90 le gratuit du football - Les Chroniques Tactiques

Transcription

90 le gratuit du football - Les Chroniques Tactiques
90
le gratuit #6
du football
Dossier p.12
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u
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Gr
#6 I novembre 2010 I mensuel
Ne pas jeter sur la voie publique
Dimitri payet p.10
Où va la Ligue 1 ?
Tactique p.21
« J’ai grandi »
Frédéric Antonetti p.18
« Beaucoup de foot dans ma vie »
Quel avenir pour Benzema ?
Retro p.30
Les invincibles d’arsenal
Chaque mois dans votre ville et sur www.legratuitdufootball.fr
90
SOMMAIRE
Le gratuit
du football
DOSSIER Ligue 1
Cela dit, Canal + ne peut pas prendre le risque
de se priver de la Ligue 1 ; elle perdrait trop
d’abonnés. Mais elle ne veut pas non plus se
faire plumer par la LFP. Bref, l’intérêt de Canal +
est de continuer à rétribuer au juste prix la Ligue
1 pour avoir un spectacle de qualité à vendre à
ses abonnés. Celui de la LFP est que le football
pro soit bien financé pour que la France reste
compétitive au plan européen.
Et notre intérêt à nous, amateurs passionnés et
spectateurs, est qu’il y ait assez de ressources
pour avoir des équipes et donc un spectacle de
qualité à un prix abordable. Car ce que les clubs
perdront d’un côté, ils risquent aussi de nous le
faire payer au guichet ! - P. N.
90
Le gratuit
du football
90, le gratuit du Football
est publié par Sports & Médias +
SAS au capital de 33228 euros
N°SIRET 497583492
Ed LEMAISTRE / PanoramiC
Cette épée de Damoclès est une vraie menace
pour les clubs français : avec des revenus en
baisse, l’avenir de la Ligue 1 n’est pas garanti.
La LFP a beau pousser en avant des supposés
concurrents face à Canal + ou agiter la menace
d’une chaîne payante sur la TNT, on voit mal
pourquoi la chaîne cryptée desserrerait les cordons de la bourse.
Moral en berne
12
La ligue 1 est-elle si nulle ?
14
Les nouveaux riches
16
INTERVIEWS
Star : Dimitri Payet
10
COACH : Frédéric Antonetti
18
STAR : La bande à Fifi
27
planète football
TACTIQUE : Pourquoi Benzema peine 21
Foot féminin : Les bleues
PanoramiC
vec 668 millions d’euros reçus
chaque année de Canal +
et Orange, la Ligue 1 a connu la
prospérité ces dernières années.
Mais la crise est passée par là et
le déficit structurel des clubs qui
avait disparu réapparaît.
L’opérateur Orange et ses 200 millions de droits a
annoncé qu’il ne prolongerait pas l’expérience en
2012. Résultat : les revenus de la Ligue 1 risquent
encore de baisser car Canal +, qui sera alors
en position de force pour l’appel d’offre, n’aura
aucune raison d’augmenter sa contribution.
22
LA chronique : Ballon de cristal 24
Prolongations
Partenaire : BetClic
PanoramiC / PanoramiC
A
N. Le Gouic / Fep / PanoramiC
La L1 au bord
du gouffre
Siège social
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25
FAN ZONE : Le coin du supporter 28
RÉtro : Les invincibles d’Arsenal 30
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ONT COLLABORÉ A CE NUMÉRO
Mehdi DJEBBARI, Alexandre Milon,
Cyril Olivès, Gilles Brugère,
Yannick MERCIRIS, Chronofoot
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Intervalles
8, place Boulnois
75017 PARIS
Dépôt légal : à parution
ISSN : 2105-6617
Crédits
photos couverture
Dimitri Payet : Ed LEMAISTRE / PanoramiC .
Frédéric Antonetti,
Dossier, Tactique : JB
Autissier / PanoramiC.
Retro : Sporting
pictures / PanoramiC
fifi : Photo DR
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3
clins d’Œil
ACTUS
Gri-gri…mace
AF / PanoramiC
N. Le Gouic / Fep / PanoramiC
Geste technique
Aulasserie
Le nez dans le gazon
Halloween
Adieu Paulo…
CELEBRATION
Comme vous le savez probablement –
ou pas -, le monde du football est en
deuil depuis la disparition soudaine le 26
octobre de Paul le poulpe, rendu célèbre
par ses prévisions infaillibles lors de l’Euro
2008 puis la Coupe du Monde 2010. Les
supporters du club espagnol de Ceuta
(3ème division), adversaire du Barça en
Coupe du Roi, lui ont rendu hommage
avec cette banderole dédiée.
Le vengeur masqué
Victime d’une fracture de la mâchoire, l’attaquant du club belge de la
Gantoise s’est paré de son plus beau
masque, moulé sur son visage, pour
affronter les Portugais du Sporting
Lisbonne en Ligue Europa le 21
octobre dernier. Et ça fait peur…
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BPI / Panoramic
ZM / PanoramiC
Hommage
Photo News / PanoramiC
4
Et oui, le président de l’Olympique
Lyonnais Jean-Michel Aulas, que l’on
connaît plutôt sérieux, sait aussi
être drôle…En marge d’une conférence de presse au Stade Gerland le
27 octobre dernier, il nous a gratifiés de sa plus belle grimace.
Chievo Verone - Cesena, 24 octobre
dernier. Yohan Benalouane, l’ancien
défenseur central de Saint-Etienne transféré cet été à Cesena, promu en Serie A,
illustre à sa manière imagée la défaite 2
buts à 1 de son équipe.
Adebayor papa ?
Non, l’attaquant de Manchester City Emmanuel Adebayor ne
célèbre pas – en tout cas, à notre connaissance –une récente
paternité. Auteur d’un hat-trick face aux polonais de Lech
Poznan en Ligue Europa, le Togolais a, comme le veut la
tradition, eu le privilège de conserver le ballon du match.
Manuel Preciado (entraîneur de Gijon)
C’est une canaille et un mauvais bougre. Je ne
l’aime pas et je le lui dirai d’homme à homme.
Mais qui c’est ce type ?
ACTUS
Conférence de presse, 12 novembre, sur José Mourinho.
UP
Le Stade Brestois
Qui l’eut cru ? Après treize journées, le
promu breton pointe en tête de la Ligue 1, devant l’ensemble des cadors du
football français. Avec une philosophie
de jeu plaisante, des jeunes prometteurs et une solidité défensive impressionnante - 832 minutes d’invincibilité
avant le but du Lillois Moussa Sow -,
le Stade Brestois fait planer un vent de
fraîcheur sur notre championnat. Et, si
le maintien reste leur objectif premier,
les Bretons entendent bien être la
surprise de la saison.
6
Moussa Sow
Alors qu’il traîne son manque d’efficacité offensive sur les pelouses de Ligue 1,
le Stade Rennais pourrait bien regretter
d’avoir laissé partir Moussa Sow à Lille.
Avec 9 buts en 13 journées, l’international sénégalais caracole en tête du classement des buteurs en compagnie du
caennais Youssef El-Arabi. Et s’affiche
comme le fer de lance d’une attaque lilloise, la plus prolifique de L1, redevenue
fidèle à sa réputation (22 buts).
Didier Drogba
Le 28 octobre,
Didier Drogba a
donné le coup
d’envoi d’une
campagne de
communication
mondiale ayant
pour objectif d’amener
les électeurs
des pays les
plus pauvres,
notamment en Afrique, à exercer leur
pouvoir démocratique en votant. Joueur
de classe mondiale, l’Ivoirien, Ambassadeur de Bonne Volonté du Programme
de Développement des Nations Unies,
démontre une nouvelle fois qu’il est aussi
un homme au grand cœur.
L’OM
Ballon d’Or :
où est Milito ?
France Football et la FIFA ont
dévoilé le 28 octobre la liste
des 23 nominés au Ballon
d’Or 2010. Si, sans surprise,
aucun Français n’apparaît
dans cette liste, l’absence de
Diego Milito apparaît injustifiée et même…scandaleuse.
Auteur du triplé Serie A – Coupe d’Italie – Ligue des Champions avec l’Inter Milan, l’attaquant argentin s’est en plus montré décisif dans toutes
les grandes occasions : auteur du but du titre à Sienne (22 réalisations
au total en championnat), du seul de la finale de la Coupe d’Italie et d’un
doublé lors de la finale de la Ligue des Champions. Malheureusement, Il
Principe n’a pas brillé avec l’Argentine lors de la Coupe du Monde ; cela
semble avoir été le seul critère retenu par le comité de sélection du
Ballon d’Or.
Si la présence dans la liste de sept représentants de la Roja championne du Monde (Alonso, Casillas, Fabregas, Iniesta, Puyol, Villa, Xavi)
et de cinq cadres de la séduisante Mannschaft (Klose, Lahm, Muller, Ozil,
Schweinsteiger) répond à la logique, la lecture d’autres noms apparaît
pour le moins étonnante. Gyan Asamoah, pénalty manqué pour mener
le Ghana en demi-finale ; Daniel Alves, remplaçant avec le Brésil ; ou
même Didier Drogba, un but en phase de poule avec la Côte d’Ivoire :
ces joueurs n’ont pas brillé sur les pelouses sud-africaines.
Une fois de plus, France Football, aidé cette fois par la FIFA puisque les
récompenses du Ballon d’Or et du Meilleur Joueur FIFA ont fusionné
cette année, démontre un manque d’objectivité flagrant dans la désignation des nominés. Quel dommage…
Les 23 nominés pour le FIFA Ballon d’Or France
Football 2010 :
Gardiens : Iker Casillas, Julio Cesar
Défenseurs : Maicon, Daniel Alves, Philipp Lahm, Carles Puyol
Milieux de terrain : Xabi Alonso, Xavi Hernandez, Bastian
Schweinsteiger, Cesc Fabregas, Mezut Ozil, Wesley Sneijder,
Andres Iniesta, Thomas Muller, Lionel Messi, Arjen Robben
Attaquants : Cristiano Ronaldo, Samuel Eto’o, Diego Forlan,
Didier Drogba, Asamoah Gyan, Miroslav Klose, David Villa
le montant global misé par les parieurs
français sur les sites de paris en ligne depuis
l’ouverture du marché le 8 juin dernier
6
le nombre de matches de suspension infligés par la Commission
de Discipline de la LFP au capitaine bordelais Alou Diarra pour
avoir bousculé l’arbitre Wilfried Bien lors de Auxerre-Bordeaux
(9ème journée de L1). Une sanction plutôt clémente.
le nombre de téléspectateurs ayant regardé le
Clasico PSG-OM le 7 novembre sur Canal+ (soit
37,6 % des abonnés)
6
295 M€
2,35
millions
le nombre de mois ( !) de suspension intialement infligés par la Commission de Discipline de la LFP au Nancéien Youssouf Hadji pour avoir bousculé et menacé l’arbitre
Christian Guillard lors de Nancy-Valenciennes la saison passée. Sanction ramenée
ensuite à...6 matches par décision du Tribunal administratif de Nancy
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Défait à Paris alors qu’il pouvait
prendre la tête de la Ligue 1 en cas de
victoire lors du Clasico, le club phocéen n’a pas su rebondir le week-end
suivant et a concédé le nul (1-1) à domicile face à Lens. Champions en titre,
les Marseillais ont du mal à confirmer
leur solidité défensive de la saison
dernière ; et, comme leurs attaquants
ne font pas preuve d’une grande
efficacité, le rythme de croisière ne
s’apparente pas à celui d’un champion
en puissance…
Rafael Benitez
Le successeur de José Mourinho sur
le banc de l’Inter Milan est déjà sur la
sellette. Il faut dire que les résultats ne
plaident pas en sa faveur : l’Inter compte
6 points de retard sur le Milan AC en Serie
A et est loin d’être assuré de franchir la
phase de poules en Ligue des Champions.
Benitez apparaît même démuni face à
un groupe qui semble rassasié de titres
après son triplé de l’an passé. Le président
Moratti pourrait donc rapidement décider
de se séparer de son technicien espagnol.
Sylvain Marveaux
Excellent la saison
passée avec Rennes
(10 buts, 5 passes
décisives), au point
d’être régulièrement cité comme
un prétendant à l’Equipe de France,
Sylvain Marveaux effectue un début
d’exercice 2010-2011 bien moins
convaincant. Blessé pendant deux
mois, l’international Espoirs est
transparent depuis son retour sur les
pelouses. Mais son entraîneur Frédéric
Antonetti le soutient et continue à
le considérer comme un cadre de son
équipe. En espérant que les performances suivent…
DOWN
Stéphane Richard (directeur général
France Telecom)
Actus
Business
Quand une chaîne (Orange Sports) perd 200 M€
par an, c’est normal qu’ils ne soient pas beaucoup
à se bousculer au portillon pour la reprendre
Le Parisien, 5 novembre
8
La Ligue
de Football
Professionnel
a déposé le 15
octobre dernier
un dossier de
candidature
auprès du CSA
pour l’obtention d’une fréquence de
TNT payante. Le projet de la Ligue est
celui d’une chaîne généraliste 100 %
football baptisée CFoot qui proposera
des grands directs, de l’information,
des magazines d’actualité, des débats
ou encore des documentaires sur la
vie du football. En lançant sa propre
chaîne, la LFP souhaite préserver les
intérêts économiques du football
français en prévision du retrait en
2012 d’Orange, actuel codiffuseur
(avec Canal+) de la Ligue 1 moyennant 210 M€ par saison.
N. Le Gouic / FEP / PanoramiC
...qui remercie déjà
le football
La rencontre des huitièmes de finale de
Coupe de la Ligue entre l’AS SaintEtienne et les Girondins de Bordeaux a
permis à la TNT de réaliser sa meilleure
audience depuis son lancement,
tous genres confondus. Diffusé le
26 octobre à 20h35 sur France 4,
le match a en effet enregistré une
audience moyenne de 1,8 million de
téléspectateurs, soit 7 % de part de
marché, enregistrant même un pic à
2,6 millions de téléspectateurs (12,3 %
de part d’audience) dans les dernières
minutes. Un score qui a placé France 4
en cinquième position du prime time,
toutes chaînes confondues !
Le football, générateur
de 25134 emplois en France
P
our la première fois, l’impact du football sur
l’économie et la société françaises a été mesuré à travers le « Baromètre Foot Pro » 2010, une
étude réalisée entre janvier et juin 2010 par le cabinet d’audit Ernst & Young à l’initiative de l’Union
des Clubs Professionnels de Football (UCPF).
« Le foot pro génère 4,3 milliards d’euros directs
et indirects, c’est une belle société nationale, » a
expliqué Jean-Pierre Louvel, président de l’UCPF
et du club de Ligue 2 du Havre. Les 40 clubs
professionnels de l’Hexagone représentent 29
% de ce chiffre d’affaires (1,27 milliard d’euros),
pourcentage auquel s’ajoutent des retombées au
niveau local - restauration, transport, hôtellerie –
estimées à 653 millions d’euros (15 %). Cependant,
plus de la moitié (2,441 milliards d’euros) de ce
chiffre d’affaires global est réalisé par les chaînes
de télévision, les paris sportifs et les différents
médias (presse, édition et web).
« Sur le plan social, le football professionnel
représente 25 000 emplois, ce qui n’est pas rien
par les temps qui courent (un peu plus que la
filière cinématographique, Ndlr). Chaque joueur (ils
sont 1140 professionnels en France, Ndlr) crée 22
emplois, et le retour sur investissement de l’état
en recettes fiscales s’élève à 1,1 milliard d’euros, »
indique également Jean-Pierre Louvel.
Ce premier « Baromètre Foot Pro » a été commandé afin d’améliorer l’image du football d’élite,
considérablement détériorée depuis quelques
années et notamment après la désastreuse campagne sud-africaine de l’Equipe de France. «Le
football est énormément décrié en France, avec
cette image de sport-fric et de privilégiés. Il fallait remettre les choses à leur place et montrer
tout ce que ce sport apporte à la société sur le
plan économique et social, » conclut Jean-Pierre
Louvel. Ce « Baromètre Foot Pro » sera réactualisé tous les deux-trois ans.
Mondial 2010 : La FIFA gagnante, pas l’afrique du sud
Imago / PanoramiC
Photo DR
La LFP candidate
à la TNT…
Sepp Blatter, le président de la FIFA, peut
se frotter les mains.
L’instance dirigeante
du football mondial a
en effet enregistré des
bénéfices records, en
hausse de 50 % par rapport à l’édition précédente,
à l’occasion de la Coupe du Monde 2010. Pour
l’Afrique du Sud, pays organisateur de la compétition, la facture est en revanche salée : le budget
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
final s’élève en effet à 4,1 milliards d’euros, supérieur de 1709 % (!) aux 240 millions initialement
budgétés. Le tourisme n’a lui non plus pas été à
la hauteur des espoirs : sur les 483 000 spectateurs attendus, seuls 373 000 se sont rendus en
Afrique du Sud. Avec des dettes colossales, des
stades neufs trop grands et coûteux pour être
réutilisés par les clubs locaux, et 20 000 personnes expulsées de leur logement vers des bidonvilles, l’après-Mondial s’annonce difficile pour les
Sud-Africains…
Parcours
avoir vécu les joies de l’équipe de France ?
Je n’ai pas pris la
place de Ribéry
Ed LEMAISTRE / PanoramiC
L’attaquant des Verts explose cette saison
10
et vient de connaître ses trois premières
sélections en bleu. Il nous livre sa recette.
Saint-Étienne a réalisé un excellent début
de saison (leaders après 7 matches, les Verts
sont depuis légèrement rentrés dans le rang,
NDLR). Avez-vous été surpris de partir si fort ?
Oui. Nous nous étions préparés pour débuter du mieux
possible, mais nous ne pensions pas partir sur ces
bases-là. C’est le travail qui paie. C’est vrai que tout se
passe plutôt bien pour nous en ce moment, même si
les derniers matches ont été plus compliqués.
Comment expliquez-vous ce changement par rapport à la saison passée ?
A l’intersaison, il y a eu une prise de conscience
collective. Nous n’avions pas envie de vivre une
troisième année consécutive difficile. C’est l’entraînement invisible qui fait la différence.
L’entraînement invisible ? Qu’est-ce que
c’est ?
C’est tout ce qui se passe en dehors de l’entraînement classique. Les siestes, les moments de repos,
les repas. Auparavant, je n’avais pas cette hygiène
de vie tous les jours. Ça fait partie de cette prise de
conscience individuelle et collective.
Vous avez parfois eu dans le passé
des gestes d’humeur (avec Matuidi à SaintEtienne et Barthez à Nantes, NDLR). D’ailleurs
comment se sont passées les retrouvailles
avec Fabien en équipe de France ?
Très bien. Nous n’avons pas abordé le sujet. Ça fait
partie du passé. Ca arrive par moment, surtout lorsque le club va mal. Mais il est vrai que ces gestes-là
n’ont rien à faire sur un terrain de football.
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Justement ces années de
lutte pour ne pas descendre
avec Nantes et Saint-Étienne
ne sont-elles pas trop frustrantes pour un joueur offensif ? Obligé de défendre tout
le temps. Vous n’avez jamais
regretté votre choix ?
Quand l’objectif est le maintien, on
prend le plaisir quand on se bat pour
gratter des points. Je ne regrette
Un joueur transformé
« J’ai grandi »
Le monde du football s’accorde depuis
des années à reconnaître le talent de
Payet. Mais son explosion au plus haut
niveau a attendu cette saison 2010-2011.
« Au fil des années, j’ai grandi. J’ai pris
plus de maturité, je le ressens sur le
terrain, » explique-t-il.
Une explosion qui s’explique aussi par
sa récente paternité – « l’arrivée de
mon enfant (Noah, âgé d’un an) m’a
permis de me stabiliser, d’être un peu
plus calme et de travailler plus » - et par
la psychologie dont fait preuve à son
égard l’entraîneur des Verts Christophe
Galtier – « il y a beaucoup d’échanges avec le coach, l’équipe adhère à
son discours ; j’ai besoin que l’on me
fasse confiance et il l’a parfaitement
compris ».
pas mon choix. J’ai eu beaucoup de temps de jeu.
Cela m’a permis de progresser, c’était l’objectif
en signant dans ces deux clubs. Puis je suis bien
entouré. J’ai ma famille et mes amis qui m’aident
à garder les pieds sur terre et à beaucoup relativiser. Cela m’enlève de la pression. Dans un
club comme Saint-Étienne, il y a beaucoup de
pression, que ça aille bien ou que ça aille mal. Il
faut s’habituer.
Cette saison, vous en êtes déjà à 8 buts
alors que jusqu’à présent vous n’aviez inscrit
que 11 buts en 129 matches de L1. Ce rôle de
buteur, c’est tout nouveau pour vous ; à quoi
est-ce dû ?
C’est nouveau, mais ce n’est pas un hasard. Je travaille. Il y a également eu un changement tactique.
Je suis plus dans la surface, j’ai donc plus d’occasions, cela me permet de finir mes actions. Et puis
j’ai aussi un peu plus de réussite.
Quel est votre poste favori ?
Je suis polyvalent, je peux aussi bien jouer à droite,
comme à gauche et dans l’axe. Mais je préfère
quand même évoluer sur un côté.
Votre polyvalence ne vous a-t-elle pas
joué des tours ?
Non, c’est au centre de formation que j’ai appris à jouer à droite pour les besoins de l’équipe.
Aujourd’hui, je suis content car je peux jouer partout devant. C’est aussi un avantage pour le coach.
Justement, est-ce difficile de se reconcentrer dans le quotidien du championnat après
Non, ce n’est pas une chose difficile. J’ai vécu de
bons moments avec l’équipe de France, mais mon
quotidien c’est le club, l’ASSE.
daire et qui vit bien ensemble.
Quels sont les leaders de cette
nouvelle équipe de France ?
Je me mets en retrait. Je donne des interviews, car ça
fait partie du boulot. Mais qu’on parle ou pas de vous,
il faut savoir rester concentré et ne pas se disperser.
C’est un groupe qui communique
beaucoup. C’est vrai qu’Alou (Diarra,
ndlr) et Flo (Malouda, ndlr) nous parlent énormément. Ils font partie des
plus expérimentés. Ils nous ont dit de
ne pas nous mettre de pression et que
tout irait bien.
Vous êtes un leader technique, mais
êtes-vous aussi un leader de vestiaire ?
Avez-vous été impressionné
par un joueur en particulier ?
A Saint-Etienne, nous avons un vrai groupe soudé
dans lequel tout le monde peut parler. Quand
quelqu’un dit quelque chose tout le monde
écoute. J’ai la chance d’avoir connu autre chose
avec les Bleus, donc si je peux apporter un peu de
mon expérience aux jeunes, je le ferai. Mais mon
statut est toujours le même, je n’ai pas changé.
Je parle beaucoup avant les matches, je prends la
parole, mais ce n’est pas nouveau.
Ils m’ont tous impressionné. J’ai vu
le travail qu’il me restait à accomplir
pour arriver à leur niveau.
Comment vivez-vous cette soudaine
célébrité ? Est-ce agaçant ?
Quelle a été votre attitude en arrivant
dans ce groupe France ?
Je suis arrivé pour apprendre, observer, mais pas
pour être spectateur. Je voulais jouer. J’ai d’ailleurs
été très bien accueilli. C’est un groupe jeune avec
beaucoup de joueurs que je connaissais déjà. Cela
a facilité mon intégration.
C’est un groupe dans lequel figurent
beaucoup de nouveaux. Avez-vous parlé du
Mondial sud-africain ?
Nous n’avons pas abordé le sujet. C’est du passé et puis
je suis mal placé pour en parler, je n’étais pas là-bas.
Désormais, l’équipe de France doit regarder vers l’avenir
et mettre l’épisode de l’Afrique du Sud de côté. Le plus
important c’est la qualification pour l’Euro 2012.
Vous avez reçu un accueil très chaleureux de la part du public du Stade de France
lors du match face à la Roumanie pour votre
première sélection. Avez-vous été surpris ?
Oui, j’ai été très surpris de l’accueil du public du
Stade de France. Il fallait faire abstraction de ça
pour bien entrer dans le match.
Quels ont été les mots de Laurent Blanc
avant votre entrée ?
Nous menions 1-0, il m’a donc dit de bien défendre,
de couvrir mon côté. Il m’a aussi dit de jouer les
coups à fond, et de ne pas me mettre de pression.
Vous décrivez un groupe jeune, soli-
Vous êtes un milieu offensif
polyvalent, tout comme un certain Franck Ribéry. Avez-vous le
sentiment de plus mériter votre
place en Bleu que lui à ce jour ?
11
Je ne pense pas. Je n’ai pas pris la
place de Ribéry. C’est un grand joueur
et je suis encore très loin de son
niveau. Je suis simplement content de
faire partie de cette équipe de France.
Je parle beaucoup avant les matches, je
prends la parole, mais ce n’est pas nouveau
Vous faîtes partie de cette
autre génération 87 (Gameiro,
Rémy). Vous ne regrettez pas de
ne pas avoir été de l’aventure
avec les Benzema, Nasri, Ben
Arfa, Menez, qui évoluent désormais à l’étranger ?
Je ne suis pas déçu. Cette génération
87 possède de très bons joueurs. Ils
méritent de jouer dans des grands
clubs. J’ai fait un autre choix de carrière, qui est aussi payant.
Vous êtes sous contrat
jusqu’en 2013 avec SaintÉtienne…
Ed LEMAISTRE / PanoramiC
Dimitri Payet
N. Le Gouic / Fep / PanoramiC
Interview
Né le 29 mars 1987 à Saint-Pierre, La Réunion
1,74 m ; 70 kg
Clubs successifs : 2005-2006 : FC Nantes B ; 2005-2007 :
FC Nantes ; depuis 2007 : AS Saint-Etienne
12 matches, 8 buts en Ligue 1 en 2010-2011
12 sélections en Equipe de France Espoirs (4 buts)
3 sélections en Equipe de France
(il coupe) Je veux continuer à progresser
avec Sainté. Barcelone me fait rêver, les
ambiances européennes me font rêver,
mais je ne vais pas me précipiter.
par Yannick Merciris
Avec 8 buts depuis le début du championnat, Dimitri
Payet est le fer de lance de l’attaque des Verts.
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Clubs en déficit, droits TV à renégocier,
suppression du DIC : notre championnat n’est
12
pas à la fête et souffre de la comparaison avec
F
rédéric Thiriez l’a confirmé le lundi
15 novembre : les clubs professionnels
français ont connu un exercice 2009-2010
difficile. Leur déficit cumulé s’élève à 125 millions
d’euros. Une nouvelle qui ne rassure pas, au lendemain d’un Lyon-Nice de bien triste facture pour une
« affiche » diffusée un dimanche soir sur Canal+.
Pourtant, fidèle à son optimisme permanent – ou
est-ce la méthode Coué ? -, le président de la LFP a
tenu à dédramatiser. « Si ce n’est pas un bon signe,
il faut relativiser car à lui tout seul le déficit de Manchester City est de 140 millions d’euros, » a-t-il ainsi
répondu à l’occasion des Entretiens du Parcs, un
forum de réflexion sur le football français organisé
par le Paris Saint-Germain. On ne peut le contester,
mais, heureusement pour elle – et malheureusement pour la Ligue 1 -, la Premier League anglaise se
montre d’une extrême tolérance en ce qui concerne
les dettes souvent abyssales de ses clubs, parmi
lesquels certains des plus prestigieux du pays.
Mais, quoi qu’en dise Frédéric Thiriez, la fragilité
financière des clubs français est alarmante à l’aune
d’une renégociation, qui s’annonce difficile, des
droits TV. « Le niveau des droits télé est élevé en
France. Il est de 668 millions d’euros par an, » rappelle le président de la LFP. Cela place la France en
troisième position en Europe, derrière l’Angleterre
et l’Italie, mais devant l’Espagne et l’Allemagne (cf
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
ses voisins européens.
graphique ci-contre). Mais, comme
le reconnaît le moustachu le plus
célèbre du football depuis qu’Arthur
Jorge a pris du recul, il sera difficile, voire impossible, d’augmenter
le montant de ces droits en 2012.
Le retrait prévisible d’Orange, dont
l’investissement de plus de 200 M€
par an pour diffuser une affiche de
Ligue 1 par journée aura été un puits
L’Euro 2016 peut
booster tout le
foot français
sans fond, prive d’ores et déjà la LFP
de près d’un tiers de ses recettes
liées aux droits télé. Et Canal+, seul
prétendant déclaré, entend bien
profiter de cette situation, et du
faible spectacle supposé offert par la
Ligue 1, pour réduire sa contribution.
Certes, la LFP envisage de créer sa
propre chaîne pour diffuser, dans un
premier temps la Ligue 2, puis, peutêtre la Ligue 1. L’instance a déposé
un dossier de candidature en ce sens
auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA)
afin d’obtenir une fréquence sur la TNT payante.
Mais les présidents de clubs se préparent bel et bien
à une diminution des revenus liés aux droits TV.
Dans ce contexte, sur quelle manne ces
présidents pourront-ils compter pour
attirer et payer de grands joueurs ? Pas
sur la billetterie, en tout cas pas pour l’instant. Les
recettes provenant de cette billetterie représentent
aujourd’hui 15 % du chiffre d’affaires de la Ligue, un
niveau faible qui inquiète Frédéric Thiriez - il espère
néanmoins porter ce pourcentage à 25 % d’ici 2013.
L’affluence moyenne de notre championnat passe
péniblement la barre des 20 000 spectateurs ; en
Allemagne et en Angleterre, elle se situe au-delà
de la barre des…40 000. La modernité des stades
allemands – rénovés ou construits pour accueillir la
Coupe du Monde 2006 – et la qualité des prestations d’hospitalité (loges et « business seats »),
outre-Rhin comme outre-Manche, sont la clé d’une
stratégie billetterie réussie. La Ligue 1 n’est pas la
seule à faire face à des affluences décevantes et
des recettes en berne ; l’Italie et, dans une moindre
mesure l’Espagne, souffrent elles aussi.
Plus sur le DIC, non plus. Ce fameux Droit à l’Image
Collective, qui permettait aux clubs professionnels
de l’Hexagone d’être exonérés d’une partie des
charges liées aux rémunérations de leurs joueurs,
DOSSIER
a disparu le 30 juin dernier. Le surcoût lié à cette
disparition sera important pour nos clubs. Leurs
dirigeants ont d’ailleurs d’ores et déjà pris des mesures importantes : la masse salariale globale de la
Ligue 1 est en baisse de 13 % en 2010-2011, et de
nombreux effectifs ont été réduits en quantité.
Le football français est donc globalement dans
le rouge. Mais, après tout, nos voisins européens
n’échappent pas non plus à la crise ; nombre de
grands clubs ont depuis deux saisons réduit leur
train de vie. Pourtant, Frédéric Thiriez déplore que
la crise financière du football français soit structurelle, quand elle semble simplement conjoncturelle
ailleurs. Comment, alors, retrouver des couleurs en
même temps qu’une santé financière et des résultats plus probants ?
Matthew Impey / PanoramiC
Moral en berne
Quel avenir
pour la Ligue 1 ?
N. Le Gouic / Fep / PanoramiC
DOSSIER
Quel avenir
pour la Ligue 1 ?
Tout n’est déjà pas noir dans le football
français. Ainsi, selon le gestionnaire de droits
marketing et audiovisuels Sportfive, le chiffre
d’affaires généré par le sponsoring des maillots des
clubs de Ligue 1 aurait progressé de 16 %, passant
de 60,6 M€ à 70,3 M€, entre les saisons 20092010 et 2010-2011. Les nouveaux bailleurs de fonds
que sont les opérateurs de paris sportifs, légaux en
France depuis le mois de juin, y sont pour beaucoup.
Mais, après tout, personne ne s’en plaindra. Le sponsoring, mais aussi le merchandising, se portent donc
bien. Par ailleurs, la France ne compte pas encore
d’investisseurs de Russie, du Moyen ou du ProcheOrient aux moyens souvent illimités, au contraire de
certains clubs anglais (Chelsea, Manchester City…)
par exemple. Mais le PSG intéresse des fonds venus
d’Abu Dhabi. Marseille a eu Robert Louis-Dreyfus,
qui a englouti 200 M€ de sa fortune dans le club. Sa
femme Margarita a pris le relais à son décès à l’été
2009, mais il n’est plus question d’ouvrir les vannes.
Elle ne serait pas nécessairement contre une cession
du club, et l’OM est attractif. La France pourrait
donc devenir un nouveau terrain de jeu pour ces
investisseurs au portefeuille bien rempli.
Et l’avenir pourrait bien s’écrire en rose. Le principe
de fair-play financier, cher à Michel Platini, a été
adopté en mai par l’UEFA et sera progressivement
mis en œuvre d’ici 2012. L’objectif est d’assurer la
santé financière du football européen en contraignant les clubs à ne plus vivre au-dessus de leurs
moyens. Le non-respect de ces règles sera passible,
dès la saison 2014-2015, d’une interdiction de s’aligner dans une compétition européenne organisée par
l’UEFA, à commencer par la Ligue des champions.
Cette mesure va obliger nombre de clubs anglais
(Liverpool, Manchester United, Manchester City) ou
espagnols à changer de stratégie et à réduire la voi-
Chaque été, le retour de Didier Drogba à Marseille est évoqué. Un rêve qui se heurte à une
réalité économique cruelle : l’OM n’en a pas les moyens
lure. Et les clubs français qui, s’ils font
face à un contexte global difficile, ne
vivent pas au-dessus de leurs moyens,
pourraient en profiter.
Et, évidemment, l’organisation de l’Euro 2016 sera le
principal levier de développement pour
le championnat de France. La réussite
des projets de stades neufs ou rénovés
sera déterminante pour renouveler les
ressources des clubs de l’Hexagone et
renforcer leur compétitivité à l’échelle
européenne. Le pays devra suivre
l’exemple allemand, qui grâce à la Coupe du Monde 2006 a modernisé nombre
de ses enceintes ; mais pas celui de la…France, qui a
raté une première occasion en 1998 en se dotant pour
la Coupe du Monde d’enceintes pas assez modernes
et rapidement devenues obsolètes. L’ensemble des
acteurs du football français en est conscient. La préparation de l’Euro 2016 pourrait donc être l’occasion
d’un nouvel élan économique pour le football français,
qui après un été 2010 pourri doit de toute façon
reconstruire sur de nouvelles bases. Les performances
sportives sur le long terme – des performances ponctuelles sont toujours possibles - de nos clubs passent
donc nécessairement pas une augmentation de leur
puissance économique. C’est à cette seule condition
que la Ligue 1 pourra, à l’avenir, à nouveau attirer et,
peut-être, retenir de grands joueurs.
Alexandre MILON
les droits TV en Europe
Montant des droits TV domestiques dans les principaux championnats européens (saison 2009-2010) en millions d’euros.
Angleterre
1 176
Allemagne
863
France
668
Italie
Espagne
542
412
Source : estimation Ineum Consulting/Euromed
Avec 668 millions d’euros de
revenus liés aux droits TV, la Ligue
1 se situe au 3ème rang parmi les 5
grands championnats, loin derrière
l’Angleterre et l’Allemagne toutefois.
Une position honorable, mais la renégociation de ces droits s’annonce
difficile pour la LFP avec le retrait
de l’opérateur Orange. Affaire à
suivre…
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
13
PanoramiC
Côté terrain aussi, la Ligue 1 inquiète. Le
spectacle n’est pas au rendez-vous ; mais
rien n’interdit d’espérer.
14
L
Déjà, le mercato estival, bien moins clinquant que
celui de la saison passée, n’augurait rien de bon.
Pas de grande star venue de l’étranger – excepté
des noms ronflants en préretraite à Arles-Avignon.
Seuls quelques transferts franco-français – Gignac de Toulouse à l’OM, Gourcuff de Bordeaux
à Lyon, Bodmer de Lyon au PSG…- sont venus
mettre un peu de baume au cœur des fans. Actif
dans l’hexagone, le marché s’est donc fortement
rétracté à l’international : les clubs français y ont
dépensé six fois moins que la saison passée (21,7
M€ contre 129,4 M€). Une gestion raisonnable
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
compte tenu du contexte économique, mais qui a nécessairement eu
des répercussions sur le niveau de jeu
et le spectacle proposés. La présence
en haut du classement de Brest est
rafraîchissante. Les bretons jouent
bien, libérés, et sont fidèles à l’esprit
de leur coach Alex Dupont. Mais on
attendait mieux, et plus, de la part
des « gros », Lyon, Bordeaux et dans
une moindre mesure Marseille et le
Paris Saint-Germain. Chaque année,
on se prend à rêver d’avoir enfin notre
« Big Four » à la française ; et, chaque
année, on est déçu.
Pourquoi continuer à aller au
stade quand le spectacle est affligeant ?
C’est ce que semblent se dire les spectateurs français, puisque les affluences baissent encore après
13 journées – moins de 20 000 spectateurs en
moyenne. Moins de buts (297 en 128 matches, soit
2,32 par rencontre), et surtout moins d’émotions,
de gestes de classe, et de ferveur. En bref, moins
de spectacle. Même les chroniqueurs du Canal
Football Club, employés du diffuseur principal de la
Ligue 1 – et qui n’ont donc pas d’intérêt à critiquer
ouvertement l’un de leurs programmes phares -,
ont fini par craquer suite à la diffusion du soporifique Lyon-Nice le 14 novembre. Pierre Ménès,
Christophe Dugarry mais aussi l’ancien entraîneur
Elie Baup et le consultant Olivier Rouyer ont
ouvertement taillé en pièces le niveau de la Ligue 1.
Ceux qui, le même week-end, ont regardé sur les
antennes du groupe Canal les matches de Premier
Les buts dans les championnats européens (saison 09-10)
Angleterre (Premier League)
Espagne (Liga)
Italie (Serie A)
Allemagne (Bundesliga*)
France (Ligue 1)
Buts
1053
1031
992
866
916
DOSSIER
League (Aston Villa – Manchester et Everton –
Arsenal) ou de Liga (Barça – Villareal) ne pouvaient
qu’acquiescer.
La Ligue 1 est-elle
si nulle ?
a saison 2009-2010 avait suscité de vrais
espoirs. Grâce à l’arrivée de talents reconnus
tels les Argentins Lucho Gonzalez (à Marseille) et Lisandro Lopez (à Lyon), le championnat
de France démontrait une nouvelle attractivité
à l’échelle européenne. Le résultat fut plutôt
probant. Certes, les affluences dans les stades furent à la baisse – impossible de ne pas y voir une
conséquence de la crise économique qui affecte
les bourses des Français. Certes, le meilleur buteur
de notre championnat, Mamadou Niang, inscrivit
18 buts quand ses homologues des grands championnats en inscrivaient une trentaine. Mais les
stars attendues répondirent présentes, certains
matches furent de très bonne facture – souvenons-nous de l’incroyable Lyon-Marseille, 5-5 – et
la moyenne de buts fut même à la hausse par
rapport à l’exercice précédent – 2,41 réalisations
par match, contre 2,25 en 2008-2009. Le grand
public attendait donc une vraie continuité en
cette nouvelle saison, celle de l’après « Knysna », cet
épisode catastrophique pour l’image du football
français. Il a vite déchanté.
Quel avenir
pour la Ligue 1 ?
Buts/Match
2,77
2,71
2,61
2,54
2,41
Meilleur buteur
Didier Drogba (29 buts)
Lionel Messi (34 buts)
Antonio Di Natale (29 buts)
Edin Dzeko (22 buts)
Mamadou Niang (18 buts)
*la Bundesliga ne compte que 18 clubs
La Ligue 1 est bonne dernière en ce qui concerne le nombre de buts par rencontre. Une place qui reflète,
forcément, le spectacle proposé sur les pelouses hexagonales. Le nombre de réalisations inscrites par le
meilleur buteur des différents championnats en est un autre symbole. En Espagne ou en Angleterre, les
superstars Messi et Drogba dominent le classement avec respectivement 34 et 29 but ; en France c’est le
Marseillais Mamadou Niang, qui n’est pas un pur avant-centre, qui remporte le titre avec 18 buts. La Ligue 1
manque de buteurs de haut niveau.
Triste sur les pelouses françaises, le spectacle offert
par nos clubs à l’échelle européenne n’est guère
plus réjouissant. A l’exception notable de l’Olympique Lyonnais, demi-finaliste de la dernière Ligue
des Champions et d’une régularité sans faille – huit
qualifications consécutives pour les huitièmes de
finale -, aucun club de Ligue 1 n’est parvenu ces
dernières années à briller sur la scène européenne.
Le coefficient UEFA, calculé sur cinq ans et qui sert
de base pour déterminer le nombre de représentants de chaque nation engagés dans les compétitions européennes, est un bon indicateur du niveau
des clubs français. La France y apparaît désormais
en cinquième position, derrière les quatre autres
nations majeures du football européen. Elle est
surtout talonnée par la Russie et le Portugal, dont
les clubs figurent de mieux en mieux en Ligue des
Champions et en Ligue Europa.
Or, sans performance européenne notable, comment les clubs français pourraient-ils
attirer de grands joueurs, constituer de grandes
équipes et ainsi offrir un spectacle de qualité ? La
domination des clubs anglais, espagnols et italiens
s’explique par le pouvoir d’achat dont ils disposent,
mais aussi par leur présence récurrente dans les
derniers tours des compétitions européennes, des
stades à grande capacité, des droits TV élevés, leur
possibilité d’endettement et, parfois, l’investissement financier de certains mécènes et actionnaires.
Le potentiel de ressources financières et sportives
des clubs français est à ce jour limité par la fiscalité
et la crise structurelle qu’ils traversent.
Si l’accueil de l’Euro 2016 et l’arrivée au niveau
européen du fair-play financier devraient éclaircir
l’horizon économique des clubs français à partir de
2013-2014 (voir pages précédentes), ils ne peuvent pour l’instant compter que sur leurs forces
reconnues. Et notamment la qualité de la formation, des réseaux de détection de jeunes talents.
De ce côté-là, on est sur la bonne voie, comme en
témoigne le titre de champion d’Europe des moins
de 19 ans acquis l’été dernier face à l’Espagne. Des
projets sportifs de qualité, et la stabilité qui va
avec, sont aussi nécessaires pour pouvoir proposer
un spectacle à la hauteur des attentes et de l’investissement des supporters. Là aussi, le football
français a de quoi être optimiste. De nombreux
techniciens - Didier Deschamps à Marseille, Frédéric Antonetti à Rennes, Francis Gillot à Sochaux
N. Le Gouic / Fep / PanoramiC
DOSSIER
Quel avenir
pour la Ligue 1 ?
Pour un spectaculaire 5-5, combien de tristes 0-0 rythment le quotidien de notre Ligue 1 ?
ou encore Philippe Montanier à
Valenciennes - ont un vrai projet de
jeu et une mentalité plutôt offensive
bien qu’empreinte de rigueur tactique – comme le nouveau sélectionneur des Bleus Laurent Blanc. Et,
bien sûr, la Ligue 1 possède toujours
d’excellents manieurs de ballons :
Lucho Gonzalez, Nenê, Lisandro
Lopez, Gervinho, Lloris et d’autres
ont une vraie carrure internationale.
Nos jeunes ne sont pas dénués de
talent, à Brest, à Rennes, à Toulouse
et dans bien d’autres équipes.
Pourtant, selon la formule
consacrée, on constate chaque
week-end sur les pelouses de Ligue
1 que « l’enjeu prend souvent le pas
sur le jeu ». La pression qui pèse
sur chaque club, sur chaque joueur
La L1 possède
quelques stars,
de bons jeunes et
d’excellents
techniciens
inhibe les acteurs de notre championnat. Le moral de nos footballeurs suit la courbe de celui de
la société française : il est en berne. Inefficacité
offensive, erreurs défensives, manque d’engagement physique sont autant de lacunes criantes
qui désorganisent nos clubs. Faudra-t-il un jour
aller jusqu’à créer une ligue fermée, sans montée
ni relégation sur le modèle de la NBA américaine,
pour diminuer un peu cette pression et limiter
le risque économique à court terme ? C’est ce
que certains préconisent. Mais, outre le fait de
couper définitivement le foot professionnel du
foot amateur, ce que personne ne doit souhaiter,
cette solution transformerait définitivement
la Ligue 1 en spectacle divertissement, quand
nombre d’entre nous veulent encore assister à un
spectacle sportif.
Comment dès lors sortir de ce marasme dans lequel
notre bon vieux championnat semble plongé ? En
remettant, comme le font certains des techniciens
cités plus haut, la notion de jeu au cœur du métier
de footballeur. Car si le football est un sport universel, s’il déchaîne tant de passions positives – dans
notre élan optimiste, nous occulterons volontairement les dérives négatives -, c’est évidemment
parce qu’il génère certaines des plus belles émotions de la vie de nombreux fans. Le public français
ne demande qu’à revivre de grands moments, dans
les stades ou devant sa télévision. Alors, messieurs,
jouez ! Tout simplement !
Alexandre MILON
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
15
DOSSIER
Les nouveaux
riches
L’Ukraine, la Russie et la Turquie, où
l’argent coule à flots, attirent
donc, mais aussi le FC Dnipro
Dnipropetrovsk, doté d’un
stade flambant neuf de 30
000 places. Une émulation
qui a des répercussions sur
les performances de ces
Le Shakhtar Donetsk a remporté la Coupe de l’UEFA en 2009
clubs en Europe, mais aussi
sur celles de la sélection,
quart de finaliste de la Coupe du Montades flambants neufs, stars africaines, eurode 2006. Un modèle que l’on retrouve
péennes et sud-américaines, salaires défiant
également en Russie, patrie d’origine
toute concurrence. Non, il n’est pas question
de nombre de nouveaux milliardaires.
ici de la Premier League anglaise, mais bien de ces
championnats qui attirent désormais des stars, et
l’attention : Russie, Ukraine, Turquie ou même Grèce. Les « nouveaux riches » de ces pays se rêvent
en effet des destins à la Roman Abramovitch, le
propriétaire russe de Chelsea, et ont fait du football
leur nouvelle danseuse.
S
16
Le Zenith SaintPetersbourg a un
budget de 100 M€
L’Ukraine est l’un des symboles de cette révolution du football européen. Comme la Russie, ce
pays s’est peu à peu ouvert au capitalisme après la
chute du Bloc de l’Est. Certains hommes d’affaires
y ont fait fortune, comme Roman Abramovitch,
dans le domaine énergétique. Et ont décidé d’investir dans le football…mais dans leur pays. Comme,
par exemple, le patron du Shakhtar Donetsk et
homme le plus riche d’Ukraine Rinat Akhmetov –
fortune estimée à 5,2 milliards de dollars en mars
2010 grâce à ses activités métallurgiques. Akhmetov a ainsi financé sur ses fonds propres un stade
ultramoderne de 50 000 places livré en 2009. Et
soutient chaque année une politique de recrutement ambitieuse à connotation très sud-américaine – 9 Brésiliens font partie de l’effectif actuel,
dont l’ancien d’Arsenal Eduardo et les prometteurs
Douglas Costa et Jadson. Une stratégie payante,
puisque le club a remporté en 2009 la Coupe de
l’UEFA après avoir éliminé, excusez du peu, Tottenham, l’OM et le Werder Brême. Avant de remporter
en 2010 un 5ème titre national en 9 ans.
Le championnat ukrainien, créé en 1992 à l’indépendance du pays, est de plus en plus relevé. Finie,
la domination du tout puissant Dynamo de Kiev. La
concurrence fait désormais rage avec le Shakhtar
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
après un passage à vide, il vient d’être à nouveau
sacré champion de Russie sous la coupe de l’Italien
Spalletti, ancien de l’AS Roma.
Le CSKA Moscou - vainqueur de la Coupe de
l’UEFA en 2005 -, le Rubin Kazan – capable de
s’imposer au Camp Nou face au Barça en Ligue des
Champions la saison passée – Samara ou encore le
Dynamo Moscou profitent eux aussi des pétrodollars
de leurs actionnaires. Et de cellules de recrutement
intelligentes. « Les dirigeants de clubs ukrainiens
ou russes viennent régulièrement superviser en
Amérique du sud et ils ont l’intelligence d’engager
plusieurs joueurs du même pays. Le fait de ne pas se
retrouver seul favorise l’acclimatation, » expliquait
ainsi récemment à La Provence l’agent de joueurs
Christophe Hutteau. Demi-finaliste de l’Euro 2008,
la sélection russe profite à plein d’un championnat
au niveau désormais très relevé.
Les principaux clubs russes – CSKA
Ukraine, Russie, mais aussi Turquie et Grèce, où les
Moscou, Spartak, Zenith SaintPetersbourg – sont ainsi depuis
clubs sont soutenus par de grands armateurs. Ces
destinations étaient habituées à recevoir de grands
quelques années soutenus par les
noms venus goûter aux joies d’une préretraite jugrandes entreprises énergétiques du
pays, avec à leur tête des mécènes
teuse (Karembeu et Rivaldo à l’Olympiakos, Roberto
Carlos à Fenerbahce). Elles pourraient désormais
aux moyens quasi illimités. Le Zenith
profite des millions injectés dans le
accueillir de plus en plus de stars au sommet de leur
club par le géant Gazprom ; il serait
art et devenir des places fortes du football européen.
doté d’un budget de 100 M€, largement supérieur à celui de la plupart
Alexandre Milon
des clubs français.
De quoi s’offrir les
meilleurs joueurs
ukrainiens, mais aussi
des étrangers de
qualité : les Portugais
Danny et Bruno Alves
ont été acquis pour
respectivement 30 et
22 M€. Le club, alors
entraîné par Dick
Advocaat, remporte
Coupe de l’UEFA et
Supercoupe d’Europe
(face à Manchester
L’international portugais Danny a été acheté 30 M€ en 2008 par le
United) en 2008. Et,
Zenith Saint-Petersbourg
Stephanie / Panoramic
Imago / PanoramiC
désormais les talents jadis intéressés
par la France.
Parcours
Né le 19 août 1961 à Venzolasca (Corse)
Beaucoup
de football
dans ma vie
JB Autissier / PanoramiC
Pour sa seconde saison à la tête du Stade
Rennais, l’entraîneur d’origine corse
semble avoir trouvé la bonne formule.
Et affiche ses ambitions.
18
Le moins que l’on puisse dire c’est que le
début de saison de votre équipe est satisfaisant (le Stade Rennais, avec un match en moins,
est 5ème de L1 après 13 journées, NDLR) …
Il y a beaucoup de choses à dire. On peut être
satisfait de notre début de saison, mais je pense
qu’on peut mieux faire. On a perdu quelques points
précieux en route. Après, nous sommes en début
de cycle, on a lancé beaucoup de jeunes depuis le
début du Championnat et il y a des choses positives. On est solides, on se créé des occasions et
on a pu voir contre Lyon (match nul 1 partout le 6
novembre, NDLR) que l’on est capable de se hisser
au niveau des grosses équipes de Ligue 1. Il faut
continuer et persévérer dans cette voie.
Dans quel domaine doivent encore progresser vos joueurs ?
Dans tous les domaines. Mais, là où l’équipe doit le
plus progresser, c’est dans l’efficacité offensive. On
marque un but toutes les cinq occasions, on devrait
le faire beaucoup plus souvent. La dernière passe,
le dernier geste, c’est là qu’on doit travailler et
s’améliorer en priorité.
Comment améliore-t-on son équipe ?
Avec beaucoup de choses, un peu de tout. Déjà par
la prise de conscience individuelle et collective.
Il faut faire une bonne analyse de ses prestations
et ensuite travailler. C’est avec la répétition des
gestes aux entraînements et pendant les matches
que les joueurs progressent.
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Un fort en gueule
Quel caractère !
16 ans dans la profession, ce n’est pas
rien. Bastia, le Japon, Saint-Étienne,
Nice et aujourd’hui Rennes, Frédéric
Antonetti n’est jamais passé inaperçu
partout où il est passé. Jamais le
dernier pour exprimer son opinion, le
Corse est aujourd’hui à la tête de l’un
des effectifs les plus prometteurs de
France. Homme de devoir durant sa
carrière de joueur, le natif de Venzolasca est devenu à force de travail une
véritable référence nationale en ce qui
concerne les bancs de touche…et les
coups de gueule.
Sur les arbitres, sur ses confrères
entraîneurs, sur ses propres joueurs,
sur les instances, sur les journalistes,
parfois sur les spectateurs : cet homme
au caractère bien trempé et au sang
chaud n’hésite jamais à pousser une
gueulante lorsqu’il l’estime nécessaire.
Un comportement qui lui a valu quelques déboires – suspensions, éviction
(déguisée) de son poste comme à
Saint-Etienne…- mais surtout l’image
d’un homme spontané, passionné, et
somme toute…attachant.
Pourquoi avoir pris la décision d’effectuer autant de changement dans votre
effectif, l’été dernier ?
Avec Pierre Dréossi (le manager général du club,
NDLR), nous avons constitué un effectif qui à
certes moins de maturité par rapport à celui de
l’an passé, mais qui a beaucoup de qualités. On a
voulu plus de vitesse et de puissance. Et surtout,
on a voulu laisser la possibilité aux jeunes du club
de percer. L’an dernier, nous avions trop de joueurs.
Cela ne sert à rien d’empiler des joueurs qui ne
jouent jamais. Au final, on a réussi à constituer le
groupe que l’on voulait.
Est-ce la première fois qu’un club vous
offre autant de liberté dans la constitution
de votre effectif ?
Non, partout où je suis passé j’ai façonné mes
groupes comme je le voulais, tout en faisant évidemment en fonction des moyens des clubs. On ne
peut pas le faire tout de suite quand on arrive dans
un club, car un groupe est déjà en place ; mais au
bout de deux ou trois ans le groupe vous ressemble.
À Bastia, ça m’avait pris trois ans, à Saint-Étienne
18 mois et pour ce qui est de Nice et Rennes, 1
an. Partout où je suis passé, j’ai pu constituer les
effectifs en fonction de mes idées.
Lancer de jeunes joueurs dans le grand
bain fait partie de ce que vous préférez dans
ce métier d’entraîneur ?
Oui. Si vous regardez bien à Rennes, il y a plus de
50% des joueurs de l’effectif qui sont formés au
club. Mais ce qui est le plus important quand on a
des jeunes joueurs, c’est de le faire jouer. J’entends
tous les clubs dire qu’ils ont des jeunes ; mais, chez
nous, ils jouent et à chaque match, l’équipe est
principalement composée de joueurs de moins de
21 ans. Donner du temps de jeu aux jeunes joueurs
est essentiel à leur progression.
Et ces jeunes sont en plus très
prometteurs…
J’ai toujours eu dans mes effectifs quatre ou cinq jeunes de grande qualité, mais jamais autant en même
temps. À Nice j’ai eu Ederson, Lloris, Apam, Modeste.
À Bastia j’ai eu Jurietti, Rool. Au niveau de la post
formation, j’ai une petite expérience (rire, NDLR).
Vous avez récemment déclaré que cette
équipe jouera le titre dans trois ans…
Ce n’est pas exactement ce que j’ai dit. J’ai simplement dit qu’il faut imaginer ce groupe avec deux ou
trois ans d’expérience en plus et quelques retouches. M’Vila, Brahimi, Souprayen, Théophile-Catherine, Mandjeck, Kana-Biyik, Camara, Carrasso,
Diallo. Si vous leur ajoutez de l’expérience, la grinta
qu’il leur manque parfois aujourd’hui, et deux ou
trois très bons joueurs à leurs côtés… Je ne pense
pas qu’il y a besoin de vous faire une démonstration. Avec de l’argent, on pourrait le faire encore
plus rapidement (rire, NDLR).
Rennes aurait donc vocation à devenir
une place forte du football français ?
Oui, mais à condition de prendre les bonnes décisions. L’équipe est stable dans le deuxième chapeau
du football français, mais peut aller au dessus.
L’actionnaire nous soutient ; le club a donc les reins
solides au niveau économique. Il y aura sans doute
deux ou trois bonnes décisions à prendre, il ne
faudra pas se tromper pour franchir un cap.
Serez-vous toujours l’entraîneur de
cette équipe ?
Je ne me pose pas de question. Je travaille dans ce
club comme si j’allais y rester dix ans. Après, il faut
quand même savoir que la durée de vie moyenne
d’un entraîneur dans un club est de 18 mois. Même
si généralement je reste un peu plus longtemps, ça
ferait quand même cinq ans. Je ne suis pas contre,
mais c’est le football qui décidera.
Pendant combien de temps vous voyezvous encore entraîner ?
Je ne sais pas. Je pense qu’à un certain âge il
ne faut plus être sur le terrain, mais je ne me
Joueur : : 1972-1973 : AS Vescovato ; 1973-1979 : SEC Bastia ; 1979-1982 : INF Vichy ; 1982-1983: SEC
Bastia ; 1983-1985 : AS Béziers ; 1985-1987 : CO Le Puy ; 1987-1990 : SC Bastia
Entraîneur : 1990-1994 : SC Bastia (jeunes) ; 1994-1998 (SC Bastia) ; 1998-1999 : Gamba Osaka
(Japon) ; 1999-2001 : SC Bastia ; 2001-2004 : AS Saint-Etienne ; 2005-2009 : OGC Nice ;
depuis 2009 : Stade Rennais
suis jamais posé cette question.
D’ailleurs, dans ce métier, vous ne
programmez rien du tout. Encore
une fois, c’est le football qui programme tout pour vous.
Mais ce métier est votre
passion…
C’est une passion, c’est sûr, mais
c’est surtout une vocation. Ce métier est tellement difficile aujourd’hui
que si vous n’avez pas cette vocation il ne faut pas y aller. J’ai une
vie monacale par rapport à des gens
normaux. Je suis constamment dedans et c’est très difficile pour votre
environnement. On est pratiquement
marié au football.
Justement, on vous connait
entraîneur, mais peu en tant
qu’homme. Quel est le quotidien
de Frédéric Antonetti en dehors
du Stade Rennais ?
19
Je regarde beaucoup de matches
en vidéo. Je m’investis beaucoup
dans mon métier et à part quelques
restaurants avec ma femme, je ne
fais vraiment pas grand-chose. Je lis
pas mal aussi, mais surtout la nuit et
j’apprécie regarder un bon film le soir.
Mais, globalement, je dois reconnaître
qu’il y a beaucoup de football dans
ma vie.
Entraîneur, c’est une passion, mais c’est
surtout une vocation
Un mot pour finir sur le
Sporting Club de Bastia qui évolue actuellement en National…
C’est mon club de cœur et je suis leur
premier supporter. Je serais ravi qu’il
retrouve la Ligue 2, ils sont bien partis
(le SC Bastia est leader du National
avec 38 points après 16 journées,
NDLR) et je pense que ce serait une
bonne chose pour le football français.
Avant même de regarder les résultats
de Ligue 1, je regarde celui de Bastia.
par Cédric Lagrange
A BIBARD / FEP / PanoramiC
Frédéric Antonetti
V.Michel/Fep/PanoramiC
Interview
Frédéric Antonetti prédit un grand avenir au Stade
Rennais ; sera-t-il toujours à sa tête à ce moment-là ?
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Pourquoi Benzema
peine au Real
Tactique
Benzema, c’est d’abord un accélérateur
nées précédentes, Higuain possède le
talent demandé par le poste d’attaquant au Real Madrid. Il est avant tout
efficace dans la zone de vérité. Alors
que les atouts de Benzema sont surtout visibles lorsque l’équipe doit encore accélérer ses mouvements offensifs,
ceux de Higuain explosent lorsqu’il
s’agit de les terminer. De la tête, du
pied, face ou dos au but, l’Argentin
possède le nécessaire de l’attaquant de
pointe, celui qui va peser sur la défense
et être présent dans la surface.
Or, le Real n’a besoin « que » de ça.
Alors que les Lyon moins dominateurs
de Perrin et Puel s’en remettaient à
Dans le Lyon de Perrin, puis celui de Puel, il était le
« facteur » qui faisait basculer les rencontres par
sa capacité à faire la différence dans les 30 derniers
mètres adverses. Moins efficace lorsqu’il doit évoluer sur le front de l’attaque, l’international français
prend toute sa valeur lorsqu’il trouve des espaces :
face au jeu à une trentaine des buts adverses, il
peut faire trembler n’importe quelle défense du
continent.
S’il ne le titularise que rarement depuis deux mois,
Mourinho croit en Benzema
Lorsque le « prince » Florentino Perez le fait débarquer à Madrid lors de l’été 2009, Benzema se retrouve en concurrence avec Gonzalo Higuain. Très
vite, l’Argentin va faire parler les statistiques en
sa faveur : 27 buts en 32 matchs contre 8 buts en
27 matchs pour le Français. Sur le terrain aussi, la
différence est de taille. Alors que Benzema peine à
trouver sa place dans le collectif madrilène, Higuain
s’y épanouit sans aucun problème.
La raison ? Comme Van Nistelrooy ou Raul les an-
JB Autissier / PanoramiC
Pourquoi pas
un trio Ronaldo –
Higuain – Benzema ?
Benzema pour créer l’action et la terminer, le travail de percussion est l’œuvre de Cristiano Ronaldo, Di Maria, Özil
et consorts du côté de Madrid. Avec
des joueurs d’une telle qualité dans cet
exercice, quel intérêt pour l’attaquant
d’aller faire le même travail ? Même
si Higuain a déjà montré certaines
qualités dans ce domaine, il laisse faire
les spécialistes et fait jouer son « killer
instinct », comme l’a expliqué Mourinho dans une récente interview.
Et Benzema dans tout ça ?
Outre le fait qu’il regarde tout ce beau
monde s’agiter depuis le banc de touche, l’international français n’est tout
simplement pas fait pour ce Real Madrid
dominateur, dont l’attaquant de pointe
doit composer avec une défense adverse
déjà regroupée dans ses vingt mètres au
ZM / PanoramiC
Fin octobre, la presse espagnole l’annonçait mort pour le Real Madrid.
Depuis, Karim Benzema va mieux mais peine toujours à s’imposer dans le
onze madrilène. Il faut dire qu’à sa décharge, la concurrence fait rage ;
et le système de jeu ne le favorise pas. Eclairage tactique.
Concurrent de Benzema, Higuain présente des
statistiques bien supérieures à celles du Français.
moment où il touche son premier ballon. Ce système
bride ses points forts et, de plus, le met dans une position d’attaquant-guerrier devant faire la différence dans
des duels avant tout physiques et souvent arrêtés.
De ce constat, comment sortir de ce qui ressemble
aujourd’hui à une impasse ? Un petit retour en arrière,
à l’époque du Lyon de Perrin, peut offrir une solution
intéressante. Associer Benzema et Higuain, comme
l’ancien entraîneur de l’OL avait associé l’international
français avec Fred - Benzema à gauche et le Brésilien
en pointe – et compléter ce duo par un deuxième
accélérateur (Ronaldo). Un tel trio ferait assurément
trembler n’importe quelle défense sur les pelouses
espagnoles et européennes. C’est d’ailleurs dans cette
configuration que le Real s’était déplacé du côté
d’Auxerre, sans grande réussite il faut le reconnaître
malgré une victoire 1-0.
A l’arrivée, tout cela ne fait cependant que déplacer
le problème. Benzema n’est plus en concurrence avec
Higuain... Mais est-il intrinsèquement meilleur que Özil
ou Di Maria ? A lui de le prouver.
par Florent Toniutti
Panenka
Panenka.fr est né
de l’association du
meilleur des blogs
francophones consacrés au ballon rond. Tactique,
championnats exotiques, vintage mais aussi Ligue 1 et
analyse des grandes compétitions, toute l’actu chaude
du football traitée avec sang-froid est sur Panenka !
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
21
Foot
feminin
Les Bleues
au Mondial
En éliminant l’Italie (0-0, 3-2), l’Equipe de
France féminine s’est qualifiée pour la
Tirage au sort
Les Bleues se sont qualifiées pour la Coupe du Monde 2011
22
B
érangère Sapowicz, Sonia Bompastor,
Ophélie Meilleroux, Elise Bussaglia, Sandrine
Soubeyrand, Elodie Thomis ; ces noms, ceux
d’internationales françaises de football, ne vous
disent peut-être rien aujourd’hui. Mais, dans quelques mois, ils seront peut-être dans toutes les bouches. Comme en 2003, les Bleues participeront une
nouvelle fois à la Coupe du Monde, l’été prochain
en Allemagne. Invaincues en douze rencontres
dans les éliminatoires du Mondial, les Tricolores ont
donné une bien belle image de leur discipline, qui
bénéficie ainsi d’un coup de projecteur bienvenu.
« C’est une superbe nouvelle pour le football
français. Cette qualification récompense le très
beau parcours de cette équipe. Je tiens à rendre
hommage et à féliciter les joueuses ainsi que Bruno
Bini et son staff. Cette qualification, qui intervient
l’année des 40 ans du football féminin, démontre
que les efforts entrepris ces dernières années par
la FFF en faveur du football féminin portent leurs
fruits et augurent de belles perspectives pour
l’avenir », s’est ainsi réjoui le président de la FFF
Fernand Duchaussoy.
Quelques jours après la qualification de
l’Equipe de France, l’instance dirigeante du
football français a d’ailleurs lancé une campagne
de promotion du football féminin à destination du
grand public en collaboration avec Adriana Karembeu, ambassadrice de la discipline. Cette campagne
se décline en cinq visuels mettant en scène la jolie
blonde comme joueuse, arbitre, bénévole ou encore
dirigeante. Un site Internet dédié a également été
lancé (fff.fr/footballaufeminin), tandis que les clubs
de D1 et D2 féminine, comme les ligues et districts
affiliés à la FFF, disposent de kits de promotion
(posters, stickers, cartes, panneau grandeur nature
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Les Bleues
fixées le 29
novembre
Après avoir décroché le 15 septembre
leur billet pour la phase finale de
la Coupe du Monde 2011, les Bleues
connaîtront le 29 novembre l’identité
de leurs adversaires lors de la phase de
poule. Le tirage au sort sera effectué
à Francfort en présence des sélectionneurs des seize équipes qualifiées…
qui ne sont pas toutes encore connues.
La compétition se déroulera du 26 juin
au 17 juillet ; le match d’ouverture aura
lieu au stade Olympique de Berlin
tandis que la finale se disputera au
Walstadion de Francfort.
Le football
féminin fête cette
année ses 40 ans
!
de l’ambassadrice…) afin de sensibiliser le public
féminin à la pratique du football.
Début 2009, déçue par l’indifférence entourant la
qualification des Bleues pour l’Euro, la FFF avait
déjà frappé un grand coup médiatique. Quatre
internationales – Sarah Bouhaddi, Corine Franco,
Gaétane Thiney et Elodie Thomis – avaient alors
posé nues avec le slogan suivant : « Faut-il en
arriver là pour que vous veniez nous voir jouer ? ».
Dix-huit mois plus tard, la FFF passe donc à la
vitesse supérieure. « Autant en 2009 il y avait une
volonté de provoquer, autant cette année l’objectif
est clairement de lutter contre certains préjugés et
de développer de manière globale l’implication des
femmes dans le football », explique son directeur
de la communication Pierre-Jean Golven. Objectifs :
développer la popularité de la discipline comme
aux Etats-Unis, au Brésil, en Allemagne ou dans
les pays du Nord ; en favoriser la pratique pour
atteindre la barre des 100 000 licenciées – contre
65 000 actuellement – en 2012 ; et intégrer les
femmes dans toutes les structures et à tous les
niveaux du football.
Déçu en 2010 par son Equipe de France masculine,
le grand public reportera-t-il son amour et ses
espoirs sur son homologue féminine à l’occasion de
« son » Mondial ? Réponse à partir du 26 juin 2011
en Allemagne.
Alexandre Milon
Coupe du Monde 2011 : équipes et stades
Les équipes qualifiées :
Allemagne (pays hôte), Angleterre, France,
Norvège, Suède, Australie, Corée du Nord, Japon,
Guinée Equatoriale, Nigéria, Mexique, Canada, Nouvelle-Zélande, Italie ou Etats-Unis, et deux équipes
sud-américaines
LES NEUF STADES :
Augsbourg Arena (22.600 places), Stade Olympique de Berlin (74.244 places), Rewirpowerstadion
de Bochum (19.226 places), Rudolf-Harbig Stadion
de Dresde (22.933
places), Walstadion de Francfort
(49.240 places),
Bay Arena de Leverkusen (30.200
places), Borussia
Park de Mönchengladbach (46.297 places), Rhein-Neckar-Arena de
Sisheim (25.641 places), Volkswagen Arena de
Wolfsbourg (25.361 places)
Imago / PanoramiC PanoramiC
A BIBARD / FEP / PanoramiC
seconde fois de son histoire pour une phase
finale de Coupe du Monde. Allez les Bleues
En association avec
Paris
sportifs
PME ou mastodonte du CAC 40 ; multinationale ou entreprise familiale ; société
française ou étrangère : chaque mois, 90
vous présente l’un de ces sponsors qui font
vivre le foot français. En novembre : Betclic.
Chaque mois, 90 vous propose de parier sur 3 rencontres de
3 compétitions différentes. Faîtes vos jeux !
JB Autissier / PanormaiC
Paris SG
Nul
Caen
La bonne cote : Spartak Moscou - Olympique de Marseille (Ligue des Champions, mardi 23 novembre)
Les deux équipes étant à
égalité à 6 points, derrière
Chelsea, ce match s’annonce
décisif pour la qualification
en 8e de finale. Marseille, qui
monte en puissance et vient
de mettre 7-0 aux Slovaques
de Zilina, tentera d’inverser
la tendance du match aller
(défaite 1-0 au Vélodrome).
Mais les Russes, qui auront
l’avantage du terrain et du
climat, risquent de ne pas
trop se livrer. Un nul les
satisferait avant la dernière
journée qui les verra affronter Zilina tandis que l’OM
recevra Chelsea… Pariez que
moins de 2,5 buts seront
marqués et gagnez 14€, pour
10€ misés (cote BetClic).
Spartak
Nul
Marseille
2.15
3.10
2.90
N. L Gouic / FEP / PanoramiC
L’avis de la rédac :
Misez 10 € (avant 20h45 le 23
novembre) sur le match nul,
gagnez 31 € (cote BetClic)
Le coup du mois : Manchester City – Red Bull Salzburg (Ligue Europa, mercredi 1er décembre)
L’avis de la rédac :
BPI / PanoramiC
24
Misez 10 € (avant 19h le 20
novembre) sur le Paris SG,
gagnez 15,50 € (cote Bwin)
dynamique, comme le prouve sa
victoire 2-1 lors du Clasico face à
l’OM. Caen, de son côté, est sur
la pente descendante… Sur les
11 confrontations entre les deux
équipes, au Parc , les Parisiens
se sont imposés à 9 reprises
(pour un nul et une seule victoire caennaise, il y a deux ans).
De façon assez surprenante, le
score final de 5 des 7 derniers
matchs a été de 2-0 en faveur
du PSG. Alors pourquoi ne pas
tenter de parier une nouvelle
fois sur ce score ? Pour 10€
misés, vous pourrez gagner
62,50 € (cote Bwin).
Man. City
1.22
Nul
5.00
Salzburg
7.75
Misez 10 € (avant 21h05
le 1er décembre) sur le
Red Bull Salzburg,
gagnez 77,50 € (cote Sajoo)
Manchester City n’évolue
pas au niveau espéré par
son richissime propriétaire
émirati. Déjà distancés en
championnat, les Citizens
ont également connu un
faux pas lors de leur dernier
match de Ligue Europa
en s’inclinant 3-1 face aux
Polonais du Lech Poznan.
Jouer comporte des risques : endettement, dépendance, isolement. Appelez le 09 74 75 13 13 (numéro non surtaxé)
Les cotes proposées ne sont pas fixes et sont sujettes à variation. Les cotes mentionnées datent du 12 Novembre 2010.
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Un nouvel échec, face aux
double champions en titre
autrichiens, serait fatal à Roberto Mancini. Vous pouvez
tenter un pari Mi-temps / Fin
de match avec match nul à
la pause et victoire finale
des Autrichiens. La cote est
énorme : 17.50. Pour 10€
misés, vous touchez 175 €
(cote Sajoo).
Rendez-vous sur Comparateur-de-cotes.fr et saisissez
le code 90gratuit pour bénéficier d’offres avantageuses
PanoramiC / PanoramiC
Le pari sûr : Paris SG - Caen (Ligue 1, samedi 20 novembre)
L’avis de
1.55 la rédac :
Le club de la capitale, qui n’a
3.00 perdu qu’un match depuis
5.75 fin-août, est sur une superbe
Partenaire
Betclic
Comparez, pour mieux gagner !
C
réé en 2005 par des entrepreneurs français, Betclic est aujourd’hui un opérateur
incontournable dans le monde des paris
sportifs et des jeux en ligne en Europe. Mais
aussi, depuis l’ouverture le 8 juin du marché
français, un partenaire fidèle du football professionnel et amateur français.
Depuis cette saison, Betclic apparaît en effet
sur les maillots de deux clubs phares du football
français : l’Olympique Lyonnais – via également
la marque Everest Poker, qui appartient au même
groupe Mangas Gaming – et l’Olympique de Marseille. Deux partenariats qui datent – 2008 pour
l’OM, 2009 pour l’OL – mais qui n’ont pu pleinement entrer en vigueur que cette saison grâce à un
changement de cadre législatif, le marché français
des paris sportifs et jeux d’argent en ligne étant
officiellement ouvert depuis le 8 juin 2010.
Betclic soutient aussi
le football amateur
La saison passée, Betclic était déjà apparu sur le
maillot de l’OL à l’occasion de certains matches de
Ligue des Champions disputés à l’étranger, et même
lors de la rencontre Lyon-Lille en Ligue 1 – cela
avait été l’occasion d’un bras de fer avec la LFP. En
revanche, le contrat avec l’OM, prêt depuis 2008
donc, n’a officiellement été signé qu’en mai dernier.
“Nous sommes ravis de nous associer avec ce club qui
se rapproche le plus de nos valeurs et de nos performances; nous sommes leaders en France et l’OM est
champion en titre,” nous a expliqué à cette occasion
le président de Betclic Nicolas Béraud.
Avec ces deux partenariats majeurs, Betclic, opérateur agréé par l’ARJEL (Autorité de Régulation des
Jeux en Ligne), s’affirme comme un des principaux
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
sponsors et pourvoyeurs de fonds du
football professionnel de l’hexagone.
Mais la marque est aussi, grâce à une
initiative remarquée, un soutien important du football amateur. Betclic
s’est ainsi associé à l’équipementier
Eldera pour lancer en avril dernier un
grand concours à destination de tous
les clubs de football amateurs français, au nombre de 18 000 pour plus
de 2 360 000 licenciés.
Sur les 2400 clubs amateurs ayant
spontanément répondu, un chiffre qui
témoigne du vif succès rencontré par
cette initiative, 1500 sont équipés
gratuitement pour la saison 20102011 par Eldera et Betclic. Chaque
club gagnant s’est ainsi vu remettre
2 jeux de 14 maillots – avec shorts
Fiche entreprise
Betclic (groupe Mangas Gaming)
Création 2005
500 salariés (dont 40 bookmakers)
Présence dans 15 pays européens
Chiffre d’affaires : environ 200 M$
25
et chaussettes évidemment - floqués aux couleurs de Betclic. Le coup d’envoi de ce partenariat
a été donné début septembre au Stade de France
lors d’une cérémonie en présence du président de
Betclic Nicolas Béraud et des représentants de 100
clubs partenaires.
Site de paris sportifs préféré des Français selon
l’étude BVA 2010, Betclic, qui “pratique et défend
le jeu éthique et responsable”, se positionne donc
résolument comme l’un des nouveaux grands
partenaires du football hexagonal. Un football qui
souffre – le déficit cumulé des clubs professionnels
français a atteint 125 millions d’euros en 20092010 – et qui ne peut que se féliciter de cette
manne bienvenue.
Frédéric MARTIN
Focus
L’OM Poker Cup
Le 8 novembre, BetClic, partenaire principal de
l’Olympique de Marseille, a lancé le 1er tournoi
de poker “made in Marseille” à destination des
supporters du club. Durant 5 semaines, tous les
amateurs de poker et fans de l’OM s’affrontent sur
Betclic.fr lors de tournois online gratuits; les 25
meilleurs joueurs décrocheront, outre des maillots
et des billets de matches, une place pour jouer
en live l’OM Poker Cup au coeur du Vélodrome
le jour du choc OM / OL (19 décembre 2010) face
à d’anciennes
gloires olympiennes : Manuel
Amoros, Bernard
Pardo, Sébastien
Pérez, Johnny
Ecker, Dominique Grimault. Les 3 vainqueurs se
partageront un prize pool d’une valeur de 20 000
€ et intègreront l’OM Poker Team, devenant ainsi
“Joueurs officiels de poker de l’OM”.
Toutes les informations sur www.ompokercup.fr
La
CHRONIQUE
Ballon de cristal
extra
time
Tel Raymond Domenech qui consultait les Astres, Chronofoot et 90
se sont plongés dans leurs cartes de tarot Panini et ont nettoyé leur
ballon de Cristal. Résultat, nous sommes en mesure de vous raconter
le prochain mois de foot.
Je ne joue plus ; c’est
mieux pour le football
Samedi 20 novembre 2010 :
Trublion de Canal+, Fifi est aussi un vrai
fan de football. Pour 90, il évoque sa
passion pour le ballon rond.
reusement que ce n’est plus Houiller
qui nous entraîne », en référence au
France-Israel de 1993.
Arsenal-Tottenham : Derby de Londres : Le match
est fermé, cadenassé. William Gallas concède un
pénalty pour une faute sur Samir Nasri à la 92ème
minute. Fabregas transforme. Gallas réclame le
brassard de capitaine.
Samedi 27 novembre 2010 :
Une tempête frappe l’Hexagone.
Seule la région Nord est épargnée
par les rafales de vents et les fortes
pluies. Tous les matchs de la journée
sont reportés, à l’exception de Valenciennes-Arles-Avignon. Match nul
0-0. Jour de Foot sur Canal Plus dure
2 minutes 30.
Dimanche 21 novembre 2010 :
Lens-Lyon : Bollaert assiste à une démonstration.
Les Gones revigorés par les retours de Lisandro
Lopez et Cissokho s’amusent et mènent 3-0 à la
mi-temps. Vedran Runje ne rigole pas à la question
de Laurent Paganelli. Claude Puel, lui, est hilare car
Lyon accède au podium de la Ligue 1.
Dimanche 28 novembre 2010 :
Mardi 23 novembre 2010 :
Stephanie / Panoramic
26
les coups lisses
du football
Auxerre-Milan AC : L’Abbé Deschamps accueille
l’équipe de Silvio Berlusconi. Alain Dujon a sorti les
Berlutti et les lunettes de soleil. Guy Roux porte
un bonnet Dolce Gabbana. Jean Fernandez un
survêtement Versace. Benoit Pedretti écœure Pirlo
au milieu de terrain. Les Bourguignons réalisent un
superbe match et s’imposent 2-1. Humble, Ibrahimovic reconnait que ce soir il n’a pas pu soutenir la
comparaison avec Julien Quercia.
Mercredi 24 novembre :
Shalke 04- Lyon : Les Lyonnais perdent 2-1 malgré
une bonne prestation. Les Gones devront battre Tel
Aviv lors de la dernière rencontre pour accéder aux
huitièmes de finale. Jean-Michel Aulas déclare : « Heu90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Lyon-PSG. Sous la pression de JeanMichel Aulas, le match a lieu malgré
les mauvaises conditions climatiques.
Le PSG gagne 2-0 grâce à un doublé
de Luyindula, entré comme à chaque
rencontre à la 60ème pour remplacer
Giuly. En conférence d’après match,
Aulas confirme Puel dans ses fonctions, mais regrette que le match se
soit tenu dans de telles conditions.
Face aux citriques de la presse qui
rétorque qu’il a insisté pour jouer, il
menace de publier un communiqué
officiel sur son site Internet. Silence
dans la salle.
Samedi 4 décembre :
Naples-Palerme. L’Argentin Javier
Pastore réalise un doublé magique
et une grande prestation. Alain
Roche déclare être intéressé par le
joueur. Les supporteurs parisiens
prient l’arrivée d’un propriétaire
d’Abu Dhabi.
Saint-Etienne-Bordeaux . Les Verts
se relancent dans le championnat de
France en atomisant 6-1 les Girondins. Jean Tigana déclare : « Tout ça,
c’est la faute de Laurent Blanc ».
Mardi 7 décembre :
Lyon-Hapoël Tel aviv : Les Gones se font peur,
mais gagnent finalement 1-0. Lyon est en huitième de finale de la Ligue des Champions pour la
532ème fois, mais honnêtement, tout le monde
s’en fout.
Tout ça, c’est la faute
de Laurent Blanc
Real Madrid-Auxerre : Avant de passer à la boutique du club pour acheter le maillot de Cristiano
Ronaldo, les joueurs de l’AJA doivent affronter le
Real Madrid. En cas de victoire, les hommes de
Jean Fernandez seraient qualifiés. Le Real Madrid
lui est déjà assuré de terminer premier. Mourinho
aligne ses remplaçants, Auxerre s’impose 3-1.
Roy Contout et Steven Langil sont en huitièmes
de finale de la C1. Ils passent donc directement
sur les tablettes des clubs de bas de tableau de
Premier League.
Mercredi 8 décembre :
Marseille –Chelsea : Il suffit à l’OM de ne pas
prendre une raclée contre Chelsea et d’espérer que
le Spartak Moscou ne gagne pas par plus de 8 buts
d’écarts contre Zilina. Les Marseillais s’inclinent
finalement 2-1 et se qualifient. Drogba qui marque
un doublé est donc aperçu au Vélodrome, ce qui
relance la rumeur d’un transfert.
Chronofoot
Chronofoot, est le nouveau site de référence du
football, lancé en 2010. Interviews, portrait, reportages. Retrouvez toute l’actualité du ballon rond et des
sujets décalés sur www.chronofoot.com
Votre plus belle émotion liée au football ?
Je ne vais pas être très original, c’est France 98.
Faut être honnête, ça sera gravé à vie pour tout le
monde. C’est un moment historique. Tout le monde
se souvient où il était à ce moment précis. Moi
j’étais avec ma nana de l’époque à Coutainville,
un bled paumé. Je n’ai pas fait la fête comme je
l’aurais fait à Paris, mais je me suis rattrapé.
Votre pire souvenir lié au football ?
C’est encore l’équipe de France. 2006 avec le coup
de boule de Zidane, la défaite en finale, je n’avais
pas aimé. Mais cette année, je crois que c’était
encore pire. J’étais dégouté. J’étais fâché contre
Domenech. Je reste convaincu qu’on avait des
supers joueurs, qu’on pouvait faire quelque chose.
Votre poste de prédilection ?
Je jouais en attaque. Mais je ne joue plus et c’est
mieux pour le football. J’aimais bien évoluer devant les
buts, mais ça ne servait pas à grand-chose. Fatsah par
contre, qui joue Salem dans la série, il est super fort.
Votre geste technique favori ?
Un beau centre au cordeau, ça c’est jouissif. J’aime
bien aussi le coup du sombrero. Si un mec le réussit
en plein match, forcément t’adores.
Votre agent de joueur préféré ?
Nous n’avons pas de modèles qui nous inspirent
pour jouer dans la série. Mais faut savoir que Salem
et Ludo existent vraiment. Ce sont des amis du
producteur. Ils ont commencé tout en bas, et sont
des agents assez reconus maintenant.
Votre meilleur souvenir sur le tournage
de la série ?
Pas un en particulier. Ce qui m’a surpris sur le
tournage, ce sont les joueurs d’une
manière générale. Ils sont le plus de
la série. Ils sont jeunes donc quand
ils voient qu’on est là pour s’amuser,
déconner, tourner un truc marrant,
ils se lâchent. Ils sont super à l’aise.
On est loin de l’image un peu hautaine qu’ils véhiculent parfois dans
les médias. Mais ça c’est de votre
faute, à vous les journalistes (Rires).
Le joueur que vous voulez
voir jouer dans la série ?
27
Coups lisses
Le jour où Zizou vient, je pense qu’avec
Salem, on va faire exprès de rater les
prises. Ce serait l’apothéose. Si Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi veulent
venir, ça le fera grave aussi. Sinon,
j’aimerais bien voir mes idoles de jeunesse, Chris Waddle, Eric Cantona.
Le joueur que vous ne voulez
pas voir dans la série ?
Je sais pas trop. Je ne déteste personne. Materazzi peut-être.
Bio express
Fifi, de son vrai nom
Philippe Lacheau,
est un comédien
et animateur de
télévision français
révélé en 2006 au
sein de « La bande
à Fifi » sur Canal+. En 2010, on le retrouve
dans le film à succès L’Arnacoeur . Il
prépare actuellement le film « La
Bande à Fifi ».
Fifi est l’acteur principal des Coups lisses du
football , une nouvelle série humoristique sur le
football diffusé par Canal Plus. Il y joue le rôlede
Ludo, un agent looser qui martyrise les joueurs
Pour voir Les Coups Lisses du football, rendezvous sur : http://www.canalplus.fr/c-sport/c-football/pid3643-les-coups-lisses-du-football.html
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Fan Zone
Études
Vivre son
rêve aux USA
28
Etudier aux Etats-Unis, obtenir un
diplôme, tout en pratiquant le football
de haut niveau, le tout pris en charge
financièrement à 100 % grâce à une
bourse universitaire : c’est possible.
Edusport USA propose en effet une alternative intéressante aux jeunes talents
de l’hexagone ne parvenant pas à percer
au niveau professionnel. La société agit
en tant qu’intermédiaire entre l’université et le joueur, qui bénéficiera d’une
« bourse sportive » pour représenter
son école. Créée il y a 3 ans par l’ancien
professionnel écossais Chris Ewing,
Edusport USA a déjà « placé » plus de 80
athlètes aux Etats-Unis et au Canada et
prévoit d’en envoyer 30 autres en 2011.
www.edusportusa.com
Commerce
NSH Football
se développe
NSH Football, enseigne spécialisée dans les articles de football
(produits dérivés, équipements,
loisirs…), ouvre ses portes à de
nouveaux collaborateurs par
le biais de la franchise. A l’instar du magasin
NSH Football Montpellier, NSH Football
propose aux entrepreneurs de vivre leur
passion au sein d’une enseigne leader sur
son marché. Si vous êtes intéressé par un
projet 100% Foot, contactez NSH Football par
mail à [email protected] afin de recevoir
un dossier de candidature.
Et, sur présentation de ce magazine,
bénéficiez d’une remise de 10% sur tous
vos achats jusqu’au 31/12/2010 dans tous
les magasins NSH Football.
www.nsh-football.fr
Rendez-vous
Football Manager
progresse encore
Sorti officiellement le 5 novembre, le dernier opus de la
série primée des Football Manager, vendue à plus de 6
millions d’exemplaires dans le monde, s’annonce comme
le plus complet de l’histoire grâce à de réelles améliorations et de nouvelles fonctionnalités.
S
i Football Manager 2010 avait été
marqué par l’apparition d’outils nouveaux d’analyse et de personnalisation, son
successeur se distingue lui principalement
par diverses « retouches » qui enrichissent l’expérience et l’immersion du joueur.
Nouveau système de négociation des
contrats avec l’apparition de différents types
d’agents, amélioration des interactions avec
les joueurs, les dirigeants ou le staff, révision
du système d’entraînement ; autant de nouveautés qui apportent un vrai plus à Football
Manager 2011. La réputation des cham-
pionnats gagne aussi en dynamisme ; si les
clubs français viennent à briller en Ligue des
Champions, la Ligue 1 verra sa réputation
augmenter et attirera davantage de grands
joueurs. Enfin, le moteur 3D apparu en 2009
est encore amélioré.
Référence des jeux de management de
football (100 000 exemplaires vendus en
France l’an passé), Football Manager a encore de beaux jours devant lui…
Football Manager 2011 – Disponible sur PC et PSP (le
26 novembre) – 50 €
Les arbitres à l’honneur
T
ous Arbitres, introduit par
le philosophe Michel Serres,
retrace non seulement l’histoire
de l’arbitrage à travers les siècles,
mais traite également de toutes
les thématiques en lien avec
la fonction. Il se veut simple,
accessible et pédagogique et
permet de mieux apprécier les
enjeux portés par l’arbitrage.
De très nombreux témoignages
illustrent les problématiques
auxquelles sont confrontés les
quelques 50 000 hommes et
femmes qui officient chaque
La Poste et les éditions
Chroniques ont souhaité
éditer un ouvrage de référence
sur l’arbitrage richement illustré.
Il ne se veut « ni polémique, ni
complaisant » et entend apporter un éclairage didactique et
humain su la fonction d’arbitre
et sa complexité.
Tous Arbitres
Editions Chroniques,
128 p., 21€ (prix public)
Disponible en librairies à partir du
15 novembre
www.tousarbitres.fr
En cette année 2010 qui a vu la Coupe
du Monde de football se dérouler pour
la première fois sur le sol africain, le
Musée National du Sport rend un hommage à ce continent à travers une très
belle exposition.
Le 8 juin 2010, le marché des jeux d’argent en ligne
était officiellement ouvert en France. Parmi les opérateurs agréés par l’ARJEL, l’un d’entre eux détonne : le site
FriendBet.fr, qui s’affiche comme le premier réseau
social de paris en ligne du pays.
D
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Allez la France ! Les footballeurs africains sont là !
Musée National du Sport - 93, avenue de France 75013 Paris - www.museedusport.fr
Nancy et le foot
week-end sur l’ensemble
du territoire (pressions,
incivilités, violences,
évolution des règles,
médias, politiques…).
Friendbet : le Facebook
des paris sportifs
epuis le lancement du football professionnel,
dans les années trente, la France est le terrain
d’accueil privilégié des footballeurs venus du continent africain. Une vraie singularité par rapport à ses
voisins européens que le Musée National du Sport a
souhaité mettre en exergue et expliquer. A travers le
prisme du sport, et du football en particulier, l’exposition aborde les thèmes de l’influence française en
Afrique et de l’immigration, des parcours individuels de joueurs connus et anonymes aux joueurs
africains de l’équipe de France. Sont présentés
Livre
Pour consacrer la neuvième édition des Journées de l’Arbitrage, qui se sont déroulées du
22 au 30 octobre 2010 et dont elle est partenaire, et dans la continuité du film réalisé
l’année dernière, La Poste a choisi en 2010 de
collaborer à la rédaction d’un ouvrage original
consacré à l’arbitrage.
Les footballeurs africains
à l’honneur
des objets d’aventuriers du ballon
rond, des portraits
des footballeurs
de légende d’hier
et d’aujourd’hui, le
fameux ballon d’or
France Football qui
consacre le meilleur
joueur au monde, des
pièces intimes, des maillots tels ceux de l’Ivoirien
Didier Drogba et du Libérien George Weah.
Joueurs, entraîneurs, supporters et spectateurs
peuvent ainsi découvrir le jeu des liens entre la
France et l’Afrique à travers le football.
Fan Zone
coin du supporter
P
etit poucet au milieu de
sociétés aux moyens plus
importants telles Betclic, le
PMU ou la Française des Jeux,
Friendbet, agréé le 28 juin
2010, se différencie donc avec
un positionnement original. Le
site, qui a ouvert officiellement
le 7 novembre pour le clasico
PSG / OM, propose en effet à
ses utilisateurs d’échanger leurs
points de vue, de commenter
les choix de chacun et bien sûr
de parier entre amis sur des
rencontres sportives. Les mises
des amis sont regroupées dans
un pot commun et les gagnants
se partagent les gains.
Créé par Thimothée Luneau et
Charles-Antoine Idrac, Friendbet, qui vise 30 000 clients en
un an en France et en Angleterre, est ainsi le premier opérateur
à proposer une alternative au
Web
Alou Diarra lance Sport and Live
pari à cote en France. Bon vent
à lui !
www.friendbet.fr
Après avoir déjà
publié plusieurs
ouvrages, dont
un consacré aux
champions lorrains
de haut niveau, le
journaliste-écrivain
Bertrand Munier
apporte un éclairage nouveau sur la vie
et l’histoire du football professionnel à
Nancy depuis 1935. Du FC Nancy à l’ASNL,
le livre, préfacé par l’ancien international
Roger Piantoni et postfacé par l’actuel
président du club Jacques Rousselot,
invite à découvrir les principaux acteurs
(joueurs, entraîneurs, présidents, dirigeants) qui ont apporté leur contribution
au football professionnel nancéien.
A.S. Nancy-Lorraine, Histoire
d’un club
Bertrand Munier, Editions Serpenoise
235 p., 35 €.
Alou Diarra a
lancé fin octobre
un réseau social
permettant aux
sportifs amateurs
et professionnels,
aux recruteurs et aux différents acteurs
du sport d’entrer en contact sans
intermédiaire. « Avant, c’était difficile
de se faire recruter par un centre de
formation ; maintenant, il y a Sport And
Live » explique le capitaine Bordelais. Si
l’objectif premier est de permettre aux
sportifs de se faire connaître des recruteurs en leurs CV et vidéos, Sport and
Live permet également aux internautes
d’échanger sur leur passion, de créer
des événements sportifs et de vendre
des articles de sport.
www.sportandlive.com
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
29
Martin Keown
(défenseur, 15 matches)
Kolo Touré
(défenseur, 55 matches, 3 buts)
Gaël Clichy
(défenseur, 22 matches)
Ashley Cole
(défenseur, 47 matches)
Lauren
Lauren (défenseur, 47 matches)
Gilberto Silva
(milieu, 45 matches, 4 buts)
Sporting pictures / PanoramiC
30
Arsenal – Portsmouth
(13 août 2003)
Patrick Vieira
(milieu, 44 matches, 3 buts)
Edu
(milieu, 48 matches, 7 buts)
Fredrik Ljungberg
(milieu, 44 matches, 10 buts)
Ray Parlour
(milieu, 37 matches)
Robert Pires
(51 matches, 19 buts)
Dennis Bergkamp
(attaquant, 38 matches, 5 bts)
Sylvain Wiltord
(attaquant, 20 matches, 4 buts)
Thierry Henry
(attaquant, 51 matches, 39 buts)
Dès le début de saison, Arsenal
aurait pu tomber dans son antre
d’Highbury. Face à Portsmouth, les
Gunners sont rapidement menés
sur un but de Teddy Sheringham.
Ils égalisent finalement grâce à un
pénalty polémique obtenu par Robert Pirès et transformé par Thierry
Henry. « Je ne dis pas que Pirès a
plongé volontairement ; mais le
contact ne valait absolument pas
de pénalty, » fulmine le coach de
Pompey Harry Redknapp.
Arsène Wenger
(entraîneur d’Arsenal depuis 1996)
90 I #6 I novembre 2010 I www.legratuitdufootball.fr
Imago / PanoramiC
Chelsea – Arsenal
(21 février 2004)
Une semaine après s’être déjà
affrontés en FA Cup (victoire des
Gunners), Chelsea et Arsenal se
retrouvent en championnat pour un
match au sommet entre le leader
et son dauphin. Si Eidur Gudjohnsen ouvre la marque pour les Blues
après seulement 27 secondes de
jeu, la confiance qui habite les
hommes d’Arsène Wenger leur
permet de s’imposer 2-1 à Stamford Bridge grâce à Vieira et Edu
et de prendre définitivement leurs
distances en tête du classement.
Manchester United –
Arsenal (21 août 2003)
Nwankwo Kanu
(attaquant, 24 matches, 3 buts)
Cup et de la Ligue des Champions, les Gunners passent
un test important en Premier
League en accueillant Liverpool
à Highbury. A la mi-temps,
les Reds mènent 2 buts à 1
et semblent se diriger vers la
victoire. C’est sans compter
sur Thierry Henry qui, auteur
d’un hat trick dont un but en
partant du milieu du terrain,
permet à Arsenal de l’emporter
4 à 2. « Ils ont montré pourquoi
ils sont invaincus en championnat, » explique un Gérard
Houiller encore sous le choc.
Arsenal – Liverpool
(9 avril 2004)
Tout juste éliminés de la FA
principaux artisans du titre de champion et de
l’incroyable série d’invincibilité des Gunners. Il
est récemment revenu sur cette saison exceptionnelle pour Arsenal TV Online. Extraits.
« Un sentiment
d’invincibilité »
Si l’on regarde en arrière, il faut reconnaître que
nous étions vraiment irrésistibles cette saison là.
Nous nous sentions imbattables, ce qui s’est vérifié
sur le terrain avec cette incroyable série de 49
matches sans défaite. Nous étions dans un état
de forme collectif et individuel si remarquable que
l’équipe était invincible. Et, personnellement, cela
a été ma meilleure saison avec Arsenal (19 buts
toutes compétitions confondues, Ndlr).
Tottenham – Arsenal
(24 avril 2004)
Comme en 1971, Arsenal est
officiellement sacré champion
d’Angleterre sur le terrain de son
grand rival londonien Tottenham.
Grâce à leur match nul 2 buts
partout face aux Spurs et à celui
de leur dauphin Chelsea à Newcastle, les Gunners assurent l’essentiel : ils ne peuvent plus être
rejoints en tête du classement
et se rapprochent d’une saison
sans défaite en championnat
en conservant leur invincibilité.
Bien que fatigués, les joueurs
d’Arsène Wenger concluront
l’exercice par une victoire 2-1 à
domicile contre Leicester City.
Avec 19 buts en 51 matches toutes compétitions
confondues pour Arsenal lors de la saison
2003-2004, Robert Pirès fut l’un des
Sporting pictures / PanoramiC
Pascal Cygan
(défenseur, 24 matches)
Ma meilleure saison
Fotos / PanoramiC
Sol Campbell
(défenseur, 50 matches, 1 but)
En 2002 (victoire des Gunners
1-0) comme en 2003 (victoire des
Red Devils 2-0), les Manchester
– Arsenal ont été décisifs dans
l’attribution du titre de champion.
Dès le début de la saison 20032004, les deux équipes se retrouvent pour un nouvel affrontement
sous haute tension. Le match est
fermé jusqu’à ce que l’attaquant de
Manchester Ruud Van Nistelrooy
entre en action : en provoquant
l’exclusion de Patrick Vieira tout
d’abord, puis en manquant un pénalty dans les arrêts de jeu ensuite.
Galvanisés par ce double événement, plusieurs Gunners (Lauren,
Martin Keown, Ashley Cole et Ray
Parlour) invectivent violemment
le Néerlandais au coup de sifflet
final. Ils seront suspendus pour «
conduite inappropriée ».
Sporting pictures / PanoramiC
Jens Lehmann
(gardien, 54 matches)
Lors de la saison 2003-2004
de Premier League, Arsenal n’a
connu aucune défaite, enregistrant 26 succès et 12 matches
nuls en 38 rencontres, finissant
avec 11 points d’avance sur son
dauphin Chelsea. Le club termine
avec la meilleure attaque (73
buts marqués), la meilleure
défense (26 buts encaissés),
et le meilleur buteur (Thierry
Henry, 30 buts). Au total, la série
d’invincibilité des Gunners en
championnat s’étirera sur 49
matches, de mai 2003 à octobre
2004, un record dans l’histoire
du championnat anglais. Retour
sur l’aventure des « Invincibles »
avec 5 moments clés de la saison.
Robert Pires
Fotos / PanoramiC
rétro
Arsenal 2003-2004
le tÉmoin
Les invincibles
d’Arsenal
« Ce record
sera battu »
Nous savons qu’un jour notre record
sera battu. Et c’est une bonne chose,
car ainsi vont les choses dans le sport.
Mais, en repensant à cette saison
exceptionnelle, je me souviens de moments d’une intensité extrême entre les
joueurs dans le vestiaire ou dans le tunnel avant les matches. On sentait une
telle force se dégager de cette équipe. Il
suffisait que nous nous regardions les uns les autres et
nous savions que nous allions gagner ce jour-là.
« Cette série nous motivait »
« Et puis, évidemment, le fait que personne ne
parvienne à nous battre était devenu une réelle
motivation pour nous…mais aussi pour nos adversaires puisque plus notre série d’invincibilité durait,
plus nos adversaires souhaitaient y mettre fin. Mais,
évidemment, plus nous gagnions, plus nous nous
sentions forts ; et, plus nous nous sentions forts,
meilleurs nous étions sur le terrain. »
propos recueillis par Arsenal TV Online
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