PALMARÈS 2015
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PALMARÈS 2015
PALMARÈS 2015 Prix Jacques Moreau du meilleur reportage en économie sociale - 1 0 e éd i tion présidée par M. Christophe Barbier Directeur de la rédaction de L’Express Prix Moreau 5 000 € Aude RAUX Repair Café : ne jetez plus ! paru dans Kaizen, sept-oct 2014 Réparer, ensemble, pour moins jeter, telle est la philosophie des Repair Cafés. Dans ces « cafés de réparation », des bricoleurs éclairés remettent en état, gratuitement, des objets défectueux que des habitants leur apportent. Tous les samedis matins, à Vauréal (Val-d’Oise) un groupe de passionnés de bricolage se retrouvent dans leur repaire, autour d’un café, le temps d’un « Repair Café ». Jean-Claude Martin, bénévole, arrive avec sa boîte à outils. Alors qu’il s’installe, Anne Kattie franchit la porte, les bras chargés. La jeune femme est déjà venue la semaine dernière. Jean-Claude Martin, qui avait diagnostiqué un problème de thermostat sur son presse-vapeur, change la pièce, achetée entretemps, puis, scrute son ordinateur portable. Verdict : il souffre simplement d’encrassement. «Sans le Repair Café, confie Anne Kattie, j’aurais jeté (avec mauvaise conscience !) mon presse-vapeur. Beaucoup trop vieux ! Et j’en aurai acheté un neuf. Quant à mon ordinateur, qui n’est plus sous garantie, je l’aurais porté chez un réparateur. Mais ça m’aurait coûté cher». Sous ses yeux, JeanClaude Martin a démonté la machine et lui a expliqué patiemment son fonctionnement. «J’ai pu apprendre en observant et en mettant les mains dans le cambouis. C’est ça qui est super ! J’ai découvert le cœur des objets. Toute une culture que je n’ai pas. Maintenant que j’ai acquis des notions, qui sait ! Petit à petit, je pourrai, un jour, bricoler, moi aussi, au lieu de mettre mes affaires à la poubelle». Et même devenir, à son tour, Repair’Acteur ! La prévention des déchets à la source L’idée vient d’une journaliste et militante écologiste néerlandaise, Martine Postma, qui a organisé, en 2009, le premier Repair Café, dans un café-restaurant d’Amsterdam. Depuis, le concept a essaimé un peu partout dans le monde. Selon le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES), il y en aurait près de 400 dans le monde. En France, le concept a été transposé au printemps 2013 : le 6 avril, trois Repair Cafés ont officiellement été lancés à Vauréal, Paris et Nice. Depuis, le site internet Repair Café France en recense 14 (au 1er juin 2014). «Les Repair Cafés s’inscrivent dans le mouvement de transition citoyenne, estime Koffi Hukportie, fondateur du Repair Café de Vauréal. L’objectif consiste à faire de la prévention des déchets, en se situant à la source : en amont de la déchèterie. Et à sensibiliser à leur impact sur l’environnement. Il s’agit de changer le regard que l’on porte sur nos objets. C’est une forme d’invitation à la sobriété heureuse, une lutte pour une consommation responsable, chacun à son niveau». Lutter contre l’obsolescence programmée N’allez pas comparer le Repair Café à un Service Après-Vente ! La prestation est gratuite. À chacun sa motivation. «Moi, c’est ma passion pour le bricolage, précise Jean-Claude Martin. Maintenant que je suis à la retraite, j’ai encore plus de temps pour pratiquer ce que j’ai toujours considéré comme un loisir. C’est une magnifique récompense quand on réussit à réparer quelque 2 chose. Sans compter le bonheur de ceux qui repartent avec les affaires auxquelles ils tiennent tant et en ayant fait des économies». C’est également une façon de valoriser le travail manuel, si souvent dénigré en France. De pallier la disparition des boutiques de réparation de proximité. Et de lutter contre l’obsolescence programmée, cette stratégie commerciale visant à réduire l’espérance de vie des objets. Un beau pied de nez aux industriels qui créent du jetable. «Une fois, se souvient Jean-Claude Martin, j’ai dû me battre pour accéder au moteur d’un mixeur de cuisine : tout était soudé. Il n’y avait aucune vis». Ça ne l’a pas arrêté. Bien au contraire ! «Mais, souligne-t-il, le temps de travail d’un réparateur professionnel aurait coûté beaucoup plus cher que l’appareil». Ainsi, audelà du côté pratique de la réparation, réside toute une réflexion sur notre société de (sur)consommation. D’ailleurs, les organisateurs des Repair Cafés proposent, une fois les objets réparés, de les peser, afin d’évaluer concrètement, les déchets évités. «En ces temps de crises, cela fait écho à la résilience, remarque Thibault Lescuyer, l’un des fondateurs du Repair Café de Paris. On propose un modèle alternatif où l’on gagne, ensemble, en autonomie». Cohésion sociale et éducation populaire Autre différence avec un SAV : le visiteur doit assister à la réparation et parfois même, aider le bénévole. «Pas question de déposer sa bouilloire cassée et d’aller se promener en attendant !» prévient Véronique Guyot, présidente du Repair Café de Sophia-Antipolis. «La convivialité est essentielle. C’est un moyen de lutter contre l’isolement, de créer une animation locale. On croise des personnes de tous âges, du côté des réparateurs comme du public. C’est très intergénérationnel. Les enfants viennent aussi avec leurs parents pour faire réparer leurs jouets cassés». En plus de cette cohésion sociale, «la dimension pédagogique est fondamentale. On essaye d’être dans l’apprentissage collectif, l’éducation populaire, la transmission de savoir-faire», renchérit Thibault Lescuyer. Les organisateurs du Repair Café de Paris accueillent ainsi les gens en leur demandant s’ils ont des notions de bricolage et l’envie de participer. Si oui, ils les invitent à aller autour de la table d’auto-réparation. Là, des outils sont mis à leur disposition et une émulation se crée entre bricoleurs qui, solidairement, partagent leurs trucs et astuces. À chaque rendez-vous, les files d'attente s'allongent devant l'entrée des Repair cafés. «Ce succès s’explique par le fait que c’est un concept très simple à comprendre. On est dans le concret, pas dans le blabla, analyse Thibault Lescuyer. Certains viennent par nécessité financière. D’autres en raison de leur sensibilité environnementale. Conscients de l’urgence à agir contre l’obsolescence prématurée face à l’épuisement des ressources de la planète». Pour en savoir plus : www.repaircafe.org Créer un Repair Café dans sa commune : - Le principe : Permettre la rencontre entre des bricoleurs éclairés et des habitants d’un quartier qui sont comme une poule devant un cure-dent face à une boîte à outils ! Restaurer, retaper, rapiécer, colmater… Dans un Repair Café, tout peut s’arranger. Un grille-pain qui disjoncte, une chaise aux pieds branlants, des jeans troués, un pneu de vélo crevé… Mis à part le gros électroménager (trop lourd pour être transporté), tout objet a droit à une seconde vie. Et quand il leur est impossible de réparer - dans 40 % des cas environ - les Repair’Acteurs expliquent leur diagnostic et orientent vers les spécialistes de la réparation ou les circuits traditionnels de la récupération. Comme les chantiers d’insertion qui recyclent des ordinateurs, les associations spécialisées en création d’œuvres d’art à partir de matériaux de récup’ ou encore les recycleries. Les Repair Cafés jouent ainsi le rôle de gares de triage ! 3 - Où s'informer : La première étape consiste à se connecter à la plate-forme européenne des Repair Cafés : http://repaircafe.org/fr/. Pour 45 euros, vous pouvez vous procurer un dossier d’information détaillé auprès de l’association Repair Café Pays Bas. Fruit des expériences déjà menées, ce document vous guide à chaque étape : comment constituer une équipe de bricoleurs bénévoles, trouver un local adapté et gratuit, rassembler le matériel nécessaire, se faire connaître, etc. De plus, un kit de communication vous est livré (logos, affiches, prospectus, etc.). Par ailleurs, vous êtes mis en lien avec des personnes de votre territoire désireux, comme vous, de lancer un Repair Café. Une fois votre projet concrétisé, votre page internet est mise en ligne sur la plate-forme des Repair Cafés, gage de visibilité. - Trouver un local : À Paris, par exemple, une rencontre mensuelle est organisée au centre social Espace Riquet (19ème arrondissement) qui prête, sans contrepartie, son local aux organisateurs du Repair Café. Celui de Sophia-Antipolis se répartit sur deux sites, tous deux mis à disposition gratuitement : dans un établissement scolaire à Valbonne (Alpes-Maritimes) et dans une salle communale dédiée aux associations. Deux rendez-vous sont ainsi proposés par mois. Autre exemple : à Vauréal, une fois par semaine, les réparateurs bénévoles se réunissent dans un local de l’association Générations solidaires, prêté par la ville, et organisent, ponctuellement, de l’événementiel avec un grand rassemblement autour d’un Repair Café. Comme les Repair Cafés permettent, non seulement de réaliser des économies individuelles, mais aussi publiques, n'hésitez pas à contacter vos élus locaux. Les collectivités territoriales, chargées de décliner localement le Plan National de Prévention des Déchets (2014-2020), ont en effet tout intérêt à soutenir ces initiatives citoyennes, par exemple, par le prêt d’un local. - À votre bon cœur : Si les bricoleurs, amateurs comme professionnels, interviennent bénévolement, les visiteurs qui le souhaitent peuvent verser un pourboire dans une boîte à «mercis». Les fonds récoltés servent à acheter des outils et… du café ! 4 Mention spéciale du jury 3 000 € Amandine CAILHOL La Louve, futur supermarché « nourricier et protecteur » paru dans Libération, 29 décembre 2014 Deux Américains travaillent à l’ouverture d’une immense coopérative, bio et peu chère, dans le nord de Paris. Ses milliers de membres devront, en échange, donner un peu de leur temps. Un slalom entre les cagettes de poires et de navets, un pas de danse entre la balance et les étagères chargées de bières artisanales et de pots de miel, un dernier effort pour rejoindre les caisses. Dans le petit local plein à craquer de la Louve, rue de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, récupérer son colis de victuailles relève du parcours du combattant. Pourtant, tout se passe avec le sourire. «Ce groupement d’achat, c’est un peu notre laboratoire», s’enthousiasme un participant. Car l’expérience, qui consiste à sélectionner et acheter à plusieurs de bons produits à des prix imbattables, n’est que la première étape d’un projet bien plus ambitieux. Fini le petit espace exigu où il faut jouer des coudes. D’ici à quelques mois, la Louve deviendra un «supermarché coopératif et participatif». Une première en France, qui devrait voir le jour dans un bâtiment neuf de 1 450 mètres carrés, à quelques pas de là. Voilà cinq ans que cette idée, un brin folle, trotte dans la tête de Tom Boothe et Brian Horihan, deux Américains gastronomes installés à Paris. Leur but ? Rendre la bonne nourriture plus accessible, en créant une coopérative de consommation dans laquelle les membres pourront trouver des denrées de qualité à des prix abordables. «A Paris, quand on a envie de bien manger pour pas trop cher, on se rend vite compte que c’est impossible», constate Brian. Pour pallier cela, en 2011, les deux amis lancent un premier groupement d’achat avec une douzaine de personnes. Comme une phase de test. «Sans cela, je n’aurais pas pu réintroduire le fromage dans ma vie», s’amuse Brian. Depuis, la meute de convaincus a grandi et l’association les Amis de la Louve compte plus de 600 personnes, bien décidées à créer leur supermarché. Et prouver ainsi qu’un autre mode de consommation est possible. Autogestion. Une douce utopie, alors que le secteur de la grande distribution ne cesse de se concentrer autour de mastodontes ? Pas si sûr, car les deux fondateurs s’inspirent d’un modèle qui a déjà fait ses preuves, à New York. Celui de la Park Slope Food Coop, plus grande coopérative alimentaire du pays (lire Libération du 23 décembre 2013). Installé à Brooklyn depuis 1973, ce supermarché de 1 000 m² accueille plus de 16 000 membres qui viennent y remplir leur chariot tous les jours de la semaine. Le tout dans «une ambiance ultra-énergique, dixit Tom, qui a découvert ce lieu, où l’on trouve la meilleure nourriture de la ville à des prix imbattables», en 2010. Parrainés par les New-Yorkais, avec qui ils échangent toutes les semaines, les membres de la Louve ouvriront, «si tout se passe bien», leur supermarché l’automne prochain. «Ce jour-là, nous ne voulons pas avoir un seul "client"», provoque Tom. Qui trouvera-t-on alors entre les linéaires ? «Des personnes regroupées pour bien s’alimenter.» Pas de consommateurs donc, mais des membres, à la fois usagers, propriétaires et responsables de la coopérative, de son devenir et de son fonctionnement quotidien. Comme à Brooklyn, le projet parisien repose sur le principe du travail bénévole. Tenir la caisse, réceptionner les livraisons, gérer les stocks, nettoyer, tous les membres devront mettre la main à la 5 pâte, au minimum trois heures par mois. Un système d’autogestion qui permet, en limitant la masse salariale, de réaliser des économies et donc de pratiquer des prix abordables, tout en payant un prix juste aux producteurs. «On espère être entre 15% et 40% moins cher que les supermarchés classiques», poursuit Tom. Mais attention, pas question de se limiter à quelques produits. La Louve veut proposer une gamme complète, «de l’ampoule aux fruits, en passant par les produits d’entretien». Soit plus de 2 000 références à terme, pour s’imposer comme une alternative complète accessible au plus grand nombre. Seule condition pour y faire ses courses : être membre de la coopérative. «On ne veut surtout pas passer pour un lieu réservé à une catégorie de population. D’où le choix de garder le mot "supermarché", pour que les gens aient une idée claire de ce qu’ils trouveront à l’intérieur», ajoute le responsable. De même, si le bio, le local, les circuits courts et les produits de saison seront privilégiés, la coopérative pourra aussi proposer des produits classiques. Ni moraliste ni militant, le projet vise avant tout le concret. «Notre seule idéologie, c’est la bonne nourriture pour pas cher, continue Tom. Parmi nous, certains se disent peut-être trotskistes ou anticapitalistes, mais, ici, au quotidien, les avis politiques n’ont pas trop leur place. On se concentre sur le pragmatique. Ce qui n’empêche pas notre modèle de devenir de plus en plus idéaliste.» Autre influence, celle de la tradition coopérative française née, au XIXe siècle, du socialisme utopiste et du catholicisme social. «A cette époque, les gens créaient des coopératives de consommation pour se protéger des mensonges et du frelatage de certains vendeurs, qui ajoutaient du plâtre à la farine ou de la sciure de bois au poivre», raconte Tom. Une logique que l’on retrouve dans le nom du projet : «La louve, c’est cet animal à la fois nourricier et protecteur.» Si le projet s’inspire de ces aventures qui auront duré jusqu’au début du XXe siècle, il s’en démarque en instaurant l’idée de participation. Non sans poser quelques questions. «On s’est interrogé sur le bénévolat et le risque que cela soit considéré comme du travail dissimulé. Mais comme il n’y a pas de rémunération, il n’y a pas de danger», explique Marco, avocat de profession, qui planche bénévolement sur les enjeux juridiques du projet. «De plus, un système similaire, celui des crèches parentales [structures gérées par une association de parents impliqués dans sa gestion quotidienne, ndlr], existe déjà en France et ne pose pas de problème.» Œnologue. Mélange de gens de tous horizons, de décontraction et de rigueur, sur fond de conversations en anglais et en français, l’organisation de ce projet iconoclaste laisse peu de place au hasard. Surtout quand il s’agit de bien manger. «Au sein du groupe achat, les fromages sont sélectionnés par le meilleur ouvrier de France et, pour les légumes, nous sommes aidés par le responsable du potager du roi du château de Versailles, qui nous a fait rencontrer les meilleurs maraîchers d’Ile-de-France», explique Tom, lui-même œnologue et responsable de la sélection des vins. Les forces vives ne manquent pas non plus pour porter la suite de l’aventure. «On a sept juristes, des architectes, des comptables, des informaticiens, répartis dans des groupes de travail dédiés, poursuit-il. Ça roule comme une entreprise, mais tout le monde est bénévole.» Et personne ne compte les heures. Un engouement qui s’explique par «l’ambiance que l’association a su créer, juge le fondateur. Ce qui compte, c’est de faire ensemble. C’est bon enfant, on se marre.» Pour d’autres, comme Pierre, entré dans l’aventure depuis six mois pour s’occuper de la communication, c’est «l’innovation sociale et la possibilité de sortir du circuit classique» qui rend le projet si séduisant. Même chose pour Hélène, retraitée qui s’occupe de la compta et n’en peut plus de «donner du fric aux grandes enseignes». Dans un monde «où les gens ne se parlent plus», Yannick, chargé de l’informatique, rêve que le projet suive les traces de celui de New York : «Là-bas, ils ont su créer du lien social en proposant des soirées cinéma, en créant une crèche ou encore un journal.» 6 Coup de balai. Reste à boucler le plan de financement. Fin 2013, un appel aux dons sur la plateforme de financement participatif KissKissBankBank a permis de lever 42 000 euros pour acheter des équipements, embaucher Brian, actuellement seul salarié du projet, et financer quelques petits investissements. Mais il en faudra bien plus pour aller jusqu’au bout. Alors, à peine la distribution terminée, un coup de balai et le petit local se transforme en salle de réunion, où une trentaine de curieux prennent place devant Diane, qui présente les grandes lignes du projet puis annonce la couleur : «On a besoin de plus d’un million d’euros, dont 15% minimum en fonds propres. Soit la somme nécessaire pour rassurer les partenaires, dont Paris Initiative Entreprise, les banques et quelques fondations prêtes à apporter leur soutien. On a jusqu’à janvier pour recueillir des souscriptions, sinon on va devoir décaler le projet. Pour chaque membre, un investissement minimum de 100 euros, ramené à 10 euros pour les bénéficiaires des minima sociaux, est demandé. Ensuite, c’est le principe "une personne égale une voix"», conclut la bénévole, avant de faire face à une pluie de questions. Quels produits va-t-on trouver dans les rayons ? Comment seront choisis les fournisseurs ? «On souhaite avoir des relations fortes avec les producteurs, il faut qu’ils aient les reins assez solides pour fournir des quantités importantes, répond Diane. Les produits seront locaux et biologiques autant que possible.» Quant à la sélection, «chaque membre sera partie prenante et pourra faire remonter ses besoins. Cela va se construire ensemble». De quoi convaincre Claire, nouvelle recrue venue du XVIIe arrondissement, à la recherche du «juste prix». Tout comme Jean et Denise, retraités et désormais membres coopérateurs, ravis de «reprendre en main [leur] consommation grâce à cette expérience de bénévolat à l’américaine, mâtinée à la sauce française». 7 J ury du Prix Ja c que s Mo reau 2 01 5 10ème édition Président du jury Christophe BARBIER Directeur de la rédaction, L’Express Jurés Guy BERNIERE Journaliste honoraire, AFP Philippe CHIBANI-JACQUOT Journaliste indépendant Sébastien COLSON Journaliste, Le Dauphiné Libéré non présent aux délibérations Catherine GASTÉ - PECLERS Journaliste, Le Parisien Noémie GILLIOTTE Rédactrice en chef, Direction[s] Annie KATZ Journaliste honoraire, Editions sociales Philippe MARCHAL Président du syndicat de la presse sociale Laurance N’KAOUA Journaliste - Chef rubrique portrait, Les Échos Georges POTRIQUET Journaliste honoraire, Le Figaro non présent aux délibérations 8