
Random-effects ML regression
Group variable (i) : Pays
Random effects u_i ~ Gaussian
Log likelihood = -358.70522
Indice de rareté de petite monnaie
Masse monétaire
circulation fiduciaire
PIB par Tête
PIB
Déflateur du PIB
Consommation privée
C
/sigma_u
/sigma_e
Rho
Likelihood ratio test of sigma_u=0:
Coef
0.0000931
0.0002071
0.0029856
-0.016701
-0.737675
-.0518082
150.0152
11.36223
15.01682
0.3640678
Std. Err.
0.0000438
0.0000696
0.0882717
0.0131145
0.1492317
0.0197586
19.93511
4.969384
1.284091
0.216887
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
Number of obs =
85
Number of groups =
8
Obs per group: min =
8
avg = 10.6
max =
11
LR chi2(6) = 56.64
Prob > chi2
= 0.0000
z
P>|z|
[95% Conf. Interval]
2.12
0.034
7.22e-06
0.000179
2.97
0.003
0.0000706
0.0003436
0.03
0.973
-0.1700238
0.1759949
-1.27
0.203
-0.042405
0.009003
-4.94
0.000
-1.030164
-0.4451862
-2.62
0.009
-0.0905344
-0.013082
7.53
0.000
110.9431
189.0873
2.29
0.022
1.62242
21.10205
11.69
0.000
12.50005
17.53359
0.069502
0 .7835671
chibar2(01)=9.93
Prob>=chibar2 = 0.001
20
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
CHAPITRE 3 Conséquences de la rareté de la petite
monnaie
Nous allons commencer par présenter de façon théorique, une analyse de J. Niehans
(2001), qui démontre que l’optimum du consommateur n’est généralement pas atteint en
raison des coûts de transaction. Après nous utiliserons ce cadre théorique pour approcher une
estimation journalière ou bien à chaque transaction du manque à gagner que la rareté de la
petite monnaie entraîne chez les agents économiques.
III-1 Impact des coûts de transaction sur l’optimum du
consommateur.
Initialement quand l’économie n’était pas monétarisée, les échanges se faisaient de
façon directe entraînant ainsi une perte d’utilité chez les agents économique. En effet en
supposant un agent individuel demandant deux biens x et y, appelons ex et ey ses dotations
(soit le point A sur le graphique XII )10 , px et py leur prix. Pour déterminer sa consommation,
l’agent maximise sa fonction d’utilité U(x, y) sous la contrainte de budget : px ex + Pyey ≥ pxx
+pyy.
FigureX.
Influences des coûts de transactions sur l’optimum du Consommateur
On sait que tous les points de consommation de l’agent économique doivent se trouver
sur la droite de pente –(px /py), cette pente représente le prix relatif du bien x par rapport au
bien y. l’agent évoluera sur cette droite jusqu’à atteindre le point optimale B.
10
OTTAVJ (C.), 1999- 2éd Monnaie et financement de l’économie. Edition Hachette Supérieur
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
21
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Cependant ce résultat n’est pas valide s’il y’à des coût de transaction du bien x au bien
y. soit c le coût unitaire de transaction pour échanger x contre y, cela veut dire que partant de
A:
• Souhaitant se procurer des biens y, l’agent doit supporter un prix égal à py + c ; la
pente de la droite de budget devient –[px / (Py + t)], elle est donc plus faible que la
pente de la droite de budget sans coût (soit le segment AC du grapique 1 ;
• Inversement, si l’agent souhaitait se procurer des unités de x, il supporterait un prix
égale à (px + c) ; la nouvelle pente de la droite de budget serait donc [(px + c)/py], soit
le segment de droite AD sur le graphique1. cette pente est donc plus forte
qu’initialement.
Finalement le nouveau domaine d’optimisation est la zone OCAD, le point B
n’appartient pas à ce domaine, ce qui veut dire qu’il ne sera plus atteint. Pourtant dans ce
nouveau domaine, le point A est le plus avantageux, ce qui veut dire qu’avec les coûts de
transactions, l’agent perd sa motivation à l’échange. Mais puisqu’il est contraint de faire des
transactions, il choisira un panier sous optimal (c'est-à-dire appartenant au domaine et
différent de A).
Alors qu’avec l’introduction d’un nouveau bien dans l’économie, ayant les propriétés
de ne pas nécessiter des coûts de transaction quand on le transforme en n’importe quel autre
bien, ou bien quand on échange n’importe quel autre bien pour obtenir ce dernier, on résout le
problème. C’est ainsi qu’on voit là un des fondements théoriques les plus fondamentaux de
l’utilité de la monnaie dans une économie : celle de catalyseur des échanges.
Après avoir présenté brièvement le gain d’utilité qu’ont les agents économiques dans
une économie monétarisée, nous allons exploiter cela pour monter la perte d’utilité
qu’engendre la rareté de la petite monnaie.
Tout d’abord de façon intuitive, nous pouvons dire tout simplement que, pour les
petites transactions qui nécessitent la petite monnaie, si un agent économique détient les
grandes coupures de monnaie il ne pourra pas directement obtenir la marchandise qu’il désire
car en Côte d’Ivoire par exemple les commerçants exigent la petite monnaie ; par conséquent
il faudra transformer la grande monnaie en petite (ce qui engendre un coût c) et acheté le bien
avec de la petite monnaie. Donc finalement on revient au problème initial, c'est-à-dire le cas
où la transformation d’un bien (ici la grande monnaie) en un autre bien (la marchandise) se
fait avec un coût de transaction c. Or d’après ce que nous avons mentionné plus haut l’agent
économique n’aura pas intérêt à faire l’échange. Finalement on peut conclure que la rareté de
la petite monnaie est un handicap majeur aux petites transactions.
A présent nous allons faire un modèle théorique pour évaluer l’impact économique de
la rareté de la petite monnaie, et nous essayerons par la suite de faire des simulations pour
avoir une idée de l’ampleur du manque à gagner.
III-2 Le modèle
Il s’inspire de la dynamique des équilibres non walrasiens. Ici on fait l’hypothèse que
les ajustements des prix sont moins rapides que les quantités. On effectue un raisonnement en
deux temps :
i. Le temps d’ajustement des quantités et la détermination de l’équilibre temporel
à prix fixe
ii. Le temps des ajustements des prix et la dynamique de l’équilibre temporaire.
Ce qui nous intéresse ici est i)
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
22
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Si les prix et les salaires sont fixes, les agents sont confrontés à des contraintes
quantitatives concernant les transactions réalisables sur les marchés qu’ils visitent (nous nous
focaliserons essentiellement sur le marché de la petite monnaie où l’offre est inférieur à la
demande). Le problème est alors d’étudier comment la présence de telle contrainte rétroagit
sur la façon dont les ménages prennent leurs décisions.
Par souci de simplification, et puisqu’on veut évaluer l’impact de la rareté de la petite
monnaie sur le niveau d’activité, nous ne considérerons que deux agents : les ménages, la
banque centrale ; trois biens : les biens de consommation (y), les dépôts à vue plus les gros
billets (M), et enfin la petite monnaie (m). Nous aurions pu prendre en compte le marché du
travail, ce qui aura certainement alourdit la modélisation ; nous ne pensons pas que l’impact
de la rareté de la petite monnaie sur le niveau d’emploi.
III-2-1 Spécification de la fonction d’utilité des ménages.
L’idée ici est de disposer d’une fonction qui traduit les préférences des ménages en
matière de consommation de biens et services, et de demande de monnaie. Nous allons
considérer les fonctions de type Cobb-Douglas, pour leur simplicité, les bonnes propriétés
qu’elles offrent, et leurs facilités d’interprétations. Nous supposons en plus que les facteurs
d’échelle sont constants ; donc la fonction d’utilité des ménages a l’expression suivante :
β
γ
 m M
m M 
U  y , ,  = yα     α + β + γ = 1
 p p
 p  p 
Où y est la quantité de biens de consommation, m/p représente les encaisses réelles en
petite monnaie, M/p représente les encaisses réelles autres qu’en petite monnaie.
III-2-2 Hypothèses du modèle
Les coefficients α, β et γ de la fonction d’utilité des ménages représentent
respectivement les élasticités de l’utilité de ces agents par rapport à la quantité de bien de
consommation, par rapport aux encaisses en petite monnaie et par rapport aux encaisses en
d’autres formes de monnaie. Nous supposons que α ≥ β et α ≥ γ pour exprimer le fait que
le bien-être des agents économiques est plus sensible aux variations des quantités de bien de
consommation qu’à celles des pouvoirs d’achat des disponibilités monétaires qu’ils souhaitent
détenir pour d’autres transactions.
Le coefficient r représente la valeur réelle des encaisses en grande monnaie exprimée
en encaisses de petite monnaie, cette transformation ne se faisant pas sans coût. L’hypothèse
qui justifie cette écriture est que les transactions des ménages ont lieu en petite monnaie et
nécessitent éventuellement au préalable une transformation des autres formes de monnaie. Si
donc M est le montant des encaisses nominales de grande monnaie utilisable pour des
transactions, la dépense effective sera de rM, montant disponible en encaisses nominales de
petite monnaie, la part (1-r)M représentant le coût de la transformation, avec 0<r<1.
III-2-3 les Contraintes
Il y a deux contraintes, la première est la contrainte budgétaire qui s’exprime comme
suit :
m + rM + py ≤ R
0<r<1; r traduit le fait que la valeur de la grande monnaie et des dépôt à vue est
quelque peu diminuée dû à ce problème de rareté de la petite monnaie. Le budget R représente
les encaisses initiales détenues au début de la période et le revenu tiré de l’activité
économique au cours de la période par les agents.
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23
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
La deuxième contrainte est une égalité comptable qui exprime l’équation quantitative
de la monnaie : mv + MV = py
Où v est la vitesse de circulation de la petite monnaie, V la vitesse de circulation des
billets et des dépôts à vue. On a v> V, ceci traduit le fait que les ménages conserve facilement
leurs liquidités quand elles sont en billets que lorsqu’elles sont sous forme de pièces.
III-3 Résolution du programme des ménages
Le problème du ménage revient donc à maximiser son utilité sous les deux
contraintes : nous allons dans un premier temps supposé que les ménages ne sont pas
rationnés sur le marché de la petite monnaie, les quantités trouvées dans ce cas seront
qualifiées de notionnelles et seront indicées par l’étoile (*). Dans un second temps, nous
supposerons que la demande de petite monnaie est supérieure à l’offre, ce qui veut donc dire
que la quantité de petite monnaie trouvée dans le modèle non contraint sera supérieur à l’offre
de la banque centrale.
III-3-1 Programme non contraint :
Max LogU = α Logy + β Logm + γ LogM
rM + m + py = R
s/c 
 mv + MV = py
La résolution des contraintes donne :

( r + v ) py − RV
m=
rv − V



 M = − ( v + 1) py + Rv
rv − V

(Système 1)
On peut imposer une nouvelle fois des restrictions aux coefficients r, v, V. c'est-à-dire
que rv > V ce qui signifierait que v est nettement supérieur que V si bien que même en le
multipliant par un coefficient qui est inférieur à 1 il le demeure. En plus puisque m et M
doivent tous être positifs, il faudrait que l’on ait
V R
v R
<y<
V +r P
v +1 p
(Inégalité 1)
On peut à présent remplacer m et M dans LogU et obtenir une fonction de y. On voit
que cette fonction est concave et atteint un maximum en y*. LogU est une fonction du second
degré en y dont l’étude devrait normalement aboutir à deux optima, mais nous en avons
éliminer un parce qu’il ne vérifiait pas la condition (Inégalité 1).
La valeur de LogU en fonction de y est la suivante :
 (r + V ) py − RV 
 − (v + 1) py + Rv 
LOG U = α log( y ) + β log
 + γ log

rv − V
rv − V




Sa dérivée est la suivante
( LogU ) ′ =
α
β
+
+
γ
RV
Rv
y−
(r + V ) p
(v + 1) p
La résolution de ( LogU )′ =0 donne l’équation suivante :
y
y−
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24
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire

Rv
RV 
αR 2 vV
y 2 − (1 − γ )
y
+ (1 − β )
+
=0
(v + 1) p
(V + r ) p  (V + r )(v + 1) p 2

Le discriminant donne après quelques étapes de calcul :
2

Rv
RV 
R 2vV
β
γ
4
(
1
)
−
−
−
∆ = (1 − γ )
+ (1 − β )

(v + 1) p
(V + r ) p 
(v + 1)(V + r ) p 2

2

Rv
RV 
R 2vV
R2
=
K
= (1 − γ )
− (1 − γ )
 + 4 βγ
(v + 1)(V + r ) p 2 P 2
(v + 1) p
(V + r ) p 

On voit donc que le discriminant est strictement positif, donc l’équation admet deux
solutions qui sont :
 ∗ R G− K
 y1 =
p
2


(Système 2)


 y∗ = R G + K
 2 p
2
Avec :
v
V 

G = (1 − γ )
et
+ (1 − β )
1
v
V
+
+ r 

 v  V 
K = G 2 − 4(1 − β − γ )


 v + 1  V + r 
2
v
V 

 v  V 
= (1 − γ )
− (1 − β )
+ 4 βγ 



v +1
V +r

 v + 1  V + r 
On établit la triple inégalité suivante :
G− K
V
G+ K
v
<
<
<
2
V +r
2
v +1
Démonstration :
Considérons la fonction :

v
V 
α vV
+ (1 − β )
=0
f ( z ) = z 2 − (1 − γ )
z+
( v + 1)
(V + r )  (V + r ) (v + 1)

On a :
(Inégalité 2)
V
v
car rv − V > 0, alors
<
V + r v +1


G − K 
G + K 
f ( z) =  z −
z−




2
2





v   G− K
V
G+ K
v
 V 
 V  V
f
−
< 0 ⇒
<
<
<
 = β


V +r
v +1
2
2
V + r 
 V + r V + r v + 1 

V 
 v 
 v  v
f
−
>0 
 =γ

v
+
v
+
v
+
V
+ r 
1
1
1






Puisque
(Inégalité 2) nous permet de ne retenir que la deuxième solution, car elle seule vérifie
(Inégalité 1). On a finalement :
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25
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
 * R G+ K
y =
p
2

 * (V + r ) py* − RV
m =
rv − V

 * Rv − (v + 1) py *
M =
rv − V

(Système 3)
III-3-2 Introduction du rationnement sur le marché de la petite monnaie.
L’idée ici est de se dire que compte tenu de la pénurie de la petite monnaie, les ménages
sont contraints par la quantité que leur offre la banque centrale, cette quantité que nous notons
m est inférieure à la quantité m* que les ménages auraient souhaité détenir.
Le premier constat que l’on peut faire est que si le ménage est contraint sur le marché
de la petite monnaie, ses préférences traduites par sa fonction d’utilité n’influencent pas le
niveau de sa consommation, car les contraintes donnent directement :
rv − V
V R
~
y=
m+
(r + V ) p
(r + V ) p
Or une relation équivalente relie le niveau d’activité non contraint y* au niveau de
demande de petite monnaie non contrainte m*. En d’autres termes on a :
y∗ =
rv − V
V R
m∗ +
(r + V ) p
(r + V ) p
Donc finalement l’écart entre le niveau d’activité non contraint et le niveau d’activité
contraint (qui est en fait le manque à gagner de l’économie imputable à la rareté de petite
monnaie) est de :
∆py = py ∗ − py% =
rv − V ∗
(m − m) > 0 car m∗ > m
V +r
On conclut donc que la rareté de la petite monnaie entraîne des pertes qu’on peut
quantifier au niveau de l’activité économique. Dans la suite, notre travail consistera à faire des
simulations, en remplaçant les coefficients par des valeurs numériques et en regardant
l’ampleur du manque à gagner sur l’économie nationale. Mais avant, nous allons interpréter
l’impact de certains coefficients sur la demande de biens de consommation : c’est l’objet de la
prochaine section.
III-4 Implications des comportements des agents sur les fonctions
de demande
Nous avons établi précédemment que :
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26
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
 * RG+ K
y =
2
p


avec

v
V 


+ (1 − β )
G =  (1 − γ )
v +1
V + r 



et

 K = G 2 − 4(1 − β − γ )  v   V 




 v +1 V + r 

Par ailleurs nous obtenons que :
 *
∂K


∂β 
 ∂y = R  ∂G +
 ∂β 2 p  ∂β 2 K 




V
 ∂G
(Système 4)
=−

V
r
∂
+
β

 ∂K
∂G
 v  V 
= 2G
+ 4



∂β
 v +1  V + r 
 ∂β

La première égalité de (Système 4) implique d’après la deuxième et la troisième que :
∂y * R 1
V  v
G + K 
=
−
>0

∂β
p K V + r  v + 1
2

Ainsi, si les agents économiques ont une très grande sensibilité par rapport aux
variations de la petite monnaie, cela pourrait avoir une influence positive sur le niveau
d’activité réel.
Nous avons également établi que :
 ∂m* (V + r ) p ∂y*
=
>0

rv − V ∂β
 ∂β
(Système 5)

*
*
 ∂M = − (v + 1) p ∂y < 0
 ∂β
rv − V ∂β
Ces derniers résultats stipulent que plus la sensibilité des agents économiques par
rapport aux variations de petite monnaie est élevée, plus ils ont tendance à en demander
davantage au détriment des autres formes de monnaie. La petite monnaie étant stimulatrice
des transactions, un tel comportement favoriserait alors l’activité économique.
Le taux de transformation des autres formes de monnaie en petite monnaie peut a
priori influencer le niveau de l’activité économique et la demande des différents types de
coupure de monnaie. Nous établissons que :
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27
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
 *
∂K 

 ∂y = R  ∂G + ∂r 
 ∂r 2 p  ∂r 2 K 



 ∂G
V
 = −(1− β )
(V + r)2
 ∂r
 ∂K
∂G
 v  V 
 = 2G + 4α 

2 
∂r
 v +1   (V + r) 
 ∂r

(Système 6)
La deuxième et la troisième égalités de (Système 6) permettent d’écrire la première
sous la forme :

 v
∂y * R 1
V
G+ K 
v 

 + (α − γ )
=
−
−
(
1
β
)
 > 0

 v +1

∂r
p K (V + r ) 2 
2
 v + 1 


Ainsi, sous les hypothèses formulées, plus le taux r de transformation de la monnaie
est élevé (ce qui signifie, que le coût 1-r de transformation de la monnaie est faible) alors,
l’accès des agents économiques à la petite monnaie sera moins coûteux. Cette disponibilité de
la petite monnaie à moindre coût apparaît ici comme un facteur de croissance de l’activité
réelle.
Nous avons établi les relations suivantes :
 ∂m*
V
(V + r ) p ∂y*
*
=
M
+
>0
 ∂r
rv4
−24
V 3 1442443
rv − V ∂r
1

effet monétaire
efet réel

(Système 7)

*
*
(
1)
∂
M
v
v
+
p
∂
y
*

=−
M −
<0
 ∂r
rv − V
rv −4V2444
∂r 3
14243
144

effet monétaire
effet réel
Par rapport au taux de transformation de la monnaie, l’effet réel exprime les variations
de la demande de monnaie imputables aux quantités de bien de consommation que les agents
désirent consommer, tandis que l’effet monétaire exprime les variations de la demande de
monnaie imputables aux disponibilités qu’ils souhaitent détenir en vue des autres transactions.
Dans le cas de la petite monnaie et comme nous venons de l’analyser, l’effet réel est
positif de même que l’effet monétaire et répond au fait que la petite monnaie stimule l’activité
économique. À l’opposé, l’effet monétaire est négatif dans le cas de la grande monnaie. En
effet, le taux r de transformation de la monnaie peut être analysé comme le prix relatif de la
grande monnaie par rapport à la petite monnaie ; et plus ce prix relatif est élevé, plus la
demande de grande monnaie diminue. De même l’effet réel est négatif dans le cas de la
grande monnaie et exprime le fait que cette dernière peut, dans plusieurs cas, être un frein aux
transactions.
C’est cette décomposition des variations de la demande de monnaie par rapport à son
taux de transformation, qui finalement expliquerait l’impact du coût de transformation de la
monnaie sur l’activité économique, lorsque ce coût existe.
Dans ce qui suit, nous mettons en relation l’élasticité du niveau d’activité économique
par rapport au coût de transformation de la monnaie, avec d’une part les élasticités de la
demande de monnaie par rapport à l’activité économique, et d’autre part les élasticités de la
demande de monnaie par rapport à son coût de transformation.
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28
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Notons E X / Z l’élasticité de X par rapport à Y définie par :
∂X Z
∂X

 E X / Z = ∂Z X si ∂Z > 0

et


∂X Z
∂X
 EX / Z = −
si
<0
∂Z X
∂Z

En multipliant la première équation de (Système 7) par
réarrangeant chacune des expressions on obtient :
 ∂m* r
rV M *  ∂m* y*   ∂y* r 
=
+



*
rv − V m*  ∂y* m*   ∂r y* 
 ∂r m

*
*
*
*
 ∂M r = − rv +  ∂M y  ∂y r 



*

rv − V  ∂y* M *  ∂r y * 
 ∂r M
(Définition 1)
r
r
et la seconde par
et en
*
m
M*
(Système 8)
Et en additionnant membre à membre les équations de ce dernier système, on obtient :
∂m* r ∂M * r
r ( M *V − m*v)  ∂y* r   ∂m* y*   ∂M * y*  
+
=
+
+
(Egalité 1)
*  
*
*  
*
* 
∂r m*
∂r M *
(rv − V )m*
 ∂r y   ∂y m   ∂y M  
Supposons une situation d’équilibre initiale dans laquelle la demande de chaque type
de monnaie est inversement proportionnelle à sa vitesse de circulation, c’est-à-dire que :
M * m*
=
1
1
V
v
soit M *V − m*v = 0
Compte tenu des inégalités du (Système 7) et de la (Définition 1), (Egalité 1) devient :
E m* / r − E M * / r = E y * / r ( E m* / y * − E M * / y * )
D’où finalement :
E * − EM * / r
E y* / r = m / r
Em* / y* − EM * / y*
(Egalité 2)
Cette dernière égalité stipule d’une part que plus l’écart entre les élasticités des
différents types de monnaie par rapport au niveau d’activité est faible, plus le niveau
d’activité sera élastique par rapport au coût de transformation de la monnaie ; et d’autre part
que le niveau d’activité sera inélastique par rapport au coût de transformation de la monnaie
que l’écart entre les élasticités des différents types de monnaie par rapport au coût de
transformation de la monnaie est faible. La situation d’équilibre idéale reste celle où le niveau
d’activité est inélastique par rapport au coût de transformation de la monnaie soit :
 E m* / r ≈ E M * / r

E y * / r ≈ 0 , c’est-à-dire ou
E * * − E * * → ∞
M /y
 m /y
III-5. Simulation
Le modèle que nous venons de présenter dans la section précédente est ensuite
appliqué aux données économiques et monétaires de la Côte d’Ivoire. Les séries de données
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29
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
disponibles pour les agrégats monétaires n’étant pas longues pour permettre une estimation
efficace des paramètres à partir d’un modèle économétrique, nous avons procédé à un nombre
d’approximations et d’hypothèses pour lesquelles nous allons faire certaines remarques. Dans
ce qui suit, nous établissons d’abord ces hypothèses et décrivons la constitution des agrégats
utilisés. Ensuite, nous faisons un point sur le choix des coefficients du modèle et enfin, nous
procédons à la détermination des agrégats optimaux étant donné les paramètres et interprétons
les résultats obtenus.
III-5-1 hypothèses, approximations et constitution des agrégats du
modèle
Le modèle mis en exergue ici rentre dans le cadre général des modèles d’équilibre
général calculable. Les variables exogènes du modèle sont les vitesses de circulation de la
monnaie sous ses deux principales formes, le prix des biens finaux et des services demandés
par les agents, le budget des agents et le prix relatif de la grande monnaie par rapport à la
petite monnaie.
La vitesse de circulation de la monnaie au cours d’une année dépend fortement de la
quantité de monnaie disponible et du volume des transactions au cours de l’année considérée.
C’est pourquoi, nous considérons que cette vitesse peut être différente d’une année à une autre
et ignorons qu’une politique menée par la banque centrale ait pour but de la maintenir
constante. La vitesse de circulation de la monnaie est donc calculée pour chaque année en
fonction des réalisations de l’économie pour cette année.
Le principe est le suivant : on admet d’abord que la vitesse de circulation de la
monnaie est d’autant plus grande que celle-ci est sous forme de coupures plus petites. En
d’autre terme, la petite monnaie circule à une vitesse plus grande que la grande monnaie.
Nous supposons alors que la quantité de chaque type de monnaie est inversement
proportionnelle à sa vitesse de circulation, et que les transactions dues en petite monnaie au
cours de l’année t représentent une proportion λ t des transactions totales. Les vitesses de
circulation des deux formes monétaires sont alors calculées à partir du système suivant :
m t v t = λ t p t y t

M t Vt = (1 − λ t ) p t y t

m t v t + M t V t = p t y t
D’où
pt yt

v t = λ t m

t

V = (1 − λ ) p t y t
t
 t
Mt
Dans cette expression mt , M t , y t et p t désignent respectivement les niveaux de petite
monnaie et de grande monnaie fixés par la banque centrale pour l’année t, le niveau d’activité
économique à prix constants observé au cours de l’année t, et l’indice des prix de l’année t.
Le prix des biens finaux et des services demandés au cours de l’année t par les
ménages est illustré dans cette modélisation par l’indice des prix p t . L’indice considéré est le
déflateur du niveau d’activité de l’année en cours. Si Qt et Pt désignent respectivement les
vecteurs colonnes des quantités de biens et services demandés et de leurs prix unitaires au
courant de l’année t, on a :
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30
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
pt =
Pt′Qt
Pt′−1 Qt
Où P ′Q = ∑ Pi Qi désigne le produit scalaire usuel entre deux vecteurs colonnes de
même taille. p t est en d’autres termes égal à la demande aux prix courants des biens finaux
et des services de l’année en cours, rapportée à cette même demande évaluée aux prix de
l’année précédente.
Le budget Rt des agents pour l’année t est constitué de leurs dotations en monnaie au
début de l’année t, et du revenu qu’ils tirent de l’activité économique de l’année t. Ces
dotations en monnaie sont en réalité les quantités respectives mt −1 et M t −1 de petite monnaie
et de grande monnaie en circulation dans l’économie à la fin de l’année t-1. Le revenu tiré de
l’activité économique au cours de l’année t est approché ici par le produit intérieur brut de
cette année. On peut alors écrire que :
Rt = mt −1 + M t −1 + PIBt = mt −1 + M t −1 + p t y t
Étant donné que le niveau de l’activité économique est aussi mesuré par le produit
intérieur brut.
Le prix relatif auquel la grande monnaie est échangée contre la petite monnaie dépend
également des niveaux d’offre et de demande des différentes coupures de monnaie dans
l’économie, caractéristiques a priori du phénomène de rareté étudié ici. Nous faisons
l’hypothèse que la banque centrale ne se trompe pas sur la quantité totale de monnaie de
monnaie offerte aux agents, mais peut se tromper sur sa répartition selon les différentes
formes monétaires. La série du taux de valorisation de la grande monnaie par rapport à la
petite monnaie a été générée de manière à correspondre aux situations quotidiennement
vécues par les agents économiques en Côte d’Ivoire, mais aussi et surtout de manière à
refléter l’allure des indicateurs de rareté calculés dans la première partie. Les anecdotes sur
lesquelles nous nous sommes basés pour générer cette série situeraient le taux de valorisation
de la grande monnaie autour de 90% depuis que la rareté se fait sentir, soit un taux de
dépréciation autour de 10%.
Le programme de maximisation de l’utilité des agents, théoriquement résolu au début
de ce chapitre, suppose la connaissance des paramètres α , β et γ représentant les préférences
des agents. Nous allons dans ce qui suit décrire comment ces paramètres sont successivement
choisis.
III-5-2 Choix des coefficients du modèle
Une des difficultés du modèle d’équilibre général calculable spécifié est de déterminer
les paramètres et les variables exogènes : c’est le calibrage. En effet, le modèle postule un lien
causal entre les variables endogènes d’une part, et d’autre part, les variables exogènes et les
paramètres. Nous venons de montrer comment les variables exogènes ont été constituées. Il
est encore plus difficile de calibrer les paramètres du modèle.
Au cours d’une année t, ceux-ci mesurent d’une part la sensibilité du bien être des
agents économiques par rapport aux quantités de biens finaux et de services demandés ( α t ), et
par rapport aux pouvoirs d’achats des coupures de monnaie demandées ( β t et γ t ), et d’autre
part, la proportion des transactions dues en petite monnaie ( λ t ). Pratiquement, il s’agit
d’effets difficiles à mesurer. Concernant la fonction d’utilité, nous faisons l’hypothèse que les
préférences des agents sont identiques sur toute la période, c'est-à-dire que :
α t = α , β t = β , γ t = γ quelque soit l ' année t
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31
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Pour déterminer λ t nous nous basons sur l’évolution des agrégats monétaires. Nous
avons déjà fait l’hypothèse que la banque centrale ne se trompait pas sur l’offre totale de
monnaie, mais plutôt éventuellement sur sa répartition. C’est la proportion λ t des
transactions en petite monnaie permettant de maintenir l’égalité mt* + M t* = mt + M t via les
différentes vitesses de circulation de la monnaie, qui sera considérée comme la proportion
effective des transactions en petite monnaie de l’année t.
La résolution théorique du modèle donnait :
m * = m * ( y * )
 *
*
*
M = M ( y )
 *
* α
* β
* γ
u = ( y ) (m ) ( M )
Ce système permet d’écrire que :
∂u * y *
∂m * y *
∂M * y *
α
β
γ
=
+
+
∂y * u *
∂y * m *
∂y * M *
Et puisque
∂u * y *
=α
∂y * u *
 βE m / y − γE M

 β + γ = 1 − α
*
*
*
et β + γ = 1 − α , on peut écrire le système :
=0
/ y*
Si l’on suppose ensuite que les élasticités des demandes de différents types de
monnaie par rapport au niveau d’activité sont constantes, alors la résolution du système
donne :
(1 − α ) E M / y

β =
Em / y + EM / y


(1 − α ) E m / y

γ = E
+ EM / y
m /y

*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
Ainsi, il suffit de fixer α pour connaître ensuite β et γ , sachant que les élasticités
sont données. Dans la phase de simulation, nous supposerons que l’élasticité de la grande
monnaie par rapport au niveau d’activité est plus petite que celle de la petite monnaie à cause
de la prépondérance de l’économie souterraine, c’est-à-dire que β ≤ γ . De plus l’hypothèse de
début γ ≤ α impose que :
1>α ≥
Em* / y*
2 Em* / y* + EM * / y*
Un inconvénient majeur du modèle utilisé ici est qu’il fonctionne sous plusieurs
hypothèses a priori postulées par le théoricien. De ce fait, les résultats que nous obtenons ne
seraient pertinents que si la structure de l’économie sous jacente, répond ne serait-ce
qu’approximativement à ces postulats.
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32
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Nous simulerons enfin pour α proche de 1 , α proche de
pour la valeur moyenne α =
3Em* / y* + EM * / y*
2(2 Em* / y* + EM * / y* )
Em* / y*
2 Em* / y* + EM * / y*
, puis
et analyserons les résultats obtenus afin de
situer les valeurs acceptables de α .
III-5-3 Détermination des agrégats optimaux et interprétation des
résultats.
Nous allons dans la suite traiter les cas où l’élasticité de la petite monnaie par rapport
au niveau d’activité est de 1,33 et de 1,75 fois supérieure à celle de la grande monnaie. Dans
le premier cas on a : 0,36 < α < 1 ; et dans le deuxième cas : 0,39 < α < 1 . Les simulations
dans les deux cas montrent que α ne doit pas être très élevé. En effet, pour des valeurs de α
supérieures à 0,5 dans le premier cas, la part des transactions en petite monnaie dans
l’économie devient très grande, voire supérieure à 1, et la vitesse de circulation de la grande
monnaie tend à s’annuler, voire à être négative, ce qui semble invraisemblable dans la réalité.
Nous avons donc choisi des valeurs de α plus proches du minimum (0,36 dans le premier cas
et 0,39 dans le deuxième) que du maximum (1 dans les deux cas). Tous les résultats des
simulations sont présentés en annexe : les agrégats économiques sont en en milliards de francs
CFA.
Il apparaît au vu des simulations faites que, plus l’élasticité de la petite monnaie par
rapport au niveau d’activité est supérieure à celle de la grande monnaie pour une même valeur
de α ( α = 0,4 pour les cas traités, Tableaux vii et x en annexes), plus la part des transactions
en petite monnaie diminue, réduisant également le niveau d’activité optimal désiré par les
agents. Mais il convient toutefois de remarquer que ce niveau varie très peu comme nous le
montrent les cas étudiés (en 2001 par exemple 6820,90 milliards de FCFA pour le cas 1,75 et
6820,99 milliards de FCFA pour le cas 1,33). Les variations de ce rapport des élasticités
influenceraient donc très peu les résultats obtenus, synonyme que le modèle fournit de bons
résultats pour la Côte d’Ivoire sous les hypothèses que nous avons formulées.
De même, pour un rapport d’élasticités donné des différents types de monnaie par
rapport au niveau d’activité (1,33 par exemple), plus l’élasticité de l’utilité des agents par
rapport au niveau d’activité est élevée, plus la part des transactions en petite monnaie
augmente, stimulant le niveau optimal de l’activité économique. Mais aussi, ce niveau varie
très peu (en 2001 par exemple, 6820,98 milliards de FCFA si α = 0,38 et 6820,99 milliards de
FCFA si α = 0,4 ). Cela est également synonyme que le modèle fournit de bons résultats pour
la Côte d’Ivoire sous les hypothèses que nous avons formulées.
Les résultats des simulations donnent une idée générale sur les conséquences de la
rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire. On remarque qu’en 1993, en 1996, en 1999, en
2000 et en 2001, les quantités de petite monnaie désirées par les agents économiques sont
significativement inférieures à celles offertes par la banque centrale (différences relatives de
plus de 5% dans la plupart des cas). Ce rationnement important aurait entraîné un coût aux
transactions en petite monnaie et ainsi réduit le niveau d’activité. La différence absolue entre
le niveau d’activité optimal et le niveau d’activité réalisé est plus élevée pour ces années, de
l’ordre de centaines de milliards de francs CFA.
On remarque également que la baisse (hausse) de la quantité de petite monnaie en
circulation d’une année à une autre aurait réduit (augmenté) la proportion des transactions en
petite monnaie. C’est le cas de 1991 à 1993, et de 1998 à 2001.
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33
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Le graphique suivant montre l’évolution du gap entre le niveau d’activité optimal sous
la contrainte budgétaire des agents et le niveau d’activité réalisé compte tenu des quantités de
petite monnaie offertes par la banque centrale :
FigureXI. Perte de l’activité économique due au phénomène de rareté de la petite monnaie
Erreur ! Des objets ne peuvent pas être créés à partir des codes de champs de mise en forme.
Par ailleurs, les niveaux de petite monnaie désirés par les agents économiques en 1991,
1992, 1997, et 1998 ne sont pas très différents de ceux offerts par la banque centrale
(variations relatives de moins de 2% dans la plupart des cas). Pourtant en 1997 et en 1998, la
rareté de la petite monnaie est très perçue en Côte d’Ivoire. Cela met en évidence l’existence
d’autres causes de rareté qui ne sont pas forcément le rationnement de la banque centrale.
Cependant, les conséquences observées pour les autres années restent les mêmes avec moins
d’intensité : rationnement de la demande de biens des agents ( y% ; noté y1 dans les tableaux en
annexes) et donc du niveau d’activité économique réalisé ( y ; noté y dans les tableaux en
annexes), et par conséquent augmentation de la pauvreté à travers la baisse du PIB par tête, la
population croissant toujours.
Le graphique suivant montre l’évolution du gap entre le PIB par tête optimal sous la
contrainte budgétaire des agents et le PIB par tête réalisé compte tenu des quantités de petite
monnaie offertes par la banque centrale ;
FigureXII. Perte du bien être due au rationnement de la petite monnaie
15000
10000
5000
0
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
-5000
-10000
-15000
-20000
Pour les années de dévaluation (1994 et 1995), on remarque que le niveau d’activité
réalisé est plutôt supérieur au niveau d’activité optimal. C’est parce que les agrégats réalisés
de 1994 et de 1995 ne satisfont pas la contrainte budgétaire des agents pour ces années-là. En
effet, les agrégats monétaires de 1994 ont connu une très grande hausse par rapport à ceux de
1993 (40% pour la petite monnaie, et 66% pour la grande monnaie), de sorte que la politique
monétaire expansionniste menée par la banque centrale sous la dévaluation ne pouvait
satisfaire la contrainte budgétaire des agents économiques. En d’autre terme on a :
m1994 + r1994 M 1994 + PIB1994 > R1994
Les effets de ce choc se seraient poursuivis en 1995 et c’est à partir de 1996 que
l’activité économique serait redevenu contrainte par le budget des agents économiques,
l’économie redevenant stable. Au cours des années 1994 et 1995, l’on assiste à une grande
amélioration du bien-être des agents, conséquence indirecte de la politique de dévaluation.
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34
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
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35
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Conclusion Générale
L’objet de cette étude était de rechercher les causes et les conséquences de la rareté de
la petite monnaie. Elle nous a permis de constater que la rareté de la petite monnaie est
beaucoup plus due aux comportements des agents économiques (qui la retiennent à des fins de
précaution et de spéculation) qu’au rationnement de son émission par la BCEAO.
Une étude descriptive montre que globalement les agents économiques exerçant dans
l’UMOA ont un besoin de petite monnaie, car la différence entre les versements et les
prélèvements de monnaie (net flow) qui matérialise l’absorption annuelle de la petite monnaie
par l’activité économique est positive. Cependant plusieurs témoignages font état du fait que
le phénomène est durement plus ressentit en Côte d’Ivoire que dans tous les autres pays
membres de l’UMOA. D’où la nécessité de se pencher plus particulièrement sur le cas
Ivoirien.
Des faits stylisées et anecdotes nous permettent de recenser un certain nombre de
comportement des agents économiques qui expliquent en partie la rareté de la petite monnaie
en Côte d’Ivoire. On peut dire que le fait que la petite monnaie soit globalement rare dans
l’UMOA a cultivé des réactions toutes particulières en Côte d’Ivoire par rapport aux autres
pays membres de l’UMOA aggravant encore plus le phénomène, ce sont par exemple la
détention à des motifs de précaution (ce qui rend sa vitesse de circulation plus faible) et à des
motifs d’enrichissement (via des activités illicites comme la vente à des sociétés de
commerce, moyennant un bénéfice ; des témoignages font état du fait que certaine pièces de
monnaie seraient fondues afin d’en faire des bijoux qui ont une valeur plus grande).
Malheureusement toutes ces causes citées plus haut ne sont pas quantifiables et ne
peuvent se être certifiées par une étude descriptive ou économétrique. Cependant sous réserve
de l’exactitude des chiffres portant sur l’émission des pièces de monnaie dans chaque pays
membre de l’UMOA, nous avons construit un indice visant à quantifier la rareté de la petite
monnaie. Cet indicateur est la circulation métallique rapportée à la consommation privée et il
s’interprète comme la quantité de petite monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de
bien de consommation privée. Avec cet indice, on s’est rendu compte que la quantité de petite
monnaie disponible pour un achat de 10000FCFA de bien de consommation privée en Côte
d’Ivoire a diminué dramatiquement à partir de 1994.
De plus un aperçu de l’évolution de l’incidence de pauvreté montre qu’il croit toujours
et que la hausse est très forte après la dévaluation du FCFA, ce qui veut dire que la
dévaluation a eu pour effet d’augmenter le pourcentage de personne qui consomme en déça
du seuil de 1 dollar US PPA par jour. Conciliant ceci avec le fait que la petite monnaie
disponible pour un chat de 10000FCFA de bien de consommation est d’environ 70FCFA nous
trouvons ainsi une explication assez plausible au phénomène de rareté de la petite monnaie.
La logique est la suivante : une augmentation du nombre de pauvres entraîne une
augmentation du nombre de personnes qui ont un besoin important de petite coupure de
monnaie pour réaliser leur transaction quotidienne, pourtant dans le même temps il y a une
diminution de la petite monnaie disponible dans les achats quotidiens ; par conséquent on
aboutit à une aggravation de la rareté de la petite monnaie.
Cette explication du phénomène aurait été très plausible si dans les autres pays
membres de l’UMOA, la petite monnaie était plus rare qu’en Côte d’Ivoire. Nous le disons
parce que ces pays sont plus pauvres et leurs taux de petite monnaie dans les transactions
courantes ne sont pas plus élevés que ceux de la Côte d’Ivoire.
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36
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
C’est partant de ce constat que l’existence d’un effet spécifique à la Côte d’Ivoire a été
détectée, comme le trafic et le comportement des agents économiques en matière de
précaution. La recherche des facteurs expliquant l’évolution de l’indicateur que nous avons
construit a conduit à trois modèles de données de panel (modèle à effet commun, à effet fixe
et à effet aléatoire). Ces modèles révèlent l’existence d’un effet fixe spécifique à la Côte
d’Ivoire plus élevé que les autres pays membres de l’UMOA ; pour le reste les modèles ont
permis d’établir que le nombre de transaction (PIB), l’indice des prix, la consommation privée
ont des effets négatif sur la disponibilité de petite monnaie, à l’inverse le bien-être général
(PIB par tête) la masse monétaire, la circulation fiduciaire ont des effets positifs sur la
disponibilité de petite monnaie dans l’économie.
Concernant l’évaluation des conséquences de la rareté de la petite monnaie, nous
avons montré via un modèle du type EGC (équilibre général calculable) que si les agents
économiques sont rationnés en petite monnaie, ceci a des répercutions négatives sur la
demande des biens par les agents économiques et donc sur le niveau de l’activité économique.
Nous avons essayé à l’aide des simulations une évaluation chiffrée en partant du principe que
la BCEAO ne se trompe pas sur l’émission de la base monétaire, mais qu’elle se trompait sur
la répartition entre grande coupure et petite coupure. Les résultats ont permis d’établir que
l’économie ivoirienne peut perdre près de 150 milliards de FCFA de transaction pour une
année de rareté de la petite monnaie, et une baisse du PIB par tête de plus de 5000FCFA.
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37
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Références Bibliographiques
BCEAO, 1990- Rapport Annuel 1991. Annexes statistiques
BCEAO, 1991- Rapport Annuel 1992. Annexes statistiques
BCEAO, 1992- Rapport Annuel 1993. Annexes statistiques
BCEAO, 1993- Rapport Annuel 1994. Annexes statistiques
BCEAO, 1994- Rapport Annuel 1995. Annexes statistiques
BCEAO, 1995- Rapport Annuel 1996. Annexes statistiques
BCEAO, 1996- Rapport Annuel 1997. Annexes statistiques
BCEAO, 1997- Rapport Annuel 1998. Annexes statistiques
BCEAO, 1998- Rapport Annuel 1999. Annexes statistiques
BCEAO, 1999- Rapport Annuel 2000. Annexes statistiques
BCEAO, 2000- Rapport Annuel 2001.Annexes statistiques [en ligne] Adresse URL.
http://www.bceao.int
Croushore (D.). Stark (T.), September 2002- forecasting coin demand. Federal Reserve Bank
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Granger (W.), 2002- Cours de politique monétaire et financement de l’économie. ENSEAAbidjan.
GRIMM (M.), GUENARD (C.), MESPLE-SOMPS (S.), 2001 Evolution de la pauvreté
urbaine en Côte d’Ivoire: Une analyse sur 15 ans d'enquêtes ménages. Document de
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Context of Macroeconomic Adjustment. A Microsimulation Study for Côte d’Ivoire.
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Guerrien (B.), 1996- Dictionnaire d’Analyse économique. Edition la découverte.
Silem (A.), Albertini (J-M), 1999- 6éd Lexique d’économie. Dalloz
HURLIN (C.), L’Econométrie des Données de Panel. Ecole Doctorale Edocif.
Mathis (J.), 1992- Monnaie et Banques en Afrique Francophone. Edicef. Université
Francophone
Nshimyumuremya (A.), 2002- Cours de déséquilibres macroéconomiques et rigidités
nominales. ENSEA-Abidjan
OTTAVJ (C.), 1999- 2éd Monnaie et financement de l’économie. Edition Hachette Supérieur.
.
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
38
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
ANNEXES STATISTIQUES
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
39
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Tableau vii.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,75 fois supérieure à celle de la grande monnaie et α = 0,4
1991
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,52
r
0,96
G
1,11
K
0,22
Réalisations
1992
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,51
r
0,97
G
1,11
K
0,22
Réalisations
1993
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,48
r
0,99
G
1,14
K
0,23
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
703,23
y
2694,17
y1
2710,11
m
64,35
M
782,05
M+m
846,40
p
1,10
R
3800,00
v
23,73
V
1,83
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
708,22
y*
2718,43
m*
65,57
M*
780,83
M*+m*
846,40
Agrégats
Valeurs
u
768,74
y
2954,71
y1
2976,66
m
64,31
M
771,89
M+m
836,20
p
1,00
R
3795,20
v
23,58
V
1,86
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
775,59
y*
2988,09
m*
65,84
M*
770,36
M*+m*
836,20
Agrégats
Valeurs
u
684,49
y
2937,79
y1
3012,20
m
47,36
M
687,84
M+m
735,20
p
1,00
R
3782,80
v
29,93
V
2,22
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
704,94
y*
3045,30
m*
51,25
M*
683,95
M*+m*
735,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
40
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1994
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,58
r
0,88
G
1,10
K
0,22
Réalisations
1995
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,53
r
0,89
G
1,12
K
0,22
Réalisations
1996
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,50
r
0,90
G
1,14
K
0,23
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
733,04
y
3005,79
y1
2853,92
m
66,25
M
1140,35
M+m
1206,60
p
1,42
R
4991,40
v
36,99
V
1,58
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
688,32
y*
2770,32
m*
56,83
M*
1149,77
M*+m*
1206,60
Agrégats
Valeurs
u
1104,07
y
4559,05
y1
4514,47
m
73,21
M
1356,69
M+m
1429,90
p
1,09
R
6194,20
v
36,33
V
1,72
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1091,10
y*
4491,56
m*
71,08
M*
1358,82
M*+m*
1429,90
Agrégats
Valeurs
u
1244,98
y
5330,26
y1
5385,60
m
77,83
M
1409,07
M+m
1486,90
p
1,04
R
6978,70
v
35,60
V
1,97
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1260,23
y*
5410,62
m*
80,32
M*
1406,58
M*+m*
1486,90
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
41
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1997
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,50
r
0,90
G
1,15
K
0,23
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1367,40
y
5892,63
y1
5914,93
m
91,35
M
1518,05
M+m
1609,40
p
1,06
R
7721,30
v
33,97
V
2,06
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1373,44
y*
5924,53
m*
92,41
M*
1516,99
M*+m*
1609,40
1998
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,50
r
0,92
G
1,14
K
0,23
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1536,68
y
6594,94
y1
6606,05
m
104,59
M
1617,81
M+m
1722,40
p
1,03
R
8382,40
v
32,40
V
2,09
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1539,70
y*
6610,89
m*
105,13
M*
1617,27
M*+m*
1722,40
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
1999
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,48
r
0,91
G
1,16
K
0,23
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1552,35
y
6881,47
y1
7014,75
m
95,92
M
1583,48
M+m
1679,40
p
0,99
R
8555,70
v
33,84
V
2,27
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1587,20
y*
7067,76
m*
101,78
M*
1577,62
M*+m*
1679,40
42
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
2000
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,48
r
0,92
G
1,15
K
0,23
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1522,50
y
6677,78
y1
6786,40
m
97,55
M
1552,85
M+m
1650,40
p
1,00
R
8350,50
v
32,84
V
2,23
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1551,27
y*
6830,76
m*
102,54
M*
1547,86
M*+m*
1650,40
2001
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,22
γ
0,38
λ
0,47
r
0,91
G
1,17
K
0,24
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1391,11
y
6613,61
y1
6764,10
m
73,67
M
1504,53
M+m
1578,20
p
1,02
R
8402,90
v
42,99
V
2,38
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1427,66
y*
6820,90
m*
78,89
M*
1499,31
M*+m*
1578,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
43
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Tableau viii.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,75 fois supérieure à celle de la grande monnaie et α = 0,45
1991
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,54
r
0,96
G
1,14
K
0,19
1992
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,54
r
0,97
G
1,14
K
0,19
1993
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,50
r
0,99
G
1,18
K
0,19
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
786,51
y
2694,17
y1
2709,83
m
64,35
M
782,05
M+m
846,40
p
1,10
R
3800,00
v
24,82
V
1,74
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
792,09
y*
2718,43
m*
65,51
M*
780,89
M*+m*
846,40
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
860,02
y
2954,71
y1
2976,28
m
64,31
M
771,89
M+m
836,20
p
1,00
R
3795,20
v
24,67
V
1,76
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
867,68
y*
2988,09
m*
65,76
M*
770,44
M*+m*
836,20
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
772,84
y
2937,79
y1
3011,27
m
47,36
M
687,84
M+m
735,20
p
1,00
R
3782,80
v
31,21
V
2,14
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
795,87
y*
3045,31
m*
51,06
M*
684,14
M*+m*
735,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
44
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1994
1995
1996
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,60
r
0,88
G
1,14
K
0,19
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
824,52
y
3005,79
y1
2856,98
m
66,25
M
1140,35
M+m
1206,60
p
1,42
R
4991,40
v
38,47
V
1,50
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
774,00
y*
2770,29
m*
57,23
M*
1149,37
M*+m*
1206,60
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,56
r
0,89
G
1,15
K
0,19
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1242,56
y
4559,05
y1
4515,25
m
73,21
M
1356,69
M+m
1429,90
p
1,09
R
6194,20
v
37,91
V
1,63
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1227,96
y*
4491,55
m*
71,18
M*
1358,72
M*+m*
1429,90
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,52
r
0,90
G
1,17
K
0,19
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1405,38
y
5330,26
y1
5384,86
m
77,83
M
1409,07
M+m
1486,90
p
1,04
R
6978,70
v
37,07
V
1,89
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1422,58
y*
5410,63
m*
80,21
M*
1406,69
M*+m*
1486,90
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
45
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1997
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,52
r
0,90
G
1,18
K
0,19
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1544,41
y
5892,63
y1
5914,67
m
91,35
M
1518,05
M+m
1609,40
p
1,06
R
7721,30
v
35,27
V
1,98
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1551,23
y*
5924,53
m*
92,36
M*
1517,04
M*+m*
1609,40
1998
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,52
r
0,92
G
1,18
K
0,19
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1735,01
y
6594,94
y1
6605,91
m
104,59
M
1617,81
M+m
1722,40
p
1,03
R
8382,40
v
33,64
V
2,01
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1738,42
y*
6610,89
m*
105,10
M*
1617,29
M*+m*
1722,40
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
1999
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,49
r
0,91
G
1,20
K
0,20
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1757,44
y
6881,47
y1
7013,42
m
95,92
M
1583,48
M+m
1679,40
p
0,99
R
8555,70
v
35,12
V
2,19
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1796,83
y*
7067,78
m*
101,54
M*
1577,86
M*+m*
1679,40
46
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
2000
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,50
r
0,92
G
1,19
K
0,20
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1722,12
y
6677,78
y1
6785,26
m
97,55
M
1552,85
M+m
1650,40
p
1,00
R
8350,50
v
34,09
V
2,15
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1754,61
y*
6830,78
m*
102,33
M*
1548,06
M*+m*
1650,40
2001
Paramètres Valeurs
α
0,45
β
0,20
γ
0,35
λ
0,49
r
0,91
G
1,21
K
0,20
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1584,11
y
6613,61
y1
6762,74
m
73,67
M
1504,53
M+m
1578,20
p
1,02
R
8402,90
v
44,54
V
2,31
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1625,65
y*
6820,92
m*
78,68
M*
1499,52
M*+m*
1578,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
47
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Tableau ix.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,33 fois supérieure à celle de la grande monnaie et α = 0,38
1991
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,61
r
0,96
G
1,07
K
0,25
1992
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,61
r
0,97
G
1,07
K
0,25
1993
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,57
r
0,99
G
1,10
K
0,26
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
607,53
y
2694,17
y1
2708,89
m
64,35
M
782,05
M+m
846,40
p
1,10
R
3800,00
v
28,03
V
1,48
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
611,84
y*
2718,44
m*
65,36
M*
781,04
M*+m*
846,40
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
664,40
y
2954,71
y1
2974,99
m
64,31
M
771,89
M+m
836,20
p
1,00
R
3795,20
v
27,89
V
1,50
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
670,31
y*
2988,10
m*
65,57
M*
770,63
M*+m*
836,20
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
584,86
y
2937,79
y1
3007,50
m
47,36
M
687,84
M+m
735,20
p
1,00
R
3782,80
v
35,74
V
1,82
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
602,26
y*
3045,31
m*
50,54
M*
684,66
M*+m*
735,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
48
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1994
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,66
r
0,88
G
1,07
K
0,26
Réalisations
1995
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,62
r
0,89
G
1,08
K
0,26
Réalisations
1996
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,59
r
0,90
G
1,10
K
0,26
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
622,98
y
3005,79
y1
2866,04
m
66,25
M
1140,35
M+m
1206,60
p
1,42
R
4991,40
v
42,31
V
1,27
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
584,75
y*
2770,21
m*
58,12
M*
1148,48
M*+m*
1206,60
Agrégats
Valeurs
u
935,28
y
4559,05
y1
4517,79
m
73,21
M
1356,69
M+m
1429,90
p
1,09
R
6194,20
v
42,38
V
1,39
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
924,28
y*
4491,53
m*
71,41
M*
1358,49
M*+m*
1429,90
Agrégats
Valeurs
u
1054,37
y
5330,26
y1
5382,03
m
77,83
M
1409,07
M+m
1486,90
p
1,04
R
6978,70
v
42,03
V
1,62
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1067,27
y*
5410,66
m*
79,90
M*
1407,00
M*+m*
1486,90
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
49
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1997
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,59
r
0,90
G
1,11
K
0,26
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1161,83
y
5892,63
y1
5913,58
m
91,35
M
1518,05
M+m
1609,40
p
1,06
R
7721,30
v
40,00
V
1,70
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1166,96
y*
5924,54
m*
92,23
M*
1517,17
M*+m*
1609,40
1998
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,59
r
0,92
G
1,11
K
0,26
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1309,65
y
6594,94
y1
6605,36
m
104,59
M
1617,81
M+m
1722,40
p
1,03
R
8382,40
v
38,12
V
1,72
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1312,22
y*
6610,89
m*
105,04
M*
1617,36
M*+m*
1722,40
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
1999
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,56
r
0,91
G
1,12
K
0,27
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1318,09
y
6881,47
y1
7007,31
m
95,92
M
1583,48
M+m
1679,40
p
0,99
R
8555,70
v
40,24
V
1,88
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1347,59
y*
7067,85
m*
100,75
M*
1578,65
M*+m*
1679,40
50
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
2000
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,57
r
0,92
G
1,12
K
0,26
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1295,12
y
6677,78
y1
6780,16
m
97,55
M
1552,85
M+m
1650,40
p
1,00
R
8350,50
v
38,98
V
1,85
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1319,53
y*
6830,83
m*
101,67
M*
1548,73
M*+m*
1650,40
2001
Paramètres Valeurs
α
0,38
β
0,27
γ
0,35
λ
0,56
r
0,91
G
1,14
K
0,27
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1168,29
y
6613,61
y1
6756,23
m
73,67
M
1504,53
M+m
1578,20
p
1,02
R
8402,90
v
51,10
V
1,99
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1198,88
y*
6820,98
m*
77,98
M*
1500,22
M*+m*
1578,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
51
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Tableau x.
L’élasticité de la petite monnaie par rapport au niveau d’activité est de 1,33 fois supérieure à celle de la grande monnaie et α = 0,4
1991
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,62
r
0,96
G
1,08
K
0,24
1992
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,62
r
0,97
G
1,08
K
0,24
1993
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,58
r
0,99
G
1,12
K
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
637,44
y
2694,17
y1
2708,75
m
64,35
M
782,05
M+m
846,40
p
1,10
R
3800,00
v
28,48
V
1,44
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
641,96
y*
2718,44
m*
65,34
M*
781,06
M*+m*
846,40
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
697,16
y
2954,71
y1
2974,79
m
64,31
M
771,89
M+m
836,20
p
1,00
R
3795,20
v
28,33
V
1,46
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
703,37
y*
2988,10
m*
65,55
M*
770,65
M*+m*
836,20
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
616,12
y
2937,79
y1
3007,01
m
47,36
M
687,84
M+m
735,20
p
1,00
R
3782,80
v
36,26
V
1,79
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
634,43
y*
3045,31
m*
50,48
M*
684,72
M*+m*
735,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
52
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1994
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,67
1995
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,63
1996
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,60
r
G
K
r
G
K
r
G
K
0,88
1,08
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
655,43
y
3005,79
y1
2867,61
m
66,25
M
1140,35
M+m
1206,60
p
1,42
R
4991,40
v
42,91
V
1,24
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
615,15
y*
2770,20
m*
58,25
M*
1148,35
M*+m*
1206,60
0,89
1,09
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
984,31
y
4559,05
y1
4518,19
m
73,21
M
1356,69
M+m
1429,90
p
1,09
R
6194,20
v
43,02
V
1,35
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
972,73
y*
4491,53
m*
71,44
M*
1358,46
M*+m*
1429,90
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
0,90
1,12
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1110,95
y
5330,26
y1
5381,65
m
77,83
M
1409,07
M+m
1486,90
p
1,04
R
6978,70
v
42,63
V
1,58
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1124,53
y*
5410,67
m*
79,87
M*
1407,03
M*+m*
1486,90
53
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
1997
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,59
r
0,90
G
1,12
K
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1224,31
y
5892,63
y1
5913,44
m
91,35
M
1518,05
M+m
1609,40
p
1,06
R
7721,30
v
40,53
V
1,67
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1229,71
y*
5924,55
m*
92,22
M*
1517,18
M*+m*
1609,40
1998
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,60
r
0,92
G
1,12
K
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1379,76
y
6594,94
y1
6605,29
m
104,59
M
1617,81
M+m
1722,40
p
1,03
R
8382,40
v
38,63
V
1,69
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1382,47
y*
6610,90
m*
105,03
M*
1617,37
M*+m*
1722,40
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
1999
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,57
r
0,91
G
1,14
K
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1390,27
y
6881,47
y1
7006,61
m
95,92
M
1583,48
M+m
1679,40
p
0,99
R
8555,70
v
40,76
V
1,85
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1421,37
y*
7067,86
m*
100,68
M*
1578,72
M*+m*
1679,40
54
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
2000
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,58
r
0,92
G
1,13
K
0,25
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1365,49
y
6677,78
y1
6779,56
m
97,55
M
1552,85
M+m
1650,40
p
1,00
R
8350,50
v
39,50
V
1,81
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1391,21
y*
6830,84
m*
101,61
M*
1548,79
M*+m*
1650,40
2001
Paramètres Valeurs
α
0,40
β
0,26
γ
0,34
λ
0,56
r
0,91
G
1,15
K
0,26
Réalisations
Agrégats
Valeurs
u
1235,49
y
6613,61
y1
6755,52
m
73,67
M
1504,53
M+m
1578,20
p
1,02
R
8402,90
v
51,74
V
1,95
Optimalité
Agrégats
Valeurs
u*
1267,82
y*
6820,99
m*
77,93
M*
1500,27
M*+m*
1578,20
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
55
La rareté de la petite monnaie en Côte d’Ivoire
Groupe de travail FEUNOU KAMKUI et TEDONGAP NGUEFACK
56