90 le gratuit du football - Les Chroniques Tactiques
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90 le gratuit #6 du football Dossier p.12 ! it u at Gr #6 I novembre 2010 I mensuel Ne pas jeter sur la voie publique Dimitri payet p.10 Où va la Ligue 1 ? Tactique p.21 « J’ai grandi » Frédéric Antonetti p.18 « Beaucoup de foot dans ma vie » Quel avenir pour Benzema ? Retro p.30 Les invincibles d’arsenal Chaque mois dans votre ville et sur www.legratuitdufootball.fr 90 SOMMAIRE Le gratuit du football DOSSIER Ligue 1 Cela dit, Canal + ne peut pas prendre le risque de se priver de la Ligue 1 ; elle perdrait trop d’abonnés. Mais elle ne veut pas non plus se faire plumer par la LFP. Bref, l’intérêt de Canal + est de continuer à rétribuer au juste prix la Ligue 1 pour avoir un spectacle de qualité à vendre à ses abonnés. Celui de la LFP est que le football pro soit bien financé pour que la France reste compétitive au plan européen. Et notre intérêt à nous, amateurs passionnés et spectateurs, est qu’il y ait assez de ressources pour avoir des équipes et donc un spectacle de qualité à un prix abordable. Car ce que les clubs perdront d’un côté, ils risquent aussi de nous le faire payer au guichet ! - P. N. 90 Le gratuit du football 90, le gratuit du Football est publié par Sports & Médias + SAS au capital de 33228 euros N°SIRET 497583492 Ed LEMAISTRE / PanoramiC Cette épée de Damoclès est une vraie menace pour les clubs français : avec des revenus en baisse, l’avenir de la Ligue 1 n’est pas garanti. La LFP a beau pousser en avant des supposés concurrents face à Canal + ou agiter la menace d’une chaîne payante sur la TNT, on voit mal pourquoi la chaîne cryptée desserrerait les cordons de la bourse. Moral en berne 12 La ligue 1 est-elle si nulle ? 14 Les nouveaux riches 16 INTERVIEWS Star : Dimitri Payet 10 COACH : Frédéric Antonetti 18 STAR : La bande à Fifi 27 planète football TACTIQUE : Pourquoi Benzema peine 21 Foot féminin : Les bleues PanoramiC vec 668 millions d’euros reçus chaque année de Canal + et Orange, la Ligue 1 a connu la prospérité ces dernières années. Mais la crise est passée par là et le déficit structurel des clubs qui avait disparu réapparaît. L’opérateur Orange et ses 200 millions de droits a annoncé qu’il ne prolongerait pas l’expérience en 2012. Résultat : les revenus de la Ligue 1 risquent encore de baisser car Canal +, qui sera alors en position de force pour l’appel d’offre, n’aura aucune raison d’augmenter sa contribution. 22 LA chronique : Ballon de cristal 24 Prolongations Partenaire : BetClic PanoramiC / PanoramiC A N. Le Gouic / Fep / PanoramiC La L1 au bord du gouffre Siège social 8, rue Balzac – 37000 TOURS Président & fondateur : Patrice NAOUR Directeur Général : Frédéric MARTIN Rédaction 57-61, rue Dulong – 75017 PARIS Tél. : 01 46 22 68 90 / Fax : 01 46 22 64 04 E-mail : [email protected] ADMINISTRATION Directeur de la publication : Patrice NAOUR Directeur du développement : Frédéric MARTIN Rédacteur en Chef : Alexandre MAZAS Rédacteur graphiste : Julien de PABLOS Secrétaire de rédaction : Christelle DESTOMBES 25 FAN ZONE : Le coin du supporter 28 RÉtro : Les invincibles d’Arsenal 30 PUBLICITÉ Frédéric SEBBANE Offensive Communication Tél. : 06 14 42 02 41 E-mail : [email protected] IMPRESSION Imprimeries IPS 27120 PACY-SUR-EURE ONT COLLABORÉ A CE NUMÉRO Mehdi DJEBBARI, Alexandre Milon, Cyril Olivès, Gilles Brugère, Yannick MERCIRIS, Chronofoot DISTRIBUTION Intervalles 8, place Boulnois 75017 PARIS Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-6617 Crédits photos couverture Dimitri Payet : Ed LEMAISTRE / PanoramiC . Frédéric Antonetti, Dossier, Tactique : JB Autissier / PanoramiC. Retro : Sporting pictures / PanoramiC fifi : Photo DR 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr 3 clins d’Œil ACTUS Gri-gri…mace AF / PanoramiC N. Le Gouic / Fep / PanoramiC Geste technique Aulasserie Le nez dans le gazon Halloween Adieu Paulo… CELEBRATION Comme vous le savez probablement – ou pas -, le monde du football est en deuil depuis la disparition soudaine le 26 octobre de Paul le poulpe, rendu célèbre par ses prévisions infaillibles lors de l’Euro 2008 puis la Coupe du Monde 2010. Les supporters du club espagnol de Ceuta (3ème division), adversaire du Barça en Coupe du Roi, lui ont rendu hommage avec cette banderole dédiée. Le vengeur masqué Victime d’une fracture de la mâchoire, l’attaquant du club belge de la Gantoise s’est paré de son plus beau masque, moulé sur son visage, pour affronter les Portugais du Sporting Lisbonne en Ligue Europa le 21 octobre dernier. Et ça fait peur… 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr BPI / Panoramic ZM / PanoramiC Hommage Photo News / PanoramiC 4 Et oui, le président de l’Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas, que l’on connaît plutôt sérieux, sait aussi être drôle…En marge d’une conférence de presse au Stade Gerland le 27 octobre dernier, il nous a gratifiés de sa plus belle grimace. Chievo Verone - Cesena, 24 octobre dernier. Yohan Benalouane, l’ancien défenseur central de Saint-Etienne transféré cet été à Cesena, promu en Serie A, illustre à sa manière imagée la défaite 2 buts à 1 de son équipe. Adebayor papa ? Non, l’attaquant de Manchester City Emmanuel Adebayor ne célèbre pas – en tout cas, à notre connaissance –une récente paternité. Auteur d’un hat-trick face aux polonais de Lech Poznan en Ligue Europa, le Togolais a, comme le veut la tradition, eu le privilège de conserver le ballon du match. Manuel Preciado (entraîneur de Gijon) C’est une canaille et un mauvais bougre. Je ne l’aime pas et je le lui dirai d’homme à homme. Mais qui c’est ce type ? ACTUS Conférence de presse, 12 novembre, sur José Mourinho. UP Le Stade Brestois Qui l’eut cru ? Après treize journées, le promu breton pointe en tête de la Ligue 1, devant l’ensemble des cadors du football français. Avec une philosophie de jeu plaisante, des jeunes prometteurs et une solidité défensive impressionnante - 832 minutes d’invincibilité avant le but du Lillois Moussa Sow -, le Stade Brestois fait planer un vent de fraîcheur sur notre championnat. Et, si le maintien reste leur objectif premier, les Bretons entendent bien être la surprise de la saison. 6 Moussa Sow Alors qu’il traîne son manque d’efficacité offensive sur les pelouses de Ligue 1, le Stade Rennais pourrait bien regretter d’avoir laissé partir Moussa Sow à Lille. Avec 9 buts en 13 journées, l’international sénégalais caracole en tête du classement des buteurs en compagnie du caennais Youssef El-Arabi. Et s’affiche comme le fer de lance d’une attaque lilloise, la plus prolifique de L1, redevenue fidèle à sa réputation (22 buts). Didier Drogba Le 28 octobre, Didier Drogba a donné le coup d’envoi d’une campagne de communication mondiale ayant pour objectif d’amener les électeurs des pays les plus pauvres, notamment en Afrique, à exercer leur pouvoir démocratique en votant. Joueur de classe mondiale, l’Ivoirien, Ambassadeur de Bonne Volonté du Programme de Développement des Nations Unies, démontre une nouvelle fois qu’il est aussi un homme au grand cœur. L’OM Ballon d’Or : où est Milito ? France Football et la FIFA ont dévoilé le 28 octobre la liste des 23 nominés au Ballon d’Or 2010. Si, sans surprise, aucun Français n’apparaît dans cette liste, l’absence de Diego Milito apparaît injustifiée et même…scandaleuse. Auteur du triplé Serie A – Coupe d’Italie – Ligue des Champions avec l’Inter Milan, l’attaquant argentin s’est en plus montré décisif dans toutes les grandes occasions : auteur du but du titre à Sienne (22 réalisations au total en championnat), du seul de la finale de la Coupe d’Italie et d’un doublé lors de la finale de la Ligue des Champions. Malheureusement, Il Principe n’a pas brillé avec l’Argentine lors de la Coupe du Monde ; cela semble avoir été le seul critère retenu par le comité de sélection du Ballon d’Or. Si la présence dans la liste de sept représentants de la Roja championne du Monde (Alonso, Casillas, Fabregas, Iniesta, Puyol, Villa, Xavi) et de cinq cadres de la séduisante Mannschaft (Klose, Lahm, Muller, Ozil, Schweinsteiger) répond à la logique, la lecture d’autres noms apparaît pour le moins étonnante. Gyan Asamoah, pénalty manqué pour mener le Ghana en demi-finale ; Daniel Alves, remplaçant avec le Brésil ; ou même Didier Drogba, un but en phase de poule avec la Côte d’Ivoire : ces joueurs n’ont pas brillé sur les pelouses sud-africaines. Une fois de plus, France Football, aidé cette fois par la FIFA puisque les récompenses du Ballon d’Or et du Meilleur Joueur FIFA ont fusionné cette année, démontre un manque d’objectivité flagrant dans la désignation des nominés. Quel dommage… Les 23 nominés pour le FIFA Ballon d’Or France Football 2010 : Gardiens : Iker Casillas, Julio Cesar Défenseurs : Maicon, Daniel Alves, Philipp Lahm, Carles Puyol Milieux de terrain : Xabi Alonso, Xavi Hernandez, Bastian Schweinsteiger, Cesc Fabregas, Mezut Ozil, Wesley Sneijder, Andres Iniesta, Thomas Muller, Lionel Messi, Arjen Robben Attaquants : Cristiano Ronaldo, Samuel Eto’o, Diego Forlan, Didier Drogba, Asamoah Gyan, Miroslav Klose, David Villa le montant global misé par les parieurs français sur les sites de paris en ligne depuis l’ouverture du marché le 8 juin dernier 6 le nombre de matches de suspension infligés par la Commission de Discipline de la LFP au capitaine bordelais Alou Diarra pour avoir bousculé l’arbitre Wilfried Bien lors de Auxerre-Bordeaux (9ème journée de L1). Une sanction plutôt clémente. le nombre de téléspectateurs ayant regardé le Clasico PSG-OM le 7 novembre sur Canal+ (soit 37,6 % des abonnés) 6 295 M€ 2,35 millions le nombre de mois ( !) de suspension intialement infligés par la Commission de Discipline de la LFP au Nancéien Youssouf Hadji pour avoir bousculé et menacé l’arbitre Christian Guillard lors de Nancy-Valenciennes la saison passée. Sanction ramenée ensuite à...6 matches par décision du Tribunal administratif de Nancy 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Défait à Paris alors qu’il pouvait prendre la tête de la Ligue 1 en cas de victoire lors du Clasico, le club phocéen n’a pas su rebondir le week-end suivant et a concédé le nul (1-1) à domicile face à Lens. Champions en titre, les Marseillais ont du mal à confirmer leur solidité défensive de la saison dernière ; et, comme leurs attaquants ne font pas preuve d’une grande efficacité, le rythme de croisière ne s’apparente pas à celui d’un champion en puissance… Rafael Benitez Le successeur de José Mourinho sur le banc de l’Inter Milan est déjà sur la sellette. Il faut dire que les résultats ne plaident pas en sa faveur : l’Inter compte 6 points de retard sur le Milan AC en Serie A et est loin d’être assuré de franchir la phase de poules en Ligue des Champions. Benitez apparaît même démuni face à un groupe qui semble rassasié de titres après son triplé de l’an passé. Le président Moratti pourrait donc rapidement décider de se séparer de son technicien espagnol. Sylvain Marveaux Excellent la saison passée avec Rennes (10 buts, 5 passes décisives), au point d’être régulièrement cité comme un prétendant à l’Equipe de France, Sylvain Marveaux effectue un début d’exercice 2010-2011 bien moins convaincant. Blessé pendant deux mois, l’international Espoirs est transparent depuis son retour sur les pelouses. Mais son entraîneur Frédéric Antonetti le soutient et continue à le considérer comme un cadre de son équipe. En espérant que les performances suivent… DOWN Stéphane Richard (directeur général France Telecom) Actus Business Quand une chaîne (Orange Sports) perd 200 M€ par an, c’est normal qu’ils ne soient pas beaucoup à se bousculer au portillon pour la reprendre Le Parisien, 5 novembre 8 La Ligue de Football Professionnel a déposé le 15 octobre dernier un dossier de candidature auprès du CSA pour l’obtention d’une fréquence de TNT payante. Le projet de la Ligue est celui d’une chaîne généraliste 100 % football baptisée CFoot qui proposera des grands directs, de l’information, des magazines d’actualité, des débats ou encore des documentaires sur la vie du football. En lançant sa propre chaîne, la LFP souhaite préserver les intérêts économiques du football français en prévision du retrait en 2012 d’Orange, actuel codiffuseur (avec Canal+) de la Ligue 1 moyennant 210 M€ par saison. N. Le Gouic / FEP / PanoramiC ...qui remercie déjà le football La rencontre des huitièmes de finale de Coupe de la Ligue entre l’AS SaintEtienne et les Girondins de Bordeaux a permis à la TNT de réaliser sa meilleure audience depuis son lancement, tous genres confondus. Diffusé le 26 octobre à 20h35 sur France 4, le match a en effet enregistré une audience moyenne de 1,8 million de téléspectateurs, soit 7 % de part de marché, enregistrant même un pic à 2,6 millions de téléspectateurs (12,3 % de part d’audience) dans les dernières minutes. Un score qui a placé France 4 en cinquième position du prime time, toutes chaînes confondues ! Le football, générateur de 25134 emplois en France P our la première fois, l’impact du football sur l’économie et la société françaises a été mesuré à travers le « Baromètre Foot Pro » 2010, une étude réalisée entre janvier et juin 2010 par le cabinet d’audit Ernst & Young à l’initiative de l’Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF). « Le foot pro génère 4,3 milliards d’euros directs et indirects, c’est une belle société nationale, » a expliqué Jean-Pierre Louvel, président de l’UCPF et du club de Ligue 2 du Havre. Les 40 clubs professionnels de l’Hexagone représentent 29 % de ce chiffre d’affaires (1,27 milliard d’euros), pourcentage auquel s’ajoutent des retombées au niveau local - restauration, transport, hôtellerie – estimées à 653 millions d’euros (15 %). Cependant, plus de la moitié (2,441 milliards d’euros) de ce chiffre d’affaires global est réalisé par les chaînes de télévision, les paris sportifs et les différents médias (presse, édition et web). « Sur le plan social, le football professionnel représente 25 000 emplois, ce qui n’est pas rien par les temps qui courent (un peu plus que la filière cinématographique, Ndlr). Chaque joueur (ils sont 1140 professionnels en France, Ndlr) crée 22 emplois, et le retour sur investissement de l’état en recettes fiscales s’élève à 1,1 milliard d’euros, » indique également Jean-Pierre Louvel. Ce premier « Baromètre Foot Pro » a été commandé afin d’améliorer l’image du football d’élite, considérablement détériorée depuis quelques années et notamment après la désastreuse campagne sud-africaine de l’Equipe de France. «Le football est énormément décrié en France, avec cette image de sport-fric et de privilégiés. Il fallait remettre les choses à leur place et montrer tout ce que ce sport apporte à la société sur le plan économique et social, » conclut Jean-Pierre Louvel. Ce « Baromètre Foot Pro » sera réactualisé tous les deux-trois ans. Mondial 2010 : La FIFA gagnante, pas l’afrique du sud Imago / PanoramiC Photo DR La LFP candidate à la TNT… Sepp Blatter, le président de la FIFA, peut se frotter les mains. L’instance dirigeante du football mondial a en effet enregistré des bénéfices records, en hausse de 50 % par rapport à l’édition précédente, à l’occasion de la Coupe du Monde 2010. Pour l’Afrique du Sud, pays organisateur de la compétition, la facture est en revanche salée : le budget 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr final s’élève en effet à 4,1 milliards d’euros, supérieur de 1709 % (!) aux 240 millions initialement budgétés. Le tourisme n’a lui non plus pas été à la hauteur des espoirs : sur les 483 000 spectateurs attendus, seuls 373 000 se sont rendus en Afrique du Sud. Avec des dettes colossales, des stades neufs trop grands et coûteux pour être réutilisés par les clubs locaux, et 20 000 personnes expulsées de leur logement vers des bidonvilles, l’après-Mondial s’annonce difficile pour les Sud-Africains… Parcours avoir vécu les joies de l’équipe de France ? Je n’ai pas pris la place de Ribéry Ed LEMAISTRE / PanoramiC L’attaquant des Verts explose cette saison 10 et vient de connaître ses trois premières sélections en bleu. Il nous livre sa recette. Saint-Étienne a réalisé un excellent début de saison (leaders après 7 matches, les Verts sont depuis légèrement rentrés dans le rang, NDLR). Avez-vous été surpris de partir si fort ? Oui. Nous nous étions préparés pour débuter du mieux possible, mais nous ne pensions pas partir sur ces bases-là. C’est le travail qui paie. C’est vrai que tout se passe plutôt bien pour nous en ce moment, même si les derniers matches ont été plus compliqués. Comment expliquez-vous ce changement par rapport à la saison passée ? A l’intersaison, il y a eu une prise de conscience collective. Nous n’avions pas envie de vivre une troisième année consécutive difficile. C’est l’entraînement invisible qui fait la différence. L’entraînement invisible ? Qu’est-ce que c’est ? C’est tout ce qui se passe en dehors de l’entraînement classique. Les siestes, les moments de repos, les repas. Auparavant, je n’avais pas cette hygiène de vie tous les jours. Ça fait partie de cette prise de conscience individuelle et collective. Vous avez parfois eu dans le passé des gestes d’humeur (avec Matuidi à SaintEtienne et Barthez à Nantes, NDLR). D’ailleurs comment se sont passées les retrouvailles avec Fabien en équipe de France ? Très bien. Nous n’avons pas abordé le sujet. Ça fait partie du passé. Ca arrive par moment, surtout lorsque le club va mal. Mais il est vrai que ces gestes-là n’ont rien à faire sur un terrain de football. 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Justement ces années de lutte pour ne pas descendre avec Nantes et Saint-Étienne ne sont-elles pas trop frustrantes pour un joueur offensif ? Obligé de défendre tout le temps. Vous n’avez jamais regretté votre choix ? Quand l’objectif est le maintien, on prend le plaisir quand on se bat pour gratter des points. Je ne regrette Un joueur transformé « J’ai grandi » Le monde du football s’accorde depuis des années à reconnaître le talent de Payet. Mais son explosion au plus haut niveau a attendu cette saison 2010-2011. « Au fil des années, j’ai grandi. J’ai pris plus de maturité, je le ressens sur le terrain, » explique-t-il. Une explosion qui s’explique aussi par sa récente paternité – « l’arrivée de mon enfant (Noah, âgé d’un an) m’a permis de me stabiliser, d’être un peu plus calme et de travailler plus » - et par la psychologie dont fait preuve à son égard l’entraîneur des Verts Christophe Galtier – « il y a beaucoup d’échanges avec le coach, l’équipe adhère à son discours ; j’ai besoin que l’on me fasse confiance et il l’a parfaitement compris ». pas mon choix. J’ai eu beaucoup de temps de jeu. Cela m’a permis de progresser, c’était l’objectif en signant dans ces deux clubs. Puis je suis bien entouré. J’ai ma famille et mes amis qui m’aident à garder les pieds sur terre et à beaucoup relativiser. Cela m’enlève de la pression. Dans un club comme Saint-Étienne, il y a beaucoup de pression, que ça aille bien ou que ça aille mal. Il faut s’habituer. Cette saison, vous en êtes déjà à 8 buts alors que jusqu’à présent vous n’aviez inscrit que 11 buts en 129 matches de L1. Ce rôle de buteur, c’est tout nouveau pour vous ; à quoi est-ce dû ? C’est nouveau, mais ce n’est pas un hasard. Je travaille. Il y a également eu un changement tactique. Je suis plus dans la surface, j’ai donc plus d’occasions, cela me permet de finir mes actions. Et puis j’ai aussi un peu plus de réussite. Quel est votre poste favori ? Je suis polyvalent, je peux aussi bien jouer à droite, comme à gauche et dans l’axe. Mais je préfère quand même évoluer sur un côté. Votre polyvalence ne vous a-t-elle pas joué des tours ? Non, c’est au centre de formation que j’ai appris à jouer à droite pour les besoins de l’équipe. Aujourd’hui, je suis content car je peux jouer partout devant. C’est aussi un avantage pour le coach. Justement, est-ce difficile de se reconcentrer dans le quotidien du championnat après Non, ce n’est pas une chose difficile. J’ai vécu de bons moments avec l’équipe de France, mais mon quotidien c’est le club, l’ASSE. daire et qui vit bien ensemble. Quels sont les leaders de cette nouvelle équipe de France ? Je me mets en retrait. Je donne des interviews, car ça fait partie du boulot. Mais qu’on parle ou pas de vous, il faut savoir rester concentré et ne pas se disperser. C’est un groupe qui communique beaucoup. C’est vrai qu’Alou (Diarra, ndlr) et Flo (Malouda, ndlr) nous parlent énormément. Ils font partie des plus expérimentés. Ils nous ont dit de ne pas nous mettre de pression et que tout irait bien. Vous êtes un leader technique, mais êtes-vous aussi un leader de vestiaire ? Avez-vous été impressionné par un joueur en particulier ? A Saint-Etienne, nous avons un vrai groupe soudé dans lequel tout le monde peut parler. Quand quelqu’un dit quelque chose tout le monde écoute. J’ai la chance d’avoir connu autre chose avec les Bleus, donc si je peux apporter un peu de mon expérience aux jeunes, je le ferai. Mais mon statut est toujours le même, je n’ai pas changé. Je parle beaucoup avant les matches, je prends la parole, mais ce n’est pas nouveau. Ils m’ont tous impressionné. J’ai vu le travail qu’il me restait à accomplir pour arriver à leur niveau. Comment vivez-vous cette soudaine célébrité ? Est-ce agaçant ? Quelle a été votre attitude en arrivant dans ce groupe France ? Je suis arrivé pour apprendre, observer, mais pas pour être spectateur. Je voulais jouer. J’ai d’ailleurs été très bien accueilli. C’est un groupe jeune avec beaucoup de joueurs que je connaissais déjà. Cela a facilité mon intégration. C’est un groupe dans lequel figurent beaucoup de nouveaux. Avez-vous parlé du Mondial sud-africain ? Nous n’avons pas abordé le sujet. C’est du passé et puis je suis mal placé pour en parler, je n’étais pas là-bas. Désormais, l’équipe de France doit regarder vers l’avenir et mettre l’épisode de l’Afrique du Sud de côté. Le plus important c’est la qualification pour l’Euro 2012. Vous avez reçu un accueil très chaleureux de la part du public du Stade de France lors du match face à la Roumanie pour votre première sélection. Avez-vous été surpris ? Oui, j’ai été très surpris de l’accueil du public du Stade de France. Il fallait faire abstraction de ça pour bien entrer dans le match. Quels ont été les mots de Laurent Blanc avant votre entrée ? Nous menions 1-0, il m’a donc dit de bien défendre, de couvrir mon côté. Il m’a aussi dit de jouer les coups à fond, et de ne pas me mettre de pression. Vous décrivez un groupe jeune, soli- Vous êtes un milieu offensif polyvalent, tout comme un certain Franck Ribéry. Avez-vous le sentiment de plus mériter votre place en Bleu que lui à ce jour ? 11 Je ne pense pas. Je n’ai pas pris la place de Ribéry. C’est un grand joueur et je suis encore très loin de son niveau. Je suis simplement content de faire partie de cette équipe de France. Je parle beaucoup avant les matches, je prends la parole, mais ce n’est pas nouveau Vous faîtes partie de cette autre génération 87 (Gameiro, Rémy). Vous ne regrettez pas de ne pas avoir été de l’aventure avec les Benzema, Nasri, Ben Arfa, Menez, qui évoluent désormais à l’étranger ? Je ne suis pas déçu. Cette génération 87 possède de très bons joueurs. Ils méritent de jouer dans des grands clubs. J’ai fait un autre choix de carrière, qui est aussi payant. Vous êtes sous contrat jusqu’en 2013 avec SaintÉtienne… Ed LEMAISTRE / PanoramiC Dimitri Payet N. Le Gouic / Fep / PanoramiC Interview Né le 29 mars 1987 à Saint-Pierre, La Réunion 1,74 m ; 70 kg Clubs successifs : 2005-2006 : FC Nantes B ; 2005-2007 : FC Nantes ; depuis 2007 : AS Saint-Etienne 12 matches, 8 buts en Ligue 1 en 2010-2011 12 sélections en Equipe de France Espoirs (4 buts) 3 sélections en Equipe de France (il coupe) Je veux continuer à progresser avec Sainté. Barcelone me fait rêver, les ambiances européennes me font rêver, mais je ne vais pas me précipiter. par Yannick Merciris Avec 8 buts depuis le début du championnat, Dimitri Payet est le fer de lance de l’attaque des Verts. 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Clubs en déficit, droits TV à renégocier, suppression du DIC : notre championnat n’est 12 pas à la fête et souffre de la comparaison avec F rédéric Thiriez l’a confirmé le lundi 15 novembre : les clubs professionnels français ont connu un exercice 2009-2010 difficile. Leur déficit cumulé s’élève à 125 millions d’euros. Une nouvelle qui ne rassure pas, au lendemain d’un Lyon-Nice de bien triste facture pour une « affiche » diffusée un dimanche soir sur Canal+. Pourtant, fidèle à son optimisme permanent – ou est-ce la méthode Coué ? -, le président de la LFP a tenu à dédramatiser. « Si ce n’est pas un bon signe, il faut relativiser car à lui tout seul le déficit de Manchester City est de 140 millions d’euros, » a-t-il ainsi répondu à l’occasion des Entretiens du Parcs, un forum de réflexion sur le football français organisé par le Paris Saint-Germain. On ne peut le contester, mais, heureusement pour elle – et malheureusement pour la Ligue 1 -, la Premier League anglaise se montre d’une extrême tolérance en ce qui concerne les dettes souvent abyssales de ses clubs, parmi lesquels certains des plus prestigieux du pays. Mais, quoi qu’en dise Frédéric Thiriez, la fragilité financière des clubs français est alarmante à l’aune d’une renégociation, qui s’annonce difficile, des droits TV. « Le niveau des droits télé est élevé en France. Il est de 668 millions d’euros par an, » rappelle le président de la LFP. Cela place la France en troisième position en Europe, derrière l’Angleterre et l’Italie, mais devant l’Espagne et l’Allemagne (cf 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr ses voisins européens. graphique ci-contre). Mais, comme le reconnaît le moustachu le plus célèbre du football depuis qu’Arthur Jorge a pris du recul, il sera difficile, voire impossible, d’augmenter le montant de ces droits en 2012. Le retrait prévisible d’Orange, dont l’investissement de plus de 200 M€ par an pour diffuser une affiche de Ligue 1 par journée aura été un puits L’Euro 2016 peut booster tout le foot français sans fond, prive d’ores et déjà la LFP de près d’un tiers de ses recettes liées aux droits télé. Et Canal+, seul prétendant déclaré, entend bien profiter de cette situation, et du faible spectacle supposé offert par la Ligue 1, pour réduire sa contribution. Certes, la LFP envisage de créer sa propre chaîne pour diffuser, dans un premier temps la Ligue 2, puis, peutêtre la Ligue 1. L’instance a déposé un dossier de candidature en ce sens auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) afin d’obtenir une fréquence sur la TNT payante. Mais les présidents de clubs se préparent bel et bien à une diminution des revenus liés aux droits TV. Dans ce contexte, sur quelle manne ces présidents pourront-ils compter pour attirer et payer de grands joueurs ? Pas sur la billetterie, en tout cas pas pour l’instant. Les recettes provenant de cette billetterie représentent aujourd’hui 15 % du chiffre d’affaires de la Ligue, un niveau faible qui inquiète Frédéric Thiriez - il espère néanmoins porter ce pourcentage à 25 % d’ici 2013. L’affluence moyenne de notre championnat passe péniblement la barre des 20 000 spectateurs ; en Allemagne et en Angleterre, elle se situe au-delà de la barre des…40 000. La modernité des stades allemands – rénovés ou construits pour accueillir la Coupe du Monde 2006 – et la qualité des prestations d’hospitalité (loges et « business seats »), outre-Rhin comme outre-Manche, sont la clé d’une stratégie billetterie réussie. La Ligue 1 n’est pas la seule à faire face à des affluences décevantes et des recettes en berne ; l’Italie et, dans une moindre mesure l’Espagne, souffrent elles aussi. Plus sur le DIC, non plus. Ce fameux Droit à l’Image Collective, qui permettait aux clubs professionnels de l’Hexagone d’être exonérés d’une partie des charges liées aux rémunérations de leurs joueurs, DOSSIER a disparu le 30 juin dernier. Le surcoût lié à cette disparition sera important pour nos clubs. Leurs dirigeants ont d’ailleurs d’ores et déjà pris des mesures importantes : la masse salariale globale de la Ligue 1 est en baisse de 13 % en 2010-2011, et de nombreux effectifs ont été réduits en quantité. Le football français est donc globalement dans le rouge. Mais, après tout, nos voisins européens n’échappent pas non plus à la crise ; nombre de grands clubs ont depuis deux saisons réduit leur train de vie. Pourtant, Frédéric Thiriez déplore que la crise financière du football français soit structurelle, quand elle semble simplement conjoncturelle ailleurs. Comment, alors, retrouver des couleurs en même temps qu’une santé financière et des résultats plus probants ? Matthew Impey / PanoramiC Moral en berne Quel avenir pour la Ligue 1 ? N. Le Gouic / Fep / PanoramiC DOSSIER Quel avenir pour la Ligue 1 ? Tout n’est déjà pas noir dans le football français. Ainsi, selon le gestionnaire de droits marketing et audiovisuels Sportfive, le chiffre d’affaires généré par le sponsoring des maillots des clubs de Ligue 1 aurait progressé de 16 %, passant de 60,6 M€ à 70,3 M€, entre les saisons 20092010 et 2010-2011. Les nouveaux bailleurs de fonds que sont les opérateurs de paris sportifs, légaux en France depuis le mois de juin, y sont pour beaucoup. Mais, après tout, personne ne s’en plaindra. Le sponsoring, mais aussi le merchandising, se portent donc bien. Par ailleurs, la France ne compte pas encore d’investisseurs de Russie, du Moyen ou du ProcheOrient aux moyens souvent illimités, au contraire de certains clubs anglais (Chelsea, Manchester City…) par exemple. Mais le PSG intéresse des fonds venus d’Abu Dhabi. Marseille a eu Robert Louis-Dreyfus, qui a englouti 200 M€ de sa fortune dans le club. Sa femme Margarita a pris le relais à son décès à l’été 2009, mais il n’est plus question d’ouvrir les vannes. Elle ne serait pas nécessairement contre une cession du club, et l’OM est attractif. La France pourrait donc devenir un nouveau terrain de jeu pour ces investisseurs au portefeuille bien rempli. Et l’avenir pourrait bien s’écrire en rose. Le principe de fair-play financier, cher à Michel Platini, a été adopté en mai par l’UEFA et sera progressivement mis en œuvre d’ici 2012. L’objectif est d’assurer la santé financière du football européen en contraignant les clubs à ne plus vivre au-dessus de leurs moyens. Le non-respect de ces règles sera passible, dès la saison 2014-2015, d’une interdiction de s’aligner dans une compétition européenne organisée par l’UEFA, à commencer par la Ligue des champions. Cette mesure va obliger nombre de clubs anglais (Liverpool, Manchester United, Manchester City) ou espagnols à changer de stratégie et à réduire la voi- Chaque été, le retour de Didier Drogba à Marseille est évoqué. Un rêve qui se heurte à une réalité économique cruelle : l’OM n’en a pas les moyens lure. Et les clubs français qui, s’ils font face à un contexte global difficile, ne vivent pas au-dessus de leurs moyens, pourraient en profiter. Et, évidemment, l’organisation de l’Euro 2016 sera le principal levier de développement pour le championnat de France. La réussite des projets de stades neufs ou rénovés sera déterminante pour renouveler les ressources des clubs de l’Hexagone et renforcer leur compétitivité à l’échelle européenne. Le pays devra suivre l’exemple allemand, qui grâce à la Coupe du Monde 2006 a modernisé nombre de ses enceintes ; mais pas celui de la…France, qui a raté une première occasion en 1998 en se dotant pour la Coupe du Monde d’enceintes pas assez modernes et rapidement devenues obsolètes. L’ensemble des acteurs du football français en est conscient. La préparation de l’Euro 2016 pourrait donc être l’occasion d’un nouvel élan économique pour le football français, qui après un été 2010 pourri doit de toute façon reconstruire sur de nouvelles bases. Les performances sportives sur le long terme – des performances ponctuelles sont toujours possibles - de nos clubs passent donc nécessairement pas une augmentation de leur puissance économique. C’est à cette seule condition que la Ligue 1 pourra, à l’avenir, à nouveau attirer et, peut-être, retenir de grands joueurs. Alexandre MILON les droits TV en Europe Montant des droits TV domestiques dans les principaux championnats européens (saison 2009-2010) en millions d’euros. Angleterre 1 176 Allemagne 863 France 668 Italie Espagne 542 412 Source : estimation Ineum Consulting/Euromed Avec 668 millions d’euros de revenus liés aux droits TV, la Ligue 1 se situe au 3ème rang parmi les 5 grands championnats, loin derrière l’Angleterre et l’Allemagne toutefois. Une position honorable, mais la renégociation de ces droits s’annonce difficile pour la LFP avec le retrait de l’opérateur Orange. Affaire à suivre… 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr 13 PanoramiC Côté terrain aussi, la Ligue 1 inquiète. Le spectacle n’est pas au rendez-vous ; mais rien n’interdit d’espérer. 14 L Déjà, le mercato estival, bien moins clinquant que celui de la saison passée, n’augurait rien de bon. Pas de grande star venue de l’étranger – excepté des noms ronflants en préretraite à Arles-Avignon. Seuls quelques transferts franco-français – Gignac de Toulouse à l’OM, Gourcuff de Bordeaux à Lyon, Bodmer de Lyon au PSG…- sont venus mettre un peu de baume au cœur des fans. Actif dans l’hexagone, le marché s’est donc fortement rétracté à l’international : les clubs français y ont dépensé six fois moins que la saison passée (21,7 M€ contre 129,4 M€). Une gestion raisonnable 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr compte tenu du contexte économique, mais qui a nécessairement eu des répercussions sur le niveau de jeu et le spectacle proposés. La présence en haut du classement de Brest est rafraîchissante. Les bretons jouent bien, libérés, et sont fidèles à l’esprit de leur coach Alex Dupont. Mais on attendait mieux, et plus, de la part des « gros », Lyon, Bordeaux et dans une moindre mesure Marseille et le Paris Saint-Germain. Chaque année, on se prend à rêver d’avoir enfin notre « Big Four » à la française ; et, chaque année, on est déçu. Pourquoi continuer à aller au stade quand le spectacle est affligeant ? C’est ce que semblent se dire les spectateurs français, puisque les affluences baissent encore après 13 journées – moins de 20 000 spectateurs en moyenne. Moins de buts (297 en 128 matches, soit 2,32 par rencontre), et surtout moins d’émotions, de gestes de classe, et de ferveur. En bref, moins de spectacle. Même les chroniqueurs du Canal Football Club, employés du diffuseur principal de la Ligue 1 – et qui n’ont donc pas d’intérêt à critiquer ouvertement l’un de leurs programmes phares -, ont fini par craquer suite à la diffusion du soporifique Lyon-Nice le 14 novembre. Pierre Ménès, Christophe Dugarry mais aussi l’ancien entraîneur Elie Baup et le consultant Olivier Rouyer ont ouvertement taillé en pièces le niveau de la Ligue 1. Ceux qui, le même week-end, ont regardé sur les antennes du groupe Canal les matches de Premier Les buts dans les championnats européens (saison 09-10) Angleterre (Premier League) Espagne (Liga) Italie (Serie A) Allemagne (Bundesliga*) France (Ligue 1) Buts 1053 1031 992 866 916 DOSSIER League (Aston Villa – Manchester et Everton – Arsenal) ou de Liga (Barça – Villareal) ne pouvaient qu’acquiescer. La Ligue 1 est-elle si nulle ? a saison 2009-2010 avait suscité de vrais espoirs. Grâce à l’arrivée de talents reconnus tels les Argentins Lucho Gonzalez (à Marseille) et Lisandro Lopez (à Lyon), le championnat de France démontrait une nouvelle attractivité à l’échelle européenne. Le résultat fut plutôt probant. Certes, les affluences dans les stades furent à la baisse – impossible de ne pas y voir une conséquence de la crise économique qui affecte les bourses des Français. Certes, le meilleur buteur de notre championnat, Mamadou Niang, inscrivit 18 buts quand ses homologues des grands championnats en inscrivaient une trentaine. Mais les stars attendues répondirent présentes, certains matches furent de très bonne facture – souvenons-nous de l’incroyable Lyon-Marseille, 5-5 – et la moyenne de buts fut même à la hausse par rapport à l’exercice précédent – 2,41 réalisations par match, contre 2,25 en 2008-2009. Le grand public attendait donc une vraie continuité en cette nouvelle saison, celle de l’après « Knysna », cet épisode catastrophique pour l’image du football français. Il a vite déchanté. Quel avenir pour la Ligue 1 ? Buts/Match 2,77 2,71 2,61 2,54 2,41 Meilleur buteur Didier Drogba (29 buts) Lionel Messi (34 buts) Antonio Di Natale (29 buts) Edin Dzeko (22 buts) Mamadou Niang (18 buts) *la Bundesliga ne compte que 18 clubs La Ligue 1 est bonne dernière en ce qui concerne le nombre de buts par rencontre. Une place qui reflète, forcément, le spectacle proposé sur les pelouses hexagonales. Le nombre de réalisations inscrites par le meilleur buteur des différents championnats en est un autre symbole. En Espagne ou en Angleterre, les superstars Messi et Drogba dominent le classement avec respectivement 34 et 29 but ; en France c’est le Marseillais Mamadou Niang, qui n’est pas un pur avant-centre, qui remporte le titre avec 18 buts. La Ligue 1 manque de buteurs de haut niveau. Triste sur les pelouses françaises, le spectacle offert par nos clubs à l’échelle européenne n’est guère plus réjouissant. A l’exception notable de l’Olympique Lyonnais, demi-finaliste de la dernière Ligue des Champions et d’une régularité sans faille – huit qualifications consécutives pour les huitièmes de finale -, aucun club de Ligue 1 n’est parvenu ces dernières années à briller sur la scène européenne. Le coefficient UEFA, calculé sur cinq ans et qui sert de base pour déterminer le nombre de représentants de chaque nation engagés dans les compétitions européennes, est un bon indicateur du niveau des clubs français. La France y apparaît désormais en cinquième position, derrière les quatre autres nations majeures du football européen. Elle est surtout talonnée par la Russie et le Portugal, dont les clubs figurent de mieux en mieux en Ligue des Champions et en Ligue Europa. Or, sans performance européenne notable, comment les clubs français pourraient-ils attirer de grands joueurs, constituer de grandes équipes et ainsi offrir un spectacle de qualité ? La domination des clubs anglais, espagnols et italiens s’explique par le pouvoir d’achat dont ils disposent, mais aussi par leur présence récurrente dans les derniers tours des compétitions européennes, des stades à grande capacité, des droits TV élevés, leur possibilité d’endettement et, parfois, l’investissement financier de certains mécènes et actionnaires. Le potentiel de ressources financières et sportives des clubs français est à ce jour limité par la fiscalité et la crise structurelle qu’ils traversent. Si l’accueil de l’Euro 2016 et l’arrivée au niveau européen du fair-play financier devraient éclaircir l’horizon économique des clubs français à partir de 2013-2014 (voir pages précédentes), ils ne peuvent pour l’instant compter que sur leurs forces reconnues. Et notamment la qualité de la formation, des réseaux de détection de jeunes talents. De ce côté-là, on est sur la bonne voie, comme en témoigne le titre de champion d’Europe des moins de 19 ans acquis l’été dernier face à l’Espagne. Des projets sportifs de qualité, et la stabilité qui va avec, sont aussi nécessaires pour pouvoir proposer un spectacle à la hauteur des attentes et de l’investissement des supporters. Là aussi, le football français a de quoi être optimiste. De nombreux techniciens - Didier Deschamps à Marseille, Frédéric Antonetti à Rennes, Francis Gillot à Sochaux N. Le Gouic / Fep / PanoramiC DOSSIER Quel avenir pour la Ligue 1 ? Pour un spectaculaire 5-5, combien de tristes 0-0 rythment le quotidien de notre Ligue 1 ? ou encore Philippe Montanier à Valenciennes - ont un vrai projet de jeu et une mentalité plutôt offensive bien qu’empreinte de rigueur tactique – comme le nouveau sélectionneur des Bleus Laurent Blanc. Et, bien sûr, la Ligue 1 possède toujours d’excellents manieurs de ballons : Lucho Gonzalez, Nenê, Lisandro Lopez, Gervinho, Lloris et d’autres ont une vraie carrure internationale. Nos jeunes ne sont pas dénués de talent, à Brest, à Rennes, à Toulouse et dans bien d’autres équipes. Pourtant, selon la formule consacrée, on constate chaque week-end sur les pelouses de Ligue 1 que « l’enjeu prend souvent le pas sur le jeu ». La pression qui pèse sur chaque club, sur chaque joueur La L1 possède quelques stars, de bons jeunes et d’excellents techniciens inhibe les acteurs de notre championnat. Le moral de nos footballeurs suit la courbe de celui de la société française : il est en berne. Inefficacité offensive, erreurs défensives, manque d’engagement physique sont autant de lacunes criantes qui désorganisent nos clubs. Faudra-t-il un jour aller jusqu’à créer une ligue fermée, sans montée ni relégation sur le modèle de la NBA américaine, pour diminuer un peu cette pression et limiter le risque économique à court terme ? C’est ce que certains préconisent. Mais, outre le fait de couper définitivement le foot professionnel du foot amateur, ce que personne ne doit souhaiter, cette solution transformerait définitivement la Ligue 1 en spectacle divertissement, quand nombre d’entre nous veulent encore assister à un spectacle sportif. Comment dès lors sortir de ce marasme dans lequel notre bon vieux championnat semble plongé ? En remettant, comme le font certains des techniciens cités plus haut, la notion de jeu au cœur du métier de footballeur. Car si le football est un sport universel, s’il déchaîne tant de passions positives – dans notre élan optimiste, nous occulterons volontairement les dérives négatives -, c’est évidemment parce qu’il génère certaines des plus belles émotions de la vie de nombreux fans. Le public français ne demande qu’à revivre de grands moments, dans les stades ou devant sa télévision. Alors, messieurs, jouez ! Tout simplement ! Alexandre MILON 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr 15 DOSSIER Les nouveaux riches L’Ukraine, la Russie et la Turquie, où l’argent coule à flots, attirent donc, mais aussi le FC Dnipro Dnipropetrovsk, doté d’un stade flambant neuf de 30 000 places. Une émulation qui a des répercussions sur les performances de ces Le Shakhtar Donetsk a remporté la Coupe de l’UEFA en 2009 clubs en Europe, mais aussi sur celles de la sélection, quart de finaliste de la Coupe du Montades flambants neufs, stars africaines, eurode 2006. Un modèle que l’on retrouve péennes et sud-américaines, salaires défiant également en Russie, patrie d’origine toute concurrence. Non, il n’est pas question de nombre de nouveaux milliardaires. ici de la Premier League anglaise, mais bien de ces championnats qui attirent désormais des stars, et l’attention : Russie, Ukraine, Turquie ou même Grèce. Les « nouveaux riches » de ces pays se rêvent en effet des destins à la Roman Abramovitch, le propriétaire russe de Chelsea, et ont fait du football leur nouvelle danseuse. S 16 Le Zenith SaintPetersbourg a un budget de 100 M€ L’Ukraine est l’un des symboles de cette révolution du football européen. Comme la Russie, ce pays s’est peu à peu ouvert au capitalisme après la chute du Bloc de l’Est. Certains hommes d’affaires y ont fait fortune, comme Roman Abramovitch, dans le domaine énergétique. Et ont décidé d’investir dans le football…mais dans leur pays. Comme, par exemple, le patron du Shakhtar Donetsk et homme le plus riche d’Ukraine Rinat Akhmetov – fortune estimée à 5,2 milliards de dollars en mars 2010 grâce à ses activités métallurgiques. Akhmetov a ainsi financé sur ses fonds propres un stade ultramoderne de 50 000 places livré en 2009. Et soutient chaque année une politique de recrutement ambitieuse à connotation très sud-américaine – 9 Brésiliens font partie de l’effectif actuel, dont l’ancien d’Arsenal Eduardo et les prometteurs Douglas Costa et Jadson. Une stratégie payante, puisque le club a remporté en 2009 la Coupe de l’UEFA après avoir éliminé, excusez du peu, Tottenham, l’OM et le Werder Brême. Avant de remporter en 2010 un 5ème titre national en 9 ans. Le championnat ukrainien, créé en 1992 à l’indépendance du pays, est de plus en plus relevé. Finie, la domination du tout puissant Dynamo de Kiev. La concurrence fait désormais rage avec le Shakhtar 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr après un passage à vide, il vient d’être à nouveau sacré champion de Russie sous la coupe de l’Italien Spalletti, ancien de l’AS Roma. Le CSKA Moscou - vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 2005 -, le Rubin Kazan – capable de s’imposer au Camp Nou face au Barça en Ligue des Champions la saison passée – Samara ou encore le Dynamo Moscou profitent eux aussi des pétrodollars de leurs actionnaires. Et de cellules de recrutement intelligentes. « Les dirigeants de clubs ukrainiens ou russes viennent régulièrement superviser en Amérique du sud et ils ont l’intelligence d’engager plusieurs joueurs du même pays. Le fait de ne pas se retrouver seul favorise l’acclimatation, » expliquait ainsi récemment à La Provence l’agent de joueurs Christophe Hutteau. Demi-finaliste de l’Euro 2008, la sélection russe profite à plein d’un championnat au niveau désormais très relevé. Les principaux clubs russes – CSKA Ukraine, Russie, mais aussi Turquie et Grèce, où les Moscou, Spartak, Zenith SaintPetersbourg – sont ainsi depuis clubs sont soutenus par de grands armateurs. Ces destinations étaient habituées à recevoir de grands quelques années soutenus par les noms venus goûter aux joies d’une préretraite jugrandes entreprises énergétiques du pays, avec à leur tête des mécènes teuse (Karembeu et Rivaldo à l’Olympiakos, Roberto Carlos à Fenerbahce). Elles pourraient désormais aux moyens quasi illimités. Le Zenith profite des millions injectés dans le accueillir de plus en plus de stars au sommet de leur club par le géant Gazprom ; il serait art et devenir des places fortes du football européen. doté d’un budget de 100 M€, largement supérieur à celui de la plupart Alexandre Milon des clubs français. De quoi s’offrir les meilleurs joueurs ukrainiens, mais aussi des étrangers de qualité : les Portugais Danny et Bruno Alves ont été acquis pour respectivement 30 et 22 M€. Le club, alors entraîné par Dick Advocaat, remporte Coupe de l’UEFA et Supercoupe d’Europe (face à Manchester L’international portugais Danny a été acheté 30 M€ en 2008 par le United) en 2008. Et, Zenith Saint-Petersbourg Stephanie / Panoramic Imago / PanoramiC désormais les talents jadis intéressés par la France. Parcours Né le 19 août 1961 à Venzolasca (Corse) Beaucoup de football dans ma vie JB Autissier / PanoramiC Pour sa seconde saison à la tête du Stade Rennais, l’entraîneur d’origine corse semble avoir trouvé la bonne formule. Et affiche ses ambitions. 18 Le moins que l’on puisse dire c’est que le début de saison de votre équipe est satisfaisant (le Stade Rennais, avec un match en moins, est 5ème de L1 après 13 journées, NDLR) … Il y a beaucoup de choses à dire. On peut être satisfait de notre début de saison, mais je pense qu’on peut mieux faire. On a perdu quelques points précieux en route. Après, nous sommes en début de cycle, on a lancé beaucoup de jeunes depuis le début du Championnat et il y a des choses positives. On est solides, on se créé des occasions et on a pu voir contre Lyon (match nul 1 partout le 6 novembre, NDLR) que l’on est capable de se hisser au niveau des grosses équipes de Ligue 1. Il faut continuer et persévérer dans cette voie. Dans quel domaine doivent encore progresser vos joueurs ? Dans tous les domaines. Mais, là où l’équipe doit le plus progresser, c’est dans l’efficacité offensive. On marque un but toutes les cinq occasions, on devrait le faire beaucoup plus souvent. La dernière passe, le dernier geste, c’est là qu’on doit travailler et s’améliorer en priorité. Comment améliore-t-on son équipe ? Avec beaucoup de choses, un peu de tout. Déjà par la prise de conscience individuelle et collective. Il faut faire une bonne analyse de ses prestations et ensuite travailler. C’est avec la répétition des gestes aux entraînements et pendant les matches que les joueurs progressent. 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Un fort en gueule Quel caractère ! 16 ans dans la profession, ce n’est pas rien. Bastia, le Japon, Saint-Étienne, Nice et aujourd’hui Rennes, Frédéric Antonetti n’est jamais passé inaperçu partout où il est passé. Jamais le dernier pour exprimer son opinion, le Corse est aujourd’hui à la tête de l’un des effectifs les plus prometteurs de France. Homme de devoir durant sa carrière de joueur, le natif de Venzolasca est devenu à force de travail une véritable référence nationale en ce qui concerne les bancs de touche…et les coups de gueule. Sur les arbitres, sur ses confrères entraîneurs, sur ses propres joueurs, sur les instances, sur les journalistes, parfois sur les spectateurs : cet homme au caractère bien trempé et au sang chaud n’hésite jamais à pousser une gueulante lorsqu’il l’estime nécessaire. Un comportement qui lui a valu quelques déboires – suspensions, éviction (déguisée) de son poste comme à Saint-Etienne…- mais surtout l’image d’un homme spontané, passionné, et somme toute…attachant. Pourquoi avoir pris la décision d’effectuer autant de changement dans votre effectif, l’été dernier ? Avec Pierre Dréossi (le manager général du club, NDLR), nous avons constitué un effectif qui à certes moins de maturité par rapport à celui de l’an passé, mais qui a beaucoup de qualités. On a voulu plus de vitesse et de puissance. Et surtout, on a voulu laisser la possibilité aux jeunes du club de percer. L’an dernier, nous avions trop de joueurs. Cela ne sert à rien d’empiler des joueurs qui ne jouent jamais. Au final, on a réussi à constituer le groupe que l’on voulait. Est-ce la première fois qu’un club vous offre autant de liberté dans la constitution de votre effectif ? Non, partout où je suis passé j’ai façonné mes groupes comme je le voulais, tout en faisant évidemment en fonction des moyens des clubs. On ne peut pas le faire tout de suite quand on arrive dans un club, car un groupe est déjà en place ; mais au bout de deux ou trois ans le groupe vous ressemble. À Bastia, ça m’avait pris trois ans, à Saint-Étienne 18 mois et pour ce qui est de Nice et Rennes, 1 an. Partout où je suis passé, j’ai pu constituer les effectifs en fonction de mes idées. Lancer de jeunes joueurs dans le grand bain fait partie de ce que vous préférez dans ce métier d’entraîneur ? Oui. Si vous regardez bien à Rennes, il y a plus de 50% des joueurs de l’effectif qui sont formés au club. Mais ce qui est le plus important quand on a des jeunes joueurs, c’est de le faire jouer. J’entends tous les clubs dire qu’ils ont des jeunes ; mais, chez nous, ils jouent et à chaque match, l’équipe est principalement composée de joueurs de moins de 21 ans. Donner du temps de jeu aux jeunes joueurs est essentiel à leur progression. Et ces jeunes sont en plus très prometteurs… J’ai toujours eu dans mes effectifs quatre ou cinq jeunes de grande qualité, mais jamais autant en même temps. À Nice j’ai eu Ederson, Lloris, Apam, Modeste. À Bastia j’ai eu Jurietti, Rool. Au niveau de la post formation, j’ai une petite expérience (rire, NDLR). Vous avez récemment déclaré que cette équipe jouera le titre dans trois ans… Ce n’est pas exactement ce que j’ai dit. J’ai simplement dit qu’il faut imaginer ce groupe avec deux ou trois ans d’expérience en plus et quelques retouches. M’Vila, Brahimi, Souprayen, Théophile-Catherine, Mandjeck, Kana-Biyik, Camara, Carrasso, Diallo. Si vous leur ajoutez de l’expérience, la grinta qu’il leur manque parfois aujourd’hui, et deux ou trois très bons joueurs à leurs côtés… Je ne pense pas qu’il y a besoin de vous faire une démonstration. Avec de l’argent, on pourrait le faire encore plus rapidement (rire, NDLR). Rennes aurait donc vocation à devenir une place forte du football français ? Oui, mais à condition de prendre les bonnes décisions. L’équipe est stable dans le deuxième chapeau du football français, mais peut aller au dessus. L’actionnaire nous soutient ; le club a donc les reins solides au niveau économique. Il y aura sans doute deux ou trois bonnes décisions à prendre, il ne faudra pas se tromper pour franchir un cap. Serez-vous toujours l’entraîneur de cette équipe ? Je ne me pose pas de question. Je travaille dans ce club comme si j’allais y rester dix ans. Après, il faut quand même savoir que la durée de vie moyenne d’un entraîneur dans un club est de 18 mois. Même si généralement je reste un peu plus longtemps, ça ferait quand même cinq ans. Je ne suis pas contre, mais c’est le football qui décidera. Pendant combien de temps vous voyezvous encore entraîner ? Je ne sais pas. Je pense qu’à un certain âge il ne faut plus être sur le terrain, mais je ne me Joueur : : 1972-1973 : AS Vescovato ; 1973-1979 : SEC Bastia ; 1979-1982 : INF Vichy ; 1982-1983: SEC Bastia ; 1983-1985 : AS Béziers ; 1985-1987 : CO Le Puy ; 1987-1990 : SC Bastia Entraîneur : 1990-1994 : SC Bastia (jeunes) ; 1994-1998 (SC Bastia) ; 1998-1999 : Gamba Osaka (Japon) ; 1999-2001 : SC Bastia ; 2001-2004 : AS Saint-Etienne ; 2005-2009 : OGC Nice ; depuis 2009 : Stade Rennais suis jamais posé cette question. D’ailleurs, dans ce métier, vous ne programmez rien du tout. Encore une fois, c’est le football qui programme tout pour vous. Mais ce métier est votre passion… C’est une passion, c’est sûr, mais c’est surtout une vocation. Ce métier est tellement difficile aujourd’hui que si vous n’avez pas cette vocation il ne faut pas y aller. J’ai une vie monacale par rapport à des gens normaux. Je suis constamment dedans et c’est très difficile pour votre environnement. On est pratiquement marié au football. Justement, on vous connait entraîneur, mais peu en tant qu’homme. Quel est le quotidien de Frédéric Antonetti en dehors du Stade Rennais ? 19 Je regarde beaucoup de matches en vidéo. Je m’investis beaucoup dans mon métier et à part quelques restaurants avec ma femme, je ne fais vraiment pas grand-chose. Je lis pas mal aussi, mais surtout la nuit et j’apprécie regarder un bon film le soir. Mais, globalement, je dois reconnaître qu’il y a beaucoup de football dans ma vie. Entraîneur, c’est une passion, mais c’est surtout une vocation Un mot pour finir sur le Sporting Club de Bastia qui évolue actuellement en National… C’est mon club de cœur et je suis leur premier supporter. Je serais ravi qu’il retrouve la Ligue 2, ils sont bien partis (le SC Bastia est leader du National avec 38 points après 16 journées, NDLR) et je pense que ce serait une bonne chose pour le football français. Avant même de regarder les résultats de Ligue 1, je regarde celui de Bastia. par Cédric Lagrange A BIBARD / FEP / PanoramiC Frédéric Antonetti V.Michel/Fep/PanoramiC Interview Frédéric Antonetti prédit un grand avenir au Stade Rennais ; sera-t-il toujours à sa tête à ce moment-là ? 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Pourquoi Benzema peine au Real Tactique Benzema, c’est d’abord un accélérateur nées précédentes, Higuain possède le talent demandé par le poste d’attaquant au Real Madrid. Il est avant tout efficace dans la zone de vérité. Alors que les atouts de Benzema sont surtout visibles lorsque l’équipe doit encore accélérer ses mouvements offensifs, ceux de Higuain explosent lorsqu’il s’agit de les terminer. De la tête, du pied, face ou dos au but, l’Argentin possède le nécessaire de l’attaquant de pointe, celui qui va peser sur la défense et être présent dans la surface. Or, le Real n’a besoin « que » de ça. Alors que les Lyon moins dominateurs de Perrin et Puel s’en remettaient à Dans le Lyon de Perrin, puis celui de Puel, il était le « facteur » qui faisait basculer les rencontres par sa capacité à faire la différence dans les 30 derniers mètres adverses. Moins efficace lorsqu’il doit évoluer sur le front de l’attaque, l’international français prend toute sa valeur lorsqu’il trouve des espaces : face au jeu à une trentaine des buts adverses, il peut faire trembler n’importe quelle défense du continent. S’il ne le titularise que rarement depuis deux mois, Mourinho croit en Benzema Lorsque le « prince » Florentino Perez le fait débarquer à Madrid lors de l’été 2009, Benzema se retrouve en concurrence avec Gonzalo Higuain. Très vite, l’Argentin va faire parler les statistiques en sa faveur : 27 buts en 32 matchs contre 8 buts en 27 matchs pour le Français. Sur le terrain aussi, la différence est de taille. Alors que Benzema peine à trouver sa place dans le collectif madrilène, Higuain s’y épanouit sans aucun problème. La raison ? Comme Van Nistelrooy ou Raul les an- JB Autissier / PanoramiC Pourquoi pas un trio Ronaldo – Higuain – Benzema ? Benzema pour créer l’action et la terminer, le travail de percussion est l’œuvre de Cristiano Ronaldo, Di Maria, Özil et consorts du côté de Madrid. Avec des joueurs d’une telle qualité dans cet exercice, quel intérêt pour l’attaquant d’aller faire le même travail ? Même si Higuain a déjà montré certaines qualités dans ce domaine, il laisse faire les spécialistes et fait jouer son « killer instinct », comme l’a expliqué Mourinho dans une récente interview. Et Benzema dans tout ça ? Outre le fait qu’il regarde tout ce beau monde s’agiter depuis le banc de touche, l’international français n’est tout simplement pas fait pour ce Real Madrid dominateur, dont l’attaquant de pointe doit composer avec une défense adverse déjà regroupée dans ses vingt mètres au ZM / PanoramiC Fin octobre, la presse espagnole l’annonçait mort pour le Real Madrid. Depuis, Karim Benzema va mieux mais peine toujours à s’imposer dans le onze madrilène. Il faut dire qu’à sa décharge, la concurrence fait rage ; et le système de jeu ne le favorise pas. Eclairage tactique. Concurrent de Benzema, Higuain présente des statistiques bien supérieures à celles du Français. moment où il touche son premier ballon. Ce système bride ses points forts et, de plus, le met dans une position d’attaquant-guerrier devant faire la différence dans des duels avant tout physiques et souvent arrêtés. De ce constat, comment sortir de ce qui ressemble aujourd’hui à une impasse ? Un petit retour en arrière, à l’époque du Lyon de Perrin, peut offrir une solution intéressante. Associer Benzema et Higuain, comme l’ancien entraîneur de l’OL avait associé l’international français avec Fred - Benzema à gauche et le Brésilien en pointe – et compléter ce duo par un deuxième accélérateur (Ronaldo). Un tel trio ferait assurément trembler n’importe quelle défense sur les pelouses espagnoles et européennes. C’est d’ailleurs dans cette configuration que le Real s’était déplacé du côté d’Auxerre, sans grande réussite il faut le reconnaître malgré une victoire 1-0. A l’arrivée, tout cela ne fait cependant que déplacer le problème. Benzema n’est plus en concurrence avec Higuain... Mais est-il intrinsèquement meilleur que Özil ou Di Maria ? A lui de le prouver. par Florent Toniutti Panenka Panenka.fr est né de l’association du meilleur des blogs francophones consacrés au ballon rond. Tactique, championnats exotiques, vintage mais aussi Ligue 1 et analyse des grandes compétitions, toute l’actu chaude du football traitée avec sang-froid est sur Panenka ! 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr 21 Foot feminin Les Bleues au Mondial En éliminant l’Italie (0-0, 3-2), l’Equipe de France féminine s’est qualifiée pour la Tirage au sort Les Bleues se sont qualifiées pour la Coupe du Monde 2011 22 B érangère Sapowicz, Sonia Bompastor, Ophélie Meilleroux, Elise Bussaglia, Sandrine Soubeyrand, Elodie Thomis ; ces noms, ceux d’internationales françaises de football, ne vous disent peut-être rien aujourd’hui. Mais, dans quelques mois, ils seront peut-être dans toutes les bouches. Comme en 2003, les Bleues participeront une nouvelle fois à la Coupe du Monde, l’été prochain en Allemagne. Invaincues en douze rencontres dans les éliminatoires du Mondial, les Tricolores ont donné une bien belle image de leur discipline, qui bénéficie ainsi d’un coup de projecteur bienvenu. « C’est une superbe nouvelle pour le football français. Cette qualification récompense le très beau parcours de cette équipe. Je tiens à rendre hommage et à féliciter les joueuses ainsi que Bruno Bini et son staff. Cette qualification, qui intervient l’année des 40 ans du football féminin, démontre que les efforts entrepris ces dernières années par la FFF en faveur du football féminin portent leurs fruits et augurent de belles perspectives pour l’avenir », s’est ainsi réjoui le président de la FFF Fernand Duchaussoy. Quelques jours après la qualification de l’Equipe de France, l’instance dirigeante du football français a d’ailleurs lancé une campagne de promotion du football féminin à destination du grand public en collaboration avec Adriana Karembeu, ambassadrice de la discipline. Cette campagne se décline en cinq visuels mettant en scène la jolie blonde comme joueuse, arbitre, bénévole ou encore dirigeante. Un site Internet dédié a également été lancé (fff.fr/footballaufeminin), tandis que les clubs de D1 et D2 féminine, comme les ligues et districts affiliés à la FFF, disposent de kits de promotion (posters, stickers, cartes, panneau grandeur nature 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Les Bleues fixées le 29 novembre Après avoir décroché le 15 septembre leur billet pour la phase finale de la Coupe du Monde 2011, les Bleues connaîtront le 29 novembre l’identité de leurs adversaires lors de la phase de poule. Le tirage au sort sera effectué à Francfort en présence des sélectionneurs des seize équipes qualifiées… qui ne sont pas toutes encore connues. La compétition se déroulera du 26 juin au 17 juillet ; le match d’ouverture aura lieu au stade Olympique de Berlin tandis que la finale se disputera au Walstadion de Francfort. Le football féminin fête cette année ses 40 ans ! de l’ambassadrice…) afin de sensibiliser le public féminin à la pratique du football. Début 2009, déçue par l’indifférence entourant la qualification des Bleues pour l’Euro, la FFF avait déjà frappé un grand coup médiatique. Quatre internationales – Sarah Bouhaddi, Corine Franco, Gaétane Thiney et Elodie Thomis – avaient alors posé nues avec le slogan suivant : « Faut-il en arriver là pour que vous veniez nous voir jouer ? ». Dix-huit mois plus tard, la FFF passe donc à la vitesse supérieure. « Autant en 2009 il y avait une volonté de provoquer, autant cette année l’objectif est clairement de lutter contre certains préjugés et de développer de manière globale l’implication des femmes dans le football », explique son directeur de la communication Pierre-Jean Golven. Objectifs : développer la popularité de la discipline comme aux Etats-Unis, au Brésil, en Allemagne ou dans les pays du Nord ; en favoriser la pratique pour atteindre la barre des 100 000 licenciées – contre 65 000 actuellement – en 2012 ; et intégrer les femmes dans toutes les structures et à tous les niveaux du football. Déçu en 2010 par son Equipe de France masculine, le grand public reportera-t-il son amour et ses espoirs sur son homologue féminine à l’occasion de « son » Mondial ? Réponse à partir du 26 juin 2011 en Allemagne. Alexandre Milon Coupe du Monde 2011 : équipes et stades Les équipes qualifiées : Allemagne (pays hôte), Angleterre, France, Norvège, Suède, Australie, Corée du Nord, Japon, Guinée Equatoriale, Nigéria, Mexique, Canada, Nouvelle-Zélande, Italie ou Etats-Unis, et deux équipes sud-américaines LES NEUF STADES : Augsbourg Arena (22.600 places), Stade Olympique de Berlin (74.244 places), Rewirpowerstadion de Bochum (19.226 places), Rudolf-Harbig Stadion de Dresde (22.933 places), Walstadion de Francfort (49.240 places), Bay Arena de Leverkusen (30.200 places), Borussia Park de Mönchengladbach (46.297 places), Rhein-Neckar-Arena de Sisheim (25.641 places), Volkswagen Arena de Wolfsbourg (25.361 places) Imago / PanoramiC PanoramiC A BIBARD / FEP / PanoramiC seconde fois de son histoire pour une phase finale de Coupe du Monde. Allez les Bleues En association avec Paris sportifs PME ou mastodonte du CAC 40 ; multinationale ou entreprise familiale ; société française ou étrangère : chaque mois, 90 vous présente l’un de ces sponsors qui font vivre le foot français. En novembre : Betclic. Chaque mois, 90 vous propose de parier sur 3 rencontres de 3 compétitions différentes. Faîtes vos jeux ! JB Autissier / PanormaiC Paris SG Nul Caen La bonne cote : Spartak Moscou - Olympique de Marseille (Ligue des Champions, mardi 23 novembre) Les deux équipes étant à égalité à 6 points, derrière Chelsea, ce match s’annonce décisif pour la qualification en 8e de finale. Marseille, qui monte en puissance et vient de mettre 7-0 aux Slovaques de Zilina, tentera d’inverser la tendance du match aller (défaite 1-0 au Vélodrome). Mais les Russes, qui auront l’avantage du terrain et du climat, risquent de ne pas trop se livrer. Un nul les satisferait avant la dernière journée qui les verra affronter Zilina tandis que l’OM recevra Chelsea… Pariez que moins de 2,5 buts seront marqués et gagnez 14€, pour 10€ misés (cote BetClic). Spartak Nul Marseille 2.15 3.10 2.90 N. L Gouic / FEP / PanoramiC L’avis de la rédac : Misez 10 € (avant 20h45 le 23 novembre) sur le match nul, gagnez 31 € (cote BetClic) Le coup du mois : Manchester City – Red Bull Salzburg (Ligue Europa, mercredi 1er décembre) L’avis de la rédac : BPI / PanoramiC 24 Misez 10 € (avant 19h le 20 novembre) sur le Paris SG, gagnez 15,50 € (cote Bwin) dynamique, comme le prouve sa victoire 2-1 lors du Clasico face à l’OM. Caen, de son côté, est sur la pente descendante… Sur les 11 confrontations entre les deux équipes, au Parc , les Parisiens se sont imposés à 9 reprises (pour un nul et une seule victoire caennaise, il y a deux ans). De façon assez surprenante, le score final de 5 des 7 derniers matchs a été de 2-0 en faveur du PSG. Alors pourquoi ne pas tenter de parier une nouvelle fois sur ce score ? Pour 10€ misés, vous pourrez gagner 62,50 € (cote Bwin). Man. City 1.22 Nul 5.00 Salzburg 7.75 Misez 10 € (avant 21h05 le 1er décembre) sur le Red Bull Salzburg, gagnez 77,50 € (cote Sajoo) Manchester City n’évolue pas au niveau espéré par son richissime propriétaire émirati. Déjà distancés en championnat, les Citizens ont également connu un faux pas lors de leur dernier match de Ligue Europa en s’inclinant 3-1 face aux Polonais du Lech Poznan. Jouer comporte des risques : endettement, dépendance, isolement. Appelez le 09 74 75 13 13 (numéro non surtaxé) Les cotes proposées ne sont pas fixes et sont sujettes à variation. Les cotes mentionnées datent du 12 Novembre 2010. 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Un nouvel échec, face aux double champions en titre autrichiens, serait fatal à Roberto Mancini. Vous pouvez tenter un pari Mi-temps / Fin de match avec match nul à la pause et victoire finale des Autrichiens. La cote est énorme : 17.50. Pour 10€ misés, vous touchez 175 € (cote Sajoo). Rendez-vous sur Comparateur-de-cotes.fr et saisissez le code 90gratuit pour bénéficier d’offres avantageuses PanoramiC / PanoramiC Le pari sûr : Paris SG - Caen (Ligue 1, samedi 20 novembre) L’avis de 1.55 la rédac : Le club de la capitale, qui n’a 3.00 perdu qu’un match depuis 5.75 fin-août, est sur une superbe Partenaire Betclic Comparez, pour mieux gagner ! C réé en 2005 par des entrepreneurs français, Betclic est aujourd’hui un opérateur incontournable dans le monde des paris sportifs et des jeux en ligne en Europe. Mais aussi, depuis l’ouverture le 8 juin du marché français, un partenaire fidèle du football professionnel et amateur français. Depuis cette saison, Betclic apparaît en effet sur les maillots de deux clubs phares du football français : l’Olympique Lyonnais – via également la marque Everest Poker, qui appartient au même groupe Mangas Gaming – et l’Olympique de Marseille. Deux partenariats qui datent – 2008 pour l’OM, 2009 pour l’OL – mais qui n’ont pu pleinement entrer en vigueur que cette saison grâce à un changement de cadre législatif, le marché français des paris sportifs et jeux d’argent en ligne étant officiellement ouvert depuis le 8 juin 2010. Betclic soutient aussi le football amateur La saison passée, Betclic était déjà apparu sur le maillot de l’OL à l’occasion de certains matches de Ligue des Champions disputés à l’étranger, et même lors de la rencontre Lyon-Lille en Ligue 1 – cela avait été l’occasion d’un bras de fer avec la LFP. En revanche, le contrat avec l’OM, prêt depuis 2008 donc, n’a officiellement été signé qu’en mai dernier. “Nous sommes ravis de nous associer avec ce club qui se rapproche le plus de nos valeurs et de nos performances; nous sommes leaders en France et l’OM est champion en titre,” nous a expliqué à cette occasion le président de Betclic Nicolas Béraud. Avec ces deux partenariats majeurs, Betclic, opérateur agréé par l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne), s’affirme comme un des principaux 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr sponsors et pourvoyeurs de fonds du football professionnel de l’hexagone. Mais la marque est aussi, grâce à une initiative remarquée, un soutien important du football amateur. Betclic s’est ainsi associé à l’équipementier Eldera pour lancer en avril dernier un grand concours à destination de tous les clubs de football amateurs français, au nombre de 18 000 pour plus de 2 360 000 licenciés. Sur les 2400 clubs amateurs ayant spontanément répondu, un chiffre qui témoigne du vif succès rencontré par cette initiative, 1500 sont équipés gratuitement pour la saison 20102011 par Eldera et Betclic. Chaque club gagnant s’est ainsi vu remettre 2 jeux de 14 maillots – avec shorts Fiche entreprise Betclic (groupe Mangas Gaming) Création 2005 500 salariés (dont 40 bookmakers) Présence dans 15 pays européens Chiffre d’affaires : environ 200 M$ 25 et chaussettes évidemment - floqués aux couleurs de Betclic. Le coup d’envoi de ce partenariat a été donné début septembre au Stade de France lors d’une cérémonie en présence du président de Betclic Nicolas Béraud et des représentants de 100 clubs partenaires. Site de paris sportifs préféré des Français selon l’étude BVA 2010, Betclic, qui “pratique et défend le jeu éthique et responsable”, se positionne donc résolument comme l’un des nouveaux grands partenaires du football hexagonal. Un football qui souffre – le déficit cumulé des clubs professionnels français a atteint 125 millions d’euros en 20092010 – et qui ne peut que se féliciter de cette manne bienvenue. Frédéric MARTIN Focus L’OM Poker Cup Le 8 novembre, BetClic, partenaire principal de l’Olympique de Marseille, a lancé le 1er tournoi de poker “made in Marseille” à destination des supporters du club. Durant 5 semaines, tous les amateurs de poker et fans de l’OM s’affrontent sur Betclic.fr lors de tournois online gratuits; les 25 meilleurs joueurs décrocheront, outre des maillots et des billets de matches, une place pour jouer en live l’OM Poker Cup au coeur du Vélodrome le jour du choc OM / OL (19 décembre 2010) face à d’anciennes gloires olympiennes : Manuel Amoros, Bernard Pardo, Sébastien Pérez, Johnny Ecker, Dominique Grimault. Les 3 vainqueurs se partageront un prize pool d’une valeur de 20 000 € et intègreront l’OM Poker Team, devenant ainsi “Joueurs officiels de poker de l’OM”. Toutes les informations sur www.ompokercup.fr La CHRONIQUE Ballon de cristal extra time Tel Raymond Domenech qui consultait les Astres, Chronofoot et 90 se sont plongés dans leurs cartes de tarot Panini et ont nettoyé leur ballon de Cristal. Résultat, nous sommes en mesure de vous raconter le prochain mois de foot. Je ne joue plus ; c’est mieux pour le football Samedi 20 novembre 2010 : Trublion de Canal+, Fifi est aussi un vrai fan de football. Pour 90, il évoque sa passion pour le ballon rond. reusement que ce n’est plus Houiller qui nous entraîne », en référence au France-Israel de 1993. Arsenal-Tottenham : Derby de Londres : Le match est fermé, cadenassé. William Gallas concède un pénalty pour une faute sur Samir Nasri à la 92ème minute. Fabregas transforme. Gallas réclame le brassard de capitaine. Samedi 27 novembre 2010 : Une tempête frappe l’Hexagone. Seule la région Nord est épargnée par les rafales de vents et les fortes pluies. Tous les matchs de la journée sont reportés, à l’exception de Valenciennes-Arles-Avignon. Match nul 0-0. Jour de Foot sur Canal Plus dure 2 minutes 30. Dimanche 21 novembre 2010 : Lens-Lyon : Bollaert assiste à une démonstration. Les Gones revigorés par les retours de Lisandro Lopez et Cissokho s’amusent et mènent 3-0 à la mi-temps. Vedran Runje ne rigole pas à la question de Laurent Paganelli. Claude Puel, lui, est hilare car Lyon accède au podium de la Ligue 1. Dimanche 28 novembre 2010 : Mardi 23 novembre 2010 : Stephanie / Panoramic 26 les coups lisses du football Auxerre-Milan AC : L’Abbé Deschamps accueille l’équipe de Silvio Berlusconi. Alain Dujon a sorti les Berlutti et les lunettes de soleil. Guy Roux porte un bonnet Dolce Gabbana. Jean Fernandez un survêtement Versace. Benoit Pedretti écœure Pirlo au milieu de terrain. Les Bourguignons réalisent un superbe match et s’imposent 2-1. Humble, Ibrahimovic reconnait que ce soir il n’a pas pu soutenir la comparaison avec Julien Quercia. Mercredi 24 novembre : Shalke 04- Lyon : Les Lyonnais perdent 2-1 malgré une bonne prestation. Les Gones devront battre Tel Aviv lors de la dernière rencontre pour accéder aux huitièmes de finale. Jean-Michel Aulas déclare : « Heu90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Lyon-PSG. Sous la pression de JeanMichel Aulas, le match a lieu malgré les mauvaises conditions climatiques. Le PSG gagne 2-0 grâce à un doublé de Luyindula, entré comme à chaque rencontre à la 60ème pour remplacer Giuly. En conférence d’après match, Aulas confirme Puel dans ses fonctions, mais regrette que le match se soit tenu dans de telles conditions. Face aux citriques de la presse qui rétorque qu’il a insisté pour jouer, il menace de publier un communiqué officiel sur son site Internet. Silence dans la salle. Samedi 4 décembre : Naples-Palerme. L’Argentin Javier Pastore réalise un doublé magique et une grande prestation. Alain Roche déclare être intéressé par le joueur. Les supporteurs parisiens prient l’arrivée d’un propriétaire d’Abu Dhabi. Saint-Etienne-Bordeaux . Les Verts se relancent dans le championnat de France en atomisant 6-1 les Girondins. Jean Tigana déclare : « Tout ça, c’est la faute de Laurent Blanc ». Mardi 7 décembre : Lyon-Hapoël Tel aviv : Les Gones se font peur, mais gagnent finalement 1-0. Lyon est en huitième de finale de la Ligue des Champions pour la 532ème fois, mais honnêtement, tout le monde s’en fout. Tout ça, c’est la faute de Laurent Blanc Real Madrid-Auxerre : Avant de passer à la boutique du club pour acheter le maillot de Cristiano Ronaldo, les joueurs de l’AJA doivent affronter le Real Madrid. En cas de victoire, les hommes de Jean Fernandez seraient qualifiés. Le Real Madrid lui est déjà assuré de terminer premier. Mourinho aligne ses remplaçants, Auxerre s’impose 3-1. Roy Contout et Steven Langil sont en huitièmes de finale de la C1. Ils passent donc directement sur les tablettes des clubs de bas de tableau de Premier League. Mercredi 8 décembre : Marseille –Chelsea : Il suffit à l’OM de ne pas prendre une raclée contre Chelsea et d’espérer que le Spartak Moscou ne gagne pas par plus de 8 buts d’écarts contre Zilina. Les Marseillais s’inclinent finalement 2-1 et se qualifient. Drogba qui marque un doublé est donc aperçu au Vélodrome, ce qui relance la rumeur d’un transfert. Chronofoot Chronofoot, est le nouveau site de référence du football, lancé en 2010. Interviews, portrait, reportages. Retrouvez toute l’actualité du ballon rond et des sujets décalés sur www.chronofoot.com Votre plus belle émotion liée au football ? Je ne vais pas être très original, c’est France 98. Faut être honnête, ça sera gravé à vie pour tout le monde. C’est un moment historique. Tout le monde se souvient où il était à ce moment précis. Moi j’étais avec ma nana de l’époque à Coutainville, un bled paumé. Je n’ai pas fait la fête comme je l’aurais fait à Paris, mais je me suis rattrapé. Votre pire souvenir lié au football ? C’est encore l’équipe de France. 2006 avec le coup de boule de Zidane, la défaite en finale, je n’avais pas aimé. Mais cette année, je crois que c’était encore pire. J’étais dégouté. J’étais fâché contre Domenech. Je reste convaincu qu’on avait des supers joueurs, qu’on pouvait faire quelque chose. Votre poste de prédilection ? Je jouais en attaque. Mais je ne joue plus et c’est mieux pour le football. J’aimais bien évoluer devant les buts, mais ça ne servait pas à grand-chose. Fatsah par contre, qui joue Salem dans la série, il est super fort. Votre geste technique favori ? Un beau centre au cordeau, ça c’est jouissif. J’aime bien aussi le coup du sombrero. Si un mec le réussit en plein match, forcément t’adores. Votre agent de joueur préféré ? Nous n’avons pas de modèles qui nous inspirent pour jouer dans la série. Mais faut savoir que Salem et Ludo existent vraiment. Ce sont des amis du producteur. Ils ont commencé tout en bas, et sont des agents assez reconus maintenant. Votre meilleur souvenir sur le tournage de la série ? Pas un en particulier. Ce qui m’a surpris sur le tournage, ce sont les joueurs d’une manière générale. Ils sont le plus de la série. Ils sont jeunes donc quand ils voient qu’on est là pour s’amuser, déconner, tourner un truc marrant, ils se lâchent. Ils sont super à l’aise. On est loin de l’image un peu hautaine qu’ils véhiculent parfois dans les médias. Mais ça c’est de votre faute, à vous les journalistes (Rires). Le joueur que vous voulez voir jouer dans la série ? 27 Coups lisses Le jour où Zizou vient, je pense qu’avec Salem, on va faire exprès de rater les prises. Ce serait l’apothéose. Si Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi veulent venir, ça le fera grave aussi. Sinon, j’aimerais bien voir mes idoles de jeunesse, Chris Waddle, Eric Cantona. Le joueur que vous ne voulez pas voir dans la série ? Je sais pas trop. Je ne déteste personne. Materazzi peut-être. Bio express Fifi, de son vrai nom Philippe Lacheau, est un comédien et animateur de télévision français révélé en 2006 au sein de « La bande à Fifi » sur Canal+. En 2010, on le retrouve dans le film à succès L’Arnacoeur . Il prépare actuellement le film « La Bande à Fifi ». Fifi est l’acteur principal des Coups lisses du football , une nouvelle série humoristique sur le football diffusé par Canal Plus. Il y joue le rôlede Ludo, un agent looser qui martyrise les joueurs Pour voir Les Coups Lisses du football, rendezvous sur : http://www.canalplus.fr/c-sport/c-football/pid3643-les-coups-lisses-du-football.html 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Fan Zone Études Vivre son rêve aux USA 28 Etudier aux Etats-Unis, obtenir un diplôme, tout en pratiquant le football de haut niveau, le tout pris en charge financièrement à 100 % grâce à une bourse universitaire : c’est possible. Edusport USA propose en effet une alternative intéressante aux jeunes talents de l’hexagone ne parvenant pas à percer au niveau professionnel. La société agit en tant qu’intermédiaire entre l’université et le joueur, qui bénéficiera d’une « bourse sportive » pour représenter son école. Créée il y a 3 ans par l’ancien professionnel écossais Chris Ewing, Edusport USA a déjà « placé » plus de 80 athlètes aux Etats-Unis et au Canada et prévoit d’en envoyer 30 autres en 2011. www.edusportusa.com Commerce NSH Football se développe NSH Football, enseigne spécialisée dans les articles de football (produits dérivés, équipements, loisirs…), ouvre ses portes à de nouveaux collaborateurs par le biais de la franchise. A l’instar du magasin NSH Football Montpellier, NSH Football propose aux entrepreneurs de vivre leur passion au sein d’une enseigne leader sur son marché. Si vous êtes intéressé par un projet 100% Foot, contactez NSH Football par mail à [email protected] afin de recevoir un dossier de candidature. 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La réputation des cham- pionnats gagne aussi en dynamisme ; si les clubs français viennent à briller en Ligue des Champions, la Ligue 1 verra sa réputation augmenter et attirera davantage de grands joueurs. Enfin, le moteur 3D apparu en 2009 est encore amélioré. Référence des jeux de management de football (100 000 exemplaires vendus en France l’an passé), Football Manager a encore de beaux jours devant lui… Football Manager 2011 – Disponible sur PC et PSP (le 26 novembre) – 50 € Les arbitres à l’honneur T ous Arbitres, introduit par le philosophe Michel Serres, retrace non seulement l’histoire de l’arbitrage à travers les siècles, mais traite également de toutes les thématiques en lien avec la fonction. Il se veut simple, accessible et pédagogique et permet de mieux apprécier les enjeux portés par l’arbitrage. De très nombreux témoignages illustrent les problématiques auxquelles sont confrontés les quelques 50 000 hommes et femmes qui officient chaque La Poste et les éditions Chroniques ont souhaité éditer un ouvrage de référence sur l’arbitrage richement illustré. Il ne se veut « ni polémique, ni complaisant » et entend apporter un éclairage didactique et humain su la fonction d’arbitre et sa complexité. Tous Arbitres Editions Chroniques, 128 p., 21€ (prix public) Disponible en librairies à partir du 15 novembre www.tousarbitres.fr En cette année 2010 qui a vu la Coupe du Monde de football se dérouler pour la première fois sur le sol africain, le Musée National du Sport rend un hommage à ce continent à travers une très belle exposition. Le 8 juin 2010, le marché des jeux d’argent en ligne était officiellement ouvert en France. Parmi les opérateurs agréés par l’ARJEL, l’un d’entre eux détonne : le site FriendBet.fr, qui s’affiche comme le premier réseau social de paris en ligne du pays. D 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Allez la France ! Les footballeurs africains sont là ! Musée National du Sport - 93, avenue de France 75013 Paris - www.museedusport.fr Nancy et le foot week-end sur l’ensemble du territoire (pressions, incivilités, violences, évolution des règles, médias, politiques…). Friendbet : le Facebook des paris sportifs epuis le lancement du football professionnel, dans les années trente, la France est le terrain d’accueil privilégié des footballeurs venus du continent africain. Une vraie singularité par rapport à ses voisins européens que le Musée National du Sport a souhaité mettre en exergue et expliquer. A travers le prisme du sport, et du football en particulier, l’exposition aborde les thèmes de l’influence française en Afrique et de l’immigration, des parcours individuels de joueurs connus et anonymes aux joueurs africains de l’équipe de France. Sont présentés Livre Pour consacrer la neuvième édition des Journées de l’Arbitrage, qui se sont déroulées du 22 au 30 octobre 2010 et dont elle est partenaire, et dans la continuité du film réalisé l’année dernière, La Poste a choisi en 2010 de collaborer à la rédaction d’un ouvrage original consacré à l’arbitrage. Les footballeurs africains à l’honneur des objets d’aventuriers du ballon rond, des portraits des footballeurs de légende d’hier et d’aujourd’hui, le fameux ballon d’or France Football qui consacre le meilleur joueur au monde, des pièces intimes, des maillots tels ceux de l’Ivoirien Didier Drogba et du Libérien George Weah. Joueurs, entraîneurs, supporters et spectateurs peuvent ainsi découvrir le jeu des liens entre la France et l’Afrique à travers le football. Fan Zone coin du supporter P etit poucet au milieu de sociétés aux moyens plus importants telles Betclic, le PMU ou la Française des Jeux, Friendbet, agréé le 28 juin 2010, se différencie donc avec un positionnement original. Le site, qui a ouvert officiellement le 7 novembre pour le clasico PSG / OM, propose en effet à ses utilisateurs d’échanger leurs points de vue, de commenter les choix de chacun et bien sûr de parier entre amis sur des rencontres sportives. Les mises des amis sont regroupées dans un pot commun et les gagnants se partagent les gains. Créé par Thimothée Luneau et Charles-Antoine Idrac, Friendbet, qui vise 30 000 clients en un an en France et en Angleterre, est ainsi le premier opérateur à proposer une alternative au Web Alou Diarra lance Sport and Live pari à cote en France. Bon vent à lui ! www.friendbet.fr Après avoir déjà publié plusieurs ouvrages, dont un consacré aux champions lorrains de haut niveau, le journaliste-écrivain Bertrand Munier apporte un éclairage nouveau sur la vie et l’histoire du football professionnel à Nancy depuis 1935. Du FC Nancy à l’ASNL, le livre, préfacé par l’ancien international Roger Piantoni et postfacé par l’actuel président du club Jacques Rousselot, invite à découvrir les principaux acteurs (joueurs, entraîneurs, présidents, dirigeants) qui ont apporté leur contribution au football professionnel nancéien. A.S. Nancy-Lorraine, Histoire d’un club Bertrand Munier, Editions Serpenoise 235 p., 35 €. Alou Diarra a lancé fin octobre un réseau social permettant aux sportifs amateurs et professionnels, aux recruteurs et aux différents acteurs du sport d’entrer en contact sans intermédiaire. « Avant, c’était difficile de se faire recruter par un centre de formation ; maintenant, il y a Sport And Live » explique le capitaine Bordelais. Si l’objectif premier est de permettre aux sportifs de se faire connaître des recruteurs en leurs CV et vidéos, Sport and Live permet également aux internautes d’échanger sur leur passion, de créer des événements sportifs et de vendre des articles de sport. www.sportandlive.com 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr 29 Martin Keown (défenseur, 15 matches) Kolo Touré (défenseur, 55 matches, 3 buts) Gaël Clichy (défenseur, 22 matches) Ashley Cole (défenseur, 47 matches) Lauren Lauren (défenseur, 47 matches) Gilberto Silva (milieu, 45 matches, 4 buts) Sporting pictures / PanoramiC 30 Arsenal – Portsmouth (13 août 2003) Patrick Vieira (milieu, 44 matches, 3 buts) Edu (milieu, 48 matches, 7 buts) Fredrik Ljungberg (milieu, 44 matches, 10 buts) Ray Parlour (milieu, 37 matches) Robert Pires (51 matches, 19 buts) Dennis Bergkamp (attaquant, 38 matches, 5 bts) Sylvain Wiltord (attaquant, 20 matches, 4 buts) Thierry Henry (attaquant, 51 matches, 39 buts) Dès le début de saison, Arsenal aurait pu tomber dans son antre d’Highbury. Face à Portsmouth, les Gunners sont rapidement menés sur un but de Teddy Sheringham. Ils égalisent finalement grâce à un pénalty polémique obtenu par Robert Pirès et transformé par Thierry Henry. « Je ne dis pas que Pirès a plongé volontairement ; mais le contact ne valait absolument pas de pénalty, » fulmine le coach de Pompey Harry Redknapp. Arsène Wenger (entraîneur d’Arsenal depuis 1996) 90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr Imago / PanoramiC Chelsea – Arsenal (21 février 2004) Une semaine après s’être déjà affrontés en FA Cup (victoire des Gunners), Chelsea et Arsenal se retrouvent en championnat pour un match au sommet entre le leader et son dauphin. Si Eidur Gudjohnsen ouvre la marque pour les Blues après seulement 27 secondes de jeu, la confiance qui habite les hommes d’Arsène Wenger leur permet de s’imposer 2-1 à Stamford Bridge grâce à Vieira et Edu et de prendre définitivement leurs distances en tête du classement. Manchester United – Arsenal (21 août 2003) Nwankwo Kanu (attaquant, 24 matches, 3 buts) Cup et de la Ligue des Champions, les Gunners passent un test important en Premier League en accueillant Liverpool à Highbury. A la mi-temps, les Reds mènent 2 buts à 1 et semblent se diriger vers la victoire. C’est sans compter sur Thierry Henry qui, auteur d’un hat trick dont un but en partant du milieu du terrain, permet à Arsenal de l’emporter 4 à 2. « Ils ont montré pourquoi ils sont invaincus en championnat, » explique un Gérard Houiller encore sous le choc. Arsenal – Liverpool (9 avril 2004) Tout juste éliminés de la FA principaux artisans du titre de champion et de l’incroyable série d’invincibilité des Gunners. Il est récemment revenu sur cette saison exceptionnelle pour Arsenal TV Online. Extraits. « Un sentiment d’invincibilité » Si l’on regarde en arrière, il faut reconnaître que nous étions vraiment irrésistibles cette saison là. Nous nous sentions imbattables, ce qui s’est vérifié sur le terrain avec cette incroyable série de 49 matches sans défaite. Nous étions dans un état de forme collectif et individuel si remarquable que l’équipe était invincible. Et, personnellement, cela a été ma meilleure saison avec Arsenal (19 buts toutes compétitions confondues, Ndlr). Tottenham – Arsenal (24 avril 2004) Comme en 1971, Arsenal est officiellement sacré champion d’Angleterre sur le terrain de son grand rival londonien Tottenham. Grâce à leur match nul 2 buts partout face aux Spurs et à celui de leur dauphin Chelsea à Newcastle, les Gunners assurent l’essentiel : ils ne peuvent plus être rejoints en tête du classement et se rapprochent d’une saison sans défaite en championnat en conservant leur invincibilité. Bien que fatigués, les joueurs d’Arsène Wenger concluront l’exercice par une victoire 2-1 à domicile contre Leicester City. Avec 19 buts en 51 matches toutes compétitions confondues pour Arsenal lors de la saison 2003-2004, Robert Pirès fut l’un des Sporting pictures / PanoramiC Pascal Cygan (défenseur, 24 matches) Ma meilleure saison Fotos / PanoramiC Sol Campbell (défenseur, 50 matches, 1 but) En 2002 (victoire des Gunners 1-0) comme en 2003 (victoire des Red Devils 2-0), les Manchester – Arsenal ont été décisifs dans l’attribution du titre de champion. Dès le début de la saison 20032004, les deux équipes se retrouvent pour un nouvel affrontement sous haute tension. Le match est fermé jusqu’à ce que l’attaquant de Manchester Ruud Van Nistelrooy entre en action : en provoquant l’exclusion de Patrick Vieira tout d’abord, puis en manquant un pénalty dans les arrêts de jeu ensuite. Galvanisés par ce double événement, plusieurs Gunners (Lauren, Martin Keown, Ashley Cole et Ray Parlour) invectivent violemment le Néerlandais au coup de sifflet final. Ils seront suspendus pour « conduite inappropriée ». Sporting pictures / PanoramiC Jens Lehmann (gardien, 54 matches) Lors de la saison 2003-2004 de Premier League, Arsenal n’a connu aucune défaite, enregistrant 26 succès et 12 matches nuls en 38 rencontres, finissant avec 11 points d’avance sur son dauphin Chelsea. Le club termine avec la meilleure attaque (73 buts marqués), la meilleure défense (26 buts encaissés), et le meilleur buteur (Thierry Henry, 30 buts). Au total, la série d’invincibilité des Gunners en championnat s’étirera sur 49 matches, de mai 2003 à octobre 2004, un record dans l’histoire du championnat anglais. Retour sur l’aventure des « Invincibles » avec 5 moments clés de la saison. Robert Pires Fotos / PanoramiC rétro Arsenal 2003-2004 le tÉmoin Les invincibles d’Arsenal « Ce record sera battu » Nous savons qu’un jour notre record sera battu. Et c’est une bonne chose, car ainsi vont les choses dans le sport. Mais, en repensant à cette saison exceptionnelle, je me souviens de moments d’une intensité extrême entre les joueurs dans le vestiaire ou dans le tunnel avant les matches. On sentait une telle force se dégager de cette équipe. Il suffisait que nous nous regardions les uns les autres et nous savions que nous allions gagner ce jour-là. « Cette série nous motivait » « Et puis, évidemment, le fait que personne ne parvienne à nous battre était devenu une réelle motivation pour nous…mais aussi pour nos adversaires puisque plus notre série d’invincibilité durait, plus nos adversaires souhaitaient y mettre fin. Mais, évidemment, plus nous gagnions, plus nous nous sentions forts ; et, plus nous nous sentions forts, meilleurs nous étions sur le terrain. » propos recueillis par Arsenal TV Online 31