économiques

Transcription

économiques
0,50 euro
N° 64 - Du 9 au 14 mai 2006
Êtes-vous
TVHD ready ?
Une télé haute « déf » à moins de 500 €,
prix d’entrée. Prêt pour l’image qui tue ?
ACTU ÉCO p. 4 - CONSO p. 19
600 €
une finale
du Mondial
à Munich
À 30 jours de l’événement
footballistique planétaire,
60 000 tickets en « rab »,
vendus légalement en ligne.
ACTU ÉCO p. 4
Auchan rajeunit
Gérard Mulliez,
le patriarche à la tête
du n° 2 de la distribution, passe
le sceptre à… son neveu Vianney.
Il aurait préféré son fils Arnaud.
Histoire de clans.
HOMME DE LA SEMAINE p. 12
« Ce jour-là, NOUVEAU
j’ai… »
Que se passe-t-il
quand un virtuose
s’évanouit juste
avant son concert ?
Est-il payé ? Doit-il rembourser ?
Chaque semaine un entrepreneur,
un patron, un artiste... partage
avec vous le jour où sa vie a basculé.
CE JOUR-LÀ p. 16
9 MAI JOURNÉE DE L’EUROPE
Quelle Europe
dans 20 ans ?
p. 8 / 9
édito
ÉCLAIRAGES
Quand le Cac va,
tout va !
Si cela pouvait être vrai ! Vendredi 5 mai,
l’indice des valeurs phares de la Bourse de
Paris a atteint son plus haut historique depuis
juin 2001 à 5 286 points. Un seuil franchi pour
la dernière fois en juin 2001. Surtout, depuis
septembre 2004, le Cac 40* est en hausse
quasi continue et a gagné plus de 80 %.
Il redonne vie et couleurs à tout un tas
de produits de placement financiers.
De ceux que l’on a pris pour faire plaisir
à son banquier, à un assureur convaincant,
et que l’on a laissé dans un coin, histoire
d’oublier leurs très mauvaises performances
ces cinq dernières années... Or, ceux qui
pensaient avoir beaucoup perdu après
l’explosion de la bulle Internet, mais qui ont
gardé leur sang-froid peuvent souffler.
2 584 Mds d’€
capitalisation d’Euronext fin avril 2006.
Si l’ascension continue, à la conquête
des 5 500 points et pourquoi pas des 6 000,
on peut envisager voir des petits porteurs
réaliser quelques plus-values, ou, en tout cas,
sortir du marché pour récupérer leur argent.
Une bonne nouvelle pour la consommation
et un risque limité pour les marchés de voir
la progression de l’indice freinée, stoppée ou
inversée pour cette seule raison. Voilà belle
lurette que le cours des actions cotées ne
dépend plus de la simple loi de l’offre et
de la demande. Mais d’abord de centaines
de paramètres que des traders et des
analystes financiers (dont beaucoup lisent
d’ailleurs ces lignes et souriront au passage)
étudient à longueur de journée pour donner
la tendance sur une valeur, un secteur ou tout
le marché. Leur opinion est que les
indicateurs économiques mondiaux, malgré
les fortes tensions sur les matières premières
et l’énergie, sont plutôt au vert. En particulier
les indicateurs européens. Les investisseurs
se bousculent, avec des masses d’argent
frais, à la recherche de placements
à rendement. En France : chômage en baisse
régulière depuis 12 mois. Bourse en hausse
continue depuis 30 mois. Croissance 2006
attendue entre 2, et 2,5 %, tendance
confirmée encore dernièrement par
l’Observatoire français des conjonctures
économiques (OFCE) qui table sur 2,2 %...
Il n’y a désormais ni obstacle ni excuse pour
ne pas appliquer le plan Pébereau
d’assainissement
des comptes de la Nation.
Jean-Baptiste Giraud
directeur de la rédaction
* Il réunit les quarante valeurs
principales, pondérées
par leurs capitalisations respectives.
La semaine éco
vue par Éric Revel
« Révolutions »
économiques
Retrouvez Éric Revel tous les soirs
sur LCI pour le Journal
et l’Invité de l’économie
QUELLE STRATÉGIE
POUR THOMSON ?
L’AUTRE RÉVOLUTIONNAIRE
DE LA POSTE !
Et elle est où, et elle est où la stratégie ? Le destin du
groupe Thomson est suspendu à un communiqué
alambiqué : Franck Dangeard, son PDG, veut-il
sortir son groupe de la bourse ? Le vendre à un
fonds d’investissement américain ? (ce qui - au
passage - serait une nouvelle épine douloureuse
dans le pied du gouvernement Villepin si sourcilleux
ces derniers temps en matière de « patriotisme
économique ») Augmenter le capital ? Qui sait ?
Sans stratégie claire, la bourse perd patience et le
titre recule. Médiatiquement, Franck Dangeard est
un homme rare. Il laisse la rumeur courir. Bercy se
tait pour l’instant. Si l’on fait preuve d’optimisme, on
pourrait écrire que le groupe Thomson accélère sa
mutation ! Si l’on croit moins à l’exercice du moment,
on peut écrire que Thomson a perdu le cap car la
boussole est déréglée. Il est urgent d’agir. Ce groupe
a besoin de fonds pour développer ses nouvelles
activités. L’argent est le nerf de la guerre mais aussi
de toute stratégie industrielle... à condition d’en
établir une, clairement énoncée. Franck Dangeard
le sait. Les marchés financiers l’attendent bien
évidemment au tournant.
Tout le monde sait qu’Olivier Besancenot de la Ligue
communiste révolutionnaire (LCR) travaille à
La Poste de Neuilly-sur Seine. La commune de
Sarkozy, excusez du peu. Se cache un autre
révolutionnaire dans les murs de la grande
entreprise publique qui compte 300 000 salariés.
Son nom ? Jean-Paul Bailly , le président du
groupe. Tranquillement mais sûrement, l’ancien
président de la RATP a mis en ordre de bataille
ce groupe pour lui permettre d’affronter la
concurrence qui sera totale dès 2009 dans le
Courrier. La Poste, qui attaque aussi de front les
banques françaises avec les services financiers
de sa Banque postale, et qui, en plus, tente de
conserver (avec les Caisses d’épargne) son
monopole sur le livret A ! Quel toupet, quelle
audace ! Mais le plus fort n’est pas dans les chiffres
financiers. Le plus fort ? D’ici à 2010, la moitié des
salariés de La Poste ne seront plus fonctionnaires
(2/3 aujourd’hui)... Ils seront salariés de droit
privé. Jean-Paul Bailly a réussi ce tour de force :
« privatiser » socialement ce géant français sans
que les défilés et les pancartes ne remplissent
les rues. Bailly, le révolutionnaire ! Je vous l’avais
bien dit.
LE FRET FERROVIAIRE
BALBUTIE EN FRANCE
LE BRÉSIL CONTRE LA BOLIVIE
Le président bolivien, avec ses soldats, a nationalisé
le pétrole et le gaz de son pays, au nom du peuple !
Grand bien lui en a fait (lire p.14). Mais voilà, le
président brésilien Lula (lui aussi révolutionnaire
lorsque, président du Parti des travailleurs, il
promettait le grand soir !) ne l’entend pas du
tout de cette oreille. Car la principale compagnie
pétrolière privée – qui va être très embêtée – est
brésilienne ! Du coup, le Brésil promet de revoir à
la baisse les investissements dans ce pays... Bras
de fer entre deux révolutionnaires ! Qui va céder ?
Moralès ou Lula ?
LULA DA SILVA
La Commission a publié un premier bilan de
libéralisation du fret ferroviaire en Europe...
Ou, plus exactement, des premières années de
cette toute nouvelle libéralisation. Bilan peu glorieux
pour la France. En Allemagne, plus d’une centaine
d’entreprises sont entrées sur le marché du fret.
Mais dans notre pays, seules trois sociétés se sont
lancé dans l’aventure. Dans ce secteur, comme
dans celui de l’électricité au temps où EDF, groupe
public, faisait son marché en Italie, la France dit
« Fais ce que je te propose mais ne fais pas ce que
je fais » ! Les transporteurs européens, comme la
Deutsche Bahn, n’arrivent pas à pénétrer le marché
français. Mais, de son côté, la SNCF n’hésite pas
à tenter l’aventure dans d’autres pays européens.
Y a-t-il un réflexe de patriotisme économique qui
cache encore son nom ?
Économie Matin N°64
p. 3
ACTU ÉCO
ÉCO PLUS
EN MARCHE ARRIÈRE Les ventes
de voitures neuves en France ont reculé
de 6,7 % en avril selon le Comité des
constructeurs français de l’automobile
(CCFA). Un chiffre à nuancer car le mois
d’avril 2006 a compté deux jours ouvrés
de moins qu’en 2005. Les marques
françaises souffrent le plus, faute
de nouveaux modèles. Les ventes
de PSA ont ainsi plongé de 6,5 %
et celles de Renault de 6,1 %.
Les marques étrangères n’ont lâché
que 5,2 %. Depuis le début de l’année,
le marché des voitures neuves
est en recul de 1,8 %.
LES VILLAGES
TOMBENT DANS LE VAL
Les associations de tourisme associatif
VAL et Villages vacances familles
(VVF) se marient. Le nouvel ensemble,
VAL VVF, devient le principal acteur du
tourisme familial associatif. Il représente
32 000 lits répartis dans 102 villages
de vacances et trois centres pour
les jeunes soit 6 400 logements sur
48 départements. L’ensemble emploie
1 000 personnes en haute saison
et réalise un chiffre d’affaires
de 76,5 millions d’euros.
LA POSTE :
DES RÉSULTATS À LA LETTRE
Tout va bien pour La Poste. Le groupe
a publié ses résultats : 557 millions
d’euros de bénéfice net pour 2005,
en hausse de 49 %, et un résultat
d’exploitation en hausse de 44 %,
à 755 millions d’euros. Le chiffre
d’affaires de l’établissement public
progresse également, de 3,5 %,
à 19,329 milliards d’euros.
LE RETOUR
DU PLOMBIER POLONAIS
La France recrute à l’Est. Pour faire
face à la pénurie de main d’œuvre
dans certains secteurs, le ministère de
l’Emploi a publié une liste de 61 métiers
pour lesquels les conditions d’entrée
en France seront simplifiées, pour les
citoyens des nouveaux pays entrants
dans l’Union européenne. Ainsi,
les professionnels du bâtiment,
de l’hôtellerie, de l’agriculture,
ou du commerce vont pouvoir recruter
directement en Estonie, Lituanie,
Pologne, République tchèque, Slovaquie,
Hongrie ou Slovénie.
LE FLOP DES VENTES
DE DISQUES
Fausse note dans l’industrie du disque :
les ventes de musique en France ont
reculé de 12 % au premier trimestre
selon le Syndicat national de l’édition
phonographique (Snep). Deux
explications sont avancées : le débat sur
la loi sur le téléchargement – qui aurait
incité les internautes à « se servir »
avant de devoir payer – mais aussi les
manifestations anti-CPE, mobilisatrices
des populations habituellement clientes
des disquaires.
p. 4 Économie Matin N°64
Mondial de foot à Munich
Jour J - 30
Encore quelques billets disponibles
C
’est votre dernière chance d’encourager les Bleus en Allemagne ! Le site www.fifaworldcup.
com, billetterie officielle de la
Coupe du monde de football,
remet en ligne un peu moins de 60 000 tickets.
Délivrés au compte-gouttes, les précieux sésames proviennent d’amateurs qui se sont désistés
ou qui n’ont pu payer. « Le nombre de billets disponibles sera probablement plus élevé ultérieurement
qu’au début de la phase de vente » rassurent les
organisateurs. La demande est énorme puisque
15 millions de passionnés du ballon rond se disputent depuis un an les 3 millions de places réservées au grand public. Il existe deux formules :
le billet individuel, disponible jusqu’à la veille de la
rencontre, ou le package pour suivre le parcours de
votre équipe préférée, disponible jusqu’au 7 juin.
Pour le moment, les tickets remis en ligne concernent des matchs moins attractifs comme TogoCorée du Sud. Mais quelques places sont encore
disponibles pour les demi-finales. Le prix des places varie selon les différentes phases de la compétition. En poule, vous devrez débourser entre
35 et 100 €. Pour la finale, les prix s’envolent : de
120 à 600 €. Il n’existe pas d’autre mode de distribution. La Fédération Française de Football n’a reçu
que 8 % de billets pour ses rencontres, soit 2 900 à
3 700 places par match. Elle les a redistribués aux
partenaires économiques, aux ligues régionales
450 millions d’€
budget du Comité d’organisation allemand de la Coupe
du monde, dont 200 millions d’euros de billetterie.
Source : www.fifaworldcup.com.
de football et au club des supporters de l’Équipe
de France. Inutile de se mettre hors-jeu avec le
marché noir : les billets sont nominatifs et équipés
d’une puce électronique pour identifier leur détenteur. Et si, malgré tout, vous n’avez pas la chance
d’obtenir un pass, vous pouvez toujours visionner
les matchs avec vos amis sur un téléviseur HD (lire
ci-dessous)
Benjamin Breny
La télévision haute définition, enfin !
T
hierry a l’œil qui s’allume, la moustache qui frise... Le ballon soulève
une volée d’herbe, fuse vers la cage.
Nous sommes le 9 juin, et Thierry
se bénit pour son achat : un téléviseur certifié « HD Ready ». Littéralement : prêt pour
la haute définition. L’image explose sur les écrans,
jusqu’à 1 920 pixels, soit trois fois plus qu’une télévision classique à tube cathodique (Pal). La Coupe
du monde de football est en France le premier évenement retransmis en qualité HD. Un tournant dans
l’image télévisuelle, négocié avec un retard certain :
déjà 5 ans que les chaînes HD se multiplient outreAtlantique ! L’institut de sondage GfK estime que
300 000 TVHD supplémentaires seront vendues à
l’occasion de la Coupe du monde. D’ici à la fin 2006,
8 % des foyers français seraient alors équipés d’une
TVHD contre 3,5 % aujourd’hui. Le prélude d’une explosion : la TVHD, c’est une image plus nette et plus
claire, un son transmis en numérique comparable
à celui des CD audio, et un format d’image 16/9e,
plus proche de la vision humaine. Sonia, vendeuse
à la Fnac des Champs-Élysées à Paris, promet « des
promotions, mais pas de baisse de prix ». Elle sait
vendre ! Pour bénéficier de cette qualité d’image
inédite, vous devrez posséder un téléviseur labellisé
« HD Ready » (premier prix Fnac à 490 €) et souscrire à l’option HD sur TPS (5 € par mois) ou CanalSat
(9 € par mois), premiers opérateurs a avoir parié sur
l’image révolutionnaire. À quoi s’ajoutent l’abonnement et le décodeur (TPS mise sur 30 000 abonnés
89 %
taux d ‘équipement des ménages français en
téléviseurs compatibles HD en 2017. Source GfK.
d’ici à un mois). Pour les constructeurs de récepteurs, la lutte sera sanglante. « D’ici à fin 2006, 90 %
de notre gamme de téléviseurs sera labellisée ‘‘ HD
Ready ’’ » affirme Emmanuel Ducolombier, responsable de la communication chez Philips. Samsung
est aujourd’hui leader sur le marché de la TVHD. Mais
Philips, partenaire officiel de la Fifa pour le Mondial,
prépare de grandes opérations commerciales pour
tenter de le « tacler ». Sony, LG, Toshiba, Panasonic,
Thomson... On connaît déjà le grand gagnant du Mondial : la TVHD !
Olivia d’Espous
ACTU ÉCO
La devise européenne est au plus haut depuis 1 an
ÉCO PLUS
L’euro, notre meilleur ennemi
IMMOBILIER
EN MINUSCULE RECUL
Le prix des appartements a cédé
0,05 % entre le 1er avril et le 1er mai,
dans les huit premières agglomérations
françaises selon l’indice immobilier
BoursoPAP, mis en place par les sites
Boursorama et De Particulier à
Particulier. La baisse est de 0,06 % pour
les maisons. Sur un an, la hausse pour
les appartements est de 9,19 %
et de 9,75 % pour les maisons.
LA CARTE DE CRÉDIT...
QUI FAIT CRÉDIT!
Jusqu’à présent, les cartes – dites de
crédit – ont toujours été, en France
(à la différence de celles de nos voisins
anglo-saxons), des cartes de paiement.
À débit immédiat ou différé, mais
à débit. La banque BNP Paribas lance
la première carte « de crédit », pour
régler des achats en trois fois ou avec
un différé de paiement de trois mois.
Chaque détenteur d’une carte de débit
de BNP Paribas va se voir proposer
ce nouveau service, baptisé Terceo,
personnalisable selon ses besoins.
Attention, le crédit proposé n’est bien
sûr pas gratuit. Le client paiera
les intérêts liés aux paiements par
le biais de Terceo. Ce taux a été fixé
à 11,9 % l’an : inférieur au taux des
agios mais supérieur à celui des prêts
personnels.
L
a monnaie européenne, notre monnaie, le célébrissime euro, est censée booster l’économie de la zone !
Mais elle est aujourd’hui la bête noire
des entreprises. À juste titre ! L’euro
qui s’apprécie (autrement dit qui prend de la valeur)
provoque des ravages dans les comptes de résultat*.
Première victime : la compétitivité. Car quand l’euro
augmente face au dollar, le prix des produits européens
s’accroît par rapport aux produits libellés en dollars. À
l’inverse, les importations de produits non européens
deviennent plus compétitives que les marchandises
de la zone euro. Les entreprises perdent des parts de
marché et la croissance économique s’en ressent :
« Une augmentation de l’euro de 15 % sur un an réduit
d’environ 0,4 point le taux de croissance des pays de
la zone... L’emploi aussi en pâtit. Pour ne plus souffrir
des fluctuations de l’euro, les entreprises sont tentées
de délocaliser » explique Marc Touati, responsable des
études économiques chez Natexis Banques Populaires. Selon lui, il y a de quoi s’inquiéter de cette appréciation de la monnaie européenne : « En 2005, la croissance a été assez bonne, en partie parce que l’euro a
bien baissé après avoir atteint des records en 2004.
Mais en 2006, s’il ne baisse pas d’ici à septembre et si,
a fortiori, il continue de s’apprécier, la croissance dans
la zone euro n’atteindra pas les 2 % et retombera même
vers 1,4 % en 2007 » prévient Marc Touati. Autre préoccupation de taille pour la croissance européenne : le
pétrole, toujours autour des 70 dollars le baril... Car,
mécaniquement, quand son prix augmente, le dollar
baisse, mais aussi la croissance : selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une hausse du prix du
baril de 10 dollars sur un an coûte aux pays de l’OCDE
0,4 point de croissance.
Sandrine Allonier
1,269 $ pour 1 €
(au 5 mai 2006).
*Contrairement au bilan, photo des biens et des engagements
de l’entreprise tout au long de sa vie,
le compte de résultat concerne l’année qui vient de s’écouler..
À SUIVRE DU 8 AU 14 MAI
LUNDI 8
FÉRIÉ
Commémoration de l’armistice
du 8 mai 1945.
TERRORISME
Conférence internationale sur
le terrorisme à Abuja au Nigéria,
jusqu’au 10 mai. Des experts
internationaux se penchent sur
les problèmes liés à la sécurité
autour des sites pétroliers de
compagnies internationales
notamment.
MARDI 9
JOURNÉE DE L’EUROPE
20e édition de la manifestation.
En souvenir du 9 mai 1950, date à
laquelle Robert Schuman et Jean
Monnet proposaient à l’Allemagne
la création de la Communauté du
charbon et de l’acier, la Ceca.
p. 6 Économie Matin N°64
COLLOQUE
La place de la France dans
le monde, colloque organisé
par l’Institut de relations
internationales et stratégiques
(Iris). Parmi les thèmes abordés,
« Le patriotisme économique :
illusions et réalités », « L’enjeu
majeur de l’innovation
technologique »…
Jusqu’au 10 mai à Paris.
MERCREDI 10
JEUX VIDÉO Ouverture
du salon E3 (Electronic
Entertainment Expo) à Los
Angeles. Le salon annuel de
l’industrie du jeu vidéo,
jusqu’au 12 mai au soir.
AUCHAN Assemblée générale
des actionnaires. Gérard
Mulliez, actuel PDG, devrait
annoncer les modalités de sa
éco histo
succession. Son neveu,
Vianney Mulliez, est pressenti
pour la succession (lire Homme
de la semaine, p.12).
VENDREDI 12
ARCELOR
Publication des résultats
trimestriels du leader européen
de l’acier convoité par Mittal.
GASTRONOMIE
Salon Saveurs des plaisirs
gourmands, jusqu’au 15 mai,
à l’Espace Champerret à Paris.
Tarif : 8 €.
À VENIR
ONLINE 2006
Les Journées du marketing,
de la publicité et de la relation
client sur Internet. Les 17 et 18
mai, au Cnit, à la Défense à Paris.
8 MAI 1886
UNE POTION
NOMMÉE
COCA-COLA…
Ce jour-là, un pharmacien du
nom de John Pemberton
crée un remède aux « vertus
curatives » à base de feuilles de
coca et de noix de cola.
Le même jour, il en vend
9 verres à 0,05 $ pièce. En 1887,
le produit est racheté pour
2 300 dollars de l’époque par
l’homme d’affaire Asa Griggs
Candler. Lequel se lance alors
dans une campagne marketing
intense à l’origine de l’essor de
la boisson. En 1892, la CocaCola Company devient une
entreprise. 120 ans plus tard,
ce ne sont pas moins de 400
marques qui composent le
groupe. Un chiffre d’affaires
de plus de 18 milliards d’euros
et un bénéfice net de près
de 4,8 milliards.
Fructueux mélange !
2026 : l’odyssée de l’espace européen
Scénario 2
Scénario 1
L’Europe, un projet du passé L’Europe, la belle histoire
B
ruxelles, 9 mai 2026. La journée de l’Europe ? Voilà déjà quelques
années que l’on n’en parle plus. Depuis l’entrée de la Turquie et
de la Croatie en 2015, la Serbie Monténégro, l’Albanie, le Kosovo,
la Bosnie-Herzégovine et la République Yougoslave de Macédoine
en 2020, l’ensemble du Maghreb et l’Europe orientale frappent à la
porte... Mais les institutions européennes sont débordées. À plus de 30, on dépasse les
600 millions... et personne n’est d’accord sur le même projet de constitution. Les anciens
pays locomotives, en outre contributeurs nets du budget européen (l’Allemagne, l’Autriche, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède versent plus qu’ils ne reçoivent)
n’ont pas réussi à redresser suffisamment leurs économies, et ont refusé que leur fardeau
financier s’accroisse. Le budget de l’Union est donc minimum. L’Europe est sans moyens,
sans projets, aussi bien institutionnels, juridiques que budgétaires. Elle devient une simple
zone de libre échange.
455,4 millions d’habitants
dans l’Union au 1er janvier 2004, soit 7,5 % de la population mondiale.
B
ruxelles, 9 mai 2026. Tout va bien ! Depuis l’adoption de la constitution en 2008, la journée du 9 mai est fériée dans les 29 pays de l’Union
en souvenir du discours de Robert Schuman, le 9 mai 1950. L’homme
politique avait ancré ce jour-là la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), embryon de la communauté.
L’entrée de la Turquie et de la Croatie sont intervenues comme prévu, mais les nouvelles adhésions sont remplacées par des accords de coopération. Grâce aux réformes économiques
entreprises par les pays fondateurs et au dynamisme des nouveaux pays entrants (déjà en
2004 – selon Eurostat – l’Estonie affichait 11,1 % de croissance, la Lettonie 10,5 %, la Slovaquie 7,6 % et la Tchéquie 6,9 % !), la croissance économique de la zone est passée de 1,4 %
en 2004 à 5 % en 2026 ! Le chômage, à 8,1 % dans la zone euro en 2006, est tombé à 5 %. Le
noyau dur des pays fondateurs s’investit dans tous les projets et joue le rôle de moteur de l’Europe. Douze pays en 2006 : la zone euro compte aujourd’hui 20 membres. Comme l’expliquait
déjà cette année-là José Manuel Durao Barroso, président de la Commission européenne à
l’époque, « l’élargissement a été un grand succès, non seulement pour les nouveaux États
membres, mais aussi pour les anciens. »
Muriel Roy
Remerciements à Philippe Moreau-Defarge, chercheur à l’Institut français de relations internationales (Ifri)
et à Hugues de Jouvenel, directeur du cabinet d’études Futuribles, pour leurs éclairages.
Source : Centre d’information sur l’Europe.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
À l’occasion de la vingtième journée de l’Europe le 9 mai, le Centre d’information sur l’Europe lance une
grande enquête nationale. Tous les Français sont invités à donner leur avis – jusqu’à la fin du mois
de juin – sur leur vision du projet européen dans vingt ans. Voici quelques-unes des 70 questions,
réparties en 12 thèmes, que vous retrouverez sur le site www.touteleurope.fr
L’Europe, puissance économique
Dans vingt ans, que sera devenue l’Europe selon
vous ?
• Une des principales puissances économiques
mondiales.
• Une puissance économique en retard
sur l’Amérique et sur l’Asie.
• Un espace économique appauvri par la pression
de la mondialisation.
• Une puissance participant à un développement
plus durable.
• Une société de plein emploi.
• Une société de consommateurs vieillissants.
• Autre chose.
Les conditions de l’élargissement
Avec lesquelles de ces affirmations êtes-vous
d’accord ?
• Il faut renforcer la coopération entre les États
membres avant d’élargir encore l’Europe.
• Il faut réformer le fonctionnement des institutions
avant d’élargir encore l’Europe.
2
1
La journée
d’Ariane,
citoyenne
d’Eurotopia
9 mai 2020, 9 heures : Ariane se rend
à la Sorbonne s’inscrire au programme Erasmus : elle souhaite étudier
en Bulgarie l’année prochaine ! Le
programme de coopération entre
établissements d’enseignement
supérieur européens s’impose à tous
les étudiants de l’Union. En 2006,
1,2 million de jeunes Européens en
avaient déjà bénéficié. Ariane recevra même une bourse de l’UE.
1
p. 8 Économie Matin N°64
• Il faut conditionner toute adhésion au respect
des droits et des libertés.
• Il faut délimiter les frontières de l’Europe avant
de poursuivre l’élargissement.
• Il faut continuer à financer l’adaptation
des nouveaux entrants.
• Il faut réduire le nombre des États membres
actuels.
Votre regard sur l’Europe aujourd’hui
D’après vous, que représente l’Europe pour
la France ?
• Une menace pour notre identité et nos valeurs.
• Un danger pour notre souveraineté.
• Un coût exorbitant.
• Un moyen de moderniser le pays.
• Une source de prospérité et de croissance.
• Un gage de paix et de sécurité.
La suite sur www.touteleurope.fr... et les premiers
résultats dans Économie Matin dès la mi-juin !
3
4
11 heures : Ariane connecte son PC
grâce aux bornes sans fil. Elle jette
un œil à l’actualité : le président de
l’Union européenne prononce son
discours pour la Journée de l’Europe. Après la Slovénie et la République tchèque, les pays baltes viennent d’intégrer la zone euro. Mais en
Bulgarie, Ariane devra encore payer
en lev l’année prochaine…
2
4
ÉVÉNEMENT
La construction européenne depuis 1957
500 km
FINLANDE
NORVÈGE
Helsinki
1981 : Europe des Dix
Stockholm
1986 : Europe des Douze
1990 : Réunification allemande
Mer
Baltique
SUÈDE
1995 : Europe des Quinze
Tallinn
DANEMARK
2004 : Europe des Vingt-Cinq
2007 : Europe des Vingt-Sept
Riga
Mer
du Nord
Pays candidats
ESTONIE
LETTONIE
LITUANIE
Copenhague
RUSSIE
PAYS-BAS
ROYAUME-UNI
Dublin
Berlin
Amsterdam
Varsovie
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Prague
Paris
LUXEMBOURG
Océan
Atlantique
Vienne
Budapest
AUTRICHE
Ljubljana
SLOVÉNIE
SERBIEMONT.
AL.
ITALIE
ESPAGNE
Sofia
BULGARIE
MALTE
Mer
Noire
MAC.
TURQUIE
Athènes
Mer Méditerranée
Économie Matin
ROUMANIE
Bucarest
CROATIE BOS.
Madrid
MOL..
HONGRIE
Rome
PORTUGAL
UKRAINE
SLOVAQUIE
Bratislava
SUISSE
FRANCE
Lisbonne
BIÉLORUSSIE
Bruxelles
BELGIQUE
IRLANDE
Pensons l’Europe autrement ! Le 9 mai, nous
fêterons officiellement l’Europe. Trois semaines
plus tard, le 29 mai, on se souviendra qu’il y a
un an les Français ont voté contre le traité
établissant une constitution pour l’Europe.
Parce que la crise ouverte par ce non exprimé
à une large majorité souligne aussi celle que
traverse la vie politique française, il faut
entendre ce que les Français ont dit le 29 mai.
On a beaucoup entendu parler, lors de la
campagne référendaire, de projet européen
alors que, pour la génération qui a trente ans
aujourd’hui tout particulièrement, l’Europe n’est
plus un projet, mais d’abord un héritage. Penser
l’Europe autrement, parce que l’enjeu suppose
qu’on l’aborde sans tabou et que l’on exige
des propositions. En voici trois :
1- Redonner du sens à l’aventure
communautaire sous l’angle du patriotisme
économique européen. L’Europe inquiète,
alors qu’elle a été conçue pour protéger et
défendre nos intérêts par rapport aux autres
grandes régions du monde. C’est la raison
d’être de l’Union.
2- Repenser les objectifs fixés à la Banque
centrale européenne dont l’horizon ne peut
se limiter à la stabilité des prix mais doit,
à l’instar de la Federal Reserve américaine,
intégrer les enjeux de croissance et d’emploi.
3- Engager la réflexion qui s’impose sur
l’élargissement et les frontières. Se dispenser
de fixer des frontières à l’Europe, c’est prendre
le risque de diluer l’idée européenne en tant
que telle. Après l’arrivée prévue, en 2007,
de la Roumanie et de la Bulgarie, on pense aux
pays de l’ex-Yougoslavie comme la Croatie,
mais aussi à la Macédoine. Enfin, la question
des frontières est aussi celle de nos relations
avec les pays voisins comme l’Ukraine
ou la Russie : quels partenariats stratégiques ?
Pensons l’Europe autrement en effet, pour,
d’un héritage, en faire à nouveau
une aventure collective.
Vilnius
POLOGNE
ALLEMAGNE
Londres
FÉDÉRATION
DE RUSSIE
Nicosie
GRÈCE
CHYPRE
L’Union fait la force… de recherche
L
’avenir sera technologique. Dommage pour l’Union européenne : son
budget de recherche est 4 fois plus
faible que celui des États-Unis ! Heureusement, plusieurs projets d’envergure sont en cours. Galileo, programme européen de
radionavigation par satellite, vient directement
concurrencer le GPS (Global positioning system)
américain. Le système européen, conçu pour un
usage civil (à la différence du GPS, contrôlé par les
autorités militaires), servira aux transports, à la justice, aux systèmes de recherche et de sauvetage...
Galileo et ses 30 satellites devraient entrer en service en 2008 (investissement de 3,2 à 3,4 milliards
d’euros, financé pour près d’un tiers par l’UE). Le jeu
en vaut la chandelle : la Commission européenne
estime le marché de la radionavigation par satellite à
12 milliards d’euros à l’horizon 2010 et à 28 milliards
en 2020. À plus long terme, l’UE planche sur l’énergie avec le projet international Iter (International
thermonuclear experimental reactor). L’objectif ?
Domestiquer l’énergie de combustion des étoiles,
quasi-inépuisable et non polluante... Ambition – con-
40 %
* Pensions l’Europe autrement ! Débat public proposé par l’Atelier
Europe des Jeunes Actifs UMP le mercredi 10 mai à 20 heures,
Salle Colbert. Accueil à partir de 19 h 30. Nombre de places
limité. Inscription sur jeunesactifs.org.
augmentation prévue pour le budget européen 2007-2013
dans le domaine de la recherche et développement.
Source : Centre d’information sur l’Europe.
6
7
19 heures : avec son mobile, Ariane
suit son trajet au mètre près grâce
à Galileo, le système européen de
radionavigation par satellite. Elle se
connecte à Mobile Signal, service
payant lancé en France en 2006 : il
met en relation des personnes proches partageant des centres d’intérêt
persos ou pros. Justement, un étudiant Erasmus autrichien est dans le
même wagon qu’Ariane…
15 heures : elle prend un billet pour
Sofia, histoire de visiter sa future
résidence. La croissance du trafic entre États membres a doublé
depuis 2006. Le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) compte
aujourd’hui 89 500 km de routes et
94 000 km de rails, dont quelque
20 000 km de lignes TGV (au moins
200 km/h). Les travaux ont coûté
225 milliards d’euros à l’UE.
5
François Guéant
délégué national des Jeunes Actifs UMP
Récit Laure Japiot
5
troversée – énorme : elle exige la construction d’un
réacteur capable de confiner des températures
10 fois supérieures à celles du soleil ! Il faudra plus
de 30 ans d’expérimentation pour obtenir des résultats... peut-être ! Les États-Unis, le Japon, la Corée, la
Chine et la Russie participent. Mais l’UE s’est engagée à financer la moitié du programme pour obtenir
la construction du réacteur à Cadarache, près d’Aixen-Provence. Les retombées économiques d’Iter
sont estimées à plusieurs milliards d’euros avec
4 000 emplois indirects pour la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur et pour le reste de la France. Il faut
semer pour récolter...
Laure Japiot
édito manager
L’Europe
n’est plus
un projet,
c’est
un héritage
1957 : Europe des Six (traité de Rome)
1973 : Europe des Neuf
éco quick
• 17,6 milliards d’euros
versés par la France au budget de l’UE en 2005.
• 12,6 milliards d’euros
d’aides européennes versées à la France.
Source : Centre d’information sur l’Europe.
6
Économie Matin N°64
p. 9
CHIFFRE
PARLANT
Cure d’austérité,
le prix de l’effort
Jeux vidéo :
la vie virtuelle à prix réels !
ECONOMIE MATIN - cçc - JEU VIDEO
CP050506 - 130 X 85
> Dans le prix d'un jeu vidéo pour console, vous payez
Développement (création,
programmation, licence…) :
12,2 %
L’Institut de l’entreprise (IDE) vient de
publier ses propositions pour la maîtrise
des dépenses publiques (Agenda 2012)*.
L’ensemble des réductions
de dépenses et des gains de recettes
possibles, au plan de l’État,
des collectivités locales et des organismes
de sécurité sociale s’élèverait à environ
100 milliards d’euros !
100 milliards, c’est…
• Près de 9 % de l’endettement public,
• 3 millions d’années de travail d’un
fonctionnaire payé 30 000 €,
• les vacances pendant plus de 2 ans
des 24 millions de foyers français**,
• une économie d’impôts sur le revenu
de 5 600 € pour chacun des 18 millions
de foyers imposables,
• plus de 4 fois le déficit extérieur
français en 2005***.
Pourquoi ne pas distribuer cet Agenda
2012 aux prétendants de 2007 ?
* Lire Économie Matin du 2 mai.
** Dépenses annuelles prévues par foyer en 2006 :
1 884 €. *** 22,77 milliards d’euros.
Gérard Huguenin
Auteur de Argent, ce qu’il faut faire,
(Devenir riche, c’est possible) Eyrolles.
Le commentaire de meilleurtaux : Le taux d’intérêt à 10 ans est en
forte hausse : 4,03 % au 28 avril 2006 contre 3,94 % au 7 avril 2006.
Cette augmentation en un peu moins d’un mois est très significative.
Soulignons tout de même que ce taux reste bas par rapport aux
moyennes constatées précédemment. Aux États-Unis, l’augmentation
du taux d’intérêt à 10 ans se situe à 5,10 % au 28 avril contre 4,94 % au
7 avril. Confirmation de nos prévisions de hausse des taux de crédits
immobilier sur l’année 2006. Toute l’info sur www.meilleurtaux.com
p. 10 Économie Matin N°64
TVA :
16,4 %
Édition
(marketing) :
10 %
Royalties au
fabricant de
console :
Magasin :
28,5 %
18,9 %
Grossiste :
Économie Matin - Source : CLVE
combien ça coûte ?
G
host Recon, Fifa Street, Age of Empire, Les Sims... Si ces noms de légende ne vous disent rien, c’est que
vous ne faites pas partie des 23 %
de Français « accros » aux jeux
vidéo sur console ou ordinateur : le thème du salon E3
(Electronic Entertainment Expo) du 10 au 12 mai à Los
Angeles. Ce loisir en plein boom coûte pourtant cher !
Côté plates-formes, le marché est dominé par les consoles de salon, suivi par les consoles mobiles et enfin
les PC. L’Insee a calculé que le budget pour une console
avec son équipement minimum (un jeu, une manette
supplémentaire et une carte mémoire) tourne autour de
600 €. Vendues 190 € en moyenne – dixit l’institut GfK
–, les consoles elles-mêmes peuvent atteindre des sommets : comptez 250 € pour la PSP (PlayStation portable)
de Sony, 400 € pour la Xbox 360 de Microsoft... La PS3,
attendue pour novembre, pourrait s’afficher entre 500
et 600 €. D’où l’émergence, avec Micromania, enseigne
pionnière de distribution de jeux vidéo, d’un marché de
la console d’occasion. L’idéal pour recycler des objets
qui se renouvellent tous les 6 ou 7 ans... Difficile pour
les fabricants de rentabiliser leurs produits si vite ! Ils se
rattrapent sur les cartouches : le jeu vidéo français est
l’un des plus chers au monde. Un CD-Rom coûte environ
18 €, les logiciels pour console
se vendent en moyenne 37,50 €,
et les nouveautés se lancent
à 60 ou 70 € ! Plus de la moitié
de la somme revient au fisc et
au magasin. Mais quel que soit
l’éditeur du jeu, le fabricant de
console récupère des royalties
sur les ventes : elles peuvent atteindre 20 % du prix toutes taxes
comprises. Les Français achètent néanmoins 21 millions de
jeux par an, dont deux tiers pour
consoles.
14 %
combien ça rapporte ?
P
lus fort que le cinéma ! Avec
1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2005, le marché des jeux
vidéo dépasse l’industrie cinématographique et devance même la
musique... Selon GfK, avec près de 19 millions d’euros
générés en France en moins de 4 mois, Gran Turismo
4, sur PlayStation 2, a été le premier produit culturel
du 1er semestre 2005 : devant la vidéo de Shrek 2,
l’album des Enfoirés et le très médiatique Da Vinci
Code ! Qui profite du pactole ? Près de 40 % des jeux
sont publiés par quatre poids lourds internationaux :
Nintendo, Electronic Arts, Sony et Microsoft. Les éditeurs français (Infogrames, Ubi Soft, Vivendi UP...)
s’arrogent néanmoins 24 % du marché. Ils exportent
d’ailleurs plus des trois quarts de leur production et
publient régulièrement des succès mondiaux. Mais le
secteur est en mouvement (Electronic Arts a acquis
récemment 19,9 % du capital d’Ubi Soft) car l’industrie
souffre de coûts de production de plus en plus lourds.
Il faut désormais compter 15 à 20 millions d’euros
d’investissement (hors marketing) pour un jeu à
succès, contre environ 5 millions pour la précédente
génération de consoles. La création (scénaristes,
graphistes et musiciens) représente à elle seule plus
de la moitié des dépenses !
Le seuil de rentabilité
d’un jeu est donc évalué à
360 000 pièces pour PC et à
215 000 pour un jeu sur consoles. Et sur le seul marché
français, moins de 15 titres
par an se vendent à plus de
100 000 exemplaires... Côté
distribution, le leader français est Micromania, avec
300 millions d’euros de chiffre d’affaires. À chacun de
tirer son épingle du jeu !
Laure Japiot
VOTRE ÉCONOMIE
REVUE DE PRESSE FRANÇAISE
Les constructeurs
baissent le son
Depuis le 1er mai, les fabricants de baladeurs audio doivent
bloquer le volume maximal des appareils à 100 décibels. Un
volume équivalent à celui d’un marteau-piqueur distant de 10
mètres. La belle affaire ! Pour échapper à la réglementation,
il suffit de changer le casque d’origine. Rien n’empêche le
consommateur de dépasser le nombre de décibels autorisés.
Les problèmes de surdité touchent aujourd’hui 5 millions de
personnes en France, dont 10 % sont des jeunes de moins
de 18 ans.
Immigration :
atout ou handicap ?
Près de la moitié des Français (46 %) considèrent que
l’immigration est un atout pour la France. Pour 39 % en
revanche, c’est un handicap, et pour 6 %... « ni l’un ni l’autre.»
Sur la question précise de l’apport économique, les avis
sont à égalité : 42 % positifs, 42 % négatifs. Pour 48 % des
Français interrogés, il faut « choisir les immigrés en fonction
des besoins économiques de la France » (un sondage mené
sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la
population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode
des quotas).
Je ne veux pas travailler...
On est sur la bonne voie ! Le nombre d’enfants de 5 à 14 ans
qui travaillent à travers le monde a chuté de 10 % entre 2000 et
2004, passant de 211 millions à 191 millions selon un rapport
de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’Afrique
compte encore le plus fort pourcentage d’enfants qui travaillent,
soit 26 %, contre 19 % en Asie-Pacifique. L’Amérique latine et
les Caraïbes font figure de bons élèves : ce chiffre a chuté des
deux tiers au cours des 4 dernières années pour atteindre un
taux de 5 % des enfants de cette zone.
Villepin plie
mais ne rompt pas
Après
le
CPE,
voilà
Clearstream ! Avec les
remous de ce scandale
financier, le Premier ministre
Dominique de Villepin
affronte une nouvelle crise
politique. Au point de
provoquer des rumeurs de
démission... qu’il a tenu
à infirmer sur les ondes
d’Europe 1 : « Rien ne
justifie aujourd’hui un départ
et rien ne m’empêchera de
remplir la fonction qui est la
mienne. »
Les Français saquent
la politique économique
Trois quarts des Français (72 %) jugent que la politique
économique menée par le gouvernement est mauvaise
établit un sondage BVA pour BFM et Les Échos. Un nouveau
« record d’impopularité » pour la politique économique du
gouvernement... Les Français sont en revanche plus partagés
sur le retrait du CNE (contrat nouvelle embauche) : 46 % sont
favorables à une telle option, tandis que 44 % se prononcent
pour son maintien.
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Économie Matin N°64
p. 11
ACTU ÉCO
ÉCO IN
INA, MINE D’OR
DES TÉLÉVORES
Vous n’avez pas pu regarder le JT du jour
de votre naissance… Et pour cause !
C’est possible ! Grâce à l’Ina, Institut
national de l’audiovisuel, qui a mis en
ligne une grande partie de ses archives.
Le site www.ina.fr offre plus
de 100 000 émissions, soit 10 000 heures
de programmes. Des discours du général
de Gaulle aux premiers pas de l’homme
sur la lune en passant par les grands
événements sportifs de ce siècle, les
internautes se ruent sur les moments
cultes d’une télé sacrée désormais ouverte.
La numérisation des archives de l’Ina coûte
10 millions d’euros chaque année : mais
80 % du contenu du site sont gratuits !
Le reste n’est pas inaccessible : entre
1 et 12 €. De quoi expliquer le fulgurant
succès d’ina.fr. Six millions de connexions
le jour de son lancement pour un site
qui recevait habituellement 350 000 visites
chaque mois.
Cécile Mortreuil
ÉCO OUT
Homme de la semaine : Gérard Mulliez
Bye, M. Auchan
« C’est la vie, la vraie » : après 45 ans d’exercice,
Gérard Mulliez – 75 ans – se retire cette semaine
de son « trône » d’Auchan au profit de son neveu,
Vianney Mulliez. L’information, divulguée par notre
confrère Linéaires, devrait se voir confirmer officiellement le 10 mai lors de l’assemblée générale des
actionnaires du groupe. Petit séisme familial en perspective... « Gérard Mulliez aurait préféré voir son fils,
Arnaud, prendre sa succession. Mais il ne détient que
9 % du capital et son avis ne fait pas le poids face aux
76 % détenus par l’Association familiale des Mulliez,
l’AFM » explique Bertrand Gobin, journaliste au sein
du magazine à l’origine du « scoop »*. Gérard Mulliez
les a tous rendus millionnaires, mais ils veulent marquer une rupture. Nommer Arnaud c’était, en quelque sorte, laisser Gérard ». Vianney Mulliez, patron
d’Immochan, filiale immobilière du groupe, est donc
le favori du « clan ». L’heureux élu, 43 ans, n’a pas
suivi le parcours traditionnel de la famille, sur le terrain, aux côtés des chefs de rayon. « Il n’a pas tâté
de la gondole ! » Diplômé de HEC, expert-comptable,
l’homme d’affaires a fait ses classes dans l’audit.
« Il est très bien perçu par les directeurs de magasin, reconnaît Bertrand Gobin, ils le décrivent comme
un dirigeant très brillant et il bénéficie d’une bonne
image ». Indispensable pour accompagner Auchan
dans les défis qui l’attendent. Le numéro 2 français
de la distribution doit plus que jamais rattraper son
retard sur Carrefour : 121 hypers en France, contre
217 pour le leader, en plein réveil. Il s’agit notamment
de redresser la part de marché sur les produits de
Le « vieux » Conservatoire national des
Arts & Métiers (200 ans d’existence !)
accuse son âge. Cet établissement public
investi de missions de formation, de
recherche et de diffusion de la culture
scientifique et technique va devoir trouver
les moyens de rénover ses bâtiments – on
parle de 115 millions d’euros de travaux.
Or le Cnam, dont Gérard Mestrallet, PDG
de Suez, préside le conseil d’administration,
connaît les hauts et les bas d’une gestion
largement subventionnée. C’est ainsi que
l’année « noire » du Cnam de 2004 s’est
soldée par un déficit d’exploitation
de 5,4 millions d’euros. Rattrapée en
2005 par un solde positif de 1,9 million.
« Nos ressources proviennent à hauteur
de 40 % de nos prestations vendues aux
entreprises » proteste Bernard Macimora,
directeur-adjoint, qui insiste sur les efforts
budgétaires entrepris.
OE
p. 12 Économie Matin N°64
chiffre d’affaires Auchan en 2004.
Source Auchan.
consommation, passée sous la barre des 10 %. Idem
à l’international. L’objectif, affiché en 2000, d’ouvrir
50 hypermarchés par an à l’horizon 2005, est à moitié réalisé. Dans la famille Mulliez, Vianney va devoir
se faire un prénom... original !
Muriel Roy
* Auteur de Le Secret des Mulliez,
disponible sur www.lempiredesmulliez.com
Entreprise de la semaine : Quaero
Un concurrent de Google ? Chiche...
S
CASSE AU CNAM
30 Mds d’€
on nom (provisoire), Quaero (je
cherche, en latin). Son objet : un
projet global, énorme, tentaculaire, apparemment européen – en
tout cas franco-allemand – qui
intégrerait des outils de gestion des contenus multimédias, des bibliothèques virtuelles, des traductions
automatiques, de la production... Le tout orchestré
autour d’un moteur de recherche planétaire à la Google (qu’il concurrencerait). Cette usine à gaz sur le
papier, agréée par la toute nouvelle Agence de l’innovation industrielle, laisse les chroniqueurs dubitatifs.
« Pour l’heure, ce ne sont que des mots. Un projet né de
la réunion d’entreprises géantes aux côtés de startup. Est-ce une nouvelle technologie de recherche ? La
relève future du moteur Voilà de France Télécom, frappé d’obsolescence ? » se demande Olivier Andrieu,
éditeur d’une lettre professionnelle et expert français
des technologies de recherche en ligne* En tout cas,
l’énoncé de l’enveloppe financière – non officielle –
affectée au Quaero franco-allemand semble ridicule :
250 millions d’euros (dont 90 millions apportés par
l’Agence de l’innovation) quand l’investissement d’un
Microsoft à la poursuite de Google (avec MSN Search)
frise les 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) !
Pourtant, la liste des « associés » au projet accrédite
ses enjeux : autour du maître d’ouvrage, le Français
Thomson, s’agrègent Deutsche Telekom, France
Télécom, Thalès, le français Exalead (qui fournira
le moteur) et toute une batterie de jeunes entrepri-
ses reconnues pour leur savoir-faire. Patron ? Pas de
nom. Calendrier ? Objectif 2011. « Impossible ! pour
Olivier Andrieu, À la vitesse à laquelle les géants du
moteur de recherche verrouillent leurs partenariats,
Quaero, qui n’invente a priori aucune nouvelle technologie, ne trouverait plus personne avec qui signer
des contrats... » Alors ? Google aligne 1,38 milliard
de dollars de chiffre d’affaires (1,09 milliard d’euros).
Un inventeur français, Armand Rousso, monte le projet Accoona – moteur de recherche intelligente – avec
la Chine. L’Europe semble entrer dans la guerre de la
recherche en ligne sans vrais moyens... Où est le
bogue ?
Olivier Magnan
* www.abondance.com
79 millions
de requêtes par jour via Google, 900 par seconde.
Source : Nielsen/NetRatings.
ÉCO PLUS
LES JAPONAIS AIMENT
LES « MINIS » Les Japonais délaissent
de plus en plus les voitures classiques
au profit des mini-véhicules. Les ventes
des premières ont chuté, en avril, pour
le dixième mois consécutif, de 7,8 %
sur an à 242 516 véhicules alors que
les ventes des seconds ont progressé
de 5,2 % à 149 361 unités pour le
quatrième mois de suite. Quand on vit
sur une île...
Le président bolivien nationalise les hydrocarbures
Énergie : ça chauffe en Amérique Latine !
C
EVO MORALES
L’EUROPE MET LA MAIN À LA PÂTE
L’activité du secteur manufacturier dans
la zone euro a progressé en avril
à 56,7 % contre 56,1 % en mars.
Il atteint son plus haut niveau depuis
septembre 2000 selon l’institut
NTC Research. L’enquête souligne
« une forte croissance des nouvelles
commandes » mais aussi une brusque
« accélération de l’inflation des prix
d’achats. » Parallèlement dans la zone,
le taux de chômage poursuit
sa décrue, à 8,1 % en mars, contre
8,2 % en février. Il s’élevait à 8,8 %
de la population active en mars 2005.
Pour l’ensemble des 25 pays de l’Union
européenne, le taux reste inchangé
à 8,4 % mais il a baissé par rapport
à l’an dernier (8,9 %).
L’OMC
TOUJOURS DANS L’IMPASSE
Le gong a sonné le 30 avril :
les 149 pays de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC) ne sont
toujours pas d’accord sur la baisse des
droits de douane appliqués aux produits
agricoles et industriels. Pascal Lamy,
le directeur général de l’organisation,
a invité le 1er mai, les pays membres
à redoubler d’efforts pour sortir de
l’impasse leurs négociations.
BRUXELLES DYNAMITE
UN CARTEL DANS LA CHIMIE
Ils ne lui disent pas merci... Sept acteurs
du monde de la chimie, dont les géants
Total et Solvay, ont été dénoncés
par un huitième... et épinglés par la
Commission européenne.
Ils se seraient entendus sur les prix des
agents blanchissants entre 1994
et 2000. L’allemand Degussa
a accepté de coopérer avec les autorités
de la concurrence en échange d’un
blanchiment total. Sans cela, il lui en
aurait coûté 130 millions d’euros.
Les « autres » se partageront une
facture de 388 millions d’euros, la plus
élevée décidée par Bruxelles depuis
3 ans et demi.
p. 14 Économie Matin N°64
8 Mds de m
3
de gaz produits en Bolivie en 2004.
Source : Agence internationale de l’énergie (AIE).
hose promise, chose due... Le président bolivien Evo Morales, élu en
décembre 2005, en avait fait son
cheval de campagne électorale.
Il vient de proclamer par décret la
nationalisation du secteur du gaz et du pétrole. Pour le
pays le plus pauvre d’Amérique Latine, l’enjeu est de
taille : la Bolivie possède la deuxième réserve gazière
de la région, derrière le Venezuela. Et si la production
pétrolière (40 000 barils par jour) est plus modeste, au
total l’exploitation des hydrocarbures représente 15 %
du PIB. « L’État récupère la propriété, la possession et
le contrôle total et absolu de ces ressources » a déclaré fièrement Evo Morales le 1er mai. Autrement dit, les
gisements d’hydrocarbures passent sous la coupe de la
compagnie nationale YPFB et l’État récupère 82 % des
revenus pétroliers. Vingt-six multinationales étrangères
sont concernées, dont Repsol (Espagne), Total (France), Exxon (États-Unis), British Gas (Grande-Bretagne)
et Petrobras (Brésil). Un nouveau coup dur pour elles :
il y a un mois, le président vénézuélien Hugo Chavez
a saisi les puits pétroliers gérés par ces compagnies
étrangères. Effet domino ? « Il y a, en Amérique latine,
une main mise croissante de l’État sur l’économie, mais
pas de nationalisation totale en réalité. En Bolivie, par
exemple, le gouvernement n’a pas les moyens de gérer
seul le secteur pétrolier. Il a besoin des investissements
des compagnies étrangères. Ces pays veulent juste une
plus grande part du gâteau... sur fond de discours nationaliste et d’enjeux électoraux pour certains » analyse
Carlos Quenan, professeur à l’Institut des hautes études de l’Amérique Latine (HEAL). Reste que ces méthodes musclées risquent d’affecter la réputation et l’image
de la Bolivie auprès des investisseurs, et pas seulement
dans le pétrole...
Sandrine Allonier
Restricted stock
Stock options neuves
pour grands patrons
L
es stock options sont moins à la mode.
Ces fameuses actions proposées à moindre coût aux dirigeants ou aux salariés seraient boudées par les entreprises. C’est
une étude sur la rétribution des patrons
des 250 compagnies américaines les plus importantes
qui le montre. Le cabinet Frederic W. Cook & Co, en 2005,
a calculé que l’utilisation des stock options ne concernait
plus que 90 % de ces sociétés contre 99 % en 2003. Certes, les nouvelles règles de comptabilité américaines
sont moins favorables aux stock options (en français
options sur titres). Il n’empêche : les « stock » restent
un système de motivation très répandu pour les grand
patrons. Peut-être pas pour longtemps, vu la progression
spectaculaire des restricted stock, déjà utilisés par 66 %
de ces entreprises contre 49 % en 2003. Le restricted
stock qui récompense les performances ou l’ancienneté
(vested stock) du dirigeant ressemble à l’attribution gratuite d’actions aux salariés ou aux mandataires sociaux,
lancée début 2005 en France. Il s’écoule un délai (plusieurs années) entre la décision d’attribution et le moment où le bénéficiaire devient effectivement propriétaire de ces actions. Et un autre délai à respecter avant
de les vendre. Résultat, avantage fiscal pour les deux
parties : imposition décalée, et pas de charges sociales
puisque le restricted stock n’est pas un salaire. Aux ÉtatsUnis, cette forme de rétribution semble encore marginale
2,29 millions d’€
valeur des actions, sous forme de restricted stock, qui
seraient offertes en 2006 par Bank of America à son
patron Kenneth Lewis. Source : The Wall Street Journal.
face aux salaires astronomiques de certains patrons.
On parle de 790 000 € pour Jeffrey Immelt (General
Electric) en 2005. Pour Edward Graskamp du cabinet
Frederic W. Cook & Co, ce genre de récompense liée à la
valeur de l’entreprise en bourse et aux performances sur
une certaine durée « devrait plaire aux actionnaires ».
Gilles Klein
5 CONTINENTS
REVUE DE PRESSE
INTERNATIONALE
Poutine dégaze en Europe
Le gaz fuse où il veut… Cette évidence physique n’aurait pas dû échapper
aux puissances occidentales soucieuses de contenir le gaz russe dans son
espace géographique. Vladimir Poutine, le président russe, vient de signer,
non sans satisfaction, un accord d’échange d’exploitation d’un champ gazier
en Russie avec l’Allemagne. Donnant-donnant : Angela Merkel la chancelière
est venue tout spécialement au 8e sommet germano-russe pour offrir la
réciproque à Gazprom, la compagnie gazière nationale de Russie : l’allemand
BASF s’adjuge 35 % de l’exploitation du gisement. Occasion perdue de se
taire pour les pays européens qui auraient souhaité voir Gazprom ne pas
s’aventurer sur ses marchés. Vexé, Poutine a délivré un message bien senti
aux nez des acteurs européens sensibles à son gaz : « Quand on vient chez
nous, c’est pour investir au nom de la mondialisation. Mais quand nous
prospectons à l’étranger, nos entreprises sont taxées d’expansionnisme… »
Bien joué, Angela… Source : The Moscow Time (Russie)
Le silence
des immigrés a fait du bruit
Exploitations agricoles, usines, restaurants et autres commerces américains
ont été largement victimes le 1er mai de la « journée sans immigrés »
organisée aux États-Unis par les populations étrangères outre-Altantique.
« Des centaines de milliers d’immigrants ont rallié le mouvement à travers le
pays afin de mettre en lumière leur rôle économique crucial, et de dénoncer
la législation qui vise à prendre pour cible les immigrants clandestins », juge
le quotidien britannique. Parmi les manifestations de cette journée, des
défilés et le boycott de toute activité économique, achat ou travail. Les 40
millions d’Hispaniques représentent la première minorité outre-Atlantique et
constituent 8 % de l’électorat. Il y aurait 11 ou 12 millions de sans-papiers.
Source : Financial Times (Royaume Uni
LES CARNETS
DE VOYAGE
Le monde
sans papier
est en train
de... s’écrire !
« Paper isn’t a big part of my day » (Le papier,
j’y touche peu au cours de ma journée de travail)
a dit en passant Bill Gates à l’occasion d’une
interview dans Fortune Magazine du 17 avril
2006. À l’ère de la civilisation numérique,
le document électronique comme moyen de
communication dans les entreprises est devenu
incontournable. Du reste, une simple évaluation
du retour sur investissement montre que les
entreprises bénéficieraient largement du tout
électronique. Dans la plupart des compagnies
high tech, le mail est devenu primordial.
C’est même le meilleur moyen
de communication : il surpasse largement
le téléphone, les documents traditionnels,
jusqu’aux réunions ! Dans les
compagnies aériennes, une véritable révolution
est en train de s’opérer : le billet virtuel est en
plein essor. Voyager sans titre de papier devient
« normal ». Le paperless (on pourrait dire le
« zéro papier ») offre un grand nombre
d’avantages, notamment par le gain de temps,
de main d’œuvre, donc d’économies palpables.
Depuis quelques années, je n’utilise que
les billets électroniques, du moins pour
les destinations qui s’y prêtent. Lorsque je
prépare un voyage, je reçois une confirmation de
ma réservation par e-mail après l‘achat du billet.
Ainsi ai-je l’option de l’imprimer n’importe où
et à tout moment, sans risque de vol ni de perte.
Cette simplicité et cette souplesse se traduisent
par une nette réduction des temps et des coûts
d’administration dont bénéficient au bout du
compte non seulement les clients, mais aussi
les compagnies. Malgré quelques résistances,
tous les autres secteurs commencent à
raisonner leur activité sans papier. Et vous ?
Jacques Bonjawo
Ingénieur-Senior program manager
Microsoft, Redmond, USA
Essayiste et diplômé de MBA finance, auteur
de Internet, une chance pour l’Afrique et L’Afrique du XXIe siècle (Karthala).
L’escalier japonais
économise l’énergie
Un peu de sport ! Le ministère japonais de la Santé « invite » ses employés
et visiteurs à utiliser l’escalier plutôt que l’ascenseur. Le bâtiment, à Tokyo,
compte pourtant 25 étages et 18 ascenseurs... Alors pourquoi cette
demande ? C’est une mesure d’économie d’énergie destinée à lutter contre
le réchauffement climatique. Et au passage, elle vise à réduire les risques
d’obésité parmi le personnel. Ministère de la Santé oblige.
Source : The Asahi Shimbun (Japon)
Économie Matin N°64
p. 15
VOTRE ARGENT
Chapsal/Mermoz
Carte d’identité
Superficie : 10 000 m2
Nombre de logements : 205
Nombre de bâtiments :
4 bâtiments de 4 à 9 niveaux.
Date de construction : 1957 pour le plan
ancien, 1968 pour le plus récent.
Nature des travaux : lavage haute pression
des façades (briques) sévèrement
encrassées par la pollution, avec application
d’un traitement technique imperméabilisant,
démontage-décapage-remise en peinture
des persiennes de toute la copropriété.
Immobilier
Pour vendre,
il faut montrer
patte blanche…
T
ermites, plomb, amiante, métrage... L’ordonnance du 8 juin
2005 impose que le vendeur
transmette à l’acheteur un « dossier » lesté de diagnostics techniques. Ils seront annexés à la promesse de vente,
ou à l’acte authentique. Lesquels ?
• le risque d’exposition au plomb pour les immeubles construits avant le 1er janvier 1949,
• la présence ou l’absence de matériaux ou produits amiantés,
• la présence (ou non, il faut l’espérer) de termites
dans un immeuble bâti situé dans une zone délimitée par arrêté préfectoral,
• l’état de l’installation intérieure de gaz naturel
réalisée depuis plus de quinze ans pour les logements concernés,
• le diagnostic de performance énergétique dont la
durée de validité est de 10 ans,
• l’état des risques naturels et technologiques dans
les zones couvertes par des plans de prévention
de risques prévisibles, prescrits ou approuvés, ou
dans des zones de sismicité définies par décret.
En cas de vente d’un appartement ou de locaux
situés dans une copropriété, le constat porte
exclusivement sur la partie privative de l’immeuble
affectée au logement ou au local. Manque l’un des
documents lors de la signature de l’acte authentique de vente ? Le vendeur ne peut pas s’exonérer
de la garantie des vices cachés correspondante.
Christophe Cremer
PDG de meilleurtaux.com
Logement
Amélioration de l’habitat :
le plébiscite du Pass-Travaux
Dans le cadre d’un important programme de ravalement de façade, 10 copropriétaires de la résidence
Chapsal-Mermoz, de Joinville-le-Pont, ont obtenu d’Aliance 1 % Logement un prêt Pass-Travaux.
Bernard Macé, le président du conseil syndical de la copropriété, est l’un d’eux. Il a détaillé la mise
en place du prêt avec Lucie Artis, présidente d’Alliance.
Un ravalement de façade pour une copropriété de
10 000 m2. Voilà un projet d’envergure pour un président de conseil syndical !
(sourire) C’est le moins que l’on puisse dire ! L’opération s’est d’ailleurs déroulée en deux temps. Deux
immeubles ont été traités en 2004 et les deux suivants en 2005.
Quel était le coût global pour la copropriété ?
907 459,78 €, comprenant non seulement le coût
de l’entreprise de ravalement mais aussi les frais
de maîtrise d’œuvre, donc l’architecte, l’assurance
dommage-ouvrage et les honoraires du syndic.
D’où le bienvenu prêt Pass-Travaux ! Quelle était
votre quote-part ?
Personnellement, j’ai bénéficié d’un prêt d’un montant de 5 500 € que j’ai choisi de rembourser sur
5 ans. Il est possible d’obtenir jusqu’à 8 000 €, remboursables sur une durée maximale de 10 ans. Avec
un TEG hors assurance facultative de 1,5 %, c’est
vraiment très intéressant !
Vos copropriétaires ont-ils été satisfaits de l’octroi
de leur prêt ?
Certainement. J’ai eu très peu de retours à ce sujet
en réalité. C’est plutôt bon signe d’ailleurs. Quand
les gens ne disent rien, c’est que ça va ! En revanche, si tel n’avait pas été le cas, je les aurais certainement entendus ! (sourire). J’ai eu de très bons
retours en revanche quant à la simplicité de montage du dossier. La plupart des copropriétaires ont
trouvé la démarche aisée, que ce soit par téléphone
puis par courrier ou par Internet via le site d’Aliance
1 % Logement. J’en ai fait l’expérience moi-même.
15 jours après avoir rendu un dossier complet, les
fonds m’étaient versés ! C’était parfait ! Nous avons
eu une interlocutrice dédiée chez Aliance 1 % Logement. Elle s’est occupée de la globalité de notre dossier. Ce qui nous a facilité la tâche ! Toutefois, j’aimerais formuler un regret.
Lequel ?
Le prêt Pass-Travaux est réservé aux salariés des
entreprises privées* mais aussi aux retraités ou futurs retraités du secteur**. Nous étions concernés
au premier chef car notre copropriété est composée
majoritairement de personnes âgées. Or, beaucoup
n’ont pu y prétendre car elles étaient en retraite depuis plus de 5 ans. 5 ans, c’est un peu court compte
tenu de l’époque actuelle. 10 ans, ç’aurait été bien !
Vous pensez qu’on peut en toucher deux mots au
ministre ?
* non agricoles.
** depuis moins de 5 ans à la retraite ou à moins de 5 ans de la retraite.
Lucie Artis
Pour plus d’informations
sur ces aides, rendez-vous
sur le site :
www.aidologement.com/aliance
code privilège R1015544
avec
Placements
Le pétrole cher ? Et l’or, alors !
E
n décembre dernier, nous vous
avions recommandé d’investir
dans l’or : depuis, l’once a gagné
20 % (en euros) et la sicav Merrill
Lynch World Gold Fund (part en
euros) que nous vous avions suggérée, + 35,8 % !
Et la tendance devrait se poursuivre. En bénéficiant du triple statut d’actif financier décorrélé des
autres marchés, de valeur refuge historique et de
matière première très demandée, le cours de l’or
jouit de nombreux facteurs de soutiens conjoncturels et structurels. En tant que matière première
tout d’abord, l’or connaît le même sort que le pétrole. L’offre est très limitée, en raison de capacités
de production et de découvertes de nouveaux gisements insuffisantes. Parallèlement, la demande qui
suit la vigueur de la croissance mondiale reste vive.
En qualité de valeur refuge, les tensions géopolitiques et les craintes d’une crise du dollar entraînent
nombre d’investisseurs à s’en procurer. Enfin, et
surtout, la spéculation sur le métal jaune se fait de
plus en plus en puissante. À l’instar du pétrole, les
fonds de pension et surtout les fonds spéculatifs
poussent à la hausse le cours de l’once qui atteint
un nouveau record à 636 $ au début du mois. L’or
trouve désormais sa place dans l’allocation d’actifs,
aux côtés des actions, des obligations et de l’immobilier. Ils constituent à eux seuls 50 % des échanges
sur le marché de l’or. Ils sont plus présents encore
dans les sociétés d’exploitation des mines d’or cotées en bourse, longtemps délaissées par les investisseurs qui considéraient ces valeurs comme
appartenant à la « vieille économie ». Leur décote
constitue une opportunité supplémentaire de gain
d’autant plus élevé que le cours de l’or poursuit sa
hausse. C’est le pari du fonds que nous vous recommandons, la sicav Merrill Lynch World Gold Fund, de
la maison de gestion d’actifs Merrill Lynch Investment Managers, filiale de la prestigieuse banque
d’affaires internationale Merrill Lynch. Sans doute
le meilleur fonds spécialisé sur ce marché, tant par
les performances réalisées que par l’originalité de
l’allocation stratégique sectorielle et l’efficacité de
la sélection des valeurs. Le fonds joue à plein « l’effet chinois », pour jouir du formidable potentiel de
croissance de la demande d’or chinoise. Et le choix
du titre Zijin a été plus que judicieux : + 126 % depuis le début de l’année ! Au total, après une performance exceptionnelle de 51 % en 2005, la sicav progresse de plus belle, cette année,
avec une hausse de 28 %.
Florence Chatelet
Retrouvez cet article sur
www.sicavonline.fr/
economiematin
avec
Économie Matin N°64
p. 17
MÉDIAS
FIL DE PUB
L’eau minérale envahit le métro
Vittel se remet à flots !
Les gratuits s’unissent
pour une action payante
L
es gratuits À nous Paris, Économie
Matin, Femmes en Ville, Journal
du Golf, Metro et Sport ont créé
l’Association pour la promotion de la
presse magazine gratuite d’information
(ADPGI). « La presse gratuite a besoin
d’être représentée. Elle revendique les
mêmes droits que la presse payante » souligne son président Francis Jaluzot (ex-20
Minutes, fondateur de Sport). Première action de l’ADPGI : adhérer à Audipresse, la
société de référence qui mesure l’audience
de la presse magazine.
la vitalité promue par la marque constitue un vrai
discours citoyen.
Pourquoi ce changement d’identité visuelle ?
La marque souffrait d’une image vieillissante. Son
packaging n’avait pas été relooké depuis près de 10
ans. Vittel s’est trouvé un nouveau discours, illustré
par sa signature : « Revittelisez-vous ! »... Et une
toute nouvelle identité visuelle rouge, plus moderne,
plus épurée et plus tonique ! Pour donner davantage
de poids à ce changement radical, la marque nous a
demandé d’imaginer une opération originale autour
de sa signature...
PRESSE
De quoi s’agit-il ?
Nous avons mis en place dans le métro un véritable
parcours vitalité ludique pour inviter les gens à entretenir leur forme physique : des affiches montrant
des exercices à faire sur le quai ou dans la rame, des
marelles devant les portillons, et des autocollants
pour inciter à monter les marches des escaliers
4 à 4 ! Nous voulions illustrer concrètement le discours de la marque dans le quotidien des consommateurs.
1 800
bouteilles de Vittel sont consommées
chaque minute dans le monde, dixit la marque.
E
Lagardère en veille
L
agardère, qui vient de récupérer
4 milliards d’euros grâce à
la vente de ses actions EADS,
se dit prêt à étudier toute opportunité
dans le monde des médias. Le groupe
a aussi annoncé qu’il n’était pas opposé
à l’entrée d’un troisième partenaire dans
Sud, la société créée autour de ses titres
de presse méditerranéens et de ceux
du Monde. On cite les filiales régionales
de Groupama, Crédit Agricole, et des
Caisses d’Épargne...
Les Parisiens « métrophobes » n’y ont pas droit
alors ?
Pas du tout, eux aussi peuvent être revittelisés... sur
les quais de Seine ! Nous avons mis en place, en partenariat avec la Mairie de Paris, des cours gratuits de
tai-chi, kung-fu, capoeira et gymnastique suédoise,
tous les dimanches matin jusqu’au 25 juin.
lle avait perdu sa vitalité : la
marque d’eau minérale a décidé
d’inonder le métro parisien à grand
spectacle pour inciter les gens à
faire de l’exercice ! Pour Catherine
Lafaille, responsable du projet Vittel chez Ubi Bene,
l’agence de communication qui a monté l’opération,
avec
Abonnement à Presse News?
01 41 10 98 30
Propos recueillis par Sandrine Allonier
B
BAROMÈTRE ÉCONOMIE MATIN/DATOPS
Plébiscite pour Bouygues et Alstom
Martin Bouygues
(Bouygues)
Patrick Kron
(Alstom)
Henri Lachmann
(Schneider Elec.)
Pierre Blayau
(Geodis / PSG)
Gérard Mestrallet
(Suez)
Carlos Ghosn
(Renault)
Jean-François Cirelli
(Gaz de France)
Noel Forgeard
(EADS)
Ferdinand Piëch
(Volkswagen)
Anne Lauvergeon
(Areva)
Patrick
Kron
- Économie Matin
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Év de
+ 25
- 1,27 %
+ 50
+ 4,73 %
+ 17
+ 2,56 %
40,5
+ 94
- 2,95 %
40
+ 26
+5%
-
+ 0,81 %
39
+8
+ 3,58 %
38
+ 12
- 3,71 %
30
+ 49
- 4,02 %
22,5
+ 39
+ 0,58 %
97
82
66,5
39,5
Les entreprises dont on parle
6
0
20
au 4
Henri
Lachmann
Score de visibilité
8 avril
Plus elle s'élève dans le graphe, plus l'entreprise est visible dans la presse.
Dans le rouge, elle subit des critiques négatives.
Dans le vert, elle bénéficie de commentaires positifs.
m
Martin
Bouygues
Du 2
Les patrons dont on parle
Tendance par rapport à la semaine précédente
Score de visibilité
250
250
BOUYGUES
ALSTOM
200
200
150
150
EADS
FRANCE
TELECOM
SUEZ
PEUGEOT
100
AREVA CI
100
ALCATEL EDF
CAP
GEMINI
onalité positive 0
TTonalité
Tonalité
égative
onalité nnégative
0 T
-40
-20
0
20
40
60
80
100
La technologie Datops, leader européen de la veille, mesure la visibilité pondérée des sociétés européennes cotées, et celles de leurs patrons, sur 600 sources
médias français en ligne. Pour toute information supplémentaire, contactez [email protected] ou tel : 01 56 43 24 24.
p. 16 Économie Matin N°64
ouygues et Alstom
restent en tête de
notre baromètre de
visibilité médiatique des
entreprises cette semaine.
Le groupe de BTP français
a racheté la participation
de l’État dans Alstom,
équipementier dans les
domaines de l’énergie et
des transports. L’État réalise ainsi une plus-value de
1,26 milliard d’euros ! Les
PDG Martin Bouygues et
Patrick Kron, qui avaient
« commencé à flirter » dès
la fin de l’année dernière,
n’ont pas encore chiffré les
éventuelles synergies de
leurs deux groupes. Troisième patron de la semaine, Henri Lachmann doit
sa visibilité à l’assemblée
générale de Schneider
Electric. Le PDG a recueilli
une pluie d’éloges avant
de laisser sa place à son
successeur Jean-Pascal
Tricoire. Chez Suez, l’actualité a porté sur la fusion
avec Gaz de France : les
deux patrons ont confirmé
à la presse le calendrier de
l’opération prévue en décembre.
AUTO
Toyota Rav 4
4 x 4 vert et long
L
orsqu’un constructeur – en l’occurrence Toyota – se décide à
remplacer un modèle qu’il vend à
plus de 12 000 exemplaires, rien
qu’en France, on redouble d’attention ! Or voici venu le temps du nouveau Rav 4,
le petit 4 x 4 de ville, le best-seller des beaux quartiers que l’on trouve assurément plus dans le XVIe
arrondissement que sur les pentes du Mont Ventoux ! Et surprise, ils nous l’ont changé. Il est plus
long, plus large, et l’on a même de la place à l’arrière avec une banquette ajustable qui dégage le
coffre en cas de besoin. Et puis surtout, il n’existe
qu’en 5 portes à la grande tristesse des dames du
XVIe (encore elles !) qui avaient plébiscité le Rav
3 portes au point que ce modèle constituait 30 %
des ventes. Hélas, dans le domaine, ce n’est pas
hausse des ventes de Toyota neuves
Vaucresson (siège de Toyota France) qui comen France en avril. Source CCFA.
mande mais Tokyo. Qui a décidé que le marché
américain était prioritaire et qu’il réclamait un
châssis long ! Ces dames se reporteraient massivement sur le Suzuki Grand Vitara qui vient avec beaucoup d’à propos de
sortir une version 3 portes. L’autre attrait du nouveau Rav reste sans conteste son moteur, un diesel de 177 chevaux entièrement dépollué (système D-CAT pour Diesel Clean Advanced Technology). « Nous sommes réellement en avance, se réjouit
Michel Gardel, vice-président de Toyota France. Non seulement, nous filtrons les particules, mais encore les NOx, les oxydes
d’azotes responsables des pluies acides, ce dont on ne se préoccupe pas en Europe. Les diesels ancienne génération sont
interdits dans les centres ville au Japon pour cette raison. » Le nouveau Rav 4 nous a donné satisfaction durant les 1 200
kilomètres de notre parcours type, montrant des qualités de silence et d’économie (en moyenne 7 litres aux cent grâce à
une boîte 6 vitesses). Une critique cependant, la lourde porte est inutilisable en ville une fois sur deux car elle demande un
bon mètre pour se déployer. Son prix : 33 990 € en version D-CAT.
Gérard Jouany
13 %
CINÉMA
Camping :
Dubosc-les-flots
VOLVO FRANCE
À LA SUÉDOISE...
Une femme patronne d’une marque
– Volvo – dans un milieu masculin
carrément macho, Maria Stenström.
Maria (ses collaborateurs proches l’appellent par son prénom) ne manque
pas d’expérience. Dans les années
1990, alors que Renault et Volvo doivent se marier, elle participe au projet
Safrane. Elle devient responsable de
marchés à Göteborg avant de prendre la direction de l’Europe du sud.
Un passage à Moscou lui apprendra à
gérer les situations compliquées. Le
bureau du directeur général dans le
grand parc qu’occupe Ford, la maisonmère à Saint-Germain-en-Laye, est à
l’image de sa locataire : modeste et
sans ostentation. Elle parle pourtant
de ses voitures avec passion. Elle veut
faire les petites autos de la gamme
« à la manière Volvo », c’est-à-dire sûres et respectueuses de l’environnement. Elle est branchée technologies
et vante les aides à la conduite qui
épaulent le conducteur « et qui coupent le téléphone dans les rondspoints » pour qu’il se consacre à la conduite. Au prochain Mondial de l’Auto de
Paris en septembre, viendra la C30, la
Volvo la plus petite jamais produite.
En attendant, Maria fait la promotion
du C70, un merveilleux coupé cabriolet, tant il est vrai que les pays de neige
n’ont pas leur pareil pour faire des voitures de soleil !
GJ
M
ichel Saint-Josse, un chirurgien esthétique, emmène, à bord de son Aston
Martin, sa fille en vacances à Marbella. Mais en cours de route, son véhicule tombe en panne et tous deux échouent au camping des Flots Bleus, au
Cap-Ferret... Après s’être immiscé dans l’univers de la jet set puis dans celui
du ballon rond avec 3 zéros, le réalisateur Fabien Onteniente s’intéresse au
petit monde bien particulier du camping. Dans cette comédie où il a voulu montrer « la simplicité, la
gentillesse et les vertus du cœur » sans jamais se moquer des campeurs, le cinéaste s’est entouré
d’une distribution prestigieuse au premier rang de laquelle Gérard Lanvin, qu’il retrouve quatre ans
après 3 zéros, Mathilde Seigner et les expérimentés Claude Brasseur et Mylène Demongeot. Sans
oublier le comique Franck Dubosc qui joue pour la première fois un premier rôle sur grand écran.
Co-scénariste sur le film, l’éternel séducteur a été l’un des grands artisans du projet, lui qui a fait du
camping jusqu’à l’âge de... 36 ans !
150 000
..
Comédie française de Fabien Onteniente – 1 h 35
Avec Gérard Lanvin, Franck Dubosc, Mathilde Seigner, Antoine Duléry,
Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Frédérique Bel...
Sortie : 26 avril 2006
Site officiel : www.camping-lefilm.com/site.htm
avec
camping cars immatriculés en France.
Source : Syndicat des véhicules de loisirs (Sicverl), 2005.
ÉCONOMIE MATIN – 60 rue de Ponthieu – 75008 Paris – Tél. : 01 56 43 24 44 – Fax : 01 56 43 24 25, www.economiematin.com – Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-Baptiste Giraud – Président du comité éditorial : Alain Fourment – Directeur des opérations : Frédérick Fabry – Rédacteur en chef : Olivier Magnan – Rédactrice en chef adjointe : Muriel Roy. Rédaction : Sandrine Allonier, Judikael Hirel, Laure Japiot, Gérard Jouany, Gilles
Klein, Laure Tosin. Stagiaire : Olivia d’Espous – Responsable des partenariats : Constance de Corbière – Responsable de la diffusion : Géraldine Monjean – Administration : Anne-Sophie Desroziers – Conception graphique : Nathalie
Sautière. Contacts publicité : GS Régie – Sylvain Attal, [email protected], Virginie Laplace, 01 40 95 57 40 [email protected] - Audrey Rossi, 01 40 95 57 42, [email protected] – MRE (emploi-formation), Frédérique Johnson,
01 47 38 50 46, frederique.johnson@mre-mediasfr. – Mediamarketing (petits formats) – Corina Tataru, 01 41 38 86 17, [email protected] – Multifinances Conseils Europa (publicité financière) 01 57 28 39 46. Numéro
de commission paritaire en cours. Imprimé par Québécor, Torcy. Distribué par GD International. Abonnements : 35 euros par an – Tirage : 300 000 exemplaires. Édité par la SAS de presse LE POOL PRESSE, au capital de 61 600
euros. Principaux associés : Nord Europe Private Equity et Île-de-France Développement, Société Bretonne de Développement, Bleucom, datops, Jean-Baptiste Giraud. Tout droit de reproduction réservé. Édition Grand Ouest,
5 rue Boileau, BP 81408, 44014 Nantes Cedex 01. Tél: 02 40 73 31 31. Fax : 02 40 73 88 40. mail : [email protected]. Éditeur : Nouvel Ouest SA. Photos – Une : Photos. Une : www.iStockphoto.com - page 3 : Communauté
européenne 2006, PT – page 4 : www.iStockphoto.com – page 6 : www.iStockphoto.com – page 8 : MAE/DCI, Communauté européenne 2006, www.iStockphoto.com – page 9 : www.iStockphoto.com – page 10 : www.iStockphoto.com
– page 11 : Communauté européenne 2006, www.iStockphoto.com – page 12 : www.iStockphoto.com – page 13 : Laure Tosin – page 14 : www.iStockphoto.com – page 15 : Communauté européenne 2006, www.iStockphoto.com – page
17 : www.iStockphoto.com – page 18 : Daniel Angeli – page 19 : www.iStockphoto.com – page 20 : Muriel Roy, www.iStockphoto.com – page 21 : www.iStockphoto.com.
p. 18 Économie Matin N°64
CONSO
1 400 €
OBJETS
Envie de HD
La haute définition télé arrive au compte-gouttes (lire page 4).
Quelques centaines de milliers de privilégiés se prendront
les buts du Mondial plein les yeux.
Face à l’un de ces trois écrans plasma ? Judikael Hirel
prix moyen d’un écran LCD
haute définition fin 2005.
Il était affiché à 2 165 €
en janvier 2005. Source : GfK.
Un design sobre et stylé associé à une image précise
et riche en détails. Cet écran plasma
avec tuner TNT intégré est prêt pour la haute définition
en résolution 1080.
Hitachi 42PD9700, env. 3 000 ¤.
Peut-être le plus bel écran plasma du moment,
lui aussi avec tuner TNT intégré.
50 pouces d’image HD fine et contrastée,
en résolution 1 920 x 1 080, au look obscur et pur.
Pioneer PDP-5000EX, sortie en juin
Ce plasma 42 pouces cache deux atouts majeurs :
un double tuner et surtout un disque dur intégré de 80 Go
capable d’enregistrer jusqu’à 40 heures
de programmes.
LG 42PC1RR, env. 2 400 ¤.
.
VOYAGES
Madagascar, condensé d’Afrique
Au large de l’Afrique orientale, l’île de Madagascar reste préservée des grands flux touristiques.
Un petit résumé des paysages africains en trois circuits.
NATIONALE 7
La route du Grand Sud en 9 jours et 7 nuits passe par la
RN7 pour apprécier le meilleur de ce fascinant pays à la
croisée de l’Afrique et de l’Asie. Un vrai bain de nature
à travers l’extraordinaire faune et flore endémiques
et une rencontre inoubliable avec une population accueillante profondément attachée à ses racines et au
culte de ses ancêtres. Visite de la capitale Antananarivo, départ pour les hautes terres sauvages de la savane par les portes du sud qui vous mènera d’Antsirabé
à Isaty en passant par Fianarantsoa. Et pour prolonger
ce moment magique, possibilité d’extension sur l’île enchanteresse de Nosy Be.
Prix : à partir de 2 105 € ht.
Tél. 0825 302 010 ou www.jettours.fr
GROTTES SACRÉES
Circuit classique de 9 jours/7 nuits d’Antananarivo à
Diego Suarez jusqu’aux lagons de Nosy Be, de la forêt
tropicale de la montagne d’ambre aux Tsinguy, ces
grottes sacrées qui peuplent le massif de l’Ankarana.
Ce circuit en pension complète explore le nord de la
grande île bercé par la varatraza, cet alizé au nom typiquement malgache. Deux jours de farniente sur l’île
paradisiaque de Nosy Be. Carlson Wagonlit Travel.
Prix : à partir de 2 115 € ttc.
Tél. 0826 824 826 ou 0820 825 110
DES PLAGES AUX PLATEAUX
Voyage en Grande Lémurie de 16 jours /14 nuits en pension complète pour une découverte complète du pays
malgache en contact permanent avec la population.
Réserve de Périnet à Sainte-Marie qui offre les plus
belles plages de l’île, la découverte de Tamatave via les
hauts plateaux, le pays Betsileo et les massifs de l’Isalo
avant une arrivée inoubliable à Tulear au bord du lagon
du Ranobe. Belle balade originale.
Prix : à partir de 2 595 € ht.
Tél. 0825 000 825 ou sur www.nouvelles-frontieres.fr
Hervé Ducruet
+ de
500
entreprises
à capitaux français dont
157 filiales implantées sur
l’île (essentiellement PME
de services).
Langue : malgache
Nombre d’habitants :
14,5 millions
Monnaie : Ariary (MGA)
Décalage horaire : + 1 h en
été, + 2 h en hiver
PIB : 3,7 milliards d’€.
Climat : subéquatorial.
BONNE
ASSIETTE
Maigrir,
pas mourir !
Cette fois, il n’y a pas eu de miracle.
Les gélules minceur bricolées pour tenir
les promesses d’un amaigrissement
spectaculaire et ultrarapide ont tué. L’enquête
dira pourquoi et comment, dans un pays
censé donner des AMM (autorisations de
mise sur le marché) pour tout produit actif,
et qui brandit le sacro-saint principe
de précaution à tout bout de champ,
un tel dérapage fatal a été possible.
Ce drame navrant a touché les plus
vulnérables d’entre nous : les victimes
du miroir et du regard des autres, prêtes à tout
pour éliminer en un temps record les kilos
qu’elles jugent superflus. Prêtes à croire celui
qui leur fait miroiter la silhouette idéale, surtout
s’il porte une blouse blanche, ce qui aggrave
sa responsabilité. Voilà qui pourrait devenir
une bonne occasion de mettre fin à l’ère des
charlatans, mais aussi à la prise anarchique
et souvent hors de toute prescription médicale
ou pharmaceutique, de gélules formulées
contre la rétention d’eau, de graisses,
anti-capitons ou ventre plat, etc. Non qu’il faille
mettre au ban tout produit d’aide
à l’amincissement, mais une réflexion
s’impose : le fructueux marché de la minceur
s’alimente du désir des femmes de
ressembler à un standard inaccessible par
définition, puisque les modèles des magazines
promènent sur les podiums des mensurations
anorexiques et sont hors course dès que leur
taille dépasse le 34 ! On peut ajouter à ce
triste bilan la mortalité liée à l’anorexie et à ces
promesses intenables que les adolescentes
essaient de se tenir à elles-mêmes
au détriment de leur santé et parfois de leur
vie. Et dire haut et fort que la minceur, la vraie,
est une question d’équilibre alimentaire. Dire
que nous mangeons en trop grande quantité,
trop d’apports caloriques, par rapport à notre
dépense énergétique réelle. Manger moins
est encore le meilleur moyen de maigrir.
Lentement, mais sûrement. Encore faut-il
manger mieux ! Plus de fruits et de légumes,
et un peu de tout chaque jour, y compris
sucres et matières grasses, mais en petites
portions, pour que notre organisme reçoive
au quotidien l’ensemble des nutriments dont
il a besoin pour fonctionner, ni plus ni moins.
Maigrir ne doit pas devenir une question de vie
ou de mort, mais rester une question
d’équilibre bien raisonné et d’harmonie.
Dans l’alimentation, comme dans l’image
que l’on a de soi, même à l’heure fatidique
de l’essayage du maillot de bain !
Nathalie Hutter-Lardeau
directrice d’Atlantic Santé
www.atlantic-sante.com
5 Mds d’€
avec
marché français des aliments santé et minceur.
Source : Eurostaf.
Économie Matin N°64
p. 19
MARKETING
Le défi
du positionnement
Très simple à exprimer, rarement mise en
œuvre, la notion de positionnement revient
en force dans les entreprises. De nouveau,
après moult changements, elles se demandent
un peu qui elles sont, ce qu’elles font,
et surtout qui est leur concurrent. Pour se
positionner, il faut, comme dans le monde
physique, 3 dimensions : le métier, le marché
et la concurrence.
• Le métier. Il fait son grand retour sur
les marchés. Chaque entreprise cherche
les meilleurs collaborateurs – expérience,
savoir-faire, expertise – au grand dam des
jeunes diplômés (par définition ils n’offrent
qu’un diplôme dont la spécialisation n’est
pas toujours en phase avec les besoins réels
du marché… de l’emploi !). Savoir définir
son métier pour l’entreprise est une clé qui
détermine ses priorités produits, recherche
et développement, formation…
• Le marché. Une évidence pour les
professionnels du marketing, un choc culturel
pour les financiers et les ingénieurs.
Que vend-on ? À qui le vend-on ? Pour quels
besoin et utilisation réels ? Ces simples
questions sont-elles seulement abordées dans
les « boards » ? Et pourquoi ne pas les poser
durant les AG des semaines à venir ?
• La concurrence. Qui sont nos concurrents ?
Que font-ils et comment sont-ils organisés ?
Quels indicateurs de comparaison
(benchmarks) a-t-on mis en place? Font-ils
mieux que nous et comment ? Quel processus
de veille ? Trop souvent, les entreprises en
restent à « l’oral » et ne passent pas à la
formalisation de réels processus de veille,
c’est-à-dire suivi de plan d’actions
et d’indicateurs de suivi. Là aussi, quelques
questions pour les AG, non ?
Répondre à ces trois dimensions, c’est, pour
l’entreprise, afficher son positionnement.
Et donc se faire remarquer et se différencier au
travers d’une offre lisible et d’une image claire.
Défi de plus en plus important tant le client est
« zappeur » et que la concurrence se montre
de plus en plus multiple et internationale.
Olivier Chaduteau
associé fondateur du cabinet Day One
[email protected]
UNE LIVRAISON URGENTE ? WIN-GO COURSES
01 47 46 16 16
p. 20 Économie Matin N°64
Ouvre-boîte
Économie Matin vous propose de rencontrer un entrepreneur
et son « parrain ». Des duos mis en place pour les lauréats
d’Entreprendre, un réseau de soutien à la création d’entreprise.
Neamedia,
le succès dans la poche !
P
our Jérôme Rothen, joueur du Paris Entreprendre, Laurent Blanchard, directeur
PSG, comptez 8 €. Idem pour général du cabinet Constantin Associés. L’expert
Fabien Barthez à l’OM. Bradage comptable, peu amateur de football et de jeux vidéo,
de joueurs ? Non, miniatures adore son rôle « d’accompagnateur » désintéressé.
Neamedia ! Opérationnelle depuis « En bon expert comptable, je pose des tas de
un an, l’entreprise cartonne sur un marché de niche : questions, et en chef d’entreprise, je les aide aussi à
les figurines en PVC ou en résine, pour les jeunes ou les prendre du recul. » Le trio infernal espère affronter
collectionneurs. Des produits encore peu répandus en rapidement l’ensemble du marché européen... et
Europe, mais très populaires en Asie ou aux États-Unis. pourquoi pas mondial !
À l’origine de l’entreprise, deux amis, quadragénaires,
Muriel Roy
diplômés en commerce, cadres chez un éditeur
de jeux vidéo. « Nous avions envie de créer notre
société dans un univers pas trop
éloigné du nôtre. Comme avant,
nous sommes en contact avec LAURENT BLANCHARD
des éditeurs de jeux vidéos, des ET FRANÇOIS BERNARD
graphistes... En fait, nous mettons
en place la chaîne logistique entre
tous les acteurs, du graphiste en
France à l’usine de fabrication en
Asie » explique François Bernard,
l’un des deux fondateurs. Parmi
les clients, Sony, Atari, mais aussi
le parc Disneyland Paris ou les
six principaux clubs de football
français. Neamedia est à la fois
prestatairedeservices,aumoment
d’une opération commerciale, et
éditeur. « L’entreprise se situe à
la frontière du jouet et du produit
dérivé, et peut jouer sur les
deux tableaux » commente le
« parrain » du projet, via le réseau
550 000 €
chiffre d’affaires Neamedia.
? LA
QUESTION
T
‘‘Testing en recrutement ?
Quid ?’’
esting : anglicisme sans équivalent
pour l’heure en droit français.
Il s’agit d’un moyen de preuve
qui établit l’existence d’une
discrimination au recrutement
fondée sur la couleur, l’origine ou la religion.
Le principe consiste à « piéger » le recruteur
potentiel par un « test ». On lui présente des
candidats, on attend sa réaction pour apprécier
si son choix aura été justifié objectivement
ou bien, au contraire, s’il est fondé sur une
quelconque discrimination. C’est à l’occasion des
discriminations aux entrées de discothèques
que ce moyen de preuve avait été admis par la
Cour de cassation (deux arrêts du 11 juin 2002
et du 12 octobre 2004). Toutefois, au regard des
déclarations du Premier ministre sur la lutte contre
les discriminations à l’embauche et au logement,
et plus généralement les discriminations dans la
vie quotidienne, il semblerait que l’on s’oriente vers
une institutionnalisation du testing comme mode
de preuve. D’où bon nombre d’interrogations ! La
loi sur l’égalité des chances du 30 mars 2006 a
introduit un article 225-3-1 dans le code pénal sous
forme de timide allusion au testing comme mode
de preuve. Mais sans jamais nommer la technique.
Or, le législateur, lors de la navette parlementaire,
a retiré toute référence aux officiers publics ou
ministérielscommepersonneschargéesderéaliser
cette opération. En conséquence, qui sera chargé
de la mise en place du test ? Les parties ou bien
un tiers nommé par le juge ? Autant de questions,
autant de craintes : cette nouvelle approche pour
lutter contre les discriminations n’impliquera-telle pas des excès au détriment d’un recruteur de
bonne foi ? Aussi conviendra-t-il de rester vigilant.
Avec cette autre grande question à la clé : ce
nouveau mode de preuve en droit pénal s’étendrat-il au droit civil ?
Serge Perez
consultant en droit des affaires
svp www.svp.fr
ENTREPRENDRE
Foire de Paris
La pince retourne-merguez
triomphera-t-elle
au Concours Lépine ?
M
ais où vont-ils chercher tout
ça ? Chaque printemps
depuis 1901, Paris voit
défiler des inventeurs à
l’imagination débordante.
Au Concours Lépine, les créations révolutionnaires
côtoient les trouvailles les plus farfelues, dans le
joyeux brouhaha des vendeurs braillards et des
visiteurs ébahis. Initié par le Préfet Lépine au début
du XXe siècle, ce concours-exposition visait à sortir
les fabricants de jouets du marasme économique.
Quelques années plus tard, l’Association des petits
fabricants et inventeurs français (AIFF) prit en
charge l’organisation du Concours Lépine. L’association
fut déclarée d’utilité publique par l’État : un gage de
sérieux et de prospérité future. Sa présence au sein
de la Foire de Paris (700 000 visiteurs en moyenne
chaque année et 654 € dépensés par visiteur
acheteur) est un atout ! Les inventeurs rencontrent
professionnels comme grand public. Mais ces Géo
Trouvetou ne se contentent pas de se montrer :
ils réalisent leurs études de marchés en vue de
l’exploitation de leur brevet, trouvent un distributeur
ou un fabricant ou tout simplement vendent leur
gadget. Se retrouver au Concours Lépine n’est pas
non plus la panacée : parmi les quelque 500 créations
proposées chaque année depuis plus d’un siècle,
seule une poignée sort du lot. C’est là que sont nés le
stylo à bille, le fer à repasser et le cœur artificiel. Peu de
« success stories » au fond. Et beaucoup d’inventions
tombées aux oubliettes. Parmi les nominées cette
année, le presse-tube, la table à repasser avec les
mains, la pince retourne-merguez, le stabilisateur de
gobelets en plastique...
Cécile Mortreuil
150
N’IMPORTE
QUOI
Prendre un verre
avec ses collègues
– Salut, tu viens , on va prendre un pot ?
– Non, j’ai encore du travail et je dois rentrer
– Allez viens, déconnecte, tu verras c’est
sympa et il y a le nouveau, tu apprendras à le
connaître...
Je suis d’une génération marquée par des
séries cultes tel que Friends, Ally Mc Beal, Sex
And The City. Dans Ally Mc Beal. Les avocats
d’un cabinet se retrouvent dans un bar pour
échanger sur le travail et sur tout autre sujet
qui construit une relation. L’ambiance et les
consommations (avec modération) aident à
délier les langues et à mieux comprendre les
autres. Certes, il ne s’agit pas de passer tous
les soirs avec ses collègues. Mais donner
une heure de temps à autre pour mieux vivre
tout son temps au travail est préférable à
s’enfermer dans son îlot individuel...
David Autissier
Maître de conférence à l’université Paris XII
Auteur de plusieurs ouvrages en management,
il anime un blog sur les situations de travail
sur le site www.portenawak.fr
inventeurs participent au Concours Lépine en 2006.
Économie Matin N°64 p. 21
CE JOUR-LÀ...
JEAN-PHILIPPE COLLARD
58 ans, pianiste français internationalement
reconnu. Quelques dizaines de disques parus.
Près de 80 concerts chaque année dans
une dizaine de pays. De la Chine à la Turquie,
en passant par les États-Unis ou la Belgique.
Il interprète Chopin, Fauré, Poulenc,
Rachmaninoff ou Saint-Saens.
j’ai dû annuler un concert
«…
à la dernière minute ! »
Chef d’entreprise ou responsable, salarié ou consultant,
personnalité connue ou patron moyen, un jour, ils et elles ont
connu une « première fois », heureuse, malheureuse,
à l’issue dramatique ou aux conséquences extraordinaires...
À chaque fois, l’argent et l’humain se sont étreints. Récit.
C
’était il y a 20 ans,
nous sommes à
Toronto, sur la scène
du Roy Thomson
Hall. Je suis arrivé
la veille de Paris en avion, un peu
fatigué. Je m’installe au piano pour
la répétition, avant le concert qui commence à 20 heures. Comme à chaque
fois, je ressens solitude et pression.
Trac ? L’instrument va-t-il bien sonner ?
Même vide, cette
salle, un grand auditorium sphérique
qui abrite plus de
2 800 places, a
quelque chose d’intimidant. Pour l’organisateur, l’enjeu est
important, avec un
chiffre d’affaires de
près de 56 000 €, si
l’on considère qu’une
place vaut aujourd’hui
en moyenne 20 €. Le
cachet d’un artiste invité oscille de 2 000
à 20 000 € selon sa réputation. Si ce n’est
pas un concert en solo, il faut ajouter la
rémunération de l’orchestre. Pour l’artiste,
le cachet n’est pas un bénéfice net. Il est
amputé par les frais qui sont à sa charge.
Je rétrocède 20 % à mon agent et consacre
20 % à mes frais de transport. Le prix des
billets d’avion ne cesse d’augmenter.
Comme la plupart de mes confrères, je paie
le plein tarif en business ou en première.
Non par goût du luxe. Simplement parce
que ça m’est indispensable pour arriver en
forme sur place.
Je suis debout à côté du piano. Un trou
noir. J’ouvre les yeux. Je suis allongé sur
la scène, avec le régisseur qui me donne
des gifles. Évanouissement. Je commence
par refuser d’aller à l’hôpital. Mais il faut
m’y résoudre. Angoisse quand je comprends que je serai incapable de jouer.
Entre-temps, l’organisateur a trouvé, par
miracle, une pianiste
sud-américaine qui
a accepté de me
remplacer. Pour moi,
il s’est agi d’un
manque à gagner
bien réel, je n’ai bien
sûr pas été payé.
Mais même si l’organisateur n’avait pas
trouvé de remplaçant,
s’il lui avait fallu rembourser la salle entière, je n’aurais pas eu
de dédommagement à lui verser. C’est la
règle dans cet univers particulier. L’agent
non plus ne touchera rien. C’est la seule
annulation de dernière minute que j’aie
connue dans ma carrière de concertiste
qui a débuté à l’âge de 18 ans. Vous
imaginez bien que j’espère que ce sera
la dernière.’’
Je suis
allongé
sur la scène :
le régisseur
me donne
des gifles !
Propos recueillis par Gilles Klein
Économie Matin N°64 p. 23