Le document préparatoire à l`Assemblée Générale

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Le document préparatoire à l`Assemblée Générale
N°311 - Janvier 2013
Fiers d’être journalistes
V
ous êtes journaliste ? Bon courage !
A l’heure du journalisme citoyen, qui
n’a pas entendu ce clin d’œil moqueur ? Il est pourtant possible d’inverser la
tendance.
Bousculée depuis des années, la trop fameuse hiérarchie de l’info devient un service précieux lorsqu’elle se conjugue avec
fiabilité, rigueur et plaisir du travail bien
fait. Lorsqu’elle permet à notre public de
se frayer un chemin dans les dédales et les
chausse-trappes du foisonnement des médias numériques et de la com’ préfabriquée.
A condition d’en avoir les moyens.
S’il existe un secteur où l’action syndicale
CFDT n’a jamais été aussi nécessaire, c’est
bien le nôtre. Pour tirer vers le haut ce paysage des médias qui n’en finit plus de se
gondoler comme un papier peint sous la
mousson, une priorité s’impose : négocier
des conditions de travail correctes, des rémunérations décentes et un dialogue social
fécond. Car comment couvrir un événement,
petit ou grand, local ou international, sans
pouvoir se préparer, écouter, recouper,
prendre du recul ?
Les journalistes n’ont certes pas la science
infuse mais leur métier reste synonyme
de lien humain, d’écoute, de curiosité, de
mouvement, bref de tout ce qui manque à la
France frileuse des années 2010.
Notre assemblée générale permettra
d’échanger les expériences vécues dans nos
entreprises et de faire avancer cette réflexion
collective pour faire reculer la précarité et
donner des perspectives à notre profession.
Et retrouver la fierté —et le plaisir— d’être
journaliste.
Nicolas Thiéry.
Tous à l’Assemblée générale de l’USJ-CFDT
les 18 et 19 mars à Paris
avec un grand débat sur le thème « Journalisme, pour quoi faire ? »
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
1:
INTERNATIONAL
Il faut que les journalistes
turcs sortent de prison
Trois questions
à Jim Boumelha(*),
président de la FIJ
En 2010, lors de l’assemblée générale de la Fédération européenne
des journalistes (FEJ), les journalistes européens, invités par leurs
collègues turcs, s’étaient engagés à tout entreprendre pour que
le droit à l’information et à la liberté de la presse soient respectés
dans ce pays comme partout ailleurs, en Hongrie, en Grèce, en
Tunisie, en Iran, sur le continent africain. Partout, sans exception,
là où les journalistes ont besoin de la solidarité des autres
syndicats, dont l’USJ-CFDT, présente à l’international.
De quand date ton engagement syndical
à la Fédération Internationale des
Journalistes (FIJ) ?
J’ai adhéré à mon syndicat, le National
union of journalists du Royaume-Uni et de
l’Irlande, le premier jour où je fus embauché
par le groupe Robert Maxwell, aux éditions
Pergamon Press à Oxford. Maxwell était
bien connu pour son anti-syndicalisme.
J’ai commencé très vite à assumer des
responsabilités syndicales dans les années
1980, d’abord dans l’entreprise puis plus
tard au sein de la NUJ. J’ai mené plusieurs
grèves contre Maxwell, y compris la plus
longue du monde journalistique qui a duré
trois longues années. J’ai été élu président
de la NUJ en 1992 puis président de la FIJ en
2007.
I
stanbul, avril 2010. Sortis de la salle
du congrès, nous avions entonné tous
ensemble, un soir de relâche, un chant
d’espoir : « Bella ciao ciao » pour que, sur
les deux rives du Bosphore, ces paroles, lancées comme un exutoire du bateau glissant
sur l’eau, soient entendues aussi bien en Europe comme en Turquie. Depuis cette date,
le nombre de journalistes détenus en prison
dans ce pays a presque doublé, le plaçant
parmi les plus liberticides.
Paris, novembre 2012. En novembre dernier,
dans un salon de l’ambassade de Turquie à
Paris où nous étions reçus en intersyndicale
pour réclamer la libération des professionnels de l’information turcs et kurdes, notamment celle de Soner Yalçin (22 mois de
prison, libéré fin décembre), cet animateur
du site d’informations en ligne d’Oda TV, la
chanson n’était plus la même : le ministère
de la justice prévoit une réforme pour réduire les périodes de détention provisoire.
Les libérations s’effectuent au comptegouttes. Libres, ils demeurent inculpés.
Pas un mot sur le fond, la loi antiterroriste
qui permet de jeter en prison, dans des
conditions précaires, quiconque est censé
porter atteinte à l’État en propageant de la
« propagande terroriste », au profit du réseau Ergenekon. La plupart des journalistes
détenus le sont pour leur proximité supposée ou avérée avec le PKK. Cette façon d’agir
encourage l’autocensure. Être journaliste
en Turquie, à moins de travailler pour l’État,
c’est être engagé, ce qui peut vous conduire
à passer des années en prison.
Seuls, l’action et l’engagement permanents
de la Fédération internationale des journalistes et de sa déclinaison européenne, la FEJ
et de ses membres dont l’USJ-CFDT, peuvent
contraindre la Turquie à avoir de la démocratie une idée plus ouverte, minimum syndical
pour son entrée dans l’Europe.
Richard Hecht.
Comment la FIJ se mobilise-t-elle contre
les violations de la liberté d’expression
à travers le monde ?
La FIJ réagit aux attaques contre la presse et
les violations de ses droits en les dénonçant
tout d’abord et puis en mobilisant ses
syndicats à travers le monde en solidarité
avec les victimes de ces attaques.
Dans certains cas, nous organisons des
campagnes globales pour combattre ces
violations. Nous faisons souvent un travail
de plaidoyer pour les droits professionnels
des journalistes auprès des instances
internationales telles que les Nations unies
et ses agences comme l’Unesco et le Conseil
des droits de l’homme.
La FEJ, branche régionale de la FIJ
Photo Usj-Cfdt
La FIJ : indépendante sur le plan politique, la Fédération internationale des journalistes promeut les droits de l’homme, la démocratie et le pluralisme. Elle compte environ 600 000
membres dans plus de cent pays.
La FEJ : la Fédération européenne des journalistes, branche de la FIJ, rassemble le plus grand
nombre de journalistes en Europe. Elle regroupe environ 260 000 journalistes dans plus de
trente pays.
Quelle place occupe la FIJ au sein du
mouvement syndical international ?
Représentant plus de 600 000 journalistes
dans 180 syndicats à travers le monde, la
FIJ est bien la voix globale des journalistes
qu’elle représente dans les négociations
avec les gouvernements et les groupes
patronaux. De plus, la FIJ représente les
journalistes dans le mouvement ouvrier
mondial en tant que membre du GUF (Global
union federation) et de la Confédération
syndicale internationale.
(*) Jim Boumelha sera notre hôte à l’assemblée
générale les 18 et 19 mars à Paris.
Lors de la conférence de presse donnée en novembre
2012 par l’intersyndicale des journalistes français
dans le cadre de la Journée internationale « Debout
pour le journalisme ! » en présence de Holide Kurt,
la compagne du journaliste turc Soner Yalçin, détenu
près de deux ans, en application de la loi antiterroriste.
2:
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
ORIENTATION
Trois années décisives sont devant nous
Ces 20 dernières années, la CFDT a perdu en représentativité auprès des journalistes. A tel point
qu’aujourd’hui, on se demande s’il est nécessaire d’avoir une structure identifiée « journalistes »
dans la fédération. L’enjeu, c’est syndiquer de jeunes collègues ou disparaître.
D
ans nos entreprises, c’est par la négociation, petit à petit, que nous avons
gagné des droits nouveaux, de meilleures conditions de travail. Avec, en arrière plan,
le recours possible à toutes les formes de mobilisation, y compris la grève. Mais la majorité des
journalistes n’adhère plus à cette forme d’action.
Depuis quelques années, on obtient moins de
droits, moins d’avantages. Nous pratiquons un
syndicalisme de défense.
Ce qui nous intéresse, c’est un syndicalisme positif. Qui gagne et qui avance.
Nos enfants se tiennent en marge du mouvement
syndical vieillissant. Eux qui votent à moins de
10% aux élections universitaires. Mais l’avenir
leur appartient. Sans eux, l’USJ ne sera rien.
Une passion commune
Aujourd’hui, pour syndiquer nos collègues, nos
relais sont précaires. L’unité d’action de base
reste, en entreprise, la section syndicale. L’USJ y
est marginale.
A l’AG, il faudra raconter des histoires de luttes
réussies. De sections qui croissent sans croasser.
Ce qui fait l’unité de tous nos collègues, c’est
le résultat des luttes. Nous partageons tous
le même quotidien professionnel, fait de désir
d’informer, de passion pour enquêter. Beaucoup
d’entre nous ont le sentiment de contribuer à
une œuvre encore plus grande : la révélation des
injustices, le renforcement de la démocratie…
Alors, pourquoi pas dans l’entreprise ?
Quoi de mieux pour défendre nos collègues
que d’être au milieu d’eux ? C’est le choix que
nous avons tous fait au conseil national de l’USJ.
Aucun d’entre nous n’est permanent. C’est un
atout, c’est aussi un handicap pour agir. Il faut
trouver un compromis. Peut-on vouloir un meilleur monde de la presse, sans prendre le temps
nécessaire pour structurer l’action ?
C’est une question pour chacun d’entre nous.
C’est aussi une question posée à nos syndicats
et à la fédération. Et une revendication à présenter au gouvernement. S’il est aussi proche de
nous qu’il le prétend, c’est le moment de nous le
prouver et de renforcer le droit syndical par la loi
et la négociation.
Un avenir à reconstruire
Les tendances lourdes observées lors de l’assemblée générale de Lannion en mai 2001 se
sont approfondies depuis : accélération de la
convergence et des concentrations, explosion
des nouvelles technologies, poursuite de la précarisation, dégradations des conditions de travail, modification de la nature même du travail
des journalistes.
Nos propositions d’orientation s’appuient sur
trois valeurs fondatrices de notre syndicalisme.
● Justice : les journalistes CFDT ne peuvent se
satisfaire d’un approfondissement des convergences et de la poursuite de restructurations
qui se font au détriment des plus fragiles : chômeurs, correspondants locaux de presse, pigistes, débutants…
● Solidarité : nous devons favoriser l’indispensable prise de conscience des intérêts communs,
puis agir ensemble : précaires et salariés permanents, journalistes isolés et membres d’une rédaction, médias écrits, audiovisuels et en ligne,
presse nationale, régionale, locale et spécialisée, journalistes et autres salariés de la presse,
salariés et usagers des médias, syndiqués CFDT
et membres des autres syndicats, actifs et retraités, solidarité internationale…
● Démocratie : nous devons lutter pour que les
fondements mêmes de notre métier et du rôle de
la presse gardent toute leur pertinence dans une
société en grande mutation. Cette exigence démocratique, par rapport à la société (française,
mais aussi européenne et mondiale), doit aussi
s’appliquer au sein de notre organisation syndicale. De la confédération au syndicat de base.
Un droit à faire évoluer
Ces valeurs fondamentales ne peuvent être
mises en œuvre sans une pratique effective du
droit. Nous agirons donc pour faire appliquer
les droits actuels, et en instaurer de nouveaux, y
compris en passant par le législateur :
● pour tous, le droit à l’emploi. Les postes libérés par les départs en retraite ne doivent pas être
supprimés sous prétexte des nouvelles technologies et au mépris du respect du droit d’auteur,
mais au contraire conduire à l’embauche massive de jeunes, sortant des écoles reconnues
comme démarrant sur le tas ;
● pour les précaires : droits économiques et
sociaux (montants des piges, indemnisation des
périodes non travaillées, paiement des arrêts
maladie, des RTT ; harmonisation des systèmes
de retraite ;participation à la représentation du
personnel (DP, CE, CHSCT…) ; application des
droits d’auteur…) ;
● pour les rédactions : généralisation de
conseils ou de société de rédaction.
● pour la société : mise en place d’un observatoire officiel des médias, généralisation des
médiateurs à l’usage du public comme des salariés, contrôle spécifique des médias bénéficiant
d’argent public ;
● pour les syndiqués : droit à jouer pleinement
leur rôle au sein de leur organisation, grâce à
une structure de réflexion, d’action et de négociation adaptée à la réalité de leur profession.
l’Union syndicale des journalistes exercera des
compétences en lien avec les autres structures
de la nouvelle fédération F3C, notamment celles
du champ des médias.
Les journalistes CFDT doivent s’engager dans
un processus de reconstruction qui conduira la
CFDT à retrouver dans la profession une place à
la hauteur de sa représentation nationale. Les
non-syndiqués sont nombreux dans notre profession et la CFDT doit savoir les accueillir.
Gérard Fourgeaud.
(Lire le détail des résolutions qui seront soumises et discutées lors de l’AG sur le site de l’USJ-CFDT : www.journalistes-cfdt.fr)
« Ma proposition »
A la tête de l’USJ, il ne faut pas une femme ou
un homme seul(e), il faut une équipe et un
fonctionnement structuré :
Un conseil national de 25 membres qui se réunit tous les trimestres, pendant deux jours
(voyages compris).
Un bureau d’une demi-douzaine de personnes
qui se réunit toutes les six semaines pendant un
ou deux jours (voyages compris) et qui travaille,
le reste du temps, sur une plateforme Internet
commune. Ce bureau n’aura pas les moyens de
fonctionner sans un secrétaire à plein temps,
entièrement affecté à notre action.
Enfin je vous propose de créer un conseil des
sages avec tous ceux qui ont siégé au moins
une fois au conseil syndical de l’USJ. Ce serait
une sorte de conseil de surveillance qui
pourrait se réunir une ou deux fois par an, en
même temps que le conseil national.
Et puis, je vous propose aussi de désigner dans
chaque région (carte de presse) un référent
« journaliste » qui serait l’interlocuteur des UD
(unions départementales), des adhérents isolés et éventuellement Club de la presse.
G.F.
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
3:
CARTE DE PRESSE
Au service de la profession
La Commission de la carte d’identité des
journalistes professionnels a pour mission
d’attribuer la carte de presse, conformément à la loi du 29 mars 1935. Chaque année, elle en reconduit près de 37000 et en
délivre environ 2000 nouvelles.
Une quinzaine de salariés traitent directement les dossiers de renouvellement expédiés par les entreprises, et préparent les
dossiers de première demande ou les cas
litigieux qui seront présentés à la commission de première instance. Dans ces deux
cas, l’accord paritaire demeure la règle.
Composée de 8 journalistes et de 8 employeurs (et autant de suppléants), la commission de première instance examine les
demandes de cartes en tenant compte de
l’avis des correspondants régionaux, journalistes et patronaux.
La commission supérieure est chargée
d’arbitrer les recours, après examen en première instance. Elle comprend trois magistrats (dont le président), un journaliste et un
employeur.
Seuls les collèges de journalistes (commissions de première instance et supérieure, et
correspondants régionaux) sont élus.
Par ailleurs, avec quelque 80 000 dossiers
conservés depuis 1944, la CCIJP sert de mémoire aux journalistes pour la reconstitution de leur carrière.
La CCIJP, une institution dans
le collimateur des employeurs
R
égulièrement, les employeurs remettent en cause la légitimité de la
Commission de la carte de presse. A
travers cette institution, ces attaques visent
à une remise en cause du paritarisme. A l’instar des entraves concernant les délégués
siégeant dans les conseils d’administration
des écoles de journalisme agréées, les journalistes élus à la CCIJP n’échappent pas aux
pressions.
Dernièrement, la direction du Progrès (groupe
Ebra/Crédit mutuel) s’est distinguée en
contestant le paiement des heures de délégation à l’un de ses journalistes élu en commission de première instance de la CCIJP. L’article
3 de la Convention collective nationale de travail des journalistes stipule que « les élus aux
commissions de la carte d’identité des journalistes et les délégués aux conseils d’administration des organismes paritaires et écoles
de journalisme reconnues par la convention
collective, bénéficieront du temps nécessaire
à l’exercice de leur mandat, dans une limite
de quinze heures par mois ». La direction du
Les deux élus CFDT à la commission de la
carte, Xavier Brouet du Républicain Lorrain
(titulaire) et Isabelle Bordes de Ouest-France
(suppléante), sont au rendez-vous pour défendre à la CCIJP les confrères fragilisés par
la crise et l’inquiétant développement de
la précarité. Ils doivent aussi répondre aux
défis posés par l’évolution du champ journalistique et son extension aux nouvelles
technologies, tout en maintenant des digues
solides, face à la confusion des métiers qui
sévit trop souvent dans l’esprit d’une partie
des employeurs.
C’est vrai, ce n’est pas la carte qui fait le
journaliste, c’est l’exercice du métier.
Mais à ceux qui estiment « qu’elle ne sert
à rien », que c’est un « hochet », voire, un
« passe-droit » (sic), quatre rappels :
La carte sert à avoir un emploi : un employeur ne peut employer plus de trois
mois un journaliste qui n’a pas sa carte (cf
la Convention collective nationale des journalistes professionnels, article 6)
La carte sert à avoir un meilleur salaire, et
c’est d’autant plus vrai si on est CDD ou pigiste : nombre d’employeurs se contentent
de payer à l’indice le plus bas ceux qui
n’ont pas de carte.
La carte sert à accéder plus facilement à
l’information, particulièrement dans les
domaines politiques, judiciaires et sportifs,
et particulièrement pour les photographes.
La carte aide à justifier la demande de déduction fiscale de 7650 euros au titre d’allocation pour frais d’emploi, une déduction
accordée dans la lignée de l’abattement
fiscal qui avait été décidé à la Libération
pour aider la presse, et qui compense des
salaires le plus souvent peu élevés en regard de la formation, de la compétence et
de la responsabilité des journalistes.
X.B.
I.B.
X.B.
Elections 2012 :
la CFDT en hausse
4:
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
Xavier Brouet.
Pourquoi il faut demander
la carte au plus vite
CCIJP - 221 rue La Fayette, 75010 Paris
Tél. 01 40 34 17 17. www.ccijp.net
Lors des dernières élections à la commission
de la carte, au printemps 2012, 1.603 journalistes ont voté pour les listes CFDT. Avec
13,15% des voix, contre 12,86% en 2009,
la progression est modeste mais encourageante. Elle n’était pas acquise, dans un
contexte de forte baisse de la participation,
tombée à seulement 33,7% contre 40,6% en
2009.
La réduction du nombre de jours de vote et
la lassitude générale des électeurs, alors
que se tenaient au même moment la séquence présidentielle/législatives et l’élection au conseil d’administration de la mutuelle des médias Audiens n’expliquent pas
tout. Les syndicats de journalistes sont encore trop souvent absents d’une partie des
petites entreprises du secteur, ainsi privées
de contre-pouvoir et abandonnées à toutes
sortes d’excès, tant sur le plan social que
déontologique.
Progrès objecte que le texte ne fait aucunement mention d’un paiement de ces heures.
Même s’il existe une imprécision juridique,
la prise en charge financière de ces quinze
heures par l’employeur résulte de l’esprit
de la loi. Suffisamment clairement, en tout
cas, pour que l’usage perdure jusque à aujourd’hui. Sans doute un amendement à la loi
de 1935, comme le défend la CFDT, permettrait-il de préciser la notion de temps nécessaire, qui dépend forcément de l’entreprise,
et ne peut donc être du temps libre, du temps
bénévole. Cela apporterait un peu de sérénité
dans l’exercice des mandats à la CCIJP. A défaut, des recours en justice s’imposeront, si
d’aventure la direction du Progrès confirmait
ce qui pourrait apparaître comme un ballon
d’essai pour le compte du groupe Ebra.
Le président de la CCIJP lui-même, appuyé
par l’ensemble des représentants, salariés
comme employeurs a annoncé qu’il appuierait tout recours devant les tribunaux de la
part des salariés mandatés.
Vos élus :
Xavier Brouet
( [email protected] )
Isabelle Bordes
( [email protected] )
CARTE DE PRESSE
Carte ou
pas carte ?
Les critères de
la commission
L
es critères retenus par la CCIJP découlent directement du Code du travail (articles L.7111-3 et suivants et
R.7111-1 et suivants) et peuvent se résumer
en trois questions : Qui est l’employeur ? Le
journalisme constitue-t-il l’activité principale
du demandeur ? Le demandeur exerce-t-il
par ailleurs une occupation incompatible ?
La première réponse doit être : « une entreprise de presse », la deuxième : « oui », et la
troisième : « non ».
Selon la loi, donc, un journaliste est d’abord
un salarié d’une entreprise de presse. Il ne
doit donc être ni indépendant (type auto-entrepreneur) (*), ni fonctionnaire. Cela explique que le rédacteur d’une revue de sport,
s’il est rémunéré par une fédération sportive,
ou celui d’un journal interne d’une entreprise, ne puissent obtenir la carte de presse.
Concernant le 3e critère, la notion d’occupation incompatible vise expressément les
« agents de publicité » et les « attachés de
presse ».
Le deuxième critère, concernant l’occupation principale, est le seul qui oblige la Commission à préciser la loi, qui ne définit pas
la notion d’« activité principale ». Notion de
temps, de revenu ? Depuis plusieurs mandatures, les élus à la CCIJP ont considéré
qu’on ne pouvait être « principalement journaliste » si le revenu perçu était insuffisant
pour vivre.
Afin d’apporter de la souplesse, et pour tenir compte de la précarisation du métier, la
CCIJP a retenu comme seuil la moitié du Smic
(brut). Comme ce critère est soumis à une interprétation de la CCIJP, c’est aussi celui-ci,
quand il est le seul à manquer, qui permet
le plus souvent à la commission supérieure
de retoquer la décision de la commission de
première instance.
On le voit, ces critères d’appréciation n’ont
rien de gratuit. Ils expliquent en revanche
que certaines décisions soient incomprises,
quand le demandeur pense qu’il suffit
d’exercer des fonctions journalistiques pour
obtenir la carte.
(*)NB : le pigiste n’est pas un travailleur indépendant, mais a bien le statut de salarié sous contrat
à durée indéterminée.
Isabelle Bordes.
NÉGOCIATIONS
Discussions salariales :
la plupart des patrons traînent
des pieds
L
es trois dernières années de négociations patronat/syndicats ont vu
peu d’avancées sociales. Normal,
direz-vous, c’était sous la présidence de
Nicolas Sarkozy. Nous avons changé de président en avril dernier. Eh bien, sous la présidence de François Hollande, les patrons
ne changent pas. Droits dans leurs bottes,
pour la plupart, ils traînent des pieds et ils
ne lâchent rien. Et la loi ? Et les acquis sociaux ? C’est avec un sourire désolé qu’ils
accueillent nos revendications. « C’est la
crise » … et la faute aux « petits patrons »
qu’une hausse des salaires à 2% l’an va
étrangler, les petits patrons qui ont leurs vapeurs à l’idée de devoir payer au journaliste
pigiste, le feuillet de 1 500 signes à 53 euros
au minimum …
Depuis trois ans, l’USJ CFDT, en intersyndicale avec le SNJ, le SNJ-CGT, la CFTC, les
deux FO journalistes, la CGC et depuis peu
le FILPAC-CGT, négocie un barème de la pige
texte avec les différents syndicats et fédérations patronaux.
En trois ans, nous n’avons guère avancé et
ce n’est pas faute de s’être rencontrés !
Pour ce qui concerne les NAO, les négociations annuelles obligatoires de revalorisation des salaires, c’est carrément la reculade,
comme en témoigne le tableau établi par Michel Chapeau (secrétaire national, chargé de
la presse à la F3C CFDT)(voir page 6) : 0% en
2009, pour tous, moins de 1% en 2010, moins
de 2% en 2011 et 1% en 2012 pour la plupart !
À noter, deux organismes patronaux corrects
(jusqu’à quand ?) : la FPPR (presse hebdomadaire régionale) et la FNPS (presse spécialisée) avec des augmentations en accord
avec l’indice des prix à la consommation.
Dominique Préhu.
Barème de piges : l’enlisement
Les patrons ne veulent pas d’un barème de
piges au feuillet.
Un barème de pige existe bien au SPPMO
(Syndicat patronal de la presse magazine et
d’opinion), à 53 euros les 1 500 signes. Plus
pour longtemps.
Depuis 2009, nous attendons que le SPMI
(Syndicat patronal de la presse magazine
et d’information), tienne la promesse faite
aux syndicats par Jacques Laizet d’aligner le
barème de la pige au SPMI sur celui du SPPMO. Ça ne se fera pas !
Depuis mai 2012, le SPM (le SPMI a perdu son
« I » l’information a disparu) a fusionné avec
le SPPMO. Ils s’intitulent le SEPM (Syndicat
des éditeurs de la presse magazine).
Optimistes, à l’USJ CFDT, nous avons espéré
que le barème de la pige du SPPMO allait être
étendu à l’ensemble de la presse magazine !
Et bien ce n’est pas fait, loin de là !
Profitant de cette fusion, ce sont toutes les
conventions collectives de la presse magazine que le SEPM a dénoncées, y compris
l’article 22 de la convention collective nationale de travail des journalistes.
Extrait :
SALAIRES Minima garantis - Article 22
Les barèmes de salaires expriment des minima sans
discrimination d’âge, de sexe ou de nationalité.
En raison de la disparité des catégories d’entreprises
de presse, il est convenu que le salaire minimum national et le tarif minimum de la pige sont fixés pour
chaque forme de presse. Les grilles hiérarchiques
correspondant aux qualifications professionnelles,
par forme de presse, sont annexées à la présente
convention.
Les salaires correspondant à ces qualifications
doivent être majorés, s’il y a lieu, de la prime d’ancienneté. Ces appointements représentent la somme
minimum que chacun doit percevoir pour la durée
d’un mois de travail normal, tel qu’il est défini à l’article 29 de la présente convention.
Les majorations qui peuvent être apportées aux
barèmes minima tiennent compte tant de la valeur
individuelle que de la place qu’il est souhaitable de
voir occuper dans la hiérarchie sociale par le journaliste dont l’activité professionnelle à caractère
intellectuel est la seule, parmi les travailleurs de la
presse, à faire l’objet d’une loi dérogatoire au droit
commun.
Toute stipulation de traitement inférieure aux dispositions que prévoit la présente convention et ses
annexes sera considérée comme nulle de plein droit.
Les accords régissant chaque forme de presse ainsi
que les barèmes de salaires correspondants sont annexés à la présente convention.
Ce sont toutes les formes de rémunérations
qui sont renégociées, salaires et piges, ainsi
que les grilles de qualifications professionnelles.
Et le barème de pige acquis au SPPMO ?
balayé lui aussi. Il reste applicable en
presse magazine et d’opinion encore un an,
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
5:
NÉGOCIATIONS
jusqu’en novembre 2013.
Idem pour un barème en PQR, malgré les propositions de l’USJ CFDT : les négociations engagées fin 2011 ont finalement tourné court,
les employeurs arguant principalement de
la « mauvaise santé des titres » ! Une façon
de reconnaître que leurs collaborateurs non
permanents ne sont pas rémunérés à hauteur de leurs prestations…
Quid de la loi Hadopi
Quant à la loi Hadopi, eh bien, elle s’applique petit à petit dans les grandes sociétés
SALAIRES - NAO de BRANCHES
de presse, après des négociations menées
par les représentants syndicaux. Pour pallier
le manque de représentants syndicaux habilités à négocier l’application de cette loi, la
FPPR a été la première à proposer une négociation au niveau de la branche. En trois ans,
un texte qui a été signé le 11 décembre dernier par trois syndicats, le SNJ CGT, la CFTC et
bien sûr l’USJ CFDT.
Les patrons ne sont pas tous d’accord sur
l’utilité d’une négociation Hadopi : la FNPS
s’y est refusée (lire aussi page 9).
Les négociations ressemblent assez à une
rencontre de rugby, pour les salaires, les
2008
2009
2010
ouv. - empl. cadres tech. 1%
barèmes de piges, les droits d’auteur Hadopi, en trois ans, nous nous sommes retrouvés souvent dans la phase de la mêlée :
à pousser tous ensemble, avec l’idée de
voir sortir le ballon côté syndicats. Lors de
chaque rencontre avec les patrons, quand
nous ne nous battons pas pour ne pas perdre
de terrain, nous avançons pour marquer l’essai et le voir se transformer. Cela demande
pas mal d’énergie et de solidarité, deux qualités qui ne manquent pas à l’USJ CFDT.
D.P.
2011
2012
idem
2010
1,1%
(0,7% au 1er mai
0,4% au 1er novembre)
Presse quotidienne nationale - SPQN
Toutes catégories
1,2%
0%
Presse quotidienne régionale - SPQR
Toutes catégories
2,2%
0%
0,7% et prime exceptionnelle 200 Ð bruts
1,5%
1% (0,3% mars - 0,4% juillet 0,3% novembre)
Presse quotidienne départementale - SPQD
ouvriers, employés, cadres
journalistes
2,2%
0%
0,7%
1,6%
0,9% (0,3% mars, juin, octobre)
journalistes 1%
Presse hebdomadaire régionale - FPPR
Toutes catégories
2%
0%
1%
2%
2,3% (0,8% au 1er février, 1,5%
au 1er octobre)
Agences de presse - FFAP
Toutes catégories
1,85%
0%
0%
1,5%
2,5% (1,5% au 1er janvier, 1% au
1er juin) revoyure en octobre
Presse magazine - SEPM (ex SPPMO)
Toutes catégories
2,5%
0%
0,8%
2%
1% au 1er octobre
Presse magazine - SEPM (ex SPM)
Toutes catégories
2%
0%
0%
1,5%
1% au 1er octobre
Presse spécialisée - FNPS
employés, cadres, journalistes
2%
0,5%
1,2%
2,2%
2% (1,6% 1er juillet, 0,2% 1er
décembre, 0,2% 1er janvier 2013)
cadres adm. journalistes selon coeff.
1%, 0,5%, 0%
2012 : en gras : accords signés par la CFDT. En maigre : accords signés par d’autres organisations syndicales.
En italiques : décisions unilatérales des organisations patronales.
À LIRE
C
hristine Cognat, ex-journaliste de
Lyon-Matin puis du Progrès de Lyon,
préside l’association Reporters solidaires. Depuis 2008, l’association intervient
en Afrique et après des premiers pas en Guinée, elle a centré son action au Mali et au
Burkina-Faso. Elle aide des journalistes de
toutes formes de presse, qui ont débuté sur
le tas, à acquérir les bases du métier.
Cet échange solidaire a permis de former
des formateurs africains à l’occasion d’un
semestre universitaire de master à Grenoble.
Il a aussi donné naissance à deux ouvrages,
6:
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
Crédit : Pierre Nouvelle
Deux livres utiles et un geste solidaire
rédigés par une équipe de journalistes rhônalpins intervenant en Afrique sous la direction de Francis Viailly, Christine Cognat et
Arnaud Noblet. Commandez Le journalisme
en pratique et Les rubriques du journalisme
publiés par les Presses universitaires de
Grenoble. Ces deux livres très bien écrits et
présentés sont à mettre en toutes les mains,
des professionnels du journalisme comme
des autres. Les droits d’auteur sont reversés
pour cette action solidaire.
Jean-François Cullafroz.
Presses Universitaires de Grenoble,
www.pug.fr (04 76 29 43 09).
DÉONTOLOGIE
L’USJ dans l’Observatoire de la déontologie :
d’abord veiller au débat entre professionnels et usagers
C
omment contribuer à restaurer la
crédibilité des médias de plus en
plus mise à mal par les atteintes à
la déontologie dans le traitement de l’information ? Comment pointer ces dérives sans
céder à la tentation d’instruire le procès des
journalistes ? Dès la fin des années 90, l’USJCFDT avait proposé au gouvernement Jospin
la mise en place d’un observatoire des pratiques professionnelles. Alors que les patrons de presse se refusent toujours à reconnaître les principes déontologiques édictés
dans la charte de Munich, cette exigence est
devenue primordiale.
Il aura fallu attendre plus d’une dizaine d’années pour qu’aboutisse la création, le 12 septembre 2012, de l’Observatoire de la déon-
tologie de l’information. Partie prenante de
cette fondation, l’USJ s’est associée à une
vingtaine d’organismes et de personnes
à titre individuel, parmi lesquelles l’Association pour la préfiguration d’un conseil
de presse (APCP), l’Alliance internationale
des journalistes, Information et Citoyenneté (Ligue de l’enseignement), la Fédération
des agences de presse...Côté syndical, outre
l’USJ, seule la CFTC a rejoint cette initiative.
Le SNJ a finalement opté pour le principe
d’une structure qui serait adossée à la commission de la carte.
Dans l’immédiat, l’Observatoire se propose
de recenser les faits et d’enquêter sur les
atteintes les plus flagrantes aux principes
déontologiques selon diverses approches :
Il faut faire vivre
le passeport professionnel
C
omment concilier l’idée d’une profession qui doit rester ouverte à tous et
la nécessité de former ceux dont la
tâche est d’informer ? Le passeport professionnel est une réponse à ce qui pourrait
apparaître comme un grand écart. Imaginée
il y a une quinzaine d’années, laissée dans
des cartons depuis, l’idée a fait son chemin jusqu’à être reprise par la Conférence
nationale des métiers du journalisme, dans
laquelle l’USJ-CFDT joue un rôle important.
Mais la CNMJ n’est qu’une instance de réflexion et c’est à la Commission paritaire
nationale de l’emploi des journalistes de
le faire vivre. Marie Goerg-Lieby et Nicolas
Thiéry, nos représentants dans cette instance paritaire, s’y emploient.
Ce passeport s’adresse prioritairement aux
nouveaux entrants dans la profession qui
ne sont pas diplômés d’une école de journalisme reconnue par la CPNEJ. Il s’agit de
leur donner les outils pour répondre aux difficultés qu’ils vont rencontrer dans l’exercice
du métier. Prévu sur quinze jours, cet enseignement doit leur permettre d’acquérir ou
conforter une réflexion solide sur les enjeux
moraux et éthiques de leur profession, les
principes juridiques régissant la presse, leur
responsabilité particulière et, plus globalement, le traitement de l’information dans
une société démocratique.
Les différents partenaires sociaux ont acté
l’exactitude de l’information, les relations
avec les sources, les conflits d’intérêts, le
respect du droit en matière de justice, les
conditions de production de l’information...
Ces observations devraient être relevées
dans un rapport annuel présenté aux Assises
du journalisme chaque automne.
Actuellement représentée au bureau de
l’Observatoire, l’USJ ne saurait se satisfaire
du seul regard critique porté sur le fonctionnement des médias et des rédactions.
Pour nous comme pour la confédération, il
importe avant tout d’améliorer la qualité du
débat démocratique entre les journalistes,
les « usagers-utilisateurs » des médias et les
représentants de la société civile.
Michel Delberghe.
DISPARITION
Salut Philippe
que ce passeport professionnel est une
priorité de la branche dont le financement
est assuré par l’AFDAS. Plusieurs projets pédagogiques pour sa mise en œuvre ont reçu
l’agrément de la CPNEJ et certains sont déjà
effectifs. Les pigistes, au même titre que les
CDD ou les salariés permanents, peuvent en
bénéficier. C’est aussi une aide aux « reconvertis » Ainsi Camille di Criscenzo, ancienne
monteuse à France Télévisions, a suivi une
formation courte puis le passeport. Elle y a
trouvé « une base de réflexion et une légitimité » (écouter son témoignage sur le site de
la CNMJ (www.cnmj.fr)
Malheureusement, alors que tous les syndicats de journalistes ont exprimé leur engagement pour ce passeport, il faut constater
que les éditeurs n’ont pas pris la mesure de
l’importance de l’enjeu : la qualité de l’information pour les citoyens.
Jacqueline Papet.
Sigles mode d’emploi
CNMJ : Conférence nationale des métiers du
journalisme
CPNEJ : commission paritaire nationale de
l’emploi des journalistes, créée en 1976 lors
de la réécriture de la Convention collective.
AFDAS : Fonds d’assurance formation des
secteurs de la culture, de la communication
et des loisirs, organisme collecteur des fonds
pour les formations courtes ou longues.
Philippe Laubreaux a tout juste eu le temps
de débuter l’année 2013 qu’il s’en est allé. Il
a été incinéré mardi 8 janvier à Angoulême,
dans ses terres charentaises où il s’était retiré ces dernières années. Avec sa disparition,
les Journalistes CFDT sont orphelins d’un militant syndical et d’un journaliste de valeur.
Journaliste depuis 1974 (carte n° 34750),
Philippe Laubreaux a exercé sa profession
d’abord à Politique Hebdo, magazine hebdomadaire généraliste de gauche fondé par
Paul Noirot jusqu’à sa disparition en 1978.
Il fut ensuite rédacteur à l’Agence centrale
de presse (ACP), agence créée par les quotidiens Le Provençal et Nord Matin. Il y travailla jusqu’en 1990, année de son rachat par
Robert Maxwell et sa fermeture. Autant d’entreprises où il fut un militant CFDT très actif. Philippe fut aussi secrétaire général des
journalistes CFDT (USJF) avant de finir son
parcours, professionnel et militant, comme
secrétaire général du Syndicat national de
l’écrit (SNE-CFDT).
A son épouse et à toute sa famille, les Journalistes CFDT expriment leur gratitude pour
le professionnalisme, la détermination et la
ténacité dont ils ont bénéficié grâce à ses
choix de journaliste engagé à gauche.
J.-F. Cullafroz.
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
7:
ACTUALITÉS
L’EDEC : avancée décisive
en presse régionale
Tour de France de la PQR
Après huit mois de négociations, l’accord national pour un EDEC (Engagement de développement de l’emploi et des compétences)
dans les entreprises de Presse quotidienne
régionales et départementales a été signé le
16 novembre dernier.
La CFDT a fortement contribué à l’élaboration de cet accord, négocié avec les deux organisations patronales (SPQR et SPQD), et la
Direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle (Ministre de l’emploi, du
travail, de la formation professionnelle et du
dialogue social).
1/ Plan social au groupe
La Dépêche du Midi
2/ Nouvelle ère
numérique à La Voix
Des fermetures de centres de pertes dans
le secteur magazine éco et dans la branche
des hebdos, un allègement supplémentaire
de la masse salariale (départs volontaires)
et des mesures d’économies dans les fonctions transversales figurent dans le « plan
Fitness ». Un nom pour une purge avant
qu’un plan social soit annoncé fin décembre
par la direction du groupe toulousain face à
la régression de la diffusion et de l’effondrement de la publicité extra locale.
La Voix du Nord entre dans une nouvelle ère
informatique avec un système d’exploitation
de chez CCI. Une première expérience en
France pour cette firme danoise qui espère
bien vendre son système de cross-média à
d’autres. Les journalistes sont appelés à travailler sur n’importe quel support, à tout moment. Ils doivent, à terme, fournir des sons,
des vidéos, permettre plusieurs remises à
jour quotidienne des sites internet. Un nouveau métier a été créé, celui de journaliste
éditeur aux missions encore un peu floues,
quelque part entre secrétaire de rédaction,
rédacteur, webmaster, rewriter, etc.
La fusion avec Nord-Éclair est effective au 15
janvier avec des équipes « bi-titres » sur un
même secteur d’édition. Un dossier très délicat, à suivre avec prudence.
Le groupe, chapeauté par le belge Rossel, a
récemment repris Le Courrier picard dans la
Somme et vient de se porter acquéreur de
L’Union de Reims. Une tentative de rachat
du groupe GHM dans le sud-est de la France
s’est soldé par un échec cuisant au profit de
Bernard Tapie.
R.H.
Les points essentiels de l’accord :
● Il est conclu pour une durée de trois ans.
● Le budget prévisionnel est de 33 millions
d’euros. L’Etat s’engage à hauteur de 10 millions d’euros, les entreprises et l’AFDAS (organisme paritaire collecteur des fonds pour
la formation des salariés de la presse) à hauteur de 23 millions d’euros.
● Toutes les catégories de salariés (employés, ouvriers, cadres, journalistes) sont
concernées, et des publics prioritaires sont
définis :
- les salariés les plus exposés aux conséquences des évolutions technologiques et
économiques, et dont les organisations de
travail sont transformées par la numérisation,
- les salariés qui exercent des métiers
dont les effectifs sont en décroissance, et
pour lesquels des reconversions sont nécessaires,
- les salariés en deuxième partie de carrière.
Pour accéder à cet EDEC, et donc aux financements de l’Etat, les entreprises devront
avoir préalablement conclu un accord sur la
GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et
des compétences). Les entreprises qui n’ont
pas obligation de négocier la GPEC du fait
de leur effectif devront évaluer et formaliser
avec les syndicats les besoins d’emplois, de
compétences et de formation.
Un comité national tripartite (organisations
syndicales, organisations patronales, Etat)
assurera le pilotage et le suivi de l’accord.
La CFDT a voulu cet EDEC, parce que si la formation ne peut résoudre tous les problèmes
dans un contexte de profondes mutations
économiques et technologiques des entreprises de presse, elle est un moyen essentiel de développement des compétences, de
sécurisation des parcours professionnels, et
de maintien des salariés dans l’emploi.
8:
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
C.V.
3/ Chez Ebra,
mutualisation tout azimut
4/ Main basse
sur les journaux du Sud
Alors que le groupe Hersant a fermé fin 2012
son agence de presse interne, créée en 2009
à Paris, le groupe Ebra a maintenu un projet du même type, consistant à alimenter les
sites internet et les rubriques informations
générales des titres de presse régionale appartenant au Crédit Mutuel, au mépris des
liens unissant les équipes rédactionnelles de
chaque titre à son lectorat. La Cfdt a, entre
autres, dénoncé la méthode consistant à
mettre les syndicats devant le fait accompli.
Chez Hersant, les économies envisagées
n’ont pas eu lieu, la plupart des quotidiens
ayant conservé leur magazine TV.
Que restera-t-il de La Provence, de Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin, de France Antilles et des Nouvelles Calédoniennes sur
lesquels Bernard Tapie a pu faire main basse
en décembre 2012 avec le soutien et la complicité de la famille Hersant, propriétaire du
groupe GHM lourdement endetté auprès des
banques ? Concernant le maintien de l’emploi,
les conditions de travail et le respect des principes déontologiques, les journalistes et salariés de ces titres ont toutes les raisons d’être
inquiets des projets et perspectives esquissés
par un homme d’affaires suspecté avant tout
de servir ses ambitions politiques à Marseille.
N.T.
M.D.
5/ Ouest-France se frotte à la crise
Le premier quotidien régional de France avait jusqu’ici bien résisté à la crise de la presse.
Mais pour la première fois, Ouest-France fait face à un déficit (relatif ) : - 1,4 million d’euros de
résultat 2012 (pour un CA de 340 millions). La direction semble tétanisée. Et depuis trois mois,
ne laisse filtrer aucune stratégie. Hormis… l’augmentation du temps de travail de journalistes
déjà surchargés !
Pour la CFDT, demander encore plus à des salariés qui ont donné sans compter (le multimédia
se pratique ici depuis plus de 3 ans déjà pour quelque 380 rédacteurs ) conduirait à les démotiver, et reviendrait à casser la machine. Nous ne laisserons pas tuer la poule aux œufs d’or.
I.B.
ACTUALITÉS
6/ Plan de restructuration
à Sud-Ouest
180 suppressions de postes (départs volontaires) dont 64 à l’impression, 59 au
pré-presse, 42 journalistes, 11 aux ventes,
aux services généraux et 3 à l’informatique.
Des licenciements prévus dans les autres
services. Seul, le service publicité échappe
au plan de réorganisation. Trois fermetures
d’agences à Pau, Angoulême et Auch sont annoncées. cinq journalistes seront maintenus
à Pau, dans un bureau d’information.
R.H.
Le travail syndical CFDT à Ouest-France,
c’est quasi au quotidien.
Des droits collectifs nouveaux
pour les journalistes
de l’audiovisuel
Si la profession de journaliste dispose d’une
convention collective nationale, celle-ci ne
concerne que quelques caractères essentiels
et transversaux de l’activité. Dans l’audiovisuel, le service public disposait d’un accord
journaliste commun à toutes ses entreprises,
il a été dénoncé en 2009 par les employeurs ;
les chaînes thématiques (convention ACCeS)
initièrent en 2007 une négociation spécifique
journalistes qui fut définitivement interrompue
en 2008 par la partie patronale ; la négociation
(2010-2012) pour une convention des télévisions privées n’incluait pas les journalistes. Les
négociations sont si laborieuses dans l’audiovisuel public qu’aucun texte n’a été signé si ce
n’est l’accord partiel de 2011, porté par la CFDT,
ne concernant que les carrières et les grilles salariales des seuls journalistes (organisation et
temps de travail restant à traiter).
Face à ce désert de droits, la CFDT agit depuis
plusieurs années pour la construction d’un
socle conventionnel commun à tout l’audiovisuel (public, privé, concernant toutes les
catégories de salariés). Cette action porte ses
fruits : les prétextes pour ne pas faire s’étiolent
et le ministère public semble s’engager également dans cette voie.
2013, qu’on annonce si difficile, pourrait voir se
concrétiser une demande CFDT : la négociation
des mêmes droits conventionnels de branche
pour tous les journalistes de l’audiovisuel.
Christophe Pauly.
Droits d’auteur :
une commission pour débloquer
les négos d’entreprise
De nombreux accords d’entreprises sur les droits d’auteur des
journalistes ont été renégociés dans la deuxième partie de l’année
2012, en application des modifications importantes introduites par
la loi Hadopi dans le code de la propriété intellectuelle.
L
a négociation de ces accords demande la plus extrême vigilance,
notamment sur le périmètre d’application
de l’accord, les employeurs cherchant à
l’étendre le plus possible, sans préciser toujours les médias concernés et se réfugiant
derrière la notion de groupe. La période
d’application du droit mérite l’attention en
particulier le principe qui veut qu’une édition
chasse l’autre. Autres domaines à surveiller,
la rémunération des journalistes pigistes ou
en CDD et celle des collègues ayant quitté
l’entreprise...
Pour tout cela, et à défaut d’accord-cadre
de branche (la CFDT en a signé un en presse
hebdo régionale en décembre dernier), n’hésitez pas à demander conseil à l’USJ-CFDT
et à la F3C. A l’USJ, ce dossier est suivi par
Christian Vincent( [email protected] et 06
14 71 92 00) et Nicolas Thiéry ( [email protected] et 06.07.61.64.89 ).
Tous deux siègent à la Commission des
droits d’auteur des journalistes (CDAJ),
Christian comme titulaire et Nicolas comme
suppléant. Elle a pour mission d’aider les
partenaires sociaux à trouver une issue
lorsque les négociations sur les droits d’auteur bloquent, traînent, ou sont entachées
de tout biais qui empêcherait leur déroulement normal.
Créée dans le cadre d’Hadopi
La commission a été créée par l’article L.13244 du Code de la propriété intellectuelle, institué par la loi du 12 juin 2009, favorisant la
diffusion et la protection de la création sur
Internet, dite loi Hadopi. Sa mise en place a
pris du temps, les représentants salariés exigeant certaines garanties pour éviter toute
rupture d’égalité, et les employeurs souhaitant, au moins dans un premier temps,
un confidentialité des débats. Le rôle de la
commission n’est pas de trancher, mais de
rechercher un compromis, en lien avec les
partenaires sociaux dans l’entreprise ou
dans la branche.
A plusieurs reprises, des sections syndicales d’entreprises ont fait valoir devant la
commission que leur employeur n’avait pas
fait preuve de bonne volonté dans les négociations ou pas répondu aux demandes
de négociation. Il est donc important de
conserver des traces de l’engagement des
représentants du personnel en faveur de la
négociation, par exemple, les relances des
élus lors des réunions de délégués du personnel. Par ailleurs, la CDAJ a demandé à des
entreprises de revoir leur copie, lorsque leur
accord « droits d’auteur » était manifestement bancal.
Facile à saisir
L’employeur a le droit de saisir la CDAJ et
c’est aussi le cas de tout délégué syndical
dans l’entreprise concernée, ou bien, à défaut, des institutions représentatives du
personnel, auxquelles peuvent se substituer
des journalistes mandatés par un syndicat
de journalistes professionnels, ou même,
toujours à défaut, tout journaliste collaborant de manière régulière à l’entreprise.
La commission réunit six représentants des
syndicats de journalistes, un par syndicat,
et six représentants des employeurs de la
presse écrite, sous le régime du paritarisme.
Elle est présidée par un magistrat départiteur, juge à la Cour de cassation et attentif au
formalisme manifesté par chaque partie lors
des négociations. Pour chaque dossier, un
couple de rapporteurs, salarié et employeur,
est désigné. La CFDT a siégé à chaque réunion qu’elle a préparée avec les délégués
des entreprises concernées. La commission
n’a pas de calendrier de réunion. La loi lui
fixe un délai de deux mois pour rendre sa
décision après la saisine. Sa décision est
exécutoire.
Il est donc important de contacter rapidement l’USJ CFDT si vous souhaitez saisir la
commission.
Nicolas Thiéry.
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
9:
ACTUALITÉS
RAPPORT D’ACTIVITÉ
Radios locales
privées : halte
aux dérives
Pigistes, déontologie,
droits d’auteur, numérique :
le bilan de quatre ans d’action
L
L
ongtemps, les journalistes des radios musicales privées n’ont été que
très peu représentés dans les organisations syndicales. Il faut dire qu’ils sont,
généralement, peu nombreux dans leur rédaction (on peut facilement les compter sur
les doigts d’une main), isolés et confrontés
à des difficultés financières, leurs rémunérations figurant au bas de l’échelle des salaires. Le quotidien et les préoccupations
d’un rédacteur, présentateur, reporter, travaillant dans une radio locale privée ou bien
même en tête de réseau ont finalement peu
de rapport avec ceux de ses confrères du
service public audiovisuel ou de la presse
écrite. Depuis plusieurs années, l’USJ-CFDT
se bat pour faire progresser les choses, au
quotidien, mais pas seulement.
La CFDT entend également peser de tout son
poids pour faire évoluer la loi sur l’audiovisuel de septembre 1986, modifiée en 2004,
qui autorise les réseaux nationaux à opérer
des transferts ouvrant la voie à des fermetures de programmes locaux obligatoires en
catégorie C, avec pour conséquences des
emplois en moins et un appauvrissement
des programmes locaux, notamment en matière d’information.
Non aux vrais faux
« programmes locaux »
Dans une radio locale privée, les journalistes
sont soumis aux mêmes règles déontologiques que leurs confrères du service public
audiovisuel ou de la presse écrite. La CFDT
entend bien le rappeler au patronat et ne
saurait tolérer une dérive de l’information
locale délocalisée. L’idée d’un programme
local, réalisé à plusieurs centaines de kilomètres du lieu d’émission, n’est simplement pas envisageable.
Enfin, avec les nouveaux médias, « journaliste local » au singulier ne doit pas devenir
au pluriel « journalistes low-cost ». L’USJCFDT n’est pas hostile à faire évoluer le
quotidien des journalistes dans les radios
locales privées mais cela ne doit pas se faire
sans formation ni rémunération supplémentaire.
Laurent Julhes.
10:
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
a mauvaise nouvelle était tombée en
plein milieu de notre dernière assemblée générale, au printemps 2009. Les
députés venaient d’adopter, sous la pression
des patrons de presse, un amendement à la
loi sur les droits d’auteur... totalement imprévu. Quelques paragraphes ouvraient la porte
à ce que nous avions toujours combattu :
l’échange systématique d’articles entre titres
d’un même groupe de presse, sans même
demander l’autorisation de l’auteur. Pendant
quatre ans, les journalistes CFDT ont réussi
à endiguer ces visées, dans les entreprises
comme au sein de la commission nationale
des droits d’auteur des journalistes, le seul
rempart créé par la loi (lire aussi page 9). La
Commission a par exemple constaté que La
Dépêche du Midi avait traîné à ouvrir des négociations sur les droits d’auteur, réclamées
par ses syndicalistes à chaque réunion de
délégués du personnel. Reste à passer à l’offensive sur une des rares avancées de cette
loi Hadopi : la création d’un seuil de rémunération minimum pour les photographes rémunérés à la pige.
Les rédacteurs pigistes aussi ont guidé notre
action : la presse spécialisée, leur premier
employeur, a pour la première fois reconnu,
en 2010, la nécessité de consentir des minima salariaux aux journalistes payés à la
pige. L’intersyndicale a proposé un barème
progressif, à relever chaque année. Mais il
manque encore l’essentiel : le rapport de
force pour le faire adopter. D’où la nécessité
de développer la syndicalisation, objectif du
séminaire de formation organisé par l’USJ sur
deux jours à l’automne 2010.
On a également beaucoup parlé des modèles
économique des médias sur Internet, souvent
défaillants, y compris sur le plan social. Notre
discours en faveur de la qualité, de la valeur
ajoutée et de la formation, véritable fil rouge
d’un numéro de Profession journaliste publié
au même moment, s’est fait entendre dans
la profession, jusqu’aux sphères patronales,
qui ont enfin osé secouer le syndrome de
Stockholm qui les rendait si dépendantes de
Google. Mais sans résultats concrets encore.
Convaincre, gagner la bataille des idées
n’a pas suffi non plus sur un autre terrain
« chaud » des années Sarkozy : la déontologie. Pour la première fois, plusieurs fédéra-
tions d’employeurs ont reconnu la nécessité
d’un texte mettant les choses au clair sur la
déontologie. L’une d’elles, le SPIIL, qui regroupe les éditeurs sur Internet, a même
adopté notre charte, la charte de Munich
(www.journalistes-cfdt.fr/charte-1918/lacharte-de-munich.html ). Mais il reste à obtenir l’essentiel : l’annexion de celle-ci à notre
Convention collective.
Les sources d’informations
préservées
A défaut d’avoir rallié toutes les fédérations
patronales au point central de la Charte de
Munich, la protection des sources d’information des journalistes, nous avons au moins
réussi à souder les rangs de la profession :
sociétés de journalistes, associations professionnelles, journalistes d’investigation et
tous les syndicats ont fait bloc contre la Loi
Dati. Une mobilisation unanime, qui a porté
ses fruits : après le scandaleux épisode de
l’espionnage, en 2010, des journalistes dans
l’affaire Woerth-Bettencourt, le nouveau
pouvoir s’est engagé, via deux ministres, à la
Culture comme à la Justice, à remplacer cette
loi par un nouveau texte, pour que soit enfin
défendu en France un journalisme de qualité,
au service de l’intérêt général.
Ce souci d’un journalisme ouvert au monde,
libéré de tout corporatisme nous a amenés aussi à soutenir la création d’un passeport professionnel, permettant aux jeunes
confrères qui le souhaitent de se familiariser
avec la déontologie et la formation continue
(lire page 7). Il a aussi guidé le nouveau rapprochement avec notre fédération, la F3C
(Conseil, communication, culture), concrétisé
par la publication d’un guide pratique de l’adhérent et une campagne en duo pour les élections à la commission de la carte de presse,
afin de renouer les contacts CFDT dans les régions où ils s’étaient quelque peu distendus.
Nicolas Thiéry.
PROFESSION JOURNALISTE N°311
USJ-CFDT, 47-49 avenue Simon-Bolivar, 75019 Paris
• Tél : 01 44 61 76 72
• courriel : [email protected]
• site internet : www.journalistes-cfdt.fr
• Directeur de la publication : Nicolas Thiéry
Ont collaboré à ce numéro : Isabelle Bordes, Xavier Brouet, JeanFrançois Cullafroz, Michel Delberghe, Gérard Fourgeaud, Richard
Hecht, Laurent Julhes, Jacqueline Papet, Christophe Pauly, Dominique Préhu, Denis Ritzenthaler, Nicolas Thiéry, Christian Vincent.
• Maquette & illustrations : Grafic Factory. philduhem@graficfactory.fr
• Imprimé par Imprimerie Renouvin. Commission paritaire : 1545-D-73
• N°ISSN: 1163-1567
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
AG des 18 et 19 mars :
deux jours de débats et de propositions
Dimanche 17 mars
● 17 h : grand débat : « Des journalistes, pour-
17 h : accueil à l’hôtel Ibis budget Jaurès
(57 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris, métro :
lignes 2 et 5, bus 26).
● 20 h : repas ensemble pour les premiers arrivés (non pris en charge).
quoi ? Des médias, pourquoi faire ? » Avec
la participation (sous réserve) d’Isabelle Veyrat-Masson, historienne et sociologues des
médias, directrice de recherche au CNRS;
Patrick Viveret, philosophe et essayiste altermondialiste; Michel Françaix, député PS de
l’Oise, spécialiste des questions de presse.
● 19 h : apéritif autour de l’exposition Plantu.
● 20 h : dîner musical avec Francis Laffon.
Lundi 18 mars
● 8 h 30 : accueil/café à l’entrée de la Fédération (F3C) au 47-49, avenue Simon-Bolivar
● 10 h : ouverture des travaux
● 10 h 15 : intervention Yvan Béraud (F3C) :
« Dans un environnement qui bouge (technologique, financier, juridique) les journalistes
ne sont pas seuls ».
● 10 h 30 : intervention en français de Jim
Boumelha, président de la Fédération internationales des journalistes : « Comment lutter efficacement contre le contrôle d’Internet
par des gouvernements liberticides ? ».
● 10 h 40 : rapport d’activité (par Nicolas Thiéry, secrétaire général de l’USJ). « Moins de
précarité et plus de déontologie, nos espoirs
de 2009 ».
● 10 h 50 : rapport financier (par Jean-François
Cullafroz, trésorier par intérim).
● 11 h : débat, questions, témoignages.
● 12 h 30 : intervention du représentant de la
Confédération.
● 12 h 50 : buffet .
● 14 h : suite du débat et votes.
● 16 h 35 : Pause café et migration en groupe
vers Belleville, au siège de la CFDT (sous réserve).
Mardi 19 mars
9 h : Intervention de Daniel Druesne de
l’Union confédérale des retraités CFDT.
● 10 h : présentation de la résolution d’orientation (par Gérard Fourgeaud, secrétaire).
●
10 h 30 : ouverture des ateliers sur la résolution d’orientation.
● 12 h 30 : repas.
● 14 h : restitutions des trois ateliers.
● 16 h : pause.
● 16 h 15 : vote des résolutions, de la motion
d’actualité et élection du conseil syndical.
● 18 h : fin des travaux.
●
Suivez au jour le jour
les infos sur :
www.journalistes-cfdt.fr
Lors de la dernière assemblée générale
de l’USJ CFDT, en mai 2009.
Crédit : Pierre Nouvelle
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Bulletin d’inscription
HEBERGEMENT
Nombre de personnes : ................................................................
Journalistes CFDT : Assemblée générale des 18 et 19 mars à Paris
Nombre de nuitées : .......................................................................
Merci de nous renvoyer ce bulletin d’inscription avant le 7 février
à l’adresse mail : [email protected]
ou, par courrier, à : Journalistes CFDT, 47 avenue Simon-Bolivar 75019 PARIS
(Tél 01.56.41.54.20, demander Hénia).
du dimanche 17 mars au lundi 18 mars : oui / non
Nom : ................................................................................................. Prénom : ...........................................................................
Adresse : ...........................................................................................................................................................................................
du lundi 18 mars au mardi 19 mars : oui / non
(rayer les mentions inutiles)
TRANSPORT :
L’USJ prend en charge les frais de déplacement
sur la base du tarif SNCF 2ème classe
Moyen de transport : ■ Train
■ Voiture
Entreprise : ......................................................................................................................................................................................
Date et heure d’arrivée : ..............................................................
Téléphone professionnel : ...........................................................Tél. portable : ......................................................
Date et heure de départ : ............................................................
Adresse mail : ...............................................................................................................................................................................
PARTICIPATION AUX FESTIVITES
Repas du dimanche 17 mars : oui / non
Soirée musicale du lundi 18 mars : oui / non
Syndicat auquel vous adhérez (S3C, SNM, SNE) : ..............................................................................................
Nota : Cette réunion statutaire nationale donne droit à une autorisation d’absence
rémunérée en vertu de l’article 3 d de la Convention collective nationale de travail
des Journalistes, convention étendue (ne pas hésiter à le mentionner dans la demande
d’autorisation d’absence).
(rayer les mentions inutiles)
A ..................................................................., le .........................................
Signature :
PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013
11:
Le Groupe Audiens
Notre rôle, notre mission
Acteur de l’économie sociale et solidaire, Audiens est le partenaire professionnel
privilégié du monde de la culture, de la communication et des médias.
Quels sont nos métiers ?
La retraite complémentaire
Audiens met son savoir-faire en matière de gestion
de la retraite complémentaire au service des
secteurs de la culture et de la communication dont
les salariés ont souvent des parcours spécifiques.
L’assurance de personnes
Audiens Prévoyance et La Mutuelle Audiens de
la presse, du spectacle et de la communication
proposent, en matière de prévoyance et de
santé, des garanties sur-mesure, collectives et
individuelles, pour leurs publics.
Le médical
Audiens dispose d’un centre de santé au cœur de
Paris. Doté d’un pôle d’expertises médicales
complet de 100 professionnels de santé, d’un
centre dentaire, d’un magasin d’optique et
d’acoustique et d’une pharmacie, le centre de
santé est aussi l’outil opérationnel permettant de
mettre en œuvre la politique de prévention du
groupe.
Groupe Audiens
74, rue Jean Bleuzen
92177 Vanves Cedex
www.audiens.org
Tél. : 0811 65 50 50*
Fax : 0811 65 60 60*
Centre de santé Audiens
29 rue de Turbigo
75002 Paris
Tél. : 0820 21 33 33
(0,09 euros TTC/min)
Plus d’informations
et de conseils sur
www.audiens.org
*prix d’un appel local
L’action sociale et la prévention
Aider et accompagner ceux qui en ont besoin face
aux accidents de la vie ou en situation de rupture,
et développer des actions de prévention dédiées
aux professionnels et aux seniors constituent les
missions de notre action sociale. Ainsi, Audiens
propose aux professionnels de la presse et du
livre un bilan de santé visant à prévenir les
pathologies liées à leurs métiers. Il est réalisé au
centre de santé.
Les services aux professions
Audiens prend en charge, pour le compte de la
profession, la gestion d’un nombre croissant
de prestations : recouvrement de cotisations,
gestion du Fonds de professionnalisation et de
solidarité des artistes et techniciens du spectacle, opérateur en gestion sociale, études…
Cette spécificité lui confère la dimension d’un
véritable groupe de services.
Une protection sociale adaptée aux professionnels de la presse
et du livre
Pour les pigistes
Depuis 1988, tout journaliste rémunéré à la pige bénéficie, par l’intermédiaire de ses
employeurs, d’une couverture prévoyance en cas de décès, d’arrêt de travail ou d’invalidité.
Les pigistes peuvent également souscrire à titre individuel à la Garantie Santé Pigistes, une
garantie adaptée aux besoins spécifiques liés à leur activité, pour eux et leur famille, dans le
cadre d’un budget maîtrisé.
Prévoyance Presse Internationale
Parce que couvrir l’actualité au plus près peut s’avérer risqué et que la santé est le bien le plus
précieux, parce qu’il est important de pouvoir être renseigné et assisté 24h/24 partout dans le
monde, le Groupe Audiens a construit une offre santé, prévoyance et assistance sur mesure
dédiée aux besoins des collaborateurs journalistes, basés à l'étranger, des sociétés de
production fournisseurs de contenus d'information à des éditeurs français.
Audiens Sécurité Reportage
Créée en partenariat avec des reporters, cette couverture est parfaitement adaptée aux professionnels "freelance" en reportage en France ou à l'étranger, y compris dans les pays en conflit.