Mycoses cutanées superficielles : épidémiologie et
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Mycoses cutanées superficielles : épidémiologie et
1 Mycoses cutanées superficielles : épidémiologie et clinique 20/05/14 2 Mycoses : Infections provoquées par des champignons microscopiques appelés micromycètes. 100000 espèces de champignons dans le monde 130 genres de champignons identifiés dans le microbiome cutané Champignons potentiellement pathogènes Affinité particulière pour un substrat : ex: kératine -Dermatophytes Commensaux : colonisation de la peau ou des muqueuses. Malassezia et Trichosporon pour la peau, CA pour les muqueuses. Champignons d’origne externe au potentiel pathogène: ex: Aspergillus, Cryptococcus Champignons dénués de pathogénicité Mycoses dermatologiques 20/05/14 Dermatophyties ou dermatophytoses ou tinea Levuroses 3 Dermatophyties ou dermatophytoses ou tinea 20/05/14 4 Définition Dermatophytes : champignons filamenteux microscopiques ayant une affinité pour la kératine Environ 40 espèces différentes Chez l’homme et les animaux : lésions superficielles : peau glabre, ongles, cheveux 3 genres : Epidermophyton, Microsporum et Trichophyton 20/05/14 5 Epidémiologie Contamination Distribution Fréquence 20/05/14 6 Contamination (1) Humaine : anthropophile La plus fréquente. Homme à homme Sols souillés par des squames parasitées (salles de bains, salles de sport, piscines), Objets : peignes, brosses, foulards, vêtements, chaussures, peluches vecteurs de spores. 20/05/14 7 Espèces anthropophiles - genre Epidermophyton E. floccosum - genre Microsporum M. audouinii et sa var. langeronii M. ferrugineum - genre Trichophyton T. rubrum T. mentagrophytes var. interdigitale T. violaceum T. soudanense T. tonsurans T. schoenleinii T. rosaceum (T. megnini) 20/05/14 8 Contamination (2) Animale : zoophile Contamination accidentelle par des animaux d’élevage ou de compagnie Animaux malades ou porteurs sains Petits rongeurs sauvages. Spores déposées sur le sol et les végétaux. Contamination indirecte. 20/05/14 9 Espèces zoophiles - genre Microsporum M. canis (chat - chien) M. persicolor (souris) M. praecox (cheval) M. equinum (cheval) M. nanum (porc) - genre Trichophyton T. mentagrophytes (chat, lapin, cheval) T. mentagrophytes var porcellae (cobaye) T. erinacei (hérisson) T. verrucosum (bovin) T. equinum (cheval) T. gallinae (volaille) T. sarkisovii T. simii 20/05/14 10 Contamination (3) Tellurique Dermatophytes présents de façon naturelle, sur certains sols riches en sources de kératine animale : Microsporum gypseum, M. fulvum, T. mentagrophytes. D’autres dermatophytes telluriques considérés comme non pathogènes (T. terrestre, T. ajelloi). 20/05/14 11 Espèces telluriques 20/05/14 - genre Microsporum M. gypseum M. Fulvum M. Vanbreuseghemii M. boullardii M. cookei - genre Trichophyton T. mentagrophytes T. ajelloi T. terrestre 12 Distribution des dermatophytes Répartition dans le monde : fonction de l’agent Mondiale ou endémique Voyages et migrations de populations : dissémination des dermatophytes. 20/05/14 13 Provenance et vecteur Agent Cosmopolite E. floccosum, M. audouini, T. mentagrophytes var.interdigitale T. rubrum Afrique noire M. audouini var.langeroni, M. audouini var.rivalieri, T. soudanense, T. yaoundei, T. schonleinii Continent américain, Caraïbes, cosmopolite T. tonsurans Asie, Moyen-Orient, Bassin méditerranéen T. violaceum Cosmopolite. Chat chien M . canis Cosmopolite. Pigeon M. gallinae Cosmopolite. Cheval M. equinum Cosmopolite. Rongeur T. mentagrophytes var.mentagrophytes 20/05/14 14 Distribution des teignes • Variations en fonction de : • • • • • • • 20/05/14 origine géographique flux migratoires âge du patient mode de vie familiale environnement état immunitaire du patient au fil des années 15 Teignes Provenance et vecteur Agent Cosmopolite M. audouinii, M. canis,T. mentagrophytes var. mentagrophytes, T. verrucosum, M . gypseum Afrique noire M. audouinii var. langeronii, T. soudanense Continent américain, Caraïbes, cosmopolite T. tonsurans Asie, Moyen-Orient, Bassin méditerranéen T. violaceum Afrique du nord T. schoenleinii 20/05/14 16 Migration de Trichophyton rubrum 20/05/14 17 Facteurs favorisant les mycoses Age, sexe Facteurs génétiques Facteurs liés à un état morbide (troubles circulatoires, psoriasis, diabète, déficit immunitaire, maladie héréditaire) Statut socio-économique Facteurs environnementaux et/ou comportementaux : facteurs climatiques port régulier de chaussures ou de gants rites religieux, activité sportive transmission intrafamiliale et portage asymptomatique contact avec des animaux… 20/05/14 18 Fréquence Onychomycoses : difficile à chiffrer Prévalence : 2 à 13%. En Europe, 20 voire 30% Mycose des pieds chez 34,9% de la population, 20/05/14 23% chez le patient HIV positif Augmentation de la fréquence depuis 20 ans, de la prévalence avec l’âge; plus importante chez l’homme que chez la femme. 70% des cas : T. rubrum Moins de 10% : C. albicans, S. brevicaulis, Aspergillus. Onychomycose rare chez l’enfant. 19 Fréquence Dermatophyties de la peau glabre : fréquentes Enfant et adulte. Dans nos régions : T. rubrum, M. canis, T. mentagrophytes var . interdigitale Variations en fonction de l’âge, de l’activité professionnelle et sportive, du contact avec des animaux. 20/05/14 20 Paris N-E N-O S-E S-O T.rub 71% T.rub 65% T.rub 66% T.rub 69% T.rub 58% T.menta/ID T.menta/ID 14% 27% T.menta/ID 19% T.menta/ ID18% T.menta/ID 24% T.souda 5% M.canis 2% T.tonsu 3,5% T.souda 4% T.souda 7% T.tonsu 3% T.tonsu 1,5% M.langer 3,5% M.canis 3% M.canis 4% M.langer 3% T.souda 1,2% T.souda 2,4% T.tonsu/ T. viola 1,2% M.langer 3% Cartographie des dermatophytes en France Année 2006 Rapporteur N Contet-Audonneau 20/05/14 21 Epidemiology of dermatophytoses : retrospective analysis from 2005 to 2010 and comparison with previous data from 1975 NEW MICROBIOLOGICA 2012; 35, 207-213 20/05/14 22 20/05/14 23 Répartition des mycoses 180 160 Femme 140 Homme 120 100 80 60 40 20 0 20/05/14 T. corporis T. pedis T. manuum T. cruris T. unguium T. faciei T. capitis 24 Evolution des différentes formes 60 50 40 T. corporis T.cruris T pedis T. unguium 30 20 10 0 75-79 20/05/14 80-84 85-92 96-98 00-04 05-10 25 Physiopathologie Adhérence Arthroconidies adhèrent aux tissus kératinisés. Résistance à différents facteurs : UV Variations de température et d’humidité Compétition avec la flore résidente et les sphingosines produites par les kératinocytes. Acides gras, en particulier les chaînes 7, 9, 11 et 13 produits par les glandes sébacés : fongistatiques 20/05/14 26 Pénétration dans les cornéocytes (kératinases) Spores germent et pénètrent le stratum corneum plus rapidement que la desquamation. Sécrétion de protéinases, de lipases et d’enzymes mucolytiques ; apportent également des nutriments utiles aux champignons. Mannanes contenus dans la paroi des dermatophytes ralentissent le renouvellement kératinocytaire. Dans les couches profondes de l’épiderme: systèmes de défense tels que la compétition pour le fer par la transferrine insaturée inhibition de la croissance fongique par la progestérone. Lésions de l'épiderme (blessure, macération) Facilitent la pénétration Progression des filaments de façon centrifuge (lésion arrondie) 20/05/14 27 Poils et cheveux Selon le dermatophyte : envahissement du cheveu endothrix (interne) ou ecto-endothrix (extérieur et intérieur). A partir du stratum corneum périfolliculaire : atteinte de la tige pilaire des cheveux en phase anagène, pénétration dans le follicule pileux Ectothrix : arthroconidies atteignent le cortex Endothrix : arthroconidies restent dans la gaine pilaire => Cheveu très fragile 20/05/14 28 Ongles : Quatre voies principales Pénétration par l’intermédiaire de la région sous-unguéale distale et le sillon latéral 20/05/14 29 Pénétration par la face dorsale de la tablette : onychomycose superficielle blanche. T. mentagrophytes var. interdigitale dans 90% des cas. 20/05/14 30 Pénétration dans la région sous-unguéale proximale : moins fréquent. Atteinte initiale sous le repli sus-unguéal, progression vers la région distale sous la tablette. T. rubrum responsable. 20/05/14 31 Pénétration de la tablette distale sans atteinte du lit unguéale : onychomycose endonyx. T. soudanense et violaceum 20/05/14 32 Réponse de l’hôte Inflammation influencée par statut immunitaire de l’hôte organe touché agent microbien en cause. Réaction immunitaire certains champignons produisent des facteurs chimiotactiques de bas poids moléculaire (identique aux bactéries) alors que d’autres activent la voie alterne du complément formation d’anticorps non protectrice hypersensibilité de type IV : rôle essentiel dans la défense grâce à la sécrétion d’interféron γ par les lymphocytes Th1. 20/05/14 33 Premier contact avec le champignon : Réaction inflammatoire minime (test à la trichophytine négatif). Erythème et squames : résultat d’une augmentation du turn-over des kératinocytes. Antigènes des dermatophytes pris en charge par les cellules de Langerhans et présentés aux lymphocytes T dans les ganglions. Prolifération lymphocytaire clonale Augmentation du caractère inflammatoire Destruction des champignons test à la trichophytine positif Dermatophytides chez 4 à 5% des patients Réaction inflammatoire à distance du foyer infectieux. Eruption folliculaire, érythème noueux, dysidrose des mains et des pieds, érythème annulaire centrifuge, urticaire, pseudo-érysipèle Test à la trichophytine positif 20/05/14 34 Clinique 20/05/14 35 Dermatophytoses de la peau glabre exceptée les paumes et les plantes (tinea corporis) Dermatophytose circinée. Macule d’évolution centrifuge, érythémateuse et légèrement squameuse avec bordure plus inflammatoire, parfois vésiculeuse. Prurit habituel. 20/05/14 36 20/05/14 37 20/05/14 38 20/05/14 39 Histologie : acanthose, parakératose, spongiose, inflammation à PN neutrophiles le plus souvent modérée, éosinophiles. Pustules rares 20/05/14 40 Filaments parallèles dans la couche cornée bien visibles à la coloration PAS 20/05/14 41 Formes cliniques Tinea imbricata ou Tokelau : T. concentricum Multiples anneaux concentriques, squameux, peu inflammatoires. Tinea corporis gladiatorum : T. tonsurans décrite chez les sportifs de combat ( judo, lutte) Tinea incognito : Dermatose inflammatoire traitée à tort par des dermocorticoïdes 20/05/14 42 Tinea imbricata ou concentricum (Tokelau) 20/05/14 43 Tinea incognito 20/05/14 44 Tinea incognito 20/05/14 45 20/05/14 46 Granulome de Majocchi ou dermatose granulomateuse suppurative Papules ou nodules inflammatoires, pustuleux centrés par les poils, associés parfois à une plaque érythémato-squameuse d’évolution centrifuge, localisés le plus souvent sur les jambes T. rubrum est en cause. Classiquement vue chez la femme 20/05/14 47 Granulome de Majocchi 20/05/14 48 Dermatophytose des grands plis (Tinea cruris) Seconde atteinte la plus fréquente Régions génitales, fesses, pubis Plaques érythémato-squameuses à renforcement vésiculeux périphériques Prurit, macération, surinfection possibles E. floccosum : plaque surtout sur la cuisse T. rubrum : plaque qui s’étend sur le pubis, le périnée, les fesses, l’hypochondre. Régions génitales (en particulier le scrotum et le pénis) : classiquement respectées 20/05/14 49 20/05/14 50 20/05/14 51 20/05/14 52 20/05/14 53 20/05/14 54 Dermatophyties des mains et des pieds Quatre formes cliniques sur les pieds : 20/05/14 Intertrigo chronique Fréquente Aspect squameux, érosion ou érythème inter et sous-digital, face latérale du 3ème orteil. Extension sur la plante, les autres espaces interdigitaux, plus rarement sur le dos du pied. Occlusion et co-infection par des bactéries : macération, prurit, mauvaises odeurs => " Pied d’athlète". 55 20/05/14 56 Kératodermie plantaire Plaques squameuses plus ou moins étendues atteignant les plantes, débordant sur les bords des pieds. Bilatérales Erythème variable, fines collerettes squameuses, petites vésicules. Diagnostic différentiel : Scytalidiose dans les régions tropicales Syndrome « deux pieds, une main » travailleur manuel : main dominante aspect squameux palmaire, renforcement dans les plis et extension progressive sur le dos de la main. Onychomycose associée T. rubrum responsable 20/05/14 57 20/05/14 58 20/05/14 59 20/05/14 60 Forme vésiculo-bulleuse : vésicules et bulles, voire pustules sur la plante et la région périplantaire. T. mentagrophytes souvent identifié. Forme ulcérée aiguë: co-infection à T. mentagrophytes et à bactéries Gram(-) éruption bulleuse, pustuleuse, purulente et ulcérée de la plante lymphangite, érysipèle 20/05/14 61 20/05/14 62 20/05/14 63 Diagnostic différentiel : Tinea nigra macule peu squameuse due à Exophiala werneckii, zone tropicale. Hyphomycète foncé 20/05/14 64 Les teignes (tinea capitis) Atteinte du cuir chevelu et des cheveux. 3 types : Teigne tondante, non inflammatoire à grandes plaques (teignes microsporiques), ectothrix Plaques d’alopécie, peu nombreuses de grande taille. Cheveux cassés à quelques millimètres du cuir chevelu. à petites plaques (teignes trichophytiques), endothrix Plaques alopéciques de petite taille (quelques millimètres de diamètre). Petites lésions croûteuses. Cheveux cassés : petits points noirs aux ostium folliculaires. 20/05/14 65 20/05/14 66 20/05/14 67 Teigne trichophytique 20/05/14 68 Teigne suppurée, inflammatoire lésion arrondie, surélevée, inflammatoire (kérion), douloureuse Suppuration à la base des cheveux Adénopathie, fièvre 20/05/14 69 Teigne suppurée 20/05/14 Favus : T. schoenleinii Alopécie définitive. Présence à la base du cheveu du godet favique : petite cupule de 0,5 à 1,5cm de diamètre, jaune soufre, périfolliculaire. Godets faviques confluent donnant de vastes plaques alopéciques avec des cheveux ternes cassés à quelques cm de leur origine. 20/05/14 70 71 Clinique Teigne tondante microsporique Wood (fluo.) +++ Gaine de spores de (vert vif) 2 µm ∅ autour du cheveu Teigne tondante trichophytique (-) Kérion (-) Favus + (vert foncé) 20/05/14 Type de parasitisme (examen direct) Spores dans le cheveu de 4 µm ∅ Agents responsables Microsporum canis , M. audouini, M. audouini var. langeronii, M. ferrugineum (très rare) T. violaceum, T. soudanense, T. tonsurans T. mentagrophytes, T. erinacei, M. gypseum, T. verrucosum, T. equinum Filaments dans le cheveu T. schoenleinii 72 Sycosis de la barbe (Tinea barbae) Contact de bovins ou de chevaux (espèces zoophiles et telluriques). Plusieurs formes : Forme inflammatoire = teigne suppurée Alopécie cicatricielle possible. Forme superficielle moins inflammatoire érythème modéré, papulo-pustules périfolliculaires. T. rosaceum (T. megnini) et T. rubrum peuvent donner des sycosis non suppurés. 20/05/14 Forme circinée, identique à la forme de la peau glabre 73 20/05/14 74 20/05/14 75 Sycosis à T. mentagrophytes 20/05/14 76 Dermatophytoses unguéales (tinea unguium) Le plus souvent : ongles des pieds. Onychomycose distale : atteinte du bord libre tache jaune qui s’étend vers la matrice ongle épaissi, friable et perd sa transparence. Onychomycodystrophie totale : aboutissement de l’onychomycose distale Leuconychies superficielles ou profondes patient HIV et en l’absence d’immunodépression Onychomycose proximale Atteinte initiale matricielle Rare Chez l’immunodéprimé. Onychomycose endonyx 20/05/14 77 20/05/14 78 Onyxis dermatophytique 20/05/14 79 20/05/14 80 Endonyx 20/05/14 81 20/05/14 82 La maladie dermatophytique Patients génétiquement prédisposés Lésions dermatophytiques superficielles disséminées : cuir chevelu, plantes, ongles. Lésions nodulaires profondes. Chronique Autosomique récessif 20/05/14 83 Diagnostic différentiel des onychomycoses à dermatophytes Pseudodermatophytes : Scytalidium, Onychocola canadensis Moisissures : Aspergillus Hyphomycètes : Acremonium sp, Fusarium, Scopulariopsis brevicaulis 20/05/14 84 Les dermatophytides Réactions allergiques dues à un dermatophyte. Prélèvement de la lésion stérile La lésion disparaît lorsque la dermatophytie est traitée. 20/05/14 85 Dermatophytides 20/05/14 86 20/05/14 Récapitulatif 87 ASPECT CLINIQUE AGENTS PAR FRÉQUENCE DÉCROISSANTE Dermatophytie circinée Tous les dermatophytes Intertrigo axillaire ou inguinal T. rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale, E. floccosum Intertrigo interdigito-palmaires Intertrigo interdigito-plantaires T. rubrum (+++) T. rubrum (+++), T. menta. var. interdigitale (++), E. floccosum (+) Kératodermie palmo-plantaire T. rubrum (+++), T. menta. var. interdigitale (+++), E. floccosum (±) Kérion de la peau (folliculite) T. mentagrophytes (+), T. verrucosum (+), M. persicolor (±), T. erinacei (±), M. gypseum (±) Teigne tondante (grande plaque) M. canis (++), M.audouini var langeronii (++), M. ferrugineum (très rare) Teigne tondante (petite plaque) T. soudanense (++), T. violaceum (+), T. tonsurans (+) Kérion, sycosis (moustache et barbe) T. verrucosum (++), T. mentagrophytes (+), M. gypseum (±), T. erinacei (rare), T. equinum (rare) Onyxis des mains T. rubrum (+++), T. soudanense (rare), T. violaceum (rare) Onyxis des pieds T. rubrum (+++), T. menta. var. interdigitale (++), E. floccosum (rare) 20/05/14 88 Levures et Levuroses 20/05/14 89 Définition : affections dues à des champignons microscopiques, se présentant, en culture sur milieu de Sabouraud, sous une forme levure (unicellulaire), parfois associée à une forme filamenteuse ou pseudofilamenteuse. Agents pathogènes 20/05/14 genre Candida (Candida albicans) genre Cryptococcus (Cryptococcus neoformans) Malassezia Trichosporon : saprophytes de la peau pouvant donner des infections superficielles. 90 Agents pathogènes 20/05/14 Candida albicans Principale levure en pathologie humaine Commensale du tube digestif et des cavités naturelles 70 % des isolats, plus de 50 % des septicémies Candida dubliniensis Espèce proche de C. albicans Fréquente chez les patients SIDA Identifiable par un Ac monoclonal spécifique Candida glabrata Commensal des voies génito-urinaires et de l'intestin 10 % des isolats, 7 % des septicémies Candida tropicalis Saprophyte de la nature (sol, eau, céréales) Tube digestif et les voies urinaires de l'homme 4 % des isolats, plus de 7 % des septicémies 91 Levures commensales de la peau Candida parapsilosis (impliqué dans 10 à 20 % des septicémies) C. guilliermondii C. famata Espèces d'origine alimentaire C. kefyr (produits laitiers fermentés) C. krusei (jus de raisin) 20/05/14 92 Facteurs favorisant des candidoses 20/05/14 Facteurs intrinsèques (liés à l'hôte) Physiologiques : nouveau-né, vieillard, grossesse Locaux : transpiration, macération, humidité, contact avec les sucres (confiseurs), traumatismes, prothèse dentaire Terrain du patient : diabète, immunodépression (SIDA), pneumopathie, neutropénie, cancer, baisse de l'état général Facteurs extrinsèques (iatrogènes) Antibiotiques, corticoïdes, immunodépresseurs, hormones contraceptives, antiseptiques Radiothérapie Chirurgie (digestive, cardiaque), transplantations d'organes, cathéters intraveineux, prothèses Héroïnomanie IV 93 Clinique Candidoses des muqueuses Oropharyngées Très fréquentes chez le sidéen (50 %) Douleurs, dysphagie, goût métallique érythémateuse atrophique: lésions multifocales (palais, dos de la langue), muqueuse luisante, rouge, langue dépapillée pseudomembraneuse (muguet): lésions blanc jaunâtre, fermes, en placards ou confluentes; adhérent aux muqueuses. après grattage, la muqueuse saigne; envahissent la langue, les gencives, le palais candidose hyperplasique : muqueuse jugale et langue; plaque blanc-jaunâtre 20/05/14 94 Autres lésions buccales : langue noire villeuse: hypertrophie des papilles, coloration en brun à noir; association de levures (Candida ou filamenteux comme Geotrichum candidum) et de bactéries. perlèche ou chéilite: fissuration et inflammation des commissures labiales. présence de salive dans la commissure labiale tic de léchage ou des troubles de l’occlusion dentaire Candidose oesophagienne 20/05/14 95 Muguet 20/05/14 96 20/05/14 97 Candidose hyperplasique chronique Langue noire 20/05/14 98 Perlèche 20/05/14 99 Candidoses génitales Candidose vulvo-vaginale C. albicans (80 %), C. glabrata (10 %), ou association des 2 espèces 75 % des femmes : un épisode dans leur vie Déclenchée : grossesse, antibiothérapie, immunodépression Vaginites récidivantes (plus de 4 épisodes/an) Hormono-dépendante (rare avant la puberté et après la ménopause) Ce n’est pas une véritable MST Prurit vulvaire intense, dyspareunie, brûlures, dysurie, leucorrhée blanche typique (lait caillé) 20/05/14 . Rechercher une candidose intestinale associée 100 20/05/14 101 Balanite et balano-posthite Diabète ou partenaire atteint Prurit, érythème papuleux et papulo-pustuleux blanc jaunâtre, inflammation, douleurs, siège balanoprépucial. 20/05/14 102 Candidoses cutanées et unguéales Intertrigo à Candida Interdigital, plis sous mammaires, plis inguinaux, axillaires, intertrigo des pieds (rare) Fissuration du pli, érythème, dépôt blanc jaunâtre, macération Aspect "émietté" des lésions en périphérie (petites papules érythémateuses). Onyxis et périonyxis 20/05/14 Siège : ongles des doigts Périonyxis, douleur modérée, formation d'un exsudat transparent, non purulent. Puis invasion de l'ongle sur le bord latéral, tache jaune qui gagne le bord libre. 103 Diagnostic différentiel chez l’enfant 20/05/14 104 20/05/14 105 20/05/14 106 20/05/14 107 20/05/14 108 Pseudofilaments perpendiculaires à la surface 20/05/14 109 Candidose cutanéo-muqueuse chronique (granulome candidosique) Rare Jeunes enfants Trouble de l'immunité cellulaire spécifique anti-Candida. Transmission génétique variable Associations : thymome, myasthénie, hypogammaglobulinémie, infection virale ou pulmonaire. APECED (Autoimmune PolyEndocrinopathy-Candidiasis-Ectodermal Dystrophy syndrome) Atteinte des muqueuses, des ongles et de la peau Placards hyperkératosiques recouverts de croûtes jaunes, épaisses formant des "cornes", particulièrement nombreuses au cuir chevelu, au visage et aux extrémités des membres. Il n’y a pas d’atteinte viscérale profonde. Traitements antifongiques itératifs 20/05/14 110 Candidose cutanéo-muqueuse chronique 20/05/14 111 Candidose disséminée Patients immunodéprimés Eruption papulo-pustuleuse disséminée associée à une hyperthermie, des myalgies. Candidose des héroïnomanes Atteinte de l’état général Folliculite douloureuse du cuir chevelu Candidose invasive du grand prématuré Poids inférieur à 1500 g Erythème érosif, desquamatif 20/05/14 112 20/05/14 113 Trichosporonoses Levures présentes dans la nature et chez l'homme. Rares en France. Agents : Tr. mucoïdes, Tr. asahii, Tr. inkin, Tr. asteroïdes, Tr. cutaneum, Tr. ovoïdes et Tr. filamenta (ancien Tr. beigelii). Epidémiologie 20/05/14 Colonisateurs habituels de la peau, plus rarement des muqueuses. En France, Tr. mucoïdes . Agent de surinfection de dermatoses des pieds. Tr. inkin, agent de la Piedra blanche. Hôte habituel de la muqueuse anale. Tr. asahii se localise aux pieds et aux mains. Tr. ovoïdes, agent de la Piedra blanche de la barbe : isolé dans ce site sans occasionner de lésion 114 Clinique Piedra blanche Nodules mous blanc grisâtre collés sur les poils qui ne sont pas envahis, ni cassés. Au niveau pubien, la piedra blanche entraîne un prurit. Intertrigo et onyxis Tr. mucoïdes, Tr. asahii et Tr. inkin peuvent être à l'origine de rares cas d'intertrigo et d'onyxis. L'aspect clinique évoque une candidose. 20/05/14 115 Infections à Malassezia (Malassezioses – Pityrosporoses) Définition Fréquent dues à des levures commensales de la peau du genre Malassezia Agents pathogènes Malassezia furfur responsable du pityriasis versicolor. M. sympodialis, M. globosa, M. restricta, M. obtusa, M. pachydermatis, M. sloffiae, M. dermatis, M. equi. M. japonica, M. nana, M. yamatoensis Epidémiologie : prolifèrent sous l'influence de différents facteurs : Peau grasse (teneur importante en triglycérides et acides gras 20/05/14 libres) ou application de corps gras sur la peau (huiles solaires). Lipophiles (sauf M. pachydermatis) Chaleur, humidité Grossesse, hypercorticisme, immunodépression(HIV), Parkinson 116 Species of Malassezia M. furfur Pityriasis versicolor, seborrheic dermatitis, folliculitis, neonatal cephalic pustulosis, blepharitis, and systemic infections in neonates receiving intravenous fat emulsions M. globosa Seborrheic dermatitis, pityriasis versicolor, folliculitis, neonatal cephalic pustulosis M. sympodialis Pityriasis versicolor, neonatal cephalic pustulosis M. pachydermatitis Often isolated from domestic and wild animals; has occasionally been implicated in cases of systemic infection in humans; may play an important role in chronic dermatitis and otitis externa M. restricta Seborrheic dermatitis M. sloofiae Uncommon isolate M. obtusa Uncommon isolate 20/05/14 117 Clinique Pityriasis versicolor (Tinea versicolor) Thorax, cou, peut s'étendre à tout le corps. Macules couleur chamois, finement squameuses, extension 20/05/14 centrifuge. Prurit inconstant. Forme achromiante Interférence avec le bronzage normal en absorbant les UV par la synthèse d’une substance spécifique appelée pityriacitrine et également par la synthèse de diverses substances (acide azélaïque inhibant une tyrosinase et altérant les mélanocytes). Pityriasis des plis : diagnostic plus difficile 118 20/05/14 119 20/05/14 120 PV: acanthose, hyperkératose avec focale parakératose, filaments courts, spores 20/05/14 121 PV: coloration PAS 20/05/14 122 Dermatite séborrhéique Siège sur le visage Favorisée par le stress et l'immunodépression Lésions érythémato-squameuses sur les sourcils, les plis nasogénie, la lisière du cuir chevelu Prurit habituel Chez le nourrisson: atteinte du cuir chevelu, des plis. Erythrodermie de Leiner Moussous Pityriasis capitis Etat pelliculaire du cuir chevelu. 20/05/14 123 20/05/14 124 Erythrodermie de Leiner-Moussous 20/05/14 125 Folliculite du dos à Malassezia Dermatose papuleuse, folliculaire, prurigineuse, parfois pustuleuse, fréquente chez l'homme jeune. A été décrit chez l’immunodéprimé Siège : dos, poitrine Traitement difficile 20/05/14 126 Folliculite à Pityrosporon 20/05/14 127 Folliculite à Pityrosporon 20/05/14 128 Eruption papulopustuleuse néonatale La plupart : primo-infection à Malassezia sympodialis Eruption pustuleuse du visage Confondue avec acné néonatale Fongémies à Malassezia Rares Chez des prématurés ou des immunodéprimés nourris par intralipides par voie intraveineuse. Thérapeutique : retirer le cathéter 20/05/14 129 Dermatite séborrhéique Pustulose céphalique transitoire 20/05/14
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