A l`initiative de la Fédération Protestante de France avec le concours
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A l`initiative de la Fédération Protestante de France avec le concours
A l’initiative de la Fédération Protestante de France avec le concours de l’Union des Eglises Protestante d’Alsace et la collaboration de CHRIST REFORMED EVANGELICAL CHURCH INTERNATIONAL du pasteur Joejo DADZIE, le 5 janvier à 16 heures, s’est tenu dans les locaux de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine sis 1b quai St THOMAS à Strasbourg, une réunion d’information sur le projet de la Fédération Protestante de France. Cette rencontre avait pour but de promouvoir un lien entre les églises traditionnelles et les églises étrangères résidantes en Alsace. La FEPF, ayant constaté le déficit de relation entre les églises autochtones et en particulier les églises dites « historiques », a eu à cœur de lancer une passerelle, pour ne pas dire bâtir un pont entre cellesci. Ce fut une occasion pour le pasteur Joejo DADZIE qui souhaitait rassembler les églises, œuvres et ministères d’origine Africaine, de les inviter à cette rencontre. La réunion était présidée par le pasteur Antoine SCHLUCHTER chargé de ce projet à la FEPF, le Pasteur Joejo DADZIE et Michel WECKEL. Y ont pris part les responsables de l’EPAL, Geoffroy GOETZ président de l’Eglise Protestante Réformée d’Alsace et vice-président de l’EPAL, Michel WAGNER, de l’Eglise Protestante Luthérienne d’Alsace et président de l’EPAL. Des représentants d’Eglises regroupant de personnes d’origine étrangère, Asie, Amérique latine et même Amérique du Nord, Afrique et Madagascar, ont massivement répondu présent à cette rencontre. Après un tour de table de présentation des participants où chacun a pu communiquer sur son église, son ministère ou l’œuvre qu’il représente, une introduction de JOEJO DADZIE, Michel WAGNER nous a conduit dans une prière d’introduction suivie d’un moment de louange. Antoine SCHLUCHTER nous a présenté ensuite le projet « Mosaïc » suivi d’un débat. INTRODUCTION : Par Joejo DADZIE, pasteur de CHRIST REFORMED EVANGELICAL CHURCH INTERNATIONAL. Celui-ci a rappelé que nous étions ici pour dialoguer, nous faire connaître entant qu’églises et non pas sectes comme il est courant que nous soyons traités. Il a souligné que c’était également une occasion pour les églises, œuvres et missions d’origine africaine de développer un réseau pastoral africain en Alsace et, pourquoi pas, en Europe. Il a souhaité que le Seigneur nous aide à développer d’autres contacts à l’avenir. PRIERE-Michel WAGNER nous a conduit dans la prière en invoquant la « paix du ciel » pour l’Afrique, l’Amérique, l’Asie de la Chine à l’Inde, ainsi que l’Océanie, avec les croyants de toute religion. Pour le proche orient il a demandé que Palestiniens et Israéliens réapprennent à se parler en concluant que cela faisait les prémices d’une mosaïque faite de toutes les richesses de l’Humanité. PRESENTATION DU PROJET MOSAÏQUE: Antoine SCHLUCHTER a introduit sa présentation par une méditation sur Matthieu 12 : 38-41. « Il y a ici plus que Jonas, plus que Salomon »Il y a en Alsace une très longue tradition d’Eglises Protestantes, en l’occurrence deux églises « historiques » qui aujourd’hui nous accueillent dans leurs locaux. Mais il y a ici plus que les Luthérien, plus que les Réformés. Ce projet est un projet de la Fédération Protestante qui comprend vingt-trois dénominations et aujourd’hui représente tout le spectre du protestantisme français. Deux églises y ont récemment été accueillies, une église d’origine malgache et une église qui, à l’origine zaïroise, revendique une forme d’expression africaine de la foi. Nous sommes ici un panel assez large d’églises qui viennent comme une lame de fond de ces églises parfois rattachés à des églises de leurs pays, mais qui ont la particularité d’être issues de l’immigration. Il y a, plus que tout et au-dessus de tout, celui en qui nous croyons tous, Jésus-Christ et qui fait que nous pouvons nous rassembler. Plus que Salomon, plus que Jonas, il y a Jésus en qui nous croyons, le Fils de Dieu qui est entré dans le cœur de la terre et est ressuscité. Le Christ au centre de la vie des églises nous a apporté la nouvelle naissance sans laquelle les églises n’en seraient pas. Strasbourg est comme les villes refuges de la Bible qui a accueilli ceux qui n’étaient pas bien, ou pas les « bien venus » chez eux, comme Jean CALVIN qui ayant quitté la Suisse a trouvé refuge ici où il a été bien accueilli. C’est également un lieu d’envoi d’où sont partis de nombreux missionnaire pour les « extrémités de la terre » comme Albert Schweitzer, pour ne citer que lui. Aujourd’hui, plusieurs de ces églises « historiques » ont accueilli les églises issues de l’immigration, ne serait-ce que pour leur lieu de culte. Mais, si nous confessons le même Seigneur, nous pouvons être des composantes de cette grande mosaïque et nous rapprocher les uns des autres pour être reliés par le ciment de l’Esprit et pour que l’on voit en nous le reflet de l’image de Christ à la relation que nous avons les uns avec les autres. Que pouvons-nous faire pour vivre ensemble cette mosaïque ? L’idée est de susciter un mouvement de plus en plus généralisé entre les églises de la Fédération Protestante de France et celles issues de l’immigration, au-delà de nos clivages et autour de quatre objectifs : 1. Se découvrir - A bien réfléchir, il y a toujours des raisons pour ne pas se rencontrer. La découverte mutuelle nous permettra, de nous retrouver, de nous apprivoiser en dépassant nos a priori respectifs. Ceci n’est certes ni facile ni évident car c’est en se rapprochant qu’on se découvre et qu’on découvre nos défauts respectifs. 2. L’intégration - Il s’agit de l’intégration des églises issues de l’immigration dans le tissus protestant existant et d’une grande variété, mais également dans la société française riche en particularités. 3. La formation - Nous avons le privilège en France de bénéficier de structures d’enseignements théologiques en Europe, ce qui n’est pas le cas partout. Il s’agit de réfléchir quant à la possibilité d’en faire bénéficier les responsables des communautés immigrées pour accomplir leur leurs tâches.4°) Les actions concrètes. Il s’agit de mettre en place des actions concrètes pour favoriser un vécu commun au niveau local et régional dans un premier temps. LE DEBAT: Après cet exposé d’Antoine SCHLUCHTER, un débat a suivi qui a porté en général sur la situation actuelle et les moyens d’intégrer les objectifs du projet Mosaïc dans tissus relationnel actuel des églises de la région, combattre les à priori et instaurer une relation fraternelle sincère et digne de l’image du Christ que nous voulons refléter.Un pasteur ghanéen a interpellé les responsables présents des églises de Strasbourg en leur rappelant que les églises issues de l’immigration n’étaient pas là pour demander de l’argent, mais pour partager avec les églises sœurs « notre souci d’annoncer l’évangile… ». Après avoir constaté qu’à ce jour, seules les églises dites historiques accueillaient celles issues de l’immigration, y compris parmi elles les églises évangéliques, nous avons déploré l’absence dans cette assemblée novatrice, des représentants des églises évangéliques de Strasbourg ou de la région. Des souhaits ont été émis selon lesquels il serait nécessaire de commencer ce travail de sensibilisation au sein des églises locales par lesquelles l’intégration des immigrés devrait débuter.Les africains ayant soulevé la question du regard des églises autochtones sur leurs églises souvent considérées comme des sectes, se demandant sur quoi ce se basait ce jugement, est-ce sur le nombre des membres etc. Des interventions ont tenté de les rassurer, selon lesquelles, sans être sectaires nous étions tous menacés d’être taxés de sectes, d’où la nécessité de se rapprocher les unes des autres et de bâtir une relation avec les autres. Ce qui caractérise les sectes, c’est l’exclusion, le fait qu’elles se referment sur elles-mêmes, rejetant tout contact avec les autres.Pour répondre aux questions concernant la formation, certaines régions sont privilégiées, la région parisienne par exemple, dans ce sens que des programmes existent déjà pour la formation des responsables d’églises des communautés immigrées. Mais d’autres opportunités restent à définir selon les régions. Tout cela se fera en fonction des structures qui y existent déjà. Pour ce qui concerne l’intégration, beaucoup reste à faire, mais nous n’avons pas à tout inventer. Il existe un observatoire régional de l’intégration qui supervise les initiatives pour l’intégration et sur lequel nous pouvons nous appuyer pour un travail dans ce sens. Conclusion: Pour conclure cette réunion, le responsable du projet, Antoine SCHLUCHTER a souligné que nous étions entrés sur un chemin qui est processus s’inscrivant dans la durée. Il comporte des risques qui ne doivent pas nous décourager. En effet, plus on se rapproche, plus on voit les défauts de l’autre et inversement. Il a utilisé une métaphore inspirée d’une tradition culinaire alsacienne, la tarte aux quetsches : en Alsace elles sont excellentes mais elles contiennent parfois des noyaux ; nous sommes invités à jeter les noyaux et garder ce qui y est bon. Il a rappelé cette parole de l’apôtre Paul : « Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d‘un même pas. » Philippiens 3:16. La rencontre s’est terminée par un moment convivial autour d’une collation pendant laquelle nous avons eu l’opportunité de faire connaissance, d’échanger sur nos expériences et de commencer à établir des contacts. Nous souhaitons que cela ne s’arrête pas à une théorie et se concrétise par des actions communes. Tout dépendra de chacun de nous. Daniel MPONDO