Compte rendu de la table ronde forêt et Chiroptères lors des

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Compte rendu de la table ronde forêt et Chiroptères lors des
Les Chiroptères
Résumés des tables rondes tenues lors
des 13èmes Rencontres Nationales Chauves-souris
(1ère partie) A Bourges, le 20 mars 2010
Alexis NOUAILHAT
Table ronde sur le suivi sanitaire des chauves-souris.
Gérald Larcher (SFEPM), François Moutou (SFEPM), Evelyne Picard-Meyer (AFSSA) et Christophe Borel (CPEPESC
Lorraine) - Notes prises par Nathalie Stroucken.
Gérald Larcher (SFEPM – Réseau SOS chauves-souris) ouvre la séance et rappelle brièvement les points
évoqués lors de cette table ronde : - le fonctionnement du réseau SOS chauves-souris actif depuis 2000, - le
bilan AFSSA/SFEPM, - l’importance grandissante des chiroptères dans de nombreux domaines de
l’épidémiologie, - comment concilier les demandes du monde de la recherche avec les objectifs d’études des
membres protecteurs des chiroptères, - amélioration des connaissances en écologie et en épidémiologie, Etats généraux du sanitaire en cours actuellement : suivi sanitaire en dehors de la rage, - différents sujets :
rage, syndrome du nez blanc, autre virus plus exotique (Ebola, Marburg…) - quelle surveillance sanitaire pour
les chauves-souris, faut-il élargir le suivi, y a t-il un intérêt, est-ce compatible avec le réseau ?
François Moutou (AFSSA + SFEPM) rappelle que le suivi de la rage permet de valoriser le travail des
associations qui ont un objectif et un intérêt communs de santé publique. La rage est un sujet sérieux
puisqu’elle reste une maladie mortelle. Les sujets abordés font référence aux questions remontées des
associations. Jusqu’où aller ? Qu’apporter ? Quelle éthique doit-on porter ? Les intérêts sont divergents mais
peuvent se retrouver.
Evelyne Picard-Meyer (AFSSA) : coordonnatrice du réseau depuis 2003, étudie la rage des chauves-souris.
LA RAGE
Surveillance passive (récupération cadavres envoyés) : de 1989 à 2009, 45 cas de sérotines trouvées positives
(données AFSSA+Institut Pasteur). Tous les cadavres provenaient de chauves-souris malades ou mortes. Pour
rappel, dès contamination sur l’homme, envoi des cadavres à l’Institut Pasteur.
Surveillance active : de 2004 à 2009, 327 chauves-souris pour 18 espèces sur 18 sites explorés. Des
prélèvements de sang ont été effectués pour les recherches d’anticorps, des prélèvements de salive pour la
recherche de particules virales. Les résultats : 31 porteuses d’anticorps. Pour rappel, le virus EBLV1 est le
virus des chauves-souris, il se décompose en 2 types : l’EBLV1a pour l’Est et le EBLV1b pour l’Ouest.
En 2009, prise en charge et suivi de la colonie d’Ancy sur Moselle (C. Borel/E. Picard-Meyer).
Question sur les 31 individus trouvés positifs. Uniquement des sérotines ou d’autres espèces également
concernées ?
5 à 6 espèces différentes (Sérotine, Minioptère, Grand murin, Grand rhinolophe, Barbastelle…) – cf. poster
présenté par M.J. Dubourg-Savage pour plus de précisions.
Présence d’anticorps = rage ?
Surveillance active rage sur cadavres et passive sur prélèvements. Possibilité de rencontrer un animal qui a
été en contact avec du virus mais qui ne succombe pas à la maladie. Maladie passée ou en cours ?
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Question : d’autres virus autres que rage peuvent-ils déclencher d’autres immunités ?
A l’AFSSA Nancy, c’est le test de séroneutralisation sur cellules qui est utilisé, mais on constate qu’en
choisissant un virus homologue, la réponse immunitaire peut être plus grande.
La spécificité et la sensibilisation sont liées au test (statut indemne de l’animal connu). Lorsqu’on ne connaît
pas ce statut, il peut dépendre de la prévalence de la maladie. Il faut donc connaître le test et avoir une idée
de la prévalence de la maladie. Prudence : plus on cherche, plus on trouve des faux positifs.
Question : y a t-il des symptômes caractéristiques de rage ?
Pas de signes caractéristiques. Dans tous les cas, manipulation avec port de gants.
Question : si la maladie est retrouvée plus fréquemment dans la salive, pourquoi ne pas effectuer uniquement
des tests sur salive plutôt que sur du sang + salive ?
1er point : éviter une transmission à l’homme et effectuer une prise en charge médicale rapide.
La surveillance active est ciblée par le biais d’un programme qui est limité dans le temps, l’espace et sur des
objectifs précis avec un budget adapté. On peut également s’interroger sur la recherche d’anticorps ou de
virus.
Rappel : toutes les espèces peuvent transmettre la rage même si cela n’a pas été prouvé, il faut donc rester
prudent. La rage reste une maladie mortelle pour l’homme. Un programme d’épidémiosurveillance est mis en
place et il apparaît illusoire de vouloir tout chercher sur toutes les chauves-souris.
Question : intérêt d’envoyer un rhinolophe trouvé mort qui n’a eu aucun contact avec l’homme ?
On ne peut pas exclure le fait qu’il n’y a pas la présence de virus sur le rhinolophe. Il ne faut pas faire de
sélection qui pourrait éventuellement faire courir un risque.
Si transmission uniquement d’animaux malades ou à comportement suspect, étude biaisée. Permet de
relativiser le chiffre de sérotines enragées.
La surveillance passive doit rester primordiale dans le réseau. La surveillance active est plus lourde à mettre
en place, limitée et cadrée dans le temps.
La rage terrestre est différente de la rage des chauves-souris. Le schéma classique de rage terrestre :
infection de l’animal, signes cliniques, mort (sauf rares exceptions) alors que pour les chauves-souris, il est
différent, il y a une différence dans la survie, dans le portage du virus et dans le reste du passage du virus.
Chaque espèce a sa propre stratégie. Pas de modèles pour se positionner, avancer avec des programmes
pertinents et compléter nos avis au fur et à mesure.
AFSSA/SFEPM : colonie d’Ancy sur Moselle
Suite à la découverte de cas de rage, bonne réaction des organismes privés et de la population.
Rappel des faits : fin juin, constat d’une forte mortalité via le réseau SOS – 2 jours plus tard : un
chiroptérologue se rend chez la propriétaire et ramasse 9 cadavres : 5 analysables et 4 positifs. 15 jours plus
tard, 1 jeune sérotine est retrouvée à 15 km de la colonie.
Nécessité de donner une réponse appropriée et de montrer que le risque est faible et bien maîtrisé.
Solution : cloisonnement des colonies ? Qui s’en charge ?
Résultat : attente du départ de la colonie à l’automne.
Importance d’être présents pour apporter des réponses à la population.
Devenir de la colonie ? Surveillance active effectuée tous les 15 jours.
Rappel : plusieurs laboratoires faune sauvage en France : rage à Nancy, Brucellose à Maisons-Alfort… Manque
de temps et d’argent pour les analyses autres que la rage.
Si d’autres recherches à réaliser en Europe : anticiper les résultats que l’on pourrait trouver (presse).
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Question : et le White Nose Syndrome (WNS) ?
Syndrome découvert aux Etats-Unis, non retrouvé en France (uniquement le champignon). Ce syndrome peut
entraîner des réveils répétés des chauves-souris qui par la même, surconsommeraient leur graisse brune et
mourraient d’épuisement.
Faut-il faire une étude sur ce syndrome ? Des prélèvements ? Comment ? Dans quel but ? A-t-on un problème
avec cela ? Est-ce plus important que la rage ? Une réflexion est donc à mener pour trouver l’attitude à
adopter.
G. Larcher clôt la table ronde car le temps imparti est dépassé et remercie tous les participants pour leurs
diverses contributions.
Table ronde sur les captures : techniques, évaluation et déontologie.
Emmanuel Cosson (Groupe chiroptère Provence), Eric Petit (Bretagne Vivante – SEPNB), Stéphane Vincent (LPO Drôme).
Une table ronde sur la capture, pour quoi faire ?
Le contexte est celui d'une demande provenant
aussi bien des naturalistes (demandes d'autorisation
de capture délivrées sur quels critères ? quels
protocoles de mesure pour quelles espèces ?) que
des groupes et associations régionaux (comment
uniformiser et rendre plus rigoureux la délivrance
des autorisations de capture ? comment gérer les
demandes d'autorisation qui émanent de personnes
non connues des réseaux naturalistes ?) ou des
organismes nationaux qu'ils soient institutionnels
(MEEDAD) ou non (SFEPM), à travers le plan
d'action national (voir notamment l'action 19 sur la
formation des futurs détenteurs d'autorisation de
capture).
décisions préfectorales, dans un système basé
essentiellement sur le parrainage (pour la formation)
et la cooptation (pour la délivrance de l'autorisation
de capture). Stéphane Vincent explique que, face à
la croissance du nombre de demandes, ce système
trouve ses limites parce qu'il devient impossible de
bien connaître l'ensemble des acteurs. Une
procédure a donc été mise en place en Rhône-Alpes
qui consiste, pour tout demandeur d'autorisation, à
remplir un carnet de formation qui doit être signé,
pour chacune des compétences demandées, par trois
détenteurs
d'autorisation
différents.
Cette
procédure ne satisfait pas les régions dans
lesquelles le nombre de naturalistes reste limité, et
il apparaît que si ce système intéresse beaucoup de
régions (d'autres, comme le Nord-Pas-de-Calais, ont
déjà des approches similaires), il ne devrait pas être
imposé mais dans un premier temps simplement
proposé pour que les régions qui en ressentent le
besoin puissent s'en saisir. Le travail à réaliser à ce
niveau est dans l'affinement du carnet de
formation, avec deux pistes de travail : (1) une
homogénéisation de ce qui se fait en Rhône-Alpes
avec ce qui se fait dans d'autres régions ; (2) une
réflexion à mener sur l'opportunité de proposer un
carnet à plusieurs niveaux pour coller au mieux aux
possibilités proposées par les documents de
demande d'autorisation de travailler avec des
chiroptères protégés, en particulier pour les
personnes qui ne manipulent pas les chauves-souris
en dehors d'actions type SOS chauves-souris (et
pour ne pas arriver à des solutions extrêmes comme
en Grande-Bretagne où la formation, qui se fait par
parrainage, pour ce type d'intervention peut durer
2-3 ans), en passant par l'autorisation de capture
stricto sensu et jusqu'aux captures à visées
scientifiques comme les prélèvements de patagium.
Après quelques rappels sur l'éthique de la capture,
et notamment sur le fait que chaque personne qui
capture doit non seulement être techniquement
compétente
(montage-démontage
des
filets,
manipulation-contention des animaux, maîtrise des
risques sanitaires), elle doit aussi être en mesure de
justifier de son action de capture (dans quelle étude
s'inscrit l'action ? n'y avait-il pas d'autres moyens
d'études pour les objectifs à atteindre ?), et se
doit de rendre compte de son action en mettant ses
données à disposition du programme dans lequel
cette action s'inscrit. La discussion avec la salle est
riche et parfois vive, et s'organise autour de trois
axes.
1. Demandes d'autorisation de capture et carnet de
formation
Les discussions avec la salle rappellent le rôle
essentiel du coordinateur régional dans la délivrance
des autorisations de capture : dans beaucoup de
régions c'est sur son avis qu'in fine se basent les
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3. Stage de validation
Un certain nombre de voix se font entendre pour
trouver un chemin intermédiaire entre des carnets
de formation certes validés par différentes
personnes, mais qui restent des personnes qui en
même temps forment les futurs détenteurs
d'autorisation, et des stages de formation tels que
ceux mis en place par l'ONF. L'idée serait de laisser
les régions former les naturalistes qui souhaitent
obtenir une autorisation, et qu'un stage national
annuel de validation soit organisé, dans lequel des
personnes indépendantes des formateurs jugeraient
de l'aptitude des uns et des autres. C'est une idée à
creuser mais là encore, il faut savoir comment serait
organisé ce type de stage : qui organise ? Qui juge
de la compétence des candidats à l'autorisation de
capture ? Qui finance ? Sébastien Puechmaille
soulève l'épineuse question de la formation et
l'évaluation permanente des naturalistes tout au
long de leur vie de capture : la découverte de
nouvelles espèces exige par exemple de chacun de
se tenir au courant de l'évolution des critères de
détermination.
2. Formation stricto sensu
Des personnes, notamment issues du milieu
professionnel
(bureaux
d'études)
mais
pas
seulement, demandent dans quelle mesure de réelles
formations théoriques et pratiques pourraient être
organisées. Laurent Tillon intervient pour expliquer
quelle est la procédure suivie à l'ONF : le directeur
général de l'ONF a une autorisation de capture
nationale qu'il délègue à ses agents qui auront suivi
une formation validée par des experts indépendants
de l'institution. Cette formation se présente sous la
forme de deux stages d'une semaine, à un an
d'intervalle, entre lesquels l'agent est invité à
participer à des actions de terrain. Ce stage est à la
fois pratique et théorique. Il coûte environ
7000€/semaine, pour 10 stagiaires et 5 formateurs.
Des soirées de formation théorique sont organisées
de façon informelle dans les régions (par exemple au
GMB en Bretagne). La question de la formation reste
posée : si des formations type ONF doivent être
organisées dans un cadre plus large, qui paye ?
Table ronde sur l’Opération Refuges pour les chauves-souris :
vers une mise en œuvre nationale.
Thomas Dubos (Groupe Mammalogique Breton), Christian Arthur (SFEPM),
Julien Girard-Claudon (CORA Faune Sauvage).
Lors de cette table ronde, après avoir informé les participants du principe que constitue l’opération refuges
(opération de sensibilisation et de conservation des espaces favorables aux chiroptères dans les propriétés
publiques ou privées en Bretagne par le GMB depuis 2006), il a été discuté des possibilités d’élargir cette
opération à l’échelle nationale en association avec la SFEPM (faisabilité, modalités…).
Les différents outils de support à l’opération conçus par le GMB ont été présentés (conventions, guide
technique, panneaux, plaquettes, site internet). Le CORA Faune Sauvage de Rhône-Alpes a adapté cette
opération à sa région montrant ainsi la faisabilité de reproduire cette action dans toute la France au même
titre que les refuges LPO.
Une mise en œuvre nationale de cette opération est proposée pour une meilleure lisibilité et une bonne
cohérence d’une région à l’autre et serait portée par la SFEPM. Elle assurerait une coordination (synthèse des
engagements des refuges en région, carte…) et une animation nationale via la création d’outils de
communication (site internet, bulletin de liaison) et la gestion des stocks de documents de support déjà
existants « siglés » GMB-Bretagne (panneau, guide technique, convention, plaquettes) mais adaptés au niveau
national. Ces documents seraient ensuite mis à disposition des régions concernées.
Le travail de terrain serait réalisé par les groupes chiroptères régionaux qui souhaitent engager des refuges
et bénéficier ainsi des outils adaptés à l’ensemble des contextes régionaux. Les conventions seraient signées
par un propriétaire (public ou privé) et le groupe chiroptères concerné (régional, départemental ou local). Des
manifestations telles la Nuit européenne de la Chauve-souris et les interventions SOS seraient des moments
propices pour faire connaître cette opération.
Cette opération peut rentrer dans le cadre de la fiche n°26 du Plan National d’Actions des Chiroptères.
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Table ronde sur le Plan National d’Actions :
quelles stratégies de conservation des chiroptères en forêt ?
Laurent Tillon (ONF), Audrey Tapiero (FCEN), Marc Laporte (CRPF Ile de France-Centre).
Durant cette table ronde, divers sujets ont été
abordés : les retours d’expérience de gestion
conservatoire, les mesures pertinentes pour une
stratégie de conservation et les outils de
protection.
ou le bail emphytéotique. L’objectif du plan national
serait
de
faire
tomber
les
barrières
psychologiques : l’acquisition ou la gestion d’une
forêt, à l’origine réservée aux professionnels, est
possible par une association et la non intervention
est aussi une forme de gestion.
Quelques régions ont donc exposé leur retour
- Picardie : 20% de la région est en surface
forestière, essentiellement privée et avec de
grands domaines. La relation avec le CRPF est
primordiale : il existe une bonne relation entre
Picardie Nature et le CRPF, avec un suivi sur le site
d’un propriétaire châtelain et un projet de
signature de convention de gestion. Il existe
également une bonne collaboration avec l’ONF,
concernant la gestion des maisons forestières et
des sites souterrains ; plus difficile pour la gestion
des parcelles liées à des impératifs de rentabilité.
Remarque de Laurent Tillon (ONF) : Une réserve
biologique doit être mise en place sur le site des
Beaux Monts (la plus vieille forêt de Picardie, sur
250 ha).
d’expérience sur la thématique des chiroptères en
forêt :
- Corse (GCC) : respect des arbres gîtes marqués par
l’ONF. La direction territoriale de l’ONF en Corse
n’avait pas connaissance du plan national
chiroptères et du pilotage de la fiche action 9 par
l’ONF jusque début 2010.
- Lozère (ALEPE) : aucun propriétaire ne veut
s’engager sur 30 ans pour le maintien d'arbres voire
le maintien d'îlots de sénescence, avec un
financement assuré de 5 ans, dans le cadre des
contrats N2000 forestier.
- CRPF Centre : ce contrat N2000 « arbres
sénescents » ne peut être pris en compte qu’avec
une autre mesure de gestion actuellement. Une
réunion est en cours au MEEDDM pour pouvoir
disposer de ce contrat seul (perspective fin 2010).
- PNR des Vosges du Nord : 8500 ha forêt qui sont
2/3 publiques. Malgré la convention liant le PNR et
l’ONF, les relations sont difficiles.
- Bretagne : actuellement il est pratiqué uniquement
le marquage d’arbres et l’aménagement des maisons
forestières. Le GMB et Bretagne vivante peuvent
transmettre des propositions de gestion à l'ONF
lors de la rédaction des plans de gestion.
- Auvergne (ONF) : des macarons en métal sont
apposés sur les arbres gîtes afin de pérenniser la
marque. La durée du contrat ne pose pas de
problème car une rémunération de la valeur du bois
sur pied est effectuée (exemple contrat N2000 :
75 euro par sapin, ce qui est surpayé par rapport à
la valeur actuelle).
- Rhône-Alpes : dans le cadre d’un partenariat, il est
important que les données des associations soient
utilisées lors des mesures d’aménagement des
forêts.
- CRPF Centre : un ilot de sénescence est plus
difficile à mettre en œuvre en forêt privée compte
tenu du manque à gagner car les arbres les plus
chers seraient à conserver.
En ce qui concerne les mesures pour une stratégie
de
- Limousin (Michel Barataud) : on parle de forêt
comme entité, la notion d’arbre gîte est minimaliste.
Il est cité une expérience en région d’une
acquisition de 250 ha de parcelles forestières (bois
sur pente) ciblées pour la maîtrise des gîtes et
terrains de chasse, et écologiquement valable. La
solution qui semble la plus pérenne est l’acquisition
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conservation,
l’instruction
ONF
de
1993
préconisait le maintien de 3 arbres à l’hectare pour
la biodiversité. La nouvelle instruction d’octobre
2009
intègre
des
éléments
favorables
aux
chiroptères dans le volet biodiversité générale avec
leur prise en compte dans les maisons forestières
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de la nature avec la limitation de l’enrésinement en
forêt de montagne. Les plus grandes populations de
chiroptères ont été découvertes dans les sites
d’abondance des Pics.
et le maintien d’îlots de vieux bois. L’instruction va
être accompagnée d’un guide constitué de fiches
avec une entrée espèce et une entrée habitat dans
lesquelles
sont
rappelés
le
contexte,
la
réglementation, le fonctionnement, et les cas
pratiques de mise en œuvre d'action de gestion
En
fin
de
table
ronde,
différentes
recommandations et suites à donner ont été
envisagées :
- Envoi d’un courrier d’information sur le plan
national chiroptères et le pilotage de la fiche action
n°9 par l’ONF « prendre en compte la conservation
des chauves-souris dans la gestion forestière » aux
Directions Territoriales de l’ONF.
- Améliorer les relations entre l’ONF et les
associations.
- Intégrer les préconisations des chiroptérologues
dans les mesures d’aménagements forestiers.
- Suivi des discussions au MEEDDM des contrats
forestiers N2000 par le CNPF : information
transmise fin 2010.
- Signaliser les arbres gîtes par un macaron en
métal : pérenniser la marque.
- Mener une action concertée en région entre l’ONF
et le CRPF.
- Diffusion de l’information des associations vers le
CRPF afin de conseiller les propriétaires privés.
(pour les métiers d’agent forestier, de prescripteur
des travaux, d’aménagistes, avec deux parties : vous
devez
(pour
les
aspects
réglementaires
et
exigences de l'instruction) et vous pouvez (les
"petits plus" favorables aux espèces)).
Remarque : la trame vieux bois ONF : 60% des
aménagements comportera en 2011 des îlots de vieux
bois ; 3% sera classé en vieux bois (vieillissement et
sénescence, petites réserves biologiques intégrales) et
1% en îlot de sénescence.
La conservation des chiroptères en forêts doit
passer par une collaboration primordiale entre le
réseau mammifères ONF et les associations, par
une convention ONF/associations et par une action
concertée en région entre le CRPF et l’ONF.
CRPF : En moyenne 8.8 ha par propriétaire
forestier : autant de gestion que de propriétaire.
Pour des raisons essentiellement économiques, la
forêt privée est actuellement sous-exploitée : on
n’exploite que 60% de l’accroissement annuel, d’où
un vieillissement de la forêt. De nombreux bois
morts et à cavités sont donc présents. La prise de
conscience s’est effectué grâce à N2000 : laisser
les bois morts = préconisations de gestion. La nongestion est mal ressentie (mise sous cloche, crainte
sanitaire), mais la monoculture (enrésinement) n’est
pas favorisée pour autant. Il faut éviter les dérives
qui pourraient conduire à ne retenir que deux types
de gestion : la forêt « sanctuaire » et la forêt
hyper-productive, d’où la recherche plutôt d’une
gestion compatible avec la biodiversité.
Si le propriétaire détient l’information (présence
des espèces, de gîtes …), il pourrait alors conserver
au mieux. Les CRPF sont prêts à inciter les
propriétaires à suivre les préconisations qui
seraient données suite aux informations transmises.
- Deux propositions ont été faites lors de l’atelier,
à développer : mise en réserve de parcelles et/ ou
gestion conservatoire.
Oreillard par Hubert GALINEAU
Exemple : en Suisse : des mesures particulières
sont prises pour favoriser un type de forêt mais
pas la biodiversité. La non-intervention n’est pas
une solution (ce qui engendra la disparition du Grand
tétras) mais plutôt une gestion forestière proche
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Table ronde Sensibilisation :
Les « Zooribles » et la Nuit de la chauve-souris 2011.
Philippe Struys (CIFEC), Dominique Solomas et Jean-Emmanuel Frontera (SFEPM).
L’atelier a commencé par la présentation du CIFEC en Belgique. Philippe Struys
a exposé avec beaucoup d’entrain les différentes voies utilisées par
l’association pour sensibiliser le public aux chauves-souris. Leur dernière
création « les Zooribles » met en scène des personnes déguisées en animal mal
aimé qui interprètent une petite scène amenant ainsi le public à mieux
connaître l’espèce en question (loup, chauve-souris, crapaud, araignée). Le
CIFEC utilise différentes approches pour accrocher le visiteur sur le thème
des chauves-souris (la découverte, la participation directe du visiteur, le jeu,
l’humour, la jonglerie, la magie, le théâtre et l’imaginaire) et personne dans la
salle n’a manqué de prendre des notes tellement les idées étaient bonnes et
simples à réaliser dans le cadre d’animations diverses.
Pour plus d’informations sur le CIFEC et les découvertes de Comblain rendezvous ici www.decouvertes.be
En deuxième partie, Jean-Emmanuel Frontera et Dominique Solomas ont présenté la Nuit Européenne de la Chauvesouris. Après un bref rappel sur le déroulement des animations et un bilan de la nuit en 2009, la SFEPM a informé
les personnes présentes sur le fait suivant : 2011 sera l’année européenne de la chauve-souris. A cette occasion, la
SFEPM souhaiterait faire une animation de grande ampleur dans la capitale ou dans plusieurs grandes villes. Après
un échange avec la salle, il serait envisageable et plus facilement réalisable de faire une animation de grande
ampleur à Paris un ou deux mois avant la nuit de la chauve-souris en trouvant des partenariats privilégiés. Cette
manifestation permettra au public d’en savoir d’avantage sur les chauves-souris et donnera certainement envie aux
participants de se rendre à une nuit de la chauve-souris par la suite en août.
Différentes personnes se sont proposées pour de l’aide et des idées dont le CIFEC auprès duquel il sera possible de
reprendre certaines animations simples à mettre en œuvre avec les enfants par exemple.
En termes de partenariat, le MNHN serait partant pour faire une journée commune sur les chauves-souris et les
forêts au Jardin des plantes, lieu fortement fréquenté. Il est à noter que 2011 est l’année internationale de la
forêt.
Afin que tout cela soit réalisable, il serait bien sûr souhaitable de pouvoir compter sur plusieurs personnes du
Groupe Chiroptères de la SFEPM ; en effet si nous envisageons plusieurs stands nous aurons donc besoin de
personnes volontaires pour tenir et animer ces stands.
Pour assurer le bon déroulement de cette opération et faire avancer le projet il serait bon de créer un groupe de
réflexion sur le sujet et éventuellement d’organiser des réunions, savoir ce que prévoit Eurobats en terme de
communication et d’action et si Eurobats peut être une source de financement pour ce projet, monter un réseau de
partenariat (GC, CR, CG, associations locales comme Azimut, ville, PNR et PNN, les clubs Connaître et Protéger la
Nature, Wapiti, MEEDDM, Nature et découvertes…), questionner le groupe Chiroptère national pour savoir qui
souhaite et peut/veut s’impliquer…
Cette animation de grande ampleur pourrait être aussi l’occasion pour lancer à l’échelle nationale l’opération
« Refuges pour les chauves-souris » ou lui faire un gros coup de publicité si elle est déjà lancée.
Dominique et Jean-Emmanuel vont donc lancer le sujet sur la liste de coordination du Groupe Chiroptères de la
SFEPM.
L’année 2011 serait aussi l’occasion de réimprimer et actualiser la plaquette « Les chauvessouris, des mammifères fascinants et menacés » qui arrive en fin de stock. Avec cette
annonce européenne il sera sans doute plus aisé de trouver des financements pour réimprimer
cette plaquette et d’autres supports de communication comme des tee-shirts, des
casquettes, des autocollants…
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