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TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE Daily Rock MENSUEL GRATUIT Septembre 2012 60 www.daily-rock.com Les concerts 2 – 3 • • One Lucky Sperm Les interviews 4 – 7 • • Testament •Sybreed •The Hives •Danko Jones •Katatonia •François and the Atlas mountain Le calendrier 8 – 9 Les dossiers 11 – 12 GARBAGE • développement durable • Croisière Kiss Les chroniques 13 – 14 • Coconut Kings •Progstone •Arcane Roots •Dinosaur Jr. © Laure Noverraz •Dead Can Dance • édito Pussy Rioteuses, Pussy Rioteurs, Dans le marasme d’un mois d’août plombé sous une chaleur à en faire pâlir d’envie le Malin lui-même, la nouvelle tombe en ce vendredi 17, glaciale, par les ondes de la radio.... Trois des cinq membres du gang punk russe Pussy Riot sont condamnées à deux ans fermes de ‘colonie de redressement’. Colonie. Le mot sonne faux. L’euphémisation a de beaux jours en ces temps. C’est plus joli et bucolique que goulag, camp ou prison... Leur ‘crime’ ? Un concert improvisé dans une église orthodoxe où une prière trash scandée par les jeunes filles a fait crisser quelques dents dans la communauté religieuse ainsi qu’au plus haut niveau de l’état. On ne touche pas au sacré impunément, semble-t-il... Maria, Nadezhda, Ekaterina : Courage ! Il y a quelques temps, la chanteuse du groupe The Dresden Dolls, Amanda Palmer, improvisait, elle-aussi, un concert sur une place d’Amsterdam. La belle raffole de ces petits live ‘sauvages’, qu’elle nomme ninja-gigs. Armée (!) de son ukulélé, elle a réussi à gagner l’attention d’une petite troupe de fans et badauds, avant que la police ne vienne interrompre ce délicieux moment artistique et humain car, malheur, la présence d’un monument aux morts rendait la prestation également incongrue et déplacée. Mais qu’est-ce que le sacré, si ce n’est finalement la détermination arbitraire par certains de ce qui l’est et de ce qui ne l’est pas ? Qui détermine ce qui est sacré entre les paroles du groupe russe et des textes bibliques? En France, l’outrage à l’hymne national est désormais considéré comme un délit. Gainsbarre en prison, en 1979 ? La censure, la mise à l’Index et l’emprisonnement constituent un arsenal inchangé depuis des siècles avec toujours le même objectif : museler ceux dont les paroles menacent les détenteurs de pouvoir. Le monde de la musique n’est pas épargné, bien loin s’en faut. Fight the power ! Marc-Henri Remy [email protected] Rencontre avec la moitié sexy/marrante de Garbage, groupe que certains avaient enterré un peu tôt. Rigolade et enthousiasme au programme, saupoudrés d’un poil d’amertume. L a production de cet album est très métallique, frontale, les guitares sont bien en avant… Shirley (chant) : On voulait simplement sonner comme Garbage, ne pas devoir s’excuser d’être nous-mêmes. Nous sonnons comme nous sonnons et comme personne d’autre. Il y aura des gens qui nous détesteront pour ça et d’autres qui nous aimeront. On ne se soucie pas du format radio ou de la scène actuelle. On a été sincère avec nous-mêmes et avons suivi notre instinct naturel. On était très frustré fin 2005, car notre maison de disques de l’époque était arrivée à la conclusion que le son Garbage ne collait plus avec les radios et était sans arrêt sur notre dos en nous disant de bosser avec des artistes hip hop, de changer notre son pour devenir plus pop. On ne se sentait pas concernés par ce discours. Ils ont alors arrêté de nous promouvoir. Après sept ans, nous avons décidé que nous valions mieux que ça. Nous avons des fans même si la maison de disques pense le contraire. C’est ce qui a motivé ce nouvel album en fait. Votre dernière vidéo 'Blood for Poppies' a été vue plus d’un million de fois sur YouTube, qu’est-ce que ça vous inspire ? Duke : J’ai une famille très grande. (rires). Nous utilisons ces moyens avec plaisir en fait. Lorsque tu possèdes ton propre label comme c’est maintenant notre cas, ça nous aide beaucoup. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de lancer votre propre label ? Bonne question ! Shirley : On était sous contrat. Les contrats en général sont souvent en défaveur des artistes. Une fois que tu as signé tu es prisonnier. La chanson 'Battle in Me' est incroyable et puissante ! Quelle est son histoire ? Shirley : C’est la première chanson qu’on a écrit lorsqu’on s’est réuni après sept ans. J’étais très excitée de revoir mes potes. On s’est mis à boire et faire la fête et la chanson est sortie comme ça. Pour les paroles, j’ai eu un souvenir de quand j’étais ado. Ma vie explosait dans tous les sens et j’ai eu le même sentiment lorsque j’ai revu les gars après sept ans, une sorte d’explosion. On savait que quelque chose de bon allait arriver. La chanson parle de… sexe, mais avec la perspective d’un adulte. Lorsque j’étais jeune, je ne me sentais pas puissante sexuellement. Je ne comprenais pas ce qui se passait. En grandissant, tu développes une certaine confiance en toi. Tu commences à savoir ce que tu veux et comment l’obtenir. C’est un sentiment de puissance. Elle semble très spontanée et brute. Shirley : J’ai l’impression que le processus d’écriture a été complètement différent cette fois. Avant je pensais que mes paroles devaient contenir de grandes thématiques. Je devais avoir une super idée. Cette fois, j’étais plus détendue. Ça a enlevé beaucoup de pression. ❚ [JM] Garbage « Not your Kind of People » Pop Others www.garbage.com 2 previews Lovebugs © L. Noverraz Meh Suff ! Metal Festival Hüttikerberg, Hüttikon Zikamart Fully En zieutant les affiches du Hellfest et du Wacken, une petite larme m'est apparue au coin de l'oeil : ah, ce n'est pas par chez nous qu'on verrait quelque chose de pareil… A peine ai-je conçu ces pensées blasphématoires que je tombai, comme à la suite d'une divine coïncidence, sur le site du Meh Suff ! Faut dire que depuis quatre ans, la manifestation helvétique a pris de l'ampleur, et cette année c'est Sodom, les vétérans du thrash, qui trônent fièrement au sommet du flyer. Suivent évidemment des groupes à picoler comme Tankard et Cliteater. Parce que chers rockeurs welches, 'meh suff !' ça veut dire dans notre idiome 'plus soif !', avec un S qu'on entend ! Mais pour ceux qui, malgré le camping à proximité, ne se laissent pas convaincre par le nom du festival, les paroles de Tankard et la couleur ambrée de la bière, ils pourront toujours écouter d'autres pointures plus sombres (Triptykon, Naglfar), plus grasses (Kataklysm, Carnal Decay) ou plus vikings (Kalmah, Thyrfing). Par ailleurs, comme chaque année, les programmateurs n'ont pas oublié de faire la part belle à des formations de chez nous, chez qui 'régionalité' rime avec qualité. Mais attention, âmes sensibles, car ce seront surtout de très gros décibels qui résonneront dans cette clairière perdue au milieu d'une forêt suisse allemande. ❚ [LR] www.mehsuff-metalfestival.ch Zikamart 2012, c'est parti ! Commencé en 2007 par des bénévoles beaucoup trop enthousiastes, voilà cinq ans que sa renommée ne cesse de s'accroître, à tel point qu'il est devenu l'un des évènements immanquables en Valais, la Foire de Martigny noninclue. Le Zikamart ne nous a encore jamais déçu, et ne comptait pas le faire cette année ! Bon, juste un peu sur ce coup : la tête d'affiche, Morning Parade, a dû être annulée. Mais ce sont les jeunes étalons de Pegasus qui les remplaceront au pied levé. Un mal pour un bien ? À vous de juger ! La quasi-totalité de la programmation est helvétique ! Et pas des moindres : Lovebugs, Carrousel, Tonight With Your Mom, Progstone et autres, excusez du peu ! Vous ne connaissez pas assez bien ce qui se fait de mieux en matière de rock au Valais ? Direction Fully ! Pour le dernier plein air de l'année, il va falloir mettre une petite jaquette tricotée par votre grand-mère et foncer direction Martigny, puis se perdre un peu dans la campagne avant d'arriver sur le site du festival. Le jeu en vaut la chandelle, décidément ! Car il semble que plus le festival est petit, plus l'accueil est chaleureux ! D'autant plus que question sympathie, les Valaisans ne sont pas en reste : le verre de blanc résolument scotché à leur main est la preuve la plus flagrante... ❚ [LN] www.zikamart.ch Hell On Earth Kofmehl, Soleure Eleven Rock Festival Kulturfabrik Kofmehl, n 7 au 8 septembre 2012 Walls Of Jericho n12 septembre 2012 Une soirée Satan ça vous dit ? Allez, une soirée cent pour cent hardcore avec Death Before Dishonor, Hundredth, Betrayal mais surtout avec les excités de Detroit menés par la remuante Candace ! Après leur European Persistence Tour (Suicidal Tendencies, Biohazard, Terror...), les voilà qui passent pour une fois par la Suisse ! Il fera chaud comme en Enfer ce soir-là, notamment grâce à leurs riffs survoltés. A noter que Frankie, le guitariste de DBD n'est autre que le mari de Candace et qu'ils ont également un side-project en cours : que du bon donc ! ❚ [GT] www.kofmehl.net n 14 au 15 septembre 2012 Daily Rock Party Gé Rare + Swing In'Class Hero + DJ Geronimo G Bar, Grand-Saconnex n 15 septembre 2012 Et c’est reparti pour un tour !!! Mais quelle excellente idée : enfin une nouvelle Daily Rock Party !!! Cette fois votre mag préféré s’est mis en quatre, que dis-je en huit, seize même trente-deux pour vous concocter une méga fiesta et ce dès l’apéro. Tout commencera à 17h par une expo de Sreet Art d’un jeune artiste romand, Gé Rare. Il vous proposera également une performance live. Formé à l’école de la rue, il s’est mis à peindre sur toile afin de faire des cadeaux et a décidé de continuer vu le succès rencontré. Il s’est également mis à peindre des toiles dans un style Pop Art du plus bel effet. Si tout se passe comme nous le souhaitons, vous aurez aussi la possibilité de pouvoir déguster les vins Motörhead, les deux superbes cuvées en rosé et en rouge. A l’heure où nous mettons sous presse nous attendons toujours la confirmation définitive. Dans la soirée une toute première prestation acoustique des punk-rocker genevois de Swing In'Class Hero. Fans des premiers albums de Green Day, ne manquez pas cette première mondiale ! Comme lors des précédentes Daily Rock Party que nous avons organisées, DJ Geronimo s’occupera de chauffer la foule en délire avec sa sélection rock/metal, et n’oublions pas notre super tombola avec des lots rock’n’roll. ❚ [OD] www.gerardgademann.com n 14 septembre 2012 My Heart Belongs To Cecilia Winter Le Bourg, Lausanne Daily prog rockeurs, c'est à vous qu'on s'adresse ! Le Kofmehl vous a concocté une soirée sous le signe des morceaux à rallonge, des solos dantesques et des claviers symphoniques. En tête d'affiche, Vanden Plas. Les Teutons traînent tout de même 25 ans de carrière, et leurs derniers albums, encensés par la critique, rappellent avec goût le 'Poets & Madmen' de Savatage. Avant ce plat de résistance, les Chaux-de-Fonniers de W.O.F. lanceront le débat, suivis, progressivement évidemment, des Italiens de Soul Secret et des Valaisans de Dawnless. ❚ [LR] www.kofmehl.net Mais qui diable est donc cette Cecilia Winter ? Une prêtresse moderne qui se plairait à ravir les cœurs de ses contemporains ? Tout le monde en parle, mais nul ne sait ! Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’un groupe de sympathisants zurichois et musiciens, une micro secte dévouée à sa cause, arpente les scènes suisses ameutant de plus en plus de fidèles. On sait de source sûre qu’à chacun de leurs concerts la foule d’adeptes grossit tant leurs mélodies sans doute empreintes de sorcellerie sont inspirées et interprétées avec grâce et ardeur. Ouvrez l’œil ! ❚ [RC] www.le-bourg.ch Soleure n 21 septembre 2012 cover stories El Mac Né en 1980 à Los Angeles, Miles 'Mac' McGregor s'intéresse très vite à la peinture, avec comme figure de proue le Caravage ou Vermeer. Inspiré par les peintures à taille gigantesques, El Mac commence ses graffitis dans les années 90, en explorant les contours et les lignes, avec des portraits de ses amis affichés sur des murs d'immeubles. Ce n'est que dans les années 2000 que l'artiste aura sa première exposition en Belgique, après avoir peint sur presque tous les murs, légalement ou illégalement. Ses images photoréalistes sont à comparer avec celles de Chuck Close, dans un contexte urbain, voire futuriste. La chanteuse Gwen Stefani, officiant à nouveau dans No Doubt, et possédant plusieurs tableaux d'El Mac, le contacta en début 2012 afin de réaliser la nouvelle pochette de l'album du quatuor, 'Push and Shove'. Difficile de refuser l'offre, et c'est dans un studio improvisé que le groupe se fait tirer le portrait, avant de laisser la place au talent d'El Mac. 'J'y ai travaillé non-stop pendant plus d'un mois – en dormant à peine, en ne faisant presque rien d'autre que de la peinture. 'Ce fut un travail épique pour moi', avoua-t-il au magazine Billboard. Ce fut un travail photoréaliste assez éprouvant : il faut que les dessins se ressemblent tous de près, mais aient une vision différente lorsqu’on les voit de plus loin. Il y a eu beaucoup d'aller-retour'. En résulte une pochette novatrice, bien loin des artistes street art ayant déjà officié avec des groupes, comme le dernier Madonna ressemblant vaguement à du Warhol, le 'Battle of Los Angeles' des Rage Against The Machine ou le '21st Century Breakdown' de Green Day. Une première dans le travail d'El Mac, une image fraîche, empreinte de street art dans la discographie de No Doubt, 'Push and Shove' sortira le 25 septembre 2012. A vos agendas ! ❚ [LN] www.elmac.net previews 3 © N. Keshvary Toy Sabaton Rocking Chair, Vevey This Is Tigerr Fest #1 17 salles, neuf villes Halestorm Abart, Zurich Il faudra les avoir vus à Zurich en septembre 2011 pour réaliser à quel point ce groupe a pris de l'envergure. Déjà qu'ils volaient la tête d'affiche à Grave Digger, qui traînent eux aussi leur petit bout de chemin quand même. Ils avaient réussi à remplir le Volkshaus un soir de semaine. Et, messieurs, quelle ambiance ! De quoi comprendre d'où vient le mot 'power' dans 'power metal', toutes les formations dragono-chevaleresques scandinaves ne peuvent pas en dire autant. Compréhensible : elles ne comptent pas en leur sein le prodigieux Joakim Bróden, cette bête de scène au look d'enfer, au sex-appeal irrésistible et à la terrible voix grave. Comme si ça ne suffisait pas à les démarquer, il préfère chanter la gloire des héros tombés durant la Deuxième Guerre Mondiale que celle des chevaliers de l'époque médiévale. Une originalité qui transforme leurs paroles en véritables leçons d'histoire. Avec ça, le Rocking Chair risque de se muer en champ de bataille sold-out, surtout lorsqu'on a vu le sort réservé au Volkshaus l'année passée. Mais avant ça, ce sera aux Hongrois de Wisdom de chauffer le public. Les Neuchâtelois de November-7, qui ont déjà ouvert pour Manson, Paradise Lost, Within Temptation ou encore Lacuna Coil, ouvriront les hostilités en début de soirée avec leur metal puissant et mélodique ! ❚ [LR] www.rocking-chair.ch On connaissait déjà les soirées This is Tigerr, organisées par le promoteur lausannois Just Because : Agnes Obel, James Vincent McMorrow ou encore Anna Calvi ont fait leurs premières dates en Suisse dans le cadre de ces soirées. On ne peut donc que se réjouir de l’organisation d’un festival This is Tigerr. Plus de quarante groupes, près de cent concerts, dans dix-sept salles différentes, réparties sur neuf villes suisses (dont Monthey, Lausanne et Genève pour la Suisse romande). De mémoire, on n’a jamais vu en Helvétie un événement d’une telle ampleur dans le domaine des musiques actuelles. Bien entendu, pas question de Metallica, de Manu Chao ou de Linkin Park. Le créneau est cent-pour-cent découvertes puisqu’aucun artiste ne jouera dans une ville où il s’est déjà produit. La grande majorité du line-up n’a même jamais joué en Suisse. Présenter quelques-uns des groupes serait inutile, d’autant plus que les descriptions proposées sur le site du festival sont claires et alléchantes. Si on s’intéresse un tant soit peu aux nouvelles tendances dans les musiques actuelles, on doit inévitablement se pencher sur ce festival. Dans le lot, il y a forcément quelques-uns des grands noms de demain. Une démarche artistique, ressemblant à celle du festival GeNeRiQ, qui fait un bien fou dans le pays. ❚ [SB] www.thisistigerr.ch Dans la zone industrielle de Zurich, quatre jeunes Américains originaires de Pennsylvanie s'apprêtent à monter sur scène. Arejay, le batteur, s'échauffe en martelant les murs de l'Abart avec ses baguettes, débordant déjà d'énergie. Josh, bassiste ténébreux, décide quel couvre-chef il va porter ce soir. Choisirat-il le béret gris ou ose-t-il montrer au public suisse sa calvitie précoce ? Joe fait nerveusement glisser un plectre entre ses doigts. Et puis, face au miroir, Lzzy parfait son maquillage. Elle enfile son pantalon en vinyle et ses bottes à talons. L'instant est solennel, et tous cherchent le regard rassurant de leurs collègues, sans grand succès. Quelques secondes avant que les feux s'allument, ils accrochent un sourire radieux à leur visage auparavant impassible. Car Halestorm le sait, ceux qui ont fait le voyage jusqu'à Zurich sont venus uniquement pour eux, et ils ne doivent pas se défendre becs et ongles en tant que première partie. Grâce à leur second opus, le quatuor peut enfin s'offrir une tournée en Europe sans plus grosse tête d'affiche. La consécration pour tout musicien qui se respecte. Un regard rapide est échangé, et Lzzy s'en va abreuver ses fans sur les premières notes de 'It's not you'. Ce soir, une chose est sûre : tout le monde ressortira du club comblé. ❚ [LN] www.abart.ch Black in Back Metal Toe One Lucky Sperm n 17 septembre 2012 Amalgame, Yverdon n 21 septembre 2012 Les gars, lustrez vos crucifix, Satan s'en ira visiter Yverdon en ce 21 septembre ! Soirée 666 % metal en prévision, avec Maniac Butcher, pour la première fois en terres hell-vétiques en vingt ans de carrière, Borgne, Malmort, Frostmoon Eclipse ou Merrimack. Bref, des quatre coins de l'Europe vont débarquer la crème du metal underground dans un seul et même lieu. Trois mois avant l'Apocalypse, tous les signes sont en votre faveur pour aller foutre vos Doc Martens à l'Amalgame. Alors démêle ta crinière et sors de ton antre, on a des chauves-souris à sacrifier ! ❚ [LN] www.amalgame.ch n 24 au 30 septembre 2012 Bad Bonn, Düdingen n 8 octobre 2012 Bleu Lézard, Lausanne n 22 septembre 2012 Chaque concert du Bad Bonn tient de l'événement. La venue de Toe en est un parfait exemple. Etonnant en effet, que les Japonais couronnent leur éphémère tournée européenne d'une unique date helvétique dans ce petit, mais légendaire, club singinois. Il faudra faire le voyage jusqu'en terre de Fribourg pour entendre le post rock mélancolique des Asiatiques. Célèbres pour leurs expérimentations techniques un peu avant-gardistes, qui leur valent l'appellation 'math rock', leur musique ne perd pas pour autant en émotion, la faute à la profondeur rare du jeu du guitariste. ❚ [LR] www.badbonn.ch n 3 octobre 2012 Oublions ce nom un peu surprenant : après mûre réflexion, nous sommes tous un 'lucky sperm', les autres ayant tous été évincés lors de notre conception. Et avouons que c'est un nom facile à se rappeler ! Donc, One Lucky Sperm, ce n'est rien d'autre que le projet solo du chanteur de 7 Dollar Taxi. Des mélodies légères, osées et surprenantes, qui nous permettent de nous faire remuer des guiboles en moins de deux ! Dans la petite salle du Bleu Lézard, on aime découvrir des groupes qui deviendront célèbres quelques mois plus tard. Nul doute que One Lucky Sperm en fait partie. ❚ [LN] www.bleu-lezard.ch Vu pour vous © L. Noverraz 21 juillet 2012, The Kills, Paléo Festival, Nyon. Entre deux pieux d’un hôtel au milieu de deux tournées, Alison, made in USA, et Jamie, born in the UK, s’envoyaient des démos à l’époque où les cassettes et la poste avaient encore leur mot à dire. Au Paléo, on susurrait leur nom à tout bout de champ et c’est dans un chapiteau chaud comme la braise que le duo a été accueilli. L’introduction de 'Now Wow' a annoncé le début d’un spectacle qui sentait la vie. Quatre percussionnistes psychopathes ont soulevé le show, aidés de toms et d'une caisse claire afin de donner une ampleur encore plus percutante à la musique. Rien n’a été laissé au hasard. ❚ [LMa] 4 interviews Trente ans après leurs débuts, les gars de Mötley Crüe ont non seulement survécu, mais ils demeurent surtout redoutables tant sur scène que sur album (jetez donc une oreille sur leur 'Saints of Los Angeles'). Nous avons eu le plaisir de bavarder avec Vince Neil (chant) quelques minutes avant leur concert récent à Bâle. J 'ai lu dans ton bouquin ('Tattoos & Tequila', autobiographie parue en 2011) que tu apprécies particulièrement l'Europe. Oui, j'adore l'Europe, en particulier toutes ces différences d'un pays à l'autre et d'une population à l'autre. Dommage que ça soit déjà quasiment terminé, puisqu'il ne nous reste plus que deux concerts avant de repartir aux USA... Où vous allez attaquer la tournée en co-tête d'affiche avec Kiss... Tout à fait ! MÖTLEY CRÜE occupée avec Mötley, entre la tournée avec Kiss et des nouvelles 'résidences' à Las Vegas et peut-être à Atlantic City. Pour en revenir à ton bouquin, c'est tout de même surprenant de lire des trucs du genre 'Je ne suis plus membre de Mötley Crüe, je dois juste chanter avec eux'... Ça n'est pas comme si je ne faisais pas partie du groupe : je fais partie du groupe. Mais je ne fais simplement plus partie du côté 'entreprise' du groupe. Si je n'en fais plus partie, c'est parce que ça me permet de faire tout ce que je veux et que, de surcroît, les autres doivent me demander mon accord pour les tournées. Ce qui voudrait dire que, contrairement à ce que tu as déclaré en fin d'année passée, tu te vois quand même un avenir avec Mötley Crüe ? Eh bien là, tu vois, on va d'abord voir ce que cette tournée avec Kiss va donner. Parce qu'on parle de la ramener en Europe et dans le reste du monde l'année prochaine. Et sinon, tu prévois un prochain album solo ? Oui, quand j'aurai le temps... Mais là ça n'est pas possible, parce que toute l'année prochaine sera Mais est-ce que tu penses que, pour autant, Mötley Crüe reçoit le respect qu'il mérite de la part du milieu musical ? Testament signait son grand retour sous son incarnation originelle au milieu des années 2000, comme en témoigne le très puissant 'Live In London' paru en 2005. Après avoir tourné aux quatre coins du monde, le groupe nous offre un nouvel album, 'The Dark Roots of Earth'. Eric Peterson, cerveau du groupe, a accepté de discuter avec nous de l’actualité brulante de Testament ! E ric, votre nouvel album va sortir prochainement, est-ce que tu peux présenter ce disque aux fans ? Eric Peterson : Oui bien sûr. Il s’appelle 'The Dark Roots of Earth'. De tous les disques que nous avons fait, il s’agit probablement de notre meilleure production, et on y retrouve tous les éléments qui ont fait le succès du groupe depuis le premier album : des chansons rapides, du blast beat, des gros riffs, des vocaux puissants, etc… C’est un disque qui est moderne tout en conservant les éléments de thrash old school propres à Testament. Encore une fois, cet album est produit et mixé par Andy Sneap. Il fait figure de référence depuis quelques années dans le thrash. Quelle est sa contribution sur ce nouvel album ? On avait déjà travaillé plusieurs fois avec lui auparavant, et on a toujours été très content de son travail, donc ce choix s’est imposé naturellement. Il nous a aidés tout au long de l’enregistrement du disque, et a bien sûr travaillé à façonner le son de 'The Dark Roots of Earth', mais nous a parfois également guidés musicalement. Là encore, nous sommes très satisfaits de son travail, il a parfaitement saisi ce que nous voulions pour cet album. Tu as commencé à jouer il y a quelques années des parties lead sur scène. Tu en as également interprétées sur 'The Formation of Damnation' pour la première Et toi, à titre personnel, penses-tu que tu as le respect que tu mérites en tant que chanteur et frontman ? Oui, parce que je me donne à fond chaque soir et que ma voix est meilleure qu'elle l'était il y a 30 ans. Tu sais, je peux chanter tous les soirs, peu importe les conditions, ça n'a pas d'importance : aussi longtemps que je vais sur scène, que je m'y amuse et que je sonne bien, c'est tout ce que les gens attendent de moi. Rock Rock Rock ! Pour moi, Mötley Crüe représente les 80’s, mais également la débauche, les excès, etc... Mais ça n'est que mon opinion... Qu'en penses-tu ? C'est exactement ça ! (rires) Avec Mötley Crüe, nous avons toujours fait les choses à notre façon. Et c'est quelque chose de formidable de toujours avoir du succès et d'être encore viable 31 ans après avoir débuté, en continuant à remplir des stades et des grandes salles. D'ailleurs, des années 80, il n'y a guère plus que quatre groupes qui continuent à le faire : il y a nous, Bon Jovi, Metallica et U2. C'est tout. Donc pas de nouvel album de Mötley en vue ? Non non, nous n'en n'aurons pas le temps, car nous allons encore tourner toute l'année prochaine. Non, on ne reçoit aucun respect du tout de la part du milieu musical. Mais on s'en fiche. Tout comme, par exemple, le Rock n' Roll Hall Of Fame se fiche de nous. fois depuis les débuts de Testament. Qu’en est-il pour 'The Dark Roots of Earth' ? Effectivement, j’ai joué des parties lead sur cet album. Moi et Alex Skolnick avions des idées, nous retenions et travaillions les meilleures, et au final la répartition devait être équitable entre lui et moi. Je pense que c’est à peu près 50/50. J’adore toujours jouer des riffs et de la rythmique, mais jouer également des soli, ça rend la chose encore beaucoup plus intéressante pour moi. Mötley Crüe « Saints Of Los Angeles » Motley Records / Eleven Seven Music www.motley.com Les leurs ne sont toujours pas écrit ! Est-ce que vous pensez que Gene Hoglan pourrait devenir un membre permanent de Testament ? On y travaille, mais ce n’est pas facile, puisqu’il a des engagements dans d’autres groupes. Mais en ce www.testamentlegions.com Comment décrirais-tu les membres de Mötley Crüe en deux mots ? Nikki Sixx : Très intelligent. Tommy Lee : Le clown de la classe. Mick Mars : Le mort-vivant. et... Vince Neil : Un gars ordinaire. ❚ [GS] TESTAMENT Paul Bostaph a quitté Testament à cause d’une longue période d’indisponibilité due à un accident. Gene Hoglan (Devin Townsend) tourne actuellement avec vous. Qui a joué les parties de batterie sur ce nouvel album ? Gene Hoglan a enregistré toutes les parties de batterie de ce nouvel album. Il tournera également avec nous autant que son agenda le lui permettra car il est extrêmement occupé. Chris Adler de Lamb Of God a également participé aux sessions mais n’apparait pas sur la version régulière de l’album (ndlr : il apparait sur une bonus track disponible via iTunes). Testament « The Dark Roots of Earth » Nuclear Blast A tes débuts, David Lee Roth (Van Halen) t'a donné des conseils qui t'ont été utiles : si tu devais t'adresser à un jeune musicien d'aujourd'hui, que lui dirais-tu ? Probablement la même chose que ce que David Lee Roth m'a dit : n'oublie pas que c'est un business. Prends du plaisir sur scène, mais mets de l'argent de côté, parce qu'il y a beaucoup de gens pourris dans ce milieu. Et ne fais pas confiance à tout le monde. © www.deankarr.com qui me concerne, j’aimerais beaucoup car c’est un batteur exceptionnel. Quand je jamme avec lui ou quand j’écris, je ne ressens aucune limite concernant ses capacités à jouer telles ou telles parties de batterie. Je ne sais pas s’il va devenir membre à part entière de Testament, mais c’est un batteur avec qui il est exceptionnel de jouer, que ce soit sur scène ou en studio. Vous avez, en reformant le line-up originel de Testament, ouvert la voie à un véritable retour des groupes de thrash de la Bay area des années 80, qui était parfois un peu tombés dans l’oubli, comme Death Angel, Exodus ou bien Forbidden. Maintenant que vous voyez que cette scène vit encore 25 ans après, qu’est-ce que ça t’inspire ? Je suis très fier d’appartenir à cette scène, de l’avoir vue grandir, et de voir que maintenant Testament et tous ces groupes sont toujours en forme. Regarder dans le rétroviseur de quoi on est partis, et où on en est maintenant, ça me rend vraiment fier. ❚ [AB] publicité 5 6 interviews THE HIVES Comme au bon vieux temps Sur la pochette, les Suédois se la jouent classe, queue-de-pie et haut de forme. Leur musique, elle, ne fait toujours pas dans le classieux, même si la fougue des débuts semble un peu oubliée. disque, on voulait le garder nu de tout synthétiseur. Il devait y avoir de vrais saxophones, de vrais orgues. C’est plus difficile d’écrire de bonnes chansons ou de ne pas répéter une formule trop souvent usée ? C’est d’arriver à être content de la chanson. Et on y passe beaucoup de temps. Je comparerais ce processus à la construction d’un gigantesque château en Lego. C’est comme un grand puzzle Hives. Un puzzle, qui, si j’en crois le titre 'Lex Hives' avait tout de même besoin d’être régi par des lois bien précises. Plutôt un paquet de règles à ne pas suivre. Ça fait vingt ans que l’on essaie de ne pas tomber dans certains travers. La seule règle à suivre, c’est que l’on doit faire ce dont on est capables. Et ce coup-ci on a même essayé d’être le plus Hives possibles, comme au premier jour. ❚ [YP] The Hives « Lex Hives » Sony Music www.thehivesbroadcasting service.com A près cinq ans d’absence, vous débarquez avec deux titres au message simple: 'Come on' et 'Go Right Ahead', un peu comme si vous aviez besoin de vous donner du courage. Ça ne change pas tellement de d’habitude, on a toujours aimé placer en début d’album des titres accrocheurs, qui doivent prouver qu’on est toujours les mêmes. Ok, mais malgré tout il y a dans 'Go Right Ahead' des cuivres comme on n’en a jamais entendu en vrai dans votre musique. Par le passé on avait des lignes de cuivres jouées aux claviers, cette fois on voulait de vrais instruments. On a fait venir un pote à nous en studio. C’est à l’image du Le quatrième album des death wavers romands confirme la direction musicale prise par le groupe et sa qualité la valide. Drop, guitariste et co-fondateur, ne nous contredira pas.. C omment définirais-tu l’étiquette musicale que vous vous êtes apposés, la death wave ? C’est un mix de death metal et de new wave. Comme si Carcass et Depeche Mode copulaient. Tout est parti d’une blague en fait, lors d’une interview radio où on avait pas mal picolé et où on se moquait des groupes qui définissaient leur style avec des trucs incroyables… après coup on s’est dit que ça collait bien, alors on l’a gardé car on est très second degré. Le dernier album est toujours le meilleur, tu confirmes ? Pas forcément. Il est clair que tu te mets toujours la pression pour parvenir au meilleur résultat possible. Au moment où tu as le résultat final dans les oreilles, et que tu te sens prêt à le sortir, tu crois en ton meilleur album. Au fil du temps, les choses changent parfois et les auditeurs se chargent de vite te faire comprendre si leurs attentes ne sont pas atteintes (rires). Je ne me dis pas que le dernier album est le meilleur, c’est juste celui que j’ai le plus de plaisir à écouter. La nouveauté c’est excitant. Qu’avez-vous changé par rapport au précédent disque ? Pas énormément de choses à vrai dire. On a composé dans un laps de temps très court, comme le disque d’avant, mais cette fois on a plutôt bossé à partir de riffs. Cet album est beaucoup orienté sur le feeling et je pense que les nouveaux morceaux sont pour la plupart taillés pour la scène. C’est ce qui péchait un peu sur l’album d’avant. rock’n’rollement vôtre De passage à Paris, Danko Jones en personne, leader du groupe portant son nom a bien voulu répondre a quelques questions concernant l’actualité du groupe. I l ressemblera à quoi ce nouvel album ? Les paroles tourneront toujours autour de la gente féminine ? Il s’appellera 'Rock and Roll is Black and Ils surfent la vague Le fait d’être un groupe de metal suisse romand, ça vous freine, ça vous aide ou ni l’un ni l’autre ? Franchement ça ne change pas grand chose d’être suisse ou zimbabwéen, le but c’est d’y croire et de se donner les moyens. Certes, en Suisse on a moins d’aides et de subventions que dans les pays scandinaves par exemple, mais le secret c’est de se bouger le cul et de vivre son trip a fond. Il y a beaucoup de bons groupes émanant de la Suisse depuis quelques années, faut pas que ça s’arrête on est sur la bonne voie et je suis super content DANKO JONES SYBREED Blue'. Il a été enregistré au Noble Street studios à Toronto. Il a été enregistré avec notre nouveau line-up. Il est un peu dans la continuité de l’avantdernier, mais peut-être un peu plus punchy. Je pense que c’est l’apport de Mike Fraser (Metallica, AC/DC) au mixage qui a permis d’obtenir cette puissance avec un bon gros son rock. Quant aux paroles, oui bien sûr que cela portera sur les femmes. C’est le sujet qui colle le mieux au rock’n’roll finalement. Une autre actualité récente est la sortie de votre DVD, 'Bring on the Mountain'. Oui il s’agit d’un double DVD sorti il y a quelques semaines maintenant. Il y a un documentaire, un mini-live de différents concerts mis bout à bout, et un petit film basé sur la trilogie 'Below the Belt' qui s’appelle 'The Ballad of Danko Jones' où j’ai pas mal d’invités dessus comme Lemmy ou encore Elijah Wood. Et enfin toutes les vidéos du groupe depuis le début (dix-neuf au total). que cette petite scène metal ait repris vie, car en presque dix ans après la disparition de Nostromo et Shovel, il se passait plus grand chose de nouveau…et surtout d’intéressant. ❚ [YG] Sybreed « God is an Automaton » Listenable Records www.sybreed.com Pour finir cette interview astu autre chose à dire à nos lecteurs ? J’ai un Podcast sur Itunes qui s’appelle : 'The official Danko Jones Podcast' qu’on peut télécharger gratuitement dont le principe est d’interroger un invité pendant quarante minutes. Et enfin il va y avoir un livre qui sortira cette automne qui retranscrira les anecdotes et phrases de musiciens qui ont fait le rock. On y retrouvera Lemmy, Jello Biaffra, Morbid Angel, White Zombie etc… Il devrait s’appeler 'Publics Trouble'. ❚ [NK] Danko Jones « Rock’nroll is Black and Blue » Bad Taste Records www.dankojones.com interviews FRANCOIS AND THE KATATONIA ATLAS MOUNTAIN sombre roi ! monts et merveilles ! © cucutapool La musique du groupe francobritannique est une véritable invitation au voyage, au vagabondage de l’âme, à la mélancolie. Une douceur et sensibilité incarnées par le leader François Merry qui partage sa vie entre Bristol et sa Charente-Maritime natale. Rencontre avec ce dernier qui vient tout juste de débarquer du festival de jazz de Montréal. Et dont les traits du visage trahissent la fatigue du voyage. Avec 'E Volo Love', tu livres un album très contemplatif et mélancolique. Quel message veux-tu faire passer ? Ça va paraître un peu pompeux, mais je pourrais résumer le message en citant Jim Harrison, un écrivain que j’aime bien : 'Be brave, you belong to the world'. C’est dans ce sens que l’album est contemplatif. Il n’y a pas toujours une solution aux problèmes, mais il suffit d’être soi et les choses se résolvent par elles-mêmes. J’espère donner du courage aux gens. Le nom de l’album a deux particularités. C’est un palindrome et tu as utilisé une expression typique de Bristol. (il sourit) Les Bristoliens mettent 'Love' comme interjection à la fin de leurs phrases. Comme nous on dirait 'mec', par exemple. Je vais essayer de faire la même chose en France. Je me demande comment une caissière de supermarché réagirait si je lui disais 'Merci mon amour' après m’avoir rendu la monnaie. C omment est né Frànçois And The Atlas Mountain ? Je voulais créer un groupe dans lequel je ne voulais pas disparaître parmi d’autres individus. J’ai fait partie de formations dans lesquelles je me suis laissé déborder par les ego des autres. Cette fois, je voulais que ça soit clair, que ce soit mon groupe et moi qui décide. © Tom Cops Quelle serait le moment idéal pour écouter ton album ? Donc cette fois tu veux mettre en Ce serait en prenant sa voiture tôt le avant ton ego. matin pour aller faire du surf ! Mais (il sourit) Exactement ! Non, on m’a dit plein de choses à ce sujet. sérieusement, je voulais que mon Une personne m’a affirmé avoir fait nom soit utilisé pour le groupe afin l’amour en écoutant mon album. que je puisse me retrouver lorsque Honnêtement, c’est quelque chose j’écoute nos albums. En soi, François que je n’imaginerais pas faire moiand The Atlas Mountain, c’est même (il rit). ❚ [ND] l’histoire d’un écrivain et de ses aventures. Toutefois en live, ça me gêne Francois and the parfois que mon nom atlas mountain soit mis en avant. Sur « E Volo Love» scène, nous sommes Domino Records plusieurs personnes qui partageons un plaisir commun. C’est www.francoisandtheatlas une communauté. mountains.com Les petits impatients que vous êtes peuvent cesser de ronger leur frein, le nouvel album de Katatonia est arrivé. Noirceur et mélancolie, associées à cette maitrise sans faille à laquelle le groupe nous a habitués. Jonas répond à nos questions. dois toujours essayer d'élargir ton horizon, de varier autant que possible. Globalement, c'est un processus assez naturel. uel est le message que vous vouliez faire passer avec cet album ? J'essaie toujours d'aborder les textes de la même manière à chaque album. Mon but principal est que les paroles aillent main dans la main avec la musique, ce qui implique que chaque morceau ait un type différent de paroles. C'est un challenge. Evidemment, j'essaie d'écrire d'une certaine m a n i è r e , d'aborder le côté sombre de la vie de tous les jours. C'est là que je me situe, que sont mes réflexions. Chaque morceau de l'album a une sorte de thème associé. C'est une forme de réflexion et d'émotion abstraite jaillissant et essayant d'être en accord avec la musique. Vous serez aux États-Unis en septembre, pourra-t-on vous voir en Suisse bientôt ? Absolument. On sera en Amérique du Nord en septembre, on fera probablement deux tournées d'affilé là-bas, et ensuite on reviendra en Europe. On enchainera directement avec une tournée qui durera presque deux mois en novembre et en décembre. Q Selon toi, quel serait le meilleur environnement pour écouter cet album ? Je pense que tu dois t’échapper des distractions, en premier lieu. Tu dois être prêt à intérioriser l'entier de la chose. Peut-être un casque dans une pièce sombre ou alors des paysages sauvages. Je pense que le plus important est de ne pas te laisser distraire. Je pense que ce serait mon environnement favori, quelque chose d'isolé. Vous aviez joué en Suisse romande au L ong'I'Rock Festival pour votre précédent album, comment, c'était ? C'était bien. Un peu étrange parce qu'il y avait peu de monde venu nous voir, mais ça n'était pas important, parce que les gens qui étaient là étaient vraiment dans le truc. C'était peut-être un des festivals les mieux organisés où nous avons joué. ❚ [GN] Est-ce difficile de créer de nouvelles chansons, vingt ans après vos débuts ? Ça devient un peu dur, en effet, mais tu sais, nous ne sommes plus le groupe que nous étions il y a vingt ans. Nous Katatonia n'écrivons plus le même « Dead End Kings » genre de musique, Peaceville Records bien que nous soyons toujours le même genre de personnes. Nous ne sortons pas des choses révolutionnaires à www.katatonia.com chaque album, mais tu 7 8 agenda des clubs & des festivals 9 10 publicité dossiers 11 côté matos Batterie Tama Silverstar Series Hé, faut pas croire, les batteurs ne sont pas tous cachés derrière leurs fûts et inutiles aux yeux de tous ! D'ailleurs, H&M a sorti un top 'I prefer the drummer', que vous pouvez m'envoyer si vous le trouvez. Et vu qu'un batteur, ça prend soin de son image, afin de concurrencer un peu le bassiste, lui aussi insignifiant face au charisme d'un chanteur ou à la sexitude féline d'un guitariste, et bien mon ami, le batteur va devoir s'armer de tout ce qui est en son pouvoir pour devenir un musicien à part entière, et tirer un peu son épingle du jeu. Et là, Tama fait fort en lançant une batterie sexy, ténébreuse et pratique. Bref, tout ce qu'il faut pour jouer des coudes dans le milieu scénique : j'ai nommé la Tama Silverstar ! Comme son nom l'indique, sa couleur fait toute la différence. Pas de noir, c'est chiant le noir, pas de couleur primaire non plus, non, non, la Tama Silverstar prend la couleur argent pour attirer les belles groupies du premier rang ! Dès lors, déjà la moitié du public, celle qui peut voir le batteur, est conquise ! L'autre moitié du public, elle, reste obnubilée par le guitariste, qui lui, a les moyens de changer de guitare à chaque morceau, ses Gibson et Ibanez toutes plus flamboyantes les unes que les autres... Une fois installé derrières sa batterie, le batteur prend donc possession d'elle en s'en imprégnant, notamment en invoquant les dieux du rock. Et si c'est un batteur de heavy metal, la Tama Silverstar n'est pas pour lui. En effet, de par sa petitesse (vingt pouces pour la grosse caisse), la Silverstar est certes pratique et maniable, mais n'a pas un son très lourd. Elle convient donc plus à des jazzmen, ou des pop-rockeurs en herbe, plutôt qu'un musicien avide de sons lourds et gras. Par contre, elle envoie ! Le kick est puissant, les toms efficaces et la caisse claire redoutable. Autre avantage également, les toms sont entourés d'arceaux permettant d'amortir les vibrations, afin de donner un son moins brouillon. Le hi-hat est assez sensible pour pouvoir profiter amplement de ses capacités, et ainsi jouer plus finement que 'hi-hat fermé / hihat ouvert'. De plus, Tama nous offre deux clés d'accordage, au cas où l'on perdrait la première, ce qui arrive bien trop souvent à mon goût ! Bref, c'est un batteur heureux qui découvrira la Silverstar, nouvelle femme de ses rêves. Seul bémol, le goliath devrait plutôt approcher les seize pouces, afin d'avoir plus de variété dans le jeu de toms. Autre alternative, acheter un second goliath, approchant les deux cent balles. Mouais... De plus, autre inconvénient, la peau de grosse caisse n'est pas préalablement percée, ce qui vous donne deux choix : soit vous faire haïr par l'ingé-son lors de tous vos prochains concerts, soit la percer vous-même, avec le maximum de tact que vous avez en stock. Dommage qu'avec les temps, toutes les peaux de grosses caisses ne soient pas percées, ce n'est tout de même pas un luxe ! Vous pouvez la trouver en magasin pour approximativement 1300 francs, ce qui est, avouons-le, tout à fait honorable et abordable pour les débutants comme pour les désireux d'acquérir une batterie neuve. La gamme Silverstar ne cesse de s'agrandir, si vous voulez agrémenter votre instrument de nouveaux toms. Conclusion La Tama Silverstar est originalement colorée, très classe, pratique, mais ses finitions pourraient nous trahir d'ici quelques années, ou lors d'un malheureux incident lors d'une manipulation hasardeuse. Bref, je crains que mon floor tom ne s'écaille contre ma bagnole si je n'achète pas des flight case, qui coûtent un bras et demi. Et vous croyiez que la musique n'était pas une activité coûteuse ? Le Pack comprend Grosse caisse (20') Caisse claire (16') Petit tom (10') Moyen tom (12') Gros tom (14') Deux Pieds de cymbales Un pied de grosse caisse Iron Cobra Points forts Son prix abordable Sa couleur originale Ses détails sexy Points faibles Les finitions Un siège, ce serait sympa... CARS, BIKES AND ROCK’N’ROLL Hangar Rockin www.crazyeventik.ch Pour cadrer le Hangar, il suffit, pour ceux qui connaissent le Greenfield (les autres, direction Greenfield 2013 !), de s’imaginer un décor similaire, mais en plus intime, encore plus dissimulé au cœur des Alpes. P as de doute, tous ces festivals gagnent un certain cachet à être nichés dans ces vallées pittoresques, transformant la virée en véritable roadtrip le long des cols et routes sinueuses. Destination et voyage se fondent ainsi en une seule expérience exceptionnelle. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Les premières années du Hangar se sont déroulées sur la piste de Birrfeld, dans les plaines entre Argovie et Zurich. C’est à partir de 2008 que la décision a été prise de derrière la végétation. Celui-ci se divise en plusieurs zones afin de réunir les véhicules : ceux d’avant 1960 et ceux entre 1960 et 1968, puis le parking standard pour les visiteurs. On ne rigole pas sur les années donc, mais c’est pour mieux s’imprégner de cette atmosphère vintage : Chevrolet, Ford, Cadillac, Oldsmobile et du côté des deux-roues, Harley-Davidson, Triumph, BSA et les vénérables Indians. Mais plus que les véhicules, ce sont les personnes habillées tel qu’il y a plus de 60 ans qui contribuent à ce voyage dans le temps : femmes aux robes colorées et hommes aux pantalons à pinces et gomina dans les cheveux. Les nombreux tatouages étant le seul détail anachronique nous replaçant à notre époque. Puis c’est direction la piste de course pour un mano a mano sur 1/8 de mile. L’air se remplit vite de la douce odeur de la gomme brûlée et de l’essence. Même les Vespa ont droit à leur course, moment encore plus drôle où les concurrents prennent péniblement de la vitesse sur ces quelques mètres. déménager vers St-Stephan, dans la vallée entre Zweisimmen et Lenk. Si le gain au change a été ce fabuleux décor offert par les montagnes environnantes et les cimes enneigées au loin, c’est plutôt du côté de la météo qu’il faut y voir un éventuel désavantage, avec des éditions détrempées par le déluge ou des orages violents, comme la grêle pour 2012 ! Mais ce ne sont pas quelques gouttes de pluie qui vont refroidir la passion de ceux qui viennent des quatre coins de l’Europe pour se réunir le temps d’un week-end. En effet, les kustom addicts arrivent d’Italie, de Belgique, d’Allemagne, de France... L’affluence semble grandissante chaque année, le parking ayant l’air toujours plus bondé sur cette piste d’aérodrome où les vieux hangars militaires se dissimulent à présent Côté musique, les deux soirs sont dédiés au rock’n’roll ! Provenant également de nombreux horizons, les groupes officient tant dans le rockabilly que le rock 60’s et le blues, parmi lesquels The Bellfuries, Si Cranstoun et les Genevois The Noisy Boys, transformant très vite la fosse en piste de danse. Et la grande nouveauté de 2012, ce fut l’introduction d’un tremplin interne, où trois groupes suisses se disputaient la place sur la grande scène pour l’édition suivante. Entre Hang Em Higher, Black Shirt Samurais et les Coconut Kings, ce sont ces derniers qui ont gagné leur ticket, grâce leur rock’n’roll endiablé et une prestation live épique sous l’orage et la grêle (chronique de l’album dans ce numéro !). ❚ [MHR] 12 dossiers REFUSE AND RESIST ? Remake and reboot - 1ère partie Du manque d’inspiration et de l’envie de pognon dans le cinéma d’aujourd’hui. L’inspiration semble manquer dans le cinéma de genre américain. L ’industrie cinématographique de l’Oncle Sam ne trouve rien de mieux depuis plus de vingt ans que de nous resservir des remakes (entendez par là, refaire le même film) ou des reboots (reprendre une histoire déjà mise en scène au cinéma et l’adapter au contexte actuel ou autre). Si les USA nous ont habitués à refaire des films d’autres continents (The Ring par exemple), ils sont aussi très forts pour reproduire leurs propres longs métrages ! Les plus jeunes d’entre vous ont sûrement vu Halloween de Rob Zombie (2007). Ma génération a vu et revu Halloween de John Carpenter (1978) ! Ehhh oui, Rob Zombie n’a rien inventé les enfants ! Le remake est, d’ailleurs, très bon et a reçu des critiques élogieuses de la part des cinéphiles. Cette mode a commencé entre 1976 et 1980, certains réalisateurs issus du baby-boom ont entrepris de rendre hommage aux films qui avaient bercé leur enfance. Cela nous a donné 'La Chose' de John Carpenter (1982), remake de 'La chose venue d’un autre monde' de Christian Nyby (1951). Du noir et blanc, on passait à la couleur et les effets spéciaux de papy étaient relégués au placard et remplacés par ceux de l’excellent Rob Bottin, connu pour avoir déjà travaillé sur un autre remake en 1978, celui de ‘King Kong’ (le premier datant de 1933, le deuxième de 1976 et le dernier de 2005). Ce fut un succès pour John Carpenter et son acteur fétiche Kurt Russell. D’autres s’engouffrèrent alors dans la brèche, notamment David Cronenberg qui nous pondit le meilleur film fantastique de tous les temps avec 'La Mouche' (1986), remake du film 'The Fly' de 1958 interprété à l’époque par le grand Vincent Price et réalisé par Kurt Neumann. Jeff Goldblum tient le rôle-titre du docteur Seth Brundle qui, suite à une expérience de téléportation qui a mal tourné, se transforme en mouche géante, son ADN ayant été absorbée par l’ADN de l’insecte noir. Succès fulgurant et oscar pour le film. Ce qui rendait ces films passionnants et intéressants, c’était le talent et l’acharnement de leurs réalisateurs, leur passion du cinéma de genre et le respect des spectateurs et de l’essence de l’œuvre originale, ce qui manque cruellement aujourd’hui dans certains remakes. Le pognon a remplacé la passion. En 1976 sort 'The Omen' (La Malédiction) de Richard 'Arme Fatale' Donner avec le talentueux Gregory Peck, l’histoire de l’enfant de Satan venu sur Terre pour accomplir ses démoniaques desseins (et nous gratifier d’une scène d’anthologie de pendaison de nounou lors d’un anniversaire, mythique !) Le film surfe sur le succès de l’Exorciste sorti trois ans plus tôt. Carton au Box-Office : trois suites et une trentaine d’années plus tard, un remake est annoncé en grandes pompes pour le 6 juin 2006 (ben voyons, sortie à 6h du mat ?). On crédite Mia Farrow, histoire de rameuter les fans du genre horrifico-satanique (Rosemary dans 'Rosemary’s Baby' c’est elle) et c’est un flop ! Montage sensé faire peur, gamin tête à claques, personnages des parents inexistants, scènes reprises au millimètre près sans panache, seule Mia s’en sort mais cela ne suffit pas à remonter les ventes : le film est un bide boudé par les fans qui crient au scandale. ❚ [RV] La suite dans le prochain Daily-Rock. THEIR SATANIC MAJESTIES REQUEST www.theebookpeople.com 50 Years – The Rolling Stones. 'Views from the inside, views from the outside'. part 1 Peu de groupes ont su déchaîner les passions comme les Rolling Stones. Leur attitude rebelle et anticonformiste et un dosage subtil entre blues et rock les ont fait entrer de plein pied dans la légende. Oh Yeah ! C inquante ans de rock n’ roll, et même si, depuis la sortie de ‘Some Girls’ en 1978, ils se sont une peu perdus en devenant une énorme machine à fric, il est indéniable qu'ils sont l'un des groupes les plus fascinants de leur génération. Fan ou pas, difficile de nier l’impact des Stones sur l’évolution de notre cher rock n’ roll, et de nos non moins chères rock stars. Les Stones ont non seulement fait couler beaucoup d’encre, mais ils ont aussi marqué les esprits de toute une génération. Leur débuts en 1962, en même temps que ceux des non moins célèbres Beatles, marquent un tournant dans l’histoire du rock. Influencés par le rock d'Eddie Cochran et Buddy Holly, par le jazz de la Nouvelle Orléans et le Dixieland , le jazz tout court (Brian Jones était fan du grand Charly Parker) et le blues puissant de Muddy Waters, ils ont apporté au rock de la profondeur et une merveilleuse tessiture reprise un peu plus tard dans un style plus dynamique par des groupes mythiques eux aussi comme ZZ Top, AC/DC et tant d’autres. Ce qui rend cet e-book particulièrement attrayant, une fois digéré le format (rien ne remplacera jamais un vrai livre) c’est qu’il n’est pas seulement une biographie. C’est un véritable travail de fourmi patiemment mis en place par Hanspeter Kuenzler, un journaliste rock suisse, ayant à son actif les interviews de pas mal de légendes comme Charly Watts, Bill Wyman, Paul MacCartney, Ringo Starr, ou Tina Turner. Un projet ambitieux et titanesque, deux tommes, en tout deux-mille pages qui vous apprendront tout et plus encore sur l'aventure de ses monstres sacrés du rock. Le premier tomme paru en juillet, va de 1962 à 1986 (la partie la plus excitante de leur histoire). En tout neuf-cent nonante pages dont septante-huit photos choisies avec amour. La deuxième partie verra le jour en septembre. Le e-book compile les notes de l’auteur sur la vie des remuants Anglais ainsi que des extraits de presse (dont certains devenus introuvables) de l’époque. On y apprend tout sur leur carrière, leurs influences, leur vie privée mariages, ruptures. Eclats et déboires avec la justice y sont détaillés avec pertinence et contribuent sans doute encore aujourd’hui à la légende des Rolling Stones. Chaque chapitre comprend une petite récap’ des disques sortis durant l’année évoquée ce qui permet de bien situer le contexte musical. Et bien sûr, des anecdotes croustillantes et sulfureuses et des photos vintage comme on les aime, des interviews et même quelques écrits extraits de livres pondus par les intéressés. On aurait aimé plus de photos, mais on va pas en faire une fromage non plus ! Participez à notre concours, deux d’entre vous pourront gagner un exemplaire du e-book sur notre site. Pour les autres, vous pouvez le télécharger pour une quinzaine d'euros sur le net. It’s only rock’n’roll… ❚ [RC] swiss made dans les bacs 13 Sybreed God Is An Automaton Listenable Records Quatrième album des Romands déjà, qui avaient décidé à la sortie de leur fort bon troisième album de requalifier leur musique en death wave metal après l’avoir baptisée cyber metal. Qu’est-ce que ça change me direz-vous ? Plus de nappes de synthé, plus de refrains à chant clair aérien (ça c’est le côté new wave), tout en gardant l’ossature de riffs syncopés, de batterie très complexe et de chant hurlé (ça c’est le côté death). Un cocktail redoutablement efficace avec ses moments couillus ('Red Nova Ignition') ou planants ('God is an Automaton'), voire l’alternance des deux dans le même morceau ('The Line of Least Resistance'). Du très bon boulot, très plaisant à écouter, avec en prime des morceaux plus variés que sur la galette précédente : que demande le peuple ?! ❚ [YG] www.sybreed.com Dead Bunny The Truth Is A Fucking Liar 'Chop Records Grands gagnants 2011 du très convoité Demotape Clinic (cinq mille balles pour financer un album, et une jolie pub par la même occasion), les Dead Bunny avaient fait un tube en puissance : 'I don't know you', diffusé sur toutes les bonnes radios se respectant, avant de s'attaquer à ce nouvel opus, paru fin août. On s'attendait donc à une déferlante sauvage et rock'n'roll, à l'image du titre susmentionné, mais que nenni. Neuf titres, allant en décroissant dans les BPM, s'alignant sans réel titre phare ou même accrocheur. Attention, loin de moi l'idée de dire que 'The Truth Is A Fucking Liar' est mauvais, mais pour un groupe qui a brillé l'année passée par son originalité, on en attendait clairement plus. Ils nous avaient garantis aucun compromis, nous auraientils menti ? ❚ [LN] www.deadbunny.ch Progstone In the Wild Autoproduction Ce n’est pas donné a tout le monde de jouer une musique à priori déjà connue (stoner) et de la rendre originale. Ça sonne, ça touche et ça envoie autant dans les riffs que dans la subtilité vocale qui est très naturelle. Une voix magique qui transmet quelque chose de vrai. Être polyvalent et renouveler son jeu n’est pas toujours facile pour tous les groupes, mais voici Progstone qui développe ses arrangements avec une aisance qui rappelle les meilleurs Soundgarden ou Pearl Jam, mais avec une touche personnelle capable de captiver l’auditeur pris en otage. Un pas en avant pour un groupe soudé qui réalise ses promesses avec brio un disque de plus, avec en plus une production qui tient la route. Il ne manque que le public et les programmateurs pour leur donner la chance qu’ils méritent. ❚ [RD] www.myspace.com/progstone.ch Coconut Kings Solid Serenades Cheeta Music T’aime pas danser canard ? Je te jure, mon âme au diable, qu’en mettant ce skud des Coconut Kings le volume à 11, que tu sois au bureau, dans ta douche ou dans ton cercueil, tes nerfs vont immédiatement se mettre à vibrer au rythme du groove concocté par ce groupe venu de Sion. Et putain ça démange : un rock’n’roll survitaminé qui transporte soixante ans en arrière, lorgnant tant sur un blues rugueux que sur le rockabilly ou la country. Si les chansons n’excèdent que rarement les deux minutes trente, bien nerveuses à souhait, 'Hannibal Slim & Captain Boogie', en guest track, est un véritable bijou de cinq minutes ! L’autoprod' donne un son vraiment brut de décoffrage et l’ombre de Tom Waits plane sur la voix rauque et sombre du chanteur, achevant ainsi de rendre incontournable cet album. ❚ [MHR] www.myspace.com/coconutkings Monster Sound Planet Sin Autoproduction Voici une vraie réussite qui va ravir tous les fans de sleaze, hard et metal des eighties. En effet, c'est toute cette période qui a été ingérée, digérée et magistralement recrachée sur 'Planet Sin' ! Certes, le synthé a parfois des accents surprenants et le son global pourrait être plus tranchant. Mais tant pis. Ou tant mieux : ça participe au charme d'un album parfaitement exécuté, dont la fluidité et la cohésion forcent le respect. Car ce jeune groupe a eu l'intelligence de se limiter à ce qu'il maîtrise parfaitement : des morceaux qui concilient le crade du sleaze et le théâtral du metal et qui recyclent les clichés de façon originale. Peu importent l'âge, l'origine ou les pseudo improbables (heureusement) : un grand album sera toujours un grand album. Et ceci en est un. ❚ [GS] www.monster-sound.ch Chromatic Circles Chromatic Circles Autoproduction Voilà un groupe qui sait manier ses instruments ! Chromatic Circles nous offre un rock puissant et doux à la fois, un mélange de sonorités obscures et de musicalité fluide. Un oxymoron musical en quelque sorte. Comme l’indique le nom du groupe, la musique ne commence ni ne se termine vraiment. Colère, rage, désespoir et résignation s’entremêlent, emportant l’auditeur dans un monde onirique fait de cris, de suppliques et de mélodies lancinantes et glaciales. Rappelant tour à tour My Dying Bride, Tiamat, cet album est carré, abouti et riche en influences diverses tant au niveau de la voix que du rythme. Aussi à l’aise en chant clair que dans le style thrash, Yves Collet arrive à nous faire voyager ! La relève de My Dying Bride et Paradise Lost est assurée ! Un groupe à suivre de près. ❚ [RV] www.chromaticcircles.com Marochine Same Autoproduction Exceptionnel est un mot qui sied bien aux Lucernois de Marochine. Qui aujourd'hui se donne encore la peine de sortir un vinyl ? Quel jeune groupe suisse d'indie connaît les légendes du krautrock allemand Faust, enregistre dans le studio desdites légendes à Scheer en Allemagne, et les conserve ensuite comme inspiration majeure ? Est-il de plus nécessaire de mentionner que peu de groupes osent baptiser leurs chansons titre comme 'Braunvieh Express' (l'express des boeufs bruns), 'Herrenwald' (la forêt des messieurs), ou encore 'Zweikörperproblem' (problème de deux corps) ? Et naturellement, leur musique est loin d'être habituelle. Pour sa première sortie, Marochine offre un EP expérimental qui dévore, qui lutte, qui craque, qui fait des bulles et qui groove. Et non, ils ne font pas de pub pour Migros. ❚ [RP] www.marochine.ch Bloodlost Trashell Autoproduction Second album pour ces Valaisans qui, entre deux verres de pinard, s'escriment à ressusciter le thrash old-school. Dans le tas, on sent la patte de Kreator, de Slayer, du 'Kill 'em All' de Metallica, le tout saupoudré d'une agressivité toute particulière. Annoncée d'abord par une intro mêlant pleurs de bébé et coups de feu, la brutalité du groupe se concrétise ensuite à travers d'occasionnels blastbeats et de légères influences death metal. Si ça se veut traditionnel, ça ne manque pas pour autant de technicité : riffs et solos furieux se savourent avec un respect impressionné. La batterie n'est pas non plus en reste, mais elle souffre parfois d'une petite mise en retrait par rapport aux guitares. L'ensemble se défend très bien, et sûrement mieux encore en live. Thrash's not dead ! ❚ [LR] www.bloodlost.ch 14 dans les bacs The Late Show Portable Pop Trashy Creatures Records Le quartet américain naît en 1972 à Indianapolis. Deux ans plus tard, le groupe décide de déménager à New York. Et déjà à cette époque, The Late Show attire l'attention de plusieurs grandes maisons de disques. En espérant une offre encore meilleure, le groupe tourne le dos à toutes les précédentes, ce qui s'avère être une mauvaise tactique. Ils finissent par sortir leur seul et unique album 'Portable Pop' en 1980 sur le petit label Rave. La réédition de 'Portable Pop' sur le label Trashy montre que les grands labels ont du flair. Les seize titres, dont quatre bonus tracks offrent une pop rafraîchissante et intemporelle, dans la veine de Pezband, Rubinoos et Off Broadway. Un deuxième album avait bien été créé en 1983, mais n'a jamais été publié, ce qui rend grâce au label Trashy. ❚ [RP] http://trashycreatures.com Liars WIXIW Mute Records Les vents s'apaisent. Le calme (avant la prochaine tempête ?) s'installe. Presque trop paisible, ce sixième album de Liars – du moins à première vue. Les titres s'écoulent comme un fleuve stoïque, parfois menaçant. Une intro poignante annonce la fantomatique 'Octagon', où un chant méditatif survole d'inquiétants effets électroniques. Des beats dansants se faufilent dans la plupart des chansons dominées par ces effets. Celles-ci, plus accessibles, ne se font pas entraînantes pour autant. Sur 'WIXIW', pas d'envolées comme sur le précédent 'Sisterworld', mais un côté dramatique, subtil, qui couvre les onze pistes de l'album, sans s'ouvrir immédiatement à l'auditeur. Bref, ça ne se destine pas aux oreilles superficielles, et les amateurs de Radiohead y trouveront largement leur compte. ❚ [RP] www.liarsliarsliars.com Katatonia Gojira Dead End Kings Peaceville Records Katatonia est l'un des groupes majeurs du goth metal de ces dernières années. Après avoir assis sa réputation de manière magistrale avec l'excellent 'Night is the New Day', il restait à voir comment le groupe pourrait capitaliser sur ce succès critique. La réponse du groupe surpasse ici nos espérances. Des atmosphères planantes bercées de noirceur, comme à l'accoutumée, a-t-on envie de dire... Certes, mais la maitrise monte ici d'un niveau. Pas une fausse note, pas une longueur ne vient ponctuer cette galette, qui, pour peu qu'on lui en laisse le temps, se déroule peu à peu, donnant corps et substance à la mélancolie, au doute et à la rage de vivre qui en constituent l'essence. Un nouvel album, une nouvelle bombe, et un groupe qui grave peu à peu sa réputation dans le marbre. ❚ [GN] www.katatonia.com L’enfant sauvage Roadrunner Records Après le coup de maître de 'The Way of All Flesh', on attendait forcément monts et merveilles de Gojira. La baffe est bien au rendez-vous dès le premier titre, l’imparable 'Explosia' qui exprime l’essence de Gojira avec son intro syncopée coupée des célèbres slides, véritable marque de fabrique du groupe, puis un riff assassin tout en vitesse et puissance (quelle batterie nom de dieu !) et un final aux guitares dignes d’un bon vieux western spaghetti. Le deuxième morceau, 'L’Enfant sauvage', confirme et on se prend à rêver que cet album surpassera ses prédecesseurs. Malheureusement la suite, quoiqu’à des coudées au-dessus de bien des groupes, se repose trop sur des mid-tempo qui semblent droit tirés de 'From Mars to Sirius', leur antépénultiéme album. ❚ [YG] www.gojira-music.com Eiffel Birdpen Foule monstre PIAS Recordings Il a certes un petit côté daté dans la façon dont Romain Humeau chante. Entre la poésie, les paroles militantes et un langage parlé plus direct, il trouve un joli milieu. Mille fois comparés à Noir Désir, ils ont décidé d’en jouer (devinez donc qui chante quoi sur l’excellent 'Lust of Power' en duo avec Bertrand Cantat), mais on ne peut s’empêcher d’admirer le travail sur les mélodies qui s’enchaînent avec une telle facilité. Qui a dit que le rock français n’était pas à la hauteur ?! Eiffel déroule sa punkitude ('Frères ennemis' ou sur la pochette) aussi bien que sa pop plus envoûtante ('Vénus from Passiflore', 'Puerta del engel' ) ou son rock entêtant ('Chaos of Myself' chanté avec Phoebe Killdeer) sur ce 'Foule monstre' multilingue et confirme tout le bien qu’on pensait déjà d’eux. ❚ [JM] www.eiffelnews.com La sélection Gyslain / blogueur FNAC Non et non ! Pour son deuxième opus, Birdpen, side project du chanteur d'Archive, Dave Pen, et de son acolyte, Mike Bird, se casse intégralement la gueule. Alors que leur premier opus n'était pas si mauvais, mais manquait d'audace, ce 'Global Lows' est globalement... mou. Pis, les refrains, seule partie devant être entêtante, sont répétés infiniment, jusqu'à en devenir agaçants. Aucune pêche, aucune attaque, aucune émotion ou tentative ténébreuse d'atteindre la lumière. Difficile de citer un bon morceau, mis à part 'Only the Names Change', que Birdpen joue depuis plus de deux ans sur scène, donc déjà connu depuis belle lurette. Seule la pochette a un peu de classe. Un foirage total, qui nous fait attendre plus qu'hâtivement le nouvel album d'Archive... Dave, cesse de vouloir t'émanciper. ❚ [LN] www.birdpen.com des disquaires Alberta Cross Songs of patience PIAS Recordings C'est bien simple, en rock, on est tous conjointement des enfants des Beatles, de Dylan ou de Neil Young. Ce dernier, personne ne pourra l'arrêter, mais certains feront tout pour l'honorer. Dans cette catégorie, les Alberta Cross semblent les mieux armés. Une voix masculine haut-perchée, un désir profond de rester indé et des mélodies prenantes et patientes qui balaient quarante années de Crazy Horse sans forcément leur manquer de respect. La musique vivra tant que vivront ses héritiers. ❚ blog.fnac.ch Global Lows Last Exit Records PsiloSyn / La Citadelle Luca Turilli’s Rhapsody Ascending To Infinity Nuclear Blast Incroyable ! Voilà un moment que j’avais lâché les Transalpins de Rhapsody et voilà que tombe dans mes oreilles cet 'Ascending to Infinity' qui se révèle être une pure merveille. Jamais le sieur Turilli n’était allé aussi loin dans les arrangements symphoniques et le résultat s’avère être un disque incroyablement varié à la production démentielle. Aucun titre n’est à jeter jusqu’à l’apothéose finale de seize minutes : 'Of Michael the Archangel and Lucifer’s Fall' qui clôt la galette. Sans aucun doute l’œuvre ‘Hollywood metal’ la plus aboutie du maestro italien qui dépasse même le mythique 'Symphony of the Enchanted Lands' ! ❚ www.lacitadelle.ch Le disque du mois Prong Carved Into Stone SPV Ayant momentanément mit de côté ses obligations avec Danzig et Ministry, Tommy Victor nous revient enfin trois ans après le déjà fameux 'Power in the Damn MiXXXer' avec un nouvel opus qui transpire l'urgence et appelle à la communion live la plus viscérale. Démarrant en trombes sur la locomotive 'Eternal Heat', ce seul titre rassurant sur la forme olympique du trio industriel, Prong enfonce le clou immédiatement avec le tubesque 'Keep on Living in Pain' dont le refrain n'a pas fini de tourner dans les têtes ; on en rêverait presque d'un tube radio... Mais bon, quelle radio passerait du Prong ?! La suite ne déçoit pas, 'Ammunition' et les titres suivants faisant carrément la nique au concurrent Pain, que beaucoup ont cru à une époque le fossoyeur du premier, comme si Tommy Victor et sa bande avaient fait leur temps. Mais à l'écoute de ces onze nouvelles bombes, on ne peut que constater l'évidence, Prong n'a jamais été aussi vivant et rageur. Tommy n'a jamais aussi bien chanté et le groupe n'a jamais été aussi mélodique tout en gardant sa fureur indus, signant, seize ans après le monument 'Rude Awakening', le second meilleur album de son histoire. ❚ [FSt] www.prongmusic.com Danko Jones Rock and Roll is Black and Blue Bad Taste Records Danko Jones s’aime. La preuve, son groupe porte son nom alors qu’ils sont trois : le fidèle JC à la basse et, pour cette volée, Atom Willard (ex-Offspring, Social Distortion, AWA), sixième du nom dans la lignée des batteurs du groupe. Côté production, on retrouve Matt DeMatteo et Mike Fraser (AC/DC, Aerosmith), autant dire que le tout tient la route ! Danko y parle toujours filles et rock’n roll, entre esprit punk et riffs bluesy. Plus propre, plus mature aussi certainement que ses prédécesseurs, ce treize titres s’avère des plus prometteurs pour la tournée européenne annoncée cet automne. Espérons juste que sa verve légendaire se manifeste plus par le chant que le show-off entre les morceaux cette fois. Certes, un des charmes du groupe mais point trop n’en faut. ❚ [LM] www.dankojones.com Eline / Disc-à-Brac Two Gallants The Bloom And The Blight FA Records Disparus des feux de la rampe indie depuis plusieurs années, les deux bouseux californiens sont de retour avec un nouvel album qui surpasse enfin les promesses de leur premier effort. C’est surtout la densité de ce disque d’à peine trente-cinq minutes qui frappe, frôlant parfois une indigestion évitée grâce aux ballades savamment égrainées. La production suintante de l’incontournable Congleton sublime les compos garage, bluesy ou punk du duo. Le riff y est lourd, la voix éraillée déchirante, le cheveu gras et l’auditeur se retrouve les bras au ciel à en fredonner chaque refrain. ❚ www.disc-a-brac.ch dans les bacs 15 Arcane Roots Baroness Left Fire Pias Ce trio de Kingston a déjà fait parler de lui via un minialbum furibard en diable qui se voit enfin édité officiellement dans une version rallongée afin de baliser la route vers un album prévu pour 2013. Ce qui frappe d'entrée avec ce groupe, c'est la voix de son chanteur guitariste, Andrew Groves, relativement similaire à celle de la grosse andouille de Maroon 5, à l'exception notable que Adam Levine n'atteindra jamais l'urgence et le génie vocal de Groves, ce dernier défendant chaque titre avec l'énergie et la rage d'un chanteur prêt à tout pour se faire entendre. Mais Groves ne serait rien sans le très funky bassiste Adam Burton et le furieux batteur Daryl Atkins, ces derniers y étant pour beaucoup dans la déflagration sonique qui résonne encore à nos oreilles. ❚ [FSt] www.arcaneroots.bandcamp.com Yellow & Green Relapse Records Après un album rouge et un bleu, voici un double album jaune et vert. La recette de Baroness reste sensiblement la même : un rock lourd et mélodique, exécuté avec une bonne dose de technique. Le groupe a par contre décidé cette fois de pousser le mélange plus loin du côté de la mélodie, quitte à parfois donner une teinte presque hard FM à certains titres. Ça reste toujours extrêmement bien fait, mais c’est un peu moins surprenant que par le passé. La voix est bien posée, les soli exécutés avec talent mais ça manque un peu de gras, et tout ça sans parler des quelques balades (si si…), parfois interprétées à la guitare sèche. Un album de bonne qualité qui pourrait plaire davantage aux fans de Deep Purple qu’à ceux de Mastodon, alors qu’on a très longtemps comparé Baroness à ces derniers. ❚ [SB] www.baronessmusic.com Dinosaur Jr. Fiona Apple I Bet On Sky Pias Dès les premières secondes de l'album, et ce 'Don't Pretend you didn't Know' d'anthologie, on sait déjà que ce nouvel opus sera exceptionnel, d'ailleurs on ne tarde pas à remettre au début cette superbe chanson qui semble toute droite sortie des années 90, avant de la mettre en boucle pendant une bonne vingtaine de minutes, le temps de s'allumer une ou deux clopes et de se faire un café. Plus que jamais, on se souvient que ces mecs sont nos grands frères et qu'ils nous ont accompagnés une bonne partie de notre vie avec leurs albums sentant bon la mélancolie et le spleen adolescent qui nous accompagnent encore (qui n'a pas chanté 'Alone' seul dans sa chambre ne peut pas comprendre), tandis que nos années trentenaires s'évanouissent un peu plus chaque jour. Super ce groupe. ❚ [FSt] www.dinosaurjr.com Idler Wheel is Wiser... Sony Music Après l'incroyable 'When the Pawn...' en 1999, la voilà qui nous refait le coup du titre d'album le plus long du monde. Mais l'important n'est pas là. Celle qui avait fait sortir dans la rue une troupe de fans mécontents du sort réservé à son précédent album ('Extraordinary Machine', censuré par le label), remet le couvert avec un disque dépouillé, très orienté piano. Une voix malmenée par la vie et un piano jazzy si particulier. La recette fonctionne à nouveau et on se délecte des 'Valentine' ou 'Jonathan'. L'âme en charpie, elle s'épanche et on l'écoute toute ouïe, on s'entortille l'esprit et on décortique son journal intime. On pourrait cependant lui reprocher un manque de fantaisie musicale qu’elle avait superbement accompli sur ce même 'When the Pawn...' ❚ [JM] www.fiona-apple.com Locrian The Clearing & The Final Epoch Relapse Records The Dodoz Forevericanpurr Murrayfield Si on part du principe que le drone est un genre qui fait appel à peu de compétences durant la composition, Locrian sera une belle surprise. Loin de se contenter d'un mur massif de grésillements, ils passent, lentement, de percées black metal à des adjonctions acoustiques, s'autorisant des mélodies, des vocaux confus et torturés, et parfois même des percussions lancinantes. La profondeur de leurs titres, qu'une évolution progressive déroule avec une tension dérangeante, ne pourra que terrasser l'auditeur dans des conditions d'écoute adéquates. Hypnotisant, captivant, angoissant et innovant, Locrian parvient à construire des atmosphères enfin convaincantes, redonnant de l'intérêt à un style qui souffre de représentants parfois minimalistes. Une future référence, espérons-le. ❚ [LR] Après un premier album détonnant, on avait presque cessé d'espérer un second album des jeunes Toulousains, la durée des groupes de rock français n'étant pas une constante dans le paysage rock local. C'est donc avec une certaine surprise que l'on retrouve The Dodoz trois ans plus tard. Géraldine et les garçons sont toujours aussi en forme et nous le prouvent avec une power pop qui n'a rien à envier à celle de The Subways, confrères anglo-saxons à qui l'on ne peut s'empêcher de les comparer. Alors oui, ce disque fait feu de toutes parts et annonce quelques grands moments live. Mais la préférence de certain(e)s ira peut-être à l'étonnant single 'Ghost', tranquille et old school, qui permet de constater une belle évolution dans le songwriting des quatre rockers. ❚ [FSt] www.locrian.bandcamp.com www.thedodoz.com Dead Can Dance Anastasis 4AD Seize ans... il aura fallu attendre seize longues années après le terminal 'Spirit Chaser' pour que le duo légendaire se reforme enfin. Plus que des divergences artistiques, il s'agissait de divergences spirituelles et émotionnelles qui avaient brisé le couple. Si Lisa Gerrard n'a cessé de s'illustrer au travers d'albums solos, de collaborations et de musiques de films, son ancien compagnon n'a sorti que deux albums, magnifiques, dans l'intervalle. Réunis depuis 2005, le duo se devait de retourner en studio pour poursuivre son voyage à travers les musiques du monde. C'est aujourd'hui chose faite avec 'Anastasis', synthèse du son Dead Can Dance et véritable porte ouverte sur un monde rempli d'émotions millénaires. Au-delà des mots, cet opus fait monter les larmes aux yeux. ❚ [FSt] www.deadcandance.com Hopewell Another Music Tee Pee Records Hopewell, ou le subtil mélange de rock psychédélique 60’s/70’s et de shoegaze 90’s bien bruyant et brouillon. Le résultat est étonnant, et les cinq chansons de cet EP – issues d’un projet de composition indertéminé, lors d’une tournée en 2009 – montrent bien les diverses facettes de la formation new-yorkaise. Pour l’occasion, Hopewell fait appel au chanteur du groupe Ride, une grande source d’inspiration. On commence avec une cover très psychédélique et très fraîche de Brian Eno, et plus on avance dans l'EP, plus on évolue dans une sorte de brume sonore très lourde propre au shoegaze, le morceau final 'The Six Knowables' étant à l’apogée de cette mélasse bruyante. Avec un son très analogique et travaillé, cet EP devrait plaire aux nostalgiques des styles musicaux évoqués. ❚ [FR] www.hopewell.tv You Slut ! Medium Bastard Noisolution Records Le post rock est mort, vive le post rock ! Les Anglais de You Slut ! ressuscitent un genre pris pour mort. Bien cinq ans après leur premier disque 'Critical Meat', le groupe nous dévoile bien plus qu'un simple disque instrumental. La chanson 'Medium Bastards', nerveuse et grinçante de discorde, prend des virages inattendus où les désirs sauvages de révéler des intermèdes poétiques s'emmêlent à des équations mathématiques à plusieurs inconnues. Un son à couper le souffle, plaisant, et agréable à l'oreille. 'Plural Sex' sonne quasiment comme du post rock pop. Mais dix chansons en un peu plus de vingt-cinq minutes, c'est ce que j'appelle un disquedivertissant. ❚ [RP] www.myspace.com/youslut1 backstage - access point DAILY ROCK 60 – Septembre 2012 Une publication Daily Media Daily Rock, Case postale 54, 1211 Genève 28, +41 (22) 796 23 61, [email protected], www.daily-rock.com, www.myspace.com/daily_rock Compte postal : 17-737135-6 BACKSTAGE Impression : PCL Presses Centrales SA Création/Mise en pages : servicesconcept.ch Directeur de Publication : David Margraf Directeur de Publication adjoint : Carlos Mühlig Rédactrice en Chef : Joelle Michaud (JM) Responsable Previews : Laure Noverraz (LN) Responsable Dossiers : Rosa Capelli (RC) Responsable Abo/ David Margraf Distro : Carlos Mühlig Correction : Katia Margraf, Joëlle Michaud, Laura Maschio Internet : Dark-S, Ashtom. 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