Revue AJE N°39 - 3e trim. 2007 “Les Challenges d`AJE 2007”

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Revue AJE N°39 - 3e trim. 2007 “Les Challenges d`AJE 2007”
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J e u n e s s e
& ENTREPRISES
Le journal de l’Association Jeunesse et Entreprises
DOSSIER
GRAND ANGLE
L'école la plus engagée
Panel jeunes :
IUT de Vannes
p. 5
« Faciliter l’accès
des jeunes à la vie
professionnelle »
FOCUS
p. 12
Hervé QUEVA,
LES CHALLENGES D'AJE 2007
Banque de France :
« Aider les jeunes
L'équipe la plus motivée
en difficulté »
Lycée Saint-Gabriel-Saint-Michel
RÉSEAU
Club AJE
Hauts-de-Seine :
p. 14
«Le Club 92
accompagne l’entreprise
pédagogique»
Numéro 39 • 3
e
trimestre 2007 - ISSN 1769 - 4698
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ÉDITO
3e trimestre 2007 – n° 39
SOMMAIRE
La vitalité constante
d’AJE
S’
GRAND ANGLE
• Colloque national :
Ensemble pour la réussite
des jeunes
p. 3
IL EN ÉTAIT BESOIN,
ce numéro
39 de notre journal de
Jeunesse et Entreprises prouverait aux éventuels sceptiques que le dynamisme de notre association ne s’atténue pas, au contraire.
• Panel jeunes :
© Guillaume de Fenoyl
Nos séries de conférences à travers la
France sur la « création d’entreprises de
croissance à partir de zéro » suscitent un
enthousiasme croissant, comme le prouvent, ici même, les brefs comptes rendus
de nos réunions à l’École Supérieure de
Commerce de Rouen et au Pôle
Universitaire Léonard-de-Vinci dans les Hauts-de-Seine.
• Création d’entreprise :
Rouen et La Défense p. 4
Mais nous ne pouvons aider les jeunes sans connaître leurs propres demandes et leurs éventuelles inquiétudes. D’où le succès des
réunions de notre « panel jeunes », le jour même de notre Assemblée
générale, le 20 mars, et la vigueur des échanges entre jeunes et représentants de nos entreprises.
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Ce dialogue franc est un élément majeur de compréhension entre
des milieux qui se sont si longtemps ignorés, et aussi un facteur
d’espoir pour une meilleure insertion professionnelle de ces jeunes,
légitimement préoccupés.
Autre manifestation rapportée dans ce numéro, les challenges AJE
2007, ce concours original qui fait sélectionner des entreprises performantes par des jeunes, à l’inverse de la tradition, avec, comme résultat
corollaire, de les rapprocher des entreprises régionales qui les ont reçus
et qu’ils ont pu eux-mêmes interviewer et… noter.
Et puis, cette année, le colloque national d’AJE se déroulera le
16 octobre, à 16 h 30 au grand amphithéâtre de la Sorbonne, en présence du ministre de l’Éducation nationale et de hautes personnalités du monde économique, sur le thème du rapprochement
« Entreprises – Parents – Enseignants : ensemble pour la réussite des
jeunes », démontrant une fois de plus cette nouvelle solidarité dans
un magnifique objectif commun. Tous les lecteurs de cette revue
seront, j’en suis sûr, présents.
Yvon GATTAZ
Président
« Quels facteurs déclencheurs pour faciliter
l’accès des jeunes à
la vie professionnelle?»
p. 5
DOSSIER
LES CHALLENGES
DE JEUNESSE ET
ENTREPRISES 2007
p. 7
FOCUS ENTREPRISE
Hervé QUEVA,
Banque de France :
« Aider les jeunes
en difficulté »
p. 12
RÉSEAU
Club AJE
Hauts-de-Seine :
« Le Club 92
accompagne l’entreprise
pédagogique »
p. 14
ANALYSES
Découverte des
métiers pendant
la scolarité :
les chefs d’entreprise
convaincus de
sa nécessité
p. 16
Le Journal de l’Association JEUNESSE & ENTREPRISES
4, rue Léo-Delibes, 75116 PARIS / Tél. : 01 47 55 08 40 / Fax : 01 47 55 64 11 / [email protected]
Comité de rédaction : Sabine de BEAULIEU, Jean-Marc CHABANAS, Charlotte CLOG, Françoise COROUGE, François ESCHAPASSE et Marcel SZWARC
Directeur de la publication : Yvon GATTAZ • Coordination : Charlotte CLOG • Conception et réalisation : PC PRESSE • Imprimeur : Maury Imprimeur
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• JEUNESSE & ENTREPRISES •
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GRAND ANGLE
COLLOQUE NATIONAL DU 16 OCTOBRE 2007
ENSEMBLE POUR
LA RÉUSSITE DES JEUNES
Grand Amphithéâtre de la Sorbonne
Le colloque national de Jeunesse et Entreprises s’appuiera sur les résultats concrets des actions
marquantes menées avec nos partenaires entreprises, éducateurs, parents et bien sûr les jeunes
qui se retrouveront à cette occasion. Grâce au partage d’expériences, aux messages de
grands témoins et des responsables économiques et éducatifs, le colloque sera force de propositions novatrices, dans un esprit d'entreprise, de dialogue, et d'ouverture pour clarifier les
choix professionnels des jeunes.
S
OUS LA PRÉSIDENCE du ministre de l’Éducation
nationale, et en présence de personnalités
issues du monde économique et éducatif, telles
que le recteur Maurice Quenet, chancelier des
Universités, Jean-François Bernardin, président de
l’ACFCI et Henri Proglio, PDG de Veolia Environnement,
le colloque se tiendra dans un lieu prestigieux et symbolique, le grand amphithéâtre de la Sorbonne le mardi
16 octobre à 16h30.
Le thème de cette année :
Entreprises - Éducation - Parents
ENSEMBLE POUR LA RÉUSSITE
DES JEUNES
s’inscrit dans le souci constant d’AJE de mieux armer la
jeunesse face à des parcours professionnels de plus en plus
divers et mobiles. Il servira de fil conducteur aux trois commissions qui se réuniront de 14h à 16h, en amont de la
séance plénière.
COMMISSION N° 1 – COLLÈGE :
LA PREMIÈRE ÉTAPE
D’ORIENTATION PROFESSIONNELLE
te et vivante des métiers, favorise l’éclosion de tous les
talents et fasse appel à des acteurs diversifiés.
COMMISSION N° 3 – ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR :
PRÉPARER L’INTÉGRATION DES JEUNES EN ENTREPRISE
L’intégration professionnelle des jeunes à l’issue de leurs
études est un défi permanent qui doit mobiliser tous les
acteurs ayant un rôle déterminant dans la réussite des jeunes : entreprises, éducation, parents.
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PARTICIPEZ AU SONDAGE
Un sondage sera réalisé dans les prochaines semaines
afin d’alimenter les débats des commissions et d’élaborer
ensemble des propositions novatrices. Les questionnaires de
ce sondage et le programme détaillé du colloque sont disponibles sur www.jeunesse-entreprises.com.
■
INSCRIVEZ-VOUS DÈS MAINTENANT
C
HEFS D'ENTREPRISES,
directeurs des Ressources humaines,
chefs d'établissements, partenaires, parents,
étudiants...Vous êtes invités à nous rejoindre nombreux et à
noter dès maintenant la date du 16 octobre sur vos agendas.
Toutefois, chaque commission étant limitée à 60 participants, les
inscriptions seront prises par ordre d’arrivée (inscription obligatoire
auprès d’AJE : [email protected]).
L’élargissement de la découverte de l’entreprise et de ses
métiers est un enjeu majeur du rapprochement entre
l’Entreprise et les Jeunes.
COMMISSION N° 2 – LYCÉE :
COMMENT ENRICHIR ENSEMBLE LES PARCOURS
D’ORIENTATION DES JEUNES ?
Au niveau des lycéens, l’orientation devient décisive et
avec des objectifs clairement définis : une orientation compréhensible par tous, qui valorise une connaissance concrè-
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CITER POUR SUSCITER
Deux nouvelles conférences « Créer une entreprise de croissance à partir de zéro », se
sont tenues à Rouen et à La Défense. Elles ont réuni des créateurs d’entreprises connus, de
jeunes créateurs d’entreprise locaux et un public d’étudiants enthousiastes. Le succès de
ces rencontres a suscité des vocations et engendre de nouvelles séries de conférences.
ROUEN : « IL FAUT ESPÉRER
POUR ENTREPRENDRE »
Tel est l’appel lancé par le président Yvon Gattaz, le
mardi 28 mars, accueilli par le directeur du groupe ESC
Rouen Arnaud Langlois-Meurinne et l’association Mots et
Débats, en présence du président de la CRCI HauteNormandie et de plusieurs représentants du monde économique et éducatif, parmi lesquels le DAET Frédéric Lefaux,
représentant le rectorat de Rouen. Si aujourd’hui, contrairement aux États-Unis, ce sont les non diplômés qui créent le
plus d’entreprises, il semble diplôme plus caractère entreprenant sont tout autant d’atouts favorables.
HAUTS-DE-SEINE :
« LE TALENT DE LA GESTION SERA LA
GESTION DES TALENTS »
YVON GATTAZ
Cette rencontre a été organisée le 3 avril, en collaboration
avec le Club AJE des Hauts-de-Seine et le Pôle universitaire
Léonard-de-Vinci qui regroupe, sur le site, plusieurs grandes
écoles. De nombreux étudiants issus du Pôle ont créé des
entreprises, notamment dans le secteur des nouvelles technologies. Ils sont intervenus aux côtés du président Gattaz et de
Michel Béra, directeur général du Pôle, lui-même créateur d’entreprise. Parmi les questions posées par les jeunes :
Quelles sont les tâches quotidiennes du créateur d’entreprise ?
ENTREPRENEUR AVANT TOUT
Diplôme de l’ESSEC en poche, Geoffroy Roux, de
Bézieux, également président de Croissance Plus, entame
une carrière prometteuse chez l’Oréal. Bénéficiant de
10 ans d’expériences et de responsabilités diverses, il
prend le risque de tout quitter pour créer The Phone
House sur le modèle des boutiques britanniques commercialisant des portables. Il parvient rapidement à développer une entreprise de croissance, telle est en effet sa
volonté, grâce à la démocratisation du portable, mais aussi
à un travail acharné, « passant jour et nuit à échafauder
des projets ».
4
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En l’an 2000, ayant atteint 150 points de vente, 700 salariés, et 80 Mds de chiffre d’affaires, il vend l’entreprise à un
groupe anglais The Carphone Warehouse PLC, mais ne cesse
d'innover et créer.
TROUVER LE CRÉNEAU ET SAVOIR LE VENDRE
Le débat animé ensuite par Marc Alavarez, rédacteur
en chef de Radio Bleue Haute-Normandie, suscite de
nombreuses questions posées par les étudiants du groupe ESC Rouen et des universités de la région. D’autres
jeunes créateurs sont aussi venus témoigner : Gautier
Dhaussy et Pierre Lebel poursuivant leur dernière année à
l’ESC Rouen, tout en lançant un service innovant destiné
à la distribution, Barkary Karmara, créateur de K2Foot et
inventeur du Tibtop et Jérôme Leleu, créateur
d’Interaction, spécialisé dans le domaine du multimédia
et l’un des lauréats 2007 des Challenges de Jeunesse et
Entreprises.
En conclusion, gagner de l’argent n’est pas une fin en soi.
La création d’entreprise offre une vraie opportunité d’épanouissement et de réalisation dans son travail avec des possibilités innombrables de niches technologiques à développer et d’ouvertures sur le monde.
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Pierre-Antoine Bataille : «Sur le créneau choisi, il faut
rester innovant, garder une longueur d’avance par rapport à
la concurrence, améliorer les procédés, gérer les investissements et la clientèle, suivre le développement, la qualité…»
Faut-il se lancer directement après ses études ?
Yvon Gattaz et son frère ont quitté progressivement
les entreprises où ils travaillaient en prenant un maximum de risques et de précautions. Mais on peut créer
une entreprise en même temps que ses études. Les entreprises peuvent aider leurs salariés à créer leur entreprise, voire leur déléguer des commandes.
David Oks a créé son entreprise pendant ses études.
Son moteur principal : la passion avant toute chose.
La création d'un réseau pendant ses études est-elle
un accélérateur ?
Jean-François Denaiffe : « Le réseau évite que l’on se
retrouver seul, mais il faut l’entretenir. Il est préférable
de créer son entreprise très jeune. »
Jean-Jacques Pays : « Dans une entreprise, il faut toujours être en veille, d’où l’importance du réseau. »
Michel Béra : « Grâce au réseau, on bénéficie d’une
écoute permanente, on détecte des signaux, mais il est
indispensable de le faire vivre. »
Est-il vraiment nécessaire de disposer d’un petit capital ?
Jean-François Denaiffe : « Au départ, le capital peut
être fourni par le biais de différentes associations, de
concours... qui promeuvent la création d’entreprise. Il est
indispensable d’avoir la clientèle avant de se lancer. »
PROCHAINES CONFÉRENCES
• Jeudi 11 octobre 2007 à Nancy (54), organisée par
le Club AJE Lorraine.
Renseignements : Bernard Buffard
e-mail : [email protected]
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FACILITER L’ACCÈS DES JEUNES
À LA VIE PROFESSIONNELLE ?
Jeunesse et Entreprises organise depuis quatre ans un cycle de rencontres avec un panel de
jeunes composé d’élèves et d’étudiants franciliens de 15 à 25 ans – de niveaux BEP à l’école
de commerce ou d’ingénieur. La troisième rencontre du panel 2006-2007 a eu lieu le 20 mars ;
accueillie par Armand Henon, directeur des Affaires Publiques France et Jean-Georges
Raynaud, DRH de Pernod-Ricard, elle portait sur « les facteurs déclencheurs facilitant l’accès
des jeunes à la vie professionnelle ». La synthèse des deux premières rencontres (lire n° 37 et
n° 38 du journal d’AJE) a précédé les échanges entre lycéens, étudiants, enseignants, DRH et
représentants d’entreprises.
L’entrée en entreprise, un choc ?
Nicolas Dole, étudiant à l’École Spéciale des Travaux
Publics, Paris : « N’y a-t-il pas encore un trop grand fossé
entre la sortie d’un jeune diplômé et son entrée dans le
monde professionnel, et donc un choc ? »
Mathurin L’Hermite, expert AJE : « Les stages répondent à
cette question. Et les entreprises qui embauchent savent
que le jeune n’a pas d’expérience. C’est dommage que
certains jeunes pensent qu’elles n’embauchent pas à
cause de cela. »
Shirley Souagnon, 2e année de BTS Communication des
Entreprises, CFA Cerfal Montsouris, Paris : « Pas d’accord !
Quand on recherche un premier emploi en entreprise,
celle-ci nous demande d’avoir de l’expérience ce qui
nous paraît paradoxal. Moi, je suis en alternance ; j’ai la
chance d’avoir de l’expérience. »
Xavier Dupourguier, 3e semestre à In’Tech INFO, Paris :
« Il y a de la méfiance entre les jeunes et l’entreprise ; le
jeune peut avoir peur du milieu dans lequel il entre,
mais l’entreprise a peut-être peur des changements que
le jeune apporte. »
François Eschapasse, expert AJE : « Le choc de l’entrée en
entreprise pour certains jeunes peut également résulter
du changement de style de vie dans un univers hiérarchisé, réglementé… »
Cédric Belouis, 4e année au CFA INHNI Propreté, Villejuif :
« Choc, affrontement… peut-être parce que le jeune n’a pas
assez de temps pour s’adapter, se faire à ce nouvel environnement. Il faudrait que l’État et les entreprises s’entendent pour améliorer l’accueil des jeunes. »
René Le Goff, président du Club AJE de Paris : « En tant
que chef d’entreprise, je recherche les aptitudes de
mes collaborateurs, leurs capacités à pouvoir se développer dans le métier qu’on leur propose au sein de
l’entreprise, pas forcément leur expérience. La formation est importante, c’est vrai, mais pas suffisante.
À formation équivalente, on voit tout de suite les
capacités des uns et des autres ; la difficulté, c’est d’évaluer le temps qui sera nécessaire au nouveau collaborateur pour réussir. Il n’y a pas de vérité, mais des
situations individuelles, plus la capacité de l’entreprise à être accueillante. »
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
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Comment bien préparer son entrée
en entreprise ?
Nathalie Vendrand, créatrice et directrice de publication
d’Imagine Ton Futur : « Pour les élèves de 4ème et 3ème, la
grosse difficulté est d’obtenir le premier stage de découverte de l’entreprise. C’est là qu’un réseau de contacts dans
l’univers qui intéresse le jeune, est très important. Et les
entreprises ont un effort d’ouverture à faire. »
Cyprien Camalet, professeur au Lycée Maria-Deraismes,
Paris : «On peut se poser la question d’une adéquation
entre le monde du travail et ce que nous enseignons pour
un jeune qui sort d’une école d’ingénieur, ou un jeune qui
sort de l’université, où la formation est générale. »
Jean Pitrat, responsable Relations Entreprises, In’Tech
INFO, Paris : « Malgré tout ce qui est déjà fait, il faut aller
plus loin pour que, dès le collège, les jeunes se reconnaissent dans un cursus de formation à un métier plutôt
que de pure acquisition de savoirs. »
Françoise Corouge, expert AJE : « De nombreux diplômés
ont de l’appréhension, même s’ils ont fait des stages.
Complexes, manque de confiance en eux ; on ne leur a pas
appris à se valoriser, à se positionner, à parler de leurs
motivations, de leurs aptitudes voire de leurs hobbies, à
expliquer leur personnalité. Il faut leur donner les moyens
de se construire leur argumentaire de présentation. »
Jean-Georges Raynaud, DRH de Pernod-Ricard : « Quand
l’entreprise recrute, elle recherche une adéquation entre
ses besoins en profil de poste à pourvoir et un jeune qui
correspond à ce poste. Il faut avoir un métier au départ,
mais on peut exercer plusieurs métiers au cours de sa vie
professionnelle. Une connaissance la plus large possible
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de l’entreprise acquise dans différents postes permet
d’avoir une vision plus globale qui permet d’évoluer vers
d’autres métiers. L’alternance est un bon moyen de mettre un pied dans l’entreprise. À la différence des écoles
qui pratiquent l’alternance, la formation universitaire est
un peu éloignée des entreprises. Tout jeune doit démarrer par ce qu’il aime faire, car c’est ce qu’il va bien faire.
Ensuite, ses aptitudes lui permettront de changer. »
Mathurin L’Hermite : « L’entreprise n’embauche pas un
diplôme ; elle embauche une personne diplômée, une
compétence ; ce n’est pas seulement un savoir, c’est aussi
un comportement. »
Apprendre à être opérationnel
pendant ses études ? Et après ?
Eva Pouplier, 2e année de BTS Communication des
Entreprises, CFA Cerfal Montsouris, Paris : « Il y a un problème entre la demande des jeunes, qui veulent poursuivre leurs études universitaires tout en se formant, et ce
qui leur est proposé. »
Florence Jary, responsable Recrutement et Sourcing,
Sanofi-Aventis : « Il y a parfois des écarts entre les formations dispensées et les attentes d’opérationnalité
immédiate. Les stages dans lesquels on confie aux jeunes de vraies situations professionnelles, leur permettent de s’intégrer progressivement. »
Juliette Coetmeur, chef de travaux au Lycée DariusMilhaud, le Kremlin-Bicêtre : « Les formations professionnelles sont décidées dans les Régions en fonction
des besoins de chaque bassin d’emploi. Les élèves de
retour de stages sont enthousiastes ; bon nombre d’entre eux sont métamorphosés. Je remercie tous les chefs
d’entreprise qui accueillent les élèves. Il y a cependant
des améliorations à faire du côté de la grande distribution. La formation, c’est tout au long de la vie. On
peut démarrer avec une alternance, puis tout au long
de sa vie professionnelle, valider les acquis de son
expérience par des licences professionnelles, des BTS
ou des Masters. »
Danièle Saigne, directrice du CFA Cerfal Montsouris, Paris :
« L’entreprise est un monde humain avec de nombreuses
nuances dans l’accueil des jeunes. Il y a des maîtres d’apprentissage très à l’écoute de leurs jeunes… d’autres qui
n’expliquent rien. Il faut une formation des maîtres d’apprentissage à l’accueil des jeunes. »
Yann Kahloun, 3e semestre à In’Tech INFO : «Les entreprises
n’interviennent pas assez devant les étudiants dans les facs
et les élèves des Grandes écoles, alors que par l’alternance
on acquiert une bonne connaissance de l’entreprise.»
Jean-Georges Raynaud : « Chez nous, les apprentis reçoivent un plan de travail et des informations suffisantes pour
qu’ils comprennent la finalité de ce qu’ils vont faire ; nous
sommes compréhensifs lorsqu’ils font des erreurs. »
Loubna Mouchrik, BEP Vente-Action Marchande, lycée
Darius-Milhaud, Le Kremlin-Bicêtre : « Mon stage de
deux semaines s’est très bien passé, alors qu’il s’est
mal passé pour d’autres. Il faut se donner à fond, même
si on n’est pas rémunéré. Il faut de la volonté, de la
maturité pour réussir et faire ce que l’on aime pour s’épanouir un maximum. »
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Y a-t-il encore des cloisons
entre les filières ?
Karina , BEP : « On nous dit en BEP que les métiers professionnels sont pour les gens qui n’ont pas réussi. En
plus, on ne peut pas passer de la ” classe poubelle ” du
secrétariat en BTS de Management d’Unité Commerciale
(MUC) ; c’est dévalorisant. »
Kévin Léonard-Keller, Terminale STG, Lycée des FrancsBourgeois, Paris : «Cette idée de ” classe poubelle”, ce sont
les parents qui la disent, ou des personnes d’une autre génération, mais c’est en train de changer car l’Éducation nationale ouvre l’accès des STG à des BTS, IUT et à des prépas.»
Xavier Dupourguier : « Il y a, à l’intérieur de la scolarité,
des niveaux discriminants pour entrer dans certaines
filières. »
Souâad Aoun, responsable pédagogique CFA Cerfal
Montsouris, Paris : « À l’origine, les Bacs pro n’avaient
pas pour vocation la poursuite des études ; ils permettaient de rejoindre le marché du travail. Aujourd’hui,
comme il n’y a plus d’embauches, les jeunes vont vers les
BTS et veulent poursuivre des études en alternance. »
Juliette Coetmeur : « Les réformes des Bacs Technologiques
et des Bacs Professionnels se font tous les 10 ans au
niveau ministériel, avec un comité technique paritaire qui
comprend enseignants et professionnels. Mais les passages permettant d’évoluer d’une formation vers d’autres
filières imposent d’avoir les pré-requis nécessaires. »
Comment trouver sa voie ?
Karina : « Il ne faut pas toujours écouter ce que disent
les profs. Il faut démarcher soi-même en sachant ce
dont on est capable. »
Un professeur : « Dans la scolarité, ce qui est important,
c’est le déclic vers ce qui vous motive. Après, on peut
apprendre à tout âge ; c’est une question de volonté. »
Mathurin L’Hermite : «Je pense qu’aujourd’hui beaucoup de
jeunes font des études sans savoir très bien ce qu’ils vont
trouver dans une entreprise correspondant à leurs études.»
Bernard Ferry, expert AJE : « Il faut que les enseignants participent eux aussi à la connaissance de l’entreprise auprès
de leurs élèves. Il y a un désir de rapprochement du côté
des enseignants, mais le fossé est encore important. »
Jean-Claude Turquais, expert AJE : «Il convient d’ajuster sa
formation aux besoins des entreprises. Par exemple, dans la
banque, qui va avoir de gros besoins d’embauches, on peut
entrer avec un Bac E, S ou un “modeste” BTS et y développer une belle carrière en suivant des formations en interne.»
La conclusion
du Président Yvon Gattaz
« Tout n’est pas dans le diplôme ; les futurs diplômés
apprennent à apprendre et les diplômes testent leurs qualités de réception, compréhension, synthèse et mémoire.
Mais les caractéristiques personnelles comme le caractère,
l’imagination, l’esprit d’entreprise, l’initiative ne s’apprennent pas dans les écoles et sont difficilement quantifiables.
Ce sont pourtant des qualités dont les DRH tiennent compte en plus des diplômes. »
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• JEUNESSE & ENTREPRISES •
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DOSSIER
LES CHALLENGES
D’AJE 2007
Pour la troisième édition des Challenges de Jeunesse et Entreprises, le professeur Jacques Barrat, conseiller scientifique du président Pierre Messmer, a reçu, dans les prestigieux salons de la Fondation Simone-et-Cino-Del-Duca,
les étudiants et directeurs d’études des treize établissements d’enseignement supérieur, ainsi que les représentants
des entreprises qui ont participé au concours 2007. L’engagement des Clubs AJE de Bretagne, de Lorraine, de Paris
et du correspondant du Maine et Loire ont largement contribué à la réussite des Challenges 2007. Gageons que
l’édition 2008 mobilise l’ensemble du réseau.
C
a pour but de permettre
aux étudiants d’écoles de commerce, d’IUT et de
certaines sections de BTS, d’aller à la rencontre
des entreprises de leur environnement créées
depuis plus de trois ans, et d’établir un contact privilégié
avec un chef d’entreprise créateur.
ETTE OPÉRATION NATIONALE
Chaque équipe de jeunes choisit son entreprise et constitue un dossier pour la promouvoir dans la ou les catégories
où elle est la plus performante (Pérennisation, Exportation,
Recherche et innovation, Sécurité et environnement, Qualité,
Stratégie sociale, Création d’entreprise).
Avant la remise des prix, les participants ont visité le
salon réalisé par les jeunes, véritable vitrine du savoir-faire
des entreprises engagées dans l’opération.
Le président Yvon Gattaz a rappelé, en introduction de la
remise des prix, le caractère original des Challenges qui permet aux jeunes, à l’inverse de l’habitude, de choisir les entreprises qu’ils représentent dans le cadre du concours.
Après un exposé par le professeur Barrat sur l’histoire de
la Fondation, qui appartient maintenant à l’Institut de France,
Jean-Paul Maury, vice-président de Jeunesse et Entreprises, a
procédé à la remise des prix.
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La remise du prix aux Transports Moulinois.
que France Express et Sernam, qui lui ont permis de développer et de pérenniser son activité.
Un ambitieux projet d’extension de ses infrastructures
doit encore accroître sa compétitivité et contribuer à la pérennisation de l’entreprise par l’intégration d’activités nouvelles.
1er accessit : Pâtisseries Cartron
École : IUT de Vannes : Pierre-Yves COLLEAUX, Gaëlle
LE GUEVEL, Julie LE TROADEC, Thibault LEDROIT, Stéphane
PAVEC, Laura PEIGNE, Aurélien QUILGARD et Jean-Philippe
SANSON
Prix remis par : Jean-Paul Jehanno, coordonnateur des
clubs AJE de Bretagne
PÉRENNISATION DE L’ENTREPRISE
Prix : Transports Moulinois
École : IUT de Montluçon/Moulins : Rémi AUTREAU,
Amandine BRESSON, Clément de FRESSANGES, Anne GONTARD, Marine GUILLAUMIN, Fannie PALADE, Sophie VANDENSCHRICK
Prix remis par : Yvon Gattaz, président de Jeunesse et
Entreprises
Cette entreprise familiale créée en 1897 par l’arrière
grand-père de l’actuel dirigeant dans le domaine des
transports (messagerie express), située au cœur de la France,
a réalisé de nombreux partenariats avec des réseaux, tels
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
Cette entreprise familiale créée en 1930 par les grands
parents des dirigeants actuels, comptant 45 salariés, a réussi sa pérennisation en créant de nouveaux magasins, en lançant de nouveaux produits régionaux et en adaptant sa production à l’évolution du marché.
Entreprise artisanale, elle a assuré son développement
en s’appuyant sur la tradition et en rebondissant par l’innovation. L’entreprise a obtenu trois fois le « Cordon bleu » du
Salon de la Confiserie.
2e accessit : Délices locales
École : EGC de Fort-de-France : Mirianna BABO, Carolina
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DOSSIER
CHALONO, Sandrine CHRISTOPHE-HAYOT et Doris NOL
Prix remis par : Sabine de Beaulieu, déléguée générale de
Jeunesse et Entreprises
Structure familiale créée en 1994, cette entreprise est
dirigée par des femmes. Elle exerce, à Fort-de-France, une
activité de transformation des produits de la pêche, promeut
l’art culinaire antillais et innove pour assurer sa pérennisation.
Elle a été notamment distinguée lors du Salon
International de la Nourriture de Madrid pour la saveur et la
diversité de ses produits.
L’entreprise envisage de renforcer son développement
vers la métropole et le monde.
DÉVELOPPEMENT À L’EXPORTATION
1er Prix : Pierre FREY
École : École Nationale de Commerce Bessières de Paris :
Delphine VISSE.
Prix remis par : le Président Yvon Gattaz, au nom de la
Région île-de-France, et Didier Anizon, délégué du Club
AJE Paris
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La remise du prix à Pierre Frey.
De réputation internationale, l’entreprise Pierre FREY,
créée en 1935, est spécialisée dans la création, l’édition et la
fabrication de tissus d’ameublement.
Entreprise de 300 salariés, elle exporte 70 % de ses produits, dont 30 % vers les États-Unis. Une sixième filiale a été
créée récemment à Dubaï.
En raison de la qualité de ses produits, l’entreprise Pierre
FREY fait partie du Comité Colbert (pour la promotion de la
France et de ses produits à travers le monde).
Parmi les facteurs qui soutiennent son développement à
l’exportation, outre la créativité et l’originalité des collections,
les étudiants ont souligné un service client rapide et individualisé, une offre de produits diversifiée et adaptée aux marchés étrangers.
2e Prix : Armor Lux
École : IUT de Vannes : Pierre-Yves COLLEAUX, Gaëlle LE
GUEVEL, Julie LE TROADEC, Thibault LEDROIT, Stéphane
PAVEC, Laura PEIGNE, Aurélien QUILGARD et Jean-Philippe
SANSON
Prix remis par : Jean-Paul Jehanno, coordonnateur des
Clubs AJE de Bretagne
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LE POINT DE VUE DE L’ENTREPRISE
Pascal AUDRAN – directeur commercial de Pierre FREY
À la question, quelle est la valeur ajoutée spécifique
apportée par les jeunes à l’entreprise à l’occasion des
Challenges, le directeur commercial de Pierre FREY répond
d’emblée que, par le questionnement et la reformulation,
les jeunes apportent un regard neuf à l’entreprise.
Les Challenges sont un concours original où l’entreprise
et le jeune sont motivés par un même objectif : gagner le
prix. Ils travaillent dans un esprit gagnant-gagnant.
L’entreprise Pierre FREY est restée une entreprise dynamique grâce à la place réservée aux jeunes à des postes de
responsabilité (par exemple, deux fils du fondateur, âgés de
moins de trente ans, ont d’ores et déjà pris la relève dans les
directions marketing et commerciale).
Jean-Yves FLORCZAK – gérant de Florczak Étanchéité
Les jeunes ont apporté à l’occasion des Challenges leur
dynamisme à une équipe déjà jeune et, même s’il est parfois difficile dans une petite entreprise de trouver du temps
pour accueillir les étudiants, le travail en commun est d’autant plus bénéfique qu’il s’inscrit dans la durée (la collaboration de l’entreprise de M. Florczak avec les jeunes de l’IUT
de Laval date de trois ans).
Les jeunes cherchaient un sujet sur le développement
durable, l’entreprise une opportunité d’accroître sa
notoriété : les Challenges ont permis de réunir les intérêts
convergents des jeunes et de l’entreprise par des actions
en commun sur le terrain.
Créée en 1972, cette entreprise est spécialisée dans la
construction d’équipements pour l’industrie de la viande et
de la restauration collective. Dès 1977, elle se distingue à l’exportation vers les États-Unis, le Japon et l’Europe de l’Ouest.
L’entreprise doit son développement à l’exportation à la
qualité de ses procédés brevetés et à un réseau fiable d’agents commerciaux dans le monde.
Accessit : Akotronic
École : IUT de Montluçon/Moulins : Rémi AUTREAU,
Amandine BRESSON, Clément de FRESSANGES, Anne GONTARD, Marine GUILLAUMIN, Fannie PALADE, Sophie VANDENSCHRICK
La remise du prix à Armor Lux.
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D O S S I E R
LES CHALLENGES D’AJE 2007
Prix remis par : René Belin, président du Club AJE
Auvergne
Entreprise créée en 1985, Akotronic conçoit et fabrique
du matériel de signalisation routière et ferroviaire homologué et travaille pour de grands groupes (Peugeot, SNCF,
Réseau Ferré de France).
Outre cette activité, elle a mis au point un simulateur
d’alcoolémie portatif innovant qui rencontre un grand succès
tant en France qu’à l’étranger.
RECHERCHE ET INNOVATION
Prix : Easy Chanvre
École : IUT de Vannes : Pierre-Yves COLLEAUX, Gaëlle LE
GUEVEL, Julie LE TROADEC, Thibault LEDROIT, Stéphane
PAVEC, Laura PEIGNE, Aurélien QUILGARD et Jean-Philippe
SANSON
Prix remis par : Jacques Barrat, conseiller scientifique du
président, Fondation Simone et Cino Del Duca
LE POINT DE VUE DE L’ÉDUCATION
Claudine DAUVERGNE – directrice des études – IUT de
Vannes
Sept entreprises ont été visitées par les jeunes de l’IUT
de Vannes à l’occasion des Challenges 2007. C’est l’objectif
que s’était fixé la directrice des études de l’IUT de Vannes,
très fière de ses étudiants qui ont travaillé de façon autonome sur leur projet. Selon Claudine Dauvergne, les
Challenges de Jeunesse et Entreprises sont une passerelle
idéale entre le monde étudiant et le monde du travail.
Luce SANCHEZ – directrice des études – IUT 2 Grenoble
Les Challenges donnent aux jeunes une vision transversale de l’entreprise qui complète utilement leur enseignement à l’IUT. Le concours leur donne en outre une expérience sur le terrain très appréciée des entreprises.
Yves JONON – professeur d’économie-gestion – École
Nationale de Commerce Bessières de Paris
À propos du rôle du professeur dans le déroulement des
Challenges, Yves Jonon indique que le travail d’accompagnement s’effectue principalement en amont de l’opération : le
professeur choisit le terrain d’études, définit le cahier des
charges, aide les jeunes dans le choix de la catégorie récompensée et les guide dans la définition de la méthodologie.
Les Challenges représentent un investissement important
pour les étudiants qui s’étale sur six mois environ. Le bénéfice qu’ils en retirent est complémentaire des stages dans la
mesure où l’approche de l’entreprise est plus transversale et
donne une vue plus stratégique de celle-ci. Les Challenges
réalisent une synergie des savoirs du jeune sur l’entreprise.
9
16
La remise du prix à Easy Chanvre.
Entreprise lauréate du concours régional de « L’entreprise
innovante et développement durable » en 2003 à Nantes, et
primée au Salon Batimat 2005, elle a mis au point l’utilisation du chanvre comme matériau de construction et isolant
thermique sous forme de blocs de béton de chanvre.
L’intérêt suscité pour le produit a conduit Easy Chanvre à
financer son propre bureau d’études afin de rester à la pointe de l’innovation.
SÉCURITÉ ET ENVIRONNEMENT
Prix : Florczak Étanchéité
École : IUT de Laval : Guillaume BEQUET, Malika COLLET,
Mélanie FOUQUEREAU et Adèle JEUDY
Prix remis par : Jacques Delplancq, directeur délégué du
président, IBM France
Lauréate du prix « Recherche et Innovation » de la Jeune
Chambre Économique de Nantes, l’entreprise est en plein
dans la mouvance du développement durable : elle est spécialisée dans l’étanchéité par géo-membrane réalisée dans
un matériau spécifique (Pehd) qui protège l’environnement
en raison notamment de sa durée de vie exceptionnellement longue et de sa composition 100 % recyclable.
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
Les étudiants de l'IUT de Laval sur le stand de Florczac Etanchéité.
L’entreprise fait l’objet d’une certification (ASQUAL) et met
en œuvre des Plans Assurance Qualité (PAQ) pour chaque
secteur d’application (ex : hydrocurage et méthanisation dans
le secteur agricole, toitures végétales pour les particuliers,
développement de stations d’épuration pour les collectivités).
QUALITÉ
Prix : Fonte Azur
École : IUT de Nice : Laura de PAZ, Hadrien FREDERICONI
et Warren ROCHWERG
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DOSSIER
Intervention de Jacques DELPLANCQ,
directeur délégué du président, IBM France
« Vous allez travailler avec des entreprises petites et
moyennes. IBM, qui est une grosse entreprise, participe
à la création de petites entreprises. Pourquoi ? Les
grandes entreprises ont besoin de multiples partenaires
sur le terrain.
Le Président Yvon Gattaz sur le stand de Fonte Azur.
Prix remis par : Jean-Paul Maury, vice-président de
Jeunesse et Entreprises
Cette entreprise de dix salariés a été créée en 1984.
Il s’agit d’une fonderie de métaux non ferreux qui crée des
bijoux fantaisie, sans plomb ni nickel, conformément à
la législation. Le personnel est formé à la prévention des
défauts, des contrôles et tests sont effectués à chaque étape
de la fabrication, les meilleures marchandises sont utilisées
de façon à garantir des produits haut de gamme.
La qualité, qui est l’affaire de tous les salariés, est rendue
possible grâce à leur polyvalence.
Afin de valoriser l’entreprise et l’opération des
Challenges, les étudiants ont réalisé un travail de communication auprès des medias.
10
16
L’entreprise doit vendre ses produits à l’international. La
commercialisation et le contact avec l’international sont
indispensables. Il n’est pas besoin de faire des formations
Bac + 5 pour endosser une carrière commerciale. Dans la
culture française, « faire du commerce » n’est pas noble.
Or, c’est un métier de passion, d’éthique, de projet.
Le commercial réalise le futur de son client en développant
un esprit de communication, une intelligence de la situation,
la création de réseaux. Le métier de commercial apporte
des satisfactions dont celle de ses clients. Le commercial
travaille sur le développement de partenariats et, plus le
monde s’ouvre, plus cette ouverture est nécessaire.
Être commercial, ce n’est pas la « tchatche » mais c’est
plutôt écouter, reformuler, s’intéresser au besoin de son
client, plus une exigence d’éthique et beaucoup de passion. »
Accessit : Interaction Multimédia
École : IUT de Rouen : Nathaly HARDY, Anne LAQUERIERRE
et Ophélie LETOURNEUR
Prix remis par : Sabine de Beaulieu, délégué générale de
Jeunesse et Entreprises
L’entreprise, créée en 1998, commercialise des services
orientés vers l’informatique et le multimédia. Dès sa création, elle a inscrit la démarche qualité au cœur de la relation
avec ses clients et l’ensemble de ses partenaires. La qualité
est une exigence qui s’applique autant à la recherche et
développement qu’au management, à la formation du personnel et aux pratiques commerciales.
L’entreprise a reçu en 2007 le prix de la meilleure production ludo-éducative dans la catégorie scolaire lors du
Festival multimédia de la jeunesse.
STRATÉGIE SOCIALE DANS L’ENTREPRISE
Prix : Tellier SARL
École : IUT d’Angers : Adrien AUGER, William CRUCHET, Julie
GAUDIN et Romain LAIDET
Prix remis par : Auguste Cottineau, délégué de l’AJE Maineet-Loire
La remise du prix à Tellier SARL.
éducation. Elle pratique une politique d’intéressement de
ses cadres et d’ouverture aux jeunes.
Accessit : SPIMC
École : IUT de Périgueux : Fatima EL HANI, Elodie FOUGEYROLLAS, Saloua LOUIZ et Amandine ROYERE
Prix remis par : François Hazart, délégué des Clubs AJE
Créée en 1992, cette entreprise exerce son activité dans
le domaine de la climatisation et des alarmes. Elle favorise l’intégration des salariés handicapés dans l’entreprise et a aménagé dans ce cadre des postes de secrétariat. Elle emploie des
jeunes en alternance et accueille des stagiaires, contribuant
ainsi à la formation des jeunes et à la découverte des métiers.
CRÉATION D’ENTREPRISE
La spécialité de cette entreprise, créée en 1984, est le
cintrage de l’aluminium sur mesure. Elle compte une cinquantaine de salariés, accueille des apprentis et stagiaires et
participe activement au rapprochement entre entreprise et
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Prix : Génération Sport
École : IUT de Grenoble : Lisa BENILLOUCHE, Karine FIANCETTE, Stéphanie FONTAINE, Frédéric GAVANT et Nacerine REBIA
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D O S S I E R
LES CHALLENGES D’AJE 2007
Prix remis par : Pierre Gaillard, administrateur-trésorier de
Jeunesse et Entreprises
Le Président Yvon Gattaz sur le stand de Génération Sport.
Jeune entreprise créée en 2003 à Eychirolles, près de
Grenoble, Génération sport vend sur Internet des articles de
badminton.
Deux associés ayant une formation et une expérience
complémentaires ont développé cette affaire en collaboration avec l’Éducation nationale qui a proposé le badminton
parmi les disciplines sportives dans les collèges et lycées.
Des partenariats ont été ainsi conclus avec les clubs, les
fédérations et les collectivités qui ont soutenu le développement de l’activité.
Outre sa présence sur le Net, l’entreprise assure son
développement commercial par une présence physique sur
des stands et dans des magasins. Elle envisage aussi l’ouverture de trois boutiques propres.
ÉCOLE LA PLUS ENGAGÉE
Prix : IUT de Vannes
Prix remis à l’équipe d’étudiants de l’IUT de Vannes encadrés
par Mme Claudine DAUVERGNE, directrice des études, par
Jean-Paul Jehanno, coordonnateur des Clubs AJE de Bretagne
Jean-Paul
Jehanno
remercie
chaleureusement
Mme Dauvergne pour son rôle moteur dans la participation aux
Challenges : rôle de directrice, de mobilisatrice et d’observatrice.
LE POINT DE VUE D’UN JEUNE
Warren ROCHWERG – IUT de Nice
La participation aux Challenges est une véritable opportunité de rencontre avec l’entreprise, très différente dans
l’approche de celle d’un stage. En effet, la relation avec
l’entreprise dans le cadre des Challenges est inversée par
rapport à celle du stage dans la mesure où c’est le jeune qui
prend les initiatives et c’est l’entreprise qui répond aux questions. Le jeune a des contacts avec la direction ce qui donne
une vision transversale. Les deux travaillent en équipe pour
le même objectif : gagner le Challenge.
Warren pense que l’opération des Challenges mériterait
d’être mieux médiatisée au sein des établissements d’enseignement supérieur en raison de son apport original à la
relation jeunes-entreprises.
délégué d’AJE Maine-et-Loire, AJE et le président Gattaz), et
ont ainsi contribué à « faire aimer l’entreprise et les jeunes,
deux mal-aimés de notre société ».
AUTRES ENTREPRISES SÉLECTIONNÉES
AUX CHALLENGES
• Breizh Mad Cafe
• Bretagne Ateliers
• Dimco
• Geni D Secrets de Confiseurs
• Groupe Stalaven
• Jean Henaff
• K2Foot
• Présents Gourmands
• Somaflot
56500 - Locminé
35772 - Vern-sur-Seiche
49000 - Cholet
97232 - Le Lamentin Martinique
22120 - Yffiniac
29710 - Pouldreuzic
76000 - Rouen
49700 - Les Verchers-sur-Layon
57600 - Molring
Allocution de clôture d’Yvon Gattaz,
président de Jeunesse et Entreprises
« Les Challenges sont une vitamine pour les jeunes.
Jean-Paul Maury, vice-président de Jeunesse et
Entreprises, rappelle à ce propos que « les entrepreneurs
doivent être porteurs d’un message de reconnaissance à
l’attention des professeurs ».
Les Challenges ont une caractéristique un peu
particulière : ils sont un exemple en vraie grandeur
du rapprochement entre les jeunes et l’entreprise.
ÉQUIPE LA PLUS MOTIVÉE
Les jeunes sont allés frapper à la porte des entreprises. Le rapprochement s’est fait spontanément. Une
compréhension mutuelle s’est établie. Le fossé était
abyssal et le rapprochement des «plaques tectoniques» se fait lentement.
Prix : Lycée Saint-Gabriel-Saint-Michel de Saint-Laurentsur-Sèvre
Prix remis à l’équipe d’étudiants du lycée (Quentin
GAILLARD, Charlotte ROBIN et Mélanie SACHOT, encadrée
par Jean-François CHARRIER, professeur) par Auguste
Cottineau, délégué du club AJE Maine-et-Loire
Jean-François Charrier, leur professeur, remercie tous
ceux qui ont œuvré pour le succès des Challenges (en particulier les étudiants, l’entreprise DIMCO qui les a accueillis, le
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
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16
Innovation, pérennisation, exportation, sécurité et
environnement, qualité, stratégie sociale, création
d’entreprise sont des thèmes chers à l’AJE.
Félicitations à l’Ouest !
Bravo aux marchands et aux vendeurs !
Et n’oublions pas qu’il faut espérer pour entreprendre.»
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FOCUS
entreprise
Hervé Queva, directeur-général des Ressources humaines de la Banque de France
AIDER LES JEUNES
EN DIFFICULTÉ
Créée il y a deux siècles pour favoriser le Commerce et l’Industrie, la Banque de France a subi
des mutations successives et connaît avec l’Europe un regain d’importance, tout en continuant
à assurer ses missions nationales. Entreprise « citoyenne », selon une terminologie un peu galvaudée, c’est surtout au travers d’actions d’insertion de jeunes en difficulté que la Banque de
France joue son rôle pour aider les nouvelles générations.
UN PARTENAIRE DU CAJ 40
8 ANS, nous avons
accueilli à la Banque de
France 1 200 jeunes rencontrant des difficultés d’insertion,
souligne Hervé Queva, directeur des
Ressources humaines.
«D
EPUIS
« Cette vaste opération est destinée à leur faciliter l’accès à la vie
professionnelle. Nous leur proposons des contrats d’une durée limitée à un mois, sur la période estivale. Cela leur apporte une première
expérience en entreprise, qu’ils peuvent ensuite valoriser lorsqu’ils
recherchent un emploi. »
12
16
DES ACTIONS
EN PARTENARIAT
« Deux types de partenariats
sont mis en œuvre pour conduire
ces actions », précise-t-il.
« À Paris, l’Association Jeunesse
et Entreprises joue le rôle d’intermédiaire entre la Banque de France
et les Missions Locales, auxquelles
elle expose l’objectif, les conditions
PÉCIALISTE des études statistiques et partenaire de nombreuses entreprises, la Banque
de France a tenu à aider l’Association
Jeunesse et Entreprises dans l’élaboration régulière de l’indicateur CAJ
40 qui mesure les créations d’emplois de jeunes dans les entreprises.
Elle aide à la diffusion générale des
questionnaires ainsi qu’à des enquêtes plus ponctuelles et elle a permis
à de nombreuses reprises des analyses régionales d’un grand intérêt.
S
et les profils requis. Elle exerce
ensuite une sélection de jeunes
candidats fondée sur quelques critères simples. Critères techniques
d’abord : savoir classer alphabétiquement ou, lorsqu’une certaine
maîtrise de l’informatique est requise, savoir travailler sur Word ou
Excel ; critères de comportement
également, tels que arriver à l’heure, ou se donner la peine de constituer son dossier.
En province, nous traitons directement avec les Missions locales,
suivant les mêmes principes. »
HERVÉ QUEVA
QUEVA, 56 ans, est entré tout jeune au service juridique de la Banque
de France, où il fait carrière, après des études de Droit et de Sciences
politique. Il a participé par la suite au lancement du « plan d’entreprise », mis à jour chaque année depuis vingt ans pour éclairer l’avenir et rénover les perspectives de gestion. Chargé de la stratégie et du contrôle de gestion en 2000, il est devenu, en novembre 2005, directeur des Ressources
humaines. Il est membre du Comité de direction de la Banque de France.
H
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ERVÉ
DES APPORTS
RÉCIPROQUES
« Le suivi des jeunes accueillis
dans ce cadre est très encourageant, souligne Hervé Queva. Pour
beaucoup d’entre eux, c’est non
seulement une première opportunité d’accéder au monde du travail,
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F O C U S
BANQUE DE FRANCE
UN TIERS DES CANDIDATS A EFFECTUÉ DES STAGES
a reçu en région parisienne plus
de 1060 candidatures aux stages d’insertion proposés par la
Banque de France. En 2006, par exemple, 121 jeunes se sont portés
candidats : 98 ont été convoqués après une première sélection ; 34 ont été
retenus, une dizaine d’autres étant susceptibles d’être appelés en cas de
défaillance des jeunes retenus.
A
U COURS DES SIX DERNIÈRES ANNÉES , AJE
mais aussi un moyen efficace
d’insertion professionnelle.
Cette opération apporte réciproquement aux employés de la
Banque de France l’occasion de
mesurer les réalités du monde du
travail et les difficultés spécifiques
aux jeunes. »
« L’impact de notre action est
réel, puisque une enquête menée
sur l’année 2006 montre que 76 %
des jeunes ayant bénéficié d’un
contrat d’un mois à la Banque de
France ont trouvé un emploi dans
un délai inférieur à six mois. »
UNE ACTION
CITOYENNE
Cette action se situe dans un
contexte de restructuration de la
Banque de France, accompagnée de
gains de productivité, amenant une
diminution régulière des effectifs
(actuellement 13 000 personnes en
« équivalent temps plein »).
« Nous ne recrutons nous même
qu’une cinquantaine de jeunes
chaque année, précise Hervé Queva,
dont la moitié d’adjoints de direction.
Notre action est donc celle d’une
entreprise citoyenne, bien que le
terme soit aujourd’hui un peu galvaudé. Mais, ce concept reste fort,
surtout pour une institution comme
la nôtre – une institution “ de la
République ”. Nous nous intéressons
d’ailleurs également aux personnes
handicapées, qu’elles soient jeunes
ou moins jeunes. »
VERS UNE FONDATION
POUR L’INSERTION
D’autres types d’actions sont-ils
envisagés dans le futur ?
«Il me semble qu’il faut faire un
effort de formation des jeunes à la
culture économique, répond Hervé
Queva. L’expérience de nombreux
“seniors” de notre institution peuvent
être utilisés, notamment en province.
Enfin, nous allons conduire une
étude sur l’opportunité d’aller vers la
création d’une sorte de “Fondation
pour l’Insertion” qui pourrait traduire
le rôle que peut jouer la Banque de
France en ce domaine.»
■
13
16
TROIS JEUNES SUR QUATRE ONT TROUVÉ UN EMPLOI
UNE ANALYSE sur 33 jeunes ayant suivi un stage en 2006 montre que :
• 2 ont trouvé un emploi en CDD dès la fin de leur mission ;
• 10 ont trouvé un CDD dans un délai moyen de deux mois ;
• 1 a été recruté par la Banque de France, trois mois après son stage ;
• 4 ont trouvé une mission d’intérim dans les cinq mois ;
• 8 ont trouvé des contrats de formation en alternance, entre un et cinq mois
après leur mission ;
• 4 sont entrés en formation complémentaire ;
• 1 a préparé un concours ;
• 3 ont déménagé ou cessé leur recherche.
Les jeunes engagés ont donné entière satisfaction.
LA BANQUE DE FRANCE, GARANTE DE LA STABILITÉ DES PRIX
RÉÉE EN 1800, la Banque de France est membre
depuis 1999 de l’Eurosystème et contribue ainsi à la
préparation et à la mise en œuvre de la politique
monétaire unique de la zone euro, dont l’objectif principal
est la stabilité des prix. En tant que banque centrale, elle
assure la bonne circulation de la monnaie, la surveillance
des systèmes de paiement et plus généralement la stabi-
C
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
lité financière. Ce même objectif de stabilité financière
fonde les missions qui lui sont confiées au plan national :
contrôle et surveillance des intermédiaires financiers ;
services rendus aux banques, aux entreprises, aux collectivités publiques ; analyse de la situation financière des
entreprises ; protection des particuliers dans le domaine
économique et financier.
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RÉSEAU
LE CLUB AJE 92 ACCOMPAGNE
« L’ENTREPRISE PÉDAGOGIQUE »
Dans le département privilégié, mais disparate, des Hauts-de-Seine, AJE concentre ses actions sur le collège et l’offre de stages. Le Club AJE des Hauts-de-Seine participe notamment à un projet exemplaire
d’« entreprise pédagogique » en classe de technologie des élèves de 3ème d’un collège de Suresnes.
ES HAUTS-DE-SEINE, qui forment l’aile ouest de la petite
couronne de la banlieue parisienne, sont considérés
comme le département le plus riche de France, avec un
ratio PIB/habitant inégalé. Et pour cause ! Il abrite notamment le quartier de La Défense et ses dizaines de tours de
bureaux, dont bon nombre d’entreprises du CAC 40 ou de
sièges européens de multinationales.
L
Pourtant, malgré cet environnement exceptionnel, la
mission du Club AJE 92 n’est pas des plus aisées. Jacques
Pons, un ancien responsable de la Recherche &
Développement chez EADS, qui anime celui-ci depuis
2004, déplore « une forte concentration de grandes
entreprises, mais peu d’entreprises moyennes et globalement peu de liens entre toutes ces entreprises ».
« Redéfinir l’interface
d’offre/recherche de stages »
14
16
OUR JACQUES PONS, la
question des stages est centrale et la rareté des offres proposées spontanément
par les entreprises oblige à se
poser une question plus fondamentale : comment faire en
sorte que les entreprises trouvent une motivation nouvelle à
proposer des stages aux jeunes ? Comment l’employeur
peut-il y trouver son compte ?
«L’entreprise a bien sûr une
mission éducative, estime
Jacques Pons, mais les stages
de découverte de l’entreprise
au niveau 3ème ont trop souvent
un côté garderie… Je crois qu’il faut vraiment redéfinir l’interface d’offre/recherche de ces stages, afin de créer un nouvel élan pour l’accueil des
jeunes en milieu professionnel.»
P
CLUB AJE DES HAUTS-DE-SEINE
s/c Chambre de Métiers des Hauts-de-Seine
Centre administratif départemental
17 bis, rue des Venets - 92000 NANTERRE
e-mail : [email protected]
Président : Jacques PONS
Déléguée générale : Laurence LEPRINCE
Secrétaire : Sylvain PINAUD
14
De Gennevilliers à Sèvres, la diversité est aussi de mise
pour ce qui concerne les établissements scolaires et leur
environnement économique et social. Face à de telles
disparités, les petites structures – artisans et petites entreprises – sont considérées par Jacques Pons comme un
point d’appui essentiel pour tisser ou retisser des liens
entre enseignants, chefs d’entreprise et administrations.
D’où le partenariat privilégié établi depuis plusieurs
années avec la Chambre des Métiers de Nanterre. C’est là
que se tiennent les réunions du Conseil et des groupes de
travail spécialisés. Y participent activement les fédérations
de parents d’élèves (PEEP et UNAPEL), des représentants
de quelques grands groupes (Sodexho, EDF, Coca-Cola,
etc.), aux côtés de dirigeants d’entreprises de plus petite
taille et de représentants de l’Inspection d’académie. Audelà de la fourniture d’un hébergement au Club AJE 92, la
Chambre des Métiers participe à des projets communs, en
particulier dès la rentrée prochaine, autour de la problématique des stages des jeunes en entreprises.
LES ACTIONS DU CLUB AJE 92
PRÉPARER LA DÉCOUVERTE
PROFESSIONNELLE EN 3ÈME
Depuis la rentrée 2005, une option et un module
Découverte Professionnelle sont proposés aux élèves de
3ème (lire notre dossier paru dans le n° 34). Le Club AJE 92
s’implique auprès des professeurs de technologie pour
accompagner les collégiens dans cette démarche. Dans
plusieurs établissements du département, l’AJE intervient
en classe, à la demande de l’enseignant, avant le stage en
entreprise. Il s’agit de préparer les jeunes à leur immersion d’une semaine afin qu’ils tirent le meilleur profit possible du stage. Il n’est jamais inutile de rappeler à cette
occasion à ces jeunes les vertus du SBAM – sourire, bonjour, au-revoir, merci – et, au-delà, de leur préciser
quelques règles de comportement dans l’entreprise.
L’attitude de l’élève est en effet un point essentiel pour la
satisfaction de l’entreprise et le renouvellement de ses
offres de stage.
L’expérience montre aussi que la semaine en entreprise
est l’occasion pour les jeunes d’apprendre à présenter à leur
entourage ce qu’ils y ont vécu. L’intervenant AJE a l’opportunité d’insister sur ce point essentiel, gage d’une meilleure
connaissance par la famille et l’entourage des jeunes du
monde professionnel et de son fonctionnement.
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
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R É S E A U
CLUB AJE DES HAUTS-DE-SEINE
Initiatives
« Impliquer les élèves par des
actions concrètes »
Julien BOUSSON,
SUSCITER ET COLLECTER LES OFFRES
DE STAGES POUR LES JEUNES
Dans ce souci d’améliorer les premiers contacts des jeunes
avec le milieu professionnel dans le cadre de stages de bonne
qualité, le Club AJE 92 met l’accent également sur le stage au
niveau 1re ou Terminale pour la filière générale. Et chacun sait
que, dans ce domaine, on est loin de la génération spontanée.
En faisant jouer ses réseaux, en particulier via le Lions Club de
Suresnes, l’AJE suscite des offres de stages. Dans le cadre de
cette initiative, le Club a déjà proposé une centaine de stages
à des jeunes du département, à travers les directions de lycées
– notamment le lycée Paul-Langevin à Suresnes. Car, comme
le remarque Jacques Pons, la recherche de stages souligne
encore les inégalités sociales, lorsque les jeunes ou leurs
parents doivent démarcher eux-mêmes les entreprises.
EXPLIQUER L’ENTREPRISE AUX JEUNES
Le Club AJE 92 s’est rapproché du collège Henri-Sellier de
Suresnes et de ses professeurs de technologie en 3ème, en particulier Julien Bousson (lire ci-contre). À travers l’exemple d’une
micro-entreprise et d’un jeu de rôle, ses élèves participent euxmêmes en classe de technologie au développement d’une
activité sous toutes ses facettes : production, promotion, vente,
conférences de presse et jusqu’à la vie juridique de l’entreprise
et la tenue de l’Assemblée générale annuelle… Dans ce cadre,
le Club AJE était pour l’année 2006-2007 un client donneur
d’ordre pour un projet précis. Il existe déjà la plaquette nationale d’AJE « Les rouages de l’entreprise ». La commande du
Club porte sur la réalisation d’un outil complémentaire adapté
au langage des jeunes de 13-15 ans.
Cette expérience de « l’entreprise pédagogique en environnement scolaire » – selon l’intitulé du projet des enseignants – est une vraie réussite que le Club AJE s’emploie à
faire connaître à travers des manifestations départementales,
comme Top Métier 92.
ORIENTER LES JEUNES
VERS LES BONNES FILIÈRES
Les animateurs du Club participent régulièrement aux
forums des métiers organisés dans les collèges et lycées du
département, en particulier à Nanterre et à Bois-Colombes. En
• JEUNESSE & ENTREPRISES •
professeur de technologie
au collège Henri-Sellier de Suresnes
«C’est à l’occasion d’une réunion
Entrepreneuriat organisée dans un
lycée professionnel que j’ai rencontré
Julien Bousson.
Jacques Pons, d’AJE. Avec mon collègue enseignant, Willy Baril, j’étais à la
recherche de différentes associations
pour faire intervenir en classe de technologie de 3ème des personnalités extérieures. Il est très important pour les
élèves que des intervenants leur parlent de leur métier, de l’orientation professionnelle et qu’ils les préparent aux
Willy Baril.
stages en entreprises.»
Mais après ce premier contact, un
véritable partenariat s’est noué entre AJE et le collège et
ses élèves. Dans le cadre du projet « L’entreprise pédagogique », monté il y a trois ans et qui est un peu le fil conducteur des cours de technologie de 3ème pour les élèves du collège Henri-Sellier de Suresnes, un accord a été passé avec
le Club AJE 92, et officialisé en décembre 2006, lors d’une
conférence de presse entièrement préparée et animée par
les élèves – conception de l’invitation, mise en place de la
salle, etc. Car il est essentiel d’impliquer et de motiver les
élèves par des actions concrètes. AJE adressait ainsi officiellement aux élèves une commande d’un nouveau support de communication, complément de la plaquette
« Découvrir les rouages de l’entreprise ». « Le responsable
AJE a pu nous accompagner pour suivre l’avancement de
nos travaux et nous avons également bénéficié de l’implication d’autres enseignants du collège, notamment le professeur de français ». La « recette » de ce travail est intervenue le 14 juin au siège national d’AJE et a donné lieu à la
projection d’une vidéo qui témoigne de la motivation des
élèves autour de ce projet concret et utile.
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outre, le Club s’associe aux initiatives du Conseil général des
Hauts-de-Seine et d’Isabelle Balkany, sa vice-présidente chargée des collèges. Le salon Top Métier 92, organisé au CNIT de
La Défense au printemps dernier, a permis de relayer le projet
d’« entreprise pédagogique » du collège Henri-Sellier de
Suresnes et de bénéficier de plusieurs retombées presse.
ENCOURAGER L’ESPRIT D’ENTREPRISE
L’enseignement supérieur n’est pas oublié dans les interventions du Club AJE 92. Il a ainsi participé à la conférencedébat « Création d’entreprises de croissance », organisée le
3 avril dernier au grand amphithéâtre du Pôle universitaire
Léonard-de-Vinci, à Nanterre. L’objectif était d’éveiller chez les
quelque deux cents étudiants présents l’esprit d’initiative et
d’entreprise. Le témoignage de jeunes créateurs d’entreprise
les a également sensibilisés aux obstacles à franchir avant de
concrétiser un projet entrepreneurial.
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A N A L Y S E S
Enquête qualitative 2007 auprès du panel d’entreprises du CAJ 40
LA DÉCOUVERTE DES MÉTIERS PENDANT
LA SCOLARITÉ : UNE NÉCESSITÉ
Le monde de l’entreprise doit se faire connaître des jeunes et s’en faire apprécier pour ce qu’il est
réellement. Les chefs d’entreprise en ont pleinement conscience. La quasi-totalité d’entre eux
reconnaît l’importance de faire découvrir leurs entreprises aux élèves ou étudiants, et la voie la plus
prisée en est le stage.
LES CHEFS D’ENTREPRISE UNANIMES
Il ressort que la totalité des chefs d’entreprise (99 %) jugent
important de faire découvrir aux élèves leur entreprise et 85 %
d’entre eux ont déjà entrepris des actions.
En 2005, AJE avait déjà lancé dans ce sens une importante enquête Éducation-Entreprise, portant sur le rapprochement
entre enseignants et chefs d’entreprise. Là aussi, 99 % des
chefs d’entreprise avaient estimé indispensable d’établir des
contacts. L’enquête actuelle explore d’une part le lieu de l’initiative, d’autre part, les voies de la découverte de l’entreprise.
L’INTÉRÊT DES ENTREPRISES
POUR LES ACTIONS DE DÉCOUVERTES
Pensez-vous qu’il soit important que les jeunes
découvrent pendant leur scolarité les métiers
exercés au sein de votre entreprise ?
oui
64 %
plutôt oui
35 %
99 %
plutôt non
non
1%
0%
1%
Avez-vous déjà participé à des opérations de découverte
des métiers ? oui : 85 %
non : 15 %
À L’INITIATIVE DE L’ÉCOLE
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Malgré l’importance reconnue de cette
démarche, l’initiative ne vient pas très fréquemment du milieu professionnel. Dans 3
cas sur 10 seulement, les chefs d’entreprise se
déclarent moteurs, et 1 fois sur 4 ils invoquent
le rôle moteur des groupements professionnels ou encore les initiatives des salariés
parents d’élèves. En revanche, dans 2 réponses sur 3, ils citent les établissements scolaires comme étant à l’origine de la démarche,
et 1 réponse sur 2 fait état d’une suite au programme de découverte professionnelle.
QUELLE INITIATIVE (% de réponses « oui »)
• initiative d’un établissement d’enseignement :
• programme « découverte professionnelle »
de l’Éducation nationale :
• initiative de votre part en tant que chef d’entreprise :
• d’un groupement professionnel :
• d’un parent travaillant dans votre entreprise :
• d’une association interprofessionnelle :
• d’une association de parents d’élèves :
• d’un Club AJE :
64 %
51 %
29 %
25 %
25 %
14 %
4%
4%
LES STAGES D’ABORD
Les moyens de découverte passés en revue dans cette enquête sont : les stages, les visites d’entreprise, des interventions de
professionnels à l’école et des forums sur les métiers, qui ont
été de loin jugés les plus utiles dans l’enquête de 2005.
Les stages dans l’entreprise sont plébiscités : 8 entreprises sur
10 reçoivent des stagiaires. Ensuite, 6 entreprises sur 10 organisent des visites de leurs sites, 4 sur 10 participent à des
forums sur les métiers, et seulement 2 sur 10 pratiquent des
interventions dans les écoles.
LES MOYENS (% de réponses « oui »)
• stage dans votre entreprise :
79 %
• visite de votre entreprise :
58 %
• participation à un forum sur les métiers : 37%
• intervention de votre part dans
un établissement d’enseignement : 19 %
Les enfants des salariés
Les enfants du personnel sont quelque peu favorisés. Les stages sont
Néanmoins, la moitié des entreprises organise pour eux des visites sur
aux chefs d’entreprise.
■ Ouvrez-vous les portes de votre entreprise aux enfants
du personnel ? (% de réponses « oui »)
• stage dans votre entreprise :
79 %
• visite de votre entreprise :
58 %
privilégiés : 9 entreprises sur 10 prennent ces enfants en stage.
site. L’initiative en revient fréquemment aux parents, mais autant
■ S’agit-il d’une initiative ?
(% de réponses « oui »)
• de votre entreprise :
• des parents salariés :
62 %
62 %