L`abeille noire de l`Avesnois

L'abeille noire de l'Avesnois : une sous-espèce ou « race » de l'abeille mellifère.
L'espèce Apis Mellifera (abeille mellifère) indigène en Europe et en Afrique connait des environnements aux
caractéristiques très variables. Ces conditions écologiques diversifiées ont, depuis des milliers d'années, sélectionné
naturellement les caractères génétiques les plus intéressants et entraînées l'apparition et le maintient de différentes
sous-espèces (appelées communément races) adaptées aux caractéristiques de cet environnement.
On remarque sur la carte une très large aire de répartition de Apis mellifera mellifera, appelée localement
« abeille noire », race à laquelle appartient l'abeille noire indigène de l' Avesnois.
Dans cette aire de répartition si étendue, aux conditions écologiques extrêmement diverses, l'abeille noire a
également subit l'effet de la sélection naturelle conduisant à des groupes d'abeilles proches génétiquement appelés
écotypes.
Les progrès récents de la génétiques ont permis de mettre en évidence cette biodiversité chez l'abeille noire.
L'abeille noire de l' Avesnois appartient à un écotype particulier dont l'aire de répartition approximative s'étend de la
région du Sud-Hainaut Belge au Valenciennois (d'où le nom d'écotype Chimay-Valenciennes).
Reconnaître l'abeille noire.
Des caractéristiques morphologiques et comportementales permettent de reconnaître l'abeille noire.
>caractéristiques morphologiques visibles facilement
En comparaison avec d'autres races, l'abeille noire est plus trapue avec un abdomen assez court.
On peut facilement reconnaître l'abeille noire à la couleur de son abdomen et à son tomentum.
Les ouvrières et les mâles sont bruns foncés sans bandes orange ou jaunes, le tomentum est étroit.
Le tomentum est constitué des bandes de poils présentes sur les segments abdominaux dorsaux.
Une ouvrière à l'entrée de la ruche
Abdomen d'un mâle
>caractéristiques comportementales
L'abeille noire est économe et fait preuve de prudence :
L'organisation du nid à couvain (pollen et miel en contact avec le couvain), la fécondité modérée, son cycle de
couvain en phase avec les floraisons locales, sa stratégie d'hivernage (arrêt précoce de la ponte de la reine en fin
d'été, grappe d'abeille petite par rapport à d'autres races, consommation hivernale faible, peu de sorties en hiver, peu
de couvain à la sortie de l'hiver) lui permettent de vivre dans son environnement particulier (humide, périodes de
butinage courtes et imprévisibles).
1 : miel, 2 : pollen, 3 : couvain
Protéger l'abeille noire locale.
Toutes les caractéristiques précédentes se rencontrent chez l'abeille noire lorsqu'elle est de « race pure »,
c'est à dire non issue de croisements de races différentes.
L' Avesnois reste dans l'ensemble un environnement privilégié où l'abeille noire locale pure est encore bien
représentée.
Ce n'est pas toujours le cas : dans certaines régions, l'intervention humaine (transhumance, utilisation
d'abeilles étrangères, importation de reines...) peut entrainer, une pollution génétique. La fécondation de
reines d'abeilles noires par des mâles d'une autre race conduit à une descendance portant des gènes
étrangers.
Dans les conditions naturelles, sans intervention humaine, de telles populations sont vouées à être
éliminées car elles sont peu adaptées à leur environnement.
En élevant l'abeille noire locale, en la sélectionnant sur la base de critères spécifiques à cette race, les
apiculteurs peuvent aider à la protection et à la conservation de cette abeille. Pour limiter la pollution
génétique au moment de la fécondation, certains d'entre eux ont recourt à des stations de fécondation,
environnement saturé en mâles de la même race (voir http://www.mellifica.be) ou à l'insémination
instrumentale des reines.
MARION Reynald