Régis LEFEUVRE, des ateliers du CIFAM

Transcription

Régis LEFEUVRE, des ateliers du CIFAM
Il a été apprenti
Apprentissage au CIFAM,
dont il sort en 1994, BEP
en poche, pour faire ses
premières armes dans un
garage automobile anglais,
du côté de Birmingham.
Un garçon débrouillard,
poussé par ses profs à
s’aventurer outre-Manche,
et qui depuis ses jeunes
années, a vraiment bien
roulé sa bosse…
Régis LEFEUVRE,
des ateliers du CIFAM
aux boxes des 24h du Mans
Régis LEFEUVRE accepte de grignoter une
petite heure de ses vacances familiales, dans la
région d’Héric, pour apaiser notre curiosité. La
rumeur le disait évoluer dans le milieu du championnat du monde des rallyes, sous les couleurs
de l’écurie Peugeot. Du CIFAM nantais aux
circuits internationaux, le pas est grand et
mérite d’être examiné à la loupe !
“J’ai d’abord pas mal galéré, en arrivant en
Angleterre, se souvient le trentenaire. Le job
prévu était annulé. J’ai dû faire du porte à
porte avec mes maigres connaissances en
anglais !”. Il trouve un emploi chez Rover, en
peinture carrosserie, où il reste jusqu’en
octobre 1995. “Une expérience super,
l’étranger, on devient autonome, on se fait
des amis et… on progresse en anglais !”.
À peine rentré au bercail, Régis trouve facilement du travail, d’une concession à un garage.
Une petite annonce dans un journal sportif retient alors son attention : « Elf recherche mécanicien pour une équipe de compétition
automobile, au Mans ». Déjà passionné de
motocross et de sport automobile, le jeune
homme fonce, et décroche ce job peu courant.
Nous sommes en 1997. Régis passera deux
ans et demi sur les circuits français de
Formule 3, d’abord mécanicien en second, puis
responsable d’équipe, dans le sillage de pilotes,
aujourd’hui champions de Formule 1, les Franck
MONTAGNY et Sébastien BOURDAIS…
“C’était juste ce que je cherchais ! J’ai pu
vivre ma passion à fond !” s’exclame-t-il, regard allumé à ces évocations impressionnantes.
En 1999, Régis démarche Peugeot Sport, attiré
par le programme monté pour le championnat
du monde des rallyes. “J’avais des
contacts dans le
milieu, envie de
De la Formule
changer ; j’en ai
profité !”. Et le
à l’Endurance
changement d’eninternationale
vironnement - il
est basé près de
Versailles - et de niveau de compétition est au
rendez-vous ! “ Il fallait assurer l’entretien mécanique des 206 et 307 engagées dans le
championnat du monde des rallyes. En tout
16 épreuves par an, avec des déplacements
de quelques jours à 3 semaines aux 4 coins
de l’Europe ou de l’Asie…”. Pression, stress,
responsabilités, nécessité de travailler vite et
bien et de prendre dans l’instant les bonnes décisions sont omniprésents… Tout comme ces
poussées d’adrénaline fabuleuses, cet esprit
d’équipe si solide, cette vie particulière faite de
voyages, avec un cercle très restreint d’individus. “C’est formidable, mais ça demande
aussi des sacrifices, en terme de vie
privée…”, précise le mécanicien. Les grands
moments ? La rencontre avec certains très
grands pilotes mondiaux, “des gens super,
simples et sympas !” et aussi cette première
victoire de l’équipe française aux championnats
D
des pilotes et des constructeurs en 2000…
Régis parvient malgré tout à fonder une famille,
qui a dû s’adapter à sa vie professionnelle exigeante. Désireux de se poser un peu, toujours
émoustillé par un nouveau challenge, Régis
devient responsable d’une équipe de mécaniciens qui développe une voiture de rallye
pour les particuliers, la 207 S 2000. Il
embraye, en bureau d’études et en
3…
atelier, avec la mise au point du prototype
de la 908 pour les 24 heures du Mans.
Retour au monde de l’endurance, “avec
toujours des voyages, mais un peu
moins nombreux !”. Aujourd’hui responsable d’une équipe de mécaniciens
pour le développement de cette 908, Régis
s’envole vers Atlanta pour 15 jours d’essais…
Une vie à faire rêver nombre d’apprentis en mécanique… auxquels l’ancien du CIFAM
conseille : “N’ayez pas froid aux yeux ! Foncez si vous en avez vraiment envie !
Ça peut marcher !”.
La preuve…
C.F.D.
SEPTEMBRE/OCTOBRE 2008 N°80
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