Voyage Turquie Argonautes
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Voyage Turquie Argonautes
LES ARGONAUTES ASSOCIATION DES DOCTORANTS DES CENTRES GERNET, GLOTZ et PHEACIE Voyage d’étude à la découverte de la Turquie antique Du 20 au 26 avril 2010 Troie, Pergame, Milet, Didymes, Priène, Claros, Ephèse, Izmir… Aller-retour en avion, hôtels, transport sur place, visite des sites = 559€ (Subventions possibles par les Ecoles doctorales) Renseignements et inscriptions : [email protected] 2 Présentation L'association Les Argonautes regroupe des doctorants antiquisants des Centres Gernet (UMR 8567), Glotz (UMR 8585) et de l’Equipe Phéacie (EA 3563). Elle propose des activités culturelles et scientifiques afin de multiplier les échanges entre doctorants. Dans cette perspective, l'association Les Argonautes organise un voyage d'études ayant pour thème : la Turquie antique, de l’époque archaïque à l’époque impériale, un espace carrefour. Le voyage prévoit une visite des principaux sites antiques du nord-Ouest de la Turquie du 20 au 26 avril 2010 (voir l’itinéraire précis ci-dessous). Ce projet est international : il associe des doctorants et des chercheurs de l’Université d’Istanbul et de l’Université Akdeniz d’Antalya, ainsi que des doctorants issus de six écoles doctorales parisiennes : Ecoles doctorales d’Histoire (ED 113) et d’Archéologie (ED 112) de l’Université Paris 1, Ecoles doctorales Langue, Littérature, Image, civilisations et sciences humaines (ED 131) et Economies, espaces, sociétés, civilisations, pensée critique, politique et pratiques sociales (ED 382) de l’Université Paris 7, Ecole doctorale de sciences sociales de l’EHESS, Ecole doctorale 472 de l’EPHE. L’association de chercheurs turcs et français permettra donc de visiter les sites dans d’excellentes conditions. Les chercheurs spécialistes des sites visités présenteront les vestiges ou les collections, en les remettant dans leur contexte historique. Par ailleurs, les doctorants participant au voyage auront la responsabilité de préparer une communication orale portant sur un des thèmes de recherche du voyage. Nous évaluons le nombre de participants à 30 doctorants. L’association Les Argonautes regroupant avant tout des antiquisants, ceux-ci constitueront en principe la majorité des effectifs, mais le voyage d’études est bien entendu ouvert aux doctorants de toutes les périodes historiques ainsi que d’autres disciplines. L’intérêt et l’effectivité de cette ouverture interdisciplinaire ont d’ailleurs été confirmés par les deux premiers voyages organisés par Les Argonautes l’année dernière (Arles-Nîmes, Tunisie) qui ont regroupé antiquisants, médiévistes, modernistes et contemporanéistes, mais aussi archéologues, philosophes et même politistes. Objectifs Les objectifs de ce voyage d’études sont multiples. D’une part, ce séjour permettra aux doctorants participants de rencontrer des étudiants et des chercheurs turcs. Ces échanges seront une occasion unique de nouer des relations scientifiques qui pourront aboutir plus tard à des projets de recherches communes ou à une collaboration internationale poussée. Sous ces différents aspects, ce voyage d’études peut donc constituer une étape importante dans le parcours scientifique et académique des participants, d’autant plus que des évènements d’actualité comme la « Saison de la Turquie en France » prouvent, s’il en est encore besoin, qu’une ouverture internationale dans une carrière universitaire peut proposer des débouchés intéressants dans les domaines de la coopération culturelle, par exemple, ou de la gestion du patrimoine, plus largement. D’autre part, ce voyage d’études se propose d’approfondir certains thèmes de recherches spécifiques, particulièrement intéressants à étudier dans cette région et qui font partie des thèmes de recherche des centres Gernet, Glotz, Phéacie, auxquels de nombreux doctorants participant au voyage sont rattachés1 : les identités et transferts culturels, les rituels religieux et les problématiques archéologiques. Nous détaillons ces axes de recherche ci-dessous, en précisant également les thèmes des exposés de doctorants qui sont d’ores et déjà programmés pour le voyage. 1- Un des éléments particulièrement intéressants à étudier dans cette région de l’Asie Mineure est la problématique des identités et des transferts culturels. En effet, de par son histoire, l’Asie Mineure est un lieu privilégié d’observation des échanges entre cités grecques, empires perse, mède, parthe, monde romain. Le voyage d’études permettra de se familiariser sur place avec différents aspects essentiels de cette problématique : la question des mobilités, par exemple, ou encore l’évolution de la composition sociale des populations. Ainsi, la préparation du voyage s’appuie sur les évolutions récentes de l’historiographie des cités grecques, qui met de plus en plus en valeur différents thèmes de recherche comme les rapports entre monde grec et mondes indigènes, les réseaux qui se constituent entre les cités, les rapports entre cités et populations étrangères (mécanismes d’accueil, d’intégration et de récompense des étrangers)... La combinaison de ces 1 Voir par exemple le programme quadriennal de l’ensemble Gernet-Glotz-Phéacie, et notamment le projet GRECS (« Les Grecs, des Romains dans l'Empire : Culture et Société ») et FIGVRA (« La représentation du divin dans les sociétés grecque et romaine »). 3 différents réseaux et mouvements d’échanges contribue ainsi à forger des identités à la fois différenciées localement et régionalement, mais aussi à forger une koinè dans différents domaines. Un autre aspect important de cette problématique est celui de la « romanisation » Ce terme, à la pertinence il est vrai contestée, conduit néanmoins à s’interroger sur la manière dont les Romains et les habitants des provinces latinophones de l’époque impériale considéraient les Grecs et les hellénophones, mais aussi l’hellénisme en général et ses apports à la culture impériale. La visite des sites turcs nous permettra de chercher des traces de ces questions et des éléments de réponse, grâce aux inscriptions, statues et autres vestiges qui sont parvenus jusqu’à nous. Exposés prévus pour l’instant pour cette problématique : Audrey Bertrand (EPHE), « Colonisation et création de nouvelles identités en Asie » Dan Dana (Rouen), « Ethnonymie en Asie Mineure » Raphaëlle Laignoux (Paris 1) : « Devenir Romain dans la province d’Asie » 2- La deuxième thématique importante de ce voyage est la question des rituels religieux. Cette thématique touche d’abord à la question de la représentation du divin. En effet, l’importance des mythes, des statues, des autels et des sanctuaires dans la région sont autant de témoignages de cette construction omniprésente du divin. Pourtant, aucune des définitions proposées à ce jour ne semble satisfaisante, dans la mesure où toutes délaissent, pour privilégier un aspect plutôt qu’un autre, des pans entiers de la documentation disponible. Quelles différences entre une statue de culte et une statue votive, par exemple ? Quelles relations entre les dieux et leurs images ? Un exemple intéressant à étudier lors du voyage pourra être la statue de culte d’Artémis à Ephèse, qui a donné lieu à de multiples interprétations concernant les protubérances sur son torse (seins, bourses de taureaux, dattes, larves d’abeilles …). Cette figure, présentée souvent comme originale, pourra être mise en rapport avec les autres représentations iconographiques de cette déesse « du risque » (cf. les travaux de Pierre Ellinger, membre de l’Equipe Phéacie), en dépassant les interprétations traditionnelles se contentant de voir en la divinité poliade d’Ephèse l’héritière d’une déesse-mère asiatique. La thématique générale des rituels religieux nécessite ensuite une étude des pratiques religieuses qui nous permettent de reconstituer la manière dont se construit et évolue un culte. L’étude des dispositifs cultuels, depuis l’aménagement initial des lieux de culte jusqu’à la gestion des offrandes et des objets nécessaires aux cérémonies, permet non seulement de dégager quelques-unes des règles régissant les rapports entre hommes et dieux, mais également de réfléchir au rapport entre la permanence de ces représentations du divin et leur activation dans le cadre éphémère des cérémonies. En examinant plus spécialement les processions, qui mettent en scène l’ensemble du cadre urbain, voire suburbain, on pourra également préciser ce que ces dispositifs ont à dire sur la relation entre les puissances supérieures et la collectivité. Ainsi, le voyage sera l’occasion de confronter les données épigraphiques, les vestiges archéologiques et l’étude du terrain afin d’offrir une vision plus précise du fonctionnement d’un complexe polythéiste en contexte, et de l’implication des acteurs sociaux concernés. Lors des visites de Milet et Didymes, on pourra s’attacher à l’exemple des Molpes, une confrérie liée au culte d’Apollon Delphinios, le dieu poliade de Milet, connue grâce à l’épigraphie. Leur nom renvoie à une famille de mots (melpô, melpestai, molpê) faisant référence à la musique, aux mélodies et aux mouvements rythmiques. Les Molpes étaient réputés organiser une procession annuelle du sanctuaire d’Apollon à Milet jusqu’à celui de Didymes, passant par une « voie sacrée » de 19 km pavée de marbre. Cette célébration en cortège était ponctuée par sept arrêts pour chanter et danser un péan en l’honneur d’Apollon et d’autres divinités qui lui étaient liées. La procession se présente comme un événement fort complexe comprenant toute une série d’actes rituels (musique, chant, danse, célébrations diverses…), impliquant tout un ensemble de figures divines et héroïques (Apollon, Hécate, Hermès, les Nymphes...) et même un passage d’un Apollon, celui de Milet, à un autre, l’Apollon oraculaire de Didymes. Exposés prévus pour l’instant pour cette problématique : Gaëlle Deschodt (Paris 1) : « Didymes, une consultation oraculaire jouant sur le visible et l’invisible » Sébastien Dalmon (Paris VII), « Les cultes de Nymphes en Asie Mineure » Kenan Eren (Istanbul), « L’Ionie archaïque, un carrefour d’offrandes » 3- Enfin, une troisième thématique de recherche du voyage repose sur les problématiques archéologiques et urbanistiques. Par exemple, la visite du site de Priène permettra de comprendre l’organisation d’une polis antique, autour des questions d’organisation de l’espace, d’identités individuelles et collectives. La visite de Hiérapolis, quant à elle, sera l’occasion de se pencher sur la création d’une nouvelle cité. Nous pourrons également aborder la dynamique qui transforma Byzance en Constantinople. Par ailleurs, un élément « technique » intéressant du voyage sera la visite des fouilles de Claros. Celles-ci posent en effet le problème des fouilles archéologiques en contexte difficile, Claros étant un site marécageux où l’eau est omniprésente. Exposés prévus pour l’instant pour cette problématique : Yann Berthelet (Paris 1), « Hiérapolis, une nouvelle cité entre Grèce et Rome » Madalina Dana (Paris VII), « L’urbanisation de Priène, une identité grecque » 4 Itinéraire (20-26 avril 2010) Contacts en Turquie pour l’organisation générale du voyage : - Kenan Eren, docteur – Université d’Istanbul - Mehmet Kürkcü, doctorant à l’Université de Paris 1 - Mehmet Oktan - Université Akdeniz d'Antalya L’agence Arista est chargée de l’organisation matérielle du voyage (déplacements et hébergements) Jour 1 : Istanbul Arrivée par avion à Istanbul vers 13h Rencontre avec des chercheurs locaux Logement : Istanbul Jour 2 : Istanbul, Canakkale Visite du musée archéologique d’Istanbul Départ pour Canakkale en Troade (bus) Logement : Canakkale Jour 3 : Troie, Pergame - Visite du site de Troie - Visite du site de Pergame Interventions : Audrey Bertrand (EPHE), « Colonisation et création de nouvelles identités en Asie » Raphaëlle Laignoux (Paris 1) : « Devenir Romain dans la province d’Asie » Logement : Selçuk Jour 4 : Priène, Ephèse - Visite de Priène Madalina Dana (Paris VII), « L’urbanisation de Priène, une identité grecque » - Visite du site d’Ephèse Interventions : Dan Dana (Rouen), « Ethnonymie en Asie Mineure » Logement : Selçuk Jour 5 : Milet, Didymes - Visite de Milet Madalina Dana (Paris VII), « L’urbanisation de Priène, une identité grecque » - Visite du sanctuaire oraculaire de Didymes Interventions : Sébastien Dalmon (Paris VII), « Les cultes de Nymphes en Asie Mineure » Gaëlle Deschodt (Paris 1) : « Didymes, une consultation oraculaire jouant sur le visible et l’invisible » Logement : Selçuk Jour 6 : Claros, Izmir - Visite du site oraculaire de Claros Kenan Eren (Istanbul), « L’Ionie archaïque, un carrefour d’offrandes » - Visite du Musée archéologique d’Izmir. Logement : Selçuk ou Izmir Jour 7 Départ par avion depuis Izmir.