jerome robbins, benjamin millepied, george balanchine

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jerome robbins, benjamin millepied, george balanchine
JEROME ROBBINS,
BENJAMIN MILLEPIED,
GEORGE BALANCHINE,
Précédé du spectacle 20 DANSEURS POUR LE XXe SIÈCLE
dans les espaces publics du Palais Garnier
DIRECTION MUSICALE
Maxime Pascal
OPUS 19/
THE DREAMER
ENTRÉE AU RÉPERTOIRE
MUSIQUE I MUSIC
Serguei Prokofiev
(Concerto pour violon n°1
en ré majeur)
CHORÉGRAPHIE I
Jerome Robbins
VIOLON
Frédéric Laroque
Maxime Tholance
CRÉATION
CRÉATION
MUSIQUE
Nico Muhly
CHORÉGRAPHIE
Benjamin Millepied
SCÉNOGRAPHIE
United Visual Artists
LUMIÈRES
Lucy Carter
Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris
THÈME
ET VARIATIONS
MUSIQUE
Piotr Ilyitch Tchaikovski
CHORÉGRAPHIE
George Balanchine
Pour l’ouverture de la saison chorégraphique, le nouveau directeur de la danse,
Benjamin Millepied, choisit de se confronter à George Balanchine et Jerome
Robbins. Il propose ainsi une reprise de
Thème et variations et décide de faire
entrer Opus 19 / The Dreamer au répertoire de l’Opéra de Paris. Néanmoins, plus
qu’un hommage personnel à deux grandes
figures marquantes de son parcours,
Benjamin Millepied propose une soirée
où la danse du XXe siècle est à l’honneur.
Il invite en effet Boris Charmatz, figure
reconnue de la danse contemporaine française et actuel directeur du Musée de la
danse, à investir les espaces publics du
Palais Garnier pour une intervention intitulée 20 danseurs pour le XXe siècle. À valeur
de manifeste, cette soirée met à l’honneur
la scène chorégraphique new-yorkaise, où
Benjamin Millepied a évolué depuis 1993.
Plus qu’un simple hommage en effet, cette
soirée apparaît comme une confrontation
entre la danse – par nature éphémère – et
son inscription dans le temps et l’histoire.
OPUS 19/ THE DREAMER
premier violon entame un sognando rêveur
avec un thème lyrique qui reviendra à la fin
de ce mouvement et du concerto. Au centre
de la scène, le rêveur bouge sur place
durant la première partie de son solo. Derrière lui est tapi un groupe à peine visible,
six hommes et six femmes, dont les mouvements font vaguement écho aux siens.
Sa danse exprime l’hésitation, l’isolement,
et le désir d’appartenance. Un groupe de
femmes fait son entrée sur pointes sur un
pizzicato des cordes pendant que l’homme
les observe depuis le côté. Tout à coup,
l’une des femmes se détache du groupe
et se jette sur lui. Ils dansent, épisodiquement interrompus par d’autres hommes et
femmes, jusqu’à ce que le thème principal
soit repris et que l’homme répète les mouvements nostalgiques sur lesquels le ballet
s’est ouvert. Dans un moment magique, les
danseurs forment une colonne mouvante et
la femme y serpente jusqu’à disparaître au
fond de la scène. Le second mouvement,
un scherzo chromatique aux rythmes violents, unit à nouveau l’homme et la femme,
mais ils rêvent toujours d’une intégration
plus parfaite au sein du groupe. Dans le
troisième mouvement, le basson introduit
un nouveau thème, à la fois menaçant et
comique, et la chorégraphie est visiblement
inspirée des danses folkloriques russes. À la
fin, le thème musical du premier mouvement
revient et accompagne les mouvements de
l’homme désirant, et la femme a disparu. La
colonne de danseurs se forme à nouveau et
la femme s’y faufile jusqu’à l’avant-scène.
Le ballet se termine sur le couple réuni –
jusqu’au réveil ?
Le double titre Opus 19 / The Dreamer
renvoie au caractère insaisissable de ce
ballet : cette création est à la fois abstraite
– rendue floue par la dénomination « Opus
19 » (une référence à sa position chronologique dans l’œuvre du compositeur Sergei
Prokofiev) et vaguement narrative : il s’agit
de l’histoire du rêveur. Créé en 1979 pour
Mikhail Baryshnikov au cours de son bref
séjour au sein du New York City Ballet,
Opus 19 / The Dreamer donne à sentir
l’atmosphère d’une quête mystérieuse et
Penelope Reed Doob
onirique de quelque chose d’inconnu ou
de non reconnu. Danse et musique sont
étroitement liées : la chorégraphie jaillit
de la partition. Le premier mouvement,
andantino, commence par un trémolo
étouffé joué par les cordes, tandis que le
CRÉATION
de Benjamin Millepied
Benjamin Millepied a conçu un ballet présentant à la fois la compagnie et son projet
pour la danse à l'Opéra de Paris, fruit d'une
collaboration artistique avec le compositeur Nico Muhly et United Visual Artists.
Cette création, très contemporaine, veut
aussi montrer l'excellence de la technique
classique et son importance pour la danse
aujourd'hui.
Melbourne, New York, Paris, Sao Paulo, SaintPétersbourg, Taipei et Tokyo.
THÈME ET VARIATIONS
« La musique de Thème et Variations n’a
pas été composée pour le ballet, mais dès
qu’on l’écoute, on pense immédiatement à
la danse. »
« J'ai réalisé un ballet de pure danse ».
George Balanchine évoque la grande
période de la danse classique, celle du
Ballet Impérial Russe au Théâtre Marie
de Saint-Pétersbourg, où régnait Marius
UNITED VISUAL ARTISTS }UVA~
United Visual Artists (UVA) est un cabinet Petipa.
d’art basé à Londres qui combine un large
éventail de disciplines – notamment la GEORGE BALANCHINE
sculpture, l’installation, les performances Balanchine présente pour la première fois
et l’architecture. Le studio a une approche Thème et Variations en 1947, au Ballet
ouverte à la collaboration, rassemblant des Theatre (futur American Ballet Theatrecompétences diverses afin de développer ABT), dans les décors et costumes de
constamment de nouvelles technologies Woodman Thompson : Alicia Alonso et Igor
et matériaux, ce qui pourrait suggérer de Youskévitch en sont les interprètes.
Pour la reprise en 1960, au New York
nouvelles directions artistiques.
Les lignes de recherche du studio touchent City Ballet, Balanchine place Thème et
à la tension entre expériences réelles et de Variations dans le décor et les costumes
synthèse – la remise en question de notre de Symphonie in C. Balanchine a remonté
relation à la technologie –, et à la création l'œuvre en 1970, en faisant précéder
de phénomènes qui transcendent le pure- Thème et Variations des trois premiers
ment physique. Tous leurs travaux visent à mouvements de la Suite°3, et en confiant,
réduire la complexité à son essence. Basé cette fois, décor et costumes à Nicolas
à Londres, UVA a été fondé en 2003 par Benois, le fils du librettiste et décorateur
de Petrouchka, Alexandre Benois.
Matthew Clark, Chris Bird et Ash Nehru.
United Visual Artists a travaillé pour Artwise Le style du ballet Thème et Variations rapCurators, The Creators Project, La Gaité pelle la manière de Marius Petipa. Il faut
Lyrique, National Maritime Museum, Opera préciser qu'en effet, Balanchine, contacté
North, Royal Academy of Arts, Victoria & Albert par Lucia Chase et Oliver Smith, directeurs
Museum, Manchester International Festival, du Ballet Theatre, avait accepté la propoThe Serpentine Gallery et YCAM Japan. Leur sition de Max Goberman, à l'époque directravail a été exposé dans des institutions et teur musical, de réaliser sur une musique
galeries telles que South Bank Centre, the de Tchaïkovski une chorégraphie « qui pourWellcome Collection et The British Library. rait être une sorte de Princesse Aurore »*.
UVA a exposé à Barcelone, Pékin, Hong Kong, La partition Tema con variazioni – dernier
mouvement de la Suite n°3 pour orchestre
*Princesse Aurore se composait d'extraits de La Belle au Bois dormant : les variations et adages des fées du Prologue, l'Adage à la rose de
l'acte 1, et les divertissements du dernier acte, auxquels Tamara Toumanova ajoutait le grand pas de deux.
– , présente une aria suivie de onze variations, dont la dernière est une grande
polonaise qui revient trois fois crescendo
(le caractère dansant de cette musique
– composée en 1884 – est irrésistible et
contient déjà une rigueur formelle, que l'on
retrouvera six ans plus tard dans la Belle au
Bois dormant).
« Pour ce ballet, Balanchine a construit une
hiérarchie de type classique avec, en tête,
la ballerine et le danseur noble, suivis de
quatre demi-solistes (un rappel des Fées
de La Belle), huit danseuses du corps de
ballet (peut-être les demoiselles de la
Cour) et leur partenaire (cavalier). La chorégraphie reprend le même microcosme
féminin que La Belle. Souvenir de la « scène
de la vision » de Petipa, les douze danseuses de Thème et Variations se déploient
en guirlande, s'enlaçant dans le labyrinthe
d'un jardin formel (troisième variation).
L'image se poursuivra dans la ronde plus
nostalgique et rêveuse des danseuses
et de la ballerine (septième et huitième
variations). Thème et Variations recourt à
un minimum de moyens pour produire un
maximum d'effet : les variations ne sont
que le développement élaboré de pas de
base de la danse classique. Qui d'ailleurs,
à part Balanchine, aurait pensé ouvrir un
ballet par un battement tendu, l'exercice
le plus ordinaire et élémentaire ? Dans le
premier solo du danseur, on reconnaît les
diverses possibilités de l'exercice simple
d'un tendu avec port de bras, qui est exposé
au début du Thème : le danseur oscille de
droite à gauche, et d'avant en arrière, avec
des petits sauts. Sa seconde variation (le
n°6 de la partition) commence avec des
ronds de jambes sautés, en alternance avec
des piqués balancés en attitude, suivis de
tours en l'air coupés de pirouettes.
Dans l'adage de la huitième variation, la
ballerine, soutenue par le corps de ballet,
développe sa jambe dans plusieurs direc-
tions, comme elle le fait quotidiennement
à la barre. Ensuite, dans son fulgurant
allegro (neuvième variation), elle repasse
en condensé tout le matériel chorégraphique du rôle d'Aurore : sauts de chat,
pirouettes, tendus en quatrième position,
tandis que les bras changent de direction
jusqu'au finale de pas courus. Et quand
Balanchine remonta Thème et Variations
en 1970 pour le New York City Ballet, il y
ajouta des gargouillades, à l'intention de
Gelsey Kirkland ».
Arlene Croce
Le découpage
Ouverture : andante con moto
Exposition du thème : l'ensemble
des douze danseuses, la ballerine, et
le danseur soliste se répondent
Variation II : molto più - la ballerine
Variation III : tempo del tema l'ensemble des douze danseuses
Variation IV : più mosso - le danseur soliste
Variation V : allegro resoluto
(fugue) - les douze danseuses
Variation VI : allegro vivace le danseur soliste
Variation VIl : moderato - huit danseuses
Variation VIII: (enchaînée) :
largo - la ballerine
Variation IX : (enchaînée) : allegro
molto vivace - la ballerine
Variation X : allegro vivo e un poco rubato
Variation XI : (enchaînée) :
moderato mosso - pas de deux
Variation XII : finale/polacca
- les douze danseuses et leur
cavalier, les deux solistes
JEROME
ROBBINS
1918 - 1998
Danseur et chorégraphe américain. De son
vrai nom Rabinowitz, le futur Jerome
Robbins naît le 2 octobre 1918 à New York.
Après avoir suivi des études de danse
(classique, moderne, orientale, espagnole),
de musique (piano et violon) et d'art
théâtral, il fait ses débuts d'acteur avec le Yiddish Art Theatre (1937) puis
joue dans des comédies musicales, un domaine qui lui sera aussi familier
que le ballet classique. En 1940, Lucia Chase l'accueille dans le corps de
ballet de l'American Ballet Theatre où il devient soliste l'année suivante. Il
interprète des œuvres marquantes du répertoire de la troupe comme
Helen of Troy (David Lichine), Romeo and Juliet (Anthony Tudor) ou
Petrouchka (Michel Fokine). 1944 est une année qui marque un tournant
dans la carrière de Robbins : c'est la création de Fancy Free, sur une
partition d'un tout jeune compositeur, Leonard Bernstein. Récit des
aventures de trois marins en bordée à New York, l'œuvre rencontre un
énorme succès dès sa première représentation, le 18 avril 1944, au
Metropolitan Opera. Elle est reprise la même année en forme de comédie
musicale, On the Town, à Broadway. La réputation de Robbins grandit
avec la création d'Interplay en 1945 et Facsimile en 1946. Pour le New
York City Ballet, grand rival de l'American Ballet Theatre, il règle Age of
Anxiety (1950), The Cage (1951), Aernoon of a Faun (1953) où il revisite
l'œuvre de Debussy transposée dans le cadre d'un studio de danse, puis le
désopilant et caricatural The Concert (1956), sur la musique de Chopin.
L'année suivante, avec Leonard Bernstein, Robbins imagine une
transposition géniale de Roméo et Juliette. Les familles Capulet et
Montaigu sont remplacées par les Jets et les Sharks, deux bandes rivales
new-yorkaises : la comédie musicale s'appellera West Side Story et sera
portée sur le grand écran par Robert Wise en 1961.
Après cela, Robbins se risque à fonder sa propre compagnie, les Ballets
USA. La troupe, qui débute au festival des deux mondes à Spolète (Italie)
en 1958, présente des œuvres mémorables comme New York Export :
Opus Jazz (1958) et Moves (1959), ballet sans musique. Le succès d'une
tournée en Europe n'empêche pas la dissolution de la compagnie qui
tentera par la suite de renaître de ses cendres. Parallèlement, Jerome
Robbins signe quelques prestigieux succès dans le périmètre de
Broadway : The King and I (1951), Peter Pan (1954), Funny Girl (1964),
Fiddler on the Roof (1964). Il ne délaisse pas non plus le théâtre, le
domaine de ses débuts, avec plusieurs mises en scène comme celle de
Mère Courage d'après Bertolt Brecht en 1963.
Le grand retour de Robbins vers la danse classique et le New York City
Ballet aura lieu en 1969 avec Dances at a Gathering sur des musiques de
Chopin. L'année suivante, ce même compositeur lui inspirera In the Night.
Deux suites de danse, marquées par un étroit rapport à la musique, deux
patchworks impressionnistes où défilent les états d'âme des intervenants
dans des ambiances tantôt joyeuses tantôt nostalgiques. Jerome Robbins
fait ici la démonstration de son génie à traduire des ambiances musicales,
à laisser correspondre les sentiments dans un perpétuel mouvement de
rencontres, d'opportunités et de surprises. En 1971, il escalade avec succès
un « Himalaya musical », les Variations Goldberg de J.-S. Bach, puis, en 1972,
il explore et transpose admirablement la culture japonaise dans Watermill,
son œuvre la plus déroutante. En 1977, à travers Others Dances, il retrouve
Chopin pour dire une fois encore combien il l'aime et le comprend. Le
millésime 1983 est marqué par deux pièces très différentes : Glass Pieces,
sur la musique de Philip Glass, et I'm Old Fashioned, en hommage au talent
de Fred Astaire. Cette année-là meurt George Balanchine, le fondateur du
New York City Ballet. Jerome Robbins qui fut son complice pendant de
nombreuses années – sans que germe la moindre rivalité entre ces deux
figures majeures du ballet américain – accepte de prendre la direction de la
troupe avec le danseur Peter Martins. Parallèlement, il poursuit sa
collaboration active avec le Ballet de l'Opéra de Paris, entamée dès 1974.
Jerome Robbins choisit même de résider à Paris.
L'œuvre de Robbins se caractérise par une immense variété de thèmes et
de styles, par un va-et-vient presque naturel entre le ballet classique et la
comédie musicale. Perfectionniste et humaniste, Robbins s'est également
attaché à tirer le meilleur des interprètes qu'il a choisis. Il était musicien, non
pas avec la rigueur quasi mathématique de George Balanchine, mais avec
le désir de traduire le cœur des êtres. Il tenta même avec Moves le pari
extrême de faire porter au seul mouvement tout le poids du silence. Autant
de raisons qui font de lui l'un des plus grands chorégraphes du XXe siècle.
Jean-Claude Diénis
BENJAMIN
MILLEPIED
DIRECTEUR DE LA DANSE
Très fortement inspirée par la musique,
dans la lignée balanchinienne, la danse
de Benjamin Millepied s'inscrit aussi dans
le sillage de son autre maître, Jerome
Robbins. Un style néo-classique, mais singulier par sa subtilité et son désir de s'inscrire dans le présent.
Né à Bordeaux en 1977, Benjamin Millepied passe une partie de son enfance au
Sénégal. Initié à la danse par sa mère,
professeur de danse africaine et contemporaine, il entre à treize ans au Conservatoire National Supérieur de Musique et de
Danse de Lyon où il suit l’enseignement de
Michel Rahn.
Durant l’été 1992, il effectue un stage à
la School of American Ballet qu’il intègre
en 1993, après avoir obtenu une bourse du
ministère français des Affaires Etrangères.
Il remporte le Prix de Lausanne en 1994 et
la même année, Jerome Robbins le choisit
pour interpréter le rôle principal de 2 & 3
Part Inventions conçu pour les élèves de la
School of American Ballet. Engagé dans le
Corps de Ballet du New York City Ballet en
1995, il est promu Soliste en 1998 et « Principal Dancer » en 2002. Au sein du New
York City Ballet, Benjamin Millepied interprète les rôles principaux des ballets de
George Balanchine (parmi lesquels Agon,
Coppélia, Casse-Noisette, Rubis , Le Songe
d’une Nuit d’été…), Jerome Robbins (Dances
at a Gathering, Fancy free, A Suite of Dances,
The Goldberg Variations , West Side Story
Suite…), Peter Martins (Hallelujah Junction,
Le Lac des cygnes), et participe aux créations de Angelin Preljocaj (La Stravaganza),
Mauro Bigonzetti (Vespro, In Vento), Alexei
Ratmansky (Concerto DSCH) ou Christopher
Wheeldon (Mercurial Manœuvres…).
Parallèlement, Benjamin Millepied fait ses
débuts de chorégraphe avec Passages qu’il
crée pour les élèves du CNSMD de Lyon
en 2001. L’année suivante, il présente
Triple Duet au Sadler’s Wells de Londres,
avec son ensemble Danses Concertantes,
puis réalise le film Chaconne avec Olivier
Simola (2003). Il revient au Sadler’s Wells
en 2004 avec Circular Motion et chorégraphie, la même année, On the Other Side à
la Maison de la danse de Lyon. Suivront
Double Aria pour le New York City Ballet
sur une musique originale de Daniel Ott
(2005), 28 Variations on a Theme by Paganini pour l’École du NYCB (2005), CasseNoisette pour le Ballet du Grand Théâtre
de Genève (2005), Closer au Joyce Theater
de New York (2006), Capriccio pour l’American Ballet Theater’s Studio Company
(2006), Years Later , un solo pour Mikhail
Baryshnikov, en collaboration avec Olivier
Simola (2006), From here on out (2007) sur
une musique originale de Nico Muhly pour
l’ABT, Petrouchka (2007) pour le Ballet du
Grand Théâtre de Genève, 3 Movements
(2008) pour le Pacific Northwest Nallet,
Without (2008) pour Danses Concertantes, Quasi una Fantasia (2009) pour le
New York City Ballet, Everything doesn’t
happen at once (2009) pour l’American
Ballet Theatre, Sarabande (2009) pour
Danses Concertantes, Why Am I Not WhereYou Are et Plainspoken (2010) pour le
New York City Ballet, One thing leads to
another (2010) pour le Het National Ballet,
The Bartered Bride (2011) pour le Metropolitan Opera, This part in Darkness (2011)
pour le Pennsylvania Ballet, Without (2011)
pour le Ballet du Mariinsky, Les Sylphides et
Le Spectre de la rose (2011) pour le Ballet
de Genève, Khovanschina (2012) pour le
Metropolitan Opera et Two Hearts (2012)
pour le New York City Ballet.
À l’Opéra national de Paris, à l’invitation de
Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, il
chorégraphie pour la Compagnie Amoveo,
en 2006, sur une adaptation originale
d’extraits musicaux d’Einstein on the Beach
de Philip Glass (scénographie de Paul Cox
et costumes de Marc Jacobs) et Triade,
en 2008, sur la musique originale de Nico
Muhly. Benjamin Millepied a également été
directeur artistique du Morris Center Dance
à Bridgehampton (New York, 2004 - 2005,)
et «chorégraphe résident» au Baryshnikov
Arts Center (New York, 2006 - 2007).
En 2010, il est chorégraphe et conseiller du
film oscarisé Black Swan réalisé par Darren
Aronofsky. En 2011, il quitte le New York
City Ballet et réalise cinq courts-métrages
de danse sur des pièces pour violoncelle de
Philip Glass et fonde sa propre compagnie
à Los Angeles, «L.A. Dance Project», un collectif de créateurs qui cherche à présenter la danse sous toutes ses formes. Une
tournée mondiale les mène de Los Angeles
à Bordeaux (Novart 2012) avant Paris en
mai 2013. Il est également l’image du
parfum pour homme de Yves Saint-Laurent « L’Homme Libre » et de la campagne
Air France « L’Envol ».
Il a été nommé par Nicolas Joel, directeur
de l’Opéra national de Paris, et Stéphane
Lissner, directeur délégué de l’Opéra
national de Paris, pour succéder à Brigitte
Lefèvre comme Directeur de la Danse à
compter de la rentrée 2014.
En 2007, Benjamin Millepied a reçu the
United States Artists Wynn Fellowship.
Il est Chevalier des Arts et des Lettres
(2010).
GEORGE
BALANCHINE
(1904- 1983)
Né en 1904 à Saint Petersbourg, d’un père
compositeur, d’origine géorgienne, Gergi
Melitonovitch Balanchivadzé suit la
formation de l’École de danse de Théâtre
Mariinski, où il entre à l’âge de neuf ans,
avant d’être admis dans le corps de ballet de la Compagnie impériale, huit
ans plus tard, en 1921. En 1924, il rejoint la troupe des Ballets Russes de
Serge Diaghilev et rencontre alors Stravinsky qui l’ouvre définitivement à
la modernité. Ses premières chorégraphies témoignent déjà de sa volonté
de faire du ballet « une visualisation de la musique transformant le son en
mouvement.» À la mort de Diaghilev, en 1929, et après la dispersion de la
compagnie, Balanchine est invité par Jacques Rouché – administrateur de
l’Opéra de Paris – à créer Les Créatures de Prométhée au Palais Garnier.
Mais il tombe malade. Serge Lifar règlera alors le ballet. Balanchine
travaille ensuite à Copenhague pour le Ballet Royal du Danemark (1930),
à Londres pour les Cochran Musical Revues (1931), à Monte-Carlo pour la
nouvelle compagnie que René Blum et le colonel de Basil remontent dans
l’héritage des Ballets Russes (Cotillon, 1932), et à Paris pour les Ballets
1933, compagnie qu’il fonde avec Boris Kochno au Théâtre des ChampsElysée. À Londres, il rencontre Lincoln Kirstein avec lequel il part aux
États-Unis fonder la School of American Ballet (1934) qui donnera
naissance à plusieurs compagnies, dont le New-York City Ballet, que
dirigera Balanchine de 1948 jusqu’à sa mort. Avec cette dernière, le
chorégraphe modernise la danse académique : il élargit son langage, lui
insufflant une énergie nouvelle et épurant ses lignes. Le 30 avril 1983, à la
mort de Balanchine, le catalogue de ses œuvres – pour le ballet, la
comédie musicale, le cinéma, et même le cirque – dénombrait 425
chorégraphies (dont plusieurs variations d’un même ouvrage).
L’Opéra de Paris a toujours eu des liens privilégiés avec Balanchine. De
1947 à 1975, le chorégraphe est venu régulièrement diriger les
répétitions d’une vingtaine de ses œuvres. Depuis, neuf autres de ses
ballets sont rentrés au répertoire.
de l’Opéra national de Paris
le Ballet
25 ANS
C’EST LA
MOYENNE D’ÂGE
DU BALLET DE
L’OPÉRA NATIONAL
DE PARIS, L’UNE
DES PLUS JEUNES
COMPAGNIES
ACTUELLES.
LES DANSEURS
Y ENTRENT VERS
L’ÂGE DE 18 ANS,
ET LE QUITTENT
À 42 ANS, ÂGE
DE LEUR RETRAITE
OFFICIELLE
DU BALLET.
1661 Fondation de l’Académie
Royale de Danse. C’est la première
des académies fondées par Louis
XIV, passionné de danse et très
bon danseur lui-même. Jusquelà considérée comme un simple
divertissement, la danse fait ainsi
son entrée dans le cercle des arts.
Cette académie va en codifier les
règles et l’enseignement.
1669 Fondation de l’Académie
Royale de Musique, ancêtre de
l’Opéra de Paris. Plus qu’une simple
académie, elle possède une troupe
de musiciens, de chanteurs et,
pour la première fois, de danseurs,
les tout premiers danseurs
professionnels de l’Histoire.
1713 Louis XIV institue le
Conservatoire, ancêtre de l’actuelle
École de danse de l’Opéra. Afin
de maintenir le niveau élevé des
danseurs de l’Opéra, une formation
leur est désormais dispensée. C’est
la plus ancienne école de danse
au monde, aujourd’hui installée à
Nanterre et dirigée par Élisabeth
Platel, qui a succédé à Claude
Bessy en 2004.
1831 Création de La Sylphide
de Philippe Taglioni, qui marque
le début du ballet romantique et
l’apparition du tutu blanc. C’est
l’une des œuvres les plus souvent
données, avec plus de 350
représentations à l’Opéra de Paris.
2014 Benjamin Millepied est
nommé à la tête du Ballet de
l’Opéra national de Paris et
succède ainsi à toute une lignée
de directeurs de la Danse, dont
Serge Lifar, Rudolf Noureev, Patrick
Dupond et Brigitte Lefèvre.
Le répertoire
CELUI DE L’OPÉRA DE PARIS EST PROBABLEMENT L’UN DES PLUS RICHES DU MONDE DE LA DANSE.
IL COMPREND AUSSI BIEN DES PIÈCES CLASSIQUES
}PETIPA~ ET ROMANTIQUES }CORALLI, MAZILIER~ QUE
DES ŒUVRES DES BALLETS RUSSES DE SERGE DIAGHILEV
OU DES CHORÉGRAPHIES MODERNES }MARTHA GRAHAM,
JOSE LIMON~. MAIS IL COMPTE ÉGALEMENT DES BALLETS
NÉOCLASSIQUES }FREDERICK ASHTON, GEORGE BALANCHINE,
SERGE LIFAR, KENNETH MACMILLAN, ROLAND PETIT,
JEROME ROBBINS, JOHN NEUMEIER, JOHN CRANKO~,
DES PIÈCES CONTEMPORAINES }PINA BAUSCH, MAURICE
BÉJART, CAROLYN CARLSON, MERCE CUNNINGHAM, MATS EK,
WILLIAM FORSYTHE, ANNE TERESA DE KEERSMAEKER,
JIŘÍ KYLIÁN~ ET DE NOMBREUSES CRÉATIONS, COMMANDÉES
À DES CHORÉGRAPHES INVITÉS OU À DES DANSEURS
DE LA COMPAGNIE.
154
+
18
+
14
DANSEURS
ÉTOILES
PREMIERS
DANSEURS
+
LE CORPS
DE BALLET
{SUJETS,
CORYPHÉES
ET QUADRILLES|
LES MAÎTRES DE BALLET
L’Opéra a longtemps été dirigé par des maîtres de ballet dont la plupart
ont marqué l’histoire de la danse : Pierre Beauchamp, qui mit au point
un système d’écriture de la danse au XVIIe siècle ; Gaétan Vestris,
Jean-Georges Noverre et les frères Gardel, célèbres danseurs et
chorégraphes du XVIIIe siècle ; enfin Léo Staats, Serge Lifar ou
Raymond Franchetti, qui rénovèrent le Ballet au XXe siècle.
CONCOURS
ÉCOLE FRANÇAISE
La promotion des danseurs
se fait chaque année sur concours,
classe par classe, devant un jury
composé de membres de la
Direction et de la Compagnie,
et de personnalités du monde
de la danse. Seules les Étoiles
sont nommées par le directeur
de l’Opéra, sur proposition
du directeur de la Danse.
Alors que les grands chorégraphes
français comme Jean-Georges
Noverre, Charles-Louis Didelot,
Jules Perrot, Arthur Saint-Léon ou
Marius Petipa vont dispenser leur art
dans toute l’Europe, les influences
russes et italiennes, notamment,
se manifestent en France via
la présence d’interprètes et
de créateurs comme les Taglioni. STEPHANE
LISSNER
DIRECTEUR DE L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS
Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane
Lissner a dirigé durant toute sa carrière
des théâtres, des festivals et des maisons
d’opéras en France et en Europe.
Il monte sa première pièce de théâtre à
l'âge de seize ans puis crée, à dix-huit
ans, son propre théâtre dans une salle
du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre
Mécanique, où il travaille notamment
avec Alain Françon et Bernard Sobel
entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les
métiers : régisseur, électricien, auteur ou
encore metteur en scène.
Il est ensuite nommé secrétaire général du
Centre dramatique national d'Aubervilliers
(1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu'en 1983.
En 1984-1985, il enseigne la gestion des
institutions culturelles à l'université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre.
Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983
puis en est nommé directeur général en
1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de
l'Orchestre de Paris (1993-1995).
De 1998 à 2006, il prend la direction du
Festival international d'art lyrique d'Aix-enProvence. Il y crée l'Académie européenne
de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la
promotion de jeunes talents.
Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook
le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998
et 2005. En 2002, il s'associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la
Madeleine, qu'il quittera en 2011.
De 2005 à 2014, il devient surintendant et
directeur artistique du Teatro della Scala
de Milan. Il en est le premier directeur
non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener
Festwochen en Autriche.
Au cours de sa carrière, il a travaillé avec
les plus grands chefs d’orchestre, metteurs
en scène ou chorégraphes parmi lesquels :
Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William
Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ;
Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice
Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth,
Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein,
Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina
Bausch, William Forsythe…
Nommé directeur délégué de l’Opéra
national de Paris en octobre 2012, il a pris
ses fonctions le 1er août 2014.
Stéphane Lissner est chevalier de la
Légion d'honneur, officier de l'Ordre National du mérite et de l'Ordre du Mérite de la
République italienne. Durée des spectacles *
OPÉRA
MADAMA BUTTERFLY
PLATÉE
DON GIOVANNI
MOSES UND ARON
L’ELISIR D’AMORE
LE CHÂTEAU DE BARBEBLEUE / LA VOIX HUMAINE
LA DAMNATION DE FAUST
WERTHER
CAPRICCIO
IL TROVATORE
IL BARBIERE DI SIVIGLIA
DIE MEISTERSINGER VON
NÜRNBERG
IOLANTA / CASSE-NOISETTE
RIGOLETTO
DER ROSENKAVALIER
LEAR
LA TRAVIATA
AIDA
BALLET
BALANCHINE / MILLEPIED /
ROBBINS
ANNE TERESA DE
KEERSMAEKER
LA BAYADÈRE
WHEELDON / MCGREGOR /
BAUSCH
BATSHEVA DANCE COMPANY
BEL / ROBBINS
IOLANTA / CASSE-NOISETTE
ROMÉO ET JULIETTE
RATMANSKY / BALANCHINE /
ROBBINS / PECK
SPECTACLE DE L'ÉCOLE DE
DANSE
LES APPLAUDISSEMENTS
NE SE MANGENT PAS
GISELLE
ENGLISH NATIONAL BALLET
PECK / BALANCHINE
FORSYTHE
1re PARTIE
ENTRACTE
2e PARTIE
19.30 - 20.25
19.30 - 20.45
19.30 - 21.05
19.30 - 21.15
19.30 - 20.45
30'
30'
35'
20.55 - 22.25
21.15 - 22.20
21.40 - 23.10
30'
21.15 - 22.15
ENTRACTE
3e PARTIE
TOTAL
2h55
2h50
3h40
1h45
2h45
19.30 - 21.25
1h55
19.30 - 20.40
19.30 - 20.20
19.30 - 22.00
19.30 - 20.45
19.30 - 21.05
30'
25'
21.10 - 22.20
20.45 - 21.25
30'
30'
21.15 - 22.25
21.35 - 22.35
17.30 - 18.55
45'
19.40 - 20.40
19.00 - 20.30
19.30 - 20.30
19.00 - 20.15
19.30 - 20.55
19.30 - 20.05
19.30 - 20.45
35'
30'
30'
30'
30'
30'
21.05 - 22.45
21.00 - 22.05
20.45 - 21.40
21.25 - 22.30
20.35 - 21.40
21.15 - 22.20
1re PARTIE
ENTRACTE
2e PARTIE
20.30 - 21.00
25'
21.25 - 22.20
1h50
19.30 - 20.25
20'
20.45 - 21.15
1h45
19.30 - 20.20
20'
20.40 - 21.20
20'
21.40 - 22.20
2h50
19.30 - 20.00
20'
20.20 - 20.50
20'
21.10 - 21.40
2h10
21.40 - 22.30
1h00
2h00
3h45
3h00
25'
21.50 - 23.00
30'
21.10 - 23.15
25'
22.05 - 23.05
25'
22.05 - 22.40
ENTRACTE
3e PARTIE
2h50
3h30
2h30
2h55
3h05
5h45
3h45
2h35
4h05
3h00
3h10
2h50
TOTAL
19.30 - 20.30
19.30 - 19.55
19.00 - 20.30
19.30 - 20.30
20'
35'
20'
20.15 - 21.30
21.05 - 22.45
20.50 - 21.20
19.30 - 20.20
20'
20.40 - 21.15
1h45
19.30 - 20.25
20'
20.45 - 21.30
2h00
20'
19.30 - 20.35
19.30 - 20.20
19.30 - 20.10
19.30 - 19.55
19.30 ! 19.55
1h05
20'
20'
20'
20'
20.40 - 21.35
20.30 - 21.00
20.15 - 21.00
20.15 ! 20.40
20'
21.20 - 21.50
20'
21.00 ! 21.25
Minutages sans applaudissement - *Horaires susceptibles d'être modifiés. Les nouveaux spectacles
Attention : L'heure de début de certains spectacles varie en fonction des jours de la semaine. Veuillez vous référer à l'heure de vos billets
2h05
2h20
1h30
1h55