CEPS - Service de Psychiatrie de l`Enfant et de l`Adolescent
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CEPS - Service de Psychiatrie de l`Enfant et de l`Adolescent
CEPS Rapport d’activité 2008 022 382 42 42 (help-line 24h/24, 7j/7) Centre d’Etude et Prévention du Suicide (CEPS) Hôpitaux Universitaires de Genève - Fondation Children Action Département de l’enfant et de l’adolescent (Pr Belli) Service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (Pr Ansermet) Unité de crise pour adolescents (Dr Venturini) Février 2009 Tél. 022 382 48 57 (Secrétariat) Fax. 022 382 48 59 Av. Beau-Séjour 20 1202 Genève http://www.childrenaction.org [email protected] Introduction Le Centre d’Etude et de Prévention du Suicide (CEPS) a été crée en 1996, parallèlement à une structure hospitalière permettant d’accueillir des adolescents suicidants. Il est le fruit du partenariat entre la Fondation Children Action qui en finance tous les postes, et les HUG qui l’accueillent en leur sein et lui offrent l’encadrement administratif. En avril 2008 ce dispositif s’est enrichi du Centre de Traitement Ambulatoire Intensif (CTAI), complémentaire aux CEPS et aux « Lits de crise » Le CEPS poursuit ses missions que nous rappelons ci-dessous : Mission et Objectifs du CEPS Prévention du suicide des jeunes Prévention sélective (risque élevé de suicide) Prévention universelle (informations sur le suicide) Accès aux groupes à risque Accès au grand public - Médias Enseignement Conférences publique Déstigmatisation Prévention indiquée (risque avéré de suicide) - Formation des intervenants Dépistage Adolescents en rupture scolaire Internautes à risque (CIAO) … Accès aux patients - Evaluations Traitements Guidance parentale Consult. Thérapeut. Psychodrame « Répondance » CIAO 2 Résolution 1608 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe Depuis 1996, Children Action et le CEPS s’engagent à faire reconnaître le suicide à l’adolescence comme un problème majeur de santé publique. Le 16 avril 2008, l’Assemble parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté le rapport de sa « commission des questions sociales, de la santé et de la famille ». Cette résolution 1608 résume en 17 points des constats et recommandations en ce qui concerne le suicide des adolescents, reconnu comme « grave problème de santé publique ». Il appelle les Etats membres du Conseil de l’Europe à prendre certaines mesures pour faire face à ce problème (http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/AdoptedText/t a08/FRES1608.htm). Les constats vont du : Point 1 : « Le suicide des adolescents est devenu aujourd’hui un grave problème de santé publique. Sousestimé, il fait pourtant des dizaines de milliers de morts chaque année – plus que les accidents de la route. Il est fréquemment la conséquence de facteurs aussi bien psychologiques que sociaux. Bien souvent, c’est un appel au secours et un signe de grande souffrance. » Au Point 15 : « Enfin, la prévention de la récidive doit devenir une priorité. Parmi les adolescents ayant fait une tentative de suicide, 15 % récidivent et 75 % ne sont pas hospitalisés. Le risque de récidive doit donc être traité dès la première tentative de suicide par des soins médicaux spécialisés, et il convient d’offrir à ces jeunes un suivi social immédiat et approprié pour prévenir toute nouvelle tentative de suicide. » Les points 16 et 17 déclinent les recommandations formulées par le groupe d’experts de la commission. Nous présentons dans le tableau suivant ces recommandations et la façon dont elles sont déjà en application dans le travail du CEPS. 16 avril 2008 - Résolution 1608 1996 - 2008 Centre d’Étude et de Prévention du Suicide Point 16 16.1 En conséquence, et en ce qui concerne le dépistage et la prévention du suicide, l’Assemblée invite les Etats membres : à se saisir de cette question et à en faire une priorité politique; 16.2 à soutenir la recherche scientifique existant sur ce sujet et à promouvoir de nouvelles recherches; 16.3 à fournir une éducation à la santé dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire mais également à prévenir la violence et l’intimidation à l’école; à mettre en place une formation pour le personnel soignant afin qu’il puisse identifier les personnes à risque et à faire de la suicidologie une discipline indépendante; 16.4 16.5 à renforcer les politiques de lutte contre l’abus de stupéfiants et d’alcool chez les mineurs; Conscients de la gravité du problème du suicide des adolescents, Children Action a donné les moyens aux HUG, dès 1996, de développer des actions spécifiques visant à la prévention du suicide Children Action ne finance pas de recherches, mais l’insertion du CEPS au sein des l’Hôpitaux Universitaire lui donne les moyens de participer à diverses recherches sur le sujet et d’utiliser sa notoriété pour soutenir (en qualité d’experts) les recherches dans le domaine du suicide des jeunes La collaboration du CEPS avec le monde de l’éducation est essentielle. Le CEPS fait partie des ressources à disposition des responsables de l’éducation à la santé dans le cadre de leurs projets. Chaque année, le CEPS assure de nombreuses formations sur le dépistage et la gestion de la problématique suicidaire à l’adolescence. Ses compétences spécifiques sur le suicide sont fortement sollicitées par les partenaires du réseau de soins et de l’éducation des adolescents. Le CEPS diffuse largement, dans les conférences et les formations, les connaissances actuelles sur les liens entre les abus de substance et le suicide à l’adolescence. Il lutte contre la banalisation de la consommation de produits toxiques par les adolescents. 4 16.6 à promouvoir des politiques de soutien des familles afin de les aider à assurer aux adolescents une intégration sociale réussie; 16.7 à mettre en place et/ou à développer des structures d’accueil ou des cellules d’écoute afin de mieux entendre les appels à l’aide des adolescents et de prévenir leurs crises; à améliorer la connaissance médicale du suicide des adolescents et de ses symptômes; 16.8 16.9 à combattre toute banalisation du suicide chez les adolescents; 16.10 à restreindre, dans la mesure du possible et surtout dans les lieux publics, tous les moyens permettant de se suicider; 16.11 à promouvoir la coopération avec les médias pour une meilleure sensibilisation du public au suicide; 16.12 à offrir des renseignements ciblés, des conseils et une assistance sur le suicide, dans le cadre de la mise en œuvre de la Recommandation du Comité des Ministres Rec(2007)16 sur des mesures visant à promouvoir la valeur de service public d’internet; Le travail de soutien du réseau naturel des adolescents dans la gestion des crises suicidaires est le pilier du travail clinique du CEPS. Le CEPS est activement engagé dans diverses commissions visant à promouvoir la politique de soutien des familles. Le CEPS et ses 12 ans d’existence est lui-même une illustration de notre engagement dans la mise en place de structures et cellules d’écoute et d’accueil à très bas seuil des adolescents à risque suicidaire. Le CEPS documente ses activités, ses observations et les soumet régulièrement au regard des autres soignants (lors de congrès et symposiums). Il gère une importante documentation scientifique sur le sujet du suicide des adolescents et participe activement à l’actualisation constante des milieux de soins sur les connaissances relatives au suicide des adolescents. Les activités de prévention primaire du CEPS ont pour but d’informer le grand public de la gravité du problème du suicide des adolescents et lutter contre la banalisation du suicide des adolescents. Le CEPS participe activement aux réflexions et actions, au niveau Suisse, sur la prévention du suicide par la restriction de l’accès aux moyens du suicide. En particulier en 2008, la restriction de l’accès aux armes à feu a fait l’objet de nombreuses interventions et débats. Le CEPS est à la disposition des médias lorsque ceux-ci souhaitent publier des faits concernant le suicide dans le respect des règles éthiques et des principes de prévention du suicide. Les discussions sont en cours avec le CRFJ (Centre Romand de Formation au Journalisme) pour introduire une sensibilisation au rôle des médias dans les aspects incitatifs, mais aussi potentiellement préventifs en ce qui concerne le suicide des jeunes. Du fait de son expérience sur CIAO et de l’élaboration théorique du travail sur internet, le CEPS offre des renseignements ciblés, des conseils et assistance à ceux qui travaillent sur des projets de prévention du suicide en y associant les possibilités qu’offre internet. 5 16.13 à renforcer les mesures pour lutter contre l’homophobie par des actions éducatives et des groupes de dialogue favorisant l’acceptation de soi et celle des autres; 16.14 à combattre la pratique inhumaine des mariages forcés et à accélérer une prise de conscience sur ce sujet; à renforcer la mise en réseau des associations, des ONG et des services publics. 16.15 Point 17 17.1 En ce qui concerne la prévention de la récidive, l’Assemblée invite également les Etats membres : à fournir systématiquement des mesures de soutien psychosocial; 17.2 à fournir des aides psychologiques non seulement aux jeunes concernés, mais également aux parents et aux amis proches; 17.3 à adopter une approche multidisciplinaire regroupant la santé, l’éducation, l’emploi, la police, les autorités judiciaires, religieuses et politiques ainsi que les médias. Le CEPS participe aux travaux sur l’exclusion et à ce titre s’intéresse à l’homophobie comme mode d’exclusion possible pouvant mener à une profonde détresse et des envies suicidaires. Le CEPS participera aux Assises contre l’homophobie prévues à Genève les 4 et 5 septembre 2009. Le CEPS vise non seulement à créer des réseaux autour des adolescents en détresse qui se sont parfois coupés de tout, mais aussi à rendre fonctionnels les réseaux existant autour des adolescents, afin de ne pas démultiplier les démarches, mais plutôt optimiser les possibilités de ce qui est (souvent) déjà mis en place. Nous proposons systématiquement des mesures de soutien psychologique aux personnes touchées par un problème de suicide (directement ou indirectement) et orientons vers les ressources sociales. Dans la définition même de sa mission, le CEPS « est à disposition de toute personne confrontée au risque suicidaire d’un adolescent ». Le but en est aussi bien d’amener un adolescent vers les soins, que de prendre en compte la souffrance des parents et amis proches d’un adolescent suicidant. Le CEPS, par le biais de ses actions de prévention universelle et sélective, collabore activement avec : • les acteurs de la santé (HUG – SMP – soignants privés) • de l’éducation (enseignants et AS du DIP; SMP, SSJ) • de l’emploi (en particulier SEMO) • la police (en particulier leur centre de formation à Genève) • des autorités religieuses (par le biais des associations, mais aussi de l’accompagnement de la réflexion des catéchumènes) • politiques (interpellations diverses) • et des médias (cf ci-dessus). 6 L’activité du CEPS en 2008 en quelques chiffres Type de demandes Nombre de demandes Types de demandes adressées au CEPS - 2008 (N = 436) 2.06% 0.46% 0.23% 7.11% 9.86% 17.43% 62.84% Clinique Ciao info/stat Formation Etudiant Interview autre Le nombre de demandes indique une légère diminution par rapport aux années précédentes, atteignant néanmoins 436 demandes sur l’année. L’ouverture du CTAI avril 2008 a absorbé un certain nombre de demandes qui auparavant auraient été adressées au CEPS. Sachant que le CEPS fonctionne toujours au maximum de ses capacités, la redistribution des postes de psychiatre entre le CEPS et le CTAI se reflète également dans ce bilan. Nombre de demandes au CEPS (N = 3814) 600 500 400 300 200 100 CEPS - Projet Children Action - B. Auckenthaler - Janvier 2009 0 00 - 01 01 - 02 02 - 03 03 - 04 05 06 07 08 Années CEPS – Projet Children Action – B. Auckenthaler – Janvier 2009 Comme les années précédentes, les situations adressées au CEPS concernent la clinique (62.84%), de même que la répondance aux questions Ciao (17.43%), que nous considérons également comme un travail clinique. 80% des activités des collaborateurs du CEPS sont donc en lien avec des questions d’ordre clinique. La répartition des demandes par mois fait apparaître une certaine constance au cours de l’année. On remarque toutefois un creux significatif durant le mois de juillet et un pic en octobre. Il est intéressant de noter que c’est précisément en juillet que le CTAI a été le plus sollicité, ce qui tendrait à confirmer le transfert de demande. Nombre de demandes par mois - 2008 (N = 437) 60 Provenance de l’appelant 50 Comme les années précédentes, les personnes faisant appel sur la Helpline sont principalement les familles, suivis des services sociaux et les suicidants eux-mêmes. 40 30 Provenance des personnes faisant appel sur la Helpline - 2008 (N = 349) 2.58% 20 1.72% 2.58% 4.30% 10 4.58% 28.37% 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois de l'année 6.02% CEPS - Projet Children Action - B. Auckenthaler - Janvier 2009 Sexe de la personne motivant l’appel La proportion fille – garçon reste constante et correspond à celle rencontrée dans la plupart des lieux de soins pour adolescent. On trouve ainsi 70.43% de filles et 29.57% de garçons. Ce pourcentage reste équivalent pour les questions Ciao. Toutefois, il nous parait intéressant de relever que cette proportion change lorsqu’on tient compte de la provenance de l’appelant. 12.89% 15.19% famille services sociaux suicidant ami(e) psychiatre/psychologue médecin généraliste/int non-suicidant concerné par un autre problème autre service hospitalier CEPS - Projet Children Action - B- Auckenthaler - Janvier 2009 Au sein de cette distribution, nous nous sommes interrogés sur la différence fille – garçon en fonction de la provenance de l’appelant. 8 Âge des personnes motivant la demande 100% Femme 80% Âge des personnes motivant l'appel - 2008 (N = 342) Homme 60% 125 40% 20% 100 ami/ e autres médecin généraliste / int f amille service hospit alier psychiatre / psychologue non-suicidant service sociaux concerné par un aut re problème suicidant N = 256 Lorsque ce sont les amis d’un adolescent suicidant qui appellent sur la Helpline, on trouve autant de filles que de garçons. Les pairs seraient donc un soutien précieux pour détecter et annoncer un problème et rechercher de l’aide pour un camarade en souffrance. Ils offriraient en particulier un meilleur accès aux garçons, population que l’on sait très difficile à mener vers les soins. Effectif 0% 75 50 25 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Age L’âge moyen des personnes motivant l’appel sur la Helpline est de 20.71, allant de 6 à 71 ans. Comme l’indique le graphique cidessus, la très grande majorité des personnes ont toutefois entre 15 et 25 ans, ce qui correspond bien à la population ciblée par le CEPS. Les discussions menées dans le cadre de l’Alliance Genevoise contre le dépression pour ouvrir une help-line sur le modèle du CEPS mais gérée par le service de psychiatrie adulte, soulagerait le CEPS des demandes concernant des personnes de plus de 25 ans. L’age des personnes à qui nous avons répondu sur CIAO est indiqué dans le graphique ci-après : 9 Situation à l’origine de la demande Âge des personnes écrivant sur Ciao - 2008 (N = 79) Les demandes cliniques arrivant sur la Help-line peuvent être d’origines diverses et concerner des situations multiples. Le risque suicidaire reste néanmoins la majorité (68.19%), ce qui correspond donc bien à notre mandat. 20 15 Effectif Situation à l'origine de la demande - 2008 (N = 349) 10 7.16% 1.15% 5 23.50% Risque suicidaire Autre Situation post TS/suicide Tentative actuelle 0 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Age 68.19% 10 La répondance sur le site www.ciao.ch Depuis 2005, le CEPS fait partie de l’équipe des répondants du site internet www.ciao.ch (Centre d’Information jeunesse Assisté par Ordinateur). Les adolescents sont libres d’y poser toute question qui les préoccupe. Des équipes spécialistes de divers domaines (santé, sexualité, drogues etc) répondent aux questions qui relèvent d eleur compétence. Le CEPS répond ainsi à toute question autour d’une problématique suicidaire. En 2008, le CEPS a été sollicité pour 79 questions d’adolescents en difficulté. Bien que ces échanges se fassent la plus souvent uniquement par internet, certains aboutissent également à des consultations au CEPS ou dans d’autres lieux de soins, ou à un travail avec le réseau entourant un adolescent. Il n’est pas possible de savoir combien d’échanges internet ont abouti à des prises en soin car les adolescents sont libres de nous informer ou pas des suites de nos échanges. Nous sommes parfois laissés avec notre inquiétude, et toutes les intéerprétations possibles du silence de l’internaute après l’une ou l’autre de nos interventions. Ceci est un point particulièrement difficile à gérer pour l’équipe et qui nous a amenés à un travail rapproché avec la commission d’éthique de CIAO ainsi que d’autres partenaires (Fil Santé Jeunes, Paris) Toutefois, certains nous donnent d eleurs nouvelles, parfois plusieurs mois après nos interventins. Nous avons choisi d’illustrer ci-après une situation de ce type. Une jeune fille de 15 ans sollicite Ciao. Elle dit se scarifier depuis deux mois, prise dans une spirale avec le sentiment de s’approcher du suicide. L’internaute se dit partagée entre la terreur de parler à la médiatrice de son école et celle de s’ouvrir les veines et nous demande que faire. Dans notre réponse, tout en mettant des mots sur sa souffrance, nous lui proposons des stratégies pour lui permettre d’être moins soumise à ses émotions lors de la rencontre avec la médiatrice. Dans son second message, nous devenons ses « très chers répondants ». Elle nous en dit d’avantage sur ses difficultés et l’ampleur de ses scarifications. Elle cherche à nous prouver que le suicide est la meilleure solution pour elle. Tout en lui témoignant notre inquiétude, nous mettons des mots sur le sentiment de perte de contrôle et d’enfermement sur elle-même qu’elle nous fait ressentir. Plutôt que d’insister trop fortement sur la nécessité de consulter, nous verbalisons sa grande difficulté à accepter son besoin d’aide. Dans son message suivant, la jeune fille se dit sans espoir, elle nous dit qu’il ne lui reste maintenant que le suicide et termine son message par ces mots : « je tire ma dernière révérence… adieu ». Entre-temps, la médiatrice scolaire elle-même prend contact sur notre ligne Help en raison de son inquiétude pour cette jeune fille et son besoin d’être épaulée dans cette situation. Suite à ce contact et sur notre proposition, la jeune fille fait également appel sur la ligne. Dès lors, un travail en réseau se met en place, incluant la médiatrice scolaire, un membre de sa famille, Ciao et le CEPS. Plusieurs tentatives d’hospitalisations avortent et la jeune fille utilise CIAO comme un « référent » qui absorbe ses frustrations et la renvoie vers ses soins de proximité. Une fois de plus conclut son message par « il est temps que je me retire. Adieu mais merci ». Nous sollicitons alors activement le réseau pour qu’il assume une position plus ferme face à la destructivité de la jeune fille. Le réseau réagit adéquatement. Deux mois plus tard, la jeune fille revient sur Ciao à la fois pour nous faire le récit de son parcours de soin et de son évolution favorable, mais aussi pour témoigner de son expérience afin qu’elle soit utile aux autres adolescents en détresse. 11 Le CEPS poursuit ses activités et se sent renforcé par le travail du CTAI. Nous espérons que l’année 2009 verra la mise en place effective de diverses stratégies visant à la prévention du suicide dans le cadre de l’Alliance Genevoise contre la Dépression dont le CEPS est partenaire. Nous projetons de rester très impliqués dans la lutte contre l’accès – trop facile en Suisse - aux armes à feu. Sachant qu’en Suisse, de façon tout à fait atypique, les armes à feu sont le moyen le plus souvent utilisés pour se donner la mort, même chez les jeunes, il est de notre devoir de chercher à en restreindre l’usage et la dissémination. La recherche internationale est unanime sur l’efficacité de la restriction aux moyens du suicide. La collaboration avec les médias sera également un de nos projets prioritaires. Selon la façon de traiter une informatin concernant le suicide, les médias peuvent produire de véritables « épidémies » de suicide, ou au contraire participer à la prévention de ce mortel phénomène. Nous comptons leur donner les moyens de traiter ces informations de façon éthique et les associer ainsi à la prévention du suicide. Maja Perret-Catipovic et B. Auckenthaler. 13