Carte scolaire : du jamais vu dans l`Ain - SNUipp

Communiqué de presse - Carte
scolaire - juin 2013 - SNUipp-FSU de l’Ain
Carte scolaire : du jamais vu dans l'Ain !
Les écoles de l'Ain n'avaient jamais connu une préparation de rentrée aussi compliquée :
33 écoles à l’indicateur ou au delà n’ont pas obtenues d’ouvertures ! Le DASEN (Directeur Académique des Services
de l’Education Nationale) de l’Ain ne dispose plus que de 5 postes en réserves pour septembre...
Impossible donc de faire face à la hausse démographique prévue avec les 61 postes donnés au département.
Si cette dotation pouvait paraître comme importante (par rapport aux suppressions antérieures), au bout du compte,
cela ne suffit pas et de loin !
Si rien ne bouge, ni les conditions de scolarité des élèves, ni les conditions de travail des enseignants ne
s'amélioreront. De ce fait, le DASEN de l’Ain n’envisage pas le rétablissement des postes de RASED, bien que leur
disparition ait engendré des conséquences graves sur les élèves les plus fragiles mais aussi sur les personnels
spécialisés. Par ailleurs, la mesure «plus de maîtres que de classe », prévue dans la Loi de refondation de l’Ecole est,
selon nous, source de profondes transformations pédagogiques dans les écoles, se limitera à seulement 6 créations
de postes « surnuméraires »… c’est dire si les moyens engagés ne sont pas à la hauteur des ambitions annoncées !
Peu de mesures permettant de relever un taux historiquement bas de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans.
19 créations pour améliorer le remplacement à un niveau très critique, alors même que le DASEN reconnait
avoir besoin de 100 remplaçants supplémentaires, et que 43 contractuels font aujourd’hui classe dans l’Ain.
L’année qui s’achève est la pire que nous ayons connues : rupture du service public d’enseignement, maternelle
laissée pour compte, semaines entières de classe non assurées, plus de 1200 journées de classe non remplacées sur
la seule circonscription du Pays de Gex, conséquences sur l’ensemble des classes d’une école pour chaque
remplacement non assuré, insécurité affective pour les élèves, confiance brisée et fuite annoncée vers le privé…
Ainsi, la situation dans bon nombre de nos écoles va encore se dégrader : les effectifs vont s'alourdir, car il est
impossible de répondre à tous les besoins à la fois. Et pourtant, des études existent (S.T.A.R. aux Etats-Unis, en
Ontario aussi) qui montrent que la réduction de la taille des classes au primaire a des effets positifs. Par exemple,
dans l’ONTARIO, le nombre d’élèves par classe a été réduit de 22 à 19 en C.P., et de 24 à 19 en C.M.1. Ces
améliorations concernent d’abord la façon d'enseigner des professeurs. Il y a moins d'enseignement frontal et plus de
travail de groupe. Les enseignants connaissent mieux les élèves et appuient plus largement les élèves en difficulté.
Les résultats des élèves s’en ressentent à long terme (moins de redoublements, réduction des écarts entre milieux
sociaux).
Sur proposition du SNUipp-FSU, Le CDEN de juin a voté comme en mars un vœu demandant au ministère
une dotation supplémentaire en urgence pour assurer la rentrée ainsi que des recrutements exceptionnels sur liste
complémentaire du concours.
Nous estimons les besoins a minima à :
33 postes pour ouvrir là où les effectifs le nécessitent (au-delà ou très proche de l’indicateur d’ouverture)
5 postes pour ré-ouvrir des classes fermées au delà des indicateurs.
97 postes de remplacement : 43 contractuels recrutés dans les écoles de l’Ain sur des remplacements + 54 postes
de remplaçants actuellement occupés sur des postes à l’année (et n’assurant donc pas des remplacements comme ils
le devraient). Les 19 créations de postes de TR validées au CDEN de mars dernier sont déjà pris en compte dans notre
calcul en compensation des 20 à 25 journées de classe non remplacées par mois depuis la rentrée de septembre et
encore actuellement.
Nous arrivons donc à un total de 33 + 5 + 97 = 135 postes. Uniquement avec des postes classes ou des postes
remplaçants : nous ne parlons pas là d’amélioration qualitative : RASED, ASH, formation… Sans cette dotation, le
changement ne passera pas par l’Ain…
Le SNUIpp-FSU de l'Ain est dans l'action pour l'école et ses personnels : Après une rencontre avec la rectrice de
l'Académie de Lyon, une audience avec le ministre a été demandée au plus vite.
Les élèves de CP seront en CM2 dans 5 ans : dans quelles conditions auront-ils fait leur scolarité ?
L’Ain ne peut pas attendre cette durée !