L`OUTRE-VIE Je vous désire de nulle part d`aucun mot

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L`OUTRE-VIE Je vous désire de nulle part d`aucun mot
L’OUTRE-VIE
Je vous désire de nulle part
d'aucun mot décisif
mais d'une supplication inuisible
où convergent tous les sentiments exaltés
Marie Uguay
L'Outre-vie, Chambly, Editions du Noroît, 1979
Marie Uguay a passé son enfance et son adolescence à
Ville-Emard, dans une famille d'origine modeste; dans cet
univers ouvrier, son grand-père maternel, professeur de
violon et amateur de littérature, représentera pour elle un
idéal et un exemple de dépassement de soi. Née Marie
Lalonde, elle choisira le nom de Marie Uguay en signe
d'appartenance à son grand-père. Chez elle, le don de
l'écriture se manifestera très tôt. Enfant, elle croyait déjà au
pouvoir des mots et l'écriture restera toute sa vie liée à ce
plaisir d'enfance. Les histoires qu'elle invente se
transforment bientôt en poésie. « Les mots se sont mis à
vivre». Tout un univers de sensations se révèle, que
l'écriture lui permet de traduire en images. « L'écriture,
dira-t-elle, m'a ouvert les yeux.»
De son vivant, Marie Uguay publiera deux recueils de
poésie aux Éditions du Noroît : Signe et rumeur (1976) et
L'outre-vie (1979). Son oeuvre complète, qui comprend
également Autoportraits (1982) et quelques poèmes
inédits, paraîtra en 1986. Les éditions du Boréal publieront
en 2005 un ouvrage regroupant les trois recueils de Marie
Uguay sous le titre Maire Uguay- Poèmes ainsi qu’un
journal posthume intitulé Marie Uguay- Journal
En 1980, lors du tournage du film La Nuit de la poésie, le
cinéaste Jean-Claude Labrecque avait été impressionné
par cette jeune femme « fragile, intense et fascinante »; sa
participation à ce spectacle devait être, pour lui comme
pour d'autres, une révélation. Peu de temps avant sa mort,
à l'âge de 26 ans le 26 octobre 1981, le cinéaste réalisait
un documentaire intimiste et émouvant au cours duquel
Marie Uguay se livrait tout entière au journaliste Jean
Royer. Dans ce dernier témoignage, Marie Uguay parle
avec lucidité de son enfance, de l'écriture et de la maladie,
de plus en plus menaçante. « J'ai souvent cette sensation
étrange que le temps m'est compté et que je n'atteindrai
jamais cette maturité d'écriture à laquelle j'aspire ».
Une maison de la culture et une bibliothèque, située dans le quartier Ville-Émard où la poète est née, rendent
hommage à la mémoire de Marie-Uguay : voir http://ville-emard.com/MU/MU.html