Le dossier de presse officiel
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Le dossier de presse officiel
DP LE BISON 23/04/03 10:03 Page 1 DP LE BISON 23/04/03 10:03 Page 2 Claude Berri présente Isabelle Nanty Edouard Baer un film de Isabelle Nanty Durée : 1h36 SORTIE LE 4 JUIN 2003 www.lebison-lefilm.com DISTRIBUTION : Pathé Distribution 10, rue Lincoln 75008 Paris Tél. : 01 40 76 91 00 Fax : 01 42 25 12 89 PRESSE : Moteur ! Dominique Segall - Laurent Renard 14, rue de Marignan 75008 Paris Tél. : 01 42 56 95 95 Fax : 01 42 56 03 05 DP LE BISON 23/04/03 10:03 Page 4 Louis Le Bison et sa voisine Dorine : Voisins de paliers. Ils se croisent, ils se toisent. Ils vont bientôt devoir se rencontrer… DP LE BISON 23/04/03 10:03 Page 6 Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. DP LE BISON 23/04/03 10:03 Page 8 Isabelle Nanty (Entretien) Ce premier film vous tenait-il à cœur depuis longtemps ? Je n’ai jamais voulu faire un film pour un film. J’ai un besoin d’expression. De partage. Si j’étais peintre, ce serait par mes tableaux. Le film, à commencer par le scénario, est le reflet du moment, des émotions et des questions qui m’accompagnent... Et ça bouge vite... Il y a quatre ou cinq ans, j’avais écrit un autre film avec Fabrice Roger-Lacan, le co-auteur du BISON, mais pour différentes raisons, nous avons été obligés de nous arrêter à la troisième semaine de préparation. À la suite de cet échec, j’étais dans un drôle d’état. J’ai alors pensé que cette colère ne devait pas rester improductive. J’ai commencé à écrire l’histoire d’une femme en colère. Cela ne vous ressemble pas... Non, c’est vrai. Mais quand même... Quand tout va mal, c’est non seulement une bataille de soi contre soi mais aussi de soi contre le monde. Plus précisément, je voulais mettre en situation une femme que tout abandonne et que la difficulté emmène à d’autres difficultés par ricochets. Le malheur vous éloigne des autres. Plus vous êtes faible et en lutte, donc isolé, moins il se passera quelque chose. Pour avancer, vous avez besoin de quelqu’un qui vous tende la main. Au même moment, et ça n’a rien à voir, je me suis rendue compte que je n’étais pas concernée émotionnellement par ce qui se passait alors dans le monde. Je pouvais réagir aux évènements avec ma conscience mais ils ne me touchaient pas. À quels évènements faites-vous allusion ? Les Balkans, par exemple. La guerre n’était pas loin pourtant. Je me suis alors questionnée. Ainsi, on pouvait appartenir au monde des idées, à celui d’une pensée plutôt juste, en tout cas généreuse, sans agir pour autant. Je m’indignais comme tout le monde et cette indignation excusait mon inaction. La confusion, la complexité des évènements paralysent les initiatives. Parce que l’on ne sait jamais tout, on se sert de ça comme excuse. C’est pourquoi les évènements déclencheurs du BISON se passent derrière un mur, ou derrière une vitre opaque... En conclusion, je pense que nous sommes tellement impuissants à agir, que pour soigner ce monde malade, il faut commencer par guérir nos relations les uns avec les autres, dans notre vie ensemble. Pourquoi sommesnous tant sur notre “quant à nous“ ? Ça nous amusait de mettre en scène l’histoire d’un engrenage relationnel... Qui pourrait arriver à n’importe qui d’entre nous. Qui au fond pourrait aller jusqu’au mariage... Jusqu’où un regard, un simple bonjour, ou un service rendu peuvent nous emmener ? Et c’est sans doute pour cette raison qu’on se protège tant, pour rester libre. La perte de civilité vient d’une peur de se lier, ça j’en suis sûre. C’est ainsi qu’est née l’histoire du BISON ? Nous avons eu l’idée, Fabrice et moi, de faire se côtoyer une héroïne qui pour nous symboliserait la survie, avec quelqu’un qui symboliserait la pensée et qui devrait à un moment ou à un autre se bouger pour la tirer du pétrin. Passer de la pensée à l’acte. Pour que les milieux soient différents, nous avons créé deux personnages opposés dans leurs goûts, leur rythme de vie, leurs motivations : une concierge et un inventeur. Et pour symboliser le lieu commun de vie (le monde, la ville), nous les avons imaginés voisins de palier, au rez-de-chaussée d’un immeuble bourgeois, elle dans une loge exiguë, lui dans un grand appartement vide. Dorine Romero lutte pour son existence et celle de ses enfants. Louis Le Bison vit des royalties d’un brevet qu’il a déposé. C’est un homme qui a du verbe, du charme, mais qui n’a pas l’air “concerné“. Il a toutes les apparences de la civilité mais il n’en montre rien de concret. J’ai situé l’immeuble dans un beau quartier parce que l’incivilité est partout. Aujourd’hui, elle prend des formes différentes, comme l’indifférence, l’inconséquence, le manque d’imagination. Je pourrais parler de la délinquance amoureuse et de ses conséquences, c’est un thème que j’évoque dans le film... Petit à petit, donc, Dorine s’est imposée à vous ? Je me suis inspirée de plusieurs personnages. Une représentante syndicale de l’usine de mon village, qui me fascinait quand j’étais enfant. C’était une personne très dure, avec une force vitale incroyable. Une sorte de “Raimu femme“. Elle n’avait pas toujours le verbe pour s’exprimer mais elle me faisait vraiment marrer. Ma grand-mère maternelle aussi m’a inspirée, c’était une femme qui chantonnait tout le temps pour calmer son angoisse, elle était pleine d’invention, c’était une artiste de vie. Je voulais aussi que Dorine se sente un peu à la traîne dans son époque, c’est-à-dire : déjà vieille, trop grosse, pas assez belle. Qu’elle soit donc dans l’effort, puis l’abandon, puis le “lâcher-prise“... Dorine est un personnage tendu vers un seul but : la survie. Elle ne respire que lorsqu’elle s’endort. En cela, elle est semblable à ces milliers de personnes qui mènent une vie de routine, pour nourrir leur famille, donner un avenir à leurs enfants, s’assurer une retraite. Pour ces êtres-là, il n’y a pas de place pour la dépression ni pour les états d’âme. Ils doivent d’abord se battre pour vivre avant d’“exister“. Il faudra un choc violent à Dorine pour se remettre à penser. Elle va évoluer à l’inverse du Bison, son voisin, qui était un zombie au début du film... Bison, zombie... C’est exprès ? Honnêtement ? Non. À croire que les choses contiennent des sens inconscients... Pourquoi Louis Le Bison et pas Gérard Lebœuf ? Si ce n’est que les choses que j’écris jusqu’à présent ont pour titre un nom d’animal. Et que j’écris avec Fabrice Roger-Lacan... Quand même...???? Je pense qu’en toute chose est contenue la chose et son contraire. Au commencement du film, Le Bison est allongé, il fume, il boit, il pense. Il ne fait rien. Dorine se bagarre avec tout et tout le monde. Son boulot ingrat, son mari volage, ses problèmes d’argent, ses enfants, le bébé qu’elle porte. Quand son homme la quitte, c’est elle qui peu à peu lâche du lest et se couche. Elle ne veut plus rien faire, elle se démotive, elle dit non à tout. Elle se met alors DP LE BISON 23/04/03 10:03 à réfléchir, à redéfinir les choses, et même à devenir un peu poète. C’est alors que Le Bison évolue vers l’action pour les sauver, elle et sa famille et devenir ce qu’il est. Dans l’action, il prend le risque de la relation et c’est quand même ce qui nous fait HOMME. Dorine et Louis Le Bison forment un couple ou plutôt un assemblage insolite, impossible. Ils sont voisins de palier. Pas liés. Un tas de gens ne s’intéressent pas les uns aux autres, et donc ne se rencontreront jamais, car le monde est formaté, sectaire, et pourtant ils auraient sûrement quelque chose à faire ensemble. Louis et Dorine ont des points communs... Ils sont farfelus, dépressifs et confus. Et ils ont bien conscience que ce qui leur arrive est la conséquence de leurs actions passées. Si le mari de Dorine part avec la copine du Bison, c’est que l’un et l’autre ont failli dans leurs relations. Déjà, ils sont liés par ça. Tous nos actes, même les plus anodins, ont des conséquences. Ils sont symboliquement responsables l’un et l’autre et l’un envers l’autre, de leur situation. Leur relation est peu conventionnelle. Elle n’est pas fondée sur le désir ni sur le sexe. L’important, c’est d’abord de se rencontrer. En ce moment, les relations sociales sont plus portées vers l’intérêt, hélas. Or là, Le Bison n’a aucun intérêt à devenir pote avec elle. Elle a besoin de lui pour retrouver son mec. Ils se rencontrent parce que rien ne les prédestine, Page 10 ils sont eux-mêmes. Il n’y a aucun effort de séduction. Ils se rencontrent au pire d’eux-mêmes. Le Bison est pris dans un engrenage. Il est dans l’obligation de s’engager sinon il est vraiment une merde. Étrangement, entre Dorine et Le Bison, il y a un ping-pong mental qui s’installe, une énergie qui s’échange et qui les rend vivants. Leurs esprits se carambolent. Ils sont toujours face à face dans le film au bord de ce palier. Séparés par le paillasson... Je crois que leur histoire n’a pas d’issue hors de la voiture où ils se réfugient à la fin pour échapper au reste du monde à ciel ouvert, hors de tout contexte social, assis côte à côte. Tant qu’ils roulent, ça va... D’ailleurs, je ne suis pas sûre que ce soit un “happy end“, c’est un peu le début des emmerdements aussi... Vous avez écrit le film en pensant à Édouard Baer ? Je n’aurais pas fait ce film avec quelqu’un d’autre. Édouard est un des rares acteurs qui puissent être léger avec de l’élégance, à avoir une grande profondeur avec beaucoup de légèreté. Chez lui, à tout moment peut fuser un état de poésie. Il est un personnage. Fulgurant. Édouard a un monde à lui qui ne ressemble à celui de personne. Sans repère déjà existant. Totalement authentique, “original“. Avec lui, il peut se passer n’importe quoi d’incroyable, n’importe où. Je le connais depuis quinze ans : il est gentil, tendre, attentif, concerné. Je voulais montrer cet aspect-là de sa personnalité. Son côté “unplugged“ : acoustique et débranché. Vous faites tourner aussi beaucoup de vos amis... Avez-vous eu peur au moment du tournage ? Pierre-François Martin Laval, dit Pef, je le connais depuis plus de dix ans. J’ai joué le Shérif dans la pièce Robin des Bois avec sa troupe “La Royal Impérial Green Rabbit Compagnie“ avant qu’ils ne deviennent “Les Robins des Bois“. Il était aussi dans “La Mouette“ que j’avais montée en 93 avec Solenn Jarniou, Emmanuelle Lepoutre, Michael Cohen et Steve Suissa. Ce sont tous mes amis mais surtout j’admire leur travail et ce qu’ils sont. Pef a accepté de jouer ce personnage rude et violent mais il le fait à la fois avec humour et tendresse je trouve. C’est un grand acteur, Pef. Et un créateur aussi, on n’a pas fini de découvrir les strates de son immense talent. Je ne connaissais pas bien Riton Liebman, Candide Sanchez, Valérie Bonneton, Juliette Duval mais je les aimais dans les pièces et les films où je les avais vu jouer. Ce sont des êtres entre le ciel et la terre. Patrick Ligarde, Nanou Garcia, Bénédicte Guihot, Isabelle Habiague, Pierre Hiessler, Chad Chenouga, Jacques Tresse, Jean Michel Portal, Roland Menou, Anne Consigny et Martine Chevalier m’ont fait l’amitié d’accepter des apparitions extrêmement courtes dans le film mais c’était sentimentalement important pour moi qu’ils soient là. Je suis fière d’avoir fait un film avec eux tous. Sans parler de ceux que le montage a fait disparaître, et c’était une épreuve pour moi... Dès que Claude Berri a lu le scénario, il m’a tout de suite envoyée en préparation. J’ai retrouvé une sensation physique terrible que j’avais éprouvé enfant, quand le maître nageur de Bar-le-Duc, lassé de me réapprendre à nager chaque année, m’a poussée du haut du grand plongeoir sans bouée. Jetée à l’eau, j’ai suffoqué de la même façon. Pour moi, le film s’est déroulé en trois temps. La préparation : je tombe. Le tournage : je nage sous l’eau. Le montage : je remonte. En ce moment, j’essaye de rejoindre le bord. Claude Berri a eu l’intuition qu’il fallait me pousser tout de suite, sinon j’allais trouver mille bonnes raisons de ne pas faire le film. Quand un monsieur comme lui vous offre cette chance, ça fait peur, ça vous touche, et ça vous porte. Il y aura, quoi qu’il arrive, pour moi, un avant et un après Claude Berri. Avoir autant de casquettes, auteur, réalisatrice, actrice, n’était-ce pas multiplier les difficultés ? Ce qui était difficile c’était d’un côté devoir se troubler comme actrice, se laisser bouleverser par les situations et les sentiments, et de l’autre, comme réalisatrice, rassurer l’entreprise, mes partenaires, l’équipe et garder “le contrôle“ de l’histoire. Le plus difficile était de passer presque simultanément d’un état à un autre. Il y a eu une scène difficile où moi-actrice je trouvais que moi-l’auteur(eure) avait été compliquée dans l’écriture : les sentiments étaient trop nombreux et impossibles, et moi-la-metteur-en-scène je m’impatientais en disant : DP LE BISON 23/04/03 10:03 Page 12 “- Si tu sens bon et que tu as la peau douce, aucun homme ne te repousse. L’homme ne sait pas dire non. - Oui, c’est gentil un homme. - Ça a bon fond au fond.“ “fais-le, on verra au montage“. À l’arrivée, ce n’était pas bien et nous avons décidé, moi, moi et moi-même, de supprimer cette scène. J’ai compris définitivement que des trois, c’était l’actrice qui avait raison. Parce que je l’avais éprouvé de l’intérieur. Même si je pense qu’écrire est la chose la plus intense et physique qui soit. Comment avez-vous travaillé avec les enfants ? Je leur ai parlé du film, du métier de comédien, de ce que j’allais tourner, ce que je voulais poser comme questions avec le film, je leur ai demandé ce qu’ils en pensaient. Du coup, ils étaient assez impliqués dans l’histoire du film mais aussi dans l’histoire de faire le film. Ça ne se faisait pas malgré eux. Moi qui pensais faire un film plus fébrile, ça a changé ma façon de filmer. Je les ai beaucoup plus cadrés. Il n’y avait pas d’improvisation, c’était organisé. Ils ont été très généreux. Nicolas, Marie, Jules, Tilly sont quatre belles rencontres, ce sont des êtres exceptionnels, de vrais compagnons de route. Comment s’est passé le montage ? J’ai eu la chance de travailler avec Catherine Renault qui monte, entre autres, les films de Chatillez et de Timsit. Elle garde sa toute première intuition du film et n’en démord pas. Si elle n’avait pas été là, le film aurait été différent, je ne serais peut-être plus dans l’histoire, parce que même si j’ai un sens du dédoublement, c’est anti-naturel de se voir si assidûment en face, sur la table de montage. C’est comme vivre avec un miroir à la main. On est le seul gardien de son intuition, mais elle a été la gardienne de mon film. Vous aviez une idée précise pour les décors ? J’avais demandé à Sylvie Gautrelet, la créatrice de costumes, et Thierry Flamand, le décorateur, de travailler à une stylisation du monde de Dorine et Louis Le Bison. Un costume unique, qui impose une silhouette, témoigne d’une attitude. Pour Louis, une version moderne du cow-boy des villes. Et pour Dorine, une invention, pour échapper à la caricature. Pas de réalisme. Ou un réalisme à la Rockwell. Changer les règles des contre-points dans les couleurs, pas de couleurs primaires, des pastels, des couleurs passées. Sauf dans la chambre de Dorine qui s’inspire dans son goût de ce qu’elle voit dans les Sitcoms : un monde plus flashy, tout en étant dans un espace classique par tradition, par discrétion aussi. Je n’ai pas le sens de l’espace, à cause du théâtre sans doute. Quand j’imaginais la mise en place des séquences, je les voyais dans le sens où j’étais entrée dans la pièce, je ne voyais aucune raison de me mettre dans l’autre sens. Thierry Flamand a l’art de suggérer, par l’espace qu’il propose, des perspectives et des rythmes qui vont donner l’illusion que je ne me répète pas. Même si j’avais envie de rester simple et frontale, le mouvement était dans son décor. Il y a des fuites, des points d’obscurité, des puits de lumière. Il m’a donné envie de me promener dans l’espace. Il devrait être metteur en scène, il a un grand sens cinématographique. J’adore les plon- gées : je mesure un mètre cinquante-deux et dans ma vie, je n’ai toujours vu que des trous de nez. J’avais envie de voir le monde d’en-haut. Je voulais donc que de là-haut ça existe fort aussi. Que ce soit anguleux et graphique. Je trouve que Sylvie, Thierry, et Philippe Pavans, le chef opérateur, ont ensemble donné une atmosphère particulière au film. Je leur dois beaucoup. Ainsi qu’à l’équipe qui a fait le film, notamment Eric Le Roux, le cadreur, qui a eu l’art de traduire mon chinois en français, sans sous-titre. Vous avez mis aussi beaucoup de soin à choisir les thèmes musicaux. Commençons par le générique de fin. La chanson de Laurent Voulzy parle d’elle-même. Voulzy accomplit l’exploit d’être un chanteur à la fois populaire et d’une grande délicatesse. Il passe le temps et les époques sans se démoder, il a quelque chose d’éternel. J’avais envie de lui rendre hommage. J’ai demandé à Ignatus et Jérôme Bensoussan, deux jeunes compositeurs, de créer la ligne dramatique du film dans une veine plus âpre et contemporaine. Ils sont tous les deux très doués et complémentaires. En mêlant des bruits d’électro-ménager au thème de “l’Ode à la Joie“, ou en déclinant le thème de l’Ode, ils ont su mêler sacré et quotidien, modernité et classicisme. D’abord, j’ai pensé que Dorine écoute une radio classique et possède des disques de compilations, d’airs connus, mélodieux et “beaux”, du genre le “Canon“ de Pachelbel, l’ “Aria” de Bach... Partant de là, j’ai cherché des airs qui ont leurs secrets et un sens par rapport au film. “L’Ode à la Joie“ est l’hymne européen, c’est un poème magnifique de Schiller où il est question d’union des hommes, de fraternité, du Dieu créateur. “La Marseillaise“ symbolise les Droits de l’Homme, invention sublime des règles fondamentales pour une vie ensemble. “Kalinka“, malgré les apparences, n’est pas un hymne militaire mais une berceuse où il est question de framboises et de baies sauvages, juste histoire de dire que les choses ne sont pas toujours ce qu’on croit qu’elles sont. “La Belle au Bois Dormant“ de Tchaikovski illustre le thème de l’être qui sommeille. “Jésus que ma joie demeure“ a pour titre original “Herz und mund und Tat und Leben“ : ce qui veut dire le cœur, la parole, l’acte et la vie, si le peu de rudiment d’allemand que je possède ne me fait pas défaut. Un titre qui est en soi un petit résumé de ce dont j’avais envie de parler dans ce film. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 14 Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 16 Filmographie “Ben, moi, va falloir que j’fasse un truc heu, enfin, il va falloir qu’il se passe un truc… Enfin, s’il se passe rien il va falloir que je fasse un truc… qui fasse se passer un truc. Parce que j’ai pas vraiment les moyens d’attendre.“ THÉÂTRE DON JUAN de SHAKESPEARE Mise en scène de Francis Huster - Jacques Weber LA VIE SINGULIÈRE D’ALBERT NOBBS Mise en scène de S. Benmussa SALOPERIES DE MERDE Mise en scène de M. Cohen LA MOUETTE de TCHEKHOV Mise en scène d’Isabelle Nanty LE TARTUFFE de MOLIÈRE Mise en scène de Jacques Weber LE GOÛT DE LA HIÉRARCHIE Mise en scène d’Edouard Baer ROBIN DES BOIS Mise en scène de P.F. Martin Laval LES LOUTRES NE JOUENT PAS DU UKULELE Mise en scène d’Isabelle Nanty DU DÉSAVANTAGE DU VENT Mise en scène d’Eric Ruf CINÉMA TÉLÉVISION HOMARD de P. Condroyer POUR LA VIE d’Elizabeth Rappeneau MARDI 15 HEURES - HÔTEL VANEAU de Denys Granier Deferre À LA RECHERCHE... d’Édouard Baer (C+) LE FAUCON de Paul Boujenah ON A VOLÉ CHARLIE SPENCER ! de Francis Huster TATIE DANIELLE d’Etienne Chatillez Nomination pour le César du Meilleur Espoir Féminin 1991 LA BELLE HISTOIRE de Claude Lelouch LES VISITEURS de Jean-Marie Poiré LA FOLIE DOUCE de Frédéric Jardin SERIAL LOVER de James Huth ÇA RESTE ENTRE NOUS de Martin Lamotte LES FRÈRES SŒUR de Frédéric Jardin LA BOSTELLA d’Édouard Baer L’ENVOL de Steve Suissa LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULAIN de Jean-Pierre Jeunet ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE d’Alain Chabat 17, RUE BLEUE de Chad Chenouga TROIS ZÉROS de Fabien Onteniente TOUTES LES FILLES SONT FOLLES de Pascale Pouzadoux L’ADOPTION d’Alain-Paul Mallard LE BISON d’Isabelle Nanty PAS SUR LA BOUCHE d’Alain Resnais MISE EN SCÈNE LA MAISON DE POUPÉE Centre Dramatique de Nice MADAME L’ABBÉ DE CHOISY Théâtre Renaud Barrault LA RONDE Tournée et Théâtre Lucernaire LA MOUETTE Théâtre de Nice NIJINSKY Théâtre de l’Athénée Avignon QUEL PETIT VÉLO À GUIDON CHROME AU FOND DE LA COUR Théâtre de la Gaîté PIERRE PALMADE - VOUS M’AVEZ MANQUÉ Palais des Congrés GAD ELMALEH - LA VIE NORMALE Théâtre Dejazet CRAVATE CLUB Théâtre de la Gaîté Montparnasse LE JOURNAL INTIME DE DELPHINE Théâtre du Rond Point DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 18 Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 20 Edouard Baer (Entretien) Vous êtes un vieux complice d’Isabelle Nanty ? Elle vous a donné à lire le scénario du BISON ? Isabelle a été ma première prof de théâtre, au cours Florent, il y a douze ou treize ans. Nous sommes restés très proches. Lorsqu’elle a monté “La Ronde“ de Schnitzler avec des élèves du cours, elle m’a engagé comme assistant metteur en scène. Je conduisais la camionnette avec les décors. J’ai rencontré là beaucoup d’acteurs avec lesquels je continue de travailler : Pierre-François Martin Laval (Pef) des “Robins des Bois“ ou Soline Jarnioux qui tous deux jouent dans son film. Cette fidélité est formidable. Isabelle est à cheval entre plusieurs générations. Elle a été l’élève de Francis Huster avec Christian Charmetan et Antoine Duléry. Puis il y a la bande de Pef et la mienne qui viennent aussi d’Isabelle. Mais elle, elle est “indé“... Je ne sais pas bien lire les scénarios sans avoir rencontré le metteur en scène ou vu des choses de lui. J’ai besoin de comprendre derrière le synopsis et les dialogues quel est son univers et comment on va pouvoir travailler. LE BISON, je l’ai tout de suite pris comme un texte venant d’Isabelle. Avant même d’avoir commencé à tourner, ce film c’était elle et c’était pour moi. C’était une évidence. Je connais bien son univers visuel, son humour. Isabelle mélange tout avec talent, le dessin, les couleurs, les décors, les personnages, la naïveté et la brutalité, la tendresse et la dérision. Il y a des bizarreries, des moments différents. La force du film, c’est de remplir le contrat. L’histoire est quasiment un classique du cinéma hollywoodien : deux personnes que tout oppose vont finir par se rapprocher. Le bougon va être amadoué par la grâce des enfants. Et en même temps, aucune scène n’est prévisible, attendue : c’est là tout le charme du film. Elle a monté “Cravate-Club” pour vous ? Qui est Louis Le Bison ? Pas spécialement pour moi, pour Charles Berling aussi. C’est elle qui a pris le texte de Fabrice Roger-Lacan, monté la production, assuré la mise en scène. Elle joue aussi dans mon film LA BOSTELLA, elle a participé à beaucoup des trucs que j’ai fait à la télé... C’est rare de former des gens et de continuer à avoir avec eux un rapport réciproque d’admiration. Je ne sais pas aborder les personnages de façon psychologique. Je préfère travailler par images. J’ai pensé à l’image publique de Dutronc, c’est-à-dire à quelqu’un pour qui tout a l’air d’avoir déjà eu lieu. Le Bison est encore jeune, il n’attend pas grand chose de la vie et ne donne plus rien non plus. Il a de quoi vivre grâce à l’invention qu’il a brevetée. Ce brevet est une métaphore : Le Bison est un rentier moderne, pas trop riche pour ne Il y a donc une “bande“ Isabelle Nanty ? pas être odieux, pas un héritier non plus pour ne pas avoir les tics des fils de famille. C’est un “aquaboniste“ sans tempérament artistique particulier. Son système peut durer jusqu’à sa mort. Il joue du piano dans son grand appartement sans meuble, il ramène des jeunes filles sans en tomber amoureux. Il vit en auto-suffisance. Il se comporte comme un cow-boy fatigué, avec son grand manteau et sa voiture : il n’a pourtant jamais combattu. Il se joue un personnage à lui-même avec son whisky et sa cigarette : il n’a pas besoin du monde extérieur, il est son propre spectateur. Un jour, pourtant, tout va basculer... Ce qui lui tombe dessus, c’est comme la guerre : on aimerait bien que ça n’arrive jamais. Personne n’aurait aimé vivre en 40, mais quand c’est là, il faut choisir : si on n’est pas un héros, on est un salaud. Ce type-là, tout à coup, il n’a plus le choix. Il s’est protégé toute sa vie, il n’a aucune envie d’y aller... Mais il y va quand même et il devient une sorte de héros malgré lui, un héros de la vie quotidienne. L’histoire d’amour n’a rien de convenu. La princesse à sauver est une concierge enceinte et très loufoque qui survit dans une loge exiguë avec quatre enfants... Le film ne repose pas sur le désir ou alors il demeure très en arrière-plan. Le Bison ne pense pas forcément à sauter cette fille pour la sauver comme dans la plupart des histoires de ce genre. Ici, tout repose plutôt sur d’autres sentiments : il découvre qu’on peut ressentir de la tendresse, éprouver des émotions, être attaché à quelqu’un, s’inquiéter de son sort, même si, en filigrane, on peut imaginer autre chose entre Dorine et lui... À la fin du film, elle pose sa tête sur son épaule en s’endormant. C’est ouvert... Le rapport avec les enfants ajoute à l’humanité du film. Là encore, la relation du Bison avec eux n’est pas conventionnelle. Il y a des adultes qui n’ont aucune idée de la façon dont il faut procéder avec les enfants et qui, en tous cas, ne les traitent pas comme tels. Quand j’étais enfant, j’avais une grand-tante qui, lorsque j’allais la voir, me proposait du Grand Marnier ou du lait... Le Bison veut bien faire avec les enfants de Dorine, mais il ne sait pas comment, alors il reste lui-même. Il les envoie se coucher sous la table, leur apprend à jouer au poker, sans non plus trop transgresser. Sa maladresse est assumée et sincère. C’est aussi pour ça que les enfants l’aiment. Il ne se force pas, il ne fait pas le “mignon“. C’est la première fois que vous travaillez avec des enfants ? Oui... Et quatre, c’est beaucoup... L’un des grands talents du film c’est de les avoir considérés et donc montrés comme des caractères tranchés, des individualités, et pas seulement comme des “enfants“. Isabelle s’est interdit de les manipuler. Elle a tissé avec chacun DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 22 Filmographie CINÉMA d’eux des relations particulières sans jamais faire semblant de remplacer leurs parents. Moi, j’ai imaginé avec eux un rapport de “grand frère“. J’étais le premier avec qui on fait des bêtises et en même temps celui qu’on écoute quand on va trop loin. Ce n’était pas très naturel pour moi, j’ai dû me forcer un peu. Quand on est acteur, on est égoïste, on voudrait que le réalisateur ne s’intéresse qu’à vous, on veut attirer par force son regard. Inconsciemment souvent, on rêve d’aimanter le plateau. Or, quand il y a des enfants sur un plateau, ce sont eux qui passent en premier. C’est une école d’humilité. J’ai été obligé de partager avec eux, d’être d’abord spectateur, une qualité importante dans le métier d’acteur. Comment s’est passé le tournage ? Le plus difficile a été de persuader Isabelle de quitter sa casquette de metteur en scène pour devenir une actrice à part entière. Elle privilégiait les autres acteurs, il fallait lui démontrer qu’elle aussi devait se donner les moyens de jouer. On imagine des fous rires, des parties de rigolade... Les enfants étaient souvent présents et on se retenait de rigoler devant eux parce qu’ils devaient comprendre que c’était un vrai travail et qu’on devait bien faire. Mais moi, je ne peux pas jouer avec Isabelle sans éclater de rire. On se connaît trop. Si je la regarde jouer, je suis tout de suite écroulé. D’ailleurs, elle a gardé des vrais fous rires à l’image... Que pensez-vous du film ? 1998 Oh, la vache...! Vous aimez, vous n’aimez pas ? Franchement ? J’aime beaucoup. Déjà, j’ai le rôle dont rêvent tous les hommes, je fume, je bois du scotch, je joue du piano et en plus je sauve la voisine et ses quatre enfants. À part James Bond, je ne vois pas mieux. Un vrai chevalier, quoi... Un héros moderne. En fait, c’est Isabelle qui m’a le plus amusé. Je ne me suis pas rendu compte pendant le tournage que son personnage existait à ce point là. En voyant le film, j’ai plus ri et j’ai été plus touché que je ne le pensais. C’est doux, charmant, intelligent, et vraiment original. 1999 2000 2001 2002 2003 LES FRÈRES SŒUR de Frédéric JARDIN (Co-scénariste et acteur) RIEN SUR ROBERT de Pascal BONITZER DIEU EST GRAND, JE SUIS TOUTE PETITE de Pascale BAILLY LA BOSTELLA d’Édouard BAER (Co-écriture avec Fabrice ROGER-LACAN) ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE d’Alain CHABAT LA CHAMBRE DES MAGICIENS de Claude MILLER BETTY FISHER ET AUTRES HISTOIRES de Claude MILLER CRAVATE CLUB de Frédéric JARDIN LE BISON d’Isabelle NANTY THÉÂTRE 1997 2001 Auteur, acteur et metteur en scène d’une pièce de théatre GOÛT DE LA HIÉRARCHIE joué au Théatre Galabru CRAVATE CLUB Mise en scène d’Isabelle NANTY TÉLÉVISION “Il peut tout celui qui veut le bien“ 1993/97 1996 1997/98 2001 2002 Animateur avec Ariel WIZMAN d’une émission sur Radio-Nova “LA GROSSE BOULE” Auteur et animateur d’une émission mensuelle sur Canal + À LA RENCONTRE DES DIVERS ASPECTS DU MONDE CONTEMPORAIN AYANT POUR POINTS COMMUNS LES ILLUSTRATIONS SUR SUPPORTS AUDIOVISUELS Auteur et acteur d’une émission quotidienne CENTRE DE VISIONNAGE dans le cadre de Nulle Part Ailleurs sur Canal + DEMAIN ET TOUS LES JOURS APRÈS de Bernard STORA Émission PORTRAITS DE FEMME. Filmée pour PARIS PREMIÈRE. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 24 Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 26 PIERRE-FRANÇOIS MARTIN LAVAL Liste artistique ISABELLE NANTY Dorine Joël JULIETTE DUVAL Rose ÉDOUARD BAER Louis Le Bison MARTINE CHEVALLIER Madame Cabut EMMANUELLE LEPOUTRE Anita VALÉRIE BONNETON Reine Paulo JULES-ANGELO BIGARNET kim TILLY MANDELBROT Joseph NICOLAS MARAIS CHAD CHENOUGA ANNE CONSIGNY Mourad L’avocat e RITON LIEBMAN L’employé de banque Léa MARIE MARTIN po Le Sup DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 28 Les huissiers CANDIDE SANCHEZ Liste technique JACQUES TRESSE SOLENN JARNIOU Madame Collin JEAN-MICHEL PORTAL L’interne NANOU GARCIA La sage femme JEANNE ALAIN-PAUL Les poissons MICHAEL COHEN Le prêtre Réalisation Scénario, adaptation et dialogues Directeur de la photographie Cadreur Décors Chef machiniste Chef électricien Costumes Maquillage Coiffure Montage Chef opérateur son Chef monteur son Mixage Musique originale Consultant musiques 1er assistant réalisation Script Régie Casting enfants Coach Isabelle Nanty et enfants Directeur de production Producteur exécutif Producteur associé Producteur Isabelle NANTY Isabelle NANTY et Fabrice ROGER-LACAN Philippe PAVANS DE CECCATTY Eric LE ROUX Thierry FLAMAND Gil FONTBONNE Alain COUSSEAU Sylvie GAUTRELET Sophie HARVEY Christian GRUAU Catherine RENAULT Jean UMANSKY Alexandre WIDMER Jean-Paul HURIER IGNATUS et Jérôme BENSOUSSAN Christian CHEVALIER Paul GUEU Patrick AUBREE Bruno MORIN Bénédicte GUIHO Roland MENOU Eric HUBERT Pierre GRUNSTEIN Nathalie RHEIMS Claude BERRI ROLAND MENOU Le facteur Une coproduction PATHE RENN PRODUCTION - HIRSCH - TF1 FILMS PRODUCTIONS Avec la participation du Centre National de la Cinématographie et de Canal + Visa d’exploitation n° 105 448 PATRICK LIGARDE M. Gérard FEMME TV ACHAT HOMME TV ACHAT FILLE SITCOM GARCON SITCOM ISABELLE HABIAGUE PIERRE HIESSLER BÉNÉDICTE GUIHO STEVE SUISSA DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 30 Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 32 Article premier Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Extraits de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. DP LE BISON 23/04/03 10:04 Page 34 Pour mémoire… La recette des crêpes 2 tasses de farine 2 œufs entiers 2 paquets de sucre vanillé 1 zeste râpé de citron 1 pincée de sel Ajoutez petit à petit 2 fois 3 / 4 tasses d’eau ou de lait en mélangeant bien avec un fouet… Allumez le gaz ou la plaque électrique ou autre (feu de bois, brazero) A feu moyen Posez la poêle dessus. Mettez 3 cuillères à soupe de beurre Aussitôt le beurre fondu, versez-le dans un petit bol. Prenez la pâte dans une louche (pas trop) Versez dans la poêle hors du feu Quand la crêpe boursoufle retournez-la en un salto majestueux et laissez encore cuire 15 secondes. Lorsqu’elle est cuite, déposez-la sur une assiette et saupoudrez de sucre ou tartinez de confiture ou autre. 23/04/03 10:04 © Photographies : David Koskas - Document non contractuel DP LE BISON Page 36