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Croisières maritimes
CROISIERES MARITIMES
Par Jean-Claude Jacob – direction du Tourisme
On peut définir la croisière comme un « circuit maritime à fin de détente ou d’agrément à
bord d’un paquebot ou d’un bateau de plaisance ».
Le terme « croisière » peut s’appliquer à la fois :
- à la plaisance privée ;
- aux « tours touristiques » (excursions, dîner sur l’eau…) ;
- aux circuits de plusieurs jours avec escales, à bord d’un navire de plus ou moins
grande capacité (+ de 24m) le paquebot, en formule « tout compris » (hébergement,
restauration, déplacement). Dans ce cas, la croisière est un séjour vendu à la cabine avec un
itinéraire de navigation fixe et prévu à l’avance.
C’est cette dernière acception qui prévaut ici. La croisière est un itinéraire bouclé ou
ouvert, prenant son départ dans un port tête de ligne et comprenant des escales de transit.
Celles-ci consistent en une arrivée le matin et un départ généralement le soir pour permettre
une navigation de nuit. Elles sont consacrées à une visite rapide à terre, en générale d’une
journée. Quelquefois l’escale de transit est raccourcie à une demi-journée lorsque l’escale
suivante est éloignée en temps de navigation.
Connaissance du secteur
La croisière est actuellement l’une des activités touristiques les plus dynamiques au
monde comme en témoigne la croissance simultanée de la demande et de l’offre. Dans le
monde, 13,4 millions de croisiéristes ont navigué en 2004, et 500 000 de plus en 2005. Une
trentaine de navires sont en commande. Le produit « croisière » se diversifie continuellement.
C’est également un secteur très concurrentiel.
La France, qui a l’avantage d’être présente sur les deux plus grands bassins de
navigation, les Caraïbes (Guadeloupe et Martinique) et la Méditerranée, a accueilli environ
1,6 million de croisiéristes en 2005 sur son territoire métropolitain et d’outre-mer.
Avec ses 4 grandes façades maritimes en métropole et sa présence dans le bassin
caraïbe et dans l'Océan Indien, ses ports d’accueil de paquebots, son patrimoine riche et
diversifié sur le littoral comme dans l’arrière-pays, la France possède de nombreux atouts
propices au développement de l’activité croisière et peut prendre une part de marché
significative. La France métropolitaine et d’Outre-mer compte 31 ports accueillant des navires
de croisière.
Mais les infrastructures portuaires françaises sont aujourd’hui inadaptées par rapport
aux normes mondiales et aux exigences des clientèles. Il n’existe pas une complémentarité
suffisante entre ports et aéroports. Ainsi il faut noter l’absence en France d’un aéroport et
d’un port d’envergure à proximité. En effet, historiquement il n’y a pas eu un développement
simultané des capacités aériennes et portuaires. Les grands ports ont principalement été reliés
par des dessertes ferroviaires. La plupart des grands ports français sont dénués de grands
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aéroports (Marseille, Le Havre…) alors que les grands aéroports n’ont pas de grands ports à
proximité immédiate (Nice, Paris, Lyon). Cette situation est dommageable notamment dans le
cas des têtes de ligne. Les grands ports dépourvus de dessertes aériennes n’ont pas les
volumes suffisants pour le développement de la fonction tête de ligne alors que les grandes
destinations aériennes n’ont pas les infrastructures portuaires nécessaires à l’affrètement des
paquebots. Les ports n’ont pas encore tous intégré la fonction croisière et leurs moyens
financiers sont souvent insuffisants pour soutenir les investissements lourds que nécessitent le
développement de la croisière et la promotion de cette activité.
La France qui est présente sur quatre bassins de navigation aux offres radicalement
différentes Europe du Nord, Méditerranée, Caraïbes et Océan Indien, ne représente que 8% du
marché européen et se place au 5ème rang des pays européens fournisseur de clientèle.
La croisière ne représente que 1% du marché du tourisme en France. 280 000 Français
ont réalisé une croisière maritime en 2007. Au cinquième rang européen, loin derrière les
États-Unis et le Canada (10,3 millions de passagers), le marché français est prometteur pour
les compagnies de croisières. Avec 16% de croissance en 2007 et probablement autant en
2008, la croisière maritime séduit de plus en plus les Français. Avec 849 M€, la France
occupe la 4e place en terme de retombées économiques
Les croisiéristes français privilégient à 62% la Méditerranée, à 17,5% les Caraïbes, à
13% les croisières nordiques, à 2% les traversées transatlantiques. 56% partent 1 semaine,
21% de 8 à 12 jours, 18% un week-end, 5% plus de 13 jours.
La faiblesse de l’activité croisière en France peut s’expliquer en partie par l’absence
d’acteurs nationaux sur ce marché. Il y a en effet peu d’armateurs français. La Compagnie des
Iles du Ponant, avec 3 bateaux est le premier croisiériste français. (Le Boréal et l'Austral
entreront dans la flotte en 2010. Avec leur arrivée le croisiériste s'ouvre aux internationaux.
Conçus dans l'esprit de « yachts privés », les deux navires seront pourvus de 132 cabines dont
95% avec balcons, et pourront accueillir jusqu'à 264 passagers et 139 membres d'équipages .
Les autres armateurs sont la compagnie Club Med et des armateurs locaux ponctuels. La
croisière n’est à l’heure actuelle qu’une niche touristique. De plus, il persiste en France
l’image d’un produit élitiste destiné à des clientèles âgées.
On compte 32 ports de croisières en France métropolitaine, dont le plus important
reste Nice Villefranche pour le nombre de passagers et d’escales, suivi de Marseille, le seul
port français dont les infrastructures sont du même ordre que celles des grands ports de
croisière étrangers.
Cannes prévoit de dépasser son objectif de 160 000 passagers pour l'année 2008. les
perspectives 2009 sont positives avec un trafic qui pourrait progresser de 100 000 passagers.
On estime qu'un croisiériste dépense en moyenne 90 à 100 euros par personne lors d'une
journée de transit à Cannes. Pour l'économie locale c'est donc une manne d'environ 16
millions d'euros en 2008 avec 140 escales contre 124 en 2007. Le port s'est doté d'un
nouveau ponton spécifique au débarquement dersd nouveaux géants de mers comme
« Independance of the seas » et « Navigator of the seas » (4000 passagers chacun) qui
faisaient escale pour la première fois cette année en rade de Cannes.
Outre-Mer, trois destinations accueillent un trafic croisière : La Réunion dans l’Océan
Indien et la Martinique et la Guadeloupe dans les Caraïbes. La Réunion est située dans un
bassin de navigation croisière actuellement en constitution. La Martinique et la Guadeloupe,
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situées dans le premier bassin de croisière au monde, ont toutes deux été des destinations
croisière à succès, avec 300 à 400.000 croisiéristes par an pour chacune dans les années 90.
Malheureusement ce n’est plus le cas. En effet, en 2005, la Guadeloupe n’a accueilli que
72.719 passagers et la Martinique 93.063. Depuis peu, suite à la mobilisation des acteurs
institutionnels (comité du Tourisme notamment) et à la sensibilisation de la population locale
par l’information sur l’importance de l’activité croisière, nombre de problèmes ont été
résolus. L’activité semble connaître un nouveau dynamisme.
Compte-tenu de la tendance au « gigantisme » des bateaux de croisières ces dernières
années au plan mondial, il est important de souligner que la performance dans le secteur de la
croisière ne consiste pas seulement dans le développement du trafic de paquebots géants. En
effet, les ports en possession des plus grandes infrastructures portuaires ne sont pas
nécessairement les mieux équipés pour l’accueil des passagers et vice-versa. De même les
ports les plus équipés du point de vue portuaire ne sont pas toujours ceux qui connaissent le
plus grand trafic croisière. En France seuls quelques ports sont concernés par le
développement d’une activité des paquebots de grande dimension. Il s’agit de Marseille,
Nice-Villefranche (malgré l’absence d’infrastructures portuaires adaptées), Ajaccio, Toulon,
Fort de France, Pointe-à-pitre et Le Havre.
La France est l'un des premiers pays constructeurs de bateaux. Des chantiers navals
aux infrastructures, des personnels de bords aux acteurs commerciaux, il s'agit d'une industrie
lourde aux investissements colossaux. Elle occupe la 4e place pour la construction et la
réparation navales avec un CA de 555€ (2005). Selon des données faites en janvier dernier, le
niveau de commande à l'échelle mondiale, étendue à 2012, serait de 43 navires pour un
investissement de 18,8 milliards d'euros.
En France, le secteur des petites et moyennes unités pour une clientèle de luxe et/ou de
haut de gamme se développe et constitue des opportunités intéressantes pour les différents
ports aux capacités d’accueil quantitativement limitée.
Les principaux enjeux du marché des croisières pour la France pointés en 1997, par
l’AFIT (devenue depuis ODIT-France) dans une étude sur La croisière dans les ports français
étaient :
¾ Capter les nouvelles clientèles de croisiéristes américains et européens dans un
marché qui dispose d’importantes marges de progression ;
¾ Accueillir les nouveaux paquebots de très grande capacité et développer les
fonctions tête de ligne ;
¾ Conserver un potentiel d’accueil pour des unités de petite et moyenne capacité et
développer l’accueil du haut de gamme ;
¾ Optimiser les retombées économiques des croisières dans les ports en développant
des prestations touristiques qui font l’attractivité de l’escale et la spécificité de la
destination France.
ODIT France a actualisé ces données dans un nouveau document très complet
intitulé La croisière maritime en France métropolitaine et d’Outre-Mer qui s’articule autour
des trois points suivants :
¾ Une présentation du contexte mondial et des enjeux de la croisière ;
¾ Une analyse de la croisière en France : les infrastructures, les performances
et les acteurs ;
¾ Un inventaire des innovations mises en place par les acteurs locaux.
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Actions menées par l’Etat
Les Comités interministériels de la mer (CIMER) des 28 février et 27 juin 2000 ont
souhaité disposer d’un point sur la situation de la croisière, d’une analyse sur les freins à son
développement, ainsi que d’un recensement des potentialités et des moyens susceptibles de
valoriser, de promouvoir et de relancer cette activité au profit du littoral métropolitain et des
départements d’Outre-Mer.
Il avait donc été demandé au ministère chargé de la mer et à la direction du
Tourisme, de créer un groupe de travail sur ce thème et au secrétariat général de la mer de
coordonner l’action du groupe.
Le CIMER du 29 avril 2003 a fixé au groupe de travail de nouveaux objectifs pour
développer la croisière, portant sur la sensibilisation des territoires et des acteurs
professionnels locaux concernés, en vue d’aboutir à de meilleures conditions en terme
d’accueil, de sécurité et de sûreté. Le ministère chargé du tourisme et le secrétariat général de
la mer sont chargés de mettre en œuvre cet objectif.
En outre, le CIT du 9 septembre 2003 a décidé d’engager une réflexion d’une part sur la
valorisation de l’image de la France et des DOM en tant que destination de croisière, d’autre
part sur l’accueil.
Devant l’importance prise par les escales de navires de croisière dans les ports français
depuis 5 ans, une réflexion a été conduite pour inciter les responsables économiques et
commerciaux de la vingtaine de ports concernés en France à mieux prendre en compte cette
demande afin de la satisfaire pleinement. Ce travail a été mené avec la collaboration du
ministère chargé de la mer, de l’association Villes et ports, de l’Union des Ports Autonomes et
des Chambres de commerce et d’industrie maritimes et de l’Assemblée des Chambres
françaises de commerce et d’industrie. Ce travail a été complété par une étude sur les ports
antillais et les collectivités d’Outre-Mer, qui conclue à la faible marge de manœuvre de ces
sites en matière de développement de la croisière.
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