Des Orchidées près de chez vous
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Des Orchidées près de chez vous
Des Orchidées près de chez vous ! A ne cueillir qu’avec les yeux, et le cœur ! L’exposition présente une partie des Orchidées sauvages de la Sarthe -Un panneau pour chaque espèce présenté -Des panneaux informatifs sur leurs caractéristiques botaniques et leur mode étonnant de reproduction, les raisons de leur raréfaction, et quelques anecdotes. Elles sont classées selon leur degré de vulnérabilité : D’abord celles qui sont encore visibles, puis les espèces qui deviennent rares jusqu’aux plus menacées, enfin les «disparues récemment» ou qui n’ont pas été retrouvées au cours des dernières prospections. L’ordre des panneaux et les espèces présentées sont adaptés au lieu de l’exposition : Nous avons choisi de les classer par «pays», découpage administratif qui nous a semblé assez pertinent. Certaines espèces ont en effet disparu dans l’Est de la Sarthe mais sont encore présentes en Sud Sarthe, d’autres n’existent que dans l’Ouest Grâce à ce classement, minutieusement opéré par commune, chaque visiteur peut découvrir quelles orchidées se cachent dans sa commune. Comment avons-nous procédé? Des années de recherche minutieuse. Depuis plus de 15 ans, une équipe s’y emploie. -D’abord des scientifiques, avec le Cnbbp (Conservatoire national de botanique du bassin parisien), l’antenne sarthoise du Muséum d’Histoire Naturelle, sous la direction de Gérard Hunault, qui fut aussi président de la SEPENES. -Une équipe de naturalistes amateurs mais éclairés, tous bénévoles, venus de Sarthe et même de l’Orne, qui se livrent à des prospections systématiques; Comme ces Belles ont tendance à s’hybrider, et même à créer ainsi de nouvelles espèces, l’identification est parfois un vrai casse-tête. -La collaboration de photographes (souvent les mêmes), qui nous ont transmis leurs documents. Puis un fastidieux travail de fourmi Trier, classer toutes ces données par commune, par canton, puis par «Pays». Merci à Gérard Hunault, Denis Foussard, Bernard Tilly, au CPNS (Conservatoire du Patrimoine Naturel Sarthois) et à tous les naturalistes qui nous ont transmis leurs observations. Bernard tisserand - Roso création - pour la mise en image à la sobriété élégante à l’image de nos Orchidées. L’exposition présente pour l’instant 16 de ces belles, elle sera complétée ultérieurement. Nous aimerions présenter l’intégralité des espèces présentes - ou récemment disparues - en Sarthe. On a pu la voir : -à Cherré : Orchidées en Perche sarthois. Journées du Patrimoine 2008 -à Fresnay-sur-Sarthe : Orchidées en Pays de la Haute Sarthe. Avril 2009 -à Coudrecieux : Orchidées en Perche sarthois. 6 et 7 juin 2009 Pour plus de renseignements sur la description de l’exposition et les conditions de location, nous consulter. Pourquoi avoir choisi les orchidées sauvages comme thème d’exposition ? Parce que l’orchidée est une plante symbole : La beauté, la fragilité, et la diversité menacée par nos pratiques : 7 espèces ont disparu de la Sarthe depuis 1950, soit 22%. Mais aussi l’espoir si nous réussissons à pratiquer une meilleure gestion des milieux. Symbole de beauté En soi, le terme Orchidée est synonyme de beauté fragile : Mais tout le monde ne sait pas que les Orchidées ne sont pas seulement de belles exotiques. Pas moins de 150 espèces en France, dont 32 en Sarthe : Une grande variété d’orchidées se cachent ainsi tout près de nous. Le visiteur de l’exposition est invité, au travers des photos, à les regarder de près, il se laisse étonner par leurs couleurs, leurs dessins, l’alliance de leurs textures veloutées et lisses, leurs formes. Symbole d’originalitéCar nos orchidées sont des originales : Les reines du déguisement dans leurs parties visibles : -D’abord elles se déguisent en insecte, en abeille, en mouche sans doute pour mieux attirer les pollinisateurs. -Parfois elles ressemblent à une grenouille, un singe Elles prennent des formes de spirales, forment des grappes, des hampes, ou au contraire étalent majestueusement une fleur qui n’a rien à envier au plus bel iris. D’étonnantes parties souterraines, auxquelles elles doivent leur nom : -C’est bien la forme très particulière de cette partie qui leur a valu pendant des siècles leur nom de «couillons», (et la médecine leur attribuait un grand pouvoir en ce domaine), -Linné les rebaptise à partir du grec Orchis.. qui veut dire la même chose (testicules) mais qui semblait plus correct aux botanistes du XVIIIème siècle. Symbole de fragilité, et de toutes les menaces qui pèsent sur notre biodiversité. Nos orchidées sont plantes fragiles, et pour plusieurs raisons. -Leur mode de reproduction très complexe. Non seulement chaque espèce a besoin de certains insectes bien précis, mais la plupart ont aussi besoin de la présence d’un champignon pour créer les échanges entre leurs racines et le milieu. -Leur grande dépendance vis à vis de leurs biotopes (leurs milieux). En règle générale elles aiment les terrains «pauvres», non enrichis par les engrais. Certaines ne se plaisent qu’en prairies (pelouses) maigres, à sols secs voire arides, plus ou moins calcaires. D’autres en prairies humides et marécageuses, sur sols plus ou moins tourbeux... Depuis les années 50, leur nombre a diminué de façon très inquiétante, 7 espèces ont totalement disparu de Sarthe, d’autres se trouvent confinées dans de minuscules stations. Les raisons ? Nos pratiques agricoles, évidemment, et notre méconnaissance de leurs besoins. -Le drainage quasi systématique de leurs prairies humides, -L’abandon de certaines zones qui s’enfrichent, -L’enrichissement excessif des sols par apports d’engrais, -La transformation de leurs prairies en terre à céréales, -Le fauchage trop hâtif et trop ras -Et bien sûr, l’urbanisation galopante de nos villages. Symbole d’espoir Bien sûr, on ne reverra plus certaines des Belles présentées dans l’exposition, mais d’autres peuvent encore être sauvées. Il reste - pour les orchidées aussi un espoir : Une meilleure gestion de nos bords de route : Beaucoup d’entre elles ont pu trouver refuge sur les talus, en bords de route, en bord de fossés, sur nos «bermes». Il est possible de les préserver et multiplier leurs refuges : fauche tardive (et pas rase) et ramassage de la fauche pour éviter d’enrichir le sol. Des expériences plus qu’encourageantes Elles peuvent non seulement se maintenir mais même revenir sur un terrain d’où elles avaient disparu. (cf. les expériences menées notamment sur les sites gérés par le CPNS et par des particuliers comme chez Denis Foussard à Thoiré-sous-Dinan)