Comment construire la confiance et trouver le plaisir d`apprendre ?

Transcription

Comment construire la confiance et trouver le plaisir d`apprendre ?

Comment construire la
confiance et trouver
le plaisir d’apprendre ?
Mélanie Cotting et Quentin Bays
www.paho.ch
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
www.paho.ch
Comment construire la confiance et trouver le plaisir d’apprendre?
Votre enfant rentre de l’école. C’est le moment de faire les devoirs. Sentez-vous cette petite boule
qui revient dans votre ventre ? Encore une heure de cauchemar à résoudre ces problèmes de maths
incompréhensibles, à mémoriser ces satanés mots de vocabulaire, à s’acharner sur ces exercices ?
Les devoirs sont pour certains une corvée quotidienne. Vous voudriez aider votre enfant à réussir
ses apprentissages, mais vous ne savez plus comment faire ?
Une méthode infaillible
Pourtant il existe une méthode qui garantit la réussite de n’importe quel apprentissage. Cette
méthode est très simple, vous l’avez déjà utilisée et elle a permis à votre enfant d’apprendre
parfaitement au moins deux compétences particulièrement complexes…
Rappelez-vous, comment avez-vous fait pour accompagner votre enfant lorsqu’il apprenait à
marcher ? Et quelle méthode avez-vous utilisée pour lui permettre d’apprendre à parler ? Et oui,
l’être humain est doté de capacités naturelles pour apprendre. Et lorsque certaines conditions de
base sont réunies, apprendre se fait "tout seul".
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
www.paho.ch
1. Ayez confiance en lui
A aucun moment, vous n’avez eu le moindre doute. Quand il apprenait à marcher, vous saviez que
votre enfant y arriverait. Vous aviez une totale confiance en ses capacités.
Le regard que les adultes portent sur les enfants a une importance capitale. On appelle ce
phénomène "l’effet Pygmalion" qui a été démontré par de nombreuses recherches. Les attentes
d’un adulte vis-à-vis d’un enfant ont une grande influence sur ses résultats. Souvent ces attentes
sont inconscientes.
prendre conscience de vos attentes et de votre regard sur votre enfant, posezh Pour
vous simplement cette question : "Est-ce que je pense vraiment au fond de moi que
mon enfant va réussir ?"
Cliquez ici pour en savoir plus sur l’effet Pygmalion
2. Expliquez-lui à quoi ça sert
On explique souvent aux élèves que ce qu’ils apprennent à l’école leur sera utile plus tard, pour leur
futur métier. Pour eux, cette explication est totalement abstraite. Pourquoi apprendre maintenant
ce dont j’aurais peut-être besoin dans plusieurs années ? Franchement, est-ce que vous seriez
motivé à apprendre aujourd’hui comment utiliser un appareil auditif au cas où vous en auriez
besoin dans quelques années ?
Pour donner du sens aux apprentissages, il faut, autant que possible, montrer aux enfants à quoi
cela peut leur servir concrètement et maintenant, dans leur vie quotidienne d’enfant. Utilisez les
sujets qui les intéressent pour faire des liens avec ce qu’ils apprennent.
b
Maxime, 10 ans, nous explique qu’il s’en fout de l’école, ça ne l’intéresse pas du
tout. Ce qui le passionne, lui, c’est la ferme de son grand-papa et le travail dans
la nature, en forêt. L’apprentissage de la lecture est vraiment difficile pour lui et il
y voit peu d’intérêt.
En discutant avec lui de sa passion et en réfléchissant ensemble à ce qu’il a
besoin d’apprendre pour aider son grand-papa à la ferme, il nous dit qu’il doit
pouvoir calculer pour faire les commandes de marchandises et surtout qu’il a
besoin de savoir lire car son grand-père commence à perdre la vue et qu’il veut
l’aider à lire quand c’est écrit trop petit pour lui. L’apprentissage de la lecture a
pris un sens très concret pour lui.
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
www.paho.ch
3. Donnez-lui le droit de se tromper
Les erreurs font partie intégrante de tout apprentissage. Lorsqu’il faisait ses premiers pas, votre
enfant est tombé à de nombreuses reprises, mais ses chutes n’ont jamais provoqué de réactions
négatives. Il serait totalement absurde de gronder un enfant qui tombe lorsqu’il apprend à marcher
ou du lui donner une mauvaise note. Vous avez même peut-être rigolé. Vous l’avez encouragé à
recommencer sans vous mettre à penser "Mon Dieu ! il est nul en marche, il ne fait que de tomber."
Vous trouviez cela tout à fait normal. Malheureusement, dans les apprentissages scolaires, les
erreurs sont souvent perçues bien différemment.
vous ?
h EtComment
réagissez-vous lorsque vous vous trompez ?
Qu’est-ce que vous ressentez quand votre enfant fait une erreur ?
4. Soyez un modèle à imiter
Comment pourrait-on apprendre à parler sans avoir d’exemple à reproduire ? La première
méthode fondamentale d’apprentissage consiste à imiter. C’est en observant et en reproduisant
que l’on apprend. Tous les experts et les champions ont un mentor, un maître qu’ils ont copié et
imité durant des années.
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
www.paho.ch
Les recherches en neurosciences ont montré que dans notre cerveau, certains neurones
"s’allument" de la même façon quand nous agissons nous-mêmes ou quand nous regardons
quelqu’un faire. On les appelle les neurones miroirs.
Au début d’un nouvel apprentissage, l’accompagnement est nécessaire. Le bébé tient les mains de
l’adulte pour faire ses premiers pas, puis il ne tient plus qu’un doigt. Enfin il fait quelques pas pour
finir dans les bras d’un parent en toute sécurité. Cet accompagnement qu’on appelle "pratique
guidée" en pédagogie permet à l’enfant d’expérimenter en toute sécurité. Il ne s’agit pas de faire à sa
place, mais bien de lui montrer et de faire avec lui pour qu’il puisse ensuite, petit à petit, faire par
lui-même.
h
Pour aider votre enfant à faire ses devoirs, montrez-lui comment vous faites en lui
expliquant tout ce qui se passe dans votre tête. Pour vous, lire, compter, calculer sont
des compétences qui sont devenues automatiques et vous n’êtes même plus conscient
de toutes les étapes. Ce qui est évident pour vous ne l’est pas forcément pour lui.
Racontez-lui toutes les étapes de ce que vous faites, pourquoi vous le faites, comment
vous procédez ; comme s’il pouvait voir et entendre vos pensées.
Cliquez ici pour en savoir plus sur les neurones miroirs
5. Laissez-lui du temps et encouragez-le
« Les enfants commencent en général à marcher vers 12 mois. Inutile de s’inquiéter avant 2 ans. De
toute façon ils se mettront à marcher quand ils seront prêts… » disent les pédiatres.
Imaginez qu’on fasse passer une évaluation de marche à tous les bambins de 12 mois et que s’ils
n’obtiennent pas la moyenne suffisante, on leur donne des aides spéciales, on les amène chez un
psychologue ou on leur donne des cours d’appui. Absurde ?
Pourtant, les systèmes scolaires traditionnels sont conçus ainsi. Tous les enfants du même âge
doivent se développer au même rythme et réussir dans toutes les matières en même temps. Ceci
est totalement contre-nature. A la base, évaluer les progrès part d’une bonne intention, il s’agit de
savoir ce qui est acquis et ce qui reste à apprendre. Malheureusement ces évaluations mettent
plutôt en évidence ce qui ne va pas, elles stigmatisent les erreurs.
Pour respecter le rythme de l’enfant et favoriser les progrès, une technique qui fonctionne très bien
est de rendre visible la progression et de valoriser les réussites. Pensez à la manière dont les
parents s’extasient devant les premiers pas de leurs enfants ou lorsqu’ils prononcent leurs premiers
mots. Le moindre effort, le moindre progrès est une fête. Quand on pense aux résultats scolaires par
contre, on ne se soucie plus que du résultat final.
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
www.paho.ch
les efforts et les progrès réalisés plutôt que les résultats. Vous pouvez par
h Valorisez
exemple utiliser un système très simple qui consiste à placer dans un récipient en verre un
petit objet (une bille, un jeton, un trombone, …) chaque fois que votre enfant fait un effort
ou que vous remarquez un progrès. Il pourra ainsi voir de manière concrète les progrès
qu’il fait au fur et à mesure que le bocal se remplit.
b
Un vieil indien explique à son petit-fils que chacun de nous a en lui
deux loups qui se livrent bataille :
Le premier loup représente la confiance, l'amour et les qualités.
Le second loup représente la peur, la haine et les défauts.
« Lequel des deux loups gagne ? » demande l’enfant.
« Celui que l'on nourrit » répond le grand-père.
Sagesse amérindienne
Si vous souhaitez en savoir plus ou découvrir d'autres conseils et techniques pour aider votre enfant à
trouver la confiance et le plaisir d’apprendre, cliquez ici.
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
©2015 PAHO formation - tous droits réservés
www.paho.ch
www.paho.ch