Le document préparatoire à l`Assemblée Générale
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Le document préparatoire à l`Assemblée Générale
N°311 - Janvier 2013 Fiers d’être journalistes V ous êtes journaliste ? Bon courage ! A l’heure du journalisme citoyen, qui n’a pas entendu ce clin d’œil moqueur ? Il est pourtant possible d’inverser la tendance. Bousculée depuis des années, la trop fameuse hiérarchie de l’info devient un service précieux lorsqu’elle se conjugue avec fiabilité, rigueur et plaisir du travail bien fait. Lorsqu’elle permet à notre public de se frayer un chemin dans les dédales et les chausse-trappes du foisonnement des médias numériques et de la com’ préfabriquée. A condition d’en avoir les moyens. S’il existe un secteur où l’action syndicale CFDT n’a jamais été aussi nécessaire, c’est bien le nôtre. Pour tirer vers le haut ce paysage des médias qui n’en finit plus de se gondoler comme un papier peint sous la mousson, une priorité s’impose : négocier des conditions de travail correctes, des rémunérations décentes et un dialogue social fécond. Car comment couvrir un événement, petit ou grand, local ou international, sans pouvoir se préparer, écouter, recouper, prendre du recul ? Les journalistes n’ont certes pas la science infuse mais leur métier reste synonyme de lien humain, d’écoute, de curiosité, de mouvement, bref de tout ce qui manque à la France frileuse des années 2010. Notre assemblée générale permettra d’échanger les expériences vécues dans nos entreprises et de faire avancer cette réflexion collective pour faire reculer la précarité et donner des perspectives à notre profession. Et retrouver la fierté —et le plaisir— d’être journaliste. Nicolas Thiéry. Tous à l’Assemblée générale de l’USJ-CFDT les 18 et 19 mars à Paris avec un grand débat sur le thème « Journalisme, pour quoi faire ? » PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 1: INTERNATIONAL Il faut que les journalistes turcs sortent de prison Trois questions à Jim Boumelha(*), président de la FIJ En 2010, lors de l’assemblée générale de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), les journalistes européens, invités par leurs collègues turcs, s’étaient engagés à tout entreprendre pour que le droit à l’information et à la liberté de la presse soient respectés dans ce pays comme partout ailleurs, en Hongrie, en Grèce, en Tunisie, en Iran, sur le continent africain. Partout, sans exception, là où les journalistes ont besoin de la solidarité des autres syndicats, dont l’USJ-CFDT, présente à l’international. De quand date ton engagement syndical à la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) ? J’ai adhéré à mon syndicat, le National union of journalists du Royaume-Uni et de l’Irlande, le premier jour où je fus embauché par le groupe Robert Maxwell, aux éditions Pergamon Press à Oxford. Maxwell était bien connu pour son anti-syndicalisme. J’ai commencé très vite à assumer des responsabilités syndicales dans les années 1980, d’abord dans l’entreprise puis plus tard au sein de la NUJ. J’ai mené plusieurs grèves contre Maxwell, y compris la plus longue du monde journalistique qui a duré trois longues années. J’ai été élu président de la NUJ en 1992 puis président de la FIJ en 2007. I stanbul, avril 2010. Sortis de la salle du congrès, nous avions entonné tous ensemble, un soir de relâche, un chant d’espoir : « Bella ciao ciao » pour que, sur les deux rives du Bosphore, ces paroles, lancées comme un exutoire du bateau glissant sur l’eau, soient entendues aussi bien en Europe comme en Turquie. Depuis cette date, le nombre de journalistes détenus en prison dans ce pays a presque doublé, le plaçant parmi les plus liberticides. Paris, novembre 2012. En novembre dernier, dans un salon de l’ambassade de Turquie à Paris où nous étions reçus en intersyndicale pour réclamer la libération des professionnels de l’information turcs et kurdes, notamment celle de Soner Yalçin (22 mois de prison, libéré fin décembre), cet animateur du site d’informations en ligne d’Oda TV, la chanson n’était plus la même : le ministère de la justice prévoit une réforme pour réduire les périodes de détention provisoire. Les libérations s’effectuent au comptegouttes. Libres, ils demeurent inculpés. Pas un mot sur le fond, la loi antiterroriste qui permet de jeter en prison, dans des conditions précaires, quiconque est censé porter atteinte à l’État en propageant de la « propagande terroriste », au profit du réseau Ergenekon. La plupart des journalistes détenus le sont pour leur proximité supposée ou avérée avec le PKK. Cette façon d’agir encourage l’autocensure. Être journaliste en Turquie, à moins de travailler pour l’État, c’est être engagé, ce qui peut vous conduire à passer des années en prison. Seuls, l’action et l’engagement permanents de la Fédération internationale des journalistes et de sa déclinaison européenne, la FEJ et de ses membres dont l’USJ-CFDT, peuvent contraindre la Turquie à avoir de la démocratie une idée plus ouverte, minimum syndical pour son entrée dans l’Europe. Richard Hecht. Comment la FIJ se mobilise-t-elle contre les violations de la liberté d’expression à travers le monde ? La FIJ réagit aux attaques contre la presse et les violations de ses droits en les dénonçant tout d’abord et puis en mobilisant ses syndicats à travers le monde en solidarité avec les victimes de ces attaques. Dans certains cas, nous organisons des campagnes globales pour combattre ces violations. Nous faisons souvent un travail de plaidoyer pour les droits professionnels des journalistes auprès des instances internationales telles que les Nations unies et ses agences comme l’Unesco et le Conseil des droits de l’homme. La FEJ, branche régionale de la FIJ Photo Usj-Cfdt La FIJ : indépendante sur le plan politique, la Fédération internationale des journalistes promeut les droits de l’homme, la démocratie et le pluralisme. Elle compte environ 600 000 membres dans plus de cent pays. La FEJ : la Fédération européenne des journalistes, branche de la FIJ, rassemble le plus grand nombre de journalistes en Europe. Elle regroupe environ 260 000 journalistes dans plus de trente pays. Quelle place occupe la FIJ au sein du mouvement syndical international ? Représentant plus de 600 000 journalistes dans 180 syndicats à travers le monde, la FIJ est bien la voix globale des journalistes qu’elle représente dans les négociations avec les gouvernements et les groupes patronaux. De plus, la FIJ représente les journalistes dans le mouvement ouvrier mondial en tant que membre du GUF (Global union federation) et de la Confédération syndicale internationale. (*) Jim Boumelha sera notre hôte à l’assemblée générale les 18 et 19 mars à Paris. Lors de la conférence de presse donnée en novembre 2012 par l’intersyndicale des journalistes français dans le cadre de la Journée internationale « Debout pour le journalisme ! » en présence de Holide Kurt, la compagne du journaliste turc Soner Yalçin, détenu près de deux ans, en application de la loi antiterroriste. 2: PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 ORIENTATION Trois années décisives sont devant nous Ces 20 dernières années, la CFDT a perdu en représentativité auprès des journalistes. A tel point qu’aujourd’hui, on se demande s’il est nécessaire d’avoir une structure identifiée « journalistes » dans la fédération. L’enjeu, c’est syndiquer de jeunes collègues ou disparaître. D ans nos entreprises, c’est par la négociation, petit à petit, que nous avons gagné des droits nouveaux, de meilleures conditions de travail. Avec, en arrière plan, le recours possible à toutes les formes de mobilisation, y compris la grève. Mais la majorité des journalistes n’adhère plus à cette forme d’action. Depuis quelques années, on obtient moins de droits, moins d’avantages. Nous pratiquons un syndicalisme de défense. Ce qui nous intéresse, c’est un syndicalisme positif. Qui gagne et qui avance. Nos enfants se tiennent en marge du mouvement syndical vieillissant. Eux qui votent à moins de 10% aux élections universitaires. Mais l’avenir leur appartient. Sans eux, l’USJ ne sera rien. Une passion commune Aujourd’hui, pour syndiquer nos collègues, nos relais sont précaires. L’unité d’action de base reste, en entreprise, la section syndicale. L’USJ y est marginale. A l’AG, il faudra raconter des histoires de luttes réussies. De sections qui croissent sans croasser. Ce qui fait l’unité de tous nos collègues, c’est le résultat des luttes. Nous partageons tous le même quotidien professionnel, fait de désir d’informer, de passion pour enquêter. Beaucoup d’entre nous ont le sentiment de contribuer à une œuvre encore plus grande : la révélation des injustices, le renforcement de la démocratie… Alors, pourquoi pas dans l’entreprise ? Quoi de mieux pour défendre nos collègues que d’être au milieu d’eux ? C’est le choix que nous avons tous fait au conseil national de l’USJ. Aucun d’entre nous n’est permanent. C’est un atout, c’est aussi un handicap pour agir. Il faut trouver un compromis. Peut-on vouloir un meilleur monde de la presse, sans prendre le temps nécessaire pour structurer l’action ? C’est une question pour chacun d’entre nous. C’est aussi une question posée à nos syndicats et à la fédération. Et une revendication à présenter au gouvernement. S’il est aussi proche de nous qu’il le prétend, c’est le moment de nous le prouver et de renforcer le droit syndical par la loi et la négociation. Un avenir à reconstruire Les tendances lourdes observées lors de l’assemblée générale de Lannion en mai 2001 se sont approfondies depuis : accélération de la convergence et des concentrations, explosion des nouvelles technologies, poursuite de la précarisation, dégradations des conditions de travail, modification de la nature même du travail des journalistes. Nos propositions d’orientation s’appuient sur trois valeurs fondatrices de notre syndicalisme. ● Justice : les journalistes CFDT ne peuvent se satisfaire d’un approfondissement des convergences et de la poursuite de restructurations qui se font au détriment des plus fragiles : chômeurs, correspondants locaux de presse, pigistes, débutants… ● Solidarité : nous devons favoriser l’indispensable prise de conscience des intérêts communs, puis agir ensemble : précaires et salariés permanents, journalistes isolés et membres d’une rédaction, médias écrits, audiovisuels et en ligne, presse nationale, régionale, locale et spécialisée, journalistes et autres salariés de la presse, salariés et usagers des médias, syndiqués CFDT et membres des autres syndicats, actifs et retraités, solidarité internationale… ● Démocratie : nous devons lutter pour que les fondements mêmes de notre métier et du rôle de la presse gardent toute leur pertinence dans une société en grande mutation. Cette exigence démocratique, par rapport à la société (française, mais aussi européenne et mondiale), doit aussi s’appliquer au sein de notre organisation syndicale. De la confédération au syndicat de base. Un droit à faire évoluer Ces valeurs fondamentales ne peuvent être mises en œuvre sans une pratique effective du droit. Nous agirons donc pour faire appliquer les droits actuels, et en instaurer de nouveaux, y compris en passant par le législateur : ● pour tous, le droit à l’emploi. Les postes libérés par les départs en retraite ne doivent pas être supprimés sous prétexte des nouvelles technologies et au mépris du respect du droit d’auteur, mais au contraire conduire à l’embauche massive de jeunes, sortant des écoles reconnues comme démarrant sur le tas ; ● pour les précaires : droits économiques et sociaux (montants des piges, indemnisation des périodes non travaillées, paiement des arrêts maladie, des RTT ; harmonisation des systèmes de retraite ;participation à la représentation du personnel (DP, CE, CHSCT…) ; application des droits d’auteur…) ; ● pour les rédactions : généralisation de conseils ou de société de rédaction. ● pour la société : mise en place d’un observatoire officiel des médias, généralisation des médiateurs à l’usage du public comme des salariés, contrôle spécifique des médias bénéficiant d’argent public ; ● pour les syndiqués : droit à jouer pleinement leur rôle au sein de leur organisation, grâce à une structure de réflexion, d’action et de négociation adaptée à la réalité de leur profession. l’Union syndicale des journalistes exercera des compétences en lien avec les autres structures de la nouvelle fédération F3C, notamment celles du champ des médias. Les journalistes CFDT doivent s’engager dans un processus de reconstruction qui conduira la CFDT à retrouver dans la profession une place à la hauteur de sa représentation nationale. Les non-syndiqués sont nombreux dans notre profession et la CFDT doit savoir les accueillir. Gérard Fourgeaud. (Lire le détail des résolutions qui seront soumises et discutées lors de l’AG sur le site de l’USJ-CFDT : www.journalistes-cfdt.fr) « Ma proposition » A la tête de l’USJ, il ne faut pas une femme ou un homme seul(e), il faut une équipe et un fonctionnement structuré : Un conseil national de 25 membres qui se réunit tous les trimestres, pendant deux jours (voyages compris). Un bureau d’une demi-douzaine de personnes qui se réunit toutes les six semaines pendant un ou deux jours (voyages compris) et qui travaille, le reste du temps, sur une plateforme Internet commune. Ce bureau n’aura pas les moyens de fonctionner sans un secrétaire à plein temps, entièrement affecté à notre action. Enfin je vous propose de créer un conseil des sages avec tous ceux qui ont siégé au moins une fois au conseil syndical de l’USJ. Ce serait une sorte de conseil de surveillance qui pourrait se réunir une ou deux fois par an, en même temps que le conseil national. Et puis, je vous propose aussi de désigner dans chaque région (carte de presse) un référent « journaliste » qui serait l’interlocuteur des UD (unions départementales), des adhérents isolés et éventuellement Club de la presse. G.F. PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 3: CARTE DE PRESSE Au service de la profession La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels a pour mission d’attribuer la carte de presse, conformément à la loi du 29 mars 1935. Chaque année, elle en reconduit près de 37000 et en délivre environ 2000 nouvelles. Une quinzaine de salariés traitent directement les dossiers de renouvellement expédiés par les entreprises, et préparent les dossiers de première demande ou les cas litigieux qui seront présentés à la commission de première instance. Dans ces deux cas, l’accord paritaire demeure la règle. Composée de 8 journalistes et de 8 employeurs (et autant de suppléants), la commission de première instance examine les demandes de cartes en tenant compte de l’avis des correspondants régionaux, journalistes et patronaux. La commission supérieure est chargée d’arbitrer les recours, après examen en première instance. Elle comprend trois magistrats (dont le président), un journaliste et un employeur. Seuls les collèges de journalistes (commissions de première instance et supérieure, et correspondants régionaux) sont élus. Par ailleurs, avec quelque 80 000 dossiers conservés depuis 1944, la CCIJP sert de mémoire aux journalistes pour la reconstitution de leur carrière. La CCIJP, une institution dans le collimateur des employeurs R égulièrement, les employeurs remettent en cause la légitimité de la Commission de la carte de presse. A travers cette institution, ces attaques visent à une remise en cause du paritarisme. A l’instar des entraves concernant les délégués siégeant dans les conseils d’administration des écoles de journalisme agréées, les journalistes élus à la CCIJP n’échappent pas aux pressions. Dernièrement, la direction du Progrès (groupe Ebra/Crédit mutuel) s’est distinguée en contestant le paiement des heures de délégation à l’un de ses journalistes élu en commission de première instance de la CCIJP. L’article 3 de la Convention collective nationale de travail des journalistes stipule que « les élus aux commissions de la carte d’identité des journalistes et les délégués aux conseils d’administration des organismes paritaires et écoles de journalisme reconnues par la convention collective, bénéficieront du temps nécessaire à l’exercice de leur mandat, dans une limite de quinze heures par mois ». La direction du Les deux élus CFDT à la commission de la carte, Xavier Brouet du Républicain Lorrain (titulaire) et Isabelle Bordes de Ouest-France (suppléante), sont au rendez-vous pour défendre à la CCIJP les confrères fragilisés par la crise et l’inquiétant développement de la précarité. Ils doivent aussi répondre aux défis posés par l’évolution du champ journalistique et son extension aux nouvelles technologies, tout en maintenant des digues solides, face à la confusion des métiers qui sévit trop souvent dans l’esprit d’une partie des employeurs. C’est vrai, ce n’est pas la carte qui fait le journaliste, c’est l’exercice du métier. Mais à ceux qui estiment « qu’elle ne sert à rien », que c’est un « hochet », voire, un « passe-droit » (sic), quatre rappels : La carte sert à avoir un emploi : un employeur ne peut employer plus de trois mois un journaliste qui n’a pas sa carte (cf la Convention collective nationale des journalistes professionnels, article 6) La carte sert à avoir un meilleur salaire, et c’est d’autant plus vrai si on est CDD ou pigiste : nombre d’employeurs se contentent de payer à l’indice le plus bas ceux qui n’ont pas de carte. La carte sert à accéder plus facilement à l’information, particulièrement dans les domaines politiques, judiciaires et sportifs, et particulièrement pour les photographes. La carte aide à justifier la demande de déduction fiscale de 7650 euros au titre d’allocation pour frais d’emploi, une déduction accordée dans la lignée de l’abattement fiscal qui avait été décidé à la Libération pour aider la presse, et qui compense des salaires le plus souvent peu élevés en regard de la formation, de la compétence et de la responsabilité des journalistes. X.B. I.B. X.B. Elections 2012 : la CFDT en hausse 4: PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 Xavier Brouet. Pourquoi il faut demander la carte au plus vite CCIJP - 221 rue La Fayette, 75010 Paris Tél. 01 40 34 17 17. www.ccijp.net Lors des dernières élections à la commission de la carte, au printemps 2012, 1.603 journalistes ont voté pour les listes CFDT. Avec 13,15% des voix, contre 12,86% en 2009, la progression est modeste mais encourageante. Elle n’était pas acquise, dans un contexte de forte baisse de la participation, tombée à seulement 33,7% contre 40,6% en 2009. La réduction du nombre de jours de vote et la lassitude générale des électeurs, alors que se tenaient au même moment la séquence présidentielle/législatives et l’élection au conseil d’administration de la mutuelle des médias Audiens n’expliquent pas tout. Les syndicats de journalistes sont encore trop souvent absents d’une partie des petites entreprises du secteur, ainsi privées de contre-pouvoir et abandonnées à toutes sortes d’excès, tant sur le plan social que déontologique. Progrès objecte que le texte ne fait aucunement mention d’un paiement de ces heures. Même s’il existe une imprécision juridique, la prise en charge financière de ces quinze heures par l’employeur résulte de l’esprit de la loi. Suffisamment clairement, en tout cas, pour que l’usage perdure jusque à aujourd’hui. Sans doute un amendement à la loi de 1935, comme le défend la CFDT, permettrait-il de préciser la notion de temps nécessaire, qui dépend forcément de l’entreprise, et ne peut donc être du temps libre, du temps bénévole. Cela apporterait un peu de sérénité dans l’exercice des mandats à la CCIJP. A défaut, des recours en justice s’imposeront, si d’aventure la direction du Progrès confirmait ce qui pourrait apparaître comme un ballon d’essai pour le compte du groupe Ebra. Le président de la CCIJP lui-même, appuyé par l’ensemble des représentants, salariés comme employeurs a annoncé qu’il appuierait tout recours devant les tribunaux de la part des salariés mandatés. Vos élus : Xavier Brouet ( [email protected] ) Isabelle Bordes ( [email protected] ) CARTE DE PRESSE Carte ou pas carte ? Les critères de la commission L es critères retenus par la CCIJP découlent directement du Code du travail (articles L.7111-3 et suivants et R.7111-1 et suivants) et peuvent se résumer en trois questions : Qui est l’employeur ? Le journalisme constitue-t-il l’activité principale du demandeur ? Le demandeur exerce-t-il par ailleurs une occupation incompatible ? La première réponse doit être : « une entreprise de presse », la deuxième : « oui », et la troisième : « non ». Selon la loi, donc, un journaliste est d’abord un salarié d’une entreprise de presse. Il ne doit donc être ni indépendant (type auto-entrepreneur) (*), ni fonctionnaire. Cela explique que le rédacteur d’une revue de sport, s’il est rémunéré par une fédération sportive, ou celui d’un journal interne d’une entreprise, ne puissent obtenir la carte de presse. Concernant le 3e critère, la notion d’occupation incompatible vise expressément les « agents de publicité » et les « attachés de presse ». Le deuxième critère, concernant l’occupation principale, est le seul qui oblige la Commission à préciser la loi, qui ne définit pas la notion d’« activité principale ». Notion de temps, de revenu ? Depuis plusieurs mandatures, les élus à la CCIJP ont considéré qu’on ne pouvait être « principalement journaliste » si le revenu perçu était insuffisant pour vivre. Afin d’apporter de la souplesse, et pour tenir compte de la précarisation du métier, la CCIJP a retenu comme seuil la moitié du Smic (brut). Comme ce critère est soumis à une interprétation de la CCIJP, c’est aussi celui-ci, quand il est le seul à manquer, qui permet le plus souvent à la commission supérieure de retoquer la décision de la commission de première instance. On le voit, ces critères d’appréciation n’ont rien de gratuit. Ils expliquent en revanche que certaines décisions soient incomprises, quand le demandeur pense qu’il suffit d’exercer des fonctions journalistiques pour obtenir la carte. (*)NB : le pigiste n’est pas un travailleur indépendant, mais a bien le statut de salarié sous contrat à durée indéterminée. Isabelle Bordes. NÉGOCIATIONS Discussions salariales : la plupart des patrons traînent des pieds L es trois dernières années de négociations patronat/syndicats ont vu peu d’avancées sociales. Normal, direz-vous, c’était sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Nous avons changé de président en avril dernier. Eh bien, sous la présidence de François Hollande, les patrons ne changent pas. Droits dans leurs bottes, pour la plupart, ils traînent des pieds et ils ne lâchent rien. Et la loi ? Et les acquis sociaux ? C’est avec un sourire désolé qu’ils accueillent nos revendications. « C’est la crise » … et la faute aux « petits patrons » qu’une hausse des salaires à 2% l’an va étrangler, les petits patrons qui ont leurs vapeurs à l’idée de devoir payer au journaliste pigiste, le feuillet de 1 500 signes à 53 euros au minimum … Depuis trois ans, l’USJ CFDT, en intersyndicale avec le SNJ, le SNJ-CGT, la CFTC, les deux FO journalistes, la CGC et depuis peu le FILPAC-CGT, négocie un barème de la pige texte avec les différents syndicats et fédérations patronaux. En trois ans, nous n’avons guère avancé et ce n’est pas faute de s’être rencontrés ! Pour ce qui concerne les NAO, les négociations annuelles obligatoires de revalorisation des salaires, c’est carrément la reculade, comme en témoigne le tableau établi par Michel Chapeau (secrétaire national, chargé de la presse à la F3C CFDT)(voir page 6) : 0% en 2009, pour tous, moins de 1% en 2010, moins de 2% en 2011 et 1% en 2012 pour la plupart ! À noter, deux organismes patronaux corrects (jusqu’à quand ?) : la FPPR (presse hebdomadaire régionale) et la FNPS (presse spécialisée) avec des augmentations en accord avec l’indice des prix à la consommation. Dominique Préhu. Barème de piges : l’enlisement Les patrons ne veulent pas d’un barème de piges au feuillet. Un barème de pige existe bien au SPPMO (Syndicat patronal de la presse magazine et d’opinion), à 53 euros les 1 500 signes. Plus pour longtemps. Depuis 2009, nous attendons que le SPMI (Syndicat patronal de la presse magazine et d’information), tienne la promesse faite aux syndicats par Jacques Laizet d’aligner le barème de la pige au SPMI sur celui du SPPMO. Ça ne se fera pas ! Depuis mai 2012, le SPM (le SPMI a perdu son « I » l’information a disparu) a fusionné avec le SPPMO. Ils s’intitulent le SEPM (Syndicat des éditeurs de la presse magazine). Optimistes, à l’USJ CFDT, nous avons espéré que le barème de la pige du SPPMO allait être étendu à l’ensemble de la presse magazine ! Et bien ce n’est pas fait, loin de là ! Profitant de cette fusion, ce sont toutes les conventions collectives de la presse magazine que le SEPM a dénoncées, y compris l’article 22 de la convention collective nationale de travail des journalistes. Extrait : SALAIRES Minima garantis - Article 22 Les barèmes de salaires expriment des minima sans discrimination d’âge, de sexe ou de nationalité. En raison de la disparité des catégories d’entreprises de presse, il est convenu que le salaire minimum national et le tarif minimum de la pige sont fixés pour chaque forme de presse. Les grilles hiérarchiques correspondant aux qualifications professionnelles, par forme de presse, sont annexées à la présente convention. Les salaires correspondant à ces qualifications doivent être majorés, s’il y a lieu, de la prime d’ancienneté. Ces appointements représentent la somme minimum que chacun doit percevoir pour la durée d’un mois de travail normal, tel qu’il est défini à l’article 29 de la présente convention. Les majorations qui peuvent être apportées aux barèmes minima tiennent compte tant de la valeur individuelle que de la place qu’il est souhaitable de voir occuper dans la hiérarchie sociale par le journaliste dont l’activité professionnelle à caractère intellectuel est la seule, parmi les travailleurs de la presse, à faire l’objet d’une loi dérogatoire au droit commun. Toute stipulation de traitement inférieure aux dispositions que prévoit la présente convention et ses annexes sera considérée comme nulle de plein droit. Les accords régissant chaque forme de presse ainsi que les barèmes de salaires correspondants sont annexés à la présente convention. Ce sont toutes les formes de rémunérations qui sont renégociées, salaires et piges, ainsi que les grilles de qualifications professionnelles. Et le barème de pige acquis au SPPMO ? balayé lui aussi. Il reste applicable en presse magazine et d’opinion encore un an, PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 5: NÉGOCIATIONS jusqu’en novembre 2013. Idem pour un barème en PQR, malgré les propositions de l’USJ CFDT : les négociations engagées fin 2011 ont finalement tourné court, les employeurs arguant principalement de la « mauvaise santé des titres » ! Une façon de reconnaître que leurs collaborateurs non permanents ne sont pas rémunérés à hauteur de leurs prestations… Quid de la loi Hadopi Quant à la loi Hadopi, eh bien, elle s’applique petit à petit dans les grandes sociétés SALAIRES - NAO de BRANCHES de presse, après des négociations menées par les représentants syndicaux. Pour pallier le manque de représentants syndicaux habilités à négocier l’application de cette loi, la FPPR a été la première à proposer une négociation au niveau de la branche. En trois ans, un texte qui a été signé le 11 décembre dernier par trois syndicats, le SNJ CGT, la CFTC et bien sûr l’USJ CFDT. Les patrons ne sont pas tous d’accord sur l’utilité d’une négociation Hadopi : la FNPS s’y est refusée (lire aussi page 9). Les négociations ressemblent assez à une rencontre de rugby, pour les salaires, les 2008 2009 2010 ouv. - empl. cadres tech. 1% barèmes de piges, les droits d’auteur Hadopi, en trois ans, nous nous sommes retrouvés souvent dans la phase de la mêlée : à pousser tous ensemble, avec l’idée de voir sortir le ballon côté syndicats. Lors de chaque rencontre avec les patrons, quand nous ne nous battons pas pour ne pas perdre de terrain, nous avançons pour marquer l’essai et le voir se transformer. Cela demande pas mal d’énergie et de solidarité, deux qualités qui ne manquent pas à l’USJ CFDT. D.P. 2011 2012 idem 2010 1,1% (0,7% au 1er mai 0,4% au 1er novembre) Presse quotidienne nationale - SPQN Toutes catégories 1,2% 0% Presse quotidienne régionale - SPQR Toutes catégories 2,2% 0% 0,7% et prime exceptionnelle 200 Ð bruts 1,5% 1% (0,3% mars - 0,4% juillet 0,3% novembre) Presse quotidienne départementale - SPQD ouvriers, employés, cadres journalistes 2,2% 0% 0,7% 1,6% 0,9% (0,3% mars, juin, octobre) journalistes 1% Presse hebdomadaire régionale - FPPR Toutes catégories 2% 0% 1% 2% 2,3% (0,8% au 1er février, 1,5% au 1er octobre) Agences de presse - FFAP Toutes catégories 1,85% 0% 0% 1,5% 2,5% (1,5% au 1er janvier, 1% au 1er juin) revoyure en octobre Presse magazine - SEPM (ex SPPMO) Toutes catégories 2,5% 0% 0,8% 2% 1% au 1er octobre Presse magazine - SEPM (ex SPM) Toutes catégories 2% 0% 0% 1,5% 1% au 1er octobre Presse spécialisée - FNPS employés, cadres, journalistes 2% 0,5% 1,2% 2,2% 2% (1,6% 1er juillet, 0,2% 1er décembre, 0,2% 1er janvier 2013) cadres adm. journalistes selon coeff. 1%, 0,5%, 0% 2012 : en gras : accords signés par la CFDT. En maigre : accords signés par d’autres organisations syndicales. En italiques : décisions unilatérales des organisations patronales. À LIRE C hristine Cognat, ex-journaliste de Lyon-Matin puis du Progrès de Lyon, préside l’association Reporters solidaires. Depuis 2008, l’association intervient en Afrique et après des premiers pas en Guinée, elle a centré son action au Mali et au Burkina-Faso. Elle aide des journalistes de toutes formes de presse, qui ont débuté sur le tas, à acquérir les bases du métier. Cet échange solidaire a permis de former des formateurs africains à l’occasion d’un semestre universitaire de master à Grenoble. Il a aussi donné naissance à deux ouvrages, 6: PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 Crédit : Pierre Nouvelle Deux livres utiles et un geste solidaire rédigés par une équipe de journalistes rhônalpins intervenant en Afrique sous la direction de Francis Viailly, Christine Cognat et Arnaud Noblet. Commandez Le journalisme en pratique et Les rubriques du journalisme publiés par les Presses universitaires de Grenoble. Ces deux livres très bien écrits et présentés sont à mettre en toutes les mains, des professionnels du journalisme comme des autres. Les droits d’auteur sont reversés pour cette action solidaire. Jean-François Cullafroz. Presses Universitaires de Grenoble, www.pug.fr (04 76 29 43 09). DÉONTOLOGIE L’USJ dans l’Observatoire de la déontologie : d’abord veiller au débat entre professionnels et usagers C omment contribuer à restaurer la crédibilité des médias de plus en plus mise à mal par les atteintes à la déontologie dans le traitement de l’information ? Comment pointer ces dérives sans céder à la tentation d’instruire le procès des journalistes ? Dès la fin des années 90, l’USJCFDT avait proposé au gouvernement Jospin la mise en place d’un observatoire des pratiques professionnelles. Alors que les patrons de presse se refusent toujours à reconnaître les principes déontologiques édictés dans la charte de Munich, cette exigence est devenue primordiale. Il aura fallu attendre plus d’une dizaine d’années pour qu’aboutisse la création, le 12 septembre 2012, de l’Observatoire de la déon- tologie de l’information. Partie prenante de cette fondation, l’USJ s’est associée à une vingtaine d’organismes et de personnes à titre individuel, parmi lesquelles l’Association pour la préfiguration d’un conseil de presse (APCP), l’Alliance internationale des journalistes, Information et Citoyenneté (Ligue de l’enseignement), la Fédération des agences de presse...Côté syndical, outre l’USJ, seule la CFTC a rejoint cette initiative. Le SNJ a finalement opté pour le principe d’une structure qui serait adossée à la commission de la carte. Dans l’immédiat, l’Observatoire se propose de recenser les faits et d’enquêter sur les atteintes les plus flagrantes aux principes déontologiques selon diverses approches : Il faut faire vivre le passeport professionnel C omment concilier l’idée d’une profession qui doit rester ouverte à tous et la nécessité de former ceux dont la tâche est d’informer ? Le passeport professionnel est une réponse à ce qui pourrait apparaître comme un grand écart. Imaginée il y a une quinzaine d’années, laissée dans des cartons depuis, l’idée a fait son chemin jusqu’à être reprise par la Conférence nationale des métiers du journalisme, dans laquelle l’USJ-CFDT joue un rôle important. Mais la CNMJ n’est qu’une instance de réflexion et c’est à la Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes de le faire vivre. Marie Goerg-Lieby et Nicolas Thiéry, nos représentants dans cette instance paritaire, s’y emploient. Ce passeport s’adresse prioritairement aux nouveaux entrants dans la profession qui ne sont pas diplômés d’une école de journalisme reconnue par la CPNEJ. Il s’agit de leur donner les outils pour répondre aux difficultés qu’ils vont rencontrer dans l’exercice du métier. Prévu sur quinze jours, cet enseignement doit leur permettre d’acquérir ou conforter une réflexion solide sur les enjeux moraux et éthiques de leur profession, les principes juridiques régissant la presse, leur responsabilité particulière et, plus globalement, le traitement de l’information dans une société démocratique. Les différents partenaires sociaux ont acté l’exactitude de l’information, les relations avec les sources, les conflits d’intérêts, le respect du droit en matière de justice, les conditions de production de l’information... Ces observations devraient être relevées dans un rapport annuel présenté aux Assises du journalisme chaque automne. Actuellement représentée au bureau de l’Observatoire, l’USJ ne saurait se satisfaire du seul regard critique porté sur le fonctionnement des médias et des rédactions. Pour nous comme pour la confédération, il importe avant tout d’améliorer la qualité du débat démocratique entre les journalistes, les « usagers-utilisateurs » des médias et les représentants de la société civile. Michel Delberghe. DISPARITION Salut Philippe que ce passeport professionnel est une priorité de la branche dont le financement est assuré par l’AFDAS. Plusieurs projets pédagogiques pour sa mise en œuvre ont reçu l’agrément de la CPNEJ et certains sont déjà effectifs. Les pigistes, au même titre que les CDD ou les salariés permanents, peuvent en bénéficier. C’est aussi une aide aux « reconvertis » Ainsi Camille di Criscenzo, ancienne monteuse à France Télévisions, a suivi une formation courte puis le passeport. Elle y a trouvé « une base de réflexion et une légitimité » (écouter son témoignage sur le site de la CNMJ (www.cnmj.fr) Malheureusement, alors que tous les syndicats de journalistes ont exprimé leur engagement pour ce passeport, il faut constater que les éditeurs n’ont pas pris la mesure de l’importance de l’enjeu : la qualité de l’information pour les citoyens. Jacqueline Papet. Sigles mode d’emploi CNMJ : Conférence nationale des métiers du journalisme CPNEJ : commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes, créée en 1976 lors de la réécriture de la Convention collective. AFDAS : Fonds d’assurance formation des secteurs de la culture, de la communication et des loisirs, organisme collecteur des fonds pour les formations courtes ou longues. Philippe Laubreaux a tout juste eu le temps de débuter l’année 2013 qu’il s’en est allé. Il a été incinéré mardi 8 janvier à Angoulême, dans ses terres charentaises où il s’était retiré ces dernières années. Avec sa disparition, les Journalistes CFDT sont orphelins d’un militant syndical et d’un journaliste de valeur. Journaliste depuis 1974 (carte n° 34750), Philippe Laubreaux a exercé sa profession d’abord à Politique Hebdo, magazine hebdomadaire généraliste de gauche fondé par Paul Noirot jusqu’à sa disparition en 1978. Il fut ensuite rédacteur à l’Agence centrale de presse (ACP), agence créée par les quotidiens Le Provençal et Nord Matin. Il y travailla jusqu’en 1990, année de son rachat par Robert Maxwell et sa fermeture. Autant d’entreprises où il fut un militant CFDT très actif. Philippe fut aussi secrétaire général des journalistes CFDT (USJF) avant de finir son parcours, professionnel et militant, comme secrétaire général du Syndicat national de l’écrit (SNE-CFDT). A son épouse et à toute sa famille, les Journalistes CFDT expriment leur gratitude pour le professionnalisme, la détermination et la ténacité dont ils ont bénéficié grâce à ses choix de journaliste engagé à gauche. J.-F. Cullafroz. PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 7: ACTUALITÉS L’EDEC : avancée décisive en presse régionale Tour de France de la PQR Après huit mois de négociations, l’accord national pour un EDEC (Engagement de développement de l’emploi et des compétences) dans les entreprises de Presse quotidienne régionales et départementales a été signé le 16 novembre dernier. La CFDT a fortement contribué à l’élaboration de cet accord, négocié avec les deux organisations patronales (SPQR et SPQD), et la Direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle (Ministre de l’emploi, du travail, de la formation professionnelle et du dialogue social). 1/ Plan social au groupe La Dépêche du Midi 2/ Nouvelle ère numérique à La Voix Des fermetures de centres de pertes dans le secteur magazine éco et dans la branche des hebdos, un allègement supplémentaire de la masse salariale (départs volontaires) et des mesures d’économies dans les fonctions transversales figurent dans le « plan Fitness ». Un nom pour une purge avant qu’un plan social soit annoncé fin décembre par la direction du groupe toulousain face à la régression de la diffusion et de l’effondrement de la publicité extra locale. La Voix du Nord entre dans une nouvelle ère informatique avec un système d’exploitation de chez CCI. Une première expérience en France pour cette firme danoise qui espère bien vendre son système de cross-média à d’autres. Les journalistes sont appelés à travailler sur n’importe quel support, à tout moment. Ils doivent, à terme, fournir des sons, des vidéos, permettre plusieurs remises à jour quotidienne des sites internet. Un nouveau métier a été créé, celui de journaliste éditeur aux missions encore un peu floues, quelque part entre secrétaire de rédaction, rédacteur, webmaster, rewriter, etc. La fusion avec Nord-Éclair est effective au 15 janvier avec des équipes « bi-titres » sur un même secteur d’édition. Un dossier très délicat, à suivre avec prudence. Le groupe, chapeauté par le belge Rossel, a récemment repris Le Courrier picard dans la Somme et vient de se porter acquéreur de L’Union de Reims. Une tentative de rachat du groupe GHM dans le sud-est de la France s’est soldé par un échec cuisant au profit de Bernard Tapie. R.H. Les points essentiels de l’accord : ● Il est conclu pour une durée de trois ans. ● Le budget prévisionnel est de 33 millions d’euros. L’Etat s’engage à hauteur de 10 millions d’euros, les entreprises et l’AFDAS (organisme paritaire collecteur des fonds pour la formation des salariés de la presse) à hauteur de 23 millions d’euros. ● Toutes les catégories de salariés (employés, ouvriers, cadres, journalistes) sont concernées, et des publics prioritaires sont définis : - les salariés les plus exposés aux conséquences des évolutions technologiques et économiques, et dont les organisations de travail sont transformées par la numérisation, - les salariés qui exercent des métiers dont les effectifs sont en décroissance, et pour lesquels des reconversions sont nécessaires, - les salariés en deuxième partie de carrière. Pour accéder à cet EDEC, et donc aux financements de l’Etat, les entreprises devront avoir préalablement conclu un accord sur la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Les entreprises qui n’ont pas obligation de négocier la GPEC du fait de leur effectif devront évaluer et formaliser avec les syndicats les besoins d’emplois, de compétences et de formation. Un comité national tripartite (organisations syndicales, organisations patronales, Etat) assurera le pilotage et le suivi de l’accord. La CFDT a voulu cet EDEC, parce que si la formation ne peut résoudre tous les problèmes dans un contexte de profondes mutations économiques et technologiques des entreprises de presse, elle est un moyen essentiel de développement des compétences, de sécurisation des parcours professionnels, et de maintien des salariés dans l’emploi. 8: PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 C.V. 3/ Chez Ebra, mutualisation tout azimut 4/ Main basse sur les journaux du Sud Alors que le groupe Hersant a fermé fin 2012 son agence de presse interne, créée en 2009 à Paris, le groupe Ebra a maintenu un projet du même type, consistant à alimenter les sites internet et les rubriques informations générales des titres de presse régionale appartenant au Crédit Mutuel, au mépris des liens unissant les équipes rédactionnelles de chaque titre à son lectorat. La Cfdt a, entre autres, dénoncé la méthode consistant à mettre les syndicats devant le fait accompli. Chez Hersant, les économies envisagées n’ont pas eu lieu, la plupart des quotidiens ayant conservé leur magazine TV. Que restera-t-il de La Provence, de Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin, de France Antilles et des Nouvelles Calédoniennes sur lesquels Bernard Tapie a pu faire main basse en décembre 2012 avec le soutien et la complicité de la famille Hersant, propriétaire du groupe GHM lourdement endetté auprès des banques ? Concernant le maintien de l’emploi, les conditions de travail et le respect des principes déontologiques, les journalistes et salariés de ces titres ont toutes les raisons d’être inquiets des projets et perspectives esquissés par un homme d’affaires suspecté avant tout de servir ses ambitions politiques à Marseille. N.T. M.D. 5/ Ouest-France se frotte à la crise Le premier quotidien régional de France avait jusqu’ici bien résisté à la crise de la presse. Mais pour la première fois, Ouest-France fait face à un déficit (relatif ) : - 1,4 million d’euros de résultat 2012 (pour un CA de 340 millions). La direction semble tétanisée. Et depuis trois mois, ne laisse filtrer aucune stratégie. Hormis… l’augmentation du temps de travail de journalistes déjà surchargés ! Pour la CFDT, demander encore plus à des salariés qui ont donné sans compter (le multimédia se pratique ici depuis plus de 3 ans déjà pour quelque 380 rédacteurs ) conduirait à les démotiver, et reviendrait à casser la machine. Nous ne laisserons pas tuer la poule aux œufs d’or. I.B. ACTUALITÉS 6/ Plan de restructuration à Sud-Ouest 180 suppressions de postes (départs volontaires) dont 64 à l’impression, 59 au pré-presse, 42 journalistes, 11 aux ventes, aux services généraux et 3 à l’informatique. Des licenciements prévus dans les autres services. Seul, le service publicité échappe au plan de réorganisation. Trois fermetures d’agences à Pau, Angoulême et Auch sont annoncées. cinq journalistes seront maintenus à Pau, dans un bureau d’information. R.H. Le travail syndical CFDT à Ouest-France, c’est quasi au quotidien. Des droits collectifs nouveaux pour les journalistes de l’audiovisuel Si la profession de journaliste dispose d’une convention collective nationale, celle-ci ne concerne que quelques caractères essentiels et transversaux de l’activité. Dans l’audiovisuel, le service public disposait d’un accord journaliste commun à toutes ses entreprises, il a été dénoncé en 2009 par les employeurs ; les chaînes thématiques (convention ACCeS) initièrent en 2007 une négociation spécifique journalistes qui fut définitivement interrompue en 2008 par la partie patronale ; la négociation (2010-2012) pour une convention des télévisions privées n’incluait pas les journalistes. Les négociations sont si laborieuses dans l’audiovisuel public qu’aucun texte n’a été signé si ce n’est l’accord partiel de 2011, porté par la CFDT, ne concernant que les carrières et les grilles salariales des seuls journalistes (organisation et temps de travail restant à traiter). Face à ce désert de droits, la CFDT agit depuis plusieurs années pour la construction d’un socle conventionnel commun à tout l’audiovisuel (public, privé, concernant toutes les catégories de salariés). Cette action porte ses fruits : les prétextes pour ne pas faire s’étiolent et le ministère public semble s’engager également dans cette voie. 2013, qu’on annonce si difficile, pourrait voir se concrétiser une demande CFDT : la négociation des mêmes droits conventionnels de branche pour tous les journalistes de l’audiovisuel. Christophe Pauly. Droits d’auteur : une commission pour débloquer les négos d’entreprise De nombreux accords d’entreprises sur les droits d’auteur des journalistes ont été renégociés dans la deuxième partie de l’année 2012, en application des modifications importantes introduites par la loi Hadopi dans le code de la propriété intellectuelle. L a négociation de ces accords demande la plus extrême vigilance, notamment sur le périmètre d’application de l’accord, les employeurs cherchant à l’étendre le plus possible, sans préciser toujours les médias concernés et se réfugiant derrière la notion de groupe. La période d’application du droit mérite l’attention en particulier le principe qui veut qu’une édition chasse l’autre. Autres domaines à surveiller, la rémunération des journalistes pigistes ou en CDD et celle des collègues ayant quitté l’entreprise... Pour tout cela, et à défaut d’accord-cadre de branche (la CFDT en a signé un en presse hebdo régionale en décembre dernier), n’hésitez pas à demander conseil à l’USJ-CFDT et à la F3C. A l’USJ, ce dossier est suivi par Christian Vincent( [email protected] et 06 14 71 92 00) et Nicolas Thiéry ( [email protected] et 06.07.61.64.89 ). Tous deux siègent à la Commission des droits d’auteur des journalistes (CDAJ), Christian comme titulaire et Nicolas comme suppléant. Elle a pour mission d’aider les partenaires sociaux à trouver une issue lorsque les négociations sur les droits d’auteur bloquent, traînent, ou sont entachées de tout biais qui empêcherait leur déroulement normal. Créée dans le cadre d’Hadopi La commission a été créée par l’article L.13244 du Code de la propriété intellectuelle, institué par la loi du 12 juin 2009, favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet, dite loi Hadopi. Sa mise en place a pris du temps, les représentants salariés exigeant certaines garanties pour éviter toute rupture d’égalité, et les employeurs souhaitant, au moins dans un premier temps, un confidentialité des débats. Le rôle de la commission n’est pas de trancher, mais de rechercher un compromis, en lien avec les partenaires sociaux dans l’entreprise ou dans la branche. A plusieurs reprises, des sections syndicales d’entreprises ont fait valoir devant la commission que leur employeur n’avait pas fait preuve de bonne volonté dans les négociations ou pas répondu aux demandes de négociation. Il est donc important de conserver des traces de l’engagement des représentants du personnel en faveur de la négociation, par exemple, les relances des élus lors des réunions de délégués du personnel. Par ailleurs, la CDAJ a demandé à des entreprises de revoir leur copie, lorsque leur accord « droits d’auteur » était manifestement bancal. Facile à saisir L’employeur a le droit de saisir la CDAJ et c’est aussi le cas de tout délégué syndical dans l’entreprise concernée, ou bien, à défaut, des institutions représentatives du personnel, auxquelles peuvent se substituer des journalistes mandatés par un syndicat de journalistes professionnels, ou même, toujours à défaut, tout journaliste collaborant de manière régulière à l’entreprise. La commission réunit six représentants des syndicats de journalistes, un par syndicat, et six représentants des employeurs de la presse écrite, sous le régime du paritarisme. Elle est présidée par un magistrat départiteur, juge à la Cour de cassation et attentif au formalisme manifesté par chaque partie lors des négociations. Pour chaque dossier, un couple de rapporteurs, salarié et employeur, est désigné. La CFDT a siégé à chaque réunion qu’elle a préparée avec les délégués des entreprises concernées. La commission n’a pas de calendrier de réunion. La loi lui fixe un délai de deux mois pour rendre sa décision après la saisine. Sa décision est exécutoire. Il est donc important de contacter rapidement l’USJ CFDT si vous souhaitez saisir la commission. Nicolas Thiéry. PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 9: ACTUALITÉS RAPPORT D’ACTIVITÉ Radios locales privées : halte aux dérives Pigistes, déontologie, droits d’auteur, numérique : le bilan de quatre ans d’action L L ongtemps, les journalistes des radios musicales privées n’ont été que très peu représentés dans les organisations syndicales. Il faut dire qu’ils sont, généralement, peu nombreux dans leur rédaction (on peut facilement les compter sur les doigts d’une main), isolés et confrontés à des difficultés financières, leurs rémunérations figurant au bas de l’échelle des salaires. Le quotidien et les préoccupations d’un rédacteur, présentateur, reporter, travaillant dans une radio locale privée ou bien même en tête de réseau ont finalement peu de rapport avec ceux de ses confrères du service public audiovisuel ou de la presse écrite. Depuis plusieurs années, l’USJ-CFDT se bat pour faire progresser les choses, au quotidien, mais pas seulement. La CFDT entend également peser de tout son poids pour faire évoluer la loi sur l’audiovisuel de septembre 1986, modifiée en 2004, qui autorise les réseaux nationaux à opérer des transferts ouvrant la voie à des fermetures de programmes locaux obligatoires en catégorie C, avec pour conséquences des emplois en moins et un appauvrissement des programmes locaux, notamment en matière d’information. Non aux vrais faux « programmes locaux » Dans une radio locale privée, les journalistes sont soumis aux mêmes règles déontologiques que leurs confrères du service public audiovisuel ou de la presse écrite. La CFDT entend bien le rappeler au patronat et ne saurait tolérer une dérive de l’information locale délocalisée. L’idée d’un programme local, réalisé à plusieurs centaines de kilomètres du lieu d’émission, n’est simplement pas envisageable. Enfin, avec les nouveaux médias, « journaliste local » au singulier ne doit pas devenir au pluriel « journalistes low-cost ». L’USJCFDT n’est pas hostile à faire évoluer le quotidien des journalistes dans les radios locales privées mais cela ne doit pas se faire sans formation ni rémunération supplémentaire. Laurent Julhes. 10: PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 a mauvaise nouvelle était tombée en plein milieu de notre dernière assemblée générale, au printemps 2009. Les députés venaient d’adopter, sous la pression des patrons de presse, un amendement à la loi sur les droits d’auteur... totalement imprévu. Quelques paragraphes ouvraient la porte à ce que nous avions toujours combattu : l’échange systématique d’articles entre titres d’un même groupe de presse, sans même demander l’autorisation de l’auteur. Pendant quatre ans, les journalistes CFDT ont réussi à endiguer ces visées, dans les entreprises comme au sein de la commission nationale des droits d’auteur des journalistes, le seul rempart créé par la loi (lire aussi page 9). La Commission a par exemple constaté que La Dépêche du Midi avait traîné à ouvrir des négociations sur les droits d’auteur, réclamées par ses syndicalistes à chaque réunion de délégués du personnel. Reste à passer à l’offensive sur une des rares avancées de cette loi Hadopi : la création d’un seuil de rémunération minimum pour les photographes rémunérés à la pige. Les rédacteurs pigistes aussi ont guidé notre action : la presse spécialisée, leur premier employeur, a pour la première fois reconnu, en 2010, la nécessité de consentir des minima salariaux aux journalistes payés à la pige. L’intersyndicale a proposé un barème progressif, à relever chaque année. Mais il manque encore l’essentiel : le rapport de force pour le faire adopter. D’où la nécessité de développer la syndicalisation, objectif du séminaire de formation organisé par l’USJ sur deux jours à l’automne 2010. On a également beaucoup parlé des modèles économique des médias sur Internet, souvent défaillants, y compris sur le plan social. Notre discours en faveur de la qualité, de la valeur ajoutée et de la formation, véritable fil rouge d’un numéro de Profession journaliste publié au même moment, s’est fait entendre dans la profession, jusqu’aux sphères patronales, qui ont enfin osé secouer le syndrome de Stockholm qui les rendait si dépendantes de Google. Mais sans résultats concrets encore. Convaincre, gagner la bataille des idées n’a pas suffi non plus sur un autre terrain « chaud » des années Sarkozy : la déontologie. Pour la première fois, plusieurs fédéra- tions d’employeurs ont reconnu la nécessité d’un texte mettant les choses au clair sur la déontologie. L’une d’elles, le SPIIL, qui regroupe les éditeurs sur Internet, a même adopté notre charte, la charte de Munich (www.journalistes-cfdt.fr/charte-1918/lacharte-de-munich.html ). Mais il reste à obtenir l’essentiel : l’annexion de celle-ci à notre Convention collective. Les sources d’informations préservées A défaut d’avoir rallié toutes les fédérations patronales au point central de la Charte de Munich, la protection des sources d’information des journalistes, nous avons au moins réussi à souder les rangs de la profession : sociétés de journalistes, associations professionnelles, journalistes d’investigation et tous les syndicats ont fait bloc contre la Loi Dati. Une mobilisation unanime, qui a porté ses fruits : après le scandaleux épisode de l’espionnage, en 2010, des journalistes dans l’affaire Woerth-Bettencourt, le nouveau pouvoir s’est engagé, via deux ministres, à la Culture comme à la Justice, à remplacer cette loi par un nouveau texte, pour que soit enfin défendu en France un journalisme de qualité, au service de l’intérêt général. Ce souci d’un journalisme ouvert au monde, libéré de tout corporatisme nous a amenés aussi à soutenir la création d’un passeport professionnel, permettant aux jeunes confrères qui le souhaitent de se familiariser avec la déontologie et la formation continue (lire page 7). Il a aussi guidé le nouveau rapprochement avec notre fédération, la F3C (Conseil, communication, culture), concrétisé par la publication d’un guide pratique de l’adhérent et une campagne en duo pour les élections à la commission de la carte de presse, afin de renouer les contacts CFDT dans les régions où ils s’étaient quelque peu distendus. Nicolas Thiéry. PROFESSION JOURNALISTE N°311 USJ-CFDT, 47-49 avenue Simon-Bolivar, 75019 Paris • Tél : 01 44 61 76 72 • courriel : [email protected] • site internet : www.journalistes-cfdt.fr • Directeur de la publication : Nicolas Thiéry Ont collaboré à ce numéro : Isabelle Bordes, Xavier Brouet, JeanFrançois Cullafroz, Michel Delberghe, Gérard Fourgeaud, Richard Hecht, Laurent Julhes, Jacqueline Papet, Christophe Pauly, Dominique Préhu, Denis Ritzenthaler, Nicolas Thiéry, Christian Vincent. • Maquette & illustrations : Grafic Factory. philduhem@graficfactory.fr • Imprimé par Imprimerie Renouvin. Commission paritaire : 1545-D-73 • N°ISSN: 1163-1567 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE AG des 18 et 19 mars : deux jours de débats et de propositions Dimanche 17 mars ● 17 h : grand débat : « Des journalistes, pour- 17 h : accueil à l’hôtel Ibis budget Jaurès (57 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris, métro : lignes 2 et 5, bus 26). ● 20 h : repas ensemble pour les premiers arrivés (non pris en charge). quoi ? Des médias, pourquoi faire ? » Avec la participation (sous réserve) d’Isabelle Veyrat-Masson, historienne et sociologues des médias, directrice de recherche au CNRS; Patrick Viveret, philosophe et essayiste altermondialiste; Michel Françaix, député PS de l’Oise, spécialiste des questions de presse. ● 19 h : apéritif autour de l’exposition Plantu. ● 20 h : dîner musical avec Francis Laffon. Lundi 18 mars ● 8 h 30 : accueil/café à l’entrée de la Fédération (F3C) au 47-49, avenue Simon-Bolivar ● 10 h : ouverture des travaux ● 10 h 15 : intervention Yvan Béraud (F3C) : « Dans un environnement qui bouge (technologique, financier, juridique) les journalistes ne sont pas seuls ». ● 10 h 30 : intervention en français de Jim Boumelha, président de la Fédération internationales des journalistes : « Comment lutter efficacement contre le contrôle d’Internet par des gouvernements liberticides ? ». ● 10 h 40 : rapport d’activité (par Nicolas Thiéry, secrétaire général de l’USJ). « Moins de précarité et plus de déontologie, nos espoirs de 2009 ». ● 10 h 50 : rapport financier (par Jean-François Cullafroz, trésorier par intérim). ● 11 h : débat, questions, témoignages. ● 12 h 30 : intervention du représentant de la Confédération. ● 12 h 50 : buffet . ● 14 h : suite du débat et votes. ● 16 h 35 : Pause café et migration en groupe vers Belleville, au siège de la CFDT (sous réserve). Mardi 19 mars 9 h : Intervention de Daniel Druesne de l’Union confédérale des retraités CFDT. ● 10 h : présentation de la résolution d’orientation (par Gérard Fourgeaud, secrétaire). ● 10 h 30 : ouverture des ateliers sur la résolution d’orientation. ● 12 h 30 : repas. ● 14 h : restitutions des trois ateliers. ● 16 h : pause. ● 16 h 15 : vote des résolutions, de la motion d’actualité et élection du conseil syndical. ● 18 h : fin des travaux. ● Suivez au jour le jour les infos sur : www.journalistes-cfdt.fr Lors de la dernière assemblée générale de l’USJ CFDT, en mai 2009. Crédit : Pierre Nouvelle ● ✁ Bulletin d’inscription HEBERGEMENT Nombre de personnes : ................................................................ Journalistes CFDT : Assemblée générale des 18 et 19 mars à Paris Nombre de nuitées : ....................................................................... Merci de nous renvoyer ce bulletin d’inscription avant le 7 février à l’adresse mail : [email protected] ou, par courrier, à : Journalistes CFDT, 47 avenue Simon-Bolivar 75019 PARIS (Tél 01.56.41.54.20, demander Hénia). du dimanche 17 mars au lundi 18 mars : oui / non Nom : ................................................................................................. Prénom : ........................................................................... Adresse : ........................................................................................................................................................................................... du lundi 18 mars au mardi 19 mars : oui / non (rayer les mentions inutiles) TRANSPORT : L’USJ prend en charge les frais de déplacement sur la base du tarif SNCF 2ème classe Moyen de transport : ■ Train ■ Voiture Entreprise : ...................................................................................................................................................................................... Date et heure d’arrivée : .............................................................. Téléphone professionnel : ...........................................................Tél. portable : ...................................................... Date et heure de départ : ............................................................ Adresse mail : ............................................................................................................................................................................... PARTICIPATION AUX FESTIVITES Repas du dimanche 17 mars : oui / non Soirée musicale du lundi 18 mars : oui / non Syndicat auquel vous adhérez (S3C, SNM, SNE) : .............................................................................................. Nota : Cette réunion statutaire nationale donne droit à une autorisation d’absence rémunérée en vertu de l’article 3 d de la Convention collective nationale de travail des Journalistes, convention étendue (ne pas hésiter à le mentionner dans la demande d’autorisation d’absence). (rayer les mentions inutiles) A ..................................................................., le ......................................... Signature : PROFESSION JOURNALISTE N°311 - Janvier 2013 11: Le Groupe Audiens Notre rôle, notre mission Acteur de l’économie sociale et solidaire, Audiens est le partenaire professionnel privilégié du monde de la culture, de la communication et des médias. Quels sont nos métiers ? La retraite complémentaire Audiens met son savoir-faire en matière de gestion de la retraite complémentaire au service des secteurs de la culture et de la communication dont les salariés ont souvent des parcours spécifiques. L’assurance de personnes Audiens Prévoyance et La Mutuelle Audiens de la presse, du spectacle et de la communication proposent, en matière de prévoyance et de santé, des garanties sur-mesure, collectives et individuelles, pour leurs publics. Le médical Audiens dispose d’un centre de santé au cœur de Paris. Doté d’un pôle d’expertises médicales complet de 100 professionnels de santé, d’un centre dentaire, d’un magasin d’optique et d’acoustique et d’une pharmacie, le centre de santé est aussi l’outil opérationnel permettant de mettre en œuvre la politique de prévention du groupe. Groupe Audiens 74, rue Jean Bleuzen 92177 Vanves Cedex www.audiens.org Tél. : 0811 65 50 50* Fax : 0811 65 60 60* Centre de santé Audiens 29 rue de Turbigo 75002 Paris Tél. : 0820 21 33 33 (0,09 euros TTC/min) Plus d’informations et de conseils sur www.audiens.org *prix d’un appel local L’action sociale et la prévention Aider et accompagner ceux qui en ont besoin face aux accidents de la vie ou en situation de rupture, et développer des actions de prévention dédiées aux professionnels et aux seniors constituent les missions de notre action sociale. Ainsi, Audiens propose aux professionnels de la presse et du livre un bilan de santé visant à prévenir les pathologies liées à leurs métiers. Il est réalisé au centre de santé. Les services aux professions Audiens prend en charge, pour le compte de la profession, la gestion d’un nombre croissant de prestations : recouvrement de cotisations, gestion du Fonds de professionnalisation et de solidarité des artistes et techniciens du spectacle, opérateur en gestion sociale, études… Cette spécificité lui confère la dimension d’un véritable groupe de services. Une protection sociale adaptée aux professionnels de la presse et du livre Pour les pigistes Depuis 1988, tout journaliste rémunéré à la pige bénéficie, par l’intermédiaire de ses employeurs, d’une couverture prévoyance en cas de décès, d’arrêt de travail ou d’invalidité. Les pigistes peuvent également souscrire à titre individuel à la Garantie Santé Pigistes, une garantie adaptée aux besoins spécifiques liés à leur activité, pour eux et leur famille, dans le cadre d’un budget maîtrisé. Prévoyance Presse Internationale Parce que couvrir l’actualité au plus près peut s’avérer risqué et que la santé est le bien le plus précieux, parce qu’il est important de pouvoir être renseigné et assisté 24h/24 partout dans le monde, le Groupe Audiens a construit une offre santé, prévoyance et assistance sur mesure dédiée aux besoins des collaborateurs journalistes, basés à l'étranger, des sociétés de production fournisseurs de contenus d'information à des éditeurs français. Audiens Sécurité Reportage Créée en partenariat avec des reporters, cette couverture est parfaitement adaptée aux professionnels "freelance" en reportage en France ou à l'étranger, y compris dans les pays en conflit.