Les 100 bornes - Endurance Attitude

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Les 100 bornes - Endurance Attitude
Les 100 bornes
Écrit par Gilbert LIEVAL
Mercredi, 10 Décembre 2008 01:00 - Mis à jour Mercredi, 29 Décembre 2010 19:14
En juin 1972, Serge COTTEREAU participe aux 100 kilomètres de
Bienne en Suisse. Il en revient enthousiaste et décide avec
quelques amis de créer un cent bornes à Millau.
En septembre 72, ils sont 68 à s’élancer pour le premier cent bornes de
France. Ils seront 182 en 73 et plus de 500 en 74 ! En 76 sont créés les
cent kilomètres de Belvès qui sont toujours le dauphin de Millau. Bien
d’autres vont naître et disparaître, Amiens, Migennes, Perpignan. Il a
toujours existé et il existe toujours une douzaine de cent bornes en
France. Dans la région, on a connu dans les années 80 les 100
kilomètres de Rognonas, 5 boucles de 20 kilomètres absolument plates
dans le vallée de la Durance, je peux vous dire que c’est lassant.
Il y eut surtout une douzaine d’éditions d’Alpes-Méditerranée. Au
départ, c’est un 78 kilomètres entre la Bastide des Jourdans et les
Pennes Mirabeau, puis Jean Roure son organisateur en fait un cent en
rajoutant une boucle de 22 kilomètres dans la vallée d’Aigues. C’était
une course très recherchée à l’époque. C’est pas pour me vanter, mais
j’y ai fais un podium en vétérans1 en 1990. Roure s’appuyait sur le
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Comité d’entreprise des moteurs Baudoin dont il était élu. Les difficultés
économiques de l’entreprise auront raison de la course.
Les cent bornes célèbres en Europe sont Torhout en Belgique,
Bienne en Suisse, qui a fêté son 60 ème anniversaire en 2008 et
Florence – Faenza qui s’autoproclame "La piu bella del
mundo". Ambiance à l’italienne garantie.
Les grands cent bornards Français
Tout d’abord Cottereau, le grand ancien, créateur de Millau qu’il a
gagné 4 fois, qui a publié avec succès de nombreux livres sur la course
à pied.
Le plus grand est Jean Marc Bellocq, Christ du grand fond, Champion
du monde, 8 fois vainqueur à Millau, 9 fois à Belvès, 1 fois à Florence,
etc, etc…
A l’heure actuelle, Jean Jacques Moros, champion de France, 1er à
Millau 2007 tient le haut du pavé. Bruno Heubi, vainqueur également à
Millau, entraîneur réputé anime un site internet sur l’ultra distance où
l’on trouve des conseils.
Parmi les 68 inconscients au départ en 72 figurait Jean Pierre Lucas.
En 2008, il est toujours là, il n’en a pas loupé un et il les a tous finis, 37
fois Millau à la file.
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Côté féminin, le record de Millau est détenu par Monique Exbrayat,
8h27 en 1987.
Martine Blandin, ci-dessous en bonne compagnie a gagné 3 fois à
Millau, elle fut recordwoman de France en son temps, 8h32. Le record
de France actuel date de 1999, 7h37 par Caluzolles. Dans la région,
Jean Marc Delaspre de Mirabeau a fait 4e à Millau en 01, en 7h33.
Fatras, du Caval a réalisé 9h50 l’an dernier à Millau.
Combien de temps ?
Le cent n’est pas discipline Olympique. Il n’y a donc pas de dopage. A
Millau, le vainqueur reçoit la même récompense que le dernier ou que
le 372ème. 6h30 est un temps de valeur mondiale. Millau est difficile
avec deux cols, en 37 ans, ils ne sont que six à y avoir fait moins de 7
heures. Cette année, ça s’est gagné en 8h02, loin des 2h03 de Berlin.
Bien souvent, le cent est limité à 24 heures et les marcheurs mettent
entre 16 et 20 heures. J’estime que 10 heures au cent valent 3h au
marathon. Pour ma part, mon record est de 8h57 à Amiens en 87.
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Et moi, alors ?
J’ai fais mon 1er cent à Millau en 1985 en 11h35. Depuis, j’en ai fais
19 dont 9 fois Millau, cette année en 14h23. Mon épouse a terminé
èm
Millau en 1987 en 18h21, la voici dans la ville au 99
e
kilomètres.
L’entraînement
Les deux entraînements hebdo d’EA sont parfaits. Il faut y ajouter une
séance seul, à son rythme en écoutant son corps. C’est un secret du
cent bornard de savoir où il en est. Je pense nécessaire de pratiquer un
autre sport moins traumatisant, nage ou vélo. Moi, je nage, et
"jamais blessé". Il ne faut pas oublier les étirements et la
musculation. Qui n’a jamais eu le dos en compote au 70ème ne peut
pas savoir. A présent, Françoise veille sur nous !
Le but du jeu est d’avoir un niveau de forme toute l’année tel qu’on
puisse faire un trail ou un semi au pied levé. Ensuite, on peaufine
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simplement la préparation dans les 3 bmois qui précèdent. Bien sûr, il
faut des périodes de repos, la période des réveillons, par exemple.
Utilisons les congés, une semaine de rando en Queyras, c’est très
bien, un séjour ski de fond, c’est parfait, une rando-raquettes c’est
merveilleux. 3 mois de retrait de permis comme moi il y a deux ans ?
Hop, au boulot tous les jours à vélo. 10 jours chez beau papa ? 2h30 de
footing par jour ! Récup après. Quelques compets un peu longues
comme le TGL.
Le jour de la course.
Il faut savoir ce qu’on est venu faire, faire un temps ou finir quoi qu’il
arrive. Je crois que pour une première expérience, il vaut mieux
envisager la seconde hypothèse. Tout est bon pour éviter le stress, un
objet fétiche, une prière, raconter des blagues, mais n’essayez pas une
nouvelle paire de pompes. Vous n’avez pas oublié la crème pour les
pieds, les pêtes la veille, le petit dej tonique 3 heures avant, le
rechange pour la nuit. Je préconise de courir sans montre, au feeling.
Ne faites pas au début ce que vous ne pourrez plus faire à la fin,
comme sauter un trottoir.
Partez doucement, puis dites vous que vous allez trop vite et si un
type vous prend 30 mètres, dites vous qu’on le reverra peut être dans 6
ou 7 heures.
Beaucoup ont besoin d’être accompagné. Il vous faut un
accompagnateur qui vous aime beaucoup. Il va avoir mal aux fesses
pendant 10 ou 15 heures, peut être subir la pluie. Au début, l’ambiance
est joyeuse. Avec l’apparition des douleurs, ça peut se dégrader et le
coureur devient parfois irascible. Si votre couple bat de l’aile, essayez
plutôt le voyage à Venise. L’accompagnateur est sensé aider le
coureur. Il m’est arrivé de voir des coureurs pousser le vélo dans les
côtes ou réparer un pneu creuvé.
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Certains marchent tout le temps. Ils sont alors partis pour au moins
17 heures. Ils portent des sacs à dos pour la nuit et se retrouvent
souvent en petits groupes. C’est une autre ambiance, une autre course.
Plus les gens courent, plus leur ravitaillement est liquide, boissons
énergétiques fruits séchés. Plus ils marchent et plus ils mangent.
Certains vont jusqu’à saucissonner sans oublier le petit verre de rouge.
Quand la nuit vient, les ravitos proposent du café, du thé, de la soupe.
Aaaaah la soupe au 85ème kilomètres !
Il faut rester concentré sur sa course car, quand l’esprit s’évade, le
corps en profite pour baisser de rythme. Là, dans la nuit, il ne faut plus
penser qu’à avancer, jusqu’à la prochaine borne kilométrique, jusqu’au
prochain ravito et n’avoir que des pensées positives.
Vous l’avez compris, un cent bornes, c’est tout dans la tête. Si vous
devez n’en faire qu’un, allez à Millau. C’est le plus difficile, mais c’est la
plus fréquenté et celui où il y a le moins d’abandon. Plus de 70%
d’arrivants en moyenne.
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