N° 226

Transcription

N° 226
N
U
M
É
R
O
226
26 mai 2004
A N A LY S E
ACTUALITÉS
Cancer du sein:
l’Europe fait révoquer
un brevet américain
UCB va s’emparer de l’anglais Celltech
Excès de monopole et défaut
d’inventivité: tels ont été
les arguments de l’Institut Curie,
de l’Institut Gustave-Roussy et de
l’AP-HP pour faire révoquer le brevet
d’un test de Myriad Therapeutics.
«C
’est une victoire de portée internationale », a déclaré Claude Huriet,
président de l’Institut Curie (Paris).
De même, les représentants d’organismes
européens de recherche sur le cancer
ont applaudi la révocation, le 17 mai
dernier, par l’Office européen des brevets
(OEB, Munich), d’un brevet accordé à la
firme américaine Myriad Therapeutics,
relatif aux tests de prédisposition au cancer de l’ovaire ou du sein. Sans remettre
en question le principe de la brevetabilité du vivant, différentes institutions
européennes travaillant dans le domaine
du cancer contestaient en fait l’abus de
monopole. « C’était une réaction contre une
mainmise inacceptable », a précisé Claude
Huriet. Car avec le coût trop élevé du test
et ses faiblesses, le monopole revendiqué par la firme était tout S U I T E P A G E 2
SOMMAIRE
Le groupe pharmaceutique belge UCB annonce le rachat
du numéro un britannique des biotechnologies Celltech Group,
pour 1,53 milliard de livres (2,25 milliards d'euros), et l'acquisition
séparée des droits du traitement expérimental le plus prometteur
de Celltech. UCB se montre en effet très satisfait d'avoir
acquis les droits du CDP870, traitement de l’arthrite rhumatoïde,
que les analystes considèrent comme un futur « blockbuster ».
L'OPA à 550 pence par action, recommandée par la direction
de Celltech, confirme le mouvement de concentration en cours
dans ce secteur, où les leaders cherchent à consolider leur dimension
internationale… Le portefeuille comprendra des anticorps pour
le cancer et les maladies inflammatoires, qui compléteront l’offre
d’UCB en traitements contre l’allergie et l’épilepsie. L’opération
donne naissance à la cinquième société de biotechnologie dans
le monde, derrière Amgen, Novo Nordisk, Schering et Genentech.
Recherche clinique : émergence
d’un accord LEEM-hôpitaux
La Fédération hospitalière française (FHF) et les Entreprises du
médicament (LEEM) viennent de signer un accord pour promouvoir
la recherche clinique dans les CHU et les centres hospitaliers (CH).
« Stimuler, simplifier, coordonner », telle pourrait être la devise
de ce partenariat, comme l’a souligné Jean-Jacques Romatet
à la conférence des directeurs généraux de CHU. L’accord a pour but
de réduire les tâches administratives et les délais de mise en place
des essais, ainsi que la transparence des coûts. Mesure immédiate :
le LEEM s’engage à rembourser 7,5 % du total des surcoûts liés
aux essais. Au-delà, le LEEM financera un fonds à gestion paritaire
pour promouvoir les essais cliniques dans les hôpitaux publics et
auprès du grand public. En novembre prochain, un forum devrait
être organisé afin de réfléchir aux actions futures : éventuelle
participation des patients à la gestion du fonds paritaire, mode de
recrutement et de financement du personnel de la recherche.
SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
Un bon deuxième tour pour
Faust Pharmaceuticals
PAGE 3
INDUSTRIE
Qui fait quoi dans l’incroyable
nébuleuse des nanotechnologies ?
PAGES 4 ET 5
TECHNOLOGIE
Le cœur et les cellules
souches embryonnaires
PAGE 6
EN BREF
UCB va s’emparer de l’anglais Celltech
BioTeam Paris Region se lie
avec les « bioclusters » américains
Un nouvel OGM résistant au glyphosate
PAGE 1
Bourse et Ils bougent
Internet, Rendez-vous,
Edition scientifique
PAGE 5
PAGE 2
PAGE 7
PAGE 8
Préservation des oiseaux domestiques
Une collaboration entre l’Inra et d’autres partenaires a permis
de mettre en place une cryobanque aviaire. Elle s’inscrit au sein
du groupement d’intérêt scientifique Cryobanque nationale.
L’organisme vise à conserver des cellules animales congelées,
principalement sexuelles, gamètes et embryons, en vue
de la préservation de la diversité génétique et de la reconstitution
ultérieure des populations. La structure peut aussi fournir
de nouveaux outils de mesure du progrès génétique
et des échantillons d’étude. La banque est cruciale pour les espèces
dont la gestion de variabilité est devenue critique. Chez
les animaux domestiques, la moitié des lignées existantes est
considérée en voie d’extinction. De 24 à 50 espèces de phasianidés
(nouvelle appellation des gallinacés) sauvages vont disparaître.
La grippe aviaire a entraîné un abattage massif, en 2002 et 2003.
NUMÉRO 226 — 26/05/04 — PAGE 1
EN BREF
Le suisse Addex (Genève),
spécialiste du système
nerveux central, vient
de lever 33 millions d’euros dans un tour de table
de série B, le plus
important en Europe
de sa catégorie, avec
pour investisseurs Index
Ventures et Sofinnova
Partners. Depuis sa création en mai 2002, Addex
a réuni 66 millions
de francs suisses.
L’allemand DeveloGen
(Göttingen) lève 19 millions d’euros dans un
tour de table de série C
mené par TVM. L’entreprise, qui vient de fusionner avec l’israélien Peptor, détient le DiaPep277,
un peptide en essai clinique de phase II pour traiter le diabète de type 1.
Bristol-Myers Squibb
(New York) et Solvay
deviennent partenaires
contre l’obésité. BMS
va développer et commercialiser le SLV 319,
un récepteur de cannabinoïde de type 1, qui est
en phase I des essais
cliniques. Solvay va recevoir 10 millions de dollars
de la part de BMS.
Genfit (Lille, Nord),
société de biotechnologie engagée dans
la découverte et le développement de médicaments candidats dans
les domaines cardiovasculaire, inflammatoire
et métabolique, annonce
la signature d’un
accord stratégique avec
la société Servier,
relatif à l’obésité et aux
maladies associées.
Innogenetics (Gand)
annonce les bons résultats de Lyphoderm pour
les ulcères récalcitrants.
Par ailleurs, les activités
diagnostiques sont rentables pour le troisième
trimestre consécutif,
et le chiffre d’affaires
des trois premiers mois
de l’année est en faible
hausse, à 14,6 millions
d’euros (contre 14,3 millions) ; les dépenses de
R&D atteignent 8,1 millions d’euros (+ 12 %).
ACTUALITÉS
BioTeam Paris Region se lie avec
les «bioclusters» américains
Un programme annuel d’échanges scientifiques va être lancé entre le réseau
biotechnologique de la région parisienne et les « bioclusters » américains. A cette
occasion, le prix BioTeam récompensera les meilleurs projets collaboratifs entre
les structures. Dès la première édition, deux bourses seront attribuées,
chacune d’un montant de 50 000 euros. BioTeam Paris Region souhaite valoriser
son environnement scientifique dans les sciences du vivant pour contribuer
à l’émergence de nouvelles thérapies. Pour la première édition, les candidatures
viendront du domaine des maladies du système nerveux central, qui suscite
de grands espoirs thérapeutiques. Les thérapies du cancer et celles des maladies
infectieuses seront les sujets des éditions futures. Le lancement officiel
du prix aura lieu le 8 juin, à San Francisco, pendant la manifestation BIO.
La Commission autorise la commercialisation
d’un maïs génétiquement modifié
C’était prévu, c’est arrivé. La Commission de Bruxelles a autorisé, le 19 mai
dernier, l’importation du maïs doux BT 11 de Syngenta pour l’alimentation
humaine, une décision qui marque la fin du moratoire de juin 1999. Une levée
due à la mise en place de la réglementation sur la traçabilité et l’étiquetage des
OGM, le 18 avril dernier. La Commission ne pouvait différer sa décision plus
longtemps, les producteurs d’OGM accusant l’Europe de protectionnisme.
Les Etats-Unis, le Canada et l’Argentine avaient donc déposé une plainte contre
l’Union, auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais attention,
le maïs BT 11 ne pourra pas être cultivé en Europe ; il sera autorisé pour dix ans,
et son emballage portera la mention : « Ce produit contient des OGM. »
Dans toute la France, les protestations affluent : de Corinne Lepage, ancienne
ministre de l’Environnement, à Philippe de Villiers, président du Mouvement
pour la France (MPF), en passant par l’inévitable José Bové, de la Confédération
paysanne. Syngenta, qui attend l’autorisation de mise en culture
du maïs-grain pour animaux, ne commercialisera pas le maïs doux en Europe.
A N A LY S E S U I T E
(SUITE DE LA PAGE 1)
Cancer du sein: l’Europe fait révoquer un brevet US
simplement inadmissible. La méthode,
fondée sur les mutations du gène
BRCA1, serait en effet facturée
2 744 euros, contre 914 euros dans
les laboratoires français. En outre,
selon Gert Matthis, de l’université
de Louvain, le paiement de licences
à Myriad coûterait à la Belgique 2 millions d’euros par an. Les visées de
Myriad n’ont pas abouti à des tests
de qualité, puisque, selon les « plaignants », 10 à 20 % des mutations
familiales ne sont pas détectées.
Nombre d’insuffisances ont été mises
au jour, touchant surtout à la séquence
du gène et à l’excès de monopole. De
plus, comble de duplicité, alors qu’un
consortium international pour le cancer du sein avait été créé en 1989,
Myriad se lançait en 1991 et, alors
même qu’on se situait dans le cadre
d’une recherche en commun, déposait ses trois brevets aux Etats-Unis
puis en Europe. En octobre 2001,
plusieurs protestations avaient été
formulées, auprès de l’OEB, contre le
brevet EP699 754 délivré en janvier
2001. L’opposition française s’était
alors cristallisée, avec l’Institut Curie,
l’Assistance publique-Hôpitaux de
Paris, l’Institut Gustave-Roussy, la
Fédération nationale des centres de
lutte contre le cancer, le Parlement
européen et des institutions étrangères. Pourquoi cette révolte ? Parce
que l’Europe défend ici une conception de la recherche fondamentale et
clinique fondée sur des partenariats
publics et privés. C’est aussi une victoire de l’éthique sur les abus de
monopoles qui conduisent à des
appropriations indues de moyens
pouvant améliorer la santé humaine.
Désormais, on espère la révocation
des deux autres brevets de la société
incriminée. ■
HÉLÈNE GUYOT
NUMÉRO 226— 26/05/04 — PAGE 2
SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
Un bon deuxième tour
pour Faust Pharmaceuticals
Alzheimer, Parkinson… Faust Pharmaceuticals souhaite trouver
et développer des traitements pour les maladies neurodégénératives.
S
eize millions d’euros. Grégory
Chapron, directeur général de
Faust Pharmaceuticals, n’en
attendait pas tant à l’issue de son
deuxième tour de table, le 10 mai
dernier. « Nous envisagions d’atteindre 12 millions, mais ne pensions
pas les dépasser. Cette levée remarquable est sans doute due au fait que
la société est soutenue, depuis le
départ, par des investisseurs solides
et qu’elle détient un portefeuille
innovant dans un secteur en forte
croissance. » L’entreprise a choisi la
recherche et le développement, jusqu’aux premières phases cliniques,
de nouveaux médicaments contre les
maladies neurodégénératives. Ce
type de médicaments représente
30 milliards de dollars de chiffre
d’affaires dans le monde, et avec le
vieillissement de la population, ce
marché ne devrait cesser de croître.
Enrichir son portefeuille
Les deux investisseurs du premier
tour ont ainsi réaffirmé leur
confiance : après les trois millions
d’euros investis en février 2002,
Sofinnova et Auriga participent,
à hauteur de 6,5 millions, à la
deuxième levée de fonds. Les 9,5 millions d’euros restants sont répartis
entre plusieurs fonds. « D’après le
plan actuel, ce financement devrait
permettre le développement de la
société pendant deux ans et demi,
de finaliser la phase II des essais
d’une de nos molécules et de pousser les deux autres en phase clinique », espère Grégory Chapron.
Les 16 millions d’euros aideraient
aussi Faust Pharmaceuticals à enrichir son portefeuille par l’acquisition de molécules à des stades de
développement plus avancés, donc
plus chères. Créée en octobre 2001
par six chercheurs du CNRS, la
société emploie déjà une vingtaine
de personnes. Après un an d’incubation dans les laboratoires de ses
fondateurs, Faust Pharmaceuticals a
volé de ses propres ailes, en partant
s’installer à Strasbourg. En novembre
2003, elle s’agrandissait déjà en
rachetant la société Euroclide, spécialisée dans l’identification de molécules actives sur les récepteurs couplés aux protéines G. Ces récepteurs
sont une cible thérapeutique de
choix dans le système nerveux central (SNC), car en agissant sur eux,
on peut moduler la transmission au
lieu de la bloquer comme le font
les molécules actives sur des récepteurs postsynaptiques. De nombreux
médicaments du SNC (comme le
Prozac ou le Sumatriptan) utilisent
cette stratégie. Faust Pharmaceuticals développe déjà, en phase préclinique ou clinique, trois molécules
prometteuses. La première, la
FP0011, destinée au traitement de
la sclérose latérale amyotrophique,
est entrée en phase I en décembre
2003. Les deux autres, FP7832, pour
la maladie d’Alzheimer, et FP1770,
destinée à la maladie de Parkinson, « sont aux portes des études
précliniques », annonce Grégory Chapron. Cependant, aucune n’a encore
fait l’objet d’une valorisation auprès
des sociétés pharmaceutiques. « Le
chiffre d’affaires n’est pas l’objectif primordial : pour l’instant, nous
cherchons à constituer un portefeuille de molécules attractif pour les
industries pharmaceutiques ou pour
une introduction en Bourse. » Ce
deuxième tour de table inattendu
laisse un répit. Puis viendra le temps
de la valorisation auprès de partenaires. ■
ADÉLAÏDE ROBERT-GÉRAUDEL
FICHE D’IDENTITÉ
LIEU : Strasbourg (Bas-Rhin)
SPÉCIALITÉ : médicaments du SNC
CRÉATION : octobre 2001
FINANCEMENT : 19 millions d’euros
d’investissement ; un million d’euros
(Anvar) ; 215 000 euros (fonds propres)
EFFECTIF : 20 personnes
CONTACT : Grégory Chapron
Tél. : 03 90 40 61 50
Fax : 03 90 40 61 55
E-mail : [email protected]
Site internet : www.faustpharma.com
EN BREF
Roche (Bâle, Suisse),
vient d’acquérir la
licence de « Boîte à outil
pour recherche de récepteur nucléaire » de l’allemand PheneX (Heidelberg). Il s’agit d’une
collection d’ADN recombinants, pour la plupart
des récepteurs nucléaires
humains, et de « cofacteurs ». L’outil permet
d’analyser in vitro des
effets modulants sélectifs pour les récepteurs.
GenOway (Lyon) apportera, aux programmes
de découverte et de
développement de médicaments d’Altana Pharma
(Constance, Allemagne),
un modèle de rat génétiquement modifié obtenu
par transfert nucléaire.
C’est le premier accord
pour la technologie
de GenOway dans la
recherche biopharmaceutique. Une approche intéressante : en effet, le rat
a une physiologie proche
de celle de l’homme.
Bristol-Myers Squibb,
Merck (New York) et
Gilead (Californie) vont
développer un médicament antisida administrable en une seule dose
par jour, ce qui devrait
améliorer le confort
des malades. Le nouveau
médicament regroupe
deux produits de Gilead
et un troisième vendu
par Merck et BMS.
La société Mycobiotics
(Nantes) vient d’être
créée au sein d’Atlanpole. Mycobiotics est une
spin-off du Laboratoire
de mycologie médicale
de Nantes. La start-up
mettra au point des tests
de détection des infections et des contaminations par champignons
microscopiques et va
aussi réaliser le « screening » de molécules
à but thérapeutique.
Hybrigenics (Paris) signe
un contrat de collaboration avec le Shangai Institute of Materia Medica.
Il s’agira de cribler des
composés issus de la
médecine traditionnelle.
NUMÉRO 226 — 26/05/04 — PAGE 3
INDUSTRIE
Qui fait quoi dans l’incroyab
des nanotechnologies?
Nombreuses sont les sociétés privées françaises qui travaillent
dans le domaine des nanotechnologies. Néanmoins, derrière ce terme
se cache un vaste champ d’applications très diversifiées…
V
aste domaine que celui des
« NANOMISSILES » ET CELLULES TUMORALES
nanotechnologies ! Alors
qu’on parle d’elles, depuis
elon Laurent Levy,
en utilisant de petites
(fragments d’anticorps,
plusieurs années, dans l’électrodirecteur général
sphères ou des
sucres, peptides) ; activer
de Nanobiotix (Toulouse),
nanomolécules à l’échelle
ces nanoparticules
nique et les matériaux, le créneau
un millier d’entreprises
micronique, c’est-à-dire
par IRM, ces dernières se
des nanotechnologies appliquées
dans le monde travaillent
de plus de 500 nanocomportant alors comme
à la santé humaine commence tout
de près ou de loin sur
mètres. Très peu de
de véritables aimants ;
le sujet. Mais la majorité
sociétés travaillent sur de
elles pénètrent ensuite
juste à décoller, en France. Mais
des développements
véritables nanoparticules.
dans la cellule par
face aux grands groupes internase font dans les domaines
Ainsi, les recherches
endocytose et la détruisent
tionaux, tels Hewlett-Packard,
de la nanoélectronique
de Nanobiotix sont très
physiquement. Une dizaine
Abbott, Bayer, Roche ou encore
ou des nanomatériaux…
originales. Le principe
de produits de la famille
Sur ce millier d’entreprises, est le suivant : utiliser des
des « nanobiodrugs »
Affymetrix, le monde des petites et
plus
de
la
moitié
nanoparticules,
auxquelles
sont aujourd’hui testés.
moyennes sociétés spécialisées
s’intéressent au «drug
on accroche un anticorps
D’ici deux ans, les
dans les nanotechnologies applidelivery», en reformulant
monoclonal ou d’autres
premières phases cliniques
quées à la santé est méconnu.
les principes actifs,
éléments de ciblage
pourraient être lancées…
Aujourd’hui, les recherches se font
souvent à la frontière des microtechnologies et des nanotechnologies, et certains La société nord-américaine Affymetrix en est un des
acteurs du domaine voient bien souvent dans l’utili- leaders mondiaux, avec ses puces sur verre. Apibio,
sation du terme « nano » un abus… Entre microtech- filiale de BioMérieux, est aussi un des acteurs majeurs
nologies et nanotechnologies, tout est question de du domaine, avec des biopuces sur plastique notamtaille… mais pas uniquement. Car derrière les nano- ment. Les applications de ces outils sont vastes, car
technologies ne se cache pas seulement le problème ils sont utilisés non seulement dans les phases de « screede la miniaturisation d’un transistor ou d’une bio- ning » par les laboratoires pharmaceutiques, mais égapuce, mais aussi la découverte de nouvelles proprié- lement pour le diagnostic des pathologies ou encore
tés physiques liées à la taille des structures.
à des fins plus industrielles par les sociétés qui travaillent sur la détection de micro-organismes ou d’OGM
Biopuces pour « screening » et diagnostic dans le lait et le sang. C’est le cas de GenoLife,
implanté sur la Genopole de Clermont-Ferrand. Pour
Globalement, au-delà de la sémantique, trois grandes Franck Chaubon, directeur de la société, « l’industrie
voies de développement se dessinent. En tête de liste, de la biopuce va devoir se livrer une rude concurrence
les développements de puces et de laboratoires sur en matière de prix, mais les nouveaux développepuces. Puces à ADN, puces à peptides, puces à pro- ments sont très attendus. Il y a quelques années, on
téines, toutes permettent de renforcer l’arsenal du pensait que le principal enjeu était de fabriquer des
« screening » mis à disposition des gros laboratoires. puces capables de détecter un très grand nombre
de paramètres, mais aujourd’hui, on s’aperçoit qu’une
puce avec 50 paramètres est largement suffisante.
Ainsi, pour le contrôle de l’eau, 15 paramètres conviennent. En revanche, alors que les puces existent en verre,
en silicium ou en plastique, elles présentent le défaut
d’être insuffisamment sensibles, d’où l’obligation de
recourir à des méthodes d’amplification… A terme, cette
étape pourrait être intégrée dans les futurs laboratoires
sur puces, ce qui constituerait un important pas en
avant ». Un axe de recherche privilégié, depuis quelques
années, par le CEA LETI à Grenoble. Autre développement : la société Genewave (Paris), créée fin 2001
par Claude Weisbuch, François Vallet et Henri Benisty,
S
La nanotechnologie
en général n’est pas
de la simple miniaturisation. Le changement
d’échelle entraîne
souvent des phénomènes
physiques nouveaux.
NUMÉRO 226 — 26/05/04 — PAGE 4
BOURSE
ble nébuleuse
s’intéresse à la mise en place de dépôts interférométriques, sur les puces à ADN, qui modifient l’émission
des fluorophores et la redirigent vers l’utilisateur. Le
signal lu par les scanners de fluorescence est alors multiplié par dix, ce qui se traduit par la détection de gènes
faiblement exprimés. Delta Proteomics, société créée
en 2003, s’attaque au développement d’appareillages,
notamment dans la microfluidique, capables d’identifier des protéines exprimées différentiellement. La
société devrait ainsi donner corps aux recherches fondamentales réalisées par l’équipe d’Anthony Coleman, directeur de recherche à l’Institut de biologie et
chimie des protéines (IBCP), implanté à Lyon Gerland.
Thérapie et « drug delivery »
Côté diagnostic des pathologies, Molecular Cytogenetics
LabsMCL, créé en juillet 2003 et implanté
à Paris, développe des puces à 30 000 brins d’ADN,
capables de détecter des anomalies chromosomiques
même minuscules, notamment dans les domaines du
retard mental et de la cancérologie. La société, qui
compte désormais sept employés, devrait commencer
à travailler l’an prochain avec des centres privés ou
publics spécialisés dans le retard mental. Deuxième
axe de développement : le « drug delivery ». Certains
principes actifs, difficilement administrables, ont une
nouvelle chance grâce aux nanosphères, aux nanomolécules ou aux nanoparticules, véritables vecteurs
capables de transporter à façon les principes actifs…
L’intérêt des nanoparticules est d’être de véritables
« squelettes », des molécules de synthèse dont on peut
contrôler la structure, la forme ou la taille. La majorité des « big pharma » s’efforcent de résoudre des problèmes de solubilité ou de « fragilité » du produit… Si
les deux premiers axes profitent à la recherche en amont,
quelques rares sociétés se lancent aujourd’hui dans
le développement de nanotechnologies à des fins thérapeutiques. Ces dernières devraient permettre de
découvrir des « sondes d’intérêts biologiques », capables
d’entrer dans des cellules. Des sondes de 5 à 150 nanomètres, c’est-à-dire de la taille des virus ! Les sociétés françaises travaillant dans ce domaine sont encore
très rares : citons le toulousain Nanobiotix, qui développe des « nanomissiles » capables de cibler les cellules tumorales… Mais en matière de « nanobio », les
recherches ne font que commencer. Comme le souligne
Henri Benisty : « La nanotechnologie en général n’est
pas de la simple miniaturisation. Le changement
d’échelle entraîne des phénomènes physiques nouveaux. Ainsi, l’on sait que l’eau ne coule plus à partir d’une certaine échelle, en raison des propriétés des
liaisons hydrogènes. Le plus fort potentiel de découverte des prochaines années réside certainement dans
ces nouvelles propriétés. » ■
CATHERINE ZIVI
CELLTECH
Un nouveau grand acteur
de la biopharmacie devrait prochainement voir le jour en Europe !
Mardi, le conseil d’administration
de Celltech s’est déclaré favorable
à l’offre de rachat faite par
le belge UCB. Ce dernier propose
550 pence par action en espèces,
soit en tout 1,53 milliard de livres
sterling (2,25 milliards
d’euros) pour l’acquisition du britannique, qui emploie 1 900 personnes et a dégagé en 2003
un chiffre d’affaires de 350 millions
de livres sterling. La proposition
représente une prime de
27,8 % par rapport au dernier cours
du 17 mai (425 pence). Quelle que
soit l’issue de l’offre de rachat,
Celltech et UCB seront partenaires,
puisque les deux laboratoires
ont également annoncé, mardi,
la conclusion d’un accord
de licence concernant le médicament CDP 870 ! Selon les termes
de cet accord, UCB obtient
la « co-exclusivité » sur le CDP 870
dans le domaine de l’arthrite, alors
que Celltech conserve les droits
exclusifs pour la maladie de Crohn.
PHARMION
L’action Pharmion s’est littéralement envolée, jeudi, sur le Nasdaq
(+47,8 %, à 39,9 dollars).
La société, implantée dans le Colorado, à Boulder, a obtenu le feu
vert de la FDA pour son
nouveau médicament, le Vidazal.
Ce traitement des myélodysplasies
sera la première option
thérapeutique approuvée dans
ces pathologies complexes, ce qui
explique l’engouement de la place
pour la valeur. Comme la FDA
avait accordé au produit le statut
de médicament orphelin, Pharmion
bénéficiera de l’exclusivité
pendant sept ans aux Etats-Unis.
ILS BOUGENT
■
INPI
BENOÎT BATTISTELLI, énarque, devient
directeur général de l’Institut national
de la propriété industrielle (INPI).
Il était directeur adjoint du cabinet
de NICOLE FONTAINE, ancienne ministre
déléguée à l’Industrie.
■ 3I
OLIVIER LITZKA, docteur en microbiologie moléculaire, est nommé
responsable des investissements
en biotechnologie et santé de la société
de capital-risque 3i, en France.
NUMÉRO 226 — 26/05/04 — PAGE 5
EN BREF
Deux études parues
dans « Nature » (20 mai)
révèlent les mécanismes
régissant l’« autoincompatibilité » (l’incapacité à s’autoféconder)
de nombreuses plantes.
Cette découverte
pourrait avoir des implications commerciales
pour des végétaux
comme le maïs ou le soja,
qui ont perdu cette propriété : en effet, pour
créer des plantes
hybrides, l’« autopollinisation » doit être évitée.
Fondée par le Medical
Research Council et le
Conseil pour la recherche
biologique au RoyaumeUni, la première banque
pour cellules souches
adultes, embryonnaires
et fœtales, a ouvert
le 19 mai, à Londres.
Deux lignées ont été
déposées par le King’s
College de Londres.
En combinant les
approches bio-informatique et expérimentale,
des chercheurs américains ont mis au point
un programme nommé
« DIANA-microT », capable
d’identifier les ARN messagers ciblés par un
microARN donné, murin
ou humain. (« Genes
& Development », 15 mai)
Selon deux études
parues dans « Nature
Genetics » (on line,
23 mai), la protéine Plzf,
exprimée dans les cellules souches germinales,
est essentielle à l’« autorenouvellement » de ces
dernières, et donc au
maintien de la production de spermatozoïdes.
Le californien Agilent
Technologies (Palo Alto)
annonce la sortie d’un
équipement de chromatographie en phase
liquide-spectromètre
de masse adapté
à la protéomique. Le
système de colonnes,
valves et pompes, qui
permet un contrôle
plus précis et une plus
grande stabilité des
flux, autorise le recours
à des débits très faibles.
TECHNOLOGIE
Le cœur et les cellules
souches embryonnaires
A côté de la transplatation de cellules de la cuisse et de la greffe
d’organe, d’autres solutions existent pour les patients qui ont subi
un infarctus sévère. A condition de respecter la structure cardiaque.
L
es cellules souches embryonnaires pourraient être la clé de
la régénération du muscle cardiaque. Pour que l’opération connaisse
un certain succès, il faut qu’elles
soient transplantées dans une structure artificielle en trois dimensions
à l’intérieur du cœur endommagé.
C’est ce qui est affirmé dans une
publication signée par le Dr Theo
Kofidis, de l’université de Stanford
(Etats-Unis). L’étude a été menée sur
un animal modèle. On a constaté que
les cellules souches accomplissent
mieux leur mission de restauration du
muscle cardiaque lorsqu’elles sont
implantées dans ce type de matrice.
Cette étude apporte la réponse à des
problèmes qui ont miné différents
essais, a indiqué le Dr Kofidis, qui s’occupe d’un programme ambitieux d’ingénierie des tissus à l’université.
Injection par endoscopie
Selon le médecin, qui a fait ses études
essentiellement à Munich, ce type
d’approche est très prometteur
et donnerait une raison d’espérer
aux patients. « Il y a 460 000 infarctus sévères congestifs aux Etats-Unis,
chaque année, et le seul traitement
efficace est la transplantation cardiaque. L’ingénierie tissulaire peut
restaurer la fonction cardiaque en
remplaçant de larges portions de l’organe endommagé et en respectant sa
géométrie. » Theo Kofidis et ses collègues se sont d’abord servis de cellules souches de moelle osseuse.
Après plusieurs essais, elles se sont
révélées incapables de devenir des
cellules cardiaques, et donc de régénérer le cœur. Au cours de travaux plus
récents, les chercheurs ont démontré que les cellules souches embryonnaires améliorent la fonction cardiaque : elles survivent plus longtemps
dans l’organe et, plusieurs semaines
après la transplantation, on constate
qu’elles favorisent son fonctionnement et se différencient en cellules
de muscle cardiaque. Un marqueur
luminescent a été inséré dans les
cellules souches pour suivre la greffe
dans l’organe vivant. Selon l’auteur,
l’ingénierie tissulaire agit de deux
façons. D’abord, les cellules remplacent les cellules mortes et régénèrent
l’organe. Ensuite, la matrice, qui distribue les cellules de façon régulière
et maintient une structure en trois
dimensions, permet un bon fonctionnement du cœur. Cette matrice,
qui supporte les cellules injectées,
n’est pas facile à réaliser. Pour ce
faire, l’équipe a identifié un collagène,
à structure en mèches, qui a été
manipulé dans un cadre adéquat. Les
cellules sont distribuées régulièrement à travers ce tissu en mèches, qui
est liquide au cours de l’opération.
C’est pourquoi l’injection dans le
cœur peut être réalisée par endoscopie. Le traumatisme chirurgical
est moindre que si l’on avait à ouvrir
la poitrine pour atteindre le cœur.
Le tissu liquide se solidifie à la température corporelle, puis « on laisse
la nature intégrer le tissu », selon
Theo Kofidis. Quand le liquide se
consolide, il le fait au sein de l’organe
et soutient la géométrie de la région
endommagée. Car un des problèmes
de l’infarctus congestif est l’amincissement des parois cardiaques à
mesure que les cellules meurent. A
la fin, le cœur n’est plus capable de
battre correctement. Theo Kofidis
pense que l’intégration de cellules
embryonnaires humaines et leur
matrice (brevetée) sont les deux pièces
d’un puzzle pour implanter des cellules « régénératives » dans un cœur
endommagé. Avec à la clé la restauration de la géométrie et de la fonction. Une approche en contradiction
avec l’opinion que les cœurs artificiels seront bientôt au point. La stratégie du chercheur va dans une tout
autre direction. Pour lui, si l’on veut
reproduire fidèlement la nature,
il faut construire un élément qui suive
l’architecture du cœur. ■ HÉLÈNE GUYOT
POUR EN SAVOIR PLUS
«Journal of Lung and Heart
Transplantation», juin 2004
NUMÉRO 226 — 26/05/04 — PAGE 6
TECHNOLOGIE
Un nouvel OGM résistant au glyphosate
Au lendemain de la levée du moratoire européen sur les OGM arrive une
nouvelle que devraient apprécier les écologistes. Les start-up californiennes Verdia
et Maxygen (toutes deux à Redwood City) et le producteur de semences Pioneer
Hi-Bred (Johnston, Iowa) ont créé un OGM résistant à l’herbicide glyphosate, qui,
contrairement à l’OGM de Monsanto, dégrade au lieu d’accumuler la molécule.
Pour ce faire, les scientifiques ont utilisé l’« évolution dirigée ». Après avoir découvert, dans une bactérie, une enzyme capable de dégrader le glyphosate
(la N-acetyltransférase), ils ont tenté d’améliorer son efficacité par 11 cycles
successifs de « DNA shuffling » : l’ADN codant l’enzyme est fragmenté de manière
aléatoire puis réassemblé par PCR. Les gènes remaniés ont ensuite été criblés.
Cette approche a permis de générer une enzyme dix fois plus efficace que l’originale. Du maïs exprimant cette protéine supporte des doses de glyphosate bien
supérieures par rapport au maïs transgénique de Monsanto et ne présente aucun
défaut de croissance. Des essais en champ seraient en cours. (« Science », 21 mai)
Dompter un transposon pour en faire un outil
Les rétrotransposons LINE-L1, sortes de « gènes sauteurs » représentant près
de 17 % du génome humain, seraient un outil de choix pour modifier de façon
aléatoire le génome et créer des animaux «knock-out». Seulement, la composition
même de ces éléments, très riche en adénosines, inhibe leur propre expression
et limite de ce fait leur faculté à « sauter ». Voilà pourquoi, des chercheurs
américains du Maryland ont changé la structure de LINE-L1 pour qu’il soit plus
efficace. Ils ont ainsi modifié 24 % de la séquence en nucléotides incriminée
– en réduisant le taux d’adénosines –, tout en conservant la séquence en acides
aminés finale. Ces modifications ont permis d’annuler l’inhibition de l’expression
tout en conservant la fonctionnalité du système. Les éléments génétiques
ainsi créés s’avèrent 200 fois plus efficaces que les originaux. (« Nature », 20 mai)
Des cardiomyocytes étudiés à la loupe
La société allemande Axiogenesis (Hambourg) a développé un outil pour
observer les effets de composés sur la différenciation de cardiomyocytes. Par une
technique spéciale, des cellules souches embryonnaires sont agrégées en corps
embryonnaires sur une matrice composée de 60 électrodes en or. Ces cellules
sont ensuite mises en culture en présence de divers composés. L’action de
ces derniers, notamment sur la différenciation, peut alors être lue de plusieurs
manières : soit en observant la présence d’un marqueur fluorescent, soit par
imagerie, soit en analysant la « carte électrique » des cardiomyocytes en contact
avec les électrodes. Cette dernière approche a permis de découvrir des substances
ayant des effets cardiotropes, arythmiques ou antiarythmiques. Selon les
chercheurs, cet outil permettrait de cribler les effets physiologiques ou d’étudier
la toxicité de candidats médicaments, en évitant l’expérimentation animale.
Du nouveau du côté des prions
Après des années de recherche, l’équipe de Susan Lindquist, à Cambridge
(Massachusetts), a enfin découvert le lien existant entre la protéine chaperon
Hsp104 et la protéine de levure Sup35 qui, comme la PrPc, peut se transformer
en prion. Il s’avère qu’à des taux élevés, Hsp104 est capable de dissoudre
les fibres amyloïdes. « C’est la première fois qu’est découverte une
substance pouvant détruire catalytiquement cette fibre », a déclaré Susan
Lindquist. (« Science » on line, 20 mai). Cette découverte intervient au moment
même où une étude, à paraître dans « Nature Medicine » (on line, 23 mai),
et réalisée par des chercheurs de l’Ecole vétérinaire de Toulouse,
du CEA et de l’Inra, révèle la présence de prions dans des muscles de moutons
infectés. Même si ces derniers sont 5 000 fois moins infectieux que ceux retrouvés
dans le cerveau, c’est tout de même la première fois que des muscles
entrant dans la chaîne alimentaire se révèlent infectés. La Commission
européenne annoncera, le 28 mai, le lancement d’un réseau international
de recherche sur les maladies à prions, qui sera coordonné par le CEA.
EN BREF
Dans le journal « Molecular Cell » du 21 mai
est décrit un mécanisme
peu connu de régulation
de l’expression des
gènes. L’enzyme impliquée, PMR1, se fixe à
l’ARNm de certaines protéines et coupe ce dernier en morceaux, alors
même que les ribosomes
sont en train de le lire.
Lorsqu’elles sont soumises aux radiations,
les cellules cancéreuses
déclenchent une voie
permettant la fortification des vaisseaux sanguins les irriguant. Des
chercheurs américains
ont découvert que la protéine Hif-1 était responsable de ce mécanisme :
lorsque Hif-1 est inhibée,
la croissance des vaisseaux l’est également.
(« Cancer Cell », mai)
Une équipe de l’Inserm,
à Toulouse, a identifié
quatre régions génomiques contribuant
significativement à la
modulation de la surcharge en fer de l’organisme. Cette étude
pourrait faciliter la compréhension de la variabilité clinique de l’hémochromatose, caractérisée
par une absorption
excessive de fer. (« Gastroenterology », mai)
Des chercheurs japonais
et américains montrent,
dans la revue « Nature
Biotechnology » (on line,
23 mai), que le clonage
en série de taureaux
est possible. Les première et deuxième générations d’animaux sont
en bonne santé et présentent des télomères
de taille normale.
La troisième génération,
en revanche, a échoué.
Le génome du chien
fournirait des informations utiles pour la santé
humaine. Des analyses
génétiques montrent
que la moitié des
300 maladies génétiques
canines ressemblent
à des pathologies spécifiques de l’homme.
(« Science », 21 mai)
NUMÉRO 226 — 26/05/04 — PAGE 7
LES LIENS DE LA SEMAINE
la biodiversité agricole et
microbienne. Le département
« ressources vivantes » se consacre
à l'étude de la biodiversité, des
écosystèmes aquatiques (marins,
littoraux, continentaux)
et des agrosystèmes tropicaux
(amélioration génétique, défense
des plantes cultivées,
biotechnologies ...) afin d'assurer
la viabilité de leur exploitation
par une gestion appropriée.
www.biocarta.com
Créée en avril 2000, la société
Biocarta développe et distribue
toute une sélection d’essais
et réactifs pour la recherche en
biopharmacie et en protéomique.
Le site propose un grand nombre
de ressources interactives en libre
consultation : banques de
données sur les gènes, schémas
dynamiques en couleurs,
catalogue des produits et des
services de la société. Biocarta suit
les progrès dans les biotechnologies et développe des systèmes
de protéomique fonctionnelle
en créant une organisation
capable d’identifier, d’acquérir et
de vendre de nouveaux produits.
La société propose un forum
dynamique et facile d’accès
pour une meilleure communication entre les chercheurs,
les enseignants et les étudiants.
RENDEZ-VOUS
ÉDITION SCIENTIFIQUE
• La Société française
des sciences et techniques
pharmaceutiques (SFSTP)
organise son 36e Séminaire
international au Corum de
Montpellier, les 3, 4 et 5 juin
prochains. Thème présenté
cette année : « Traçabilité
& sécurité du médicament : des
contraintes aux bénéfices ».
Au cœur du sujet, tous
les aspects de la chaîne
pharmaceutique : distribution,
sécurité ou formation.
Contact : SFSTP.
Tél. : 01 45 35 93 00
Email : [email protected].
Site internet : www.sfstp.org
Succès de «PloS Biology»
• La convention internationale
« BIO 2004 » se tiendra cette
année à San Francisco (EtatsUnis), du 6 au 9 juin. Fil
conducteur de cet événement :
les personnalités contribuant
à l’essor de la biotechnologie
– pionniers, dirigeants
et visionnaires.
Contact : BIO Conventions
& Conferences
Tél. : +1(202) 962-6655.
Inscription sur le site internet
www.bio.org/events/2004
✂
• L’hotel Inter-Continental
de Paris accueille le « Forum
Euro-Biotech », du 20 au 22 juin
prochain. L’ambition de
la manifestation est
de stimuler les partenariats
inter-entreprises et de mettre
en relation les cadres dirigeants
des sociétés pharmaceutiques
européennes et des
sociétés biotechnologiques
américaines.
Contact : Venue Information.
Tél. : 01 44 77 11 11
Site internet :
www.eurobiotechforum.com.
La revue « PloS Biology », libre d’accès sur internet, remporte
depuis six mois un franc succès. Le principe est de rendre
la publication gratuite pour le lecteur. C’est le laboratoire de
recherche qui paie pour faire paraître l’article, avec un système
de péréquation qui accorde des remises ou la gratuité. Une
enquête montre que les revues en libre accès offrent le même
niveau de retombées sur le plan des citations des articles.
Mark Patterson, éditeur à « PloS Biology », signale la haute
qualité de la sélection, puisque 80 % des travaux soumis
sont refusés. Le coût de publication de chaque article serait
de 1 200 euros, soit « un bon prix pour un journal de
haut niveau ». La Public Library of Science lancera à l’automne
une seconde revue, cette fois dans le secteur de la médecine.
• L’hôtel Président Wilson
de Genève (Suisse) héberge
le congrès « bioLOGIC 2004 »,
du 22 au 24 juin prochain.
L’événement se focalise sur
les processus de fabrication des
bio-entreprises, l’optimisation
des flux de fabrication.
Sans oublier l’évaluation
des nouvelles technologies,
le « benchmarking » ainsi que
la productivité.
Contact : Lifescienceworld.
Tél. : + 44(0) 20 7242 2324.
Inscription sur le site
www.lifescienceworld.com.
Une publication de « L’Usine Nouvelle » - 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17
Tél. : 01-56-79-41-00 – Fax : 01-56-79-45-60
Prix de l’abonnement 2003, France, 1 an (44 numéros) : 565 € TTC,
6 mois (22 numéros) : 298 € TTC (TVA 2,10 %). Étranger : nous consulter
Service abonnements: 4130 – Fax: 41 34 – Petites annonces: Georges Marécaux: 4157.
Rédaction : Hélène Guyot (rédactrice en chef) : 45 48 ; Stéphanie Cohen : 39 02 ;
Olivier Ketels.
Groupe Industrie Services Info : Président : Philippe Clerget.
Dépôt légal 2e trimestre 2004 - Éditeur : Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire :
Approvia GUN). S.A. au capital de 1 057 080 euros. Siège social : 12-14 rue Médéric 75017 Paris.
309 395 820 RCS Paris.
Directeur de la publication : Philippe Clerget. Imprimé par Dupliprint, 2, rue Descartes
95330 Domont. Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse : 0601 I 78859.
N° ISSN : 1294 -2537.
Toute reproduction intégrale ou partielle des pages publiées dans la présente publication est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur,
sauf dans les cas prévus par l’article L.1225 du code de la propriété intellectuelle. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation et la reproduction sur tous les supports, y compris électroniques.
BULLETIN D’ABONNEMENT PROFESSIONNEL
à renvoyer à :
Je souhaite recevoir
.
- Service Diffusion • 12-14, rue Médéric - 75815 Paris Cedex 17
. Je m’abonne pour :
SOCIÉTÉ
1 an : 44 numéros au prix de 565 € TTC*
6 mois : 22 numéros au prix de 298 € TTC*
NOM
Tarif spécial Recherche Publique - Universitaires
1 an : 44 numéros au prix de 335 € TTC*
FONCTION
Je joins le paiement correspondant par chèque à l’ordre
de :
. (Merci de m’envoyer une facture acquittée. )
Je préfère régler à réception de facture.
Souhaitez-vous recevoir, en plus,
par e-mail ?
oui
non
*TVA 2,1%
Offre valable en France métropolitaine jusqu’au 31/12/03.
Pour l’étranger, nous appeler au 33 1 56 79 41 30.
GROUPE INDUSTRIE SERVICES INFO - RCS Paris B 428 612 600 - TVA intracommunautaire : FR 89428612600
PRÉNOM
SERVICE
ADRESSE
(Précisez B.P. et Cedex s’il y a lieu)
CODE POSTAL
VILLE
E-MAIL
TÉL. ( )
FAX ( )
Les informations demandées ici sont indispensables au traitement de votre abonnement. Conformément à la loi
« Informatique et Libertés » du 06/01/78, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer
à leur transmission éventuelle en écrivant au Service Diffusion.
L’imputation des frais d’abonnement au budget de formation permanente de votre entreprise est possible sous réserve des
conditions édictées par la circulaire 471 du 17/08/89 dont, sur demande, une copie peut être mise à votre disposition.
4CBT
www.ird.fr
L’Institut de recherche pour le
développement (IRD) s’intéresse,
depuis plus de cinquante ans,
aux milieux intertropicaux. Le site
recense les départements de
recherche et leurs unités à travers
le monde. En cliquant sur « unités
de recherche », on accède
à un menu de requêtes intuitif.
On apprend, par exemple, que
14 unités de l’IRD travaillent sur