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0,50 euro N° 64 - Du 9 au 14 mai 2006 Êtes-vous TVHD ready ? Une télé haute « déf » à moins de 500 €, prix d’entrée. Prêt pour l’image qui tue ? ACTU ÉCO p. 4 - CONSO p. 19 600 € une finale du Mondial à Munich À 30 jours de l’événement footballistique planétaire, 60 000 tickets en « rab », vendus légalement en ligne. ACTU ÉCO p. 4 Auchan rajeunit Gérard Mulliez, le patriarche à la tête du n° 2 de la distribution, passe le sceptre à… son neveu Vianney. Il aurait préféré son fils Arnaud. Histoire de clans. HOMME DE LA SEMAINE p. 12 « Ce jour-là, NOUVEAU j’ai… » Que se passe-t-il quand un virtuose s’évanouit juste avant son concert ? Est-il payé ? Doit-il rembourser ? Chaque semaine un entrepreneur, un patron, un artiste... partage avec vous le jour où sa vie a basculé. CE JOUR-LÀ p. 16 9 MAI JOURNÉE DE L’EUROPE Quelle Europe dans 20 ans ? p. 8 / 9 édito ÉCLAIRAGES Quand le Cac va, tout va ! Si cela pouvait être vrai ! Vendredi 5 mai, l’indice des valeurs phares de la Bourse de Paris a atteint son plus haut historique depuis juin 2001 à 5 286 points. Un seuil franchi pour la dernière fois en juin 2001. Surtout, depuis septembre 2004, le Cac 40* est en hausse quasi continue et a gagné plus de 80 %. Il redonne vie et couleurs à tout un tas de produits de placement financiers. De ceux que l’on a pris pour faire plaisir à son banquier, à un assureur convaincant, et que l’on a laissé dans un coin, histoire d’oublier leurs très mauvaises performances ces cinq dernières années... Or, ceux qui pensaient avoir beaucoup perdu après l’explosion de la bulle Internet, mais qui ont gardé leur sang-froid peuvent souffler. 2 584 Mds d’€ capitalisation d’Euronext fin avril 2006. Si l’ascension continue, à la conquête des 5 500 points et pourquoi pas des 6 000, on peut envisager voir des petits porteurs réaliser quelques plus-values, ou, en tout cas, sortir du marché pour récupérer leur argent. Une bonne nouvelle pour la consommation et un risque limité pour les marchés de voir la progression de l’indice freinée, stoppée ou inversée pour cette seule raison. Voilà belle lurette que le cours des actions cotées ne dépend plus de la simple loi de l’offre et de la demande. Mais d’abord de centaines de paramètres que des traders et des analystes financiers (dont beaucoup lisent d’ailleurs ces lignes et souriront au passage) étudient à longueur de journée pour donner la tendance sur une valeur, un secteur ou tout le marché. Leur opinion est que les indicateurs économiques mondiaux, malgré les fortes tensions sur les matières premières et l’énergie, sont plutôt au vert. En particulier les indicateurs européens. Les investisseurs se bousculent, avec des masses d’argent frais, à la recherche de placements à rendement. En France : chômage en baisse régulière depuis 12 mois. Bourse en hausse continue depuis 30 mois. Croissance 2006 attendue entre 2, et 2,5 %, tendance confirmée encore dernièrement par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui table sur 2,2 %... Il n’y a désormais ni obstacle ni excuse pour ne pas appliquer le plan Pébereau d’assainissement des comptes de la Nation. Jean-Baptiste Giraud directeur de la rédaction * Il réunit les quarante valeurs principales, pondérées par leurs capitalisations respectives. La semaine éco vue par Éric Revel « Révolutions » économiques Retrouvez Éric Revel tous les soirs sur LCI pour le Journal et l’Invité de l’économie QUELLE STRATÉGIE POUR THOMSON ? L’AUTRE RÉVOLUTIONNAIRE DE LA POSTE ! Et elle est où, et elle est où la stratégie ? Le destin du groupe Thomson est suspendu à un communiqué alambiqué : Franck Dangeard, son PDG, veut-il sortir son groupe de la bourse ? Le vendre à un fonds d’investissement américain ? (ce qui - au passage - serait une nouvelle épine douloureuse dans le pied du gouvernement Villepin si sourcilleux ces derniers temps en matière de « patriotisme économique ») Augmenter le capital ? Qui sait ? Sans stratégie claire, la bourse perd patience et le titre recule. Médiatiquement, Franck Dangeard est un homme rare. Il laisse la rumeur courir. Bercy se tait pour l’instant. Si l’on fait preuve d’optimisme, on pourrait écrire que le groupe Thomson accélère sa mutation ! Si l’on croit moins à l’exercice du moment, on peut écrire que Thomson a perdu le cap car la boussole est déréglée. Il est urgent d’agir. Ce groupe a besoin de fonds pour développer ses nouvelles activités. L’argent est le nerf de la guerre mais aussi de toute stratégie industrielle... à condition d’en établir une, clairement énoncée. Franck Dangeard le sait. Les marchés financiers l’attendent bien évidemment au tournant. Tout le monde sait qu’Olivier Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) travaille à La Poste de Neuilly-sur Seine. La commune de Sarkozy, excusez du peu. Se cache un autre révolutionnaire dans les murs de la grande entreprise publique qui compte 300 000 salariés. Son nom ? Jean-Paul Bailly , le président du groupe. Tranquillement mais sûrement, l’ancien président de la RATP a mis en ordre de bataille ce groupe pour lui permettre d’affronter la concurrence qui sera totale dès 2009 dans le Courrier. La Poste, qui attaque aussi de front les banques françaises avec les services financiers de sa Banque postale, et qui, en plus, tente de conserver (avec les Caisses d’épargne) son monopole sur le livret A ! Quel toupet, quelle audace ! Mais le plus fort n’est pas dans les chiffres financiers. Le plus fort ? D’ici à 2010, la moitié des salariés de La Poste ne seront plus fonctionnaires (2/3 aujourd’hui)... Ils seront salariés de droit privé. Jean-Paul Bailly a réussi ce tour de force : « privatiser » socialement ce géant français sans que les défilés et les pancartes ne remplissent les rues. Bailly, le révolutionnaire ! Je vous l’avais bien dit. LE FRET FERROVIAIRE BALBUTIE EN FRANCE LE BRÉSIL CONTRE LA BOLIVIE Le président bolivien, avec ses soldats, a nationalisé le pétrole et le gaz de son pays, au nom du peuple ! Grand bien lui en a fait (lire p.14). Mais voilà, le président brésilien Lula (lui aussi révolutionnaire lorsque, président du Parti des travailleurs, il promettait le grand soir !) ne l’entend pas du tout de cette oreille. Car la principale compagnie pétrolière privée – qui va être très embêtée – est brésilienne ! Du coup, le Brésil promet de revoir à la baisse les investissements dans ce pays... Bras de fer entre deux révolutionnaires ! Qui va céder ? Moralès ou Lula ? LULA DA SILVA La Commission a publié un premier bilan de libéralisation du fret ferroviaire en Europe... Ou, plus exactement, des premières années de cette toute nouvelle libéralisation. Bilan peu glorieux pour la France. En Allemagne, plus d’une centaine d’entreprises sont entrées sur le marché du fret. Mais dans notre pays, seules trois sociétés se sont lancé dans l’aventure. Dans ce secteur, comme dans celui de l’électricité au temps où EDF, groupe public, faisait son marché en Italie, la France dit « Fais ce que je te propose mais ne fais pas ce que je fais » ! Les transporteurs européens, comme la Deutsche Bahn, n’arrivent pas à pénétrer le marché français. Mais, de son côté, la SNCF n’hésite pas à tenter l’aventure dans d’autres pays européens. Y a-t-il un réflexe de patriotisme économique qui cache encore son nom ? Économie Matin N°64 p. 3 ACTU ÉCO ÉCO PLUS EN MARCHE ARRIÈRE Les ventes de voitures neuves en France ont reculé de 6,7 % en avril selon le Comité des constructeurs français de l’automobile (CCFA). Un chiffre à nuancer car le mois d’avril 2006 a compté deux jours ouvrés de moins qu’en 2005. Les marques françaises souffrent le plus, faute de nouveaux modèles. Les ventes de PSA ont ainsi plongé de 6,5 % et celles de Renault de 6,1 %. Les marques étrangères n’ont lâché que 5,2 %. Depuis le début de l’année, le marché des voitures neuves est en recul de 1,8 %. LES VILLAGES TOMBENT DANS LE VAL Les associations de tourisme associatif VAL et Villages vacances familles (VVF) se marient. Le nouvel ensemble, VAL VVF, devient le principal acteur du tourisme familial associatif. Il représente 32 000 lits répartis dans 102 villages de vacances et trois centres pour les jeunes soit 6 400 logements sur 48 départements. L’ensemble emploie 1 000 personnes en haute saison et réalise un chiffre d’affaires de 76,5 millions d’euros. LA POSTE : DES RÉSULTATS À LA LETTRE Tout va bien pour La Poste. Le groupe a publié ses résultats : 557 millions d’euros de bénéfice net pour 2005, en hausse de 49 %, et un résultat d’exploitation en hausse de 44 %, à 755 millions d’euros. Le chiffre d’affaires de l’établissement public progresse également, de 3,5 %, à 19,329 milliards d’euros. LE RETOUR DU PLOMBIER POLONAIS La France recrute à l’Est. Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs, le ministère de l’Emploi a publié une liste de 61 métiers pour lesquels les conditions d’entrée en France seront simplifiées, pour les citoyens des nouveaux pays entrants dans l’Union européenne. Ainsi, les professionnels du bâtiment, de l’hôtellerie, de l’agriculture, ou du commerce vont pouvoir recruter directement en Estonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie ou Slovénie. LE FLOP DES VENTES DE DISQUES Fausse note dans l’industrie du disque : les ventes de musique en France ont reculé de 12 % au premier trimestre selon le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep). Deux explications sont avancées : le débat sur la loi sur le téléchargement – qui aurait incité les internautes à « se servir » avant de devoir payer – mais aussi les manifestations anti-CPE, mobilisatrices des populations habituellement clientes des disquaires. p. 4 Économie Matin N°64 Mondial de foot à Munich Jour J - 30 Encore quelques billets disponibles C ’est votre dernière chance d’encourager les Bleus en Allemagne ! Le site www.fifaworldcup. com, billetterie officielle de la Coupe du monde de football, remet en ligne un peu moins de 60 000 tickets. Délivrés au compte-gouttes, les précieux sésames proviennent d’amateurs qui se sont désistés ou qui n’ont pu payer. « Le nombre de billets disponibles sera probablement plus élevé ultérieurement qu’au début de la phase de vente » rassurent les organisateurs. La demande est énorme puisque 15 millions de passionnés du ballon rond se disputent depuis un an les 3 millions de places réservées au grand public. Il existe deux formules : le billet individuel, disponible jusqu’à la veille de la rencontre, ou le package pour suivre le parcours de votre équipe préférée, disponible jusqu’au 7 juin. Pour le moment, les tickets remis en ligne concernent des matchs moins attractifs comme TogoCorée du Sud. Mais quelques places sont encore disponibles pour les demi-finales. Le prix des places varie selon les différentes phases de la compétition. En poule, vous devrez débourser entre 35 et 100 €. Pour la finale, les prix s’envolent : de 120 à 600 €. Il n’existe pas d’autre mode de distribution. La Fédération Française de Football n’a reçu que 8 % de billets pour ses rencontres, soit 2 900 à 3 700 places par match. Elle les a redistribués aux partenaires économiques, aux ligues régionales 450 millions d’€ budget du Comité d’organisation allemand de la Coupe du monde, dont 200 millions d’euros de billetterie. Source : www.fifaworldcup.com. de football et au club des supporters de l’Équipe de France. Inutile de se mettre hors-jeu avec le marché noir : les billets sont nominatifs et équipés d’une puce électronique pour identifier leur détenteur. Et si, malgré tout, vous n’avez pas la chance d’obtenir un pass, vous pouvez toujours visionner les matchs avec vos amis sur un téléviseur HD (lire ci-dessous) Benjamin Breny La télévision haute définition, enfin ! T hierry a l’œil qui s’allume, la moustache qui frise... Le ballon soulève une volée d’herbe, fuse vers la cage. Nous sommes le 9 juin, et Thierry se bénit pour son achat : un téléviseur certifié « HD Ready ». Littéralement : prêt pour la haute définition. L’image explose sur les écrans, jusqu’à 1 920 pixels, soit trois fois plus qu’une télévision classique à tube cathodique (Pal). La Coupe du monde de football est en France le premier évenement retransmis en qualité HD. Un tournant dans l’image télévisuelle, négocié avec un retard certain : déjà 5 ans que les chaînes HD se multiplient outreAtlantique ! L’institut de sondage GfK estime que 300 000 TVHD supplémentaires seront vendues à l’occasion de la Coupe du monde. D’ici à la fin 2006, 8 % des foyers français seraient alors équipés d’une TVHD contre 3,5 % aujourd’hui. Le prélude d’une explosion : la TVHD, c’est une image plus nette et plus claire, un son transmis en numérique comparable à celui des CD audio, et un format d’image 16/9e, plus proche de la vision humaine. Sonia, vendeuse à la Fnac des Champs-Élysées à Paris, promet « des promotions, mais pas de baisse de prix ». Elle sait vendre ! Pour bénéficier de cette qualité d’image inédite, vous devrez posséder un téléviseur labellisé « HD Ready » (premier prix Fnac à 490 €) et souscrire à l’option HD sur TPS (5 € par mois) ou CanalSat (9 € par mois), premiers opérateurs a avoir parié sur l’image révolutionnaire. À quoi s’ajoutent l’abonnement et le décodeur (TPS mise sur 30 000 abonnés 89 % taux d ‘équipement des ménages français en téléviseurs compatibles HD en 2017. Source GfK. d’ici à un mois). Pour les constructeurs de récepteurs, la lutte sera sanglante. « D’ici à fin 2006, 90 % de notre gamme de téléviseurs sera labellisée ‘‘ HD Ready ’’ » affirme Emmanuel Ducolombier, responsable de la communication chez Philips. Samsung est aujourd’hui leader sur le marché de la TVHD. Mais Philips, partenaire officiel de la Fifa pour le Mondial, prépare de grandes opérations commerciales pour tenter de le « tacler ». Sony, LG, Toshiba, Panasonic, Thomson... On connaît déjà le grand gagnant du Mondial : la TVHD ! Olivia d’Espous ACTU ÉCO La devise européenne est au plus haut depuis 1 an ÉCO PLUS L’euro, notre meilleur ennemi IMMOBILIER EN MINUSCULE RECUL Le prix des appartements a cédé 0,05 % entre le 1er avril et le 1er mai, dans les huit premières agglomérations françaises selon l’indice immobilier BoursoPAP, mis en place par les sites Boursorama et De Particulier à Particulier. La baisse est de 0,06 % pour les maisons. Sur un an, la hausse pour les appartements est de 9,19 % et de 9,75 % pour les maisons. LA CARTE DE CRÉDIT... QUI FAIT CRÉDIT! Jusqu’à présent, les cartes – dites de crédit – ont toujours été, en France (à la différence de celles de nos voisins anglo-saxons), des cartes de paiement. À débit immédiat ou différé, mais à débit. La banque BNP Paribas lance la première carte « de crédit », pour régler des achats en trois fois ou avec un différé de paiement de trois mois. Chaque détenteur d’une carte de débit de BNP Paribas va se voir proposer ce nouveau service, baptisé Terceo, personnalisable selon ses besoins. Attention, le crédit proposé n’est bien sûr pas gratuit. Le client paiera les intérêts liés aux paiements par le biais de Terceo. Ce taux a été fixé à 11,9 % l’an : inférieur au taux des agios mais supérieur à celui des prêts personnels. L a monnaie européenne, notre monnaie, le célébrissime euro, est censée booster l’économie de la zone ! Mais elle est aujourd’hui la bête noire des entreprises. À juste titre ! L’euro qui s’apprécie (autrement dit qui prend de la valeur) provoque des ravages dans les comptes de résultat*. Première victime : la compétitivité. Car quand l’euro augmente face au dollar, le prix des produits européens s’accroît par rapport aux produits libellés en dollars. À l’inverse, les importations de produits non européens deviennent plus compétitives que les marchandises de la zone euro. Les entreprises perdent des parts de marché et la croissance économique s’en ressent : « Une augmentation de l’euro de 15 % sur un an réduit d’environ 0,4 point le taux de croissance des pays de la zone... L’emploi aussi en pâtit. Pour ne plus souffrir des fluctuations de l’euro, les entreprises sont tentées de délocaliser » explique Marc Touati, responsable des études économiques chez Natexis Banques Populaires. Selon lui, il y a de quoi s’inquiéter de cette appréciation de la monnaie européenne : « En 2005, la croissance a été assez bonne, en partie parce que l’euro a bien baissé après avoir atteint des records en 2004. Mais en 2006, s’il ne baisse pas d’ici à septembre et si, a fortiori, il continue de s’apprécier, la croissance dans la zone euro n’atteindra pas les 2 % et retombera même vers 1,4 % en 2007 » prévient Marc Touati. Autre préoccupation de taille pour la croissance européenne : le pétrole, toujours autour des 70 dollars le baril... Car, mécaniquement, quand son prix augmente, le dollar baisse, mais aussi la croissance : selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une hausse du prix du baril de 10 dollars sur un an coûte aux pays de l’OCDE 0,4 point de croissance. Sandrine Allonier 1,269 $ pour 1 € (au 5 mai 2006). *Contrairement au bilan, photo des biens et des engagements de l’entreprise tout au long de sa vie, le compte de résultat concerne l’année qui vient de s’écouler.. À SUIVRE DU 8 AU 14 MAI LUNDI 8 FÉRIÉ Commémoration de l’armistice du 8 mai 1945. TERRORISME Conférence internationale sur le terrorisme à Abuja au Nigéria, jusqu’au 10 mai. Des experts internationaux se penchent sur les problèmes liés à la sécurité autour des sites pétroliers de compagnies internationales notamment. MARDI 9 JOURNÉE DE L’EUROPE 20e édition de la manifestation. En souvenir du 9 mai 1950, date à laquelle Robert Schuman et Jean Monnet proposaient à l’Allemagne la création de la Communauté du charbon et de l’acier, la Ceca. p. 6 Économie Matin N°64 COLLOQUE La place de la France dans le monde, colloque organisé par l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Parmi les thèmes abordés, « Le patriotisme économique : illusions et réalités », « L’enjeu majeur de l’innovation technologique »… Jusqu’au 10 mai à Paris. MERCREDI 10 JEUX VIDÉO Ouverture du salon E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles. Le salon annuel de l’industrie du jeu vidéo, jusqu’au 12 mai au soir. AUCHAN Assemblée générale des actionnaires. Gérard Mulliez, actuel PDG, devrait annoncer les modalités de sa éco histo succession. Son neveu, Vianney Mulliez, est pressenti pour la succession (lire Homme de la semaine, p.12). VENDREDI 12 ARCELOR Publication des résultats trimestriels du leader européen de l’acier convoité par Mittal. GASTRONOMIE Salon Saveurs des plaisirs gourmands, jusqu’au 15 mai, à l’Espace Champerret à Paris. Tarif : 8 €. À VENIR ONLINE 2006 Les Journées du marketing, de la publicité et de la relation client sur Internet. Les 17 et 18 mai, au Cnit, à la Défense à Paris. 8 MAI 1886 UNE POTION NOMMÉE COCA-COLA… Ce jour-là, un pharmacien du nom de John Pemberton crée un remède aux « vertus curatives » à base de feuilles de coca et de noix de cola. Le même jour, il en vend 9 verres à 0,05 $ pièce. En 1887, le produit est racheté pour 2 300 dollars de l’époque par l’homme d’affaire Asa Griggs Candler. Lequel se lance alors dans une campagne marketing intense à l’origine de l’essor de la boisson. En 1892, la CocaCola Company devient une entreprise. 120 ans plus tard, ce ne sont pas moins de 400 marques qui composent le groupe. Un chiffre d’affaires de plus de 18 milliards d’euros et un bénéfice net de près de 4,8 milliards. Fructueux mélange ! 2026 : l’odyssée de l’espace européen Scénario 2 Scénario 1 L’Europe, un projet du passé L’Europe, la belle histoire B ruxelles, 9 mai 2026. La journée de l’Europe ? Voilà déjà quelques années que l’on n’en parle plus. Depuis l’entrée de la Turquie et de la Croatie en 2015, la Serbie Monténégro, l’Albanie, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine et la République Yougoslave de Macédoine en 2020, l’ensemble du Maghreb et l’Europe orientale frappent à la porte... Mais les institutions européennes sont débordées. À plus de 30, on dépasse les 600 millions... et personne n’est d’accord sur le même projet de constitution. Les anciens pays locomotives, en outre contributeurs nets du budget européen (l’Allemagne, l’Autriche, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède versent plus qu’ils ne reçoivent) n’ont pas réussi à redresser suffisamment leurs économies, et ont refusé que leur fardeau financier s’accroisse. Le budget de l’Union est donc minimum. L’Europe est sans moyens, sans projets, aussi bien institutionnels, juridiques que budgétaires. Elle devient une simple zone de libre échange. 455,4 millions d’habitants dans l’Union au 1er janvier 2004, soit 7,5 % de la population mondiale. B ruxelles, 9 mai 2026. Tout va bien ! Depuis l’adoption de la constitution en 2008, la journée du 9 mai est fériée dans les 29 pays de l’Union en souvenir du discours de Robert Schuman, le 9 mai 1950. L’homme politique avait ancré ce jour-là la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), embryon de la communauté. L’entrée de la Turquie et de la Croatie sont intervenues comme prévu, mais les nouvelles adhésions sont remplacées par des accords de coopération. Grâce aux réformes économiques entreprises par les pays fondateurs et au dynamisme des nouveaux pays entrants (déjà en 2004 – selon Eurostat – l’Estonie affichait 11,1 % de croissance, la Lettonie 10,5 %, la Slovaquie 7,6 % et la Tchéquie 6,9 % !), la croissance économique de la zone est passée de 1,4 % en 2004 à 5 % en 2026 ! Le chômage, à 8,1 % dans la zone euro en 2006, est tombé à 5 %. Le noyau dur des pays fondateurs s’investit dans tous les projets et joue le rôle de moteur de l’Europe. Douze pays en 2006 : la zone euro compte aujourd’hui 20 membres. Comme l’expliquait déjà cette année-là José Manuel Durao Barroso, président de la Commission européenne à l’époque, « l’élargissement a été un grand succès, non seulement pour les nouveaux États membres, mais aussi pour les anciens. » Muriel Roy Remerciements à Philippe Moreau-Defarge, chercheur à l’Institut français de relations internationales (Ifri) et à Hugues de Jouvenel, directeur du cabinet d’études Futuribles, pour leurs éclairages. Source : Centre d’information sur l’Europe. Et vous, qu’en pensez-vous ? À l’occasion de la vingtième journée de l’Europe le 9 mai, le Centre d’information sur l’Europe lance une grande enquête nationale. Tous les Français sont invités à donner leur avis – jusqu’à la fin du mois de juin – sur leur vision du projet européen dans vingt ans. Voici quelques-unes des 70 questions, réparties en 12 thèmes, que vous retrouverez sur le site www.touteleurope.fr L’Europe, puissance économique Dans vingt ans, que sera devenue l’Europe selon vous ? • Une des principales puissances économiques mondiales. • Une puissance économique en retard sur l’Amérique et sur l’Asie. • Un espace économique appauvri par la pression de la mondialisation. • Une puissance participant à un développement plus durable. • Une société de plein emploi. • Une société de consommateurs vieillissants. • Autre chose. Les conditions de l’élargissement Avec lesquelles de ces affirmations êtes-vous d’accord ? • Il faut renforcer la coopération entre les États membres avant d’élargir encore l’Europe. • Il faut réformer le fonctionnement des institutions avant d’élargir encore l’Europe. 2 1 La journée d’Ariane, citoyenne d’Eurotopia 9 mai 2020, 9 heures : Ariane se rend à la Sorbonne s’inscrire au programme Erasmus : elle souhaite étudier en Bulgarie l’année prochaine ! Le programme de coopération entre établissements d’enseignement supérieur européens s’impose à tous les étudiants de l’Union. En 2006, 1,2 million de jeunes Européens en avaient déjà bénéficié. Ariane recevra même une bourse de l’UE. 1 p. 8 Économie Matin N°64 • Il faut conditionner toute adhésion au respect des droits et des libertés. • Il faut délimiter les frontières de l’Europe avant de poursuivre l’élargissement. • Il faut continuer à financer l’adaptation des nouveaux entrants. • Il faut réduire le nombre des États membres actuels. Votre regard sur l’Europe aujourd’hui D’après vous, que représente l’Europe pour la France ? • Une menace pour notre identité et nos valeurs. • Un danger pour notre souveraineté. • Un coût exorbitant. • Un moyen de moderniser le pays. • Une source de prospérité et de croissance. • Un gage de paix et de sécurité. La suite sur www.touteleurope.fr... et les premiers résultats dans Économie Matin dès la mi-juin ! 3 4 11 heures : Ariane connecte son PC grâce aux bornes sans fil. Elle jette un œil à l’actualité : le président de l’Union européenne prononce son discours pour la Journée de l’Europe. Après la Slovénie et la République tchèque, les pays baltes viennent d’intégrer la zone euro. Mais en Bulgarie, Ariane devra encore payer en lev l’année prochaine… 2 4 ÉVÉNEMENT La construction européenne depuis 1957 500 km FINLANDE NORVÈGE Helsinki 1981 : Europe des Dix Stockholm 1986 : Europe des Douze 1990 : Réunification allemande Mer Baltique SUÈDE 1995 : Europe des Quinze Tallinn DANEMARK 2004 : Europe des Vingt-Cinq 2007 : Europe des Vingt-Sept Riga Mer du Nord Pays candidats ESTONIE LETTONIE LITUANIE Copenhague RUSSIE PAYS-BAS ROYAUME-UNI Dublin Berlin Amsterdam Varsovie RÉPUBLIQUE TCHÈQUE Prague Paris LUXEMBOURG Océan Atlantique Vienne Budapest AUTRICHE Ljubljana SLOVÉNIE SERBIEMONT. AL. ITALIE ESPAGNE Sofia BULGARIE MALTE Mer Noire MAC. TURQUIE Athènes Mer Méditerranée Économie Matin ROUMANIE Bucarest CROATIE BOS. Madrid MOL.. HONGRIE Rome PORTUGAL UKRAINE SLOVAQUIE Bratislava SUISSE FRANCE Lisbonne BIÉLORUSSIE Bruxelles BELGIQUE IRLANDE Pensons l’Europe autrement ! Le 9 mai, nous fêterons officiellement l’Europe. Trois semaines plus tard, le 29 mai, on se souviendra qu’il y a un an les Français ont voté contre le traité établissant une constitution pour l’Europe. Parce que la crise ouverte par ce non exprimé à une large majorité souligne aussi celle que traverse la vie politique française, il faut entendre ce que les Français ont dit le 29 mai. On a beaucoup entendu parler, lors de la campagne référendaire, de projet européen alors que, pour la génération qui a trente ans aujourd’hui tout particulièrement, l’Europe n’est plus un projet, mais d’abord un héritage. Penser l’Europe autrement, parce que l’enjeu suppose qu’on l’aborde sans tabou et que l’on exige des propositions. En voici trois : 1- Redonner du sens à l’aventure communautaire sous l’angle du patriotisme économique européen. L’Europe inquiète, alors qu’elle a été conçue pour protéger et défendre nos intérêts par rapport aux autres grandes régions du monde. C’est la raison d’être de l’Union. 2- Repenser les objectifs fixés à la Banque centrale européenne dont l’horizon ne peut se limiter à la stabilité des prix mais doit, à l’instar de la Federal Reserve américaine, intégrer les enjeux de croissance et d’emploi. 3- Engager la réflexion qui s’impose sur l’élargissement et les frontières. Se dispenser de fixer des frontières à l’Europe, c’est prendre le risque de diluer l’idée européenne en tant que telle. Après l’arrivée prévue, en 2007, de la Roumanie et de la Bulgarie, on pense aux pays de l’ex-Yougoslavie comme la Croatie, mais aussi à la Macédoine. Enfin, la question des frontières est aussi celle de nos relations avec les pays voisins comme l’Ukraine ou la Russie : quels partenariats stratégiques ? Pensons l’Europe autrement en effet, pour, d’un héritage, en faire à nouveau une aventure collective. Vilnius POLOGNE ALLEMAGNE Londres FÉDÉRATION DE RUSSIE Nicosie GRÈCE CHYPRE L’Union fait la force… de recherche L ’avenir sera technologique. Dommage pour l’Union européenne : son budget de recherche est 4 fois plus faible que celui des États-Unis ! Heureusement, plusieurs projets d’envergure sont en cours. Galileo, programme européen de radionavigation par satellite, vient directement concurrencer le GPS (Global positioning system) américain. Le système européen, conçu pour un usage civil (à la différence du GPS, contrôlé par les autorités militaires), servira aux transports, à la justice, aux systèmes de recherche et de sauvetage... Galileo et ses 30 satellites devraient entrer en service en 2008 (investissement de 3,2 à 3,4 milliards d’euros, financé pour près d’un tiers par l’UE). Le jeu en vaut la chandelle : la Commission européenne estime le marché de la radionavigation par satellite à 12 milliards d’euros à l’horizon 2010 et à 28 milliards en 2020. À plus long terme, l’UE planche sur l’énergie avec le projet international Iter (International thermonuclear experimental reactor). L’objectif ? Domestiquer l’énergie de combustion des étoiles, quasi-inépuisable et non polluante... Ambition – con- 40 % * Pensions l’Europe autrement ! Débat public proposé par l’Atelier Europe des Jeunes Actifs UMP le mercredi 10 mai à 20 heures, Salle Colbert. Accueil à partir de 19 h 30. Nombre de places limité. Inscription sur jeunesactifs.org. augmentation prévue pour le budget européen 2007-2013 dans le domaine de la recherche et développement. Source : Centre d’information sur l’Europe. 6 7 19 heures : avec son mobile, Ariane suit son trajet au mètre près grâce à Galileo, le système européen de radionavigation par satellite. Elle se connecte à Mobile Signal, service payant lancé en France en 2006 : il met en relation des personnes proches partageant des centres d’intérêt persos ou pros. Justement, un étudiant Erasmus autrichien est dans le même wagon qu’Ariane… 15 heures : elle prend un billet pour Sofia, histoire de visiter sa future résidence. La croissance du trafic entre États membres a doublé depuis 2006. Le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) compte aujourd’hui 89 500 km de routes et 94 000 km de rails, dont quelque 20 000 km de lignes TGV (au moins 200 km/h). Les travaux ont coûté 225 milliards d’euros à l’UE. 5 François Guéant délégué national des Jeunes Actifs UMP Récit Laure Japiot 5 troversée – énorme : elle exige la construction d’un réacteur capable de confiner des températures 10 fois supérieures à celles du soleil ! Il faudra plus de 30 ans d’expérimentation pour obtenir des résultats... peut-être ! Les États-Unis, le Japon, la Corée, la Chine et la Russie participent. Mais l’UE s’est engagée à financer la moitié du programme pour obtenir la construction du réacteur à Cadarache, près d’Aixen-Provence. Les retombées économiques d’Iter sont estimées à plusieurs milliards d’euros avec 4 000 emplois indirects pour la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur et pour le reste de la France. Il faut semer pour récolter... Laure Japiot édito manager L’Europe n’est plus un projet, c’est un héritage 1957 : Europe des Six (traité de Rome) 1973 : Europe des Neuf éco quick • 17,6 milliards d’euros versés par la France au budget de l’UE en 2005. • 12,6 milliards d’euros d’aides européennes versées à la France. Source : Centre d’information sur l’Europe. 6 Économie Matin N°64 p. 9 CHIFFRE PARLANT Cure d’austérité, le prix de l’effort Jeux vidéo : la vie virtuelle à prix réels ! ECONOMIE MATIN - cçc - JEU VIDEO CP050506 - 130 X 85 > Dans le prix d'un jeu vidéo pour console, vous payez Développement (création, programmation, licence…) : 12,2 % L’Institut de l’entreprise (IDE) vient de publier ses propositions pour la maîtrise des dépenses publiques (Agenda 2012)*. L’ensemble des réductions de dépenses et des gains de recettes possibles, au plan de l’État, des collectivités locales et des organismes de sécurité sociale s’élèverait à environ 100 milliards d’euros ! 100 milliards, c’est… • Près de 9 % de l’endettement public, • 3 millions d’années de travail d’un fonctionnaire payé 30 000 €, • les vacances pendant plus de 2 ans des 24 millions de foyers français**, • une économie d’impôts sur le revenu de 5 600 € pour chacun des 18 millions de foyers imposables, • plus de 4 fois le déficit extérieur français en 2005***. Pourquoi ne pas distribuer cet Agenda 2012 aux prétendants de 2007 ? * Lire Économie Matin du 2 mai. ** Dépenses annuelles prévues par foyer en 2006 : 1 884 €. *** 22,77 milliards d’euros. Gérard Huguenin Auteur de Argent, ce qu’il faut faire, (Devenir riche, c’est possible) Eyrolles. Le commentaire de meilleurtaux : Le taux d’intérêt à 10 ans est en forte hausse : 4,03 % au 28 avril 2006 contre 3,94 % au 7 avril 2006. Cette augmentation en un peu moins d’un mois est très significative. Soulignons tout de même que ce taux reste bas par rapport aux moyennes constatées précédemment. Aux États-Unis, l’augmentation du taux d’intérêt à 10 ans se situe à 5,10 % au 28 avril contre 4,94 % au 7 avril. Confirmation de nos prévisions de hausse des taux de crédits immobilier sur l’année 2006. Toute l’info sur www.meilleurtaux.com p. 10 Économie Matin N°64 TVA : 16,4 % Édition (marketing) : 10 % Royalties au fabricant de console : Magasin : 28,5 % 18,9 % Grossiste : Économie Matin - Source : CLVE combien ça coûte ? G host Recon, Fifa Street, Age of Empire, Les Sims... Si ces noms de légende ne vous disent rien, c’est que vous ne faites pas partie des 23 % de Français « accros » aux jeux vidéo sur console ou ordinateur : le thème du salon E3 (Electronic Entertainment Expo) du 10 au 12 mai à Los Angeles. Ce loisir en plein boom coûte pourtant cher ! Côté plates-formes, le marché est dominé par les consoles de salon, suivi par les consoles mobiles et enfin les PC. L’Insee a calculé que le budget pour une console avec son équipement minimum (un jeu, une manette supplémentaire et une carte mémoire) tourne autour de 600 €. Vendues 190 € en moyenne – dixit l’institut GfK –, les consoles elles-mêmes peuvent atteindre des sommets : comptez 250 € pour la PSP (PlayStation portable) de Sony, 400 € pour la Xbox 360 de Microsoft... La PS3, attendue pour novembre, pourrait s’afficher entre 500 et 600 €. D’où l’émergence, avec Micromania, enseigne pionnière de distribution de jeux vidéo, d’un marché de la console d’occasion. L’idéal pour recycler des objets qui se renouvellent tous les 6 ou 7 ans... Difficile pour les fabricants de rentabiliser leurs produits si vite ! Ils se rattrapent sur les cartouches : le jeu vidéo français est l’un des plus chers au monde. Un CD-Rom coûte environ 18 €, les logiciels pour console se vendent en moyenne 37,50 €, et les nouveautés se lancent à 60 ou 70 € ! Plus de la moitié de la somme revient au fisc et au magasin. Mais quel que soit l’éditeur du jeu, le fabricant de console récupère des royalties sur les ventes : elles peuvent atteindre 20 % du prix toutes taxes comprises. Les Français achètent néanmoins 21 millions de jeux par an, dont deux tiers pour consoles. 14 % combien ça rapporte ? P lus fort que le cinéma ! Avec 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2005, le marché des jeux vidéo dépasse l’industrie cinématographique et devance même la musique... Selon GfK, avec près de 19 millions d’euros générés en France en moins de 4 mois, Gran Turismo 4, sur PlayStation 2, a été le premier produit culturel du 1er semestre 2005 : devant la vidéo de Shrek 2, l’album des Enfoirés et le très médiatique Da Vinci Code ! Qui profite du pactole ? Près de 40 % des jeux sont publiés par quatre poids lourds internationaux : Nintendo, Electronic Arts, Sony et Microsoft. Les éditeurs français (Infogrames, Ubi Soft, Vivendi UP...) s’arrogent néanmoins 24 % du marché. Ils exportent d’ailleurs plus des trois quarts de leur production et publient régulièrement des succès mondiaux. Mais le secteur est en mouvement (Electronic Arts a acquis récemment 19,9 % du capital d’Ubi Soft) car l’industrie souffre de coûts de production de plus en plus lourds. Il faut désormais compter 15 à 20 millions d’euros d’investissement (hors marketing) pour un jeu à succès, contre environ 5 millions pour la précédente génération de consoles. La création (scénaristes, graphistes et musiciens) représente à elle seule plus de la moitié des dépenses ! Le seuil de rentabilité d’un jeu est donc évalué à 360 000 pièces pour PC et à 215 000 pour un jeu sur consoles. Et sur le seul marché français, moins de 15 titres par an se vendent à plus de 100 000 exemplaires... Côté distribution, le leader français est Micromania, avec 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. À chacun de tirer son épingle du jeu ! Laure Japiot VOTRE ÉCONOMIE REVUE DE PRESSE FRANÇAISE Les constructeurs baissent le son Depuis le 1er mai, les fabricants de baladeurs audio doivent bloquer le volume maximal des appareils à 100 décibels. Un volume équivalent à celui d’un marteau-piqueur distant de 10 mètres. La belle affaire ! Pour échapper à la réglementation, il suffit de changer le casque d’origine. Rien n’empêche le consommateur de dépasser le nombre de décibels autorisés. Les problèmes de surdité touchent aujourd’hui 5 millions de personnes en France, dont 10 % sont des jeunes de moins de 18 ans. Immigration : atout ou handicap ? Près de la moitié des Français (46 %) considèrent que l’immigration est un atout pour la France. Pour 39 % en revanche, c’est un handicap, et pour 6 %... « ni l’un ni l’autre.» Sur la question précise de l’apport économique, les avis sont à égalité : 42 % positifs, 42 % négatifs. Pour 48 % des Français interrogés, il faut « choisir les immigrés en fonction des besoins économiques de la France » (un sondage mené sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas). Je ne veux pas travailler... On est sur la bonne voie ! Le nombre d’enfants de 5 à 14 ans qui travaillent à travers le monde a chuté de 10 % entre 2000 et 2004, passant de 211 millions à 191 millions selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’Afrique compte encore le plus fort pourcentage d’enfants qui travaillent, soit 26 %, contre 19 % en Asie-Pacifique. L’Amérique latine et les Caraïbes font figure de bons élèves : ce chiffre a chuté des deux tiers au cours des 4 dernières années pour atteindre un taux de 5 % des enfants de cette zone. Villepin plie mais ne rompt pas Après le CPE, voilà Clearstream ! Avec les remous de ce scandale financier, le Premier ministre Dominique de Villepin affronte une nouvelle crise politique. Au point de provoquer des rumeurs de démission... qu’il a tenu à infirmer sur les ondes d’Europe 1 : « Rien ne justifie aujourd’hui un départ et rien ne m’empêchera de remplir la fonction qui est la mienne. » Les Français saquent la politique économique Trois quarts des Français (72 %) jugent que la politique économique menée par le gouvernement est mauvaise établit un sondage BVA pour BFM et Les Échos. Un nouveau « record d’impopularité » pour la politique économique du gouvernement... Les Français sont en revanche plus partagés sur le retrait du CNE (contrat nouvelle embauche) : 46 % sont favorables à une telle option, tandis que 44 % se prononcent pour son maintien. RECEVEZ GRATUITEMENT ÉCONOMIE MATIN DANS VOTRE ENTREPRISE [email protected] Économie Matin N°64 p. 11 ACTU ÉCO ÉCO IN INA, MINE D’OR DES TÉLÉVORES Vous n’avez pas pu regarder le JT du jour de votre naissance… Et pour cause ! C’est possible ! Grâce à l’Ina, Institut national de l’audiovisuel, qui a mis en ligne une grande partie de ses archives. Le site www.ina.fr offre plus de 100 000 émissions, soit 10 000 heures de programmes. Des discours du général de Gaulle aux premiers pas de l’homme sur la lune en passant par les grands événements sportifs de ce siècle, les internautes se ruent sur les moments cultes d’une télé sacrée désormais ouverte. La numérisation des archives de l’Ina coûte 10 millions d’euros chaque année : mais 80 % du contenu du site sont gratuits ! Le reste n’est pas inaccessible : entre 1 et 12 €. De quoi expliquer le fulgurant succès d’ina.fr. Six millions de connexions le jour de son lancement pour un site qui recevait habituellement 350 000 visites chaque mois. Cécile Mortreuil ÉCO OUT Homme de la semaine : Gérard Mulliez Bye, M. Auchan « C’est la vie, la vraie » : après 45 ans d’exercice, Gérard Mulliez – 75 ans – se retire cette semaine de son « trône » d’Auchan au profit de son neveu, Vianney Mulliez. L’information, divulguée par notre confrère Linéaires, devrait se voir confirmer officiellement le 10 mai lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe. Petit séisme familial en perspective... « Gérard Mulliez aurait préféré voir son fils, Arnaud, prendre sa succession. Mais il ne détient que 9 % du capital et son avis ne fait pas le poids face aux 76 % détenus par l’Association familiale des Mulliez, l’AFM » explique Bertrand Gobin, journaliste au sein du magazine à l’origine du « scoop »*. Gérard Mulliez les a tous rendus millionnaires, mais ils veulent marquer une rupture. Nommer Arnaud c’était, en quelque sorte, laisser Gérard ». Vianney Mulliez, patron d’Immochan, filiale immobilière du groupe, est donc le favori du « clan ». L’heureux élu, 43 ans, n’a pas suivi le parcours traditionnel de la famille, sur le terrain, aux côtés des chefs de rayon. « Il n’a pas tâté de la gondole ! » Diplômé de HEC, expert-comptable, l’homme d’affaires a fait ses classes dans l’audit. « Il est très bien perçu par les directeurs de magasin, reconnaît Bertrand Gobin, ils le décrivent comme un dirigeant très brillant et il bénéficie d’une bonne image ». Indispensable pour accompagner Auchan dans les défis qui l’attendent. Le numéro 2 français de la distribution doit plus que jamais rattraper son retard sur Carrefour : 121 hypers en France, contre 217 pour le leader, en plein réveil. Il s’agit notamment de redresser la part de marché sur les produits de Le « vieux » Conservatoire national des Arts & Métiers (200 ans d’existence !) accuse son âge. Cet établissement public investi de missions de formation, de recherche et de diffusion de la culture scientifique et technique va devoir trouver les moyens de rénover ses bâtiments – on parle de 115 millions d’euros de travaux. Or le Cnam, dont Gérard Mestrallet, PDG de Suez, préside le conseil d’administration, connaît les hauts et les bas d’une gestion largement subventionnée. C’est ainsi que l’année « noire » du Cnam de 2004 s’est soldée par un déficit d’exploitation de 5,4 millions d’euros. Rattrapée en 2005 par un solde positif de 1,9 million. « Nos ressources proviennent à hauteur de 40 % de nos prestations vendues aux entreprises » proteste Bernard Macimora, directeur-adjoint, qui insiste sur les efforts budgétaires entrepris. OE p. 12 Économie Matin N°64 chiffre d’affaires Auchan en 2004. Source Auchan. consommation, passée sous la barre des 10 %. Idem à l’international. L’objectif, affiché en 2000, d’ouvrir 50 hypermarchés par an à l’horizon 2005, est à moitié réalisé. Dans la famille Mulliez, Vianney va devoir se faire un prénom... original ! Muriel Roy * Auteur de Le Secret des Mulliez, disponible sur www.lempiredesmulliez.com Entreprise de la semaine : Quaero Un concurrent de Google ? Chiche... S CASSE AU CNAM 30 Mds d’€ on nom (provisoire), Quaero (je cherche, en latin). Son objet : un projet global, énorme, tentaculaire, apparemment européen – en tout cas franco-allemand – qui intégrerait des outils de gestion des contenus multimédias, des bibliothèques virtuelles, des traductions automatiques, de la production... Le tout orchestré autour d’un moteur de recherche planétaire à la Google (qu’il concurrencerait). Cette usine à gaz sur le papier, agréée par la toute nouvelle Agence de l’innovation industrielle, laisse les chroniqueurs dubitatifs. « Pour l’heure, ce ne sont que des mots. Un projet né de la réunion d’entreprises géantes aux côtés de startup. Est-ce une nouvelle technologie de recherche ? La relève future du moteur Voilà de France Télécom, frappé d’obsolescence ? » se demande Olivier Andrieu, éditeur d’une lettre professionnelle et expert français des technologies de recherche en ligne* En tout cas, l’énoncé de l’enveloppe financière – non officielle – affectée au Quaero franco-allemand semble ridicule : 250 millions d’euros (dont 90 millions apportés par l’Agence de l’innovation) quand l’investissement d’un Microsoft à la poursuite de Google (avec MSN Search) frise les 2 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) ! Pourtant, la liste des « associés » au projet accrédite ses enjeux : autour du maître d’ouvrage, le Français Thomson, s’agrègent Deutsche Telekom, France Télécom, Thalès, le français Exalead (qui fournira le moteur) et toute une batterie de jeunes entrepri- ses reconnues pour leur savoir-faire. Patron ? Pas de nom. Calendrier ? Objectif 2011. « Impossible ! pour Olivier Andrieu, À la vitesse à laquelle les géants du moteur de recherche verrouillent leurs partenariats, Quaero, qui n’invente a priori aucune nouvelle technologie, ne trouverait plus personne avec qui signer des contrats... » Alors ? Google aligne 1,38 milliard de dollars de chiffre d’affaires (1,09 milliard d’euros). Un inventeur français, Armand Rousso, monte le projet Accoona – moteur de recherche intelligente – avec la Chine. L’Europe semble entrer dans la guerre de la recherche en ligne sans vrais moyens... Où est le bogue ? Olivier Magnan * www.abondance.com 79 millions de requêtes par jour via Google, 900 par seconde. Source : Nielsen/NetRatings. ÉCO PLUS LES JAPONAIS AIMENT LES « MINIS » Les Japonais délaissent de plus en plus les voitures classiques au profit des mini-véhicules. Les ventes des premières ont chuté, en avril, pour le dixième mois consécutif, de 7,8 % sur an à 242 516 véhicules alors que les ventes des seconds ont progressé de 5,2 % à 149 361 unités pour le quatrième mois de suite. Quand on vit sur une île... Le président bolivien nationalise les hydrocarbures Énergie : ça chauffe en Amérique Latine ! C EVO MORALES L’EUROPE MET LA MAIN À LA PÂTE L’activité du secteur manufacturier dans la zone euro a progressé en avril à 56,7 % contre 56,1 % en mars. Il atteint son plus haut niveau depuis septembre 2000 selon l’institut NTC Research. L’enquête souligne « une forte croissance des nouvelles commandes » mais aussi une brusque « accélération de l’inflation des prix d’achats. » Parallèlement dans la zone, le taux de chômage poursuit sa décrue, à 8,1 % en mars, contre 8,2 % en février. Il s’élevait à 8,8 % de la population active en mars 2005. Pour l’ensemble des 25 pays de l’Union européenne, le taux reste inchangé à 8,4 % mais il a baissé par rapport à l’an dernier (8,9 %). L’OMC TOUJOURS DANS L’IMPASSE Le gong a sonné le 30 avril : les 149 pays de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne sont toujours pas d’accord sur la baisse des droits de douane appliqués aux produits agricoles et industriels. Pascal Lamy, le directeur général de l’organisation, a invité le 1er mai, les pays membres à redoubler d’efforts pour sortir de l’impasse leurs négociations. BRUXELLES DYNAMITE UN CARTEL DANS LA CHIMIE Ils ne lui disent pas merci... Sept acteurs du monde de la chimie, dont les géants Total et Solvay, ont été dénoncés par un huitième... et épinglés par la Commission européenne. Ils se seraient entendus sur les prix des agents blanchissants entre 1994 et 2000. L’allemand Degussa a accepté de coopérer avec les autorités de la concurrence en échange d’un blanchiment total. Sans cela, il lui en aurait coûté 130 millions d’euros. Les « autres » se partageront une facture de 388 millions d’euros, la plus élevée décidée par Bruxelles depuis 3 ans et demi. p. 14 Économie Matin N°64 8 Mds de m 3 de gaz produits en Bolivie en 2004. Source : Agence internationale de l’énergie (AIE). hose promise, chose due... Le président bolivien Evo Morales, élu en décembre 2005, en avait fait son cheval de campagne électorale. Il vient de proclamer par décret la nationalisation du secteur du gaz et du pétrole. Pour le pays le plus pauvre d’Amérique Latine, l’enjeu est de taille : la Bolivie possède la deuxième réserve gazière de la région, derrière le Venezuela. Et si la production pétrolière (40 000 barils par jour) est plus modeste, au total l’exploitation des hydrocarbures représente 15 % du PIB. « L’État récupère la propriété, la possession et le contrôle total et absolu de ces ressources » a déclaré fièrement Evo Morales le 1er mai. Autrement dit, les gisements d’hydrocarbures passent sous la coupe de la compagnie nationale YPFB et l’État récupère 82 % des revenus pétroliers. Vingt-six multinationales étrangères sont concernées, dont Repsol (Espagne), Total (France), Exxon (États-Unis), British Gas (Grande-Bretagne) et Petrobras (Brésil). Un nouveau coup dur pour elles : il y a un mois, le président vénézuélien Hugo Chavez a saisi les puits pétroliers gérés par ces compagnies étrangères. Effet domino ? « Il y a, en Amérique latine, une main mise croissante de l’État sur l’économie, mais pas de nationalisation totale en réalité. En Bolivie, par exemple, le gouvernement n’a pas les moyens de gérer seul le secteur pétrolier. Il a besoin des investissements des compagnies étrangères. Ces pays veulent juste une plus grande part du gâteau... sur fond de discours nationaliste et d’enjeux électoraux pour certains » analyse Carlos Quenan, professeur à l’Institut des hautes études de l’Amérique Latine (HEAL). Reste que ces méthodes musclées risquent d’affecter la réputation et l’image de la Bolivie auprès des investisseurs, et pas seulement dans le pétrole... Sandrine Allonier Restricted stock Stock options neuves pour grands patrons L es stock options sont moins à la mode. Ces fameuses actions proposées à moindre coût aux dirigeants ou aux salariés seraient boudées par les entreprises. C’est une étude sur la rétribution des patrons des 250 compagnies américaines les plus importantes qui le montre. Le cabinet Frederic W. Cook & Co, en 2005, a calculé que l’utilisation des stock options ne concernait plus que 90 % de ces sociétés contre 99 % en 2003. Certes, les nouvelles règles de comptabilité américaines sont moins favorables aux stock options (en français options sur titres). Il n’empêche : les « stock » restent un système de motivation très répandu pour les grand patrons. Peut-être pas pour longtemps, vu la progression spectaculaire des restricted stock, déjà utilisés par 66 % de ces entreprises contre 49 % en 2003. Le restricted stock qui récompense les performances ou l’ancienneté (vested stock) du dirigeant ressemble à l’attribution gratuite d’actions aux salariés ou aux mandataires sociaux, lancée début 2005 en France. Il s’écoule un délai (plusieurs années) entre la décision d’attribution et le moment où le bénéficiaire devient effectivement propriétaire de ces actions. Et un autre délai à respecter avant de les vendre. Résultat, avantage fiscal pour les deux parties : imposition décalée, et pas de charges sociales puisque le restricted stock n’est pas un salaire. Aux ÉtatsUnis, cette forme de rétribution semble encore marginale 2,29 millions d’€ valeur des actions, sous forme de restricted stock, qui seraient offertes en 2006 par Bank of America à son patron Kenneth Lewis. Source : The Wall Street Journal. face aux salaires astronomiques de certains patrons. On parle de 790 000 € pour Jeffrey Immelt (General Electric) en 2005. Pour Edward Graskamp du cabinet Frederic W. Cook & Co, ce genre de récompense liée à la valeur de l’entreprise en bourse et aux performances sur une certaine durée « devrait plaire aux actionnaires ». Gilles Klein 5 CONTINENTS REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE Poutine dégaze en Europe Le gaz fuse où il veut… Cette évidence physique n’aurait pas dû échapper aux puissances occidentales soucieuses de contenir le gaz russe dans son espace géographique. Vladimir Poutine, le président russe, vient de signer, non sans satisfaction, un accord d’échange d’exploitation d’un champ gazier en Russie avec l’Allemagne. Donnant-donnant : Angela Merkel la chancelière est venue tout spécialement au 8e sommet germano-russe pour offrir la réciproque à Gazprom, la compagnie gazière nationale de Russie : l’allemand BASF s’adjuge 35 % de l’exploitation du gisement. Occasion perdue de se taire pour les pays européens qui auraient souhaité voir Gazprom ne pas s’aventurer sur ses marchés. Vexé, Poutine a délivré un message bien senti aux nez des acteurs européens sensibles à son gaz : « Quand on vient chez nous, c’est pour investir au nom de la mondialisation. Mais quand nous prospectons à l’étranger, nos entreprises sont taxées d’expansionnisme… » Bien joué, Angela… Source : The Moscow Time (Russie) Le silence des immigrés a fait du bruit Exploitations agricoles, usines, restaurants et autres commerces américains ont été largement victimes le 1er mai de la « journée sans immigrés » organisée aux États-Unis par les populations étrangères outre-Altantique. « Des centaines de milliers d’immigrants ont rallié le mouvement à travers le pays afin de mettre en lumière leur rôle économique crucial, et de dénoncer la législation qui vise à prendre pour cible les immigrants clandestins », juge le quotidien britannique. Parmi les manifestations de cette journée, des défilés et le boycott de toute activité économique, achat ou travail. Les 40 millions d’Hispaniques représentent la première minorité outre-Atlantique et constituent 8 % de l’électorat. Il y aurait 11 ou 12 millions de sans-papiers. Source : Financial Times (Royaume Uni LES CARNETS DE VOYAGE Le monde sans papier est en train de... s’écrire ! « Paper isn’t a big part of my day » (Le papier, j’y touche peu au cours de ma journée de travail) a dit en passant Bill Gates à l’occasion d’une interview dans Fortune Magazine du 17 avril 2006. À l’ère de la civilisation numérique, le document électronique comme moyen de communication dans les entreprises est devenu incontournable. Du reste, une simple évaluation du retour sur investissement montre que les entreprises bénéficieraient largement du tout électronique. Dans la plupart des compagnies high tech, le mail est devenu primordial. C’est même le meilleur moyen de communication : il surpasse largement le téléphone, les documents traditionnels, jusqu’aux réunions ! Dans les compagnies aériennes, une véritable révolution est en train de s’opérer : le billet virtuel est en plein essor. Voyager sans titre de papier devient « normal ». Le paperless (on pourrait dire le « zéro papier ») offre un grand nombre d’avantages, notamment par le gain de temps, de main d’œuvre, donc d’économies palpables. Depuis quelques années, je n’utilise que les billets électroniques, du moins pour les destinations qui s’y prêtent. Lorsque je prépare un voyage, je reçois une confirmation de ma réservation par e-mail après l‘achat du billet. Ainsi ai-je l’option de l’imprimer n’importe où et à tout moment, sans risque de vol ni de perte. Cette simplicité et cette souplesse se traduisent par une nette réduction des temps et des coûts d’administration dont bénéficient au bout du compte non seulement les clients, mais aussi les compagnies. Malgré quelques résistances, tous les autres secteurs commencent à raisonner leur activité sans papier. Et vous ? Jacques Bonjawo Ingénieur-Senior program manager Microsoft, Redmond, USA Essayiste et diplômé de MBA finance, auteur de Internet, une chance pour l’Afrique et L’Afrique du XXIe siècle (Karthala). L’escalier japonais économise l’énergie Un peu de sport ! Le ministère japonais de la Santé « invite » ses employés et visiteurs à utiliser l’escalier plutôt que l’ascenseur. Le bâtiment, à Tokyo, compte pourtant 25 étages et 18 ascenseurs... Alors pourquoi cette demande ? C’est une mesure d’économie d’énergie destinée à lutter contre le réchauffement climatique. Et au passage, elle vise à réduire les risques d’obésité parmi le personnel. Ministère de la Santé oblige. Source : The Asahi Shimbun (Japon) Économie Matin N°64 p. 15 VOTRE ARGENT Chapsal/Mermoz Carte d’identité Superficie : 10 000 m2 Nombre de logements : 205 Nombre de bâtiments : 4 bâtiments de 4 à 9 niveaux. Date de construction : 1957 pour le plan ancien, 1968 pour le plus récent. Nature des travaux : lavage haute pression des façades (briques) sévèrement encrassées par la pollution, avec application d’un traitement technique imperméabilisant, démontage-décapage-remise en peinture des persiennes de toute la copropriété. Immobilier Pour vendre, il faut montrer patte blanche… T ermites, plomb, amiante, métrage... L’ordonnance du 8 juin 2005 impose que le vendeur transmette à l’acheteur un « dossier » lesté de diagnostics techniques. Ils seront annexés à la promesse de vente, ou à l’acte authentique. Lesquels ? • le risque d’exposition au plomb pour les immeubles construits avant le 1er janvier 1949, • la présence ou l’absence de matériaux ou produits amiantés, • la présence (ou non, il faut l’espérer) de termites dans un immeuble bâti situé dans une zone délimitée par arrêté préfectoral, • l’état de l’installation intérieure de gaz naturel réalisée depuis plus de quinze ans pour les logements concernés, • le diagnostic de performance énergétique dont la durée de validité est de 10 ans, • l’état des risques naturels et technologiques dans les zones couvertes par des plans de prévention de risques prévisibles, prescrits ou approuvés, ou dans des zones de sismicité définies par décret. En cas de vente d’un appartement ou de locaux situés dans une copropriété, le constat porte exclusivement sur la partie privative de l’immeuble affectée au logement ou au local. Manque l’un des documents lors de la signature de l’acte authentique de vente ? Le vendeur ne peut pas s’exonérer de la garantie des vices cachés correspondante. Christophe Cremer PDG de meilleurtaux.com Logement Amélioration de l’habitat : le plébiscite du Pass-Travaux Dans le cadre d’un important programme de ravalement de façade, 10 copropriétaires de la résidence Chapsal-Mermoz, de Joinville-le-Pont, ont obtenu d’Aliance 1 % Logement un prêt Pass-Travaux. Bernard Macé, le président du conseil syndical de la copropriété, est l’un d’eux. Il a détaillé la mise en place du prêt avec Lucie Artis, présidente d’Alliance. Un ravalement de façade pour une copropriété de 10 000 m2. Voilà un projet d’envergure pour un président de conseil syndical ! (sourire) C’est le moins que l’on puisse dire ! L’opération s’est d’ailleurs déroulée en deux temps. Deux immeubles ont été traités en 2004 et les deux suivants en 2005. Quel était le coût global pour la copropriété ? 907 459,78 €, comprenant non seulement le coût de l’entreprise de ravalement mais aussi les frais de maîtrise d’œuvre, donc l’architecte, l’assurance dommage-ouvrage et les honoraires du syndic. D’où le bienvenu prêt Pass-Travaux ! Quelle était votre quote-part ? Personnellement, j’ai bénéficié d’un prêt d’un montant de 5 500 € que j’ai choisi de rembourser sur 5 ans. Il est possible d’obtenir jusqu’à 8 000 €, remboursables sur une durée maximale de 10 ans. Avec un TEG hors assurance facultative de 1,5 %, c’est vraiment très intéressant ! Vos copropriétaires ont-ils été satisfaits de l’octroi de leur prêt ? Certainement. J’ai eu très peu de retours à ce sujet en réalité. C’est plutôt bon signe d’ailleurs. Quand les gens ne disent rien, c’est que ça va ! En revanche, si tel n’avait pas été le cas, je les aurais certainement entendus ! (sourire). J’ai eu de très bons retours en revanche quant à la simplicité de montage du dossier. La plupart des copropriétaires ont trouvé la démarche aisée, que ce soit par téléphone puis par courrier ou par Internet via le site d’Aliance 1 % Logement. J’en ai fait l’expérience moi-même. 15 jours après avoir rendu un dossier complet, les fonds m’étaient versés ! C’était parfait ! Nous avons eu une interlocutrice dédiée chez Aliance 1 % Logement. Elle s’est occupée de la globalité de notre dossier. Ce qui nous a facilité la tâche ! Toutefois, j’aimerais formuler un regret. Lequel ? Le prêt Pass-Travaux est réservé aux salariés des entreprises privées* mais aussi aux retraités ou futurs retraités du secteur**. Nous étions concernés au premier chef car notre copropriété est composée majoritairement de personnes âgées. Or, beaucoup n’ont pu y prétendre car elles étaient en retraite depuis plus de 5 ans. 5 ans, c’est un peu court compte tenu de l’époque actuelle. 10 ans, ç’aurait été bien ! Vous pensez qu’on peut en toucher deux mots au ministre ? * non agricoles. ** depuis moins de 5 ans à la retraite ou à moins de 5 ans de la retraite. Lucie Artis Pour plus d’informations sur ces aides, rendez-vous sur le site : www.aidologement.com/aliance code privilège R1015544 avec Placements Le pétrole cher ? Et l’or, alors ! E n décembre dernier, nous vous avions recommandé d’investir dans l’or : depuis, l’once a gagné 20 % (en euros) et la sicav Merrill Lynch World Gold Fund (part en euros) que nous vous avions suggérée, + 35,8 % ! Et la tendance devrait se poursuivre. En bénéficiant du triple statut d’actif financier décorrélé des autres marchés, de valeur refuge historique et de matière première très demandée, le cours de l’or jouit de nombreux facteurs de soutiens conjoncturels et structurels. En tant que matière première tout d’abord, l’or connaît le même sort que le pétrole. L’offre est très limitée, en raison de capacités de production et de découvertes de nouveaux gisements insuffisantes. Parallèlement, la demande qui suit la vigueur de la croissance mondiale reste vive. En qualité de valeur refuge, les tensions géopolitiques et les craintes d’une crise du dollar entraînent nombre d’investisseurs à s’en procurer. Enfin, et surtout, la spéculation sur le métal jaune se fait de plus en plus en puissante. À l’instar du pétrole, les fonds de pension et surtout les fonds spéculatifs poussent à la hausse le cours de l’once qui atteint un nouveau record à 636 $ au début du mois. L’or trouve désormais sa place dans l’allocation d’actifs, aux côtés des actions, des obligations et de l’immobilier. Ils constituent à eux seuls 50 % des échanges sur le marché de l’or. Ils sont plus présents encore dans les sociétés d’exploitation des mines d’or cotées en bourse, longtemps délaissées par les investisseurs qui considéraient ces valeurs comme appartenant à la « vieille économie ». Leur décote constitue une opportunité supplémentaire de gain d’autant plus élevé que le cours de l’or poursuit sa hausse. C’est le pari du fonds que nous vous recommandons, la sicav Merrill Lynch World Gold Fund, de la maison de gestion d’actifs Merrill Lynch Investment Managers, filiale de la prestigieuse banque d’affaires internationale Merrill Lynch. Sans doute le meilleur fonds spécialisé sur ce marché, tant par les performances réalisées que par l’originalité de l’allocation stratégique sectorielle et l’efficacité de la sélection des valeurs. Le fonds joue à plein « l’effet chinois », pour jouir du formidable potentiel de croissance de la demande d’or chinoise. Et le choix du titre Zijin a été plus que judicieux : + 126 % depuis le début de l’année ! Au total, après une performance exceptionnelle de 51 % en 2005, la sicav progresse de plus belle, cette année, avec une hausse de 28 %. Florence Chatelet Retrouvez cet article sur www.sicavonline.fr/ economiematin avec Économie Matin N°64 p. 17 MÉDIAS FIL DE PUB L’eau minérale envahit le métro Vittel se remet à flots ! Les gratuits s’unissent pour une action payante L es gratuits À nous Paris, Économie Matin, Femmes en Ville, Journal du Golf, Metro et Sport ont créé l’Association pour la promotion de la presse magazine gratuite d’information (ADPGI). « La presse gratuite a besoin d’être représentée. Elle revendique les mêmes droits que la presse payante » souligne son président Francis Jaluzot (ex-20 Minutes, fondateur de Sport). Première action de l’ADPGI : adhérer à Audipresse, la société de référence qui mesure l’audience de la presse magazine. la vitalité promue par la marque constitue un vrai discours citoyen. Pourquoi ce changement d’identité visuelle ? La marque souffrait d’une image vieillissante. Son packaging n’avait pas été relooké depuis près de 10 ans. Vittel s’est trouvé un nouveau discours, illustré par sa signature : « Revittelisez-vous ! »... Et une toute nouvelle identité visuelle rouge, plus moderne, plus épurée et plus tonique ! Pour donner davantage de poids à ce changement radical, la marque nous a demandé d’imaginer une opération originale autour de sa signature... PRESSE De quoi s’agit-il ? Nous avons mis en place dans le métro un véritable parcours vitalité ludique pour inviter les gens à entretenir leur forme physique : des affiches montrant des exercices à faire sur le quai ou dans la rame, des marelles devant les portillons, et des autocollants pour inciter à monter les marches des escaliers 4 à 4 ! Nous voulions illustrer concrètement le discours de la marque dans le quotidien des consommateurs. 1 800 bouteilles de Vittel sont consommées chaque minute dans le monde, dixit la marque. E Lagardère en veille L agardère, qui vient de récupérer 4 milliards d’euros grâce à la vente de ses actions EADS, se dit prêt à étudier toute opportunité dans le monde des médias. Le groupe a aussi annoncé qu’il n’était pas opposé à l’entrée d’un troisième partenaire dans Sud, la société créée autour de ses titres de presse méditerranéens et de ceux du Monde. On cite les filiales régionales de Groupama, Crédit Agricole, et des Caisses d’Épargne... Les Parisiens « métrophobes » n’y ont pas droit alors ? Pas du tout, eux aussi peuvent être revittelisés... sur les quais de Seine ! Nous avons mis en place, en partenariat avec la Mairie de Paris, des cours gratuits de tai-chi, kung-fu, capoeira et gymnastique suédoise, tous les dimanches matin jusqu’au 25 juin. lle avait perdu sa vitalité : la marque d’eau minérale a décidé d’inonder le métro parisien à grand spectacle pour inciter les gens à faire de l’exercice ! Pour Catherine Lafaille, responsable du projet Vittel chez Ubi Bene, l’agence de communication qui a monté l’opération, avec Abonnement à Presse News? 01 41 10 98 30 Propos recueillis par Sandrine Allonier B BAROMÈTRE ÉCONOMIE MATIN/DATOPS Plébiscite pour Bouygues et Alstom Martin Bouygues (Bouygues) Patrick Kron (Alstom) Henri Lachmann (Schneider Elec.) Pierre Blayau (Geodis / PSG) Gérard Mestrallet (Suez) Carlos Ghosn (Renault) Jean-François Cirelli (Gaz de France) Noel Forgeard (EADS) Ferdinand Piëch (Volkswagen) Anne Lauvergeon (Areva) Patrick Kron - Économie Matin ai s) ce rs pla ou e d uc d e is on bre n s tio our res om olu B og n Pr (en Év de + 25 - 1,27 % + 50 + 4,73 % + 17 + 2,56 % 40,5 + 94 - 2,95 % 40 + 26 +5% - + 0,81 % 39 +8 + 3,58 % 38 + 12 - 3,71 % 30 + 49 - 4,02 % 22,5 + 39 + 0,58 % 97 82 66,5 39,5 Les entreprises dont on parle 6 0 20 au 4 Henri Lachmann Score de visibilité 8 avril Plus elle s'élève dans le graphe, plus l'entreprise est visible dans la presse. Dans le rouge, elle subit des critiques négatives. Dans le vert, elle bénéficie de commentaires positifs. m Martin Bouygues Du 2 Les patrons dont on parle Tendance par rapport à la semaine précédente Score de visibilité 250 250 BOUYGUES ALSTOM 200 200 150 150 EADS FRANCE TELECOM SUEZ PEUGEOT 100 AREVA CI 100 ALCATEL EDF CAP GEMINI onalité positive 0 TTonalité Tonalité égative onalité nnégative 0 T -40 -20 0 20 40 60 80 100 La technologie Datops, leader européen de la veille, mesure la visibilité pondérée des sociétés européennes cotées, et celles de leurs patrons, sur 600 sources médias français en ligne. Pour toute information supplémentaire, contactez [email protected] ou tel : 01 56 43 24 24. p. 16 Économie Matin N°64 ouygues et Alstom restent en tête de notre baromètre de visibilité médiatique des entreprises cette semaine. Le groupe de BTP français a racheté la participation de l’État dans Alstom, équipementier dans les domaines de l’énergie et des transports. L’État réalise ainsi une plus-value de 1,26 milliard d’euros ! Les PDG Martin Bouygues et Patrick Kron, qui avaient « commencé à flirter » dès la fin de l’année dernière, n’ont pas encore chiffré les éventuelles synergies de leurs deux groupes. Troisième patron de la semaine, Henri Lachmann doit sa visibilité à l’assemblée générale de Schneider Electric. Le PDG a recueilli une pluie d’éloges avant de laisser sa place à son successeur Jean-Pascal Tricoire. Chez Suez, l’actualité a porté sur la fusion avec Gaz de France : les deux patrons ont confirmé à la presse le calendrier de l’opération prévue en décembre. AUTO Toyota Rav 4 4 x 4 vert et long L orsqu’un constructeur – en l’occurrence Toyota – se décide à remplacer un modèle qu’il vend à plus de 12 000 exemplaires, rien qu’en France, on redouble d’attention ! Or voici venu le temps du nouveau Rav 4, le petit 4 x 4 de ville, le best-seller des beaux quartiers que l’on trouve assurément plus dans le XVIe arrondissement que sur les pentes du Mont Ventoux ! Et surprise, ils nous l’ont changé. Il est plus long, plus large, et l’on a même de la place à l’arrière avec une banquette ajustable qui dégage le coffre en cas de besoin. Et puis surtout, il n’existe qu’en 5 portes à la grande tristesse des dames du XVIe (encore elles !) qui avaient plébiscité le Rav 3 portes au point que ce modèle constituait 30 % des ventes. Hélas, dans le domaine, ce n’est pas hausse des ventes de Toyota neuves Vaucresson (siège de Toyota France) qui comen France en avril. Source CCFA. mande mais Tokyo. Qui a décidé que le marché américain était prioritaire et qu’il réclamait un châssis long ! Ces dames se reporteraient massivement sur le Suzuki Grand Vitara qui vient avec beaucoup d’à propos de sortir une version 3 portes. L’autre attrait du nouveau Rav reste sans conteste son moteur, un diesel de 177 chevaux entièrement dépollué (système D-CAT pour Diesel Clean Advanced Technology). « Nous sommes réellement en avance, se réjouit Michel Gardel, vice-président de Toyota France. Non seulement, nous filtrons les particules, mais encore les NOx, les oxydes d’azotes responsables des pluies acides, ce dont on ne se préoccupe pas en Europe. Les diesels ancienne génération sont interdits dans les centres ville au Japon pour cette raison. » Le nouveau Rav 4 nous a donné satisfaction durant les 1 200 kilomètres de notre parcours type, montrant des qualités de silence et d’économie (en moyenne 7 litres aux cent grâce à une boîte 6 vitesses). Une critique cependant, la lourde porte est inutilisable en ville une fois sur deux car elle demande un bon mètre pour se déployer. Son prix : 33 990 € en version D-CAT. Gérard Jouany 13 % CINÉMA Camping : Dubosc-les-flots VOLVO FRANCE À LA SUÉDOISE... Une femme patronne d’une marque – Volvo – dans un milieu masculin carrément macho, Maria Stenström. Maria (ses collaborateurs proches l’appellent par son prénom) ne manque pas d’expérience. Dans les années 1990, alors que Renault et Volvo doivent se marier, elle participe au projet Safrane. Elle devient responsable de marchés à Göteborg avant de prendre la direction de l’Europe du sud. Un passage à Moscou lui apprendra à gérer les situations compliquées. Le bureau du directeur général dans le grand parc qu’occupe Ford, la maisonmère à Saint-Germain-en-Laye, est à l’image de sa locataire : modeste et sans ostentation. Elle parle pourtant de ses voitures avec passion. Elle veut faire les petites autos de la gamme « à la manière Volvo », c’est-à-dire sûres et respectueuses de l’environnement. Elle est branchée technologies et vante les aides à la conduite qui épaulent le conducteur « et qui coupent le téléphone dans les rondspoints » pour qu’il se consacre à la conduite. Au prochain Mondial de l’Auto de Paris en septembre, viendra la C30, la Volvo la plus petite jamais produite. En attendant, Maria fait la promotion du C70, un merveilleux coupé cabriolet, tant il est vrai que les pays de neige n’ont pas leur pareil pour faire des voitures de soleil ! GJ M ichel Saint-Josse, un chirurgien esthétique, emmène, à bord de son Aston Martin, sa fille en vacances à Marbella. Mais en cours de route, son véhicule tombe en panne et tous deux échouent au camping des Flots Bleus, au Cap-Ferret... Après s’être immiscé dans l’univers de la jet set puis dans celui du ballon rond avec 3 zéros, le réalisateur Fabien Onteniente s’intéresse au petit monde bien particulier du camping. Dans cette comédie où il a voulu montrer « la simplicité, la gentillesse et les vertus du cœur » sans jamais se moquer des campeurs, le cinéaste s’est entouré d’une distribution prestigieuse au premier rang de laquelle Gérard Lanvin, qu’il retrouve quatre ans après 3 zéros, Mathilde Seigner et les expérimentés Claude Brasseur et Mylène Demongeot. Sans oublier le comique Franck Dubosc qui joue pour la première fois un premier rôle sur grand écran. Co-scénariste sur le film, l’éternel séducteur a été l’un des grands artisans du projet, lui qui a fait du camping jusqu’à l’âge de... 36 ans ! 150 000 .. Comédie française de Fabien Onteniente – 1 h 35 Avec Gérard Lanvin, Franck Dubosc, Mathilde Seigner, Antoine Duléry, Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Frédérique Bel... Sortie : 26 avril 2006 Site officiel : www.camping-lefilm.com/site.htm avec camping cars immatriculés en France. Source : Syndicat des véhicules de loisirs (Sicverl), 2005. ÉCONOMIE MATIN – 60 rue de Ponthieu – 75008 Paris – Tél. : 01 56 43 24 44 – Fax : 01 56 43 24 25, www.economiematin.com – Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-Baptiste Giraud – Président du comité éditorial : Alain Fourment – Directeur des opérations : Frédérick Fabry – Rédacteur en chef : Olivier Magnan – Rédactrice en chef adjointe : Muriel Roy. Rédaction : Sandrine Allonier, Judikael Hirel, Laure Japiot, Gérard Jouany, Gilles Klein, Laure Tosin. Stagiaire : Olivia d’Espous – Responsable des partenariats : Constance de Corbière – Responsable de la diffusion : Géraldine Monjean – Administration : Anne-Sophie Desroziers – Conception graphique : Nathalie Sautière. Contacts publicité : GS Régie – Sylvain Attal, [email protected], Virginie Laplace, 01 40 95 57 40 [email protected] - Audrey Rossi, 01 40 95 57 42, [email protected] – MRE (emploi-formation), Frédérique Johnson, 01 47 38 50 46, frederique.johnson@mre-mediasfr. – Mediamarketing (petits formats) – Corina Tataru, 01 41 38 86 17, [email protected] – Multifinances Conseils Europa (publicité financière) 01 57 28 39 46. Numéro de commission paritaire en cours. Imprimé par Québécor, Torcy. Distribué par GD International. Abonnements : 35 euros par an – Tirage : 300 000 exemplaires. Édité par la SAS de presse LE POOL PRESSE, au capital de 61 600 euros. Principaux associés : Nord Europe Private Equity et Île-de-France Développement, Société Bretonne de Développement, Bleucom, datops, Jean-Baptiste Giraud. Tout droit de reproduction réservé. Édition Grand Ouest, 5 rue Boileau, BP 81408, 44014 Nantes Cedex 01. Tél: 02 40 73 31 31. Fax : 02 40 73 88 40. mail : [email protected]. Éditeur : Nouvel Ouest SA. Photos – Une : Photos. Une : www.iStockphoto.com - page 3 : Communauté européenne 2006, PT – page 4 : www.iStockphoto.com – page 6 : www.iStockphoto.com – page 8 : MAE/DCI, Communauté européenne 2006, www.iStockphoto.com – page 9 : www.iStockphoto.com – page 10 : www.iStockphoto.com – page 11 : Communauté européenne 2006, www.iStockphoto.com – page 12 : www.iStockphoto.com – page 13 : Laure Tosin – page 14 : www.iStockphoto.com – page 15 : Communauté européenne 2006, www.iStockphoto.com – page 17 : www.iStockphoto.com – page 18 : Daniel Angeli – page 19 : www.iStockphoto.com – page 20 : Muriel Roy, www.iStockphoto.com – page 21 : www.iStockphoto.com. p. 18 Économie Matin N°64 CONSO 1 400 € OBJETS Envie de HD La haute définition télé arrive au compte-gouttes (lire page 4). Quelques centaines de milliers de privilégiés se prendront les buts du Mondial plein les yeux. Face à l’un de ces trois écrans plasma ? Judikael Hirel prix moyen d’un écran LCD haute définition fin 2005. Il était affiché à 2 165 € en janvier 2005. Source : GfK. Un design sobre et stylé associé à une image précise et riche en détails. Cet écran plasma avec tuner TNT intégré est prêt pour la haute définition en résolution 1080. Hitachi 42PD9700, env. 3 000 ¤. Peut-être le plus bel écran plasma du moment, lui aussi avec tuner TNT intégré. 50 pouces d’image HD fine et contrastée, en résolution 1 920 x 1 080, au look obscur et pur. Pioneer PDP-5000EX, sortie en juin Ce plasma 42 pouces cache deux atouts majeurs : un double tuner et surtout un disque dur intégré de 80 Go capable d’enregistrer jusqu’à 40 heures de programmes. LG 42PC1RR, env. 2 400 ¤. . VOYAGES Madagascar, condensé d’Afrique Au large de l’Afrique orientale, l’île de Madagascar reste préservée des grands flux touristiques. Un petit résumé des paysages africains en trois circuits. NATIONALE 7 La route du Grand Sud en 9 jours et 7 nuits passe par la RN7 pour apprécier le meilleur de ce fascinant pays à la croisée de l’Afrique et de l’Asie. Un vrai bain de nature à travers l’extraordinaire faune et flore endémiques et une rencontre inoubliable avec une population accueillante profondément attachée à ses racines et au culte de ses ancêtres. Visite de la capitale Antananarivo, départ pour les hautes terres sauvages de la savane par les portes du sud qui vous mènera d’Antsirabé à Isaty en passant par Fianarantsoa. Et pour prolonger ce moment magique, possibilité d’extension sur l’île enchanteresse de Nosy Be. Prix : à partir de 2 105 € ht. Tél. 0825 302 010 ou www.jettours.fr GROTTES SACRÉES Circuit classique de 9 jours/7 nuits d’Antananarivo à Diego Suarez jusqu’aux lagons de Nosy Be, de la forêt tropicale de la montagne d’ambre aux Tsinguy, ces grottes sacrées qui peuplent le massif de l’Ankarana. Ce circuit en pension complète explore le nord de la grande île bercé par la varatraza, cet alizé au nom typiquement malgache. Deux jours de farniente sur l’île paradisiaque de Nosy Be. Carlson Wagonlit Travel. Prix : à partir de 2 115 € ttc. Tél. 0826 824 826 ou 0820 825 110 DES PLAGES AUX PLATEAUX Voyage en Grande Lémurie de 16 jours /14 nuits en pension complète pour une découverte complète du pays malgache en contact permanent avec la population. Réserve de Périnet à Sainte-Marie qui offre les plus belles plages de l’île, la découverte de Tamatave via les hauts plateaux, le pays Betsileo et les massifs de l’Isalo avant une arrivée inoubliable à Tulear au bord du lagon du Ranobe. Belle balade originale. Prix : à partir de 2 595 € ht. Tél. 0825 000 825 ou sur www.nouvelles-frontieres.fr Hervé Ducruet + de 500 entreprises à capitaux français dont 157 filiales implantées sur l’île (essentiellement PME de services). Langue : malgache Nombre d’habitants : 14,5 millions Monnaie : Ariary (MGA) Décalage horaire : + 1 h en été, + 2 h en hiver PIB : 3,7 milliards d’€. Climat : subéquatorial. BONNE ASSIETTE Maigrir, pas mourir ! Cette fois, il n’y a pas eu de miracle. Les gélules minceur bricolées pour tenir les promesses d’un amaigrissement spectaculaire et ultrarapide ont tué. L’enquête dira pourquoi et comment, dans un pays censé donner des AMM (autorisations de mise sur le marché) pour tout produit actif, et qui brandit le sacro-saint principe de précaution à tout bout de champ, un tel dérapage fatal a été possible. Ce drame navrant a touché les plus vulnérables d’entre nous : les victimes du miroir et du regard des autres, prêtes à tout pour éliminer en un temps record les kilos qu’elles jugent superflus. Prêtes à croire celui qui leur fait miroiter la silhouette idéale, surtout s’il porte une blouse blanche, ce qui aggrave sa responsabilité. Voilà qui pourrait devenir une bonne occasion de mettre fin à l’ère des charlatans, mais aussi à la prise anarchique et souvent hors de toute prescription médicale ou pharmaceutique, de gélules formulées contre la rétention d’eau, de graisses, anti-capitons ou ventre plat, etc. Non qu’il faille mettre au ban tout produit d’aide à l’amincissement, mais une réflexion s’impose : le fructueux marché de la minceur s’alimente du désir des femmes de ressembler à un standard inaccessible par définition, puisque les modèles des magazines promènent sur les podiums des mensurations anorexiques et sont hors course dès que leur taille dépasse le 34 ! On peut ajouter à ce triste bilan la mortalité liée à l’anorexie et à ces promesses intenables que les adolescentes essaient de se tenir à elles-mêmes au détriment de leur santé et parfois de leur vie. Et dire haut et fort que la minceur, la vraie, est une question d’équilibre alimentaire. Dire que nous mangeons en trop grande quantité, trop d’apports caloriques, par rapport à notre dépense énergétique réelle. Manger moins est encore le meilleur moyen de maigrir. Lentement, mais sûrement. Encore faut-il manger mieux ! Plus de fruits et de légumes, et un peu de tout chaque jour, y compris sucres et matières grasses, mais en petites portions, pour que notre organisme reçoive au quotidien l’ensemble des nutriments dont il a besoin pour fonctionner, ni plus ni moins. Maigrir ne doit pas devenir une question de vie ou de mort, mais rester une question d’équilibre bien raisonné et d’harmonie. Dans l’alimentation, comme dans l’image que l’on a de soi, même à l’heure fatidique de l’essayage du maillot de bain ! Nathalie Hutter-Lardeau directrice d’Atlantic Santé www.atlantic-sante.com 5 Mds d’€ avec marché français des aliments santé et minceur. Source : Eurostaf. Économie Matin N°64 p. 19 MARKETING Le défi du positionnement Très simple à exprimer, rarement mise en œuvre, la notion de positionnement revient en force dans les entreprises. De nouveau, après moult changements, elles se demandent un peu qui elles sont, ce qu’elles font, et surtout qui est leur concurrent. Pour se positionner, il faut, comme dans le monde physique, 3 dimensions : le métier, le marché et la concurrence. • Le métier. Il fait son grand retour sur les marchés. Chaque entreprise cherche les meilleurs collaborateurs – expérience, savoir-faire, expertise – au grand dam des jeunes diplômés (par définition ils n’offrent qu’un diplôme dont la spécialisation n’est pas toujours en phase avec les besoins réels du marché… de l’emploi !). Savoir définir son métier pour l’entreprise est une clé qui détermine ses priorités produits, recherche et développement, formation… • Le marché. Une évidence pour les professionnels du marketing, un choc culturel pour les financiers et les ingénieurs. Que vend-on ? À qui le vend-on ? Pour quels besoin et utilisation réels ? Ces simples questions sont-elles seulement abordées dans les « boards » ? Et pourquoi ne pas les poser durant les AG des semaines à venir ? • La concurrence. Qui sont nos concurrents ? Que font-ils et comment sont-ils organisés ? Quels indicateurs de comparaison (benchmarks) a-t-on mis en place? Font-ils mieux que nous et comment ? Quel processus de veille ? Trop souvent, les entreprises en restent à « l’oral » et ne passent pas à la formalisation de réels processus de veille, c’est-à-dire suivi de plan d’actions et d’indicateurs de suivi. Là aussi, quelques questions pour les AG, non ? Répondre à ces trois dimensions, c’est, pour l’entreprise, afficher son positionnement. Et donc se faire remarquer et se différencier au travers d’une offre lisible et d’une image claire. Défi de plus en plus important tant le client est « zappeur » et que la concurrence se montre de plus en plus multiple et internationale. Olivier Chaduteau associé fondateur du cabinet Day One [email protected] UNE LIVRAISON URGENTE ? WIN-GO COURSES 01 47 46 16 16 p. 20 Économie Matin N°64 Ouvre-boîte Économie Matin vous propose de rencontrer un entrepreneur et son « parrain ». Des duos mis en place pour les lauréats d’Entreprendre, un réseau de soutien à la création d’entreprise. Neamedia, le succès dans la poche ! P our Jérôme Rothen, joueur du Paris Entreprendre, Laurent Blanchard, directeur PSG, comptez 8 €. Idem pour général du cabinet Constantin Associés. L’expert Fabien Barthez à l’OM. Bradage comptable, peu amateur de football et de jeux vidéo, de joueurs ? Non, miniatures adore son rôle « d’accompagnateur » désintéressé. Neamedia ! Opérationnelle depuis « En bon expert comptable, je pose des tas de un an, l’entreprise cartonne sur un marché de niche : questions, et en chef d’entreprise, je les aide aussi à les figurines en PVC ou en résine, pour les jeunes ou les prendre du recul. » Le trio infernal espère affronter collectionneurs. Des produits encore peu répandus en rapidement l’ensemble du marché européen... et Europe, mais très populaires en Asie ou aux États-Unis. pourquoi pas mondial ! À l’origine de l’entreprise, deux amis, quadragénaires, Muriel Roy diplômés en commerce, cadres chez un éditeur de jeux vidéo. « Nous avions envie de créer notre société dans un univers pas trop éloigné du nôtre. Comme avant, nous sommes en contact avec LAURENT BLANCHARD des éditeurs de jeux vidéos, des ET FRANÇOIS BERNARD graphistes... En fait, nous mettons en place la chaîne logistique entre tous les acteurs, du graphiste en France à l’usine de fabrication en Asie » explique François Bernard, l’un des deux fondateurs. Parmi les clients, Sony, Atari, mais aussi le parc Disneyland Paris ou les six principaux clubs de football français. Neamedia est à la fois prestatairedeservices,aumoment d’une opération commerciale, et éditeur. « L’entreprise se situe à la frontière du jouet et du produit dérivé, et peut jouer sur les deux tableaux » commente le « parrain » du projet, via le réseau 550 000 € chiffre d’affaires Neamedia. ? LA QUESTION T ‘‘Testing en recrutement ? Quid ?’’ esting : anglicisme sans équivalent pour l’heure en droit français. Il s’agit d’un moyen de preuve qui établit l’existence d’une discrimination au recrutement fondée sur la couleur, l’origine ou la religion. Le principe consiste à « piéger » le recruteur potentiel par un « test ». On lui présente des candidats, on attend sa réaction pour apprécier si son choix aura été justifié objectivement ou bien, au contraire, s’il est fondé sur une quelconque discrimination. C’est à l’occasion des discriminations aux entrées de discothèques que ce moyen de preuve avait été admis par la Cour de cassation (deux arrêts du 11 juin 2002 et du 12 octobre 2004). Toutefois, au regard des déclarations du Premier ministre sur la lutte contre les discriminations à l’embauche et au logement, et plus généralement les discriminations dans la vie quotidienne, il semblerait que l’on s’oriente vers une institutionnalisation du testing comme mode de preuve. D’où bon nombre d’interrogations ! La loi sur l’égalité des chances du 30 mars 2006 a introduit un article 225-3-1 dans le code pénal sous forme de timide allusion au testing comme mode de preuve. Mais sans jamais nommer la technique. Or, le législateur, lors de la navette parlementaire, a retiré toute référence aux officiers publics ou ministérielscommepersonneschargéesderéaliser cette opération. En conséquence, qui sera chargé de la mise en place du test ? Les parties ou bien un tiers nommé par le juge ? Autant de questions, autant de craintes : cette nouvelle approche pour lutter contre les discriminations n’impliquera-telle pas des excès au détriment d’un recruteur de bonne foi ? Aussi conviendra-t-il de rester vigilant. Avec cette autre grande question à la clé : ce nouveau mode de preuve en droit pénal s’étendrat-il au droit civil ? Serge Perez consultant en droit des affaires svp www.svp.fr ENTREPRENDRE Foire de Paris La pince retourne-merguez triomphera-t-elle au Concours Lépine ? M ais où vont-ils chercher tout ça ? Chaque printemps depuis 1901, Paris voit défiler des inventeurs à l’imagination débordante. Au Concours Lépine, les créations révolutionnaires côtoient les trouvailles les plus farfelues, dans le joyeux brouhaha des vendeurs braillards et des visiteurs ébahis. Initié par le Préfet Lépine au début du XXe siècle, ce concours-exposition visait à sortir les fabricants de jouets du marasme économique. Quelques années plus tard, l’Association des petits fabricants et inventeurs français (AIFF) prit en charge l’organisation du Concours Lépine. L’association fut déclarée d’utilité publique par l’État : un gage de sérieux et de prospérité future. Sa présence au sein de la Foire de Paris (700 000 visiteurs en moyenne chaque année et 654 € dépensés par visiteur acheteur) est un atout ! Les inventeurs rencontrent professionnels comme grand public. Mais ces Géo Trouvetou ne se contentent pas de se montrer : ils réalisent leurs études de marchés en vue de l’exploitation de leur brevet, trouvent un distributeur ou un fabricant ou tout simplement vendent leur gadget. Se retrouver au Concours Lépine n’est pas non plus la panacée : parmi les quelque 500 créations proposées chaque année depuis plus d’un siècle, seule une poignée sort du lot. C’est là que sont nés le stylo à bille, le fer à repasser et le cœur artificiel. Peu de « success stories » au fond. Et beaucoup d’inventions tombées aux oubliettes. Parmi les nominées cette année, le presse-tube, la table à repasser avec les mains, la pince retourne-merguez, le stabilisateur de gobelets en plastique... Cécile Mortreuil 150 N’IMPORTE QUOI Prendre un verre avec ses collègues – Salut, tu viens , on va prendre un pot ? – Non, j’ai encore du travail et je dois rentrer – Allez viens, déconnecte, tu verras c’est sympa et il y a le nouveau, tu apprendras à le connaître... Je suis d’une génération marquée par des séries cultes tel que Friends, Ally Mc Beal, Sex And The City. Dans Ally Mc Beal. Les avocats d’un cabinet se retrouvent dans un bar pour échanger sur le travail et sur tout autre sujet qui construit une relation. L’ambiance et les consommations (avec modération) aident à délier les langues et à mieux comprendre les autres. Certes, il ne s’agit pas de passer tous les soirs avec ses collègues. Mais donner une heure de temps à autre pour mieux vivre tout son temps au travail est préférable à s’enfermer dans son îlot individuel... David Autissier Maître de conférence à l’université Paris XII Auteur de plusieurs ouvrages en management, il anime un blog sur les situations de travail sur le site www.portenawak.fr inventeurs participent au Concours Lépine en 2006. Économie Matin N°64 p. 21 CE JOUR-LÀ... JEAN-PHILIPPE COLLARD 58 ans, pianiste français internationalement reconnu. Quelques dizaines de disques parus. Près de 80 concerts chaque année dans une dizaine de pays. De la Chine à la Turquie, en passant par les États-Unis ou la Belgique. Il interprète Chopin, Fauré, Poulenc, Rachmaninoff ou Saint-Saens. j’ai dû annuler un concert «… à la dernière minute ! » Chef d’entreprise ou responsable, salarié ou consultant, personnalité connue ou patron moyen, un jour, ils et elles ont connu une « première fois », heureuse, malheureuse, à l’issue dramatique ou aux conséquences extraordinaires... À chaque fois, l’argent et l’humain se sont étreints. Récit. C ’était il y a 20 ans, nous sommes à Toronto, sur la scène du Roy Thomson Hall. Je suis arrivé la veille de Paris en avion, un peu fatigué. Je m’installe au piano pour la répétition, avant le concert qui commence à 20 heures. Comme à chaque fois, je ressens solitude et pression. Trac ? L’instrument va-t-il bien sonner ? Même vide, cette salle, un grand auditorium sphérique qui abrite plus de 2 800 places, a quelque chose d’intimidant. Pour l’organisateur, l’enjeu est important, avec un chiffre d’affaires de près de 56 000 €, si l’on considère qu’une place vaut aujourd’hui en moyenne 20 €. Le cachet d’un artiste invité oscille de 2 000 à 20 000 € selon sa réputation. Si ce n’est pas un concert en solo, il faut ajouter la rémunération de l’orchestre. Pour l’artiste, le cachet n’est pas un bénéfice net. Il est amputé par les frais qui sont à sa charge. Je rétrocède 20 % à mon agent et consacre 20 % à mes frais de transport. Le prix des billets d’avion ne cesse d’augmenter. Comme la plupart de mes confrères, je paie le plein tarif en business ou en première. Non par goût du luxe. Simplement parce que ça m’est indispensable pour arriver en forme sur place. Je suis debout à côté du piano. Un trou noir. J’ouvre les yeux. Je suis allongé sur la scène, avec le régisseur qui me donne des gifles. Évanouissement. Je commence par refuser d’aller à l’hôpital. Mais il faut m’y résoudre. Angoisse quand je comprends que je serai incapable de jouer. Entre-temps, l’organisateur a trouvé, par miracle, une pianiste sud-américaine qui a accepté de me remplacer. Pour moi, il s’est agi d’un manque à gagner bien réel, je n’ai bien sûr pas été payé. Mais même si l’organisateur n’avait pas trouvé de remplaçant, s’il lui avait fallu rembourser la salle entière, je n’aurais pas eu de dédommagement à lui verser. C’est la règle dans cet univers particulier. L’agent non plus ne touchera rien. C’est la seule annulation de dernière minute que j’aie connue dans ma carrière de concertiste qui a débuté à l’âge de 18 ans. Vous imaginez bien que j’espère que ce sera la dernière.’’ Je suis allongé sur la scène : le régisseur me donne des gifles ! Propos recueillis par Gilles Klein Économie Matin N°64 p. 23