HERBE HEBDO 21 N°20 – Décembre 2016

Transcription

HERBE HEBDO 21 N°20 – Décembre 2016
HERBE HEBDO 21
N°20 – Décembre 2016
Un outil sur la pousse de l’herbe pour
vous aider dans la gestion de vos
prairies !
Rédaction : E. BENAYAS, F. GAVARD - Pôle Agricole de Créancey - 03 80 90 89 09
En collaboration avec les autres Chambres d’ A griculture de Bourgogne
(rédigé par Côte-d’Or Conseil Elevage)
Les maïs 2016 en Côte d’Or
La compilation des analyses de maïs réalisées par
Côte d’Or Conseil Elevage permet de dresser un
aperçu des conditions d’alimentation de cet hiver.
En effet, la qualité de ce fourrage, omniprésent dans
la majorité des rations des vaches laitières, conditionne fortement les niveaux de production.
Une quantité correcte, une qualité qui pose question
Après une année très tendue en stock fourrager, la récolte de cet automne était très attendue. Malgré des semis très tardifs décalés par une pluviométrie printanière
exceptionnelle, les rendements obtenus ont été souvent
très corrects. De nombreux éleveurs ont ainsi pu refaire
leurs stocks. Les niveaux de rendement ne sont pas exceptionnels mais souvent dans la moyenne (10 à 12 t
MS/ha).
Si la quantité semble correcte, la qualité pose question.
La diversité des maïs est chaque année importante,
mais cette année sans doute encore plus, en lien avec
des dates de semis très étalées. La tendance moyenne
est néanmoins à des ensilages secs (35%), assez riches
en grain (25-30%) mais souvent avec une digestibilité
modérée voire assez faible (68-70%). Deux types de
maïs se détachent :
- Maïs à digestibilité médiocre : caractérisés par
une teneur modérée en grain, mais surtout par une digestibilité limitée des fibres. La partie plante est davantage lignifiée. Ils sont souvent issus de semis tardifs,
avec une maturité estivale rapide de la partie plante.
L’apport d’énergie et azote fermentescible sera nécessaire pour favoriser le fonctionnement du rumen. L’encombrement de ces maïs, couplé à une appétence modérée, compliquera leur utilisation. L’utilisation de mélasse pourrait être judicieuse ;
- Maïs à profil grain : caractérisés par une teneur
élevée en amidon. Ce sont souvent les maïs semés tôt,
qui ont pu se développer avant la sécheresse de fin
d’été. La digestibilité globale semble bonne, mais peut
être surestimée. Le grain est en effet souvent vitreux.
Si les grains ne sont pas bien éclatés, une partie importante des UF annoncée se retrouvera dans les bouses.
Là encore, l’utilisation de compléments fermentescibles
sera intéressante. La forte teneur en grain devra néanmoins être prise en compte.
En 2016, quatre grands types de maïs se distinguent…
Profil
"digestibilité
médiocre"
Moyenne
Profil
Profil
Profil
"tige" "équilibré" "amidon" Côte d’Or
Généralités
Nombre d'analyses
18
1
9
23
51
35%
2%
18%
45%
100%
33,7
33,5
35,7
36,3
35,2
4
12
6
2
4
Composition
Matière sèche (%)
Sucres (%)
Amidon (%)
27
20
28
36
31
MAT (%)
6,9
7,7
6,8
7,2
7,0
NDF (%)
46
45
42
38
42
Digestibilité (%)
67
72
72
74
71
UFL
0,89
0,94
0,93
0,95
0,93
PDIN
44
46
41
43
43
Valeurs nutritionnelles
PDIE
66
70
67
69
67
UEL
1,01
0,93
0,93
0,91
0,95
28
38
35
32
31
Digestibilité des
fibres (%)
Au final, avec des valeurs alimentaires calculées souvent correctes (0,92 UFL), on pourrait s’attendre à une
réponse modérée mais positive en terme de production
laitière. Or, il n’en est rien puisque les niveaux sont bas
depuis cet été et ne remontent pas (20kg lait/VL soit un
déficit de 2 à 2,5 kg depuis septembre). Néanmoins, les
taux semblent commencer à s’accroître avec pour explication la plus probable une concentration de la matière
utile dans le lait.
La seconde partie de votre Herbe Hebdo vous apporte
les clés pour mieux comprendre cette faible production
laitière.
SUITE
HERBE HEBDO 21
N°20 – Décembre 2016
Un outil sur la pousse de l’herbe pour
vous aider dans la gestion de vos
prairies !
Rédaction : E. BENAYAS, A. GERARD - Pôle Agricole de Créancey - 03 80 90 89 09
En collaboration avec les autres Chambres d’ A griculture de Bourgogne
(rédigé par Côte-d’Or Conseil Elevage)
Une faible production laitière d’origine multifactorielle
- Une transition alimentaire délicate à gérer
Le déficit fourrager très marqué en 2015 a souvent entrainé un rationnement strict durant l’été et limité les transitions alimentaires lors du passage au maïs 2016. Cette
absence de transition est d’autant plus délicate à gérer
que le maïs 2015 était rare mais souvent d’excellente
qualité (au niveau de la digestibilité des tiges et des
feuilles notamment).
Le retour à un niveau de production correct pourrait donc
prendre du temps : les vaches laitières sont durablement
sensibles aux modifications brutales de ration.
Valeur énergétique : la teneur en amidon est importante
mais ne fait pas tout !
A valeur UF équivalente, deux maïs peuvent être très différents selon leur part de grains et la digestibilité de leur partie tige -feuilles. Une analyse de votre ensilage est nécessaire pour mieux connaitre la provenance de son énergie et
complémenter vos rations en conséquence.
- Des fourrages herbacés de qualité médiocre
La qualité des fourrages herbacés complémentaires est
médiocre tirant le niveau de la ration vers le bas. Rares
sont les ensilages d’herbe ou enrubannés qui
« boosteront » le maïs. Souvent en quantité, ces fourrages ne pourront être consommés par les seules génisses.
- Des grains vitreux et une mauvaise digestibilité
des fibres
Ensilage de maïs, une composition et des valeurs nutritionnelles variables selon la zone géographique...
Les valeurs alimentaires correctes (UFL) cachent une
vitrosité souvent élevée des grains et une digestibilité
modérée, voire médiocre des fibres. Cet amidon lent et
ces fibres peu digestes vont brider le fonctionnement ruminal. Des apports d’énergie et d’azote fermentescibles
seront souvent nécessaires, sous forme de triticale ou
d’orge ainsi que de correcteur azoté avec urée. Attention
néanmoins à respecter des niveaux d’incorporation acceptables pour la santé des vaches.
Auxois Montagne Plateau
De nombreuses études ont montré une évolution de la
digestibilité des maïs dans les silos. La vitesse de dégradabilité ruminale de l’amidon s’accroît notamment significativement. Ces maïs aux grains vitreux pourront donc
mieux répondre d’ici 2 mois. Les apports complémentaires d’orge ou triticale devront alors être revus à la
baisse en cas d’apparition de signes de subacidose
(rapprochement des taux, pattes roses …).
Moyenne
Val de
Vingeanne
Saône
Côte d’Or
Généralités
Nb analyses
7
8
23
23
14
75
32
33
35
36
33
35
Composition
MS (%)
Amidon (%)
34
28
32
31
28
31
MAT (%)
7,6
6,8
6,9
7,3
6,7
7,0
NDF (%)
40
47
43
42
43
43
Digestibilité (%)
73
68
73
70
69
71
Valeurs nutritionnelles
UFL
0,95
0,91
0,94
0,93
0,91
0,93
PDIN
46
43
42
44
43
43
PDIE
69
66
68
68
66
68
UEL
0,97
1,01
0,93
0,95
0,99
0,96
31
32
35
29
29
31
Digestibilité
des fibres (%)