nigeria - CNCCEF
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Les guides CCE NIGERIA Affaires ou ne pas faire ! Partir à la conquête du marché nigérian. Des clés pour mieux comprendre le pays. NIGERIA Affaires ou ne pas faire ! Partir à la conquête du marché nigérian. Des clés pour mieux comprendre le pays. PREFACE Au-delà de certains clichés médiatiques qui alimentent une perception souvent contrastée, le Nigeria, géant de l’Afrique, est devenu incontournable sur la scène économique mondiale. Avec un PIB réactualisé qui le place désormais au premier rang des pays du continent, ce pays offre incontestablement d’immenses opportunités de débouchés et de partenariats, tant commerciaux qu’industriels, dans de nombreux secteurs d’activité. Sa population de 177 millions d’habitants est déjà l’équivalent de celle de tout le Maghreb, du Maroc à l’Egypte : 1 Africain sur 5 est Nigerian! Elle devrait doubler d’ici une vingtaine d’années, ce qui positionnera le Nigeria parmi les cinq plus peuplés du monde ; elle présente une classe moyenne estimée à 20%, en plein essor et aux larges perspectives en termes de pouvoir d’achat. A l’instar de la présence historique sur ce marché de certains de nos grands groupes, mais également de nos concurrents notamment européens, nos ETI et les PME à vocation mondiale pourront assurément y trouver de réels potentiels de croissance. Le pays, qui certes connait des difficultés en matière de sécurité et de déficiences en terme d’infrastructures publiques, a cependant enregistré durant ces huit dernières années une augmentation annuelle de son PIB de près de 7%. La relation bilatérale diplomatique et politique entre la France et le Nigéria s’est très largement renforcée durant ces dernières années, et ceci au plus haut niveau : elle doit aujourd’hui s’ouvrir entièrement à la démarche de nos entreprises qui, j’en suis persuadé, sauront trouver avec succès toute leur place sur ce marché de premier plan. Jacques Champagne de Labriolle Ambassadeur de France au Nigéria AVANT-PROPOS Le Nigeria est un géant africain en pleine croissance et à n’en pas douter un grand du monde en devenir ! Les relations entre nos deux pays n’ont cessé de progresser ces dernières années, et pourraient profiter plus encore aux deux partenaires en s’intensifiant. En 2014, bien des Français se seront passionnés pour l’affrontement footballistique entre nos deux valeureuses sélections nationales lors de la Coupe du Monde qui s’est déroulée au Brésil ; d’autres auront également retenu que le Nigeria était devenu la 1ère économie d’Afrique ; d’autres enfin, que nos deux pays établissent des liens de coopération sur de nombreux sujets, parmi lesquels des sujets stratégiques, où chacun se prête main-forte pour établir un climat de paix dans le voisinage Nigérian qui soit favorable aux échanges entre les peuples¹. Dans les faits : le Nigeria est le 1er producteur d’hydrocarbures en Afrique et le 8ème dans le monde avec des réserves gargantuesques, et sachant que leur exploitation n’a pas encore atteint son plein potentiel. Il est aussi un partenaire de tout premier ordre, incontournable en Afrique subsaharienne, pour de nombreux pays d’Europe et du monde, et cumule les bons chiffres, en Afrique : 1ère économie, 1er producteur d’hydrocarbures, 1ère population, plus grand nombre de terminaux de téléphonie mobile… ; dans le monde : 1er producteur d’igname et de manioc, 4ème producteur de cacao… une croissance forte et stable depuis plus d’une dizaine d’années (6,87% en 2013). Et pourtant, le Nigeria souffre d’importantes difficultés infrastructurelles qui tendent à ralentir sa croissance, transport, électricité, réseaux gaziers, traitement des eaux, etc. Le pays doit relever de nombreux défis, mais en y parvenant, il se sera hissé parmi les grands Etats de ce monde. Le gouvernement fédéral fixait déjà l’objectif d’intégrer le club des vingt premières économies mondiales avant que le nouveau calcul du PIB, dont les chiffres ont été publiés en avril, ne le fasse passer de la 38ème à la 26ème place. L’agence de notation Moody’s le voit même devenir 15ème économie à l’horizon 2050. ¹ Les 6 et 7 décembre s’est tenu à Paris un Sommet pour la Sécurité et la Paix en Afrique, suivi le 17 mai, d’un sommet plus spécifiquement pour la sécurité au Nigeria. Il aura alors dépassé les pays scandinaves, les Pays-Bas, la Turquie, l’Indonésie, la Corée du Sud, se rapprochant du Mexique, de l’Espagne et de l’Inde… Le Nigeria poursuit sa progression économique, mais aussi sociale et culturelle, pour laquelle les entreprises françaises peuvent proposer des solutions de qualité, mais il convient de ne pas laisser passer son heure dans un pays où la concurrence est forte ! J’en profite pour remercier Yves-Robert Lefébure et Pierre Decoussy avec qui j’ai travaillé pour produire ce document introductif à ce pays fascinant. Mes remerciements vont aussi aux membres de la Section Nigeria des CCEF qui ont corrigé et relu les épreuves. Laurent Couderc Président de la Section Nigeria des CCEF Section Nigeria en Mars 2015 M. Karim BELKAID DELATTRE BEZONS NIGERIA LTD M. Laurent COUDERC PONTICELLI NIGERIA LTD M. Olivier FAGES PERNOD-RICARD NIGERIA LTD M. André GUILLOU BOUYGUES NIGERIA M. Marcel HOCHET GREENELEC M. Yves-Robert LEFEBURE TOTAL UPSTREAM NIGERIA LTD. M. Olivier LENOIR UNITED CIMENT CO. LTD M. Stephan MALAUSSENE W.J. BUSH & CO NIGERIA LTD. M. Eric MAYDIEU PSA M. Thomas PELLETIER CFAO MOTORS NIGERIA LTD M. Eric PEYSSON AMBER RESOURCES NIGERIA LTD Mme. Elisabeth PROUST TOTAL UPSTREAM NIGERIA LTD. M. Guillaume ROUX LAFARGE AFRICA PLC. M. Walid SHETA SCHNEIDER ELECTRIC NIGERIA LTD. M. Jean Raoul TAUZIN AIR FRANCE - KLM M. Jean-Chritophe TRANCHEPAIN BOLLORE AFRICA LOGISTICS M. Régis TROMEUR CFAO GENERAL IMPORT & DISTRIBUTION M. Alexis VOVK TOTAL NIGERIA PLC M. Hatim ZOUGARI ALCATEL-LUCENT NIGERIA LTD CIEL, ME VOILÀ�! SkyPriority�:�profitez d’un service exclusif pour être prioritaire à l’enregistrement à l’embarquement et au retrait de vos bagages. WWW.AIRFRANCE.COM.NG SkyPriority est disponible pour les passagers voyageant en classe Affaires et les membres Elite Plus, à bord des 20 compagnies aériennes membres de l‘alliance SkyTeam. MISE EN GARDE Le Nigeria nous apparaît de France, à bien des égards, comme un pays méconnu. La France entretient des rapports anciens avec l’Afrique, qui reste très présente dans l’imaginaire collectif français. Si le Nigeria est l’un des premiers partenaires commerciaux de la France en Afrique subsaharienne, cette dernière est restée plus proche des pays francophones. C’est qu’en effet le Nigeria, où l’on parle l’anglais, est plus proche culturellement des pays anglo-saxons, et que parallèlement la France s’est maintenue à l’écart des pays d’Afrique anglophone. Pour aborder le Nigeria, il faut abandonner une partie des connaissances ou des repères que l’on peut avoir en pays francophone pour adopter l’esprit des BRICS et plus récemment, et surtout plus précisément, des MINT² dont on estime que le poids économique sera décisif sur notre siècle. Mosaïque ethnique, puissance démographique, industrielle, énergétique, le Nigeria dispose de plusieurs atouts en main qu’il entend jouer selon ses propres règles dès qu’il s’agit d’aborder son marché. Ce guide n’entend pas offrir une démarche exhaustive pour aborder le Nigeria – sa complexité réclamant plus qu’un simple opus – mais il propose toutefois des clés pour sa compréhension, et apporte des arguments pour convaincre, s’il en est besoin, qu’il s’agit d’un marché d’avenir. Avec l’atonie actuelle des marchés européens, ce dernier peut être un formidable relais de croissance pour les entreprises françaises, qui jouissent toujours d’une bonne réputation. Il faut cependant garder à l’esprit qu’une solidité financière et un certain esprit aventurier sont nécessaires pour s’installer dans le pays durablement. La démarche proposée repose donc sur la recherche d’une meilleure compréhension du Nigeria en trois étapes : 1/ un tour d’horizon de l’économie du pays, en particulier ce que révèle le PIB récemment réévalué sur une base élargie d’activités 2/ suivi d’un tableau géographique, historique et culturel afin de saisir une partie des éléments qui déterminent le ² BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud ; MINT : Mexique, Indonésie, Nigeria, Turquie caractère du pays et peuvent influencer la conduite des affaires, 3/ pour conclure enfin sur ce qu’il faut savoir pour entreprendre au Nigeria, aspects règlementaires, régime d’importations, spécificités et fiscalité. En trois étapes, le lecteur ne pourra pas se prétendre érudit sur le Nigeria, mais il sera déjà en partie armé. Par ailleurs, il pourra trouver aussi de l’aide et du soutien dans ses démarches, auprès des CCEF, de la Délégation du Service Public – Ubifrance sur place, ainsi qu’auprès du Service Economique Régional de l’Ambassade. SOMMAIRE LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU page 17 Tableau de l’économie du Nigeria page 17 Six secteurs matures page 18 Quatre secteurs en croissance page 23 Le poids démographique, un atout et un défi page 26 ASPECT GÉOGRAPHIQUES, POLITIQUES ET CULTURELS page 31 Géographie page 31 Infrastructures page 33 Économie page 33 Politique et culture page 36 FAIRES DES AFFAIRES AU NIGERIA page 41 Un marche émergent et protégé page 41 Entreprendre et investir au Nigeria page 42 L’investissement direct page 43 Une introduction à la fiscalité et au social page 45 Le local content page 46 Le régime d’importation page 47 INFOS ET ADRESSE UTILES page 52 Tahoua r ige NIGER Illela SOKOTO ma Koko Agwarra Rofia Wawa shi Mo Sokodé Igboho Shaki Iseyin Oyo Okpara Iwo Ibadan Ogu n Igbo-Ora Aiyetoro Ilaro Mushin Badagri LAGOS Ri Ajasse Ede Oshogbo Ife Ikire OSHUN Shasha Ondo Ijebu-Ode Epe Kajola Kekki Lagoon Lagos Okitipupa Igbokoda Mahin Ikare ONDO Ifon Ekpoma EDO Benin City Jakpa Ayangba Agenebode Idah Irua Ilushi Uromi An a Asaba O ENUGU Enugu ANAMBRA Agbor Ma Boju- Ankpa Otukpa Obolo Ikem Nsukka Adani a Loko Abejukolo Dekina KOGI Auchi Bugana ue Ben Shintaku Okene Ajaokuta NA a kw Koton-Karifi Umaisha Lokoja Oka Owo Akure Ore Siluko Budon Ado-Ekiti Ikere ABUJA Gudi FEDERAL Keffi CAPITAL TERRITORY Buga Nassarawa Abaji Baro Agweri Awka Aba EBONYI Onitsha Awgu Afikpo Ug Okigwi Ihiala Ohafia Mgbidi Umuahia Etiti Owerri Ughelli ABIA Ikot- Arochu Omoku Burutu IMO Elele Aba Ekpene Bomadi Ahoada Ojobo Uyo Itu RIVERS Yenagoa Sapele Warri Abraka DELTA Kwale Ozoro Patani Cross Slav e C oa st Baie du Bénin Ilawe Ilesha Kafancha Suleja Imo GHANA Cotonou Shagamu Ikorodu Ikeja er Isanlu Offa OmuEgbe Ikirun Ila Aran Ilobu EKITI Kabba Siluk Abeokuta OGUNIperu Pategi Eggan Erufu Ndeji KADUNA Katcha Nig Oke-Iho Ijio Mekkaw Lomé Ilorin Kajuru una Paiko Badeggi Agaie Muregi Lafiagi Ka d Minna Gawu Lapai Bida Kutigi KWARA Ogbomosho Wasinmi Porto-Novo Igbeti OYO Ago-Are Kudu Jebba Bode-Shadu Kishi Sinou Ilesha Ibariba Mokwa Kadu na Kaiama Okutua Pizhi Kutiwenji Sob Rigacikun Kaduna Kagara Shiroro Reservoir Tegina Sarkin Pawa Kuta Kachia Zungeru Gwada Kizhi Eban Alawa Galm Zaria Mando Ganga Sabon Birnin Gwari Kusheriki NIGER New Bussa Oss e Parakou TOGO Bari Yashikera Kosubosu Birnin Gwari Ukata Kontagora Hunkuyi Samaru Kwiambana Wara Auna Oli Djougou Yelwa Birnin-Yauri Anaba Ibeto Kainji Reservoir Babana Wasaga Rijau a Nige r Konkwesso BENIN Zuru Duku Fo Gwarzo Malumfashi Paki Bakori Funtua Dan-Gulbi Yashi K Gulbin Ka O Bagudo ZAMFARA Mariga KEBI Mahuta Fokku o Dakingari Kotorkoshi Kankara Chafe S o k ot Kamba Aljenaari Kankiya Gusau Anka Zugu KATSINA Dutsin-Ma ra Bunza Zamfara ere mb ot Birnin-Kebbi Aliero Tambawel Gummi Jega Da Katsina Ruma Zurmi Kaura-Namoda Talata-Mafara Maru g BURKINA Yabo Ga Kaingiwa Isa Moriki Denge Guara o Sokoto suru Bun Wurno Bodinga k Argungu So Maradi Sabon-Birni Goronyo Gwadabawa Niger Niamey Ma d N d e G u i n é e uc Bo G o l f e h BAYELSA Degema Nembe es Brass Port Harcourt Kula AKWA IBOM Bori Opobo Eket Bonny d u Niger OCEAN ATLANTIQUE NORD GUINEE EQ TCHAD Ko YOBE Ngamdu Damaturu Hazare Damboa Badir o Ka n CROSS RIVER Ikom C r o ss Bissaula al u nt o Moundou a Gashaka Gotel M t 2418 Gotel Mts 1821 Mambila Mts Lac de Mbakaou Bamenda Basua Ekang Capitale d'Etat (340 000 hab. en 99) plus de 1 000 000 hab. (Agglomération de Lagos : 12 750 000 hab. en 1999) Lac de Bamendjing Bafoussam Oban Akamkpa CAMEROUN ga ana S Ikang Oron QUAT. Lac de Lagdo a Gembu Gakem Obudu Calabar Al s m Serti A uku KatsinaAla Baissia Alsuku Donga Nkomfap Obubra gep TARABA Pala én o Jamtari a Ogoja Takum Garoua Toungo Beli Zaki Biam é Ganye 2042 Vogel Peak Bantaji Donga Belel Sorau ué BENUE Kam ba a Gboko Oju akaliki Kado Wukari Shebshi Mts Ngol Bembo Tar n Kats i a - A la Gassol Ibi Tunga Jalingo Bongor Lo Girei Yola Mayo-Belwa Jada Kobi Zing Maroua Mubi ADAMAWA Numan Namtari Lau e Mutum Biyu ankar hem Dep Aliade Oturkpo Yelwa Assaiko Obi akurdi Zurak S Awe -Ega Bashar Langtang PLATEAU Kwolla Kaltungo a ri B Wamba Akwanga ASSARAWA Lafia Amper Pankshin Ben u Jemma i 1698 1625 Biliri Yuli d an la i Gon g o Madagali go n 1781 Bukuru Jos Kagoro Plateau Kumo Gwoza Uba Garkida Shani Gombi Gon g o l a una Jos Dindima Alkalari Lugge Biu Gombe Bara G aj Bun Toro Kad GOMBE Bauchi ga Askira Haw BAUCHI 1594 Lere Bama Ndjamena Gulumba Gana Ch Potiskum Jemma Gujba Jalam Yana Burumburum BirninKari Faggo Kudu Tundun-Wada Buni-Yadi gola Ikara Gon Jamari Ningi Darazo Bajoga ba Miya Duku Pambeguwa Zalanga Rahama Rano Ran Dikwa Maiduguri Auno Marguba Goniri Ngala Nga BORNO Yedseram u dda Gajiram Man dar aM ts ad (Lac Tchad) Baga Mongonu Gubio a Gan a Gaya Dutse Wudil KANO Bun ga Kom Bol s Kano KaffinHausa a Hadeji Geidam Mt Ringim Gabasawa Hadejia Zari ik a JIGAWA Chad Kukawa Dapchi ug ogolawa Birniwa Gumel Bisagana obe uY dug ma Jajibiriri Gashua Nguru Babura Dambatta Damasak Gumsi Matsena aura Kazaure Mao Lake Zinder plus de 600 000 hab. REP. plus de 300 000 hab. CENTRAFRICAINE plus de 100 000 hab. autre localité importante autre localité Capitale d'Etat fédéral Douala Malabo Bioco Yaoundé 0 km 60 120 180 km LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU Tableau de l’économie du Nigeria Le 1er marché d’Afrique, une économie en transformation L ’année 2014 a été riche en événements plus ou moins heureux pour le Nigeria. Celui qui nous intéresse au premier chef, est l’actualisation du calcul de son PIB sur une base élargie d’activités. Il est devenu le premier marché d’Afrique devant l’Afrique du Sud et l’Egypte. Et d’une économie de rente dominée par les hydrocarbures, le Nigeria est passé à une économie plus diversifiée cette fois dominée par les services, à près de 52%. Des succès se dessinent par exemple dans l’agroalimentaire grâce au potentiel qu’offre une impressionnante démographie de 170 millions d’habitants, ou avec la naissante et florissante industrie du film, appelée Nollywood, qui produit un plus grand nombre de films par an que son aînée américaine. Le Nigeria doit faire face à de nombreux défis, dont celui des infrastructures : électricité, transport, eau, santé publique, etc. Et en dépit de ses difficultés, il maintient depuis plus de dix ans une croissance forte (6,7% en 2013), maintient ses finances saines, réussit à neutraliser l’épidémie d’ebola qui aurait pu faire irruption avec des cas déclarés en juillet, et voit émerger une importante classe moyenne, aujourd’hui estimée à 38 millions d’habitants. Le pays fait partie des tous premiers partenaires commerciaux de la France en Afrique subsaharienne. Il est également le premier partenaire commercial de nombreuses économies sur tous les continents. La France, parmi tous ces partenaires, ne figure qu’à la 10ème place des fournisseurs du Nigeria, avec 57 Mds USD d’exportation vers le Nigeria et 94 Mds d’importation du Nigeria en 2012. Notre balance est largement déficitaire, en raison de la place prépondérante des hydrocarbures dans nos imports. Malgré un contexte économique moins favorable, les exportations françaises au Nigeria se sont maintenues en 2014 au même niveau qu’en 2013, grâce aux bonnes performances 17 LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU des exportations de produits pétroliers et raffinés (+22,2%) et de machines industrielles et agricoles (+41,8%). Les importations en provenance du Nigéria, constituées à 90% de pétrole brut, ont connu une croissance de 8,4% en 2014, le pays s’affirmant comme l’un des fournisseurs d’hydrocarbures les plus importants pour l’économie française. Pour autant, le déficit commercial s’est accru en 2014, pour atteindre 2,6 Mds d’EUR contre 2,3 Mds EUR. 18 « La France ne figure qu’à la 10ème place des fournisseurs du Nigeria » Il est certain que le Nigeria mérite son image de pays pétrolier en étant le 1er producteur africain et le 8ème mondial. En 2013, sa production atteignait 2,4 millions de barils par jours (Mbj), ses réserves prouvées en pétrole représentent 4% des réserves de l’OPEP et 3% des réserves mondiales. Et il se place également au 7ème rang mondial grâce à ses réserves en gaz naturel. Ajoutons encore que cette industrie représente 95% des exportations du pays et 75% des recettes fiscales du gouvernement fédéral. Néanmoins, il convient de retenir que les hydrocarbures ne contribuent plus qu’à hauteur de 14% au PIB du Nigeria, et que son économie est aujourd’hui beaucoup plus diversifiée. Les analystes soulignent actuellement l’importance de six secteurs « matures » comptant pour l’essentiel des activités, et cinq secteurs en croissance qui enregistrent actuellement un « boom », dont on se propose de faire le tour ci-après. Six secteurs matures Les chiffres sont ici assez significatifs. Selon l’ancien PIB (2012), l’agriculture représentait 40% du PIB contre 22% aujourd’hui ; le secteur des hydrocarbures passe de 17% à 14% ; et surtout la contribution du tertiaire au PIB passe de 16,8% à 52% ! La publication des nouveaux chiffres du PIB a révélé que l’économie moderne du Nigeria est devenue en premier lieu une économie de services, et seulement ensuite des secteurs primaires et secondaires. Il a également révélé une diminution relative de la dette, passée de 11% à 6,7%. Ce qui diminue aussi, par voie de conséquence, relativement la part des recettes publiques qui tombent à 4% du nouveau PIB. Les spécialistes admettent généralement que l’économie du Nigeria repose sur six secteurs matures qui cumulent l’essentiel du PIB, et que quatre secteurs en croissance émergent, et attestent que l’économie du pays est en pleine modernisation et en plein développement. L’agriculture Ainsi même déclinante en part du PIB, l’agriculture reste un pilier de l’activité économique du pays qui a été une puissance agricole. Outre le cacao, dont il est le 4ème producteur dans le monde (derrière la Côte d’Ivoire, l’Indonésie et le Ghana), l’igname et le manioc, dont il est le 1er producteur mondial (qui appartient aux mœurs alimentaires locales), l’hévéa et le coton ont été avec l’huile de palme des produits phares de l’agriculture nigériane. « Le Nigeria est le 4ème producteur mondial de Cacao et le 1er d’igname et de manioc, qui sont profondément ancrés dans la culture locale. » Dans un avenir plus ou moins proche, ces cultures pourraient être revalorisées pour répondre aux besoins locaux des industries ou pour l’exportation. Pour l’heure, l’agriculture est essentiellement dirigée vers la fourniture de l’agro-industrie. Le Ministère fédéral s’efforce d’organiser la filière, en particulier la structure de production, en réunissant les petites exploitations traditionnelles et familiales en coopératives, et rassembler ainsi les conditions favorables à une production agricole permettant une meilleure autonomie alimentaire et industrielle. Ci-dessus, une cabosse de cacao ouverte. Crédits photo : Pierre Decoussy/ FNCCI Ubifrance De ce point de vu, il reste beaucoup à faire et à fournir : formation, infrastructures post-récolte de traitement et de stockage, usage d’intrants, mécanisation à grande échelle de l’agriculture nigériane. Les investissements venant de l’intérieur comme de l’extérieur sont recherchés et très appréciés. Certaines sociétés agro-industrielles, notamment parmi la concurrence internationale, ont apporté des éléments de LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU Ces six secteurs, atouts traditionnels du pays, participent pleinement à la croissance. Il s’agit de l’agriculture et l’agroalimentaire, le commerce et distribution, l’industrie des hydrocarbures, les services et technologies de l’information et de la communication, et la construction. 19 LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU structuration de quelques-unes des filières (pour citer des exemples : le cacao, l’huile de palme, le sésame) pour s’assurer une fourniture régulière. Mais les manques sont globaux, et les opportunités peuvent se dessiner à tous les niveaux pour les professionnels français, dont l’expertise est reconnue et appréciée dans le domaine. L’agroalimentaire 20 La filière agroalimentaire est elle aussi un pilier de l’économie nigériane avec une consommation importante grâce à l’apport de la filière agricole notamment. Les productions de céréales, maïs et sorgho, fournissent une puissante industrie brassicole. L’élevage avicole et la production d’œufs sont parmi les toutes premières du continent. Les grandes marques internationales, Nestlé, Unilever, Coca-Cola, etc. sont présentes depuis longtemps. Les modes et les habitudes de consommation évoluent également, avec une plus grande ouverture sur l’international : à côté des boissons traditionnelles (bières, gin et vins de palme locaux), les Nigérians sont consommateurs de vins et spiritueux importés, lesquels suivent une courbe de croissance assez élevée. Au milieu de cette offre très concurrentielle, les produits français jouissent d’une excellente réputation. Le commerce et distribution Dans la même lignée, les habitudes de consommations nigérianes évoluent et s’internationalisent. Le secteur de la distribution et de la redistribution est lui aussi en pleine mutation. La grande distribution, s’étend au Nigeria comme dans toute l’Afrique de l’Ouest et modifie la structure d’approvisionnement et la gestion des stocks. Cette évolution va de pair avec la progression de l’urbanisation des pays d’Afrique de l’Ouest, dont la population était à 65% rurale en 2007, et qui devrait atteindre cette proportion de population urbaine en 2025. Dans ce contexte d’urbanisation et d’émergence de la classe moyenne, consommation et distribution se transforment pour répondre aux habitudes d’une population de citadins. Le Nigeria compte un énorme potentiel avec 24 villes de plus de 100 000 habitants – même s’il faut compter avec la faiblesse actuelle des revenus d’une grande partie de la population du Nigeria (dont près de 60% vit avec moins de 2 USD de dépense par jour). Si les études ou les analyses portant sur la classe moyenne au Nigeria sont plutôt rares, celle-ci est selon toute vraisemblance non plus émergente, mais en phase d’élargissement. D’après la Banque Africaine de Développement, 30% de la population nigériane entrerait dans sa définition d’une classe moyenne LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU avec un revenu annuel moyen compris entre 6000 et 7000 USD. La revue Jeune Afrique rapporte qu’en 2020, la proportion des ménages avec des besoins intermédiaires sera supérieure à 50% contre 66% des ménages avec des besoins « basiques » au début de ce siècle. Il y a donc bien un effet d’amplification des classes moyennes, dont les revenus continuent par ailleurs de progresser. Du reste, si ce phénomène n’était pas aussi rapide que selon les projections, le Nigeria et Lagos sont encore mal desservis. Lagos compte un nombre limité de grands centres commerciaux (style « malls ») pour une population comprise entre 15 et 20 millions d’habitants, alors que Johannesbourg en compte plus de 70 pour une population de 4 à 5 millions d’habitants. 21 Les grandes enseignes internationales, Shoprite, Spar, déjà présentes devraient bientôt être rejointes par Carrefour qui s’intéresse au marché et vise un peu moins d’une dizaine d’enseignes au Nigeria dans un avenir relativement proche. C’est près de 200 000 m² qui devraient être alloués à des projets de construction de centre commerciaux dans les 24 prochains mois, dont 85 000 sur Lagos même. Ajoutons également, que le e-commerce prend une ampleur inédite aujourd’hui, avec des sociétés locales aux standards internationaux. Enfin, les marché ouverts de taille diverse, où les commerces se répartissent globalement en commerces de bouche, en quincaillerie ou en services, continuent de représenter d’importants volumes d’échanges, mais ne sont pas rassemblés dans des structures communes d’achat et d’approvisionnement. L’industrie des hydrocarbures L’industrie des hydrocarbures continue d’être de toute première importance pour le Nigeria. En 2013, sa production était de 2,4 Mbj de pétrole. Les réserves d’hydrocarbures, brut et gaz, les plus importantes du continent africain, offrent des perspectives sur le long terme qui sont favorables. Celles-ci sont estimées respectivement à 37 Mds de barils Vue aérienne d’une partie des installations à Onne. (4% des réserves de l’OPEP, Crédits Photo : Ponticelli Nigeria Ltd 3% des réserves mondiales), et à 5230 Mds de m3 (sources : OPEP 2014). Parmi les enjeux principaux, on notera : 1/ « le contenu local » (voir en troisième partie) qui favorise les sociétés intégrant dans leur offre des compétences développées localement, 2/ la renégociation de la PIB (Petroleum Industry Bill) au Parlement. LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU A noter sur ce dernier point, compte tenu de l’importance du secteur pour le Nigeria, que les discussions ont pris plus de temps qu’escompté, suscitant certains ralentissements dans l’activité. Les services et technologies de l’information et de la communication 22 Sans réelle surprise, le secteur des technologies et des services d’information et de communication bénéficie d’un effet de levier plus de la démographie. Même si l’accès à internet reste limité, avec 170 millions d’habitants et une potentielle ouverture sur autant de consommateurs, les télécommunications sont devenues un des nouveaux piliers de l’économie nigériane. 120 millions de forfaits de téléphonie mobile, et 50 millions d’usagers d’internet, un réseau qui passe de la 3G à la 4G et animé par une réelle concurrence entre opérateurs. Compte tenu de la taille du territoire, de l’absence de lignes terrestres, il y a encore de la place pour bien des investissements et une meilleure pénétration de l’internet et de la téléphonie, mais aussi des services connexes. Les institutions financières et les administrations notamment ont des besoins considérables en data centers pour leur fonctionnement courant. Pour ces besoins actuels en progrès, il émerge une offre de services et de produits assemblés localement. La construction Le mouvement d’urbanisation et l’essor de l’ensemble des secteurs de l’économie créent une forte demande en construction, qui est aujourd’hui indéniablement un des secteurs les plus importants. Toute une population arrivée dans les grands centres urbains doit être logée. Le gouvernement estime les besoins à 17 millions d’unités de logements en 2014, auxquels viendront s’ajouter 2 millions supplémentaires chaque année. Certaines publications avancent que seules 30 000 unités sont construites par an actuellement, statistiques qui restent à confirmer, mais qui soulignent néanmoins les énormes besoins du Nigeria en la matière. Le dynamisme du secteur se traduit notamment par une forte activité dans l’industrie du ciment et des matériaux de construction. Les entreprises Dangote Cements³ et Lafarge ont doublé leurs capacités de production ces dernières années. A propos d’Aliko Dangote, voir la revue Jeune Afrique : http://economie. jeuneafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=15864 LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU On peut citer, à Lagos : - le projet Eko Atlantic, nouveau quartier des affaires gagné sur la mer, - les lignes de transport urbain (deux lignes de réseau ferré en construction, 5 autres en projets) Mais aussi : - la construction de nombreux axes routiers, au sud-ouest notamment la route entre Lagos et Ibadan, la grande route Est-Ouest, - le deuxième pont sur le Niger entre les Etats de Delta et d’Anambra, - les centrales électriques et les barrages hydrauliques, - la réhabilitation du réseau ferré national. 23 Toutefois, l’offre dans le domaine de la construction connaît des lacunes, et il n’existe pas à l’heure actuelle de politiques publiques d’aide à l’acquisition ou d’accès à des logements à loyers modérés. Il manque également une offre financière permettant un endettement raisonnable. Des initiatives existent toutefois à l’échelle de la microfinance, et des projets pilotes sont menés de concerts par l’agence française de développement et Lafarge en coopération avec des sociétés de Des routes et des autoroutes se construisent actuellemicrofinance locales. Avec ment entre les grands centres urbains, comme ici entre Lagos et Ibadan. Crédits : Pierre Decoussy / FNCCI un endettement limité sur Ubifrance une période courte de deux ans et à des taux inférieur à 20% comme cela est courant sur le marché actuellement. (source : afd / Lafarge). Les professionnels du secteur s’accordent à dire que le Nigeria ferait partie des trois premiers pays en termes d’opportunités de construction. Quatre secteurs en croissance Enfin, quatre secteurs, connaissent actuellement une forte croissance. Il s’agit du secteur électrique, qui sort tout juste d’une réforme de privatisation, des institutions financières, des industries des loisirs et de Nollywood et des industries plasturgiques. LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU Le secteur électrique Le secteur électrique souffre de difficultés chroniques : capacités de génération insuffisantes, déperdition importante au cours de la transmission, réseau de distribution âgé et incomplet (de nombreux clients ne sont pas reliés au réseau). Un marché des groupes électrogènes s’est mis en place pour pallier cette insuffisance. 24 Une réforme de privatisation a été engagée. Elle sépare les trois activités : la production/génération, la transmission et la distribution. La privatisation a pour but d’attirer les investissements nécessaires à rénover un réseau capable de supporter 40 000 MW à l’horizon 2020. Pour générer plus de courant, des centrales thermiques alimentées au gaz sont construites. Le gaz est la première source de production d’électricité choisie, compte-tenu des ressources en hydrocarbures du pays, mais l’hydro-électricité fait partie du mix énergétique retenu. Le deuxième grand axe de la réforme consiste à réhabiliter et à compléter le réseau de distribution. En marge du processus, il est possible de mentionner la participation des opérateurs pétroliers internationaux dans la construction d’IPP (Independant Power Projects), projets décentralisés qui contribuent à l’amélioration de la production. Les institutions financières A partir des années 2000, le Nigeria s’est engagé sous la férule de la Banque Centrale du Nigeria (CBN) dans une vaste opération de consolidation et d’amélioration du fonctionnement des opérateurs bancaires. L’augmentation substantielle du capital social minimum imposée aux établissements bancaires (163 M EUR) a conduit à faire passer le nombre d’opérateur d’une centaine à vingt-cinq. Toutefois, cette restructuration majeure n’a pas permis d’éviter la quasifaillite du système financier en 2009/2010, résultat d’un environnement macro-économique instable lié à différents aspects : capitaux flottants, une gouvernance des banques inappropriée, absence d’investisseurs et de consommateurs sophistiqués, manque de transparence, etc. Avec la crise économique, l’effondrement de la bourse, la baisse des cours du pétrole, les faiblesses des banques ont été révélées au grand jour. La CBN intervient pour renflouer 8 d’entre elles en injectant 640 Mds Nairas (NGN), soit un peu plus de 4 Mds EUR, afin d’éviter le risque de faillite systémique. Elle créé une société de défaisance (AMCON) qui permettra d’absorber des milliards de nairas d’actifs toxiques. La CBN travaille selon 4 axes : - renforcement de la qualité des banques (renforcement de l’étude des risques chez les banques et à la CBN, modification de la gouvernance); - favoriser la stabilité financière (politique monétaire plus directrice); - améliorer l’évolution du secteur financier; - s’assurer d’une contribution positive des banques à l’économie réelle (viser le financement de l’économie productrice). Six banques font partie du « Tier-1 », celles dont le total de bilan dépassent 10 Mds USD, qui concentrent 65% des revenus bancaires, 68,4% du total des actifs et 64,8% du passif, 69,7% des dépôts et 69,9% des prêts et avances et 84,2% des profits avant impôts (chiffres de 2013) et dont le défaut de l’une d’entre elles pourrait affecter l’ensemble de l’économie ; Neuf banques font partie du « Tier-2 », avec un bilan entre 5 Mds USD et 10 Mds USD. L’impact des banques sur l’économie réelle reste partielle ne touchant que les « grandes sociétés » et qu’une partie des particuliers (20% de la population selon KPMG en 2013). Leurs dépôts sont d’abords des ressources de court termes (3 mois pour 80% environ des montants) compliquant l’accompagnement des investissements des entreprises, et leur coefficient d’exploitation a du mal à se stabiliser au vu de l’avalanche des nouvelles contraintes imposées par la CBN. Mais, en même temps, la croissance du pays (plus de 7% sur les 10 dernières années) devenu le premier d’Afrique en termes de poids économique, le développement rapide de l’e-banking et de la politique fiduciaire, les efforts de diversification vers l’économie réelle et donc vers les PME et le marché de consommation, l’ouverture vers les marchés régionaux, offrent aux banques nigérianes des perspectives de croissance et de consolidation tout à fait intéressantes si elles sont capables de maîtriser l’application progressive de Bâle I, Bâle II et Bâle III. (sources : afd/proparco) LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU Fin 2010, trois niveaux de licence bancaire (régionale, nationale et internationale) assortie d’exigences en fonds propres (respectivement 10, 25 et 50 Mds NGN) ont été introduits. En avril 2011, la CBN a régulé la gestion du cash au sein du système financier pour faciliter la transition vers les transactions électroniques et lutter contre le blanchiment d’argent. La CBN a sauvé le système bancaire et a rétabli ses équilibres en à peine deux ans. Aucune faillite n’a été déclarée. En 2012, le système bancaire a déclaré des profits record, plusieurs banques ayant dépassé les 100 Mds NGN de résultats. 25 LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU Les industries des loisirs et Nollywood Les industries des loisirs, et surtout les productions musicale et audiovisuelle connaissent elles aussi, une forte progression. Leur intégration dans le calcul du PIB témoigne d’emblée de l’importance qu’elles ont prise. Nollywood, surnom donné à l’industrie audiovisuelle nigériane, est désormais le 2ème producteur de films dans le monde après Bollywood et devant Hollywood. 26 « Nollywood est désormais le 2ème centre de productions de films dans le monde, derrière Bollywood et devant Hollywood » Il s’agit avant tout du volume de production et non des résultats de ventes aux salles de cinéma à l’étranger ou des recettes. Le budget de réalisation est en moyenne 200 fois moins important qu’en Amérique (100 000 USD en moyenne contre 20 MUSD). Mais cette position illustre la vivacité de l’industrie culturelle au Nigeria. Par ailleurs, musiques et films Nigérians rencontrent un grand succès non seulement au Nigeria mais aussi hors de ses frontières, en Afrique de l’Ouest notamment. On peut citer des artistes de renommée internationale, comme Nneka, Ayo, Keziah Jones (ce dernier est cependant plus connu en Europe et aux Etats-Unis qu’au Nigeria, où il a décidé de se réinstaller récemment), ainsi que les films October 1 sur l’indépendance, ou l’adaptation du roman éponyme Half of Yellow Sun qui a été présenté à Paris au cours de la NollywoodWeek Paris - Festival du Cinéma nigérian en juin 2014. Film et musique représentent à eux seuls, 1,4% du PIB nigérian. Les industries plasturgiques A noter également du côté des industries, la nouvelle croissance enregistrée dans la plasturgie. Par ailleurs, le secteur minier, dont la contribution à l’activité globale du Nigeria est faible, connaît quelques soubresauts. Certains experts mettent en avant l’importance du charbon pour améliorer l’approvisionnement du secteur électrique en combustible. L’exploitation des ressources du sous-sol a été délaissée après la découverte du pétrole. Les minerais restent encore inexploités et peu cartographiés. Le gouvernement souhaite avancer sur la voie du développement de ce secteur qui pourrait fournir des ressources importantes. Si on considère, qu’en France, la croissance est largement impactée par la consommation intérieure d’une population de 65 millions d’habitants, il est certain que la population de 170 millions d’habitants du Nigeria constitue un atout considérable pour son développement et sa croissance. Les statistiques dont on dispose sur l’évolution démographique du pays mettent en avant une progression assez remarquable avec une population de 9 millions d’habitants au début du XXème siècle, de 40 millions en 1950, 95 millions en 1990 et de 169 millions en 2013. Le Nigeria est actuellement la septième puissance démographique mondiale. D’après des projections de l’ONU, optimistes, en 2050 la population pourrait atteindre 440 millions d’habitants – ce qui ferait passer dans ce cas, le Nigeria au rang de 3ème puissance démographique et lui offrirait le potentiel d’un puissant marché intérieur. « En 2050, selon l’ONU, le Nigeria pourraient compter près de 440 millions d’habitants, et devenir le 3ème pays le plus peuplé de la planète. » Le terminal à containers de Bolloré dans le port de Lagos. Crédits : Pierre Decoussy/ FNCCI Ubifrance/ Bolloré A titre de comparaison, l’Union Européenne est peuplée de 507,4 millions d’habitants en 2014. Cependant, le pouvoir de consommation n’est évidemment pas le même, d’abord parce que si l’on compare les PIB de la France et du Nigeria, LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU Le poids démographique, un atout et un défi 27 LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU il existe une différence importante (un rapport de 1/4 à 1/5), ensuite parce que la répartition n’est pas la même et la base de la classe moyenne est beaucoup plus large pour l’instant en Europe qu’au Nigeria – même si comme on l’a vu plus haut celle-ci au Nigeria tend néanmoins à s’étendre et ses revenus augmentent. 26 Néanmoins, la forte croissance démographique représente aussi un véritable défi pour le pays. Bien que présentant une croissance économique soutenue depuis quelques années, le Nigeria devra se doter d’infrastructures complémentaires pour réaliser ses objectifs d’autosuffisance tant sur le plan alimentaire que de la formation. Officiellement, 24% de la population active est au chômage. Néanmoins, la culture entrepreneuriale imprègne les mœurs nigérianes et s’étend jusqu’à la « micro-activité ». Ce qui a pour effet d’atténuer la sécheresse des chiffres de l’emploi. Il faut également ajouter que la population du Nigeria est très jeune (avec un âge médian de 19 ans), laquelle est certes un atout majeur; mais il faut parallèlement, aussi pouvoir mettre en place les structures qui permettent à cette jeunesse de se former et travailler. « La population du Nigeria est très jeune, l’âge médian est de 19 ans » Dans l’ensemble, les Nigérians jouissent d’une image de travailleurs actifs. Reste que différents défis se présentent au Nigeria pour répondre à la demande de sa population croissante. Les infrastructures portuaires et la logistique en sont des clés. Le port de Lagos est un cœur névralgique de l’approvisionnement de l’ensemble du pays. Celui d’Onne pour la région de PortHarcourt est également plus spécialisé pour l’industrie pétrolière. Un nouveau port en eau profonde est à l’étude dans la région de Lagos pour palier à l’encombrement du port de la mégalopole. Autre sujet relevé dans divers Business forums ou de développement, l’interconnexion entre les centres urbains joue un rôle essentiel dans le développement du pays. On relève à ce sujet : - un réseau routier existant mais dégradé, - des infrastructures aériennes et aéroportuaires insuffisantes, - un réseau ferré en cours de réhabilitation, etc. ASPECTS GÉOGRAPHIQUES, POLITIQUES ET CULTURELS L e Nigeria est un pays imposant d’une superficie de 923 768 km² (la superficie de la France métropolitaine est de 550 000 km² et de 640 000km² au total) s’étendant du Golfe du Bénin en zone équatoriale jusqu’au lac Tchad, en zone sahélienne, et se découpe en plusieurs zones climatiques : un sud atlantique au climat équatoriale, avec une vaste zone de mangrove dans le delta du Niger et de forêts tropicales humides, un haut plateau centrale tempéré, connu notamment pour sa production de fraises, et un nord sahélien et chaud. Géographie Le Nigeria est schématiquement divisé en trois régions : - le nord, au-dessus de l’axe Niger-Bénoué, où Haoussas, Peuls et Foulanis sont ethniquement dominants; - le sud-ouest limité à l’est par le Niger, à l’ouest par la frontière avec le Bénin, et où les Yorubas sont l’ethnie la plus importante; - le sud-est limité à l’ouest par la Bénoué, et à l’est par la frontière camerounaise. Outre les Igbos, les Ijaws et les Itsekeris sont les ethnies les plus notables. Le pays repose sur un subtil équilibre ethnique. On résume souvent et abusivement le Nigeria à trois grandes régions et trois grandes ethnies : les Yorubas au sud-ouest, les Haoussas au nord, et les Igbos au sud-est. Les ethnographes et linguistes qui vont le plus loin, recensent jusqu’à 250 groupes ethnolinguistiques différents. S’assurer la cohésion et l’adhésion d’une telle diversité à la nation n’est a priori pas tâche facile. De manière générale, les traditions régionales et tribales restent fortement ancrées dans les mœurs. C’est le cas des langues et des dialectes par exemple qui ont cours au quotidien. Le nord conserve aussi le souvenir et la fierté de l’histoire d’émirats organisés et unis dans une ancienne alliance antérieure à l’installation anglaise. La langue haoussa y domine et l’arabe est présent également comme langue liturgique. 31 ASPECTS GÉOGRAPHIQUES Parallèlement, l’anglais s’impose par-dessus les langues régionales comme lingua franca, avec en sus un créole qui en découle, le pidgin. Si cette multiplicité linguistique témoigne de la complexité de la société nigériane, sa hiérarchisation en fonction des différentes identités qui se superposent, lui donne aussi une unité et une uniformité qui solidifient la communauté. Elle est partie intégrante de l’identité nigériane. 32 Les éléments climatiques et géographiques sont déterminants dans l’appréhension des besoins du Nigeria et la définition d’habitude alimentaires par exemple. Les céréales, millet, maïs ou sorgho sont beaucoup moins communes que le blé en Europe ou le pourtour méditerranéen. A l’instar de l’Asie et du riz ou de l’Amérique et du maïs, la région développe une culture propre, base de l’alimentation, autour de l’igname et secondairement du manioc. « Les éléments climatiques et géographiques sont déterminants dans l’appréhension des besoins du Nigeria » En termes de ressources, on a bien sûr les hydrocarbures en « offshore » comme en « onshore », avec des réserves connues de 37 Mds de barils et 5,1 mds de m3 de gaz d’après l’OPEP. Mais les sous-sols sont également riches en différents métaux comme l’étain, le fer, le zinc, le charbon, le grès, le plomb… 33% des terres sont arables, et des 923 768 km² de territoire, près de 13 000 km2 sont occupés par des lagunes, des lacs et des rivières. Presque tous les fruits exotiques peuvent y être trouvés et cultivés. Une partie est utilisée par les industries agroalimentaires. Cependant, une majeure partie des produits de l’agriculture n’est pas transformée. Certaines cultures ont cependant une importance particulière : l’igname et le manioc, l’arachide, les haricots, les bananes plantain, le riz (recherche d’une autosuffisance), qui ont non seulement une valeur nutritive et traditionnelle, mais sont aussi utilisés comme cultures de substitution pour la production de farines, d’amidon, d’éthanol, etc. Aspect général Superficie : 923.768 km2 Capitale : Abuja Monnaie : Nigérian Naira 1 EUR = 208,68 NGN 1 USD = 167,5 NGN 1 GBP = 262,74 NGN (12 novembre 2014 Banque centrale du Nigéria) Langue : Anglais (langue officielle), Haussa, Yoruba, Igbo, Fulani Voies ferrées : 4 332 km Routes : 194 394 km dont 80 197 km bitumées et 22 234 km de voies rapides Voies fluviales : 8 600 km sur les fleuves Niger et Benue Ports : Calabar, Lagos, Onne, Port Harcourt, Sapele, Warri Oléoducs : 3 638 km Gazoducs : 2 756 km Pipelines pour produits pétroliers raffinés : 4 090 km Aéroports : 5 internationaux (Lagos, Abuja, Kano, Port Harcourt et Enugu) et quinze nationaux Économie Importations en 2012 : $ 57 Mrds Exportations en 2012 : $ 94Mrds Poids de la France dans les importations du Nigeria : entre 3,5 et 4% des importations du Nigeria, 10ème exportateur (Sources : Banque Centrale du Nigeria, Rapport Annuel) Principaux indicateurs économiques Indicateurs PIB Composition du PIB par secteur (en 2013) Part de l’agriculture : Part de l’industrie : - Manufacturière : - Extraction pétrolière : Part des services: - Services de Télécommunication et d’Information: - Immobilier : Déficit public en % du PIB Dette publique en % du PIB Taux de croissance Taux d’inflation Taux de chômage Solde de la balance des paiements courants/PIB en % Dette extérieure en milliards USD Nigeria France $510 Mrd $2739 Mrd 21.97% 25.64% 14,4% 6,81% 51,89% 8,68% 8.1% -0,2% 4,1% 11% 91,7% 6,7% 0,3% 8% 0,7% 23,9% 10,2% 6,9% $ 6,3 Mrd (Sources : FMI avril 2013, INSEE) ASPECTS GÉOGRAPHIQUES Infrastructures 33 ASPECTS GÉOGRAPHIQUES Indicateurs sociaux en 2013 Taux de pauvreté 57% Taux de mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans Utilisateurs d’Internet (nombre d’usagers) Téléphonie mobile (nombre d’usagers) 48,4 millions 121,8 millions Espérance de vie 34 72,7‰ 52,3 ans % de la population de plus de 15 ans sachant lire et écrire 61% (Sources : FMI stats2013, OBG report2013) Urbanisation et culture urbaine Lagos, était initialement la capitale du pays, et reste la ville la plus importante. Située en façade atlantique, elle est non seulement le principal port du pays, mais aussi la capitale culturelle et économique. C’est là que se font et se défont une grande partie des affaires, même s’il existe d’autres centres névralgiques de l’économie nigériane comme PortHarcourt, capitale des hydrocarbures, Kano, l’une des plus anciennes villes (possiblement avant le Xème siècle) et la deuxième ville la plus peuplée, au nord en pays haoussa, à la croisée des anciennes voies marchandes (les routes caravanières transsahariennes), avec une industrie textile, de coton, autrefois florissante, ou encore Kaduna, plus récente et industrielle, avec les usines automobiles. On peut encore citer les trois villes-marché d’Onitsha, Enugu et Aba. La ville de Lagos est établie sur le Golfe du Bénin et tout autour de la lagune du fleuve Ogun. Crédits : Pierre Decoussy/ FNCCI Ubifrance. Lagos cependant reste une ville plus importante et gagne le statut de métropole régionale. De nombreuses entreprises nigérianes et multinationales s’y trouvent, et entre 15 et 20 millions de personnes y habiteraient, provenant de l’ensemble du Nigeria, mais aussi des pays voisins. Son PIB seul équivaudrait à ceux cumulés du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et Il existe à Lagos, d’innombrables scènes de musiques de tailles diverses sur lesquelles se produisent des artistes, Nigérians et étrangers, de renommée internationale. Crédits : Pierre Decoussy/ FNCCI Ubifrance « Le PIB de Lagos seule, équivaut à ceux cumulés du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun » ASPECTS GÉOGRAPHIQUES du Cameroun. La ville s’étend largement en superficie autour de la lagune et vers le nordouest sur près de 40 km. 35 Lagos attire aussi les nombreux artistes venant de tout le Nigeria. La production musicale et audiovisuelle (cinéma et télévision) y a un écho au-delà des frontières du pays. C’est là notamment qu’est né le mouvement afrobeat à la fin des années 1960, créée par le roi Fela Kuti. Depuis 1991, la capitale fédérale a été déplacée à Abuja, centre géographique du pays. Bien qu’elle ne soit pas aussi importante que Lagos, son poids est amené à s’accroître. C’est par exemple là désormais que joue l’équipe nationale de football, les Super Eagles, objet de discussions passionnées pour les Nigérians. C’est surtout là que se trouvent l’ensemble des institutions, et que sont prises les décisions politiques pour l’ensemble du pays. Le saviez-vous ? La noix de cola, qui a servi à John Pemberton pour créer la recette originale du Coca-Cola, pousse en abondance au Nigeria. Aujourd’hui elle n’entre plus dans la composition de la célèbre boisson et rarement dans les autres « cola ». Elle est riche en caféine et s’échangeait jusqu’au Mali contre du sel notamment. Elle reste encore aujourd’hui un élément important de la culture populaire. Politique et culture Changement politique 2015 Après 16 ans de domination du PDP (People Democratic Party) qui a dirigé la pays depuis la transition démocratique, l’opposition regroupée dans l’APC (All Progressives Congress) a remporté les élections de 2015 à tous les niveaux. Le Général (CR) Muhammadu Buhari (Vice Président: Yemi Osinbajo) est devenu Président en battant le Président sortant le Docteur Goodluck Ebele Jonathan. Les deux chambres (Sénat et Chambres des Représentants) ont elles aussi basculé en faveur de l’APC. La majorité des Etats fédérés est désormais dirigée par l’APC. ASPECTS GÉOGRAPHIQUES Le Nigeria est une république fédérale indépendante de la couronne britannique depuis le 1er octobre 1960. Initialement découpé en trois grandes régions, il l’est aujourd’hui en 36 Etats fédérés ainsi que le territoire de la capitale fédérale [FCT Federal Capital Territory]. Chaque Etat est dirigé par un gouverneur et une assemblée élus. La répartition des pouvoirs entre le Gouvernement Fédéral et les gouvernements des Etats fédérés est à peu près semblable à celle des Etats-Unis. Les Etats fédérés ont un réel pouvoir et on n’est pas sans assister parfois à un empilement des réglementations fédérales et fédérées. 36 La constitution nigériane prévoit un régime démocratique, fédéral et bicaméral avec une chambre basse de 360 membres élus au suffrage universel, et une chambre haute de 109 sénateurs, élus comme le président pour un mandat de 4 ans, et qui est limité à deux mandats. L’exercice du pouvoir exécutif est là aussi inspiré du modèle constitutionnel américain. Quelques repères chronologiques 1901 établissement du protectorat britannique du Nigeria 1914 Réunion du nord et du sud Nigeria, dépendance de la couronne britannique 1960, 1er octobre, indépendance du Nigeria, République parlementaire fédérale 1966, Coup d’état et instauration d’un régime militaire 1967-1970 Guerre du Biafra 1975, Murtala Mohammed promet un retour prochain à la démocratie 1977, une constitution démocratique est rédigée selon les vœux de M. Mohammed 1979, retour à la démocratie après des élections gagnées par Shehu Shagari 1983, nouveau Coup d’état, installation d’un gouvernement militaire 1993, une nouvelle constitution est rédigée 1998, rétablissement de la constitution de 1977 1999, nouvelles élections démocratiques après 16 ans d’intermède militaire, et victoire d’Olusegun Obasanjo jazz et de funk. Le Nigeria est en effet un pays de musique, avec différents styles hérités des nombreuses cultures traditionnelles. Mais il a également su se créer une culture musicale propre qui fait la synthèse de différentes influences, comme l’afrobeat, porté par de grands artistes tels Tony Allen, Ebo Taylor, Manu Dibango, les fils de Fela, Femi et Seun. Dans d’autres répertoires, le Nigeria produit encore bien des talents de renommée internationale, tels que Keziah Jones, Ade Bantu, Tiwa Savage, Don Jazzy, etc. Quelques faits culturels Le Nigeria est le 1er pays d’Afrique à avoir remporté un prix Nobel de littérature et le 3ème producteur d’écrits en Afrique après l’Egypte et l’Afrique du Sud. Wole Soyinka, né en 1934, est le 1er auteur africain lauréat du prix en 1980. Il est l’auteur de pièces de théâtre et de romans qui pour la plupart ont été traduits en français. Le football est une quasi religion au Nigeria. Il déclenche des réactions et des débats passionnés. Il s’agirait d’ailleurs de l’un des pays où la passion du football serait la plus grande dans le monde à côté de pays comme le Brésil. Néanmoins, si les Nigérians supportent tous avec ferveur leur sélection nationale à chaque rencontre, ils sont aussi extrêmement critiques et même sans pitié si cette dernière les déçoit. Et chaque Nigérian supporte les Green Eagles mais aussi son équipe favorite de la Premier League anglaise ! ASPECTS GÉOGRAPHIQUES En un siècle d’existence, le Nigeria contemporain a eu une histoire dense, passant du statut de protectorat britannique à celui d’Etat indépendant, qui connaît ensuite une alternance entre démocratie et régime militaire, ponctuée par une guerre civile, avant de retrouver depuis 1998, une vie démocratique parlementaire. A certains égards, l’histoire du Nigeria peut-être Le saviez-vous ? C’est au Nigeria qu’a été inventé rapprochée de celle de l’Espagne l’Afrobeat, à la fin des années 1960, du siècle dernier, brutale par la par Fela Kuti. Le genre mêle des rapidité de la succession des rythmes africains traditionnels, de événements. 37 FAIRE DES AFFAIRES AU NIGERIA D e manière générale, les sociétés qui cherchent à s’implanter sur un marché émergent ont déjà une idée de la stratégie qu’elles comptent adopter. Il y a cependant des éléments propres au pays ou à la région qui sont décisifs pour proposer le produit le plus adapté au marché, et dont il faut avoir bien conscience. Remarques introductives Un marché émergent et protégé La participation du Nigeria à l’économie et aux affaires du monde se traduit par son appartenance, régionalement : à la CEDEAO/ECOWAS (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest/ Economic Community of West African States) qui est une zone d’accords de libre-échange, plus limitée que l’UE, et de laquelle le Nigeria représente près de 68% du PIB total ; et internationalement : au Commonwealth, à l’ONU et à l’OMC. Cependant, malgré son appartenance à l’OMC, il faut savoir que le Nigeria applique certaines mesures de protectionnisme dans le but de permettre à son économie de se développer dans certains secteurs considérés comme clé par l’Etat. Le tarif douanier est donc tour à tour favorable pour faire entrer produits et savoir-faire manquants ou protecteur quand il s’agit de permettre aux produits et services locaux de se développer. Il existe une liste de produits interdits d’importation sur le territoire nigérian, parmi lesquels : - volailles et œufs - viandes de bœuf ou de porc non transformé - bières [beers and porters] … Enfin, il faut retenir que géographie, climat et ethno- démographie ont une influence tant sur la conduite des affaires que sur l’offre à proposer. La religion est aussi un élément de toute première importance et est très présente au quotidien. Globalement, la concurrence est forte sur secteurs. C’est donc toujours grâce à une que l’on peut se démarquer – surtout que asiatiques affichent parfois des prix difficiles l’ensemble des offre singulière les concurrents à battre. 41 FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA « Last but not least », les coûts d’implantation et d’exploitation au Nigéria sont élevés, et un fonds de roulement robuste est nécessaire, en particulier les premières années. Entreprendre et investir au Nigeria Quelques options, observations et démarches à suivre 42 Il se présente plusieurs options lorsque l’on veut investir au Nigeria, et qu’il convient de sous-peser en fonction de ses intérêts. Opter pour une mauvaise solution peut s’avérer inutilement coûteux. On recense au moins trois formes d’investissements : l’investissement direct, avec là aussi différentes option : • la création d’une société ; • la Joint-Venture ; • la fusion ou l’acquisition, avec achat des parts d’une société Nigériane cible. l’investissement indirect, avec à nouveaux plusieurs possibilités : • le distributeur : l’investissement engage le distributeur dans un contrat par lequel le distributeur a la responsabilité d’acheter, entreposer, revendre à des grossistes, des professionnels ou aux clients finaux. Nombreux sont les distributeurs qui apportent également une solution en ressources humaines, en communication et un support financier ; • la franchise, qui selon les termes entendus, place le détenteur d’une enseigne, d’un produit ou d’un service comme franchisé dans un contrat d’exclusivité avec le franchiseur et possesseur du produit, qui peut apporter une assistance technique dans l’organisation, le marketing, la promotion et la gestion en échange d’un retour financier ; • la sous-traitance : dans certains cas, et lorsqu’il existe des sociétés Nigérianes prête à employer ses ressources humaines pour atteindre l’objectif fixé, la sous-traitance peut s’avérer une première étape positive pour une entreprise étrangère dans son approche du marché. L’investissement hybride (direct ou indirect). Ce qui signifie l’ouverture d’une représentation qui ne négocie ni ne s’engage sur des contrats et qui a pour but la promotion, ainsi que • Dans le premier cas, la représentation n’est investie d’aucun objectif d’activité commerciale et ses finances sont assurée par la société mère, et ce même si tout enregistrement règlementaire se fait au nom de la représentation. Son secrétaire, généralement un avocat, s’assure de la conformité de la représentation avec les exigences de la CAC et du Federal Inland Revenue Service (FIRS). Les fonctions administratives et le personnel sont sous-traités à un consultant en gestion par un accord passé entre la société mère et le consultant, dont on s’est assuré qu’il jouit d’une réputation et d’un crédit suffisant pour s’occuper des finances et gérer la masse salariale, le marketing, les activités promotionnelles, etc. Par contre, aucune transaction ne s’effectue entre la représentation et des clients ou des distributeurs. Le consultant est celui qui fait remonter les informations vers la société mère. Pour ce qui est de la fiscalité, une TVA nulle ou minimum est appliquée à la représentation dans la mesure où elle ne perçoit aucun revenu. La taxation de la sous-traitance sera alors prise en charge par le consultant qui prendra en compte cet aspect dans une convention de service où sont formulées la nature et la qualité du service. • Dans le deuxième cas, la représentation emploie directement des personnels pour superviser les affaires de la société au Nigeria, pour être plus précis, un directeur général, délégué général, ou autre, tandis que le reste des personnels sont sous-traités par le consultant comme dans le premier cas, où les services sont facturés à la société mère. L’investissement direct La création d’entreprise. Les démarches, ce qu’il faut savoir Si un étranger peut investir et participer à l’exploitation de n’importe quelle société au Nigeria, celui qui voudrait investir directement et gérer ses propres activités économiques au Nigeria doit alors créer une filiale indépendante au Nigeria. Il est autrement impossible légalement de mener des transactions ou des affaires directement. Rien n’interdit en effet qu’une société nigériane soit détenue à 100% par des capitaux étrangers, à l’exception de certains secteurs considérés comme stratégiques, tels les secteurs miniers ou des hydrocarbures par exemple, où la notion de local content (voir deux pages plus bas) limite en général à FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA de servir d’agent de liaison. Cette représentation doit être enregistrée à la Corporate Affairs Commission (CAC). En général, cette représentation est considérée de nature passive ou active : 43 FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA 49% la participation étrangère au capital d’une entreprise opérant dans ces secteurs « stratégiques ». Démarche • définir le nom, le capital initial, l’adresse légale et les attributions de la société. 44 • sauf dans le cas d’une société à 100% détenue et pilotée par une firme étrangère, un accord d’association doit mentionner la composition du Conseil d’Administration (partage des sièges et attribution), les actions qui doivent nécessiter une résolution particulière du Conseil, la répartition du capital social, etc... • remplir et signer les formulaires de la CAC, préparer les statuts de l’entreprise [Memorandum and Articles of Association], où est définit l’accord d’association. • vérifier que le nom proposé pour la nouvelle société est disponible ou qu’il n’est pas trop proche d’une autre société de telle sorte que cela ne nuise pas au développement des affaires. • Déposer les statuts ainsi que l’ensemble des formulaires demander par la CAC, et s’acquitter des droits. Remarque La procédure prend environ deux semaines après dépôt des documents à la Corporate Affairs Commission. • Les dividendes distribués par la nouvelle société sont rapatriables librement après acquittement de l’impôt libératoire sous réserve de présentation du Certificate of Capital Importation à la Banque Centrale. Passé l’enregistrement Une fois la société inscrite aux registres, il faut s’enregistrer au Federal Inland Reserve Service (FIRS) et à la Nigerian Investment Promotion Commission (NIPC) : • le FIRS, afin d’y obtenir un numéro d’identification fiscale (TIN), l’attestation de paiement des taxes et des impôts ainsi que de la TVA • les entreprises partiellement ou entièrement détenues par des capitaux étrangers doivent être enregistrées à la NIPC. Obligations Les sociétés, tout comme les associations, ont un certain nombre d’obligations dans leur fonctionnement, tels que : • Un rapport annuel d’activité doit être déposé à la CAC au plus tard 42 jours après la tenue de l’assemblée générale. • la désignation d’un auditeur (« Auditor ») chargé de vérifier les comptes de la société pour l’année en cours et jusqu’à l’assemblée générale suivante où soit, il sera reconduit, soit un successeur lui sera désigné. FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA • la tenue d’une Assemblée Générale annuelle minimum. La première doit se dérouler au plus tard dans les 18 mois suivants la création de l’entreprise. • la désignation d’un « Company Secretary » • le sceau de la société doit figurer dans les statuts. Une introduction à la fiscalité et au social Quelques règles de base en matière de fiscalité Les règles en matière de fiscalité se décomposent comme suit : • pour les salaires, la fiscalité est proportionnelle aux revenus et comprise entre 7 et 24%. Cette taxe est appelée PAYE TAX (Paye As You Earn). Elle doit être déduite à la source et remise aux autorités compétentes dans les dix jours qui suivent le versement du salaire. C’est l’Etat de résidence de l’employé qui a juridiction sur cette taxe. • La fiscalité des entreprises consiste en une taxe sur les profits réalisés par l’entreprise sur l’année, et qui est à hauteur de 30%, c’est la COMPANY INCOME TAX. L’impôt sur les sociétés doit être payé dans les six mois et doit s’accompagner du rapport d’audit des finances de l’entreprise. Dans le cas où l’entreprise ne réaliserait pas de profit, une taxe minimum de 0,5% du chiffre d’affaire lui est appliquée. • une taxe pour la formation professionnelle de l’ordre de 2% du chiffre d’affaire doit être également versée dans les mêmes délais que l’impôt sur les sociétés. • la TVA sur les biens et les services s’élève à 5%. Attention, pour les marchés publics et les marchés dans le secteur « Oil & Gaz » la TVA dite récupérable ne l’est en fait pas ! • Un précompte d’impôt (Whitholding tax) de 5 à 10% est retenu sur le paiement des fournisseurs par le client, celui la reversant aux services fiscaux pour le compte du fournisseur. Le fournisseur peut déduire ce 45 FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA précompte sur son impôt sur les sociétés en présentant les reçus correspondant, ce qui n’est pas toujours aisé. Le minimum à savoir sur la règlementation sociale La réglementation sociale est peu dirigiste mais elle renvoie à des accords par secteur et par entreprise qui eux peuvent être très contraignants et coûteux : le Nigeria n’est pas un pays à la main d’œuvre bon marché. 46 - Les syndicats ouvriers sont organisés d’une manière assez indépendante par secteur, et chaque secteur a un syndicat pour ses Junior Staff et un autre pour ses Senior staff. On retrouvera cette même décomposition dans l’entreprise. Le syndicat patronal (NECA) n’est pas très actif. - Schématiquement chaque entreprise doit négocier ses « conditions de services » avec ses salariés et c’est en fait ce document qui est le plus important car il va être la bible sociale de l’entreprise. Le local content Si la Cabotage Law des années 2000 avait introduit une notion de préférence nationale (au niveau des navires opérant dans les eaux nigérianes), le Local Content Act de 2010 qui s’applique au secteur économique principal à savoir l’Oil & Gas, a une toute autre importance. Très schématiquement cette loi favorise les sociétés à capitaux nigérians, les produits nigérians et l’emploi de nationaux. Son application est encore chaotique et a engendré des coûts supplémentaires, mais elle est là pour durer. Pour plus de précisions voir site du Nigerian Content Development and Monitoring Board www.ncdmb.gov. ng . Cette notion de « local content » a vocation à s’étendre à d’autres secteurs importants ; à la fin de l’année 2014 le secteur Informatique et Nouvelles Technologies semble devoir être le suivant… Aussi, intégrer cette évolution est important. - les charges sociales minima à payer : 1. Les entreprises qui comptent plus de 5 employés doivent s’acquitter d’une contribution retraite (PENSION FUND) de 18,33% du salaire réparti entre l’employeur et l’employé. Ce régime n’est pas obligatoire pour les agents expatriés. Parallèlement les entreprises doivent souscrire une assurance décès pour les mêmes personnes. 2. La couverture des accidents du travail s’effectue par une cotisation patronale de 1% du salaire total au NSITF. L’expérience semble montrer qu’aucun service n’est fourni en contrepartie. 3. l’Etat ne s’occupe pas d’assurance maladie, cette question est renvoyée sur les entreprises. Pour les employés expatriés non ressortissants de la CEDEAO, une demande de quota doit être effectuée auprès du Ministère de l’Intérieur, en justifiant d’une compétence ou d’une expertise rare ou indisponible. A l’issue de l’obtention des quotas, demande doit être faite de RESIDENT PERMIT pour chaque expatrié. Les quotas sont valables 2 ans et les RESIDENT PERMIT un an. Le régime d’importation Le régime d’importation, comme il l’a été mentionné, soumet un certain nombre de produits à des restrictions et/ou des taxes élevées, tandis que d’autres bénéficient au contraire d’une taxation avantageuse. Concernant le commerce intra CEDEAO, il bénéfice d’un tarif avantageux pour les produits de la CEDEAO mais comme il n’existe pas de tarif commun, y a entre les membres de la CEDEAO, des clauses sur la réexportation pour les produits entrés dans la CEDEAO en provenance de pays non membre. A noter aussi que le Nigeria a refusé de signer les APE avec l’UE Les droits d’entrée sont définis par les Nigerian Custom Services (NCS). Les procédures d’importations sont assez simples et aux standards internationaux. Nous n’allons donc pas les développer ici. Pour importer, deux organismes gouvernementaux plus spécifiques sont référents en plus des douanes. Il s’agit de la NAFDAC (National Agency for Food and Drug Administration and Control) et du SON (Standard Organisation Nigeria). La NAFDAC La NAFDAC est l’agence gouvernementale placée sous la responsabilité du Ministère Fédéral de la Santé, qui est en charge de la régulation et du contrôle de la fabrication, l’importation et l’exportation, la promotion publicitaire, la distribution, la vente et l’utilisation des produits alimentaires, boissons, des produits chimiques, médicamenteux et des eaux. Elle peut être considérée comme l’équivalent en France de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), et l’Ansm (Agence national de sécurité du médicament et des produits de santé) combinées, ou aux Etats-Unis de la Food and Drug Administration (FDA). Les articles dont la régulation tombe sous la responsabilité FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA Emploi d’étrangers 47 FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA de la NAFDAC sont en général soumis à une lourde procédure d’enregistrement préalable avant une potentielle commercialisation au Nigeria. Le délai d’enregistrement peut prendre entre 4 et 7 semaines. Mais le certificat d’enregistrement remis à l’issue de cette procédure est ensuite valable 5 ans. Passé cette durée, il faut entamer une procédure de renouvellement. Le SON 48 Le SON, Standard Organisation Nigeria, est la seule agence qui a compétence sur la politique de régulation et d’établissement des normes pour le Nigeria, ainsi que du contrôle de la qualité et de la conformité de l’ensemble des biens manufacturés (à l’exception des biens manufacturés sous contrôle de la NAFDAC) et des services d’industrie locales ou d’importation. Depuis janvier 2013, le SON a adopté officiellement un nouveau programme de conformité SONCAP (Standard Organisation of Nigeria’s Conformity Assessment Programme). L’envoi des produits réglementés est conditionné à leur conformité avec le Nigérian Industrial Standards. Cette conformité est évaluée par des inspections sur échantillons. A l’issue de ces tests, un certificat de conformité (CoC : Certificate of Conformity) est délivré. Il est nécessaire pour obtenir un certificat SONCAP et pouvoir exporter un produit vers le Nigeria. C’est l’importateur qui récupère directement le certificat SONCAP auprès du SON. Sont exempté du SONCAP, les produits qui sont contrôlés par la NAFDAC, ainsi que les médicaments, produits et équipements médicaux, produits chimiques utilisés comme matière première, marchandises et équipements militaires, ou liés à l’aéronautique, les machines industrielles destinées à la production, les produits d’occasion (hors automobile), vélos, motos, automobiles CKD4 pour constructeurs/assembleurs. Il existe trois procédures possibles pour l’obtention d’un certificat attestant de la conformité avec le SONCAP : pour les produits non-enregistrés/sans-licence (A) ; pour les produits enregistrés (B) ; pour les produits sous licence (C). CKD ou NED désigne en français un « nécessaire non assemblé » ou en « pièces détachées », par opposition au « BUX vehicles », Built-up export. CAC : Corporate Affairs Commission. Elle est établie en 1990 avec la promulgation du Companies Allied Matters Act (CAMA) pour réglementer la création et la gestion des entreprises. Elle est en charge de l’enregistrement des sociétés, de la production des certificats, de mener les enquêtes sur les finances des sociétés, etc. Quatre types de sociétés sont reconnus au Nigeria (en anglais) : - Private Limited Company (Ltd) - Public Limited Company (Plc) - Companies limited by guarantee - Unlimited Companies new.cac.gov.ng/home NIPC : la Nigerian Investment Promotion Commission est une agence du gouvernement fédéral créée avec le NIPC Act en 1995, et dont la mission est de promouvoir les investissements au Nigeria et de réunir ou aider à réunir ces conditions. C’est la NIPC qui délivre notamment les licences commerciales, le « statut de pionnier » [Pioneer status], et aide les entreprises étrangères ou Nigérianes à rencontrer le bon partenaire. www.nipc.gov.ng/faq.html FIRS : Federal Inland Revenue Service. Il est d’abord détaché en 1943 du Département des revenus intérieurs colonial, puis mis à jour avec le FIRS Act de 2007. Il s’agit de l’établissement chargé de collecter les taxes. www.firs.gov.ng EFCC : l’Economical and Financial Crime Commission, fondée par l’EFCC Act de 2004, est héritière de différentes lois sur la corruption et les fraudes de 1991, 1994, 1995 et 2004. C’est l’établissement gouvernemental chargé de lutter contre toutes les sortes de fraudes www.efccnigeria.org FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA Des institutions dont il faut retenir les noms 49 Nous participons à la magie de l’Industrie Design : © escapades Un Groupe de plus de 5 000 personnes en France et à l’international. Une grande variété de métiers, une grande diversité de compétences. Ingénierie • Construction • Maintenance INFOS ET ADRESSES UTILES Avant de commencer : SE POSER LES BONNES QUESTIONS : 52 Connaissance des spécificités du Nigeria a/ Ai-je bien pris en compte les aspects géographiques (climats, situation, éloignement…), les infrastructures (électricité, routes…) ? b/ Un proverbe au Nigeria dit que les négociations commencent une fois le contrat signé. Il faut retenir que la négociation fait partie de la culture, et que celle-ci dure jusqu’à obtention d’un compromis. c/ Le contact humain est essentiel, et il convient de le cultiver après les premiers échanges et à plus forte raison après une promesse de contrat ou une signature. Les relations occupent une place significative dans la conduite des affaires. Connaissance du marché nigérian a/ Ai-je effectué une étude du marché ? est-ce que je sais comment peuvent se placer mes produits ? et quelle concurrence est présente sur place ? b/ Suis-je prêt à mobiliser les ressources nécessaires : programmes de visites, rencontre des acteurs sur mon secteur pour se faire une idée des réalités du terrain ? c/ Ai-je fait appel à un professionnel localement pour m’aider à sélectionner les partenaires les mieux adaptés à mes besoins et vérifier leur sérieux ? d/ Ai-je bien défini mon cahier des charges et préciser tous les aspects de ma demande ? e/ Il faut être bien conscient d’autre part que les normes valables pour des produits importés au Nigeria, s’appliquent aussi pour des produits exportés du Nigeria. Il est essentiel pour ne pas se tromper au Nigeria de prendre le temps de mieux connaître le pays et son marché, de rassembler le maximum d’informations en procédant par étapes. Pour ce faire, il est possible de s’adresser à des professionnels français, à la section des CCEF, ainsi qu’à la Délégation du Service Publique – Ubifrance qui a pour mission principale d’aider les PME et ETI française dans leur développement à l’international en proposant notamment diverses prestations allant de l’étude personnalisée, aux salons professionnels en passant par l’extraction de contacts, test sur l’offre et programme de rendez-vous, pour mieux cibler vos besoins et vos priorités. ADRESSES AU NIGERIA Ambassade de France au Nigeria 37 Udi Hills Street – Off Aso Drive Maitama Abuja +239 9 460 23 00 [email protected] Service Economique Régional (Nigéria-Ghana-Libéria-SierraLeone) [email protected] ; [email protected] www.tresor.economie.gouv.fr Consulat Général de France à Lagos 1 Oyinkan Abayomi Drive PMB 12665 Ikoyi Lagos +234 1 462 84 84 Section Nigeria des Conseillers du Commerce Extérieur de la France c/o Consulat Général de France 1 Oyinkan Abayomi Drive Ikoyi Lagos [email protected] DSP Ubifrance Consulat Général de France 1 Oyinkan Abayomi Drive PMB 12665 Ikoyi Lagos +234 (0)1 277 0514, +234 (0)1 277 0515 [email protected] [email protected] [email protected] INFOS ET ADRESSES UTILES Remarque 53 INFOS ET ADRESSES UTILES ADRESSES EN FRANCE Ambassade de la République fédérale du Nigeria 173 Av Victor Hugo - 75116 PARIS +33 (0)1 47 04 68 65 [email protected] http://www.nigeriafrance.com 54 Agence française de développement 5 Rue Roland Barthes – 75598 Paris Cedex 12 +33 (0)1 53 44 31 31 [email protected] Comité national des Conseillers du Commerce Extérieur de la France 22, Avenue Franklin Roosevelt / BP 303 75365 Paris Cedex 08 - France +33 (0)1 53 83 92 92 http://www.cnccef.org [email protected] Ubifrance 77 Bd Saint-Jacques – 75998 Paris Cedex 14 +33 (0)1 40 70 30 00 Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Française à l’Etranger 46 Avenue de la Grande Armée - CS 50071 – 75 858 Paris Cedex 17 +33 (0)1 40 69 37 60